lundi 31 août 2015

Un retour et un bilan

Salut tout le monde!

Bon et bien, me voilà de retour!  Enfin diront certains!  Ma pause été m'a fait beaucoup de bien, même si je confesse que d'années en années, j'assimile bien plus l'été à une période difficile où j'ai à survivre en attendant que ça aille mieux (j'adore l'automne!).  Bon, ok, disons que je vais retourner me cacher quelque part pour la semaine, ça a l'air que mon calvaire n'est pas fini!  À part pour des critiques, pour lesquelles j'ai été assez active, je n'ai pas touché à mon clavier.  Je crois que j'avais besoin de prendre ce temps.  Rien n'est garanti pour l'avenir, mais j'ai recommencé à planifier des billets dans ma tête.  C'est moins facile que les premiers billets que j'écrivais parce qu'alors, tout était à inventer.  Là, je suis plutôt dans le continuer que dans ouvrir de nouveaux territoires.  Et j'ai une terrible peur de la redite.  Je n'aime pas défricher une terre déjà faite, ce qui me fait me casser la tête pour trouver de nouvelles idées, de nouveaux angles.  Quand j'ai décidé de prendre une pause, ça faisait des mois que je commençais à écrire un billet et qu'après deux paragraphes, pfiou, plus rien à dire!  J'avais du mal à tirer sur le petit fil de l'inspiration.

Il y a deux semaines, j'ai réessayer d'écrire des billets.  Enfin, un pour commencer.  Miracle, j'avais retrouvé le petit fil!  Va-t-il tenir au cours des prochaines semaines, c'est là la grande question, mais au moins, on est bien parti!  Vous verrez ce billet au cours des prochaines semaines.  Donc, juste pour vous dire à tous, que je suis de retour et que je vais bien!  Il y aura sans doute plus que des critiques à lire ici bientôt ;)

Par contre, je tenais à commencer à écrire mes nouveaux billets en commençant par un sujet qu'il vaut la peine de souligner: la fin du Grand Défi de la littérature québécoise.  Ouf...  Ok, à moins d'un miracle d'ici minuit, je terminerais donc ce défi avec un beau total de 266 points, ce qui est à mon sens un score plus qu'honorable.  J'ai eu des hauts et des bas avec ce défi.  Les premiers mois ont été faciles, mais les derniers... Pfff!  Pas vraiment!  Je crois que je ne suis pas faite pour avoir trop de contraintes dans mes lectures, ou du moins, si j'en aie, je dois avoir le temps de lire tout à fait autre chose et principalement des trucs juste pour me plaire.  Je ne me suis pas tout le temps fait plaisir avec les choix de titres pour le GDLQ: résultat, plusieurs critiques ont reflété mes déceptions qui étaient avant tout des non-correspondances de goût.  Dommage!  De l'autre côté, ça m'a permis de gratter quelques fonds de tiroirs de ma PAL et dans certains cas, ça a valu la peine!  Entre autre pour l'excellent Les lignes de désir d'Emmanuel Kattan que j'ai littéralement dévoré au point de me demander pourquoi je ne l'avais pas ouvert avant!  Hum, quand un livre te prend au point que tu laisses tomber tout le reste pour le lire, c'est parce que c'est bon signe.  J'ai eu plusieurs coups de coeur dans mes lectures pour ce défi et ça m'a permis aussi de faire disparaître de ma LAL quelques livres qui y traînaient depuis dans certains cas quelques lustres (ça fait quand même une bonne dizaine d'années que je tiens ma LAL sur une base régulière!).

Je n'ai pas lu tous les livres que j'aurais aimé y lire.  Manque de temps, mauvaise habitude prise de ne lire qu'avant d'aller dormir (et de m'endormir sur mes bouquins aussi, très mauvaise habitude ça!).  Certains titres dont je me disais, ah, ah!  Celui-là, c'est sûr que ça va me donner l'occasion de le lire!!!  Et bien, celui-là, je l'ai pas lu!  Lui et quelques autres de ses copains d'ailleurs (misère...).  Ils continueront à traîner dans ma PAL encore un moment.  Des titres prévus au début du défi, je n'ai vraiment pas respecté beaucoup de choses...  Au fil des découvertes, des ajouts, des tiens, lui, il vient de me sauter dans la face!, mes plans ont été bouleversé et dans le fond, c'est tant mieux!

Ok, j'ai lu beaucoup de BDs pour le défi, certains diront sans doute que ça m'a permis de remplir plus vite certaines cases.  C'est vrai, mais pour moi, la BD est une forme de littérature à part entière.  Donc, pas de cas de conscience là-dessus!  D'autant plus que ça m'a permis d'élargir énormément mes connaissances dans le domaine bédésque québécois.  Toujours bon ça!  Alors voilà, j'achève ce défi et je crois que je vais prendre une pause de défi littéraire pour un bon bout de temps.  Me semble que je serais dû pour me taper un ou deux bon bouquins de SF pour me remettre sur les rails de la lecture non-infligée-parce-que-ce-titre-là-va-me-valoir-des-points....

@+ Mariane

lundi 24 août 2015

L'origine de la vie de Leif Tande

L'origine de la vie Autobiologie de  molécule originelle  Leif Tande  La Pastèque  366 pages


Résumé:
Molécule originelle apparaît sur Terre.  Puisqu'elle est la première, il n'est pas difficile de comprendre qu'elle se sent un peu seule et commence à réfléchir sur son sort.  Philosophie, religion, identité sexuelle, tout y passe!  Après tout, il a le temps.  Jusqu'à ce qu'arrive la plus grande catastrophe de l'histoire de la biologie primitive: la famille!

Mon avis:
C'est un petit exploit lorsque l'on sait que les 366 pages de cette imposante brique de bande dessinée ont d'abord été les billets d'un blogue publié quotidienne durant les 366 jours (année bissextile oblige)  de l'année 2008.  Oui, quotidien.  Même les fins de semaines.  Même les jours fériés.  Wow!  Et le sujet auquel s'attaquait l'auteur n'était pas évident: l'évolution de la vie sur terre à travers le personnage de molécule originelle (on aurait plutôt dû dire cellule originelle, mais bon, c'est un détail!).  Au départ, molécule originelle est seule et s'interroge sur la vie, le sens de la vie, sa solitude (la blague sur le créationnisme est juste trop tordante!).  L'auteur mêle joyeusement les cartes puisque que molécule originelle discours sur la philosophie, s'interroge sur son sexe (est-elle une fille ou un garçon?) et les raisons de son apparition.  Jusqu'à découvrir les joies de la masturbations (oui, ça se masturbe une cellule...) et de finir par pondre orgasmiquement une autre cellule...  Vous voyez le genre!  Tout au long des pages, molécule grandit, finit par devenir multi-cellulaire, avoir plusieurs enfants (mais sans sexe hein, elle a pas de pénis!).  À un moment donné, les blagues centré sur le pénis et en général les «obsessions de gars» m'ont un peu lassée, mais reste que c'était un délice de suivre les aventures de cette bande de cellules divaguant dans la soupe originelle.  Il faut y aller par dose, ça ne se lit pas d'un seul coup, mais ça se lit très bien par contre.  Un petit plaisir à étirer sur quelques jours.  Les puristes de la science diront que cela ne respecte par les lois de l'évolution, mais on s'en fout, on rigole bien à la lecture!

Ma note: 4/5

vendredi 21 août 2015

Check-Point de Jean-Christophe Rufin

Check-Point  Jean-Christophe Rufin  NRF  Gallimard  387 pages


Résumé:
Maude, vingt-et-un ans, s'est engagé dans la voie de l'humanitaire.  Au volant d'un quinze tonne, la voilà en route vers la Bosnie en plein milieu de la guerre déchirant Croates, Serbes et musulmans, jusque-là voisins, au tournant de la moitié des années 1990.  Accompagné de quatre compagnons, elle essaie avant tout de tailler sa place comme personne au sein du groupe et non comme femme.  Un événement inattendu ne tardera d'ailleurs pas à bouleverser les plans originaux.  Et va amener les cinq membres du groupe dans un huit-clos entre deux cabines de camions, en plein milieu du danger.

Mon avis:
Euh, pas convaincue?  Alors que je dois à l'auteur certains de mes plus grands frissons littéraires, je dois avouer que le cru de l'an dernier et celui de cette année me paraissent être le travail d'un homme qui s'assoit un peu sur le travail déjà fait.  Le côté technique de son écriture et de la conception de ses personnes laissent poindre le bout de leur nez.  À vraie dire, je ne serais pas loin de croire que l'auteur se regarde un petit peu écrire.  Des personnages, seule Maude m'a parue complètement réelle.  Une jeune fille qui essaie de percer dans un monde encore dominé par les hommes, même s'ils s'en défendent, qui tente d'être considérée comme une personne, loin des jeux de drague et des histoires d'amour à l'eau de rose.  Elle est là pour conduire un camion, pour aider les gens aux prises avec la guerre, pas question pour elle de profiter de l'occasion pour faire les yeux doux à quelqu'un.  En cela, elle détonne.  Alex aussi m'a beaucoup plu, même si son histoire d'amour à lui m'a paru empreinte de naïveté.  Il restait touchant, mais un peu enfantin.  Lionel en chef de groupe cherchant à imposer son autorité et Marc en dur à cuire, humanitaire dans ses buts, mais soldat dans l'âme pour ses façons de faire, m'ont paru un tantinet moins bien construit.  Quand à Vauthier...  Euh, caricature en vue?  Je n'ai pas cru en ce personnage, mais pas du tout.  Tout en lui me puait le personnage créé de toutes pièces pour être utile à l'histoire, pour être un antagoniste, pas une personne à part entière.  Le huit-clos est bien mené, mais ce n'est pas là que réside le talent principal de l'auteur, pourtant extrêmement habilement mené dans Rouge Brésil.  Par moment, dans des paragraphes plus descriptifs, il laissait poindre de son talent, de la magie de son écriture: là est son talent.  L'art de nous faire voir les choses sans les nommer, mais aussi de nous transporter au fond de l'âme de quelqu'un, dans ses tourments, ses réflexions et ses déchirements.  Dans la mise en place d'une atmosphère propre à chaque décor également.  Écrit un peu trop vite?  Le rythme de parution de l'auteur semble s'accélérer depuis quelques années, cet opus s'en ressent certainement.  Par contre, le sujet en lui-même avait beaucoup de sens et méritait qu'on en fasse un roman.  Je ne dévoile rien pour laisser le suspense, mais il questionne les fondements de l'humanitaire et le pourquoi de ses actions.  Pourquoi aller porter des couvertures et des médicaments à des gens prisonniers de la guerre alors que ce dont ils ont le plus besoin, c'est de la paix?  Jusqu'où doit aller la neutralité des humanitaires dans des situations inextricables?  Des questions qui méritent d'être posées, mais ce à quoi l'auteur nous donne une réponse qui n'est pas le fruit d'une réflexion portée à son maximum.  Plutôt une version préliminaire de ce qui a le potentiel d'être encore plus grand.

Ma note: 3.5/5

mercredi 19 août 2015

Le sel de la terre de Samuel Archibald

Le sel de la terre  Samuel Archibald  Collection Documents  Atelier 10  85 pages


Résumé:
Enfant de la classe moyenne, Samuel Archibald l'est et ne s'en cache pas.  À travers ce livre, cet universitaire avant tout littéraire se tourne vers ce milieu social dont il est issu et essaye de le comprendre: qui fait partie de la classe moyenne, comment est-elle née, qu'est-ce qui la définie, quel est son avenir?  Un regard vif et sans concession sur ce qui pourrait bien n'être qu'une grand illusion.

Mon avis:
En cette période électorale où tous les politiciens se déclarent les défenseurs de la classe moyenne, il est bon de se rappeler ce qu'elle est avant tout: une classe économique.  Dans laquelle les liens sociaux sont beaucoup plus lâches que dans d'autres (comme la classe ouvrière) spécifiquement parce qu'elle est avant tout une classe fourre-tout.  Gagner un salaire au-dessus du seuil de la pauvreté et en-dessous de la centaine de milliers de dollars suffit pour désigner quelqu'un faisant partie de la classe moyenne, peu importe les énormes disparités que cela suppose.  Dans cet essai aussi court que brillant, l'auteur fait la démonstration de ce qu'est la classe moyenne justement et de comment elle marque les gens qui en font parti.  Parce que les réflexes de la classe moyenne existe: l'économie de bouts de chandelle, la consommation à crédit, une certaine peur de la richesse aussi.  On se reconnaît dans ce portrait pourtant pas si gentil que ça.  Les petits misères et les défauts qui y sont liés sont décortiqués sans complaisance.  Mais en même temps, il y a quelque chose de réconfortant dans ce récit: il est facile d'y voir un reflet de nous-même...  Et après avoir tourné la dernière page, on ne peut que se dire que de parler de la classe moyenne est au fond de parler à un peu tout le monde...  Appuyé par beaucoup de statistiques, mais avant tout une réflexion sur le sens de ce qu'est cette fameuse classe moyenne, le livre vaut vraiment le détour.  En plus, ça se lit en une soirée.  Pour aiguiser vos esprits critiques et voir le monde un petit peu différemment.

Ma note: 4.5/5

lundi 17 août 2015

Marie-Didace de Germaine Guèvremont

Marie-Didace  Germaine Guèvremont  Bibilothèque québécoise  231 pages


Résumé:
Suite au départ aussi précipité qu'inexpliqué du Survenant, le Chenal-du-Moine retrouve lentement son équilibre.  Vite bouleversé pour Phonsine et Amable, car le père Didace se remarie avec une femme venue d'ailleurs, l'Acayenne.  Ce petit monde bouleversé sera le berceau de l'enfance de celle que l'on appellera Marie-Didace.

Mon avis:
Ok, je sais que des générations d'adolescents ont grincé des dents sur Le Survenant, mais personnellement, je ne peux m'empêcher de me délecter de l'écriture magnifique de Germaine Guèvremont.  Elle a une manière propre à elle de manier les mots, de les faire parler pour nous montrer à travers eux plus que ce que l'on pourrait penser au départ.  Elle maîtrise l'art du show don't tell que la plupart des écrivains cherchent, de même que la langue parlée d'un coin de pays qui sous sa plume, n'est ni vulgaire, ni commune, juste la manière de s'exprimer des gens, empreinte d'une certaine poésie on pourrait dire.  Donc, pour vous dire, j'aime beaucoup l'écriture de cette auteure, au demeurant peu prolifique: à peine deux romans publiés, mais quels romans!  Décrire de cette façon la vie paysanne, la vie de cette époque, dans ce village, faire de ses habitants, plein de leurs petites misères et de leurs grandes joies, avec leurs défauts et leurs qualités, des êtres que l'on pourrait aller voir au théâtre.  Faire des petits drames du quotidien de magnifique morceaux de littérature.  Je m'emporte, désolé!  Ok, côté de l'écriture, c'est magnifique.  Côté de l'histoire et bien, il faut le dire ce n'est pas un roman qui se dévore en une seule soirée.  Le charme de ce livre n'est pas là, mais bien dans la façon dont l'histoire est racontée.  Parce que les histoires racontées auraient pu se retrouver dans n'importe quel village du Québec.  Si le fameux Survenant survole le récit de son ombre, c'est plus la vie telle qu'elle continue après son départ qui est au centre de l'histoire, bien plus que lui-même.  On se concentre sur d'autres personnages, Phonsine d'abord, personnage magnifique et bien campé, ainsi que l'Acayenne.  La Marie-Didace du titre n'arrive qu'aux deux-tiers du livre, mais sert de ressort au dénouement final.  Une façon de montrer que la vie continue malgré tout et que même au Chenal-du-Moine, les temps changent.  Le temps est d'ailleurs la principale différence d'avec Le Survenant.  Si ce dernier ne s'écoulait que sur un peu plus d'une année, ici, on parle de plusieurs années, le temps de couvrir la petite enfance de la fillette.  Mais tout ça enveloppé d'une ouate de douceur portée par l'écriture de l'auteure.  Ok, je m'égare encore.  En conclusion: j'ai beaucoup aimé! ;)

Ma note: 4.75/5

vendredi 14 août 2015

La liste des choses qui existent de Cathon et Iris

La liste des choses qui existent  Scénario et dessins de Cathon et Iris  Collection Pomélo  La Pastèque  116 pages


Résumé:
Cathon et Iris s'amusent à nous présenter tout un tas d'objet de notre quotidien qui existent, des poubelles aux pyjamas.  Elles nous en font un petit résumé et divaguent bientôt pour tomber dans les usages bizarres et même loufoques que l'on peut en faire.

Mon avis:
Je ne suis pas certaine de la formule...  D'un côté, c'est très amusant toutes ces folies!  Les deux auteures ont visiblement du plaisir à nous faire découvrir d'un autre oeil les objets de la vie quotidienne.  Par contre, j'ai trouvé que le juste milieu entre faire découvrir toutes sortes d'informations ludiques et amusante et tomber dans l'exagération n'était pas là.  L'intention, oui, mais pas le doigté pour le faire.  Ça m'irritait parce que je ne savais pas quelles informations étaient drôles et véridiques et lesquelles étaient carrément sorties de leur imagination.  Donc, impression de demie-teinte pour l'ensemble.  Par contre, bonne idée pour la conclusion qui faisait était invariablement: Je pense qu'on a fait le tour, mais à chaque fois, avec un petit ajout rigolo.  Le dessin était pas mal du tout, mais on sent l'esprit de blogue: c'est fait rapidement et pas tout à fait fini.  Par contre, ça sent le vrai justement parce que ce n'est pas super retouché.  Pas une BD marquante pour ma part, mais bien contente quand même de l'avoir lu.

Ma note: 3.25/5

vendredi 7 août 2015

Glorieux printemps t.1 de Sophie Bédard

Glorieux printemps  tome 1  Sophie Bédard Pow Pow  151 pages


Résumé:
Micheline, Émilie, Mathieu et Antoine sont quatre ados fréquentant la même école secondaire.  On les suit dans leur quotidien, leurs amourettes, leurs histoires avec leurs familles et leurs parents.

Mon avis:
Les aventures d'une bande d'ados ordinaires, ni riches, ni pauvres, vivant des histoires simples du quotidien.  Ce genre de BD a du potentiel, parce que même dit comme ça, certains auteurs ont le talent de nous faire voir l'envers du détail et de faire la différence.  De toucher à la petite fibre de l'ado en nous qui se reconnaît dans le portrait.  Par contre, ce n'est pas le cas ici, du moins, pas pour moi.  J'avais l'impression d'être assise dans l'autobus en train d'entendre deux ados qui parlent trop fort se raconter leurs vies.  Certains peuvent apprécier, moi, je ne raffole pas.  Ceci dit, ce n'est pas le dessin le problème, l'auteure a un joyeux coup de plume: elle joue bien avec les plans, les expressions faciales et les tons de gris ajoutés en aplat.  Manque la profondeur de l'histoire pour améliorer le tout.  En fait, j'ai rien à dire de plus, c'est un bon divertissement, mais ça se lit vite et on oublie.  Rien d'extraordinaire, mais dans son genre, soit l'art de raconter les aventures ordinaires d'une bande d'ados, c'est bien fait.

Ma note:3.25/5

mercredi 5 août 2015

Les lignes de désir d'Emmanuel Kattan

Les lignes de désir  Emmanuel Kattan  Boréal  248 pages


Résumé:
Sara est née à Montréal d'un père juif et d'une mère musulmane et libanaise.  Profondément double, elle a grandi entre les traditions juives et musulmanes, aimée de ses deux parents, sans se poser de questions.  Jusqu'à la mort de sa mère à la suite d'une longue maladie.  Quelques années plus tard, elle déménage en Israël pour aller étudier l'archéologie.  Sur la ligne de front du conflit israélo-palestien, elle qui appartient aux deux camps.  Sa disparition, plusieurs mois plus tard, plongera son père Daniel dans l'effroi et le poussera à partir en quête de sa fille: que lui est-il arrivé durant ces quelques mois où ils ont été séparés?

Mon avis:
J'ai déjà lu plusieurs livres parlant de religion, mais celui-ci aborde une thématique légèrement différente: il parle de la foi.  Pas des rites, pas des symboles, pas des dogmes, mais des gestes que l'on fait et qui ont un sens religieux.  Pour Sara, ces rites ont un double-sens et on sent très vite que dès son enfance, entre un père juif, mais peu pratiquant et une mère musulmane qui priait chaque jour est apparu un déchirement en elle.  Un déchirement qui la suit dans sa vie d'adulte, particulièrement dans le contexte hautement polarisé qu'est Israël aujourd'hui. On suit son évolution à la fois au travers des courriels qu'elle échange avec son père, de son journal intime et aussi du récit de la recherche qu'entreprend Daniel après sa disparition.  Récit intime et intimiste d'une jeune femme à la recherche de quelque chose caché au plus profond d'elle-même.  À travers ses amoureux, se sont ses deux faces, opposées aux yeux des autres, mais unies en elle-même, la juive et la musulmane, que Sara découvrira.  Entre Avner le juif et Ibrahim le musulman, mais aussi avec toute la colère que suppose le conflit latent en toile de fond.  Porté par une très belle écriture, très fluide, on entre aux côtés des personnages comme aux côtés de vieux amis.  On est pratiquement dans les pantoufles émotionnelles des personnages, mais cela se fait sans flafla, simplement.  On est dedans, voilà tout et on partage tout avec eux.  Le personnage de Sara, jeune femme simple, tiraillée par sa dualité, qui se questionne et essaie de grandir et Daniel, qui perd tout en si peu de temps, sont magnifiques.  Autour d'eux, Samira, Ibrahim, même Avner, sont bien construit et assez étoffés pour être uniques en eux-mêmes.  Chacun a ses secrets, ses questionnements, ses désirs et ses propres réactions face à Sara et son histoire.  Une belle histoire, bien racontée, un trésor caché de ma bibliothèque que je suis très heureuse d'avoir lu.

Ma note: 5/5

lundi 3 août 2015

Nu Collectif sous la direction de Stéphane Dompierre

Nu Collectif sous la direction de Stéphane Dompierre  Québec Amérique  371 pages


Résumé:
16 auteurs québécois, de tous horizons, se sont donnés rendez-vous pour écrire chacun une nouvelle ayant pour thème l'érotisme.

Mon avis:
Place à la relève dans ce livre!  La majorité des auteurs qui ont glissé leur plume sont de la jeune génération: beaucoup de trentenaire, peu de gens ayant dépassé la quarantaine.  Ce qui donne une vision de l'érotisme moderne et très ancrée dans le Québec d'ici et de maintenant.  Et autant de visions de celle-ci donc.  J'ai trouvé certaines nouvelles excellentes, originales et inventives, particulièrement celles de Charles Bolduc et de Sophie Bienvenue.  D'autres étaient... plutôt éteignoirs.  Entendons-nous, c'est quand même un recueil de nouvelles érotiques, s'attendre à être plutôt émoustillé que perplexe est quand même normal!  Certaines nouvelles me paraissaient plus une critique de notre rapport à la sexualité qu'une nouvelle érotique comme tel.  Pas qu'elles étaient mauvaises, mais plutôt qu'elles ne cadraient pas dans le ton général du recueil.  Je les aurais bien plus vues dans le cadre d'un recueil comme Amour et libertinage (auquel plusieurs auteurs ont collaboré).  N'empêche l'idée de regrouper plusieurs auteurs d'un thème comme l'érotisme a permis de voir toutes les directions dans lesquelles ce genre peut se déployer.  Aucun des auteurs n'est tombé dans la facilité, ce qui nous a permis de voir éclore des nouvelles autant érotiques que bien écrites.  Le genre de livres qui se lit d'une seule main, mais qui s'apprécie autant pour ses qualités littéraires que les autres.

Ma note: 4.25/5