mercredi 31 août 2011

La rentrée littéraire automnale

Salut!

Ça y est, la fin d'août est le signal de la fin de l'été et de l'arrivée de l'automne.  On commence tranquillement à ramener le mercure à des températures plus agréables (ce n'est pas la caloriphobe que je suis qui va s'en plaindre!) et les journées, lentement, mais sûrement, cèdent un peu de place à la nuit.  Déjà, le ciel est complètement noir une heure plus tôt qu'en juillet et on commence à sentir les effluves de l'automne.  Dans les marchés publics, les étalages regorgent de fruits et de légumes frais.  On est au summum de leurs saveurs.

Cerise sur le sundae pour moi, qui déjà au départ adore l'automne, cela correspond avec la rentrée littéraire.  Bientôt, les tablettes déborderont de nouveautés, toutes mûres à point, prêtes à être lues.  Certains feront des tabacs d'enfer, d'autres ne trouveront pas leur public, des succès assurés termineront en queue de poisson et de pauvres inconnus feront leur place au soleil.  Dans tous les cas, au cours des prochaines semaines, en tant que libraire, je ne chômerais pas: il y aura tant de nouveautés que je ne saurais plus où donner de la tête pour informatiser, étiqueter et placer toutes les boîtes de livres qui vont arriver en magasin.  Et au travers, essayer de trouver le bon grain, découvrir les perles rares sans nécessairement avoir le temps de les lire et savoir ce qui se trouve sur mes tablettes pour être capable de conseiller les clients une fois le moment venu.

La rentrée littéraire est à la fois un défi, une course et un ébahissement de chaque instant.  J'adore ça, je suis honnête, j'adore ça voir toutes ces nouveautés défiler devant moi.  C'est ma grande frustration de libraire que de ne pas avoir le temps de tout lire, mais en même temps, je sais parfaitement que ce n'est pas humainement possible.  D'autant que j'ai plein de trucs à rattraper des autres rentrées littéraires qui ont précédées!  N'empêche, cette période faste de l'année est toujours tellement vivante que l'on ne peut faire autrement que de l'aimer.  Vraiment.  Et de plonger dans un bon livre enveloppé de l'odeur de la soupe de légumes frais et savoureux qui mijote doucement sur le poêle.  Qui a dit que le paradis n'existait pas sur cette planète?

@+ Prospéryne

lundi 29 août 2011

Victoria 1819-1903 La dernière reine de Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoît

Victoria 1819-1903 La dernière reine  Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoît  Fayard 422 pages

Résumé:
Biographie écrite à l'occasion du centième anniversaire de la célèbre souveraine anglaise qui a marqué le XIXe siècle de son empreinte et de son nom.

Critique:
La reine Victoria.  Un monument en vérité.  En ce sens, cette biographie déboulonne pas mal de mythes!  Alors que le siècle qui porte son nom en est un de triomphe et d'arrogance de l'empire britannique, la femme  à sa tête était tout sauf confiante en elle-même et en ses capacités à diriger!  Surprotégée durant son enfance par sa mère et le contrôleur de celle-ci, Sir John Conroy, celle que l'on appelait plus Alexandrina que Victoria à l'époque est montée sur le trône à peine majeure et tout juste éduquée.  Bon, elle savait lire et écrire, mais que connaissait-elle de la politique, du pouvoir et de ses intrigues, de la vie?  Pour ainsi dire rien, et ça volontairement, car qui est plus facile à contrôler que la personne ignorante?  La descente de sa Tour d'Ivoire a été adoucie par la présence de Lord Melbourne, son premier Premier Ministre.  Et par la suite, le Prince Albert de Saxe-Cobourg sera son pygmalion, mais un pygmalion qui prendra bien garde d'étouffer ses tendances naturelles.  Car la reine qui a donné son nom au siècle le plus puritain qui soit était une jeune fille aimant danser jusqu'à l'aube et qui raffolait des bals et des fêtes!  Rien à voir avec les robes boutonnées jusqu'au collet et aux chemises de nuit à trou!  C'est sous l'influence d'Albert, lui-même traumatisé durant son enfance par un père débauché, ce qui l'a privé très jeune de sa propre mère, que Victoria devient victorienne, bonne épouse et mère de famille, soumise en un mot, sa nature étouffée.  Bon il faut avouer que la jeune femme avait du caractère et des penchants très hanovriens (la famille de son père) à l'excès, surtout dans la colère, mais ceci excuse-t'il cela?  On ne peut traiter son mari de tous les noms, car il semble clair qu'il a agit au mieux de ce qu'il croyait et connaissait et leur mariage a semble-t'il été heureux, mais le fait est que la Victoria sévère que l'on a connu est bien plus le fruit d'Albert que d'elle-même.  D'abord dominée par sa mère et Sir John Conroy, puis par son mari, elle se retrouve seule et désemparée à l'aube de la quarantaine, sans personne pour la guider.  Elle mettra des années à se faire confiance à elle-même.  Cette biographie, excellente au demeurant, me fait l'effet d'une biographie plutôt pop.  Comme dans populaire.  On ne replace pas énormément les événements expliqués dans leur contexte historique et on met beaucoup l'accent sur les relations de la reine avec différents individus, ses premiers ministres entre autre, mais sans être très axé sur la politique.  J'ai trouvé qu'on la traitait un peu comme un traiterait une pop star.  Cela dit, le portrait de ce qu'elle était comme personne est excellent.  Et c'est la force de cette biographie.  C'est près de la soixantaine que Victoria se fera assez confiance pour élaborer sa propre politique et vraiment diriger son pays, si peu cela soit-il.  C'est donc une Victoria très éloignée de l'image que l'on peut s'en faire qui est racontée ici.  Une personne que j'ai beaucoup aimé découvrir.

Ma note: 4.25/5

samedi 27 août 2011

Les événements littéraires de la rentrée 2011

Salut!

Excellent article du Devoir sur Les événements à surveiller de la rentrée littéraire 2011.  Festival, événements, émissions littéraires, tant à la radio qu'à la télévision, on y dresse un excellent portrait de ce qui est à surveiller cet automne.  Une chose qui me rassure: on parle de bouquins sur les ondes, seulement, c'est surtout du côté des radio-communautaires.  Tiens, un autre monde à découvrir.  J'espère qu'ils offrent l'écoute sur Internet, parce que moi, vraiment, du côté de la réception des ondes radio, je concède être dans une zone complètement pourrie!

@+ Prospéryne

E-Books sur l'actualité: L'avenir des journaux?

Salut!

Trouvé un article très intéressant ce matin en furetant sur le net:  E-Books: l'actualité comme nouveau terrain de jeu?  On y explique grosso modo que certains livres électroniques sont maintenant publiés dans la foulée de l'actualité l'exemple donné ici étant la mort de Ben Laden.  Les livres cités sont parus quelques jours après sa mort. 

Ça me fait penser au livre que j'ai lu en mai: L'argent et les mots d'André Schiffrin.  Pour qui s'intéresse au modèle économique des médias et à la façon dont ceux-ci fonctionnent, c'est à lire.  Un excellent petit essai par un homme qui baigne dans le milieu depuis plus de 50 ans et en a vu toutes les transformations et est capable de par ses origines de faire une excellente comparaison entre la situation en Europe et aux États-Unis.  Bon, je ne vais pas faire ici son éloge, mais en lisant l'article de ce matin, je me suis rendue compte que c'est peut-être là que réside l'avenir des médias écrits: dans la production de contenu de fond dans un court délai. 

Remarquez, ils en sont capable!  Les salles de nouvelles sont garnies de journalistes aguerris prêts à prendre la plume pour expliquer une situation.  On ne parle pas ici d'ouvrages de réflexions demandant des années de recherche, mais de courts livres d'une centaine de pages écrits rapidement et permettant de se faire une idée approfondie d'un sujet.  En tout cas, l'idée me semble bonne et l'article plus haut cité va dans le même sens.  Sortir un petit livre électronique sur les déboires du PQ par les journalistes du Devoir, un dossier sur les infrastructures montréalaises et les défis à y relever par les journalistes de La Presse, ou même un autre sur le dossier de l'amphithéâtre de Québec par ceux du Soleil et vendu à prix abordable alors même que les faits font l'actualité me semble une idée qui pourrait être extrêmement intéressante.  Réalisable?  Je ne suis pas dans les salles de nouvelles, je n'en aie pas la moindre idée.  Mais pour la lectrice de journaux que je suis, ça serait une très bonne idée.  Je pense que juste pour ça, je pourrais m'acheter une liseuse électronique.  Et oui, même la mordue du papier que je suis pourrais y réfléchir sérieusement à cette condition...  Sans blague!

@+ Prospéryne

vendredi 26 août 2011

Festival international de littérature: 16 au 25 septembre 2011

Salut!

Décidément, quand on cherche des événements littéraires, on trouve!  Après avoir raté les Correspondances d'Eastman à cause d'une violente dispute avec mon budget (je voulais y aller, mais il ne m'a pas donné la permission, grrr!), je vais me rattraper avec le Festival international de littérature.  Ce n'est pas mentionné dans le titre, mais disons que celui-ci a lieu à Montréal!  Une programmation intéressante, mais je dois avouer que comme toujours, j'ai surtout surveillé les présentations en fin de semaine!  Il y a de tout, pour tous les goûts.  La programmation est vraiment variée, je suis juste surprise du peu de place réellement accordé aux auteurs.  Ça fait différent de ce que je connais et de ce que je suis habituée!  Rien de négatif, juste différent. 

L'une des activités, portant sur Gallimard m'intéresse particulièrement et hourra, elle a lieu la fin de semaine.  Budget, cette fois, dit je peux y aller???

@+ Prospéryne

jeudi 25 août 2011

Prisonnière de l'écrit

Salut!

Je suis une fille de lettre.  Je l'ai toujours été.  Si besoin aie, un seul cours de comptabilité a suffit à me convaincre que le domaine des chiffres ce n'est pas pour moi!  (Bon, on utilise les chiffres arabes, ça doit être pour ça que je les trouve incompréhensible!)  Je me suis dit à je ne sais pas trop combien de reprise que si l'écriture et la lecture n'avait pas été inventée avant moi, je les aurais inventé tellement j'en suis dépendante!  Je suis fan des listes (j'ai L'art des listes de Dominique Loreau à la maison, je ne l'ai pas encore lu, mais je suis sûre que ça pourrait m'être utile!), j'en aie tout le temps une en cours quelque part et j'en fais certaine une de manière quotidienne, tellement que je ne pourrais pas m'en passer.  Et je note tout!  J'ai une excellente mémoire, ça vous pouvez en être sûre, je suis capable de citer de mémoire des listes complètes de souverain et de chef d'états de différents pays, comme tous les souverains anglais depuis les Tudors avec leurs dates de règne approximative (vérification faite, il m'en manquait un ou deux...)  ou encore tous les présidents américains depuis la crise des années 30 (bon, Roosevelt a fait 4 mandats, ça aide!)  Mais pour le quotidien, les trucs de tous les jours, il faut que je les note, sinon je les oublie!  Je suis également une indécrottable visuelle: ça ne sert à rien de me l'expliquer pendant des heures, il faut que je le voie!

Alors, c'est ça, je suis prisonnière de l'écrit.  Pour retenir quelque chose, je l'écris.  Pour retenir un prénom, je dois le lire.  Sinon, je peux le faire répéter 15 fois à la personne concernée.  Et oubliez la liste d'épicerie au téléphone, je vais retenir tout au plus 2 articles sur 5.  Sauf si je note.  Je vous le dit, je suis une fille de lettre! Le pouvoir des mots m'a conquise il y a longtemps.  Je n'ose même pas m'imaginer la vie des analphabètes, non, mais comment font-ils, privé de tout ça, de tout cet univers qu'ouvre la compréhension de l'écrit?  Autant que pouvoir exprimer sa pensée par des mots à l'écrit, comprendre celle des autres par le même médium est pour moi aussi naturel que respirer.  Et la lecture...  Je ne pourrais pas m'en passer.

Alors, qui je dois remercier pour l'invention de l'écrit?  Sans doute un type qui a eu une brillante idée sans trop le savoir il y a 3 ou 4000 ans.  Merci beaucoup à cette personne, même si elle est morte depuis longtemps et même si elle ne se doutait pas du cadeau qu'elle faisait à l'humanité.  Elle n'avait aucune idée à quel point ça me serait utile, à la fois pour couvrir mes murs de livres et pour me rappeler que je dois passer faire quelques commissions en sortant du boulot!

@+ Prospéryne

mercredi 24 août 2011

Plus on est de fous, plus on lit: Premières impressions

Salut!

Alors, voyons, voyons, la très attendue émission littéraire de Radio-Canada a pris les ondes lundi soir.  Je n'ai écouté que l'émission de lundi et encore je l'ai fait hier soir (pendant que la deuxième émission passait pour être honnête!), mais je dois avouer que j'aie été agréablement surprise.  Bon, il y a eu des cafouillages, l'animatrice coupait la parole aux autres à certains moments, mes oreilles ont crié à entendre le français parlé des chroniqueurs à certain moment (il a dû beaucoup souffert, celle-là, c'est la meilleure!), mais bon, je ne suis pas super sévère, parce que c'était une première émission, avec toute la nervosité et les inévitables erreurs avant rodage.

Ce qui m'intéressait, c'était surtout l'intention derrière et la façon dont tout allait être présenté.  J'avais un peu peur que la littérature soit évacuée au profit de l'écriture et bien, non, c'est vraiment une émission littéraire et j'ai été agréablement surprise par la qualité et la variété des chroniques présentées.  L'entrevue avec Bernard Tavernier parlant de son adaptation d'un livre de Mme de Lafayette et de ses désirs d'adapter Hugo était super intéressante.  De même, la présentation du livre de Jonathan Franzen aussi était intéressante et chapeau au chroniqueur pour la recherche approfondie qu'il a faite, citant des articles de journaux américains pour nous aider à mieux appréhender l'auteur.  Je n'ai pas retenu son nom (je n'ai pas la mémoire des noms, le hic, c'est qu'il faut que je les vois écrit pour les retenir, c'est pour ça que j'ai si peu de mal avec les noms d'auteurs!), mais lui et les deux autres qui ont suivi au Club de lecture étaient très intéressants, un peu moins la femme, mais elle n'avait pas trippé sur son livre, difficile dans ce cas-là de nous le faire aimer.  Les deux autres étaient enthousiastes et avaient le verbe haut, génial, et les fous rires sur le plateau donnait une idée de la complicité entre eux... Ou de la nervosité, mais je parierais plus sur la première option.

La musique pour envelopper le tout était un peu cheapette, du piano jazz, on a vu ça à plein d'émissions à Radio-Can, un peu d'originalité SVP?  C'est sans doute ça le point le plus à améliorer, parce que pour le reste, la recette semble bonne.  Un peu plus d'enthousiasme de l'animatrice serait aussi bienvenue, elle était un peu trop tranquille à mon goût (mais bon, ça c'est un reproche que je fais souvent à toutes les personnes animant des émissions littéraires!), mais c'est un détail qui peu se corriger.

Bref, une bonne émission, bien pensée et que je crois que je vais bien apprécier.  À suivre en tout cas, je n'ai écouté que l'émission du lundi et les concepts de chaque émission sont différents.  Qui vivra... écoutera et lira!

@+ Prospéryne

mardi 23 août 2011

L'arroseur arrosé ou le libraire à qui on conseille des livres...

Salut!

Je passe ma vie à conseiller des livres.  C'est mon boulot et ma passion, tellement que je fais parfois des heures sup en dehors de la librairie avec mes amis, ma famille, mes connaissances, la fille rencontrée dans la file à l'épicerie...  Bref, j'adore!  N'empêche, ça m'arrive souvent d'être l'arroseuse d'idées de lecture arrosée.  Et oui, certains de mes clients n'hésitent pas à me conseiller des livres!

Ça fait quel effet?  Euh, c'est plaisant, charmant, super cool même, mais aussi... frustrant.  Non, non, ce n'est pas parce que je n'aime pas ça, bien au contraire!  C'est souvent par le bouche à oreille que l'on fait les plus belles découvertes livresques, alors, je ne vais pas me passer de la manne qui est là à portée de main!  J'adore quand les clients me font des suggestions me parlent des livres qu'ils ont adoré, de leurs auteurs chouchoux, bref, de ce qui les fait vibrer dans leurs vies de lecteur.  Le seul hic étant celui-ci: dans neuf cas sur dix, je prends une petite note mentale dans ma tête, mais j'ai jamais le temps de lire le livre! 

C'est le temps le problème!  C'est le temps le nerf de cette éternel guerre entre le lecteur boulimique et les innombrables livres sur le marché.  Des amies sur le web avaient un jour lancé l'idée folle d'HLO, pour heure de lecture obligatoire à tous les jours, afin de permettre de vider les PAL et de ne pas se laisser dépasser.  Projet hautement rigolo qui n'a bien sûr pas dépassé la barre des placotages sur Internet!.  Tellement dommage!  Mais je m'éloigne de mon sujet.

Alors, oui, les libraires se font conseiller des livres, aussi étrange que cela paraissent.  Parce que l'on est des lecteurs aussi, que l'on ne peut pas tout connaître, parce que l'on peut pas tout lire.  Les gens nous parlent, nous font découvrir leurs goûts.  Aussi bizarre que ça puisse paraître, ces mêmes lecteurs qui nous conseillent des livres aident d'autres lecteurs.  Parce que le libraire est par essence un passeur, il permet aux livres de circuler entre les lecteurs, mais ce n'est pas toujours du libraire au lecteur, mais bien parfois aussi de lecteur à lecteur par libraire interposé.  C'est une des beautés de mon métier.  Être passeuse.  Pour moi, ce sont des livres, pour d'autre, c'est autre chose, mais dans tous les cas, les bons passeurs partent de leur univers, pas d'eux-même uniquement, pour faire découvrir à autrui leur passion. 

Bon, je vais me faire conseiller combien de livres aujourd'hui?  :P

@+ Prospéryne

lundi 22 août 2011

L'arrivée d'une nouveauté attendue

Salut!

Je suis une fan de séries.  Alors, disons que quand je commence une série, j'attends habituellement impatiemment le prochain tome.  Selon une formule pas très scientifique qui pourrait s'écrire comme suis: temps d'attente très long + montrée d'impatience dans les semaines qui précèdent la sortie + envie de la série + dernière tome de celle-ci = réaction très exagérée lors de l'arrivée du livre.  Je trépigne souvent comme un caniche excité lorsque les boîtes contenant le dit-livre ci-impatiemment cité comme très attendu daigne enfin franchir les portes arrières du magasin.  Toujours les portes arrières, l'entrepôt y est situé et c'est donc par la petite porte que les livres entrent chez nous. Ensuite, je me charge de les placer en grand :D

Je suis une spontanée.  Quand j'aime quelque chose, ça paraît et ça sort.  Mes collègues de travail commencent à être habituée après trois ans. Hihihi!  La fille, quand elle aime, elle aime!  À fond.  Mais en même temps, je me dis parfois que j'exagère un peu.  Pas volontairement, je suis juste surexcitée comme une puce de trois ans la veille de Noël.  On peut me considérer comme bizarre, mais ce n'est jamais de la feinte, ça vient tout le temps du coeur.  Je vois souvent des gens entrer en magasin en frémissant d'excitation pour venir chercher leur livre attendu et si la plupart sont plus sages que moi, un petit sourire et des éclats de joie dans les yeux m'indiquent que je ne suis pas la seule à attendre impatiemment certaines sorties de livre.  À anticiper certaines joies de lecteurs quoi.

C'est pas pour rien que j'ai une petite liste des impatiemment attendus dans la colonne de droite de mon blogue.  Quand on attend quelque chose et qu'on en parle à voix haute toute le temps, on aime partager son attente.  Ces temps-ci, je vois défiler les jeunes qui attendent impatiemment la sortie du dernier Aurélie Laflamme.  Le dernier Louise Tremblay-D'Essiambre.  Et encore, on est au début de la rentrée littéraire!  Il y a encore plein de livres qui n'attendent que d'être attendu avec empressement pour se faire dévorer livresquement.  Je n'attends plus maintenant que de voir quelqu'un qui va trépigner d'excitation sitôt la porte franchie pour me dire que je ne suis pas la seule à avoir l'air un peu fofolle pour un livre!

@+ Prospéryne

dimanche 21 août 2011

Chère Julia de Brian Biggs

Chère Julia  Brian Biggs  La Pastèque  108 pages

Résumé:
Un homme écrit une lettre à une Julia, parlant de vol d'oiseau, d'un homme inquiétant et d'un voyage dans l'Arizona.  

Critique:
Drôle d'oiseau que cette BD que j'ai prise au hasard. On y suit les aventures d'un homme qui écrit une lettre à une femme.  Son lien avec cette femme?  On ne sait pas.  Le sujet de la lettre?  Une rencontre avec un inconnu aux intentions obscures.  L'histoire?  Pas particulièrement précise elle non plus.  Mais le génie de l'auteur est dans la façon dont il a découpé l'histoire entre les cases.  Ici, c'est l'image, les plans, le dessin qui font passer le récit beaucoup plus que les mots.  En trois cases sans texte, mais aux dessins finement choisis, on comprend plus de choses que l'on ne pourrait s'y attendre.  Il faut être attentif toutefois et savoir détailler attentivement les dessins car le coup de crayon de l'auteur est habile et inventif.  Je crois que je n'ai toujours par compris le but de la BD, mais ça parle de voler comme un oiseau.  À la fois étrange et invitant, tant et aussi longtemps que l'on se donne le droit de ne pas tout comprendre de cet étrange opus.

Ma note: 3.25/5

vendredi 19 août 2011

Roman-Réalité de Dominic Bellavance

Roman-Réalité  Dominic Bellavance  Coups de tête  288 pages

Résumé:
4 jeunes désirant faire carrière comme écrivain s'enrôlent dans une téléréalité où ils doivent produire un texte par jour qui sera au final transformé en roman.  Le principe de cette première littéraire est sous la supervision d'un professeur de littérature à l'Université Laval.  On a ainsi droit au récit des participants, jour après jour ainsi qu'à un commentaire de la part du professeur.  Mais le machiavélique producteur derrière cette série a visiblement des intentions cachées.  Jusqu'où ira ce roman-réalité?

Critique:
Premièrement, puis-je dire que j'adore le graphisme de la couverture?  La bouche qui vomit des feuilles de papier.  Tout à fait à l'image de ce qu'est ce roman: un vomissement de mots obligés par des participants inscrit à ce marathon d'écriture nouveau genre.  Pas vraiment doué pour l'écriture ces jeunes-là!  On aurait dit des journaux intimes plus que des productions de personnes sélectionnées pour la qualité de leur écriture (et pour leur physique aussi faut dire!).  J'ai mis plusieurs «jours» (l'auteur a fait le choix de nous présenter les textes regroupés par jour, très pertinent) à m'habituer au caractère des personnages, à leur style, ou absence de style d'écriture et à comprendre, qui était qui et qui faisait quoi dans l'histoire. L'auteur a en tout cas indéniablement du talent pour nous faire découvrir les différentes personnages, chacun avec un niveau de langage et de style personnel.  L'histoire est typique de Loft Story: des jeunes gens ayant eu des relations amoureuses difficiles par le passé, qui ne se connaissent pas, se retrouvent enfermés ensemble pour une durée déterminée.  Bataille de coq, egos blessés, niaisage et autre sont au menu.  La seule différence, c'est qu'au lieu d'une émission quotidienne consacrée aux jeunes, on a leur texte et le résumé de la journée fait par le professeur de littérature qui les espionne par Webcam.  Voilà, on a le roman, plus quelques communications entre le producteur et le professeur.  Je ne veux pas révéler de punch, mais si au départ, ça ressemble à une téléréalité quelconque faite à l'écrit, on découvre bien vite que le producteur a des intentions cachées.  Pourquoi agit-il ainsi?  On a des débuts de réponses, mais pas des réponses complètes.  Un peu dommage, mais ça ne gâche pas le récit.    En fait, le seul point vraiment négatif de ce roman, c'est qu'il est un peu trop Loft Story, du moins à mon goût.  Je l'aurais aimé un tantinet plus littéraire que ça, mais bon, c'est publié chez Coups de tête, donc destiné à être accrocheur et accessible à un large public et le sujet se prêtait très bien à ce niveau littéraire.  Je devais en attendre un peu trop du livre.  Mais pour le graphisme, je le répète, c'est un 5/5!

Ma note: 4.25/5

Je remercie l'attachée de presse de Coups de tête (dont je ne connais même pas le nom...) et la rédactrice en chef du Libraire, Josée-Anne Paradis pour ce service de presse, reçu rapido-presto et avant sa parution en prime!  Merci les filles!

P.S. Si vous ne trouvez pas ce roman chez votre libraire, ne soyez pas inquiet, la date de parution officielle est le 23 août.

jeudi 18 août 2011

Promise d'Allie Condie

Promise  Allie Condie  Gallimard jeunesse  398 pages

Résumé:
Cassia vit à Oria, ville dirigée par la Société.  Dans cette Société, tout est parfait: les gens vivent longtemps et en santé, ils sont couplés à un âge adéquat pour avoir des enfants comme eux et leurs capacités sont pleinement utilisées dans leur travail.  Pour Cassia, une fissure s'ouvre lorsque l'image du mauvais garçon apparaît sur sa microcarte annonçant son couplage.  Au lieu de son meilleur ami, y apparaît Ky Markham, un garçon de son quartier qu'elle connaît vaguement.  Et rien ne se passe alors comme prévu.

Critique:
Trop lent!  On aurait pu condensé les 400 pages de ce livre en 300 et avoir un bien meilleur livre.  Le rythme de l'action est lente, il se passe un temps fou avant que quoi que ce soit arrive et encore, quand ça arrive, ça manque d'intensité.  De par son organisation et sa pensée totalitaire, la Société rappelle infiniment Uglies, mais en beaucoup moins bon. Et la place à la poésie... Hum, ok, si je suis parfaitement honnête, je n'aime pas la poésie, alors ça n'a pas aidé.  Je ne sais pas pourquoi, mais autant un texte poétique va venir me chercher, autant la poésie pure me laisse totalement indifférente, voir me tape sur les nerfs.  Et là, le livre est basé sur ce qu'apporte la poésie au personnage.  Laissez-moi vous dire que ça, combiné au fait que tout se développe très lentement m'a fait fuir plus qu'autre chose.  Pas étonnant que j'ai mis autant de temps à terminer le livre et encore, je confesse avoir lu la fin en diagonale.  La présence totalitaire de la Société, la façon dont elle dirige et qu'elle voit tout, même dans les rêves est absolument dingue.  C'est sans doute l'aspect le plus intéressant du livre, avec la façon dont tout le monde accepte cela.  Ils appliquent à leur vie les préceptes de la Société pour vivre longtemps et en bonne santé, mais ils n'ont pas vraiment d'occasions de vivre réellement et meurent de façon assurée le jour de leurs 80 ans, on apprendra comment dans le livre.  Débile, mais c'est beaucoup trop lent pour un livre pour ados.  Vieillissez le personnage de 10 ans et vous obtenez un très bon roman de science-fiction, mais pour ados, non.

Ma note: 3/5

mercredi 17 août 2011

Pyongyang de Guy Delisle

Pyongyang  Guy Delisle  Collection Ciboulette  L'Association  152 pages

Résumé:
Guy Delisle part travaillé pendant trois mois en Corée du Nord, dans une des dictatures les plus répressives de la planète.  Il raconte dans cet album sa vie quotidienne d'étranger possédant certains droits strictement encadrés dans une des dictatures les plus propagandistes de la planète... son exemplaire de 1984 de Georges Orwell à porté de main!

Critique:
J'adore les BDs de Guy Delisle.  Il a un humour extraordinaire doublé d'un sens de l'observation remarquable.  Dans un contexte de dictature comme celui de la Corée du Nord, le mélange donne un résultat  criant de vérité.  Tout l'art de Delisle réside dans ce talent d'observation et son don à faire ressortir l'absurde de chaque situation.  Il visite le monument à la gloire de Kim Il-Sung et remarque que les plaques des interrupteurs sont en plastique jauni alors que l'ensemble du reste de la pièce est en marbre!  La propagande omniprésente, l'étouffement dû à la quasi mise sous tutelle par les interprètes et chauffeurs, l'obligation de visiter certains monuments, dont un musée consacré aux exactions américaines durant la guerre de Corée (des mises en scène digne de ce qu'ont fait subir les nazis aux prisonniers des camps de la mort) et où après la visite, les guides demandent candidement à l'auteur qu'elle est maintenant son opinion sur les américains!  Malgré tout, Guy Delisle réussit à tirer son épingle du jeu, notamment en offrant son exemplaire de 1984 à son interprète...  Faut du culot!  On découvre dans cette BD ce pays si fermé qu'est la Corée du Nord, de l'intérieur, par l'expérience de quelqu'un qui y est vraiment allé.  Et on comprendre certaines choses grâce au dessin qu'il faudrait des paragraphes à expliquer autrement.  Guy Delisle résout le problème en une case.  Les militaires détournent les vivres envoyés via l'aide internationale?  Une flèche sur lequel repose un bol de riz passe en une large boucle au-dessus d'un groupe de gens amaigris pour se diriger vers un groupe de militaire.  C'est simple, clair et précis et on comprend parfaitement l'information que vous nous transmettre l'auteur.  Lire une BD de Guy Delisle, c'est avant tout ça, c'est comprendre ce dont on nous parle rarement, en ayant recours à un coup de crayon simple, mais terriblement efficace dans sa mise en page.  Et si on lit un de ses récits de voyage, on ne peut que découvrir sous son oeil féroce une nouvelle culture, une nouvelle manière de vivre... différemment de la version des guides touristiques!

Ma note: 4.5/5

mardi 16 août 2011

Qui fait les succès de la rentrée littéraire?

Salut!

Je pique ici un titre d'un article publié sur Fluctuat.net.  On y parle des éléments qui influencent la rentrée littéraire.  Bon, la situation présentée est celle de la France, mais certains éléments peuvent se retrouver ici.  Ok, soyons clair, net et précis: la France n'est pas le Québec et le Québec n'est pas la France.  Les auteurs français ont encore droit à des pages culturelles raisonnables dans les grands journaux nationaux et il existe bel et bien une couverture littéraire à la radio et à la télévision, même si c'est réduit.  Ici... Bon, j'ai déjà publié des billets là-dessus!  N'empêche, ce qui ressort de cet article est très intéressant.  On distingue 5 éléments qui peuvent faire la différence: les communautés de lecteurs (Babelio, Goodreads), les blogues de filles (est-ce que j'en suis un???), les post-its des libraires, les commerciaux et représentants des éditeurs (communément appelés ici rep) et les critiques professionnels. 

Ok, commençons par parler des communautés de lecteurs.  Je fais partie de l'une d'elle, le Club des rats de biblio-net.  Par contre, contrairement à Goodreads ou Babelio, on accepte pas les services de presse, essentiellement parce que les administratrices qui reçoivent les messages ne transmettent pas aux membres.  Bof, bof, ce n'est pas si grave!  On y blablate de livres largement sans ça!  C'est sûr qu'un livre lu par un ou une rate et bien critiqué va avoir un effet d'entraînement chez les autres, mais en même temps, nos critiques sont accessibles par tout le monde, alors c'est assurée que chaque critique qui y est publiée touche un public beaucoup plus large. Et oui, des gens y viennent juste pour lire des critiques et pour trouver des idées de lecture.  Ce n'est pas tout le monde qui y participe activement.  L'effet bouche à oreille passe par là, c'est sûr,  néanmoins, ce n'est pas tous les lecteurs qui mettent le pied dans ces communautés.  On y tombe plus souvent par hasard en faisant des recherches sur Google.

Les blogues de filles.  Alors ça, oui!  Je le jure, les blogues ont une influence.  Mais pourquoi juste ceux des filles???  Les gars ne tiennent pas des blogues littéraires?  J'en connais quelques-uns qui sont très bons.  Mais bref, si on prend l'appellation blogue dans son sens large, oui, ceux-ci ont une grande importance, mais surtout au niveau de ceux qui sont déjà de gros lecteurs.  Ceux qui vont prendre la peine de chercher des critiques vont se fier à certains blogueurs plutôt qu'à d'autre.  Et les critiques de livres sont faciles à trouver via ce cher Google.  Donc, on peut le dire, les blogues ont une réelle influence.  J'ai juste un peu de mal avec l'adjectif blogue de filles.  Peut-être mesdames sommes-nous simplement plus volubiles ou plus passionnées.  Là-dessus, je dois avouer que je ne sais pas trop!

Les post-its des libraires!  Heu, j'en fais pas.  Je n'en aie jamais fait.  Alors, aucune idée de l'influence réelle d'un tel gadget.  À essayer sans doute.  Ça me fait l'effet des collants Coup de coeur Renaud-Bray et à ce qu'il paraît, ça marche bien pour eux.  Ne connaissant pas la situation des autres librairies, j'éviterai de me lancer en longueur, mais ce petit commentaire me fait penser que ça pourrait être une très bonne idée d'en mettre dans les livres chez nous.  Héhé!

Les représentants des éditeurs et distributeurs.  Ok, ceci est beaucoup, beaucoup moins connu, mais il est parfaitement vrai que les représentants ont un rôle énorme à jouer.  Et ils le jouent très bien.  Les reps sont des personnes qui font le tour des librairies pour présenter les nouveautés et prendre les commandes.  Chaque rep a une ''valise'' qui est constitué d'un certain nombre d'éditeurs.  Ils présentent donc l'ensemble des nouveautés de cette valise, mais ils connaissent habituellement à fond ce qu'ils présentent, ce qui leur permet, en connaissant bien leurs libraires, de cibler quels nouveautés moins médiatisées pourraient les intéresser et ainsi, les faire découvrir à un plus vaste public.  J'essaie de toujours laisser traîner mes oreilles pas loin quand ils passent, une visite de rep, c'est souvent une mine d'or en terme d'informations.  Ces grands inconnus du public sont souvent de très agréables surprises pour les libraires et par la suite pour les lecteurs auquel on transmet.

Les critiques professionnels.  J'aurais le goût de dire, ouin, mais ils sont où?  Ok, peu de visibilité réelle pour eux, mais n'empêche, quelques irréductibles, comme Chantal Guy dans La Presse, Danielle Laurin dans Le Devoir  et Didier Fessou dans Le Soleil continue leur boulot, mine de rien.  Et oui, leur impact est réel.  Quelques revues spécialisées également.  Dans les plus populaire, on retrouve le Entre les lignes qui est très bien fait.  Cependant, j'ai la très nette impression que l'importance des critiques professionnels a beaucoup diminué.  On est à l'heure du réseautage, alors une seule personne ne peu plus faire autorité comme avant simplement de par son titre.  Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne comptent plus, seulement qu'ils ne font plus autorité comme avant. 

Alors voilà!  Pour ma part, je dirais que le tableau est presque complet.  Bon, c'est sûr qu'il y a d'autres éléments qui jouent, mais en même temps, les principaux sont là.  Le seul majeur qui ne figurent pas dans la liste est le travail de promotion des éditeurs, la bonne vieille pub comme on dit!  Et là, ça ne dépend absolument pas de la qualité littéraire de l'oeuvre.  On verra, qui va surveiller l'entrée du Pont Jacques-Cartier cet automne?

@+ Prospéryne

lundi 15 août 2011

Plus on est de fous, plus on lit: ça commence lundi le 22 août!

Salut!

C'est officiel, la nouvelle émission Plus on est de fous, plus on lit, prendra l'antenne à partir du 22 août, 20h.  Dans un article sur Cyberpresse, l'animatrice Marie-Louise Arsenault nous donne une petite idée de ce que sera sa nouvelle émission.  Ok, après avoir lu cet article, je suis curieuse... et un peu inquiète.  Allons-y: du côté des bonnes nouvelles, on a annoncé une série de débats, club de lecture, performances, etc, qui semble très intéressante.  Il y aura un poète pour réciter un poème en lien avec l'actualité (excellente idée!) et un prof d'université qui parlera lui aussi des mots à la mode dans le langage courant et un autre qui mettra en parallèle les livres avec l'actualité.  Trois idées à lesquelles je lève très haut mon chapeau, c'est excellent!  La volonté de l'animatrice d'aller chercher un public plus jeune et plus branché via les médias sociaux est aussi très intéressante.  Voilà pour les fleurs.

Le pot maintenant: on ne parle plus d'émission littéraire, mais bien culturelle et l'animatrice parle même d'une: «émission qui parlera de l'écriture sous toutes ses formes, c'est-à-dire littéraire, mais aussi théâtrale, cinématographique, poétique, etc.»  Ouille!  À force de ratisser aussi large, va-t'on noyer le poisson-livre?  Disons que ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais!  Bref, cette nouvelle émission culturelle réussira-t'elle à faire taire les critiques en proposant quelques livres au travers d'une programmation comme toujours plus branchée sur les arts en général que sur la littérature?  Si c'est le cas, c'est décevant.  Je suis une éternelle optimiste et je vais très certainement laissez la chance à la coureuse, mais comme je disais, je suis un peu inquiète.  On verra à l'écoute ce que ça donnera. 

@+ Prospéryne

samedi 13 août 2011

Saving human being de Xiaoyu Zhang

Saving human being  Xiaoyu Zhang  collection Kraken  Ankama

Résumé:
Un androïde, programmé pour sauver les humains, est activé, sans souvenir de son passé, sur une planète désertique.  Ses rencontres avec les humains le conduiront à repenser sa mission: il doit les sauver, mais comment faire quand les humains eux-mêmes s'entretuent entre eux?

Critique:
Un album plein de poésie que celui-ci.  Notre robot, capable de réflexion malgré certaines limites évidentes, essaie du mieux qu'il peut d'accomplir sa mission.  Sauf que le monde n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît et qu'en essayant de faire le bien, il se retrouve sans le faire exprès à faire le mal.  Son peu d'expérience des humains est à blâmer, mais surtout, la façon dont ceux-ci l'utilisent contre sa propre programmation de base sans qu'il le comprenne.  Le mauvais sort est aussi à blâmer, mais cela ne fait que rendre son histoire plus tragique, tout simplement.  Le récit en est teinté de philosophie: comment un robot peut-il accomplir sa mission de sauver les humains, ou du moins leur avenir dans un monde ravagé par la guerre?  Quand la violence des hommes se déchaîne, comment un être conçu précisément pour les sauver peut-être accomplir sa mission?  La naïveté de ce robot est d'autant plus touchante.  Les dessins sont absolument magnifique, tout en teintes pastels, comme pour amoindrir le choc de ce monde trop violent et trop dur.  Le monde est dépeint de façon à ce que l'on comprenne la violence sans avoir besoin de la montrer.  Sur cette planète isolée, dans un futur où l'on ne sait si c'est la Terre qui est représentée ou une lointaine planète, les paysages prennent une dimension toute autre.  Les cadrages par contre sont très classiques, il n'y a pas beaucoup d'innovations à ce niveau.  On s'en fout, la magnifique réflexion portée par cette BD suffit largement.  Rendu là, de tels détails perdent de leur importance au profit du récit.

Ma note: 4/5

vendredi 12 août 2011

Le réseautage des lecteurs sur Internet

Salut!

J'ai longtemps été une lectrice solitaire.  Solitaire dans le genre que j'avais peu d'amis lecteurs pour partager ma passion.  Ma famille a fait preuve d'une patience exemplaire pendant des années pour endurer mes interminables monologues sur les livres que j'avais lu!  Puis, en janvier 2007, j'ai découvert quelque chose d'important, auquel je ne m'attendais pas: les forums de discussions.  Je me souviens que je cherchais des informations sur Frank McCourt, auteur de l'excellent Teacher Man que m'avait offert mon père pour Noël cette année-là.  J'avais vaguement entendu parler des forums bien sûr, mais là, je suis tombée sur un qui parlait de livres!  Par des lecteurs, des gens ordinaires, comme moi, qui avaient tous en commun la passion de la littérature.  J'ai immédiatement plongé.  Et j'y suis encore!  Le forum que je fréquente est Le club des rats de biblio-net, je m'y suis carrément fait des amis, mais surtout, j'ai pu parler avec des gens qui aiment autant les bouquins que moi!  Quel changement!  Je suis devenue accro à l'internet à peu près à cette période.  Avant, je me contentais de quelques sites et des courriels, là, j'ai découvert un univers dont j'avais vaguement entendu parler, mais qui m'ouvrait les bras bien grands. J'étais passée du statut d'internaute passive à active.

L'internet me réservait d'autres surprises.  J'ai adoré, et j'adore toujours d'ailleurs, mon expérience sur le forum, mais je suis du genre exclusif.  Je n'ai pas beaucoup exploré le web littéraire dans les années qui ont suivi par contre, trop heureuse de ce que j'avais trouvé.  Jusqu'au jour où quelques-unes de mes amies sur le Club, Aurore, Liza Lou et Doriane, ont commencé à parler qu'elles avaient des blogues.  Oups, là, j'ai manqué une marche.  Je savais encore une fois vaguement ce qu'était un blogue, mais en même temps, euh, ben, je n'avais jamais pensé à en avoir un.  Mais l'idée a commencé à me titiller.  J'ai regarder plusieurs fois un peu partout sur des plateformes, mais sans jamais me décider à faire un quelconque pas.  Je ne savais pas encore trop ce que je voulais.  J'ai fini par trouver.  Ce matin-là, je me suis levée et j'ai ouvert mon blogue, tout simplement.  C'était le 9 octobre 2010.  Presque un an donc.  J'étais maintenant inscrite sur la planète blogue.

Mais l'aventure n'était pas terminée.  J'avais maintenant mon propre blogue, mais j'ai pris un certain temps à me faire à mon statut de blogueuse.  Avoir son petit coin à soi sur le Web ne donne pas instantanément sa voix propre et il faut du temps pour que cela se fasse.  J'ai pour ma part cherché pas mal et j'ai aussi lu quelques ouvrages, Les médias sociaux 101 de Michelle Blanc, Comment devenir une star des médias sociaux de Dominic Arpin et Patrick Dion ainsi que l'excellent (et meilleur des trois à mon avis) 6 pixels de séparation de Mitch Joel.  Ça m'a donné quelques pistes, mais il a fallu que je laisse le temps à l'expérience de faire sa place et aussi à oser un peu plus mettre de moi-même dans ce blogue.  Je n'ai pas trop changé mes objectifs du début: mettre mes critiques sur le Web et aussi écrire des billets sur ce qui m'intéressait dans le domaine du livre, de la lecture en général, et aussi de mon milieu de travail: la librairie.  Pari réussi à bien des points de vue.  Je suis contente de ce que j'ai accompli et de la performance de mon blogue.  Bien contente aussi de voir que des gens s'y intéressent et répondent à mes élucubrations.  Je prends un grand soin à la préparation de mes billets et de mes critiques, mais je ne me prends pas au sérieux pour autant.  Mes opinions reflètent ce que je suis et je ne me prends pas le moins du monde pour la Reine d'Angleterre!

Néanmoins, ce que je retiens le plus de mon expérience web est bien le fait de pouvoir parler, découvrir, devenir amie avec des gens qu'autrement je n'aurais sans doute jamais rencontré.  La puissance du web est là, dans cet immense potentiel de rencontre et de dialogue.  Il y a bien sûr quelques surprises en route.  J'ai découvert la semaine dernière qu'on avait mis une de mes critiques sur le site des éditions Le Lombard sans me le demander!  (Cependant, une simple petite demande a suffit et en moins d'une heure, le lien vers mon blogue a été ajouté avec un excellent service de la part de la personne qui m'a répondu chez Le Lombard.)  J'ai aussi connu quelques trolls sur le Club des rats, période noire dans mon souvenir.  C'est du passé, mais ça laisse souvent un goût amer.

N'empêche, et heureusement, c'est surtout le positif qui ressort.  Car le formidable potentiel de réseautage du Web, je l'ai découvert, me permet d'entrer en contact avec des tas de gens qui aiment autant que moi la littérature.  On a pas toujours les mêmes opinions, les mêmes goûts, le même temps à consacrer à tout ça, mais on a tous en commun d'aimer la lecture et les livres.  De pouvoir se connecter, se relier et se parler, même à des kilomètres de distance (parce que les amis lecteurs n'habitent pas tous à la porte d'à côté!) m'a permis de briser mon isolement de lectrice.  Je suis sûre que je ne suis pas la seule, le lecteur étant par essence un être solitaire, le nez plongé dans son livre, alors de pouvoir partager, échanger, discuter relève du merveilleux.  Merci à Internet de me permettre de vivre ça.

Et ça n'est pas fini!  Quand je lis les blogues de Christian Liboiron ou Dominic Bellavance, je me dis que je suis encore qu'au tout début!  J'apprends des autres blogueurs, c'est utile dans ces cas-là d'être réseauté ensemble.  On m'a parlé de Babelio, Goodreads...  Il y a aussi mon vieux rêve d'ouvrir un site Internet sur les séries littéraires, fantastiques, mais pas uniquement.  Peut-être un vlog quand j'aurais trouvé comment faire fonctionner ma webcam et  faire un peu de montage.  Les projets ne manquent pas.  Une chose est sûre: je ne suis pas prête à quitter l'Internet, d'autant plus que maintenant plus que jamais, je sais à quel point ce génial média peut apporter à ma vie... de lectrice! 

@+ Prospéryne

jeudi 11 août 2011

Henri VIII de Georges Minois

Henri VIII  Georges Minois  Fayard 509 pages

Résumé:
La vie du célèbre roi d'Angleterre, époux de six femmes, dont deux exécutées, et père de la réforme anglicane.

Critique:
Cette biographie est extrêmement bien faite, fouillée et précise au niveau historique.  L'auteur n'hésite pas à citer ses sources et à mentionner ses incertitudes.  L'analyse de l'époque est dense et on comprend d'autant mieux tous les tenants et les aboutissants qui ont conduits Henri à se séparer de Rome (et pas juste pour une histoire de femme, quoi qu'on en pense!)  L'appareil d'État, la philosophie, la manière de gouverner, les grands courants de pensées qui s'entremêlent, tout ça est magnifiquement rapporté.  Pour qui veut faire une plongée dans le XVIe siècle de Henri VIII, c'est absolument parfait.  Mais, mais, mais...  Autant ce portrait d'époque est réussi, autant on s'éloigne du but de toute bonne biographie: écrire l'histoire de la vie d'une personne.  En ce sens, le bon titre de cette biographie aurait été Henri VIII et son époque plutôt que simplement Henri VIII.  On s'attarde énormément dans les détails du règne, de la politique, de l'administration, mais on reste en surface de la vie réelle de cette homme que fut Henri VIII.  On y étudie son caractère certes, mais on ne parle que très peu d'un aspect que je juge, à mon très humble avis, important de son règne: ses six femmes.  Elles sont à peine présentées et mentionnées.  Quelques lignes chacune, pas plus, exception faite pour Catherine Parr, qui a droit, succinctement, à un résumé de ses actes en tant que reine et de son influence sur le roi.  Pour les autres à peu près rien, ce qui est stupéfiant dans le cas de Catherine d'Aragon et d'Anne Boleyn, car elles ont toutes les deux été proches du roi durant des années!  C'est tout un pan de la personnalité du roi que l'on néglige.  Je suis d'accord sur le fait que historiquement, c'est bien plus son appareil d'État et les réformes qu'Henri a mené qui sont importantes et précieuses, mais de là à traiter de manière très sommaire cette partie de l'histoire qui a tant frappée les mémoires, je ne suis pas d'accord.  Ok, de rédiger une biographie en mettant de côté le règne pour se concentrer sur l'histoire des six femmes est beaucoup plus glamour, mais moins réaliste, je dirais qu'un équilibre entre les deux auraient été nécessaire.  Ou du moins, c'est la femme en moi qui se dit ça!

Ma note: 4/5

mercredi 10 août 2011

Présentation, préface, introduction... zzzz... Hein, quoi, pas déjà l'histoire????

Salut!

Les préfaces, présentations, introductions.  Vous savez, ces textes d'ouverture préludant à une oeuvre qui sont placés juste avant le début des grands classiques.  Habituellement rédigé par un prof d'université, un expert quelconque ou juste un autre écrivain fan de l'oeuvre de l'autre, ce petit texte sert à nous permettre de mieux saisir le texte que nous allons découvrir dès que les ci-présents savants auront fini de déblatérer sans fin.  Comprenez-moi, après avoir lu systématiquement toutes les préfaces des oeuvres que je lis, je peux affirmer sans le moindre doute que celles-ci sont bien souvent grandiloquentes!

Car à quoi servent ces préfaces, introductions et tutti quanti?  Et bien, à préparer le lecteur à ce qui va suivre dans quelques pages, soit l'oeuvre principale, le plus souvent un classique.  On situe le livre dans son courant artistique, dans son siècle, par rapport aux autres ouvrages de l'auteur, de par sa renommée.  Ce texte sert à introduire l'oeuvre.  Certains n'ont pas pigé le principe et racontent la fin dans l'introduction (grrr....), d'autres font un excellent travail de présentation qui nous permettent de se faire une idée plus claire du livre une fois qu'on l'a terminé.  Enfin, des fois.

Parce que les lire au début n'est pas toujours une excellente idée.  Vraiment pas.  Dans mon expérience, ces trucs-là devraient être bien souvent mis à la fin plutôt qu'au début.  Pourquoi?  Ça demande du talent pour écrire une bonne préface qui introduit bien l'oeuvre sans la raconter au complet et sans tellement influencer le lecteur que celui-ci n'a pas un regard neutre en arrivant (enfin!) au texte proprement dit.  Pour ma part, j'ai l'habitude de lire entièrement le livre que je tiens dans mes mains, de la première à la dernière page, dans cet ordre (je me tape même souvent les chronologie de la fin, c'est dire!).  Je ne saute pas de pages, je prends le livre à un bout et je le lis consciencieusement.  Sauf que je ne suis peut-être pas un modèle à suivre et même que des fois, je me dis que j'ai tort de faire ça.  Que je devrais avant tout lire le livre que j'ai acheté et non pas le travail d'autres personnes sur celui-ci qui tentent de psychanalyser le texte et l'auteur!

D'ailleurs, pourquoi faut-il que ces chers petits textes explicatifs de l'oeuvre soient au début, les éditeurs nous prennent-ils tous comme de pauvres incultes?  J'ai une autre hypothèse: ils ont peur que s'ils mettaient leurs petits textes soigneusement travaillés à la fin, personne ne les lirait!  hihihi!

@+ Prospéryne

mardi 9 août 2011

Dragon eternity: 1- De Profundis de Moreno, Sarn et Gens

Dragon eternity  tome 1  De Profundis  Marc Moreno, Amélie Sarn et Jérémy Gens  12 bis  48 pages

Résumé:
À une lointaine époque, les dragons et les humains coexistaient en paix.  Tout a été gâché il y a 700 ans par une femme, l'Inquisitrice Jehanne de Sangclair qui a pourchassé et tué les dragons, s'appropriant en les tuant leur savoir et leurs pouvoirs.  Sans savoir qu'ainsi, elle privait les dragons de leur paradis et ouvrait la porte à une étrange prophétie: 700 ans plus tard, les dragons reviendraient, ivres de vengeance.  Mais il est dit aussi qu'il y aurait un dragon pour les humains et un humain pour les dragons.

Résumé:
Le scénario de cette BD n'a pas été finement mené, ce qui est un gros défaut en BD.  À la vitesse où ça se lit, il faut que l'histoire se tienne et dans ce cas-ci, c'est loin d'être une réussite.  J'ai eu l'impression à un moment qu'il manquait des pages, c'est dire!  À la relecture (je lis toujours les BDs deux fois), ça s'est atténué et j'ai mieux compris les liens entre les différents éléments, mais n'empêche, le sentiment d'avoir collé des éléments disparates ensembles plutôt que de vraiment créer une intrigue m'est resté.  On explique quelque chose, on saute à autre chose et le lien entre les deux n'est pas clair.  À la longue, ça nuit au récit.  Le fait que l'une des scénaristes, Amélie Sarn, en soit à ses débuts dans le domaine peut peut-être l'expliquer, mais elle a des idées originales, ça aide à compenser et puis, on ne peut pas toujours tout réussir du premier coup.  Par contre, les cadrages, un truc auquel j'ai essayé d'être plus attentive dans cette BD, étaient très réussi, imaginatifs, et donnait une impression cinématographique au récit.  Même chose pour les dessins, très réussis eux aussi, particulièrement les dragons nimbés de feu.  La psychologie de Tara, le personnage principal aurait gagné à être étoffée et on ne comprend pas trop qui elle est.  Ok, elle est orpheline et ignore qui étaient ses parents, mais en même temps, elle parle très peu, nous empêchant de la découvrir telle qu'elle est.  On en devine beaucoup plus long sur la personnalité de sa meilleure amie Alyss tellement celle-ci jacasse contrairement à Tara!  Même chose pour De Profundis, le dragon qui l'habite, pourquoi aide-t'il les humains?  On ne comprend pas trop non plus pourquoi Jehanne de Sangclair s'est acharné sur eux quelques siècles plus tôt.  On soupçonne une ivresse de pouvoir et de savoir, mais sans que cela soit clair.  Et détail important, une femme Inquisitrice au Moyen Âge?  Surprenant, mais cela n'est jamais expliqué nulle part.  On explique pourquoi tout le monde croit que les dragons n'ont jamais existé de manière très réaliste par le biais d'un conférencier.  Hors, celui-ci et d'autres personnages ont une large part de mystère.  Il y a même des personnages que l'on croise sans même savoir qui ils sont, alors connaître leurs intentions!  Bref, un peu mêlant comme BD.  Par contre, la fin indique très clairement un À suivre.  Pour un ou des tomes suivants?  Je ne sais pas!  Pas trouvé l'info sur le net...

Ma note: 3.75/5

lundi 8 août 2011

Savoir conseiller un livre

Salut!

Holàlà, le défi.  Marcher sur la corde raide?  Non, conseiller des livres.  Soyons honnête: conseiller des livres est la partie de mon boulot que je préfère et de très loin.  Je me tape parfois des phénomènes qui me demande des trucs invraisemblables, mais c'est pas grave: On y survit!  Je me compare toutefois mentalement à une vendeuse de lingerie en pensant à ce que je dois faire dans ma vie quotidienne.  C'est tellement personnel, conseiller des livres!  Des détails peuvent être complètement repoussants pour certaines personnes et pour d'autres, au contraire, attirants.  La plupart des livres que je conseille, je les aies lus, ou, si ce n'est pas le cas, j'ai lu les avis de plusieurs personnes sur pour me faire une opinion.  Comprenons-nous bien, c'est impossible de lire tout ce que se publie chaque année, alors, les critiques des autres sont très utile.  N'empêche, c'est toujours plus facile pour moi de conseiller des livres que j'ai lu d'une couverture à l'autre.

Comment je fais?  Hum, je dirais que c'est très personnel à moi.  Je me base beaucoup sur les lectures passées des gens.  Je pose des questions ouvertes, leur demandant quels livres ou quels auteurs ils ont aimé.  Je tremble un peu quand on me sort Patrick Sénécal, Marc Levy ou Guillaume Musso.  Ce sont des auteurs difficiles, parce que les gens qui les ont aimé chercher à retrouver la même émotion, mais ils ne retrouveront jamais pile la même chose avec un autre auteur et c'est pourtant ce qu'ils recherchent.  Par contre, d'autres fois, on me sort des auteurs que je ne connais pas.  En demandant aux clients de m'en dire davantage sur eux, je fais à la fois mon métier pour leur conseiller de bons livres et j'apprends pour les autres qui passeront ensuite!  Double coup de dés en quelque sorte.  Le client en sort gagnant et moi aussi.  C'est souvent en posant ces questions que je me fais ma petite idée.  Je pense mentalement à deux ou trois titres, rarement plus.

Ensuite, je me déplace dans le magasin pour aller vers les livres.  Avec le livre dans les mains, c'est tellement plus facile.  Le client le regarde.  La couverture aide à la vente c'est sûr, mais le client va presque aussitôt zieuter la quatrième de couverture.  Dans un seul cas dans tout le magasin, je leur dis de ne pas la lire, parce qu'elle est carrément pourrie (Ailes d'Aprilynne Pike si vous y tenez!).  Durant le temps qu'il la lise, j'économise ma salive (je placote comme une véritable pie le reste du temps si vous ne l'aviez pas compris) et je surveille leur réaction.  Positive, ok, on continue avec une autre suggestion dans la même veine.  Sinon, je réajuste le tir, parfois en posant d'autres questions, d'autres fois simplement en proposant quelque chose de différent.  Et question d'honnêteté, je ne conseille pas un livre que je n'ai pas aimé en disant que je l'ai aimé.  Si je n'ai pas aimé, je précise qu'il s'agit de mon opinion, mais j'insiste sur les qualités du livre trouvé par d'autres.  Après tout, il faut de tout pour tous les goûts.  Même chose si je n'ai pas lu un livre, je n'en fait pas un mystère pour autant.  La vérité étant que j'ai lu l'avis d'autres lecteurs sur le sujet, je le dis, tout simplement.  C'est d'ailleurs presque tout le temps le cas en policier!  Certains clients n'apprécient pas, mais la plupart sont contents de savoir que je ne leur mentirais pas pour faire vendre de la copie.  Et si j'ai détesté un livre, je ferme ma petite bouche tout simplement, à moins que l'on me demande mon avis!  Je ne plante pas les livres que j'ai détesté, parce qu'ils peuvent correspondre aux goûts de quelqu'un d'autre.  J'ai beau être libraire, je ne détiens pas la vérité non plus!

Ensuite?  Et bien, bien souvent, je laisse le client décider, je lui conseille un fauteuil pour qu'il puisse regarder librement les livres, je m'éloigne le temps qu'il fasse son choix, ou s'il est fait, je l'accompagne jusqu'à la caisse.  Dans tous les cas, je ne mets jamais la pression à personne.  Jamais.  Si le client repart avec mon coup de gueule en dédaignant mon coup de coeur, je ne le prends pas le moins du monde personnel.  C'est ainsi, tout simplement.  Si le client repart heureux, mon but est atteint.  Si ça m'a pris une demie-heure pour lui permettre de trouver ce qu'il désire, et bien, ça m'aura pris ce temps-là tout simplement.  Et je ne suis pas déçue non plus si lors du passage à la caisse, le client dépose uniquement un livre sur le comptoir.  Si j'ai passé une demie-heure à parler de toutes sortes de bouquins avec lui, je sais qu'il va sortir satisfait de la librairie et que ça va lui donner le goût de lire.  Et peut-être de revenir qui sait!  Ce n'est pas un but en soi, mais il est évident qu'un client satisfait reviendra plus souvent qu'un autre.  Peut-être que mon patron ne serait pas parfaitement d'accord avec moi, mais il a la gentillesse de n'avoir jamais rien dit sur mes méthodes.  C'est cette liberté qui me permet de faire pleinement mon métier.  Merci Boss!

Car oui, il y a des clients qui reviennent.  Et qui me demande.  Ceux-là, je les connais par leurs noms, je peux vous citer des livres que je leur aie déjà fait acheté, vous parler de leurs goûts.  Quand des nouveautés arrivent et que je sais qu'elles peuvent leur plaire, j'envoie un courriel ou encore je téléphone.  Ce sont mes clients à la fois préférés et que me donnent le plus de fils à retordre.  C'est ainsi, quand ça fait un bout de temps que l'on conseille des livres à quelqu'un, des fois, on vient à bout d'idées neuves!  Mais la relation entre moi et eux est aussi importante et j'en viens souvent à connaître de petits bouts de leurs vies.  Ce sont les clients à la fois les plus difficiles et les plus gratifiants.  Je suis toujours heureuse de les voir passer la porte!

Alors voilà, tout l'art de conseiller des livres de la part d'une libraire!

@+ Prospéryne

samedi 6 août 2011

Les droits d'adaptation du premier tome d'Aile d'Aprilynne Pike achetés par Disney

Salut!

L'auteur Aprilynne Pike a annoncé sur son blogue que Disney a récemment acheté les droits d'adaptation d'Ailes pour le cinéma.  Du même souffle, elle affirme qu'il n'y a aucune date officielle d'annoncée pour le début de la production, ou même s'il y en aura une!  Les droits ont été acheté, mais la balle est maintenant dans le camp de Disney qui peut décider d'aller de l'avant (ce serait chouette), ou non.  Bon, bon, bon, on verra bien, mais disons que j'aurais bien aimé voir un film avec des fées et non des vampires pour une fois!  Quoique, le film étant adapté par Disney, j'ai quelques petits doutes, Summit semble dominer le marché du film fantastique pour adolescent en ce moment.  Qui vivra verra!

@+ Prospéryne

vendredi 5 août 2011

Bande-Annonce du quatrième tome d'Eragon

Salut!

J'ai trouvé sur le net la bande-annonce de L'héritage, quatrième tome de la série L'héritage, mieux connue sous le nom d'Eragon.


Un peu courte et pas vraiment révélatrice.  Plus un coup de marketing qu'autre chose...  Bof Bof!  Nettement plus intéressante, cette petite vidéo où Christopher Paolini parle de l'écriture du quatrième tome et va déposer son manuscrit chez son éditrice.  Ok, ça sent le montage pour la promo, mais je l'aime beaucoup mieux que la première.  En tout cas, elle en dit un peu plus!  Et j'aime bien l'idée de voir le gars aller porter lui-même son manuscrit chez Random House, alors qu'au fond, il a dû l'envoyer par courriel. ;)


@+ Prospéryne

jeudi 4 août 2011

Les genres que j'aime (partie 1)

Salut!

Quand j'ai écrit que j'aime pas le policier, Perséphone m'a suggéré d'écrire un billet sur les genres que j'aime.  Ça, honnêtement, c'est difficile...  Parce que j'en aime trop!  Bon d'accord, c'est dur de se limiter, quand même, j'aime tellement de genres que d'en faire la liste est presque impossible parce que c'est sûr et certain que je vais oublier quelque chose!  D'où le partie 1 du titre.  Je vais sûrement compléter dans un autre billet plus tard...  Sûr et certain!  (En passant, l'ordre dans lequel je les écris n'est pas un ordre de préférence, je les mets juste dans l'ordre dans lequel ça me vient.)

Alors j'aime:
1- Le fantastique, j'ai lu des tonnes de grandes séries fantastiques, depuis L'assassin royal à Eragon, mais j'en aie encore des tonnes à lire.  J'aime les histoires de magie situées dans un immuable cadre médiéval où tout le monde va à cheval et où les robes de ces dames sont toujours magnifiques...  Oups, ok, je tombe hors-sujet là ^^

2- La science-fiction, j'aime me plonger dans des univers futuristes qui pose aujourd'hui les questions auquel nous aurons à répondre demain.  J'ai lu Asimov bien sûr, mais il ne m'a pas épatée, je lui aie préféré Frank Herbert et Robert Silverberg, ce sont mes grands classiques dans le domaine!  Bon, sans oublier Élisabeth Vonarburg non plus!  Celle-là, c'est ma grande classique côté francophone.

3- La littérature pour adolescent, autant réaliste que fantastique.  D'ailleurs, plusieurs excellentes séries fantastiques que j'ai lu dernièrement étant classées pour adolescents.  J'aime bien lire des récits plus jeunesse, ça me fait du bien, les situations y sont souvent plus simplistes que dans les livres pour adultes, l'écriture plus simple, mais disons tout de même que c'est souvent très bon et que c'est excellent pour se détendre.

4- La littérature française, j'aime beaucoup plusieurs auteurs français que j'ai découvert au fil des années et que je suis assidûment.  Il y a un je-ne-sais-quoi dans cette production littéraire que j'aime beaucoup.  Bon, j'ai mes chouchous c'est sûr (Jean-Christophe Rufin en tête!), mais je surveille tout le temps attentivement les nouveautés d'Outre-atlantique.

5- La littérature allemande, il y a quelque chose chez les auteurs allemands que j'aime, surtout ceux du XXe siècle: Arthur Schnitzler, Stefan Zweig et d'autres.  Je suis sûre que je vais finir par en lire encore plus, j'aime la façon dont ils comptent leurs histoires.  Plus récemment, j'ai beaucoup aimé Bernhard Schlink et Akif Pirinçci.

6-Les thrillers de Tom Clancy, uniquement ceux avec Jack Ryan par contre, j'ai pas osé lire du Robert Ludlum encore et je sais qu'il y en a d'autres.  J'aime les intrigues politiques tordues qu'il nous sort.  Du genre qu'on se dit: c'est bien possible que ça se passe comme ça dans la vraie vie!

7- La littérature québécoise, mais j'avoue la redécouvrir et je ne prétends tellement pas être une experte dans le domaine!  C'est tellement vaste, c'est ma littérature et je suis comme une petite fille devant elle, c'est comme si de la prendre mal était un péché... d'autant plus que je risque de croiser un de ces quatre un ou deux auteurs dont j'ai lu les livres!  Bizarrement, j'y aie peu d'auteurs fétiches.  Sauf peut-être Nadine Bismuth

8- Les essais et les biographies, une fois de temps en temps, c'est pas de mal!

Et voilà, je suis sûre que j'en oublie...

@+ Prospéryne

mercredi 3 août 2011

Pouvoirs obscurs: 3- La révélation de Kelley Armstrong

Pouvoirs obscurs  tome 3  La révélation  Kelley Armstrong  Castelmore  347 pages

Résumé:
Chloé et ses compagnons ont trouvé un refuge, ne serait-ce que temporaire.  Mais ces gens qui les aident, le veulent-ils vraiment, ou serait-ce une autre conspiration du groupe Edison?  Ou de d'autres?  Car rien n'est clair.  Parmi les adultes qui les entourent, combien sont prêts à réellement les aider?

Critique:
Les pouvoirs de Chloé augmentent encore dans ce tome.  À ne pas lire avant d'aller se coucher au risque de confondre le moindre craquement avec les interventions de ses zombies qu'elle ranime bien malgré elle!  Le personnage qui subit la transformation la plus radicale dans ce tome est Tori.  On pourrait même croire qu'elle est fausse tellement elle change d'un seul coup.  Mais après explication, tout s'éclaire et on en vient à l'apprécier pleinement pour ce qu'elle est: une ado qui a eu une mère horrible qui n'a pas hésité à lui mentir et à la manipuler comme si elle n'était qu'un vulgaire objet.  Trahie par tous, elle n'a pas appris à faire confiance et quand elle comprendra qu'elle peut avoir confiance en ses compagnons d'infortune, que sa survie même en dépend, elle adoptera une attitude toute différente.  Chloé aussi subit une transformation.  De petite fille gentille qui suit les règles dans le premier tome, elle apprendra la révolte, à se battre, à faire ses choix.  En ce sens, le livre est extrêmement intéressant et s'éloigne des codes des séries ados habituels.  La jeune fille va avoir un véritable cheminement intérieur, celui-ci centré sur sa relation avec l'autorité, l'obéissance et la nécessité de faire ses propres choix pour être heureuse.  Dans son cas aussi pour survivre.  J'ai trouvé cet aspect merveilleusement bien développé, bien maîtrisé et tout aussi bien amené.  On parle d'amour dans ce tome, mais on est loin des coups de foudre et du on voit le monde tout en rose.  Non, c'est un amour conscient qui se développe devant nos yeux.  Un amour d'adulte, qui voit les défauts de l'autre, mais qui laisse toute la place aux sentiments quand même.  C'est magnifique.  De voir ces deux êtres se faire confiance et s'aimer malgré et peut-être même grâce aux épreuves traversées ensemble.  En tout cas, toute cette série est géniale, débordante d'action, de suspense, de fantastique et de rebondissements inattendus.  Avec ce livre, on clôt un cycle de trois livres, mais après avoir longuement écumé le net, j'ai découvert que la trilogie Pouvoirs Obscurs allait faire partie d'une série comprenant plusieurs cycle et que l'on peut s'attendre à retrouver Chloé, Derek, Tori, Simon et Liz dans d'autres aventures.  Génial parce que j'ai quitté à regret cette petite bande...

Ma note: 4.75/5

mardi 2 août 2011

Lire l'été, lire léger?

Salut! 

J'ai toujours trouvé bizarre l'idée de dire que certains livres se lisent plus l'été.  Quoi, parce qu'un livre se passe sur le bord de la plage, il faut le lire en juillet?  J'aurais plutôt tendance à penser les lire en janvier.   En tout cas, ça m'aiderait peut-être à éviter de claquer des dents quelques fois!  Non, je trouve juste l'idée un peu stupide de se dire qu'il faut lire différemment l'été, que parce qu'il fait chaud, il faut penser à se détendre, et qu'automatiquement, le cerveau passe en mode chick-lit ou policier de gare (quoique pour moi ce serait plutôt chick-lit tout court!).  FAUX!  C'est une idée stupide.  Si encore, on parlait de lecture de vacances, ça passerait, mais c'est tout faux de dire que lire l'été, c'est lire léger.

Savez-vous quoi, j'ai vu un client partir avec trois livres de philo la semaine dernière.  Du costaud!  Emmanuel Kant, John Stuart Mill et René Descartes.  Des lectures d'été je suppose?  Si c'est le cas, on oublie le léger!  Ça ne me dérange tellement pas!  Je me suis déjà tapée un essai sur les mouvements complexes des sectes chrétiennes d'avant l'Église officielle issue du Concile de Trente.  Et un autre, excellent de Gilles Kepel, Djihad, expansion et déclin de l'islamisme.  Tous les deux en plein mois de juillet.  Bon, pas la même année, mais j'associe souvent la sueur cervicale que m'ont coûté ces deux lectures avec celle qui s'est accumulé sur mon divan (je dois royalement être du pour le faire nettoyer celui-là, je passe mon temps à suer dessus l'été!)  Pour moi, lecture d'été ne sonne tellement pas lecture légère.  Je me sens plus mûre à lire des trucs mous, comme dirait Michel Vézina dans cette excellente chronique, en février alors qu'il fait noir et glacial qu'en juillet ou août.  L'été est pour le plus dur.  Peut-être parce que toute cette lumière qui entre par les fenêtres m'aident à oublier la noirceur humaine présente dans les essais que je lis à ce moment-là...

Peu importe au fond.  Je n'ai jamais tenu compte de la température pour lire ce que je lis.  La lecture est pour moi un monde complexe en soi, alors je peux me taper un roman léger en septembre ou en mai, par temps orageux, glacial ou tropical, le seul vrai frein à mes choix de lecture étant mon humeur et ma fatigue intellectuelle.  Ça, oui, ça vaut plus, beaucoup plus.  Et elle se déclare à toutes les saisons et à toutes les heures du jour, sans distinction aucune.  Heureusement, l'inverse aussi arrive sans crier gare!

@+ Prospéryne

lundi 1 août 2011

Magasin général: 1- Marie de Tripp et Loisel

Magasin général  tome 1 Marie  Scénario et dessins Régis Loisel et Jean-Louis Tripp  Casterman  79 pages

Résumé:
Québec, années 20.  À la mort de son mari, Marie hérite du magasin général d'un petit village.  Pour la jeune veuve, peu habituée à mener seule un commerce, la vie n'est pas facile, d'autant plus qu'elle a le coeur grand comme le monde!  Dans ce petit village relativement tranquille, la vie suit son cours, entre un nouveau curé qui devient ami avec l’athée du village, les hommes rentrant du chantier, les petits bobos quotidiens des enfants...  La vie quoi!

Critique:
Les dessins de cette bande dessinée sont absolument magnifique!  Ça il n'y aucun doute là-dessus.  J'ai beaucoup apprécié la palette des couleurs de cette BD, c'est parfaitement adapté.  Le langage des personnages aussi.  Coloré, vivant, à l'image des gens de l'époque qui n'avait que peu de mots, mais toute une variété d'expressions et de patois pour bien s'exprimer.  Là-dessus, c'est un sans fausse note.  Le problème est qu'il n'y a pas vraiment d'histoire là-dedans.  C'est plus une tranche de vie que l'on raconte dans ce livre, il n'y a pas d'intrigue proprement dite.  Le personnage de Marie pourrait être intéressant si elle n'était pas si bonne, parfaite tout le temps.  L'un des personnages avec son patois coloré lui volait la vedette même s'il était la moitié moins présent qu'elle!  De même son amie Jacinthe avec son caractère plus affirmé était plus intéressant.  Pauvre Marie!  Veuve, propriétaire du magasin général et qui se fait manger la laine sur le dos par tout le monde!  J’espérais un peu mieux de cette BD qu'on m'avait tant vanté.  En lui-même ce tome est ennuyeux, il ne s'y passe pas grand-chose (bon, sauf pour le curé et son officiellement peu recommandable ami!).  Bon, pour les européens, ça devait être mieux parce qu'il leur permettait de découvrir la vie des petits villages d'ici d'il y a quelques décennies, mais pour moi, ben, euh, non. 

Ma note: 3.5/5