lundi 31 décembre 2018

Bilan culturel 2018

Salut!

Une fois par année, c'est l'heure des bilans.  On les fait quand on change de chiffre, mais bon, des fois, je me dis que je pourrais tout aussi bien les faire en août, mais bon, c'est sans doute symbolique...

L'année 2018 a été riche.  Je n'en parle pas beaucoup sur le blogue, mais je fais beaucoup d'autres choses en dehors de lire des livres.  Ce bilan me permet donc de m'aventurer un peu en dehors des bouquins et de vous parler de quelques autres trucs qui ont fait parti de mon année 2018.

Alors voyons...

En 2018, j'ai vu:
6 films au cinéma: Petite année de ce côté
Moi, Tonya de Craig Gillespie : Dur, dur, mais d'une telle justesse en même temps!
Le jeune Karl Marx de Raoul Peck : Instructif, rafraîchissant, très intéressant...  Le marxisme vient d'une époque et de véritables personnes, on l'oublie souvent.
Annihilation d'Alex Garland : confondant, surprenant, dérangeant.  De l'excellente SF!
Black Panther de Ryan Coogler : Pour le phénomène!  Mais un scénario un peu routinier pour un Marvel...
Avengers: Infinity War d'Anthony et Joe Russo : Sortie de la salle en me hurlant intérieurement que ça ne pouvait pas finir comme ça!  Comme des millions d'autres personnes sans doute.
Ocean's 8 de Gary Ross : Bien, mais comme on sait déjà que c'est une histoire d'arnaque, ça tombait un brin plus à plat.

En mode rattrapage (donc pas vu au cinéma, mais vu cette année)
Solo: a Star Wars Story de euh, bref : Déception est un faible mot.
Moineau rouge de Francis Lawrence : Jeux de trahisons au menu!  Verbeux, mais j'ai beaucoup aimé.
Un raccourci dans le temps d'Ava Duvernay : Bien, mais sans plus.  Un grand respect des codes du genre en tout cas
Tomb Raider de Roar Uthaug : Pire casting de l'année pour Alicia Vikander (des brindilles à la place des biceps, ça marche pas pour le rôle).  Pour le reste... Bof.
Ant-Man et la Guêpe de Peyton Reed  : Pas mal du tout!  Bien aimé le côté papa du personnage d'Ant-Man, rare dans l'univers Marvel.

Série télé:
Pas ma meilleure année non plus de ce côté-là!  Mais côté qualité par contre! :O
Altered Carbon (😲😲😲)
The Crown saison 2 (👸)
Westworld saison 2 (😍)

Pièce de théâtre:
J'en aie vue 6!
Chaloupe à la Licorne : Surprenant
Les Marguerite(s) à l'Espace Go : Peut-être un peu trop expérimental sur certains point pour moi.
Titus au Prospéro : Dans une adaptation qui se voulait moderne, mais...
Je cherche une maison qui vous ressemble au Denise-Pelletier : Très bel hommage à Pauline Julien
Les fées ont soifs au Rideau Vert : Certains aspects sont criants d'actualité, d'autres ont beaucoup vieilli
L'Assemblée à l'Espace Go : Vraiment, cette pièce est un hommage à ce que le théâtre peut faire de mieux.  Confrontant, dérangeant, mais absolument fascinant.

Humoriste:
Passion récente...  Je ne crois pas avoir vu beaucoup de show d'humour avant 2018
Mariana Mazza : Il faut aimer le genre, mais c'était bien.
Louis T : De l'humour plus intello, mais j'ai beaucoup aimé aussi.
Boucar Diouf : Coup de coeur absolu!  Pitchez-vous dans les salles pour voir ça et ne vous plaignez pas si vous avez mal aux côtes le lendemain!
Bianca Longpré (Mère ordinaire) : Pas mauvais, mais vu deux semaines après Boucar Diouf, alors ça a souffert de la comparaison.

Musique:
Je vais surtout voir des spectacles de musique classique.  Pourquoi?  Ben, parce que c'est ce que j'aime aller voir! 😉
-Rebelles et Rivalités (Musique Baroque): Offert gratos par ma municipalité.  J'ai passé un bel après-midi (et j'ai enfin vu un clavecin de près!)
-Passion Mozart par l'Orchestre métropolitain : Magnifique concert (même si je suis arrivée super en retard!!!)
-Les Planètes: Génial! par L'orchestre Métropolitain : Idée de génie de leur part, mélanger les images de la NASA avec le concert et y ajouter l'animateur Martin Carli pour faire quelques petits expériences sur scène.  Un très beau concert (série qui vise à permettre d'emmener les enfants voir de la musique classique, ça vaut vraiment la peine!)
-Songes de Shakespeare encore une fois par l'Orchestre métropolitain (va falloir penser à prendre un abonnement...).  Beau concert, avec une pièce moderne en plein milieu qui était... déstabilisante, mais avec un soliste vraiment talentueux

Exposition:
-Chaggal au Musée des Beaux-Arts: J'ai découvert en sortant de là que l'art de Chaggal n'était pas pour moi!
-L'expédition Franklin au Musée de la civilisation à Gatineau: Magnifique exposition qui nous fait comprendre les raisons de cette expédition et aussi, pourquoi à l'époque, elle n'était pas si cinglée qu'elle en a l'air vue d'aujourd'hui.
-Reines d'Égypte à Pointe-À-Callières: Une très belle exposition, fin émouvante avec le tombeau brisée de Néfertari.
-Génie autochtone au Centre des sciences.  Trop orienté jeunesse, mais sujet fascinant.

Vu à l'étranger:
J'ai eu la bougeotte en 2018!
Alors, vu à Edmonton (où je suis allée pour le boulot hein! 😏 )
-Fort Edmonton: Le Village québécois d'Antan version Edmonton.
-Telus World Science Center: Exposition sur les dinosaures (avec des dinosaures animés!) et un film vu dans une salle en forme de dôme.  Surprise, le film avait été tourné... à Montréal par le Planétarium!
Vu En Écosse (ben oui, je suis allée en Écosse cette année!)
-Holyrood House (résidence officielle de sa Majesté en Écosse).  Très belle cabane, mais n'essayer pas de prendre une photo à l'intérieur, les gardiens veillent au grain! (de vrais cerbères!)
-Edinburg Castle : Juste trop wow!
-Yatch Britannia : Si quelqu'un trouve que mes trois premières visites ont une thématique commune, vous avez raison!  Belle incursion dans la vie de la famille royale.
-National Gallery of Scotland: où J'ai vu ce qui semblait être un cône orange sur une peinture datant de l'an 1000...  Je crois que Montréal m'a traumatisée, je vois des cônes oranges partout...  (il y en a aussi à Édimbourg, mais ils ont pas le même orange)
J'ai fait quelques autres musées à Édimbourg, mais rien qui vaillent la peine d'en parler.  Et j'ai vu le Loch Ness!  Un des plus beaux souvenirs de mon voyage: les toilettes du Elephant House (lieu où J.K. Rowling a écrit une bonne partie du premier tome de Harry Potter)

Les gens laissent ici un message à J.K. Rowling sur l'impact qu'a eu le livre dans leur vie.  Magnifique!
Hors-Catégorie:
Congrès Boréal 2018: 😊 Pas besoin d'ajouter grand chose d'autre!
Pow-pow de Kahnawake : Première fois que j'allais dans un pow pow, mais cette journée-là, il faisais vraiment beaucoup trop chaud!  Et je n'en connaissais pas assez pour l'apprécier.
Salon du livre de Montréal 2018: Encore là, pas besoin d'explication!

J'ai aussi assisté à quelques ateliers d'écritures en 2018...  J'y aie appris beaucoup, beaucoup de choses, mais ouf, ça n'a pas toujours été facile!

Maintenant, les livres!
2018 a été l'année où je suis sortie de ma torpeur des dernières années et où j'ai recommencé à lire régulièrement.  Les années d'avant, j'avais beaucoup relu certains livres et j'avais passé pas mal de temps à autre chose qu'à lire (ne pas nommer les jeux vidéos ici...).  J'ai aussi réactivé le blogue par la même occasion.  Ça a fait du bien sur les deux tableaux.  Par contre, j'ai surtout recommencé à fréquenter les livres à partir du mois de juin, les premiers mois de 2018 ont été des mois très très tranquilles...  Pour les quatre derniers mois de l'année, j'ai surtout lu du québécois, merci au GDLQ pour ça!  Ça a donné un bon coup d'accélérateur sur mes lectures en plus de m'offrir deux beaux coups de coeur (et de faire baisser pas mal ma PAL!)

Je ne ferais pas la liste des livres lus, je vais contenter de celle de mes coups de coeur.
1491 de Christopher C. Mann
Arvida de Samuel Archibald
Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier 
La femme aux cartes postales de Jean-Paul Eid et Claude Paiement (critique à venir)

Bon et bien, voilà, c'est pas mal tout pour 2018.

On se reparle l'année prochaine! :P

@+ Mariane

vendredi 28 décembre 2018

Zviane au Japon de Zviane

Zviane au Japon  Zviane  Pow Pow Non-paginé


Résumé:
Comment fonctionne la monnaie au Japon?  Qu'est-ce qu'on trouve sur les tablettes des épiceries?  Comment fonctionnent les restaurants?  Les transports en commun?  Les toilettes?  Zviane vous explique tout ça et même plus dans cette charmante petite BD racontant son séjour au pays du soleil levant.

Mon avis:
En ouvrant la couverture, on sait que c'est du Zviane.  Si c'est du Zviane, il y aura toujours cette impression qu'elle est restée une petite fille qui sait s'étonner de tout dans la vie.  Alors imaginez-la plongée dans une culture complètement différente, avec ce sens de l'observation et d'autodérision qui la caractérise!  On est servi.  D'autant plus qu'elle s'intéresse aux petits détails de la vie au Japon: comment on donne la monnaie à l'épicerie, comment on donne sa commande dans les restaurants, comment on trie ses déchets pour le recyclage, etc.  Le genre de trucs que l'on ne trouve pas dans les guides de voyage.  En ce sens, son livre est plus proche du récit de voyage, mais en BD et par petites vignettes s'intéressant à un sujet précis à la fois.

Côté dessin et bien, on est dans la formule que Zviane avait développé pour son blog: des plans souvent vu de profil, mettant en vedette Zviane elle-même et ses interactions avec un ou plusieurs personnages, avec parfois un plan rapproché pour expliquer un détail.  Le dessin reste très simple et d'une case à l'autre, il n'y a pas toujours beaucoup de changement, à l'exception des expression du visage et des dialogues dans les phylactères.  Malgré tout, elle réussit à rendre sa BD extrêmement vivante et on rigole bien en lisant ses aventures, petites et grandes.  Ses explications sur les toilettes japonaises valent le détour, même chose pour la télé!  

Elle trace à quelques endroits dans sa BD des dessins plus élaborés, souvent de gens qu'elle a croisé, qui montre que sa palette de talent en dessin est beaucoup plus vaste que ce qu'elle fait pour ses blogues.  C'est un aspect intéressant, parce que son oeuvre est beaucoup centrée sur la formule bédéesque bloguesque, alors qu'avec Les deuxièmes, elle avait montré un talent rare pour quelque chose de plus élaboré.  Même si Zviane au Japon reste un petit livre sans prétention, il nous donne quand même accès à une face de son talent, qui montre que cette bédéiste en a encore beaucoup à nous montrer.  

Un seul défaut à noter pour cet opus: on en aurait voulu plus!

Ma note: 4.5/5

jeudi 27 décembre 2018

La déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen

La déesse des mouches à feu  Geneviève Pettersen  Alto  Lu en audio Raconté par Karelle Tremblay  4h 53 minutes  Disponible gratuitement sur le site de Radio-Canada


Résumé:
Le jour de ses quatorze ans, le père de Catherine emboutit le camion neuf de sa mère dans l'arbre qu'elle adore, marquant ainsi les débuts de la désagrégation du couple.  Sous le regard réaliste et impitoyable de leur fille, ils se séparent.  Catherine entre alors dans une nouvelle phase: de nouveaux amis, de nouvelles expériences, la rébellion de l'adolescence dans toute sa splendeur vu de l'extérieur, mais vu par ses yeux à elle.

Mon avis:
Ce qui est remarquable dans ce livre, c'est la voix de Catherine.  On est avec elle, littéralement, comme ça se passe dans la tête d'une adolescente.  Il n'y a pas de réflexions avant ou après l'action, il y a les actions, les réactions, rien de plus.  Tout est vécu dans le moment présent et très intensément.  Il y a peu de long terme, elle ne pense que très peu à hier et encore moins à demain.  De plus, elle ne juge pas les gens.  Elle va les traiter de con et la seconde d'après, être leur meilleure amie.  Ce qui ne l'empêche pas d'être d'une lucidité atroce concernant ses parents, entre autre.  Elle comprend les dynamique de leur relation, leurs défauts respectifs, leurs comportements problématiques.

D'ailleurs parlons-en de ses parents.  Si on a beaucoup de reproches à faire à Catherine, quand on regarde ses deux modèles parentaux, on comprend vite d'où ça vient.  Même s'ils se considèrent eux-mêmes comme de bons parents, leur comportement montre où sont leurs failles.  Une caractéristique importante: ils n'écoutent jamais leur fille.  Ils prennent des décisions et ensuite, ils lui en parlent, en lui demandant si elle est d'accord, mais on comprend vite que son consentement est tenu pour acquis par défaut.  Sa mère qui s'éclipse et la laisse seule dès qu'elle a un nouvel amoureux, son père qui prend toutes les décisions sans tenir compte de son âge ou de son niveau de maturité.  Mais surtout l'argent: la première promesse de sa mère quand elle quitte son père est qu'elles continueront à aller dans le sud trois fois par année...  Cette obsession pour les biens matériels, commun aux deux, est pitoyable à voir, surtout dans l'oeil décapant de Catherine, qui au fond, n'est guère mieux.

Catherine prendra donc une direction que d'un point de vue extérieur, on qualifierai de mauvaise.  Fréquentations louches, drogues, party, sexe, vol dans les magasins, tout y passe.  La drogue surtout, qui traverse le roman.  Pourquoi elle en prend?  Elle ne l'explique jamais, elle sniffe sa dose et se retrouver gelée, a peur d'en manquer, cela s'arrête là.  Mais comme on voit tout à travers ses yeux, on comprend une chose importante: Catherine n'a pas du tout l'impression de s'enfoncer.  Elle vit sa vie tout simplement.  Comme ses parents sont incapables de communiquer, perdus dans leurs conflits et perdus même dans leurs propres vies qu'ils ne savent pas gérer, elle fait ce qu'elle veut et suit ses mouvements d'humeur, même s'ils sont mauvais.  Tout en elle étant action/réaction aux événements, elle ne voit ni le bien, ni le mal.  Juste son intérêt.  C'est justement dans cette façon de voir et de raconter que l'on comprend le mieux Catherine.  Il n'y a aucun pathos.  Les grandes épreuves qu'elle vit sont à la même hauteur que les petits tracas du quotidien.

Autre point fort du roman: les références culturelles.  Ce livre est une plongée dans les années 90, la musique, les films, les vêtements, l'ambiance.  De la coupe de cheveux de Mia Wallace, au suicide de Kurt Cobain en passant par les mix de musique sur cassette, on retrouve l'ambiance d'une époque.  De plus, tout se passe à Chicoutimi, en région, ce qui donne une tonalité très différente des ambiances souvent montréalaise ou petite ville de banlieue des romans pour adolescents.

L'adaptation en audio a choisi la voix de Karelle Tremblay, une adolescente ayant un léger accent saguenéen.  Elle a la retenue, le côté boudeur et la fraîcheur de Catherine dans sa voix.  C'est juste parfait.

Un excellent roman.

Ma note: 4.75/5

vendredi 21 décembre 2018

Club sandwich de Zviane

Club Sandwich  Zviane  Pow Pow  132 pages


Résumé:
Recueil de BDs que Zviane a écrite lors de différentes éditions du défi des 24 h d'Angoulème.  Les thématiques sont vastes, mais toutes les BDs ont des contraintes formelles et ont été produites au rythme d'une planche par heure.

Mon avis:
Ce qu'il y a d'intéressant dans ce recueil, c'est qu'il donne une idée du talent brut de l'auteure.  Les BDs sont produites dans un contexte accéléré et sans préparation préalable.  Il faut donc avoir de la suite dans les idées, de l'encre dans le stylo et une bonne provision de café.  Le style très épuré de Zviane convient très bien à ce genre de défi et c'est donc un plaisir de la voir raconter ces histoires inventées sur le coin d'une table, littéralement.  Même avec toutes ces contraintes, Zviane réussit à nous raconter des histoires intéressantes, avec des personnages complets, auquel on s'attache, une planche à la fois.

Comme c'est écrit lors de différentes éditions d'un même défi, les histoires n'ont aucun lien entre elles et sont plutôt disparates.  Ça se lit plus comme un recueil de nouvelles en BD que comme une BD tel quel.  C'est dans la variété des styles et des genres que l'on voit à quel point, autant au niveau de l'émotion que du dessin, l'auteure maîtrise différentes techniques et approches pour rendre ses histoires.  Zviane est capable de faire beaucoup d'autres choses que du Zviane comme sur son blogue!

Si on est honnête, ce recueil ne changera pas le monde, mais, un peu comme un cahier d'esquisse, il permet de voir le talent sous les couches de travail et de retravail que représente un album plus fini et plus fouillé.  Intéressant à lire pour connaître le travail de la bédéiste.

Ma note: 3.5/5

vendredi 14 décembre 2018

Les fleurs du roi: 1- Le labyrinthe de Julie Martel

Les fleurs du roi  tome 1  Le labyrinthe  Julie Martel  Médiaspaul  186 pages


Résumé:
Amaryllis vit près de la mer Sévérine, élevée par une sorcière des herbes, sa mère adoptive.  Elle a seize ans et est sur le point de quitter le foyer qui l'a vue grandir, quand elle est enlevée par un dragon, qui l'emmène aux portes d'un mystérieux labyrinthe.

Capucine vit dans les montagnes, avec ses parents adoptifs.  Sa vie est simple et rude, mais elle l'aime.  Un jour, un dragon l'enlève pour l'emmener aux portes d'un mystérieux labyrinthe.

Trois adolescentes aux noms de fleurs sont prisonnières de l'antre d'un ogre.  Quand elles en sortent, elles commencent à raconter leur histoire, qui a commencé un an plus tôt...

Mon avis:
Habituellement, j'aime le procédé qui consiste à commencer une oeuvre en plein milieu de l'action, en nous pitchant dedans et en nous dévoilant ensuite l'univers.  Cette fois-ci, je n'ai pas apprécié du tout. Le problème, c'est que le début de l'action est aussi un prétexte pour nous lancer plein d'informations à la tête, mais auquel on ne comprend rien parce qu'on a rien à quoi les raccrocher.  On nous présente les personnages en même temps que leur univers en même temps qu'on est en train d'être en action avec elles.  C'est trop!  Je suis quand même habituée aux histoires complexes, mais quand les termes étranges s'accumule en moins de dix pages, liés à des événements et à des situations précises, ouf, ça finit par être mêlant.  D'autant plus qu'après une scène d'ouverture dense, on alternera entre deux personnages qui racontent leur passé, tout en suivant une action au présent.  Bref au point de vue narratif, c'est dense.

Des trois soeurs, nous n'en connaîtrons vraiment que deux.  On comprend vite qu'elles ignoraient l'existence les unes des autres et que leur situation dépend d'une prophétie faite avant leur naissance.  L'arrivée d'Amaryllis, puis de Capucine bouleversera à la fois celui-ci et leurs vies.  Car une fois entré, nul ne sort du Labyrinthe.  Mais la colère y gronde.  C'est là que le caractère des deux soeurs, bien définis, va jouer.  Amaryllis est plus volontaire, plus forte, mais elle est dans la manipulation, le contrôle.  Capucine est complètement perdue dans ce Labyrinthe, elle n'en comprend pas vraiment les codes et les enjeux.  C'est la plus douce des trois soeurs, mais aussi la plus empathique.  Le contraste entre ces deux personnalités bien campées nourri très bien l'intrigue.

L'écriture de l'auteure me semble sur le frein à main.  Elle a sous la main un magnifique univers qui pourraient se déployer à foison, mais on dirait qu'elle a condensé et simplifié volontairement beaucoup d'éléments pour entrer dans un cadre jeunesse.  Cela ne gâche pas les personnages qui demeurent extrêmement nuancés et crédibles, mêmes les secondaires, mais cela nuit à la richesse de l'univers et à l'intrigue car elle ne peut pas se permettre de prendre autant de place pour les rendre qu'elle l'aurait pu.  Un peu dommage parce que ça se ressent pas mal à la lecture.

Ma note: 3.75/5

mercredi 12 décembre 2018

Motal Galactic: 3- Comme dans le temps de Pierre Bouchard et Francis Desharnais

Motel Galactic  tome 3  Comme dans le temps  Scénario de Francis Desharnais Dessins de Pierre Bouchard  Pow Pow 107 pages


Résumé:
Pierre Bouchard 1.0 ne se sent pas bien dans l'avenir finalement.  Le passé lui manque.  Avec l'aide de son 1.3 et des chansons de la Bolduc, il va retourner à son époque.

Mon avis:
J'avais adoré le premier tome de cette trilogie qui s'amuse à voir le Québec étendu à la grandeur de la galaxie.  Sauf que je ne sais pas, quelque part en route, j'ai décroché.  À un moment donné, c'est rendu trop gros pour être réaliste et trop décousu pour avoir du sens.  Et ce troisième tome fait encore plus dans l'hyperbole que les deux premiers.  La description des matchs de hockey du futur, où l'enjeu ressemble plus à un match de boxe sur patin qu'autre chose, m'a déplu.  Par contre, la méthode pour remonter dans le temps (faire le tour du soleil comme dans Star Trek... mais en chantant des chansons de la Bolduc!) m'a fait franchement rire!  Surtout quand ils se trompent de chanteur quelques instants et les effets que ça aura!  Même chose pour les clins d’œil que les deux auteurs se permettent à eux-même.  Néanmoins, je ne dirais pas que j'ai ri tant que ça à lecture, sinon jaune le plus souvent.

Le dessin est tout autant déconstruit que dans les deux premiers tomes.  Il n'y a pas de cases dans cette BD, ce qui n'empêche pas le dessinateur de jouer avec les prises de vues et d'insuffler beaucoup de vie et de mouvements dans ses pages.  Il y a quelque chose de spontanée et de léger dans le dessin, impression renforcée par le fait que les corrections ne sont pas toujours complètement effacées.  Les visions de l'espace envahie par les stands à patates frites sont toujours aussi réussies, mais j'ai préférée les scènes dans le passé, soit dans notre présent.  La différence entre les deux permettaient de voir les deux époques sans avoir à en ajouter beaucoup.  Même avec la présence du petit engin spatial avec lequel ils voyagent!

Bref, il y a du bon, mais dans mon cas, la sauce n'a pas prise du tout.

Ma note: 3/5

lundi 10 décembre 2018

Les défis littéraires

Salut!

Il y a peu de temps, j'ai vu passer sur le net un billet d'une blogueuse qui remettait en cause les défis littéraires.  Malheureusement pour moi, je n'ai pas pris l'adresse du blog...  Sauf que ce billet m'a beaucoup trotté dans la tête.

Pour ceux qui ne connaissent pas, les défis littéraires sont un phénomène assez important dans certains cercles de blogueurs ou forums de discussion.  En gros, on propose un défi: lire 26 livres dans l'année, soit un par lettre de l'alphabet, se concentrer sur la littérature policière ou encore remplir une grille pré-établie qui donne des points, comme c'est le cas pour le Grand défi de la littérature québécoise auquel, je ne m'en cache pas, je participe.

Ce genre de défi va dans toutes les directions et sont nombreux.  C'est ce qui fait leur charme.  Si vous voulez ouvrir vos horizons littéraires, c'est souvent une excellente façon de procéder.  Personne ne gagne rien avec ce genre de défi, sinon la satisfaction de l'avoir fait.  Ces défis sont avant tout personnels et non-contraignants: on fait ce qu'on veut, personne ne viendra nous le rappeler si on le néglige.  Le fait qu'ils soient publics et que d'autres personnes participent avec nous est par contre un facteur de motivation: on voit les autres lire plus vite que nous ou rattraper nos scores et on se dépêche de lire plus.  C'est pour l'honneur!  Rien ne nous y oblige!  Mais pour en avoir fait de plusieurs dans ma vie, je peux dire que la plupart des participants prennent ce genre de défi très au sérieux.  Au point de s'imposer beaucoup d'auto-contraintes.

Parce que ces défis, ils n'ont pas que des côtés positifs...  Première des choses, on ne lit pas ce qui nous tente, on planifie nos lectures en fonction du défi.  Le dernier tome de cette série que vous attendiez avec impatience paraît?  Vous retarderez sa lecture pour lire ce livre pour compléter votre défi.  Vous finirez ce livre d'un ennui mortel parce que, hé bien, il vous faut un livre d'un auteur dont le nom commence par X et que rendu là, le choix n'est pas immense... (fait vécu!).  Mais surtout, comme la plupart des défis carburent à la quantité lue, vous délaisserez les livres plus longs ou plus exigeants pour vous concentrez sur les livres courts et les bandes dessinées.  Parce que ça va plus vite!  Tout simplement.  Aucun rapport avec le fait que ces livres vous tentent ou non.  Il faut compléter le défi, avancer, ramasser des points, etc.  Auto-pression vous dites?  Les défis littéraires flirtent souvent avec cette notion.  Il faut être conscient des pièges de ceux-ci et savoir les maîtriser si on ne veut pas s'embarquer dans toute une histoire de contraintes.

N'empêche, ces défis ont aussi des côtés positifs, le premier étant qu'ils nous poussent à lire des livres qu'autrement, on aurait jamais ouvert.  Ce n'est pas obligatoire de passer par un défi pour ça, je le sais, mais ça donne souvent un petit coup de pouce pour sortir de sa zone de confort.  De la même façon, comme on ne le fait pas seul, ça donne souvent une motivation à lire plus ou à lire différent.  Les lectures des autres peuvent aussi devenir une belle source de découvertes, sans compter celles que l'on fait soi-même.  J'ai eu plusieurs coups de coeur avec des auteurs que je n'aurais jamais lu autrement.  Et ça aide aussi beaucoup à vider une PAL qui a une tendance trop importante à l'embonpoint!

Je dois avouer que j'aime bien le principe des défis littéraires, mais il faut faire attention de ne pas tomber dans les excès, parce que souvent, leurs défauts finissent par surpasser leurs bienfaits.  D'autant plus que comme c'est nous qui choisissons, la tentation de voir trop grand est peu être très forte et pas du tout subtile, mais vécue en solitaire.  J'ai connu beaucoup de lecteurs et de lectrices qui sont tombés dans le piège!  Mais si on les prend dans le bon sens, les défis littéraires peuvent apporter beaucoup de positif.

C'est bien pour ça que je suis en train d'en faire un! ;)

@+ Mariane

vendredi 7 décembre 2018

Lui de Patrick Isabelle

Lui  Patrick Isabelle Collection Domaine Jeunesse  Leméac  145 pages


Résumé:
Lui est sorti du centre jeunesse, après avoir purgé sa peine.  Sa sortie aura un impact, un impact qu'il devine, mais sans le ressentir.  Chaque personne que la fusillade a touché en ressentira un morceau.  Chaque personne, sera de nouveau bouleversé par lui.

Mon avis:
Ceci est le troisième tome d'une trilogie, mais personnellement et même si j'ai adoré les deux premiers tomes, celui-ci est le plus faible des trois.  Alors que les deux premiers étaient centrés sur le personnage de lui, cette fois, on va explorer les émotions des autres personnes impliquées dans cette histoire, en particulier l'autre, son intimidateur, celui qu'il a tenu au bout du canon de son fusils, mais qu'il n'a pas tué dans le premier tome.  Sauf que ce faisant, l'auteur se perd dans une foule de personnages secondaires aux deux premiers romans.  On lit un chapitre, centré sur l'un d'eux et on se demande: c'est qui lui déjà?  C'était quoi son rôle dans l'histoire?  D'autant plus que souvent l'auteur nous montre sa réaction à l'annonce de la sortie de lui du centre jeunesse, sans pousser plus loin, ni mettre en contexte ses relations passées avec lui.  Cela donne une impression de seulement effleurer le sujet.  C'est correct pour un ou deux personnages, mais on en verra ainsi cinq ou six, toujours en surface.  Cet ado qui fait sauter les ordinateurs de ceux qui voudraient tuer lui, après le chapitre qui lui est consacré, on le perd de vue.  Son ancienne copine l'apprend en sortant fumer une cigarette, mais ensuite?  Rien.  L'effet choral du livre, qui voulait montrer l'impact de son geste, autant auprès de lui que des autres, manque sa cible.  Certains sont réussis plus que d'autres, comme celui qui vient s'excuser ou sa prof de français du centre jeunesse, mais dans l'ensemble, c'est lui et l'autre qui demeurent les plus intéressants, parce que les plus développés.  Quand à la toute fin, elle reste nébuleuse, sûrement volontairement.  Une façon comme une autre de finir, mais après avoir lu les deux premiers tomes, j'ai plutôt eu l'impression de faire face à une queue de poisson.  Cela demeure magnifiquement bien écrit, mais la substance est désormais diluée dans trop de direction pour faire  mouche.

Ma note: 3.75/5

mercredi 5 décembre 2018

Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier

Du bon usage des étoiles  Dominique Fortier  Alto  Lu en audio  Raconté par Bruno Marcil  et Catherine Trudeau  5h56 minutes  Disponible gratuitement sur le site de Radio-Canada


Résumé:
Mai 1945.  Sir John Franklin s'embarque à bord de l'Erebus, navire adapté à l'Arctique pour découvrir le fameux passage du Nord-Ouest.  Il est à la tête de deux navires dont le second est dirigé par Francis Crosier, commandant du Terror.  Durant l'attente de cette expédition, dont nul ne doute qu'elle sera couronnée de succès, sa femme Lady Franklin voyage et mène une vie mondaine.  S'écouleront trois longues années durant lesquels, l'équipage vivra isolé du monde.  Jusqu'à ce que la question de la réussite de leur expédition ou encore même de leur propre survie, se pose...

Mon avis:
Ce livre ne suit pas une forme continue comme tel.  Il est fait d'éclairs de lucidité, de manuels scientifiques, d'un journal intime, de dialogues entre deux matelots avant de dormir, autant de façon déconstruite et de raconter l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont été touchés, de près ou de loin, par l'expédition.  Parce que loin de se concentrer uniquement sur la vie à bord, le livre élargit ses horizons et nous fait par la même occasion le portrait d'une époque.  Que ce soit à travers Lady Jane Franklin, sa nièce Sophia Crawford, Francis Crosier, le second de l'expédition ou Sir John Franklin lui-même, le livre s'amuse à changer de narrateur et de point de vue, donnant même deux façons différentes à Crosier de s'exprimer, par le biais d'un monologue interne autant que par son journal de bord.  L'auteure a l'immense talent de nous donner l'impression d'y être, à bord du Terror et de l'Erebus pris dans les glaces.  Autant dans les réflexions scientifiques de Francis Crosier que dans les salons londoniens.  Autant dans le portrait d'une époque qui croyait que la science allait tout résoudre que dans la confrontation avec la nature qui allait prouver que l'arrogance des hommes serait toujours plus vaste que le monde qui l'entoure.  Elle a un talent pour nous plonger dans l'atmosphère de cette époque, de montrer ses doutes, ses excès et ses succès.

Cependant, le portrait est double, car on suit aussi Lady Jane Franklin qui de son côté, nous donne à voir une femme très loin de l'idée de l'imaginaire victorien que l'on a: aventurière, engagée, volontaire, exploratrice, aussi à l'aise dans un salon de thé que sur le dos d'un éléphant.  C'est à travers ces deux portraits que l'on voit se dessiner le monde, celui, refermé sur lui-même, des deux bateaux pris dans les glaces et celui de Lady Jane et de sa nièce Sophia, entre le thé de cinq heures, les bals et les invitations mondaines.  Sans jamais trop s'écarter du peu que l'on sait du sort réel de l'expédition Franklin (on ne sait par exemple pas les causes de la mort de Sir John), on plonge dans la vie de ces marins anglais prisonniers de la glace.  Ce qu'ils faisaient pendant les longs mois d'hiver, les conflits, les décisions à prendre, les manières anglaises, si peu adaptées à la vie dans de telles conditions.

La langue dans lequel est racontée l'histoire est musicale, délicate comme de la dentelle.  Même si on sait au départ que les hommes qui s'embarquent sont condamnés à mort, elle sait nous les rendre telle qu'ils étaient: vivants, confiants, certains de réussir au départ, puis, petit à petit, le doute s'installe et les ronge.  Les émotions sont finement rendues, dans toutes les nuances que les différences de caractère, d'éducation et de mentalité donnent aux personnages.

J'ai écouté le livre en audio et je ne peux que le recommander.  La voix de Bruno Marcil sait rendre les nuances de l'écriture de l'auteure, les inflexions de voix qui changent tout.  À certains moments, le montage sonore utilise certains effets pour mieux nous montrer l'écriture de l'auteure, faisant preuve d'une créativité bienvenue dans un livre audio.  Le portrait qui s'en dégage est magnifique, délicat et gracieux, malgré une histoire qui on le sait dès le départ, fini mal, très mal.  La fin n'est d'ailleurs pas joyeuse, ni heureuse, mais elle belle, belle et froide comme l'est une aurore boréale.

Ma note: 5/5

lundi 3 décembre 2018

À hauteur de livres et de villes

Salut!

L'an dernier, j'ai pour la première fois visité la ville de Paris.  Paris...  Ce seul nom fait rêver.  C'est la ville de l'amour, la ville des écrivains, la ville pleine d'Histoire et d'histoires au détour de chaque rue.  Une ville mythique.  En repartant de là, je dois avouer que j'étais plutôt déçue.  Pas que la ville ne soit pas belle, mais je n'avais pas trouvé ce que je m'attendais à y trouver.  Je n'avais pas trouvé le mythe.

J'ai lu des dizaines de romans parlant de Paris, à toutes les époques à peu près de son histoire.  Des romans contemporains, plus anciens, les romans d'Alexandre Dumas bien sûr, ceux d'Alphonse Daudet.  Du Da Vinci Code à Notre-Dame de Paris, innombrables sont les romans qui décrivent cette ville.  Sauf qu'en me promenant dans les rues, je ne reconnaissais pas ce que j'avais lu.  Je n'y retrouvais pas cette ville sur lequel j'avais tant lu et dont j'avais tant rêvé.

C'est en me promenant dans les douves de l'ancien Louvre (aménagées et sèches, je vous rassure) que j'ai compris ce qui me manquait tant.  J'ai avancé ma main et j'ai touché une pierre.  Quelqu'un, il y a plus de mille ans, avait posé cette pierre à cet endroit, elle et toutes celles qui l'entouraient.  J'ai pensé à l'effet que me font les pierres des bâtiments du vieux Québec, qui me chatouillent l'âme à chaque fois que je les vois.  Ces vieilles pierres, je les connais, elles font partie de moi.  Celles de Paris étaient muettes à mes sens.  Jusqu'à ce moment, devant cette muraille de pierre millénaires, où j'ai eu pour la première fois de mon voyage une impression d'authenticité.  Les douves du Louvre m'ont fait comprendre quelque chose de simple, mais de concret, quelque chose que je cherchais depuis plusieurs jours sans le comprendre: je ne trouvais pas l'âme de Paris.

Paris est une ville deux fois millénaires, vieille dame ayant connu plusieurs vies, ayant changé de visage au fil de son histoire, plusieurs fois ravagée par des incendies, bouleversée par des révolutions et des guerres, détruite, reconstruite, transformée au fil des besoins et des nécessités.  Ce n'est pas le Paris que j'ai lu dans les romans d'Alexandre Dumas.  Ce Paris, cette ville du Moyen Âge, elle n'existe plus ou du moins, pas de façon claire et visible.  Un oeil averti peut la voir derrière les transformations du XVe siècle, les bouleversements du XVIe, les avancées philosophiques du XVIIe, les révolutions du XVIIIe et les chambardements du XIXe.  Et j'ai même pas parlé du XXe siècle...

Paris est une ville moderne, mais ancrée dans son histoire.  Ce que je m'attendais à trouver en débarquant de l'avion pour ma première visite en Europe, je ne l'ai pas trouvé.  Ses rues, ses habitants, la musique de sa foule, sont authentiquement du XXIe siècle.  Le Paris des livres que j'ai lu, il n'existait plus, même si je le cherchais dans les quelques bâtiments qui restaient encore debout de cette époque.  Notre-Dame est trop touristique, j'ai visité Cluny, mais il est très centré sur l'art religieux médiéval, les multiples ponts de Paris ont été refais plusieurs fois...  Je me promenais dans les rues, mais ce sont des rues modernes.  Les Champs-Élysées ont beau être les Champs-Élysées, je ne voyais pas pourquoi Les petits filles modèles de la Comtesse de Ségur aimaient tant s'y promener!  Ce qui les animaient, ce qui les rendaient uniques à cette époque est disparu avec les gens qui y ont vécu.

Le matin de mon départ, je suis allée prendre un café Place de la Bastille.  Le serveur, un Parisien très sympathique (je sais que ça peut paraître contradictoire, mais c'est la pure vérité!) m'a raconté des pans de Paris que je ne connaissais pas.  Entre autre pourquoi la ville étaient envahie par les travaux...

-On a les Jeux olympiques en 2022!

-Ah oui?

-Ouais, les travaux sont déjà commencés, ils refont le métro et tout!

En partant, je lui aie dit que je voulais faire un petit détour par la place des Vosges que je prononçais comme vogue.  Il m'a corrigé.  C'est vôjje qu'il faut dire.  C'était le seul endroit digne de mention que j'avais le temps de visiter dans le coin avant de repartir.  Arrivée là, j'ai fait le tour de cette place charmante, mais entourée de hauts immeubles qui donne une impression d'étouffement aux lieux.  Je m'apprêtais à repartir, quand un passage des Neuf vies d'Edward de Chrystine Brouillet, un livre que j'avais lu dans l'avion à l'allée, m'est revenu en tête.  C'est ici que Delphine prend des photos d'un mystérieux inconnu, déclencheur des événements du roman.  Je suis restée un instant sur place, à m'imaginer où l'auteure avait mis en place ses personnages.  Étais-ce près des grillages noirs, de la statue de Louis XIII, à côté de cette fontaine, sous ces arbres là-bas au fond?  Je me suis amusée à essayer de trouver le roman dans les lieux.  Paris est Paris, une ville faite de dizaines d'histoires empilées les unes sur les autres, transformées, métamorphosées, fragmentées, certaines oubliées, mais d'autres racontées.  J'en avais trouvé une.

J'ai quitté Paris en me disant que j'avais sans doute adopté la mauvaise attitude touristique.  Je cherchais à y trouver les histoires que je connaissais, au lieu de laisser cette ville me raconter les siennes.

Je n'ai pas fait la même erreur avec Édimbourg!  ;)

@+ Mariane