jeudi 27 juin 2013

L'inaveu de Richard Ste-Marie

L'inaveu  Richard Ste-Marie  Alire  242 pages


Résumé:
À la mort de son père, Régis Duchesne trouve dans la vieille maison de celui-ci un étrange scrapbook avec des articles relatant les activités criminelles et dans un autre carnet, les visites d'un certain CS dont les dates correspondent plus ou moins avec les crimes relatés dans le scrapbook.  Il contacte Francis Pagliaro, un enquêteur de la Sûreté du Québec qui reconnaît là des indices sur une très vieille affaire datant des années 1970.  Il commence lentement, mais sûrement à gratter le voile du passé et à faire jaillir une histoire extraordinaire.

Mon avis:
***AVIS IMPORTANT, TENIR COMPTE DANS LA LECTURE DE CET OPINION SUR UN LIVRE QUE LA FILLE QUI L'ÉCRIT PASSE SON TEMPS À GUEULER QU'ELLE N'AIME PAS LE POLICIER!***  Rare que j'accroche à un livre au point de le lire d'une seule traite, mais c'est pourtant ce qui m'est arrivé avec celui-ci!  L'intrigue est habilement menée.  Il n'y a pas de course-poursuite pour trouver le coupable, pas d'interrogatoire dans un bureau fermé, pas d'interminable détours pas le le labo, non, on collectionne les indices et on trouve le coupable, tout simplement.  J'ai beaucoup aimé le fait que les crimes commis dans le livre datent de décennies auparavant.  Donc, on fouille les archives, on fouille la mémoire de gens qui sont pour la plupart à la retraite.  Une partie de l'intrigue est résolue par le biais d'un récit raconté dans un livre de comptabilité (le père de Régis Duchesne était comptable).  J'ai trouvé cette partie intéressante et à peu près au moment où je commençais à la trouver longue, une fin abrupte et soudaine l'a interrompue.  On passe le reste du livre à dénouer les fils de l'intrigue.  L'enquêteur de la Sûreté du Québec, Francis Pagliaro, m'a beaucoup plu comme enquêteur.  Un flic qui fait son boulot, conscient de ses limites, conscient qu'il ne changera pas le monde en faisant cela, mais quand même méticuleux et désireux de vérité.  Autre point, il se sert de ses méninges pour résoudre son enquête et celle-ci n'est pas tordue au-delà du nécessaire.  Il est marié, vit avec sa femme, n'est pas alcoolique et même, il étudie en philosophie.  Un personnage humain et vrai, qu'on a envie de suivre dans ses enquêtes, tout simplement parce qu'il pourrait être votre voisin ou votre ami.  En tout cas, ça donne vraiment envie de lire les autres livres de Richard Ste-Marie!

Ma note: 4.25/5

mercredi 26 juin 2013

Les vertus soporifiques de certains livres

Salut!

Étudiante à l'université, il m'arrivait d'avoir de gros problèmes de sommeil à cause du stress des dates de remise, examens et autres trucs liés à la vie universitaire.  Dans ces cas-là, rien ne m'aidaient mieux à dormir que mes recueils de textes obligatoires à lire.  Un petit dix minutes là-dedans vous garantissait de retourner au lit et de bien dormir ensuite!  Pas que c'était ennuyeux en soi, c'est juste que de lire ces recueils-là à deux heures du matin était un excellent moyen pour faire comprendre à mon cerveau qu'il était temps d'aller dormir!  Ça ne marchait pas avec des romans par contre, là, j'avais du mal à me rendormir, trop prise dans l'intrigue...

J'ai gardé le truc depuis.  Certains livres sont soit ennuyeux, soit trop complexes pour être lus de nuit.  Les lire aux petites heures du matin est souverain pour vous redonner envie de retourner vous blottir entre vos couvertures bien chaudes.  L'effort intellectuel à fournir est trop grand, alors on tombe endormi sur nos chères pages.  Ou encore, on prend un texte obscur de philosophie ou un classique au style ampoulé totalement dépourvu d'action, ce qui nous garanti un ennui total et donc un retour dans les bras de Morphée rapide.  À moins de se découvrir par la même occasion un intérêt soudain pour la dialectique de Platon.

Je parle de mes lectures insomniaques, mais certains livres peuvent avoir le même effet en plein jour!  Souvent, c'est plus une question de personne d'ailleurs que de livres: la prose de Nietzsche pourra enflammé une personne... et faire mourir d'ennui une autre!  Chacun ses livres endormant!

@+ Mariane

mardi 25 juin 2013

Hunger Games : 2- L'embrasement de Suzanne Collins

Hunger Games  tome 2  L'embrasement  Suzanne Collins  Pocket jeunesse  398 pages


Résumé:
À l'issu des Hunger Games, Katniss sait qu'elle a profondément dérangé le Capitole.  Elle essaie de reprendre le fil de sa vie, mais évidemment, rien n'est pareil.  Son amitié avec Gale s'est transformée et elle ne sait pas trop où elle en est avec Peeta.  C'est dans ce contexte que le Président Snow en personne se présente chez elle et prononce quelques menaces vagues qui font comprendre à Katniss que tous ceux qu'elle aime sont en grave danger.  Menace qui devient très précise quand elle comprend qu'elle devra retourner dans l'arène, encore une fois...

Mon avis:
Meilleur que le premier?  Je ne dirais pas.  Dans la continuité de celui-ci je dirais.  Avec les mêmes défauts et les mêmes qualités.  Le décor est rapidement planté et tout comme le premier tome, on passe énormément de temps dans les froufrous des robes qu'ils font porter à Katniss.  Le jeu du Capitole qui veut faire passer Katniss pour une écervelée et les tentatives de celle-ci pour ne pas se faire manipuler prennent plus de la moitié du livre.  À la fin, elle est obligée de retourner dans l'arène pour les Jeux de l'Expiation.  Là, ça devient plus intéressant.  Parce que les tributs, tous d'anciens vainqueurs des Hunger Games, vont s'unir pour détruire le message des Hunger Games.  Encore une fois, ça se lit bien, on plonge assez facilement dans l'intrigue, mais ça reste superficiel.  L'écriture et le style de l'auteure ne sont pas pour me convaincre par contre.  J'ai bien aimé que malgré un triangle amoureux, Katniss ne soient pas une midinette: elle ne sait pas qui de Gale ou de Peeta elle aime, mais on ne tombe pas dans le pathos à outrance.  Et c'est très bien ainsi.  La fin nous laisse sur une belle ouverture pour le troisième tome, mais je me demande vraiment s'il était prévu au départ que cette série soit une trilogie.

Ma note: 3.25/5

lundi 24 juin 2013

Sain-Jean-Baptiste: On s'amuse!

Salut!

Tout le monde est en congé aujourd'hui?  C'est le temps de s'amuser avec un petit jeu!  J'ai pris dix phrases au hasard dans dix livres d'auteurs québécois.  Majoritairement des romans, mais j'y aie glissé du théâtre également.  Vraiment au hasard!  J'ai ouvert le livre et j'ai pris deux phrases dans les deux pages de texte qui s'offraient à moi.  À vous de trouver qui est l'auteur et le titre de chaque livre.  Je donnerais les bonnes réponses demain matin.  Le, la ou les gagnants auront droit à... toute mon admiration! :P  Bonne chance!

1- Quand j'avais vingt ans, il était infiniment plus cool de travailler dans une boutique de disques que de se préparer à enseigner la littérature.  À trente ans, je ne sais pas.

2- Jules eut un geste comme pour le retenir, mais déjà Gisèle s'était levée pour accompagner Augustin.  Le colosse vit Sillery ouvrir cérémonieusement la porte pour laisser passer la jeune fille et héler un taxi sur la rue Sainte-Catherine.

3- Et je suivais ce petit bonhomme maigre qui commandait comme un chef, ce futur nourrisseur du monde, prêt à la souffrance, qui à personne n'aurait demandé la charité, qui trouvait juste l'échange des sueurs contre quelques sous noirs.  Je fis la connaissance de sa mère qui nous versa à chacun un bol de lait.

4- Comment lui faire obstacle?  Montour ne peut compter sur Lenfesté, à qui manque également l'invention des moyens, l'initiative et la poigne.

5- J'veux parler de tout!  T'en as faite un monstre alors que c'est juste un pauvre homme sans envergure, sans envergure, Claude, qui cache son manque de génie en dessous des farces cochonnes!

6- Pavel lui montra les taches blanches sur son visage et ses mains.  Pas l'ombre d'un mouvement d'admiration chez le jeune, mais une curiosité que le clown apprécia; ça changeait de la flagornerie à laquelle sa stature l'avait habitué.

7- Comment pouvez-vous oublier que vous n'êtes pas seul, qu'il y a Bérénice et Christian, qu'ils ne vous ont rien fait, qu'ils étaient neufs, qu'ils étaient beaux?  Vous n'êtes pas seul dans votre vacherie, vous y êtes avec Bérénice et Christian.

8- Beaulieu, mon tabarnac, c'est de ta faute, de ta criss de faute!  Je vais te battre aux échecs, tu m'entends?

9- Le bon juge, qui a fait ses humanités en même temps que le ministre Trudel, dans le même collège ou un collège voisin, qui a fait ses études à la faculté de droit en même temps que le ministre, qui a peut-être épousé la soeur ou la cousine du ministre - ils sont tous parents ces gens-là - va m'envoyer au diable.  Ce que tu as là, si ça vient bien de chez Trudel, c'est illégal.

10- J'ai soudoyé - façon de parle - soeur Sainte-Victoire, afin qu'elle m'emmène à la prison à sa prochaine visite hebdomadaire.  Sa Grandeur avait demandé aux religieuses de Sainte-Pélagie d'aller réconforter les prisonnières enceintes et de leur distribuer des victuailles une fois par semaine, de préférence le jour du Seigneur.

Bonne chance à tous!

@+ Mariane

vendredi 21 juin 2013

Il en va ainsi de certains livres

Salut!

L'autre jour, je suis allée voir un film au cinéma avec un ami.  En sortant, on s'est tous les deux dits qu'on l'avait bien aimé, qu'il était divertissant le temps qu'il durait, mais... qu'on allait bien vite l'oublier.  Et je crois bien que ça a été le cas!  Il en est de même pour certains livres.  On les lit, on les apprécie le temps que l'on lit et ensuite, ben... on les oublie!

J'ai une liste de tous les livres que j'ai lu que je tiens depuis maintenant une bonne dizaine d'années.  Toutes mes lectures y figurent, BD, romans, essais, tous.  Il y a près d'un milliers de titres dessus.  Ce qui est très pratique quand je veux me rappeler du nom d'un auteur dont j'ai lu le livre il y a cinq ans.  Constatation quand je feuillette les pages de mes cahiers: la plupart d'entre eux n'ont pas laissé beaucoup de traces.  Ayant une excellente mémoire, je me rappelle en les lisant les histoires que ces livres m'ont racontées.  Mais la plupart du temps, je ne pense même pas à la plupart d'entre eux.

La plupart des livres que l'on va lire dans notre vie ne nous marqueront pas.  On va les lire, les apprécier, mais un an après, ils ne surgiront pas spontanément dans notre mémoire.  Parce que l'empreinte ne sera pas assez forte.  Ce sont des lectures qui s'oublient.  Rien à voir avec la qualité du livre ou la plume de l'auteur.  Pas du tout: c'est juste que les gros lecteurs ne peuvent se souvenir de manière égale de toutes leurs lectures!  Il n'y a aucune autre raison.

Ces livres, tous les livres qu'on lit d'ailleurs, nous font passer de bons moments, mais ils ne marquent pas tous notre mémoire de lecteur, voilà tout.  C'est la vie!

@+ Mariane

jeudi 20 juin 2013

L'histoire édifiante et véridique du chat Moune de Philippe Ragueneau

L'histoire édifiante et véridique du chat Moune  Philippe Raguenaud  J'ai lu  157 pages



Résumé:
Moune est un chat de rue, qui tranquillement, se fera adopté par un couple habitant un immeuble de Paris.

Mon avis:
Ouf!  Moi qui adore les histoires de chats, là, j'avoue que j'ai plus ou moins apprécié.  D'accord, c'était intéressant, mais il faut le dire, le titre aurait dû me donner un indice: L'histoire édifiante et véridique du chat Moune.  Le style de l'auteur est ampoulé, plein d'élans de grâce et de grandeur, bref, c'est pompeux pour rien.  Ça donne un charme au récit certes, mais ça rend la lecture ennuyeuse toutes ces circonvolutions d'écriture!  Bon, j'aime bien les histoires de chat, mais combiné au style, ça devenait vite ennuyant!  Je dois avouer que j'ai vraiment pas beaucoup apprécié.

Ma note: 3/5

mercredi 19 juin 2013

Les biographies d'auteur

Salut!

Plus souvent qu'autrement, à l'arrière d'un livre, on retrouve une photo de l'auteur dudit livre et son pedigree: Ville de naissance, études, travail, ville où il réside, et quelques autres trucs du genre.  La plupart du temps, ça ne sert pas à grand chose puisque que de savoir d'où vient la personne et où elle a fait ses études ne disent pas grand-chose sur le pourquoi il a écrit le livre qu'on a dans les mains!  Par contre, au dire de plusieurs de mes amis auteurs, c'est souvent l'enfer de rédiger ce mini-texte de quatre à cinq lignes.  Enfin, c'est surtout l'enfer pour les nouveaux auteurs, pour ceux qui ont un peu de métier (soit quelques romans publiés!), on parlera plus facilement de leurs autres publications que de leur vie dans une biographie.

Est-ce vraiment si nécessaire cette biographie?  Je me le demande parfois.  Au fond, ce n'est pas très utile!  On veut lire le livre, pas nécessairement savoir que l'auteur a fait un bac en pharmacie à l'Université de Montréal!  Ouais, pharmacie et bouquin, ça rime tellement ensemble...

Par contre, certains en font trop: ils disent que leur passion pour l'écriture a surgi lors de leur retraire, ou d'un congé de maternité, ou suite à un cancer...  Ah d'accord, j'ai pas besoin de savoir ça, ça ne me poussera pas plus à acheter leur livre!  Certaines personnes insistent sur leur village d'origine, comme pour encourager tous les habitants de celui-ci à l'acheter!  Ou encore sur leur parcours professionnel, ce qui permet de prouver qu'ils savent de quoi ils parlent dans leur livre.  Ah ouais?  Ah bon...  Bon, à part si c'est un plombier et qu'il me donne quelques trucs sur comment déboucher ma toilette en cas de besoin, ça ne change pas grand-chose.  En fait, parler de son boulot est à peu près juste utile si on lit un roman policier, sachant que ceux-ci risquent moins de nous raconter des bobards que d'autres!

Malgré tout, certains sont des as dans l'art de faire une biographie.  J'aime en particulier celle de Matthieu Simard:
«Tout a commencé il y a beaucoup trop d’années. C’était en mai 1974, mais je ne m’en souviens pas trop: j’ai attendu quelques années avant d’avoir des souvenirs (mon souvenir le plus vieux est celui d’un El Camino stationné dans une entrée sur la 25e Avenue).
Dès le primaire, j’ai pris goût à l’écriture, pas tellement parce que j’aimais ça, mais parce que les profs me disaient que j’étais bon, et je suis un sucker pour les compliments. Alors j’ai essayé de me convaincre que j’aimais vraiment ça, et vous savez, les enfants sont tellement influençables, je me suis cru. Je n’ai donc jamais arrêté d’écrire. Dans les journaux étudiants au secondaire, au cégep et à l’université, et dans ma chambre, pour moi, chaque fois qu’une fille trippante ne savait pas qu’elle me faisait tripper.
J’ai fait un bac en droit, dont je ne me souviens pas, à l’Université de Montréal. Et puis un certificat en journalisme à Québec. J’ai travaillé un tout petit bout de temps au journal Voir à Québec, et je suis rentré à Montréal pour travailler en publicité, ce que j’ai fait pendant des années. J’ai écrit des romans, une série jeunesse, une centaine de chroniques, des scénarios, et aussi des choses plates.
Actuellement, je vis chez moi.»
Pas mal non?  J'aime bien cette biographie!  L'auteur visiblement se moque de celle-ci, mais coule travers quelques informations utiles (non, son premier souvenir est vraiment un El Camino???)  N'empêche, la palme va à celle-ci, celle de Jonathan Brassard.
Jonathan Brassard maîtrise parfaitement l'art de la biographie. Il sait qu'on ne doit y inclure que des informations utiles et nécessaires. Le lecteur a le droit de savoir : où l'auteur est-il né? Quel est son parcours scolaire et professionnel? Quelle est son orientation sexuelle? A-t-il des enfants? Est-il socialement conscientisé? Pourquoi écrit-il? Jonathan Brassard est persuadé qu'il faut tout révéler dans une biographie.
Les chaines du Léviathan est son premier roman.
Hihihi!
@+ Mariane

mardi 18 juin 2013

Trilogie des vents: 1- Les vents du destin de Mercedes Lackey

Trilogie des vents  tome 1  Les vents du destin  Mercedes Lackey  Milady  540 pages


Résumé:
Elspeth, l'Héritière de Valdémar, est une guerrière accomplie, Héraut depuis plusieurs années.  Sous la vigilante et exigeante poigne de la Capitaine Kerowyn, elle a su développer de nombreux dons.  Cependant, la jeune femme est consciente que cela ne suffira pas à protéger le royaume de la magie, absente de Valdémar depuis plusieurs siècles, mais présente dans tous les royaumes autour.  D'autant plus que cette magie semble être l'arme préférée du pire ennemi de Valdémar, Ancar, le roi d'Hardorn!  Elle réussit à convaincre le Conseil et sa mère de la laisser quitter Valdémar pour entreprendre une formation de mage.  Ailleurs, loin de Valdémar, Ventnoir et son oiseau-lige, Kree, patrouillent les abords de la Vallée de k'Sheyna.  Protecteur des frontières de son pays, Ventnoir est un ancien mage ayant renoncé à la magie suite à une catastrophe qui a coûté la vie à sa mère.  C'est maintenant un combattant, un défenseur des frontières.  Qui voit que le monde, lentement, sûrement, change et pas pour le mieux.  Les forces maléfiques sont près...  La présence de Nyara, cette Modifiée, ne peut que le prouver, l'ennemi est plus prêt que les Anciens de son peuple ne peuvent le croire.

Mon avis:
J'ai eu l'impression de lire dans ce tome une très longue introduction à autre chose.  Avant que je puisse comprendre un temps soit peu le peuple de Ventnoir, plus d'un tiers du livre était passé.  Il faut dire que le choix de l'auteure de sauter d'Elspeth et donc, de Valdémar, un monde déjà rencontré dans d'autres trilogies de l'auteure (qui en a consacré plusieurs à son univers de Valdémar) à Ventnoir n'a pas beaucoup aidé!  Sur ce point, ce n'était pas heureux, mais une fois l'univers de Ventnoir compris, on les multiples sauts permettaient une alternance qu'on apprécie à sa juste valeur.  Elspeth est une femme au caractère de cochon assumé, elle ne se laisse pas faire ni guider, que ce soit par les Compagnons ou encore par qui que ce soit.  Elle souhaite être maîtresse de son destin et non une créature de légende à la voie toute tracée.  Un personnage intéressant donc, mais difficile à apprécier.  On la trouve têtue aux mauvais moments et remplie d'orgueil à d'autres.  Mais tout de même, dévouée à son peuple et désireuse de tout faire pour assurer sa sécurité et son avenir.  J'aurais apprécié que Talia, héroïne d'une autre trilogie de l'univers de Valdémar soit plus présente dans le livre, mais bon!  Point qui m'a dérangé, c'est que la magie était décrit avec ses effets, mais pas expliquée.  On a aussi droit à un méchant, méchant, mais d'une très grande sensualité.  J'ai beaucoup aimé les griffons aussi, ces créatures si différente des humaines au point de vue physique, mais si près par la pensée.  Bref, un livre qui ne raconte pas une histoire précise, mais est plutôt une longue introduction à autre chose.  Reste à savoir si ça se clarifiera dans le deuxième tome.

Ma note: 4/5

Je remercie les éditions Bragelonne pour ce service de presse.

lundi 17 juin 2013

Histoire d'un livre

Il est là devant moi: un livre, tout neuf.  Fraîchement sorti de la boîte, sentant encore l'encre et la colle, couvert de poussière de coupe.  Sa couverture est intacte, il n'a jamais été ouvert, jamais personne n'a posé la main sur lui.  Un livre, fraîchement né.

Oh, bien sûr, je ne connais pas les étapes de sa vie avant son arrivée ici.  Il a d'abord été fait d'élément disparates: papier, encre, colle, carton.  Et puis, quelque part dans les entrailles d'une imprimerie, le livre a été transformé.  On a couvert d'encre ses pages selon un schéma précis, on les a plié, collé, taillé avant qu'il n'arrive à sa forme actuelle et ensuite, hop dans les boîtes pour être expédié!  Chez le distributeur, on a ouvert les boîtes et on mis les livres dans d'autres boîtes.  Un autre petit tour dans un camion et ensuite, j'ai ouvert les boîtes et j'ai pris le livre dans mes mains.  Il est arrivé à l'endroit où commence vraiment son histoire.

Peut-être sera-t- acheté par une personne qui veut en faire cadeau à un proche, ami ou parent.  Alors, il sera soigneusement emballé et enrubanné, il trônera parmi d'autres cadeaux, sur une table ou encore sous un sapin.  La personne qui l'ouvrira poussera une exclamation de joie en le voyant, peut-être sincèrement heureuse, peut-être déçue, qui sait?

Peut-être sera-t-il acheté par une personne qui part en vacances.  Sera-t-il lu sur la plage, au chalet sur la chaise longue ou dans l'avion emportant la personne vers de lointaines contrées?  Sera-t-il abandonné une fois lu, ou au contraire offert à un hôte de passage?  Reviendra-t-il à son point d'origine ou continuera-t-il son voyage dans d'autres mains?

Peut-être sera-t-il acheté par une bibliothèque, devenant ainsi un livre sans domicile fixe, un livre qui voyage entre différentes demeures, tenu par des dizaines de paires de mains, et entre temps, reposant sur des tablettes de métal anonyme.  Un livre qui sera lu des douzaines de fois, mais qui n'appartiendra jamais vraiment à personne et qui au final, sera vendu à petit prix après avoir été élagué des tablettes.

Peut-être sera-t-il acheté par une personne acheteuse compulsive de livres.  Il finira sur des tablettes et sera lu après un temps plus ou moins court.  Peut-être sera-t-il prêter à quelques amis, trié sur le volet et retrouvera ensuite sa place sur la tablette ensuite.

Peut-être sera-t-il acheté par une école, soigneusement relié et numéroté...  Pour ensuite être soumis à la torture des élèves, trimbalé partout sans ménagement, coincé au fond d'un sac entre deux cartable et un étui à crayon, annoté, ses coins de pages pliés, sa couverture retourné et pliés dans tous les sens.  

Peut-être ne fera-t-il qu'un tour bien court sur les tablettes, avant de retourner chez le distributeur, d'être remis en magasin lors d'une promotion, d'être retourné une nouvelle fois chez le distributeur et ainsi de suite, avant d'être finalement vendu.

Peut-être ne fera-t-il qu'un court séjour de trois mois sur les tablettes, avant d'être retourné et passé au pilon.

Je ne sais pas.  Quel que soit son avenir, j'espère que ce livre aura la chance d'enchanter les lecteurs qui se pencheront sur ses pages.

@+ Mariane

vendredi 14 juin 2013

Drôles de clients! Prise 19

Une dame arrive au comptoir pour acheter des livres.  Elle me tend une note où est écrit:

«Le compte de Monte-Cristo et Alice de Patrick Sénécal»

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Un client se présente en magasin et me demande la technique de l'heure en psycho-pop.

-Vous vous souvenez du nom du livre?

-C'est le nom de la technique, mais c'est un peu compliqué.

-Dites toujours, ça va aller mieux pour chercher.

-C'est honoponono.

-Euh... Ho'onoponono?

-Oui c'est ça, Ho'oponono!

Je cherche le livre.

-Malheureusement, je ne l'ai pas en stock en ce moment.

-Ah, vous ne l'avez pas le Honopohono?

-Non, malheureusement.

-Et on peut le commander le Hoponono'ho?

-Bien sûr!

(Si seulement cette avait un nom moins compliqué, il aurait sûrement pu le dire au moins une fois de la bonne façon!)

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Une temps partiel qui travaille depuis quelque mois en magasin vient me poser une question à propos de l'auteur d'un livre.

-C'est qui l'auteur là, lui ou l'autre qui a un trip d'ego en se faisant appeler Maître Saint-Germain?

-Maître Saint-Germain est un esprit.

-HEIN!!!!!

-Ben oui, il a transmis le contenu du livre à un être humain qui est son co-auteur et qui l'a écrit pour lui.

-On a des livres écrit par des esprits en magasin????

-Ben oui!

-Don ben weird!

-Bienvenue dans le merveilleux monde des livres de spiritualité: même les esprits peuvent être des auteurs!

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J'appelle un client pour lui dire que le livre qu'il a commandé, et qui a mis un long moment à être livré, est finalement arrivé.  

-Ah, la diligence est finalement passé?

(Je n'ai pu m'empêcher d'avoir un fou rire à l'idée que le client puisse s'imaginer que l'on recevait les livres par diligence!)

@+ Mariane

jeudi 13 juin 2013

La stratégie Ender de Orson Scott Card

La stratégie Ender  Orson Scott Card  J'ai lu S-F 383 pages


Résumé:
Andrew Wiggins, surnommé Ender (le dernier, celui qui termine), a six ans.  Extrêmement intelligent, il est recruté pour aller à l'École de la Guerre, une école située en apesanteur où l'essentiel de l'apprentissage se fait au travers de jeux stratégiques.  Sauf que dès l'arrivée de Ender, il n'est pas traité comme les autres.  On le met à part, on l'oblige à relever des défis, de plus en plus difficiles, tout en l'isolant des ses camarades.  On exige le meilleur de lui en tout temps.  Et si on lui cache des choses, il sait par contre ce qu'on attend de lui: être le plus brillant commandant que la Terre ait jamais eu, être celui qui sauvera l'humanité de la menace des doryphores, ces extraterrestres qui ont failli nous anéantir.  Et il est le dernier qui peut espérer le faire.  Il n'y en a pas d'autres.

Mon avis:
Wow!  C'est le mot qui convient!  Ce livre est un roman de science-fiction, mais la différence tient au fait qu'il suit l'itinéraire... d'enfants.  L'un d'eux en particulier, Andrew Wiggins, surnommé Ender.  On suit son évolution depuis ses 6 ans jusqu'à sa jeune adolescence.  Ender est un enfant, mais il n'est pas traité comme tel.  À un âge où l'on doit apprendre la vie, il n'apprend que la guerre et la stratégie.  Sa vie est une lutte permanente pour la survie.  Il est formé pour lutter contre l'invasion des doryphores, une race d'extra-terrestre qui a tenté de détruire l'humanité quelques décennies plus tôt.  Personne n'est vraiment honnête avec Ender, personne.  Il doit naviguer dans un monde de demi-vérités et de faux mensonges, sa propre vie ne valant rien aux yeux de ceux qui ont placé tous leurs espoirs en lui.  Il est un instrument, pas une personne en tant que tel.  Un instrument précieux, mais personne ne l'aime pour lui-même, excepté sa sœur Valentine.  J'ai particulièrement aimé les scènes de combat en apesanteur, décrites de façon très réalistes, ainsi que la façon dont Ender va utiliser les relations humaines pour arriver à ses fins.  Son univers entier est résumé à la stratégie.  C'est à la fois sa défense et son attaque.  La psychologie du personnage est magnifiquement bien décrite, tout au long du livre. La fin est surprenante, étrange même, en totale continuité avec le livre.  Je m'en voudrais d'en dire plus par contre!  C'est un excellent livre, à lire!

Ma note: 4.5/5

Je me permets de mettre ici la bande-annonce du film qui sortira en novembre sur nos écrans.  J'ai un peu peur du résultat, mais c'est l'auteur en personne qui a rédigé le scénario.  Qui vivra verra!


mercredi 12 juin 2013

Les loups de la littérature

Salut!

Crier au loup, vous connaissez?  C'est appeler à l'aide, dire que l'on est menacé, alors que dans le fond, ce n'est que dale!  Il y a des gens qui se spécialisent dans ce domaine, l'élevant même au rang de sport. Ils dénoncent certains personnes, en ignorent d'autres superbement, laissent entendre par leurs discours que le monde s'en va à sa perte et qu'il n'y a uniquement que si on les écoutaient que tout irait mieux!  J'ai en tête certains commentateurs, autant à la télévision qu'à la radio en disant ça.  Certains se nourrissent de ce qui va mal on dirait...

C'est vrai dans tous les domaines, tous je vous dis.  La littérature n'y fait pas exception.  De nombreux loups, qu'ils soient du milieu ou non, nous hurle à la lune que la littérature va mal, qu'on ne produit plus de chef-d'oeuvres, que la production est rendue dictée par le commerce au détriment de la qualité artistique, etc, etc...  Des loups je vous le dis.  Des loups qui en criant les problèmes finissent par oublier de parler de ce qui va bien et aussi d'une chose très important: la littérature est un art et toute forme d'art est par définition même une recherche, donc un monde et un milieu en mouvement.  Oublier cela, c'est ne pas comprendre l'essence de ce qu'est l'art.

Au jour le jour, dans l'actualité, on peut croire la littérature menacée.  Vraiment.  Quand on écoute les bulletins de nouvelles, on entend parler des fermetures de librairies, de difficultés financières chez les éditeurs, du chemin de croix qui attendent les auteurs de la relève pour se faire connaître.  D'accord.  Ça, se sont les mauvaises nouvelles, qui montrent que ça va mal.  Est-ce que ça va si mal que ça?  Non.  Oui, il y a des librairies qui ferment, oui, certains éditeurs en arrachent, temporairement ou non, oui, les auteurs de la relèves peinent tailler leur place ou soleil.  C'était différent il y a dix ans?  Vingt ans?  Cinquante ans?  Il y a des différences certes, mais certains défis demeurent les mêmes parce qu'ils font partie intégrante du milieu: ils ont toujours plus ou moins été là.  Ce qui ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'en parler, ou encore que ce ne sont pas des problématiques difficiles.  Bien au contraire.  Mais disons que crier que c'est la fin du monde à cause de ça me paraît vraiment une perte totale de ça.  Des enjeux certes, mais n'ont-ils pas toujours été là?  Des solutions existent, mais ce qui marchaient bien il y a vingt ne marchent peut-être pas aussi bien aujourd'hui!  Après tout, il n'y a que dans les livres que tout peut être parfait!

Au présent, on pourrait croire que la littérature est menacée, mais ce ne serait pas plutôt le courant dominant de la littérature qui est menacé, et non la Littérature avec un grand L?  À notre époque, on pense que le roman est menacé, on cite les grands auteurs du XIXe siècle en disant que l'on ne sait plus faire de grands romans comme ça.  Ah d'accord!  S'ils vivaient aujourd'hui, ces auteurs ne feraient pas les mêmes romans, ils vivraient aujourd'hui, ils seraient de leurs temps.  Le temps...  C'est souvent lui qui est la grande écrémeuse qui fait la différence entre la littérature qui arrive jusqu'à nous et le roman populaire qui ne dure qu'un instant.  Pas les critiques, les ventes, ou la notoriété qui suit la publication d'un roman.  Mais il faut laisser la chance aux auteurs d'écrire et de publier pour qu'ils se développent, avancent et deviennent bon et que quelques-uns d'entres eux créent des oeuvres qui vont traverser les époques.

La littérature, la création, ce n'est ni facile, ni garantie en terme de réussite, même si vous utilisez des recettes éprouvées.  Cependant, quelque soit les époques, les situations politiques, les conditions de vie matérielles, la littérature et ses porteurs, les auteurs et les lecteurs, ont su la faire vivre.  Elle a toujours su et saura toujours trouver son chemin.  Attention par contre, elle est constamment en mutation, en refonte, en train de se réinventer.  Pas évident pour les gens qui aiment une certaine forme de littérature: quand elle passe de mode, ils se sentent floué.  Cependant, ça fait partie des règles du jeu que tout soit toujours en changement.  Il n'y a vraiment pas de quoi crier au loup pour ça!

@+ Mariane

mardi 11 juin 2013

Hunger Games de Suzanne Collins

Hunger Games  Suzanne Collins  Pocket jeunesse 382 pages


Résumé:
Panem, pays constitué sur les ruines des États-Unis et du Canada est séparé en douze districts strictement séparés, chacun en charge de la production d'une chose en particulier: nourriture, produits de luxe, technologies, charbon, etc.  Dans ce monde, chaque année, on organise les Hunger Games, les Jeux de la faim, où doivent s'entre-tuer 24 candidats de 12 à 18 ans, 12 garçons et 12 filles, provenant de chacun des districts.  Katniss Everdeen vient du District 12 et se porte volontaire pour participer au Jeux à la place de Prim, sa petite soeur de 12 ans.  Habile chasseuse, débrouillarde, habituée à survivre en forêt, Katniss n'est pas une petite oie blanche.  Elle a apprit ne pas se laisser décourager par la faim, les obstacles et la peur.  Chez elle, la survie est comme une seconde nature.

Mon avis:
Bon, enfin, je me lance dans cette série qui a fait couler beaucoup d'encre!  Le résultat.  Ouf, moyen.  Je dois avouer que je n'ai pas trop accrocher.  J'ai bien aimer ma lecture, mais sans plus.  L'idée est intéressante, l'intrigue est bien menée, le problème est dans le style d'écriture de l'auteure.  Que c'est fade!  Le niveau de langage est peu élevé et ça n'a pas le charme de l'écriture d'autres oeuvres.  On suit Katniss d'un bout à l'autre du livre et elle est intéressante, sauf qu'elle manque un peu d'étoffe pour une héroïne de livre.  Peeta par contre, est très bien.  J'ai vu ce qui avait fait le succès du livre, mais je ne l'ai pas ressenti.  Dommage.  Ça se lit bien, il y a quand même un côté page turner intéressant, mais ce n'est pas ce qui fait la qualité d'un livre!  Pour ce qui est de la science-fiction, bien, je n'ai pas été trop épatée.  En fait, je l'ai lu, je suis contente de l'avoir lu, mais j'ai pas grand chose à dire sur ce livre à part que le style de l'auteur était fade.  Vraiment fade.  Dommage.  Je vais quand même lire la suite parce que j'ai bien aimé tout de même, mais c'est le genre de livre qui me sorte de l'esprit une fois lus.  À noter, j'ai vu le film avant de lire le livre, mais je ne pense pas que cela ait eu une influence sur mon jugement de quelques façons que ce soit.

Ma note: 3.25/5

lundi 10 juin 2013

Comment on tient un livre?

Salut!

Vous vous installez pour lire.  Geste anodin, normal, associé à votre routine de lecture.  Comment prenez-vous votre livre dans vos mains?  Oups, question qui tue!  C'est vrai, on le fait de manière tellement spontanée et naturelle que l'on oublie parfois comment on tient notre livre.

Frérot a toujours tenu ses livres par le bas des pages.  Je le sais parce que tous les livres qu'il me rend portent indubitablement la marque de ses doigts dans le bas des pages.  Il laisse sa «trace de lecture» sur les livres que je lui prête.  Pour ma part, je tiens mes livres par les côtés, les mains reposant sur mes genoux, ou encore, sur un coussin, mais là, je laisse mes doigts appuyés sur le bas des pages, le plus souvent l'index sur la page de droite et le majeur sur la page gauche l'autre main prête à tourner la page à tous instants.  Alors, bien souvent, mes marques de lectures à moi sont sur le côté des pages.  Ça fait une bosse quand on regarde la tranche une fois une lecture complétée. De sorte que plusieurs de mes livres sont usés de deux façons!  Juste à cause de la façon différente dont nous tenons nos livres.

J'ai vu de nombreuses personnes lire en retournant la page couverture vers l'arrière.  Vade retro satanas!  Un tel traitement abîme les livres d'une façon monstrueuse!  Je n'en reviens pas quand je vois les gens maltraiter leurs livres de cette façon.  Le pire étant que parfois des gens le font avec un livre pris à la librairie, sans même l'avoir acheté!  On doit leur faire remarquer gentiment que tant qu'ils n'ont pas acheté le livre et donc de faire attention pour ne pas les abîmer.   Heureusement, la plupart des gens le prennent bien!

Une ancienne collègue de travail m'a déjà dit qu'elle adorait lire enceinte pour le confort de la position de lecture.  Elle appuyait bien confortablement son livre sur sa bedaine toute ronde et allez hop la lecture!  Bon, je n'ai pas encore testé ça, mais ça me semble une excellente idée!  Une amie a un coussin rembourré avec une tablette rigide dessus et ne peut lire sans ce truc.  Il lui permet de garder son livre bien plat.  Il faut dire qu'elle met tous ses livres dans une liseuse en cuir pour exactement la même raison: le garder ouvert sans effort!

Un livre se lit de 36 façons différentes et on a tous nos manies, nos préférences et nos tics pour tenir nos livres.  Il y a autant de façons de tenir un livre qu'il y a de lecteurs.  Et ça, c'est un truc que j'adore: on aura beau tous lire les mêmes livres, on les prendra toujours dans nos mains d'une façon différente!

@+ Mariane

vendredi 7 juin 2013

La peur du re

Salut!

Quand on blogue depuis presque trois ans de façon quasi-quotidienne finit par se développer une peur terrible et paralysante: la peur du radotage.  Que voulez-vous, j'ai trois décennies et une demi-douzaine de cheveux blancs au compteur, ce qui fait que je commence à craindre que vous ne me preniez pour une vieille radoteuse qui remâche toujours les mêmes sujets.  Parce que depuis un ou deux mois, quand vient le temps de m'asseoir pour écrire un billet, je finis par faire une grimace à mon écran d'ordinateur en me demandant vraiment (je le jure!), si j'en aie pas déjà abordé ce sujet quelque part dans un billet.  Ou un sujet proche qui ferait en sorte que ça serait pratiquement de la redite.

Non, non, non, je ne suis pas vieille!  J'ai juste assez d'expérience pour savoir que de repasser tous le temps sur les mêmes sujets n'est pas une bonne idée.  Quoique des idées, j'en aie encore plein à côté de mon écran d'ordi, mais tout de même, là, je commence à surveiller un peu plus ce que j'y mets parce que sincèrement, des fois, après coup, je me dis, et merde!  J'en aie parlé en juillet 2011!  Oups!  Ok, c'est pas tout le monde qui me lit en ce moment qui me lisait à l'époque, mais comme je sais que certaines personnes arpentent mes archives (Sébas!), il me vient souvent la trouille de la redite.

Antidote?  Aucun disponible.  Je suis très loin de la sénilité, j'ai même une excellente mémoire, mais c'est juste que des fois...  Ben, comme tout le monde, j'hésite!  Je doute, je suis pas sûre.  J'ai malheureusement pas le temps de revérifier billet par billet si j'ai déjà parlé de tel ou tel sujet.  Surtout que vu le rythme et la durée de vie de ce blogue à un moment donné, relire mes archives, ça serait long!

J'essaie d'être originale, j'essaie de ne pas me répéter, mais bon, on ne me changera pas non plus, j'ai certains sujets qui me touchent et sur lequel je vais immanquablement finir par revenir.  Suis moi-même après tout!  Peut-être que la peur du re est en fait la peur du manque d'inspiration, la peur de ne plus savoir quoi raconter...  Hum, je ne suis pas à la veille de manquer d'idées, mais tout de même!  Je vous demanderais humblement de me pardonner si jamais je radote!

@+ Mariane

jeudi 6 juin 2013

Bonbons assortis de Michel Tremblay

Bonbons assortis  Michel Tremblay  Babel  Actes Sud/Leméac 153 pages


Résumé:
Une série de petites histoires datant de l'enfance de Michel Tremblay et mettant en vedette sa mère, l'inoubliable Nana.

Mon avis:
Peut-on dire que l'on tombe en amour avec une écriture, un style?  Je n'avais jamais lu de Michel Tremblay avant novembre, c'est un auteur que je connaissais, comme ça, que je vendais, quand même beaucoup, sur lequel je lisais, mais pas un auteur qui aurait figuré sur ma liste.  Et bien, en trois livres, il m'a largement convaincu de son talent.  Quelle souffle dans l'écriture, quelle façon de raconter!  Bonbons assortis est une série de petites histoires de son enfance, parlant de la vie dans un grand appartement partagé avec d'autres membres de sa famille, chacune racontant un instant de son enfance qu'il nous rend savoureux comme l'un des bonbons assortis du titre.  Savoureux dans la langue, populaire, mais bruyante et joyeuse du Montréal de son enfance.  Savoureux comme le caractère de ces personnages, plus grands que nature, mais pourtant en même temps si proche de nous.  Savoureux comme la vision du monde de ce petit bout d'homme, haut comme trois pommes, mais déjà manipulateur et manipulé, observateur et capable de telles drôleries!  C'est la saveur de l'enfance qu'il nous montre, nous fait ressentir.  Dans le tableau, la mère est omniprésente, mais mon histoire préférée est celle où le père promène son fils dans l'appartement une nuit d'orage et lui apprend à ne plus en avoir peur.  Magnifique!  C'est sûr que je vais relire Michel Tremblay moi!

Ma note: 4.5/5

mercredi 5 juin 2013

Ça prend quand même un certain talent non?

Salut!

Je fais ici une pure constatation profondément personnelle et qui ne vient de personne d'autre que moi-même: Nora Roberts, elle a quand même un certain talent, non?  J'entends d'ici les hauts cris que la plupart d'entre vous viennent de pousser du plus profond de vos poumons.  On se calme, je ne tiens pas à relaver mes vitres avant un moment, alors garder vos tomates, vos choux pourris et vos oeufs pour vous ok?  C'est juste une réflexion que je me fais.

Parce que, rien ne sert de le nier, Nora Roberts, elle en vend pas mal des livres!  OK, elle raconte toujours à peu près la même histoire: des histoires d'amour, avec des disputes et des réconciliations jusqu'à la demande en mariage finale...  Je me demande parfois si on arriverait à créer une équation mathématique faisant en sorte qu'après tant de mots, on sache qu'il va y avoir: a) une dispute, b) une réconciliation, c) une scène de baise.  Elle des histoires présentant le même schéma, elle en a écrit des tonnes et des tonnes!  Mais pourtant, aussi bizarre que cela puisse paraître, elle réussit encore à charmer ses lectrices (je connais quelques lecteurs de Madame Roberts, mais honnêtement, leur petit nombre fait que pour une fois, le féminin va l'emporter sur le masculin ok?)

C'est ça qui m'épate un peu.  Comment elle fait?  Parce que dans le fond, elle raconte toujours la même foutue histoire, comment elle fait pour maintenant la magie, livre après livre?  À surprendre encore ses lectrices?  On a beau dire tout ce qu'on voudra, reste que son succès est considérable, autant en terme d'année que de livres et se maintient surtout (même en quantité!).  Alors que d'autres auteures féminines voient leurs étoiles pâlir, Danielle Steel entre autre, Nora Roberts se maintient au sommet depuis un sacré bon moment.  Et ce roman après roman, quel que soit le genre qu'elle explore: policier, fantastique, roman sentimental tout court...  Ouais, on ne peut s'empêcher de se poser la question.

Car elle est entière l'énigme: comment elle fait pour durer et persister depuis aussi longtemps?  On peut parler de méthode, de recette, de pré-mâché, mais reste que le mélange demeure diablement efficace!  Et à long terme!  Peut-on alors prétendre, par-delà tous ses défauts, tics d'écritures, manque de style à une certaine efficacité dans l'intrigue?  À, comment dire, un certain talent?  Je suis très loin d'être une fan de Nora Roberts et des autres auteures que l'on peut classer dans la même catégorie, mais en même temps, je leur reconnais ceci: elles savent comment faire leur travail et comment très bien le faire, et elles ont une longue haleine en tant qu'auteure.  C'est peut-être leur principale qualité, mais celles-là, il faut bien la leur reconnaître.

@+ Mariane

mardi 4 juin 2013

Les monades urbaines de Robert Silverberg

Les monades urbaines  Robert Silverberg  Le livre de poche 252 pages



Résumé:
XXIVe siècle.  La quasi-totalité de l'humanité vit dans les monades urbaines, de méga-super-structures, des tours hautes de trois kilomètres accueillants chacune près d'un million d'habitants.  Dans la monade règne une liberté sexuelle absolue, de même qu'une absence totale d'intimité.  Des milliers d'êtres humains y vivent, entassés, compactés, érigeant une société très différente de la nôtre, auquel tous ne peuvent pas s'intégrer.

Mon avis:
Ce livre est qualifié de chef-d'oeuvre de Robert Silverberg et il le mérite amplement.  Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre tel que lui.  C'est de l'excellente science-fiction, celle qui dérange, qui fait se poser des questions et interroger l'Avenir avec un grand A.  En y apportant une réponse qui a toutes les allures d'une utopie et qui se trouve à être une dystopie.  Horrifiante quand on la découvre et qu'on la comprend.  Le livre est bizarrement structuré: en fait, ce sont sept histoires distinctes qui nous sont racontées.  Chacun prenant le point de vue d'un personnage.  On pourrait parfaitement les lire indépendamment les unes des autres, la seule chose qui les lie, ce sont justement les gens qu'on y découvre.  Ceux-ci se croisent dans les différentes histoires, le personnage principal de l'une devenant secondaire dans la suivante, le seul commun dans toutes étant le personnage de Siegmund Kluver.  Dans cet immense édifice, l'intimité a disparu et surtout, cette liberté sexuelle totale dérange profondément.  N'importe qui entre la nuit dans une chambre et couche avec la maîtresse des lieux, même si son mari est juste à côté dans le lit!  Attention, on dit liberté sexuelle, mais encore une fois, les femmes écopent dans la balance: elles font rarement les avances, ce n'est pas bien vu, et en prime, elles ne peuvent pas vraiment se refuser à un homme, sous prétexte que cela créeraient des frustrations incompatible avec la vie en monade urbaine.  Et il n'y a aucun moyen de contraception, la logique étant de toujours, toujours, avoir plus d'enfants.  Les enfants sont mariés à peine nubile et ne semblent pas choisir leur partenaire de vie.  Tout ça, choque, on a envie de dire aux personnages, mais merde, SVP, réagissez, c'est pas normal tout ça!  Mais le but du livre est justement de montrer comment les gens peuvent défendre un système, même s'ils les broient.  Comment ils se cachent la vérité les uns aux autres, faisant croire que tout est pour le mieux alors qu'ils en souffrent.  Ceux qui ne peuvent s'adapter sont appelés les anomos et sont exécutés.  Comme s'ils étaient des monstres, sans que personne ne remettent en question le système, qui justement les poussent à bout.  La monade en elle-même est vertigineuse et l'auteur accentue cette impression en parlant sans cesse de son immensité, de la verticalité qui la définit.  Les gens des étages les plus bas, donc les plus pauvres ont l'impression d'être écrasé par tout ce qui se trouve au-dessus de leurs têtes.  Comment quand ils pensent à l'immensité de la monade, la plupart des personnages sont perdus, tout petit.  Chacun d'entre eux se confrontera à sa façon à la monade, que ce soit par la drogue, par le sexe, par la fuite ou par la tentative de monter les échelons vers les sommets de celle-ci.  Le personnage de Siegmund Kluver est emblématique de la société des monades: il a tout réussi et tout pour réussir encore, mais dans les faits, il est rongé par le doute, se demande pourquoi il fait tout ça.  L'image de la réussite rongée de l'intérieur.  Ce personnage est emblématique de la société des monades et son destin n'en est que plus marquant.  Pour l'ensemble des personnages, le voyage est bien davantage dans leur psychologie fouillée que dans l'action.  Et c'est ce questionnement profond, avec la répétition continue du message des monades (croissez, multipliez-vous, les monades étaient nécessaires, l'humanité ne pouvait vivre autrement, etc) , jusqu'à l'abrutissement qui sert le mieux le livre.  Qui démontre le mieux le système et qui fait le plus de lien avec note présent si lointain et si proche.  Vraiment, pour ceux qui aiment la S-F, un truc à lire!

Ma note: 4.75/5

lundi 3 juin 2013

Le mot que tout le monde a appris grâce à...

Salut!

Certains mots apparaissent dans le vocabulaire commun tout à fait par hasard.  Ou non plutôt: ils connaissent une carrière fulgurante grâce aux livres!  Avant, personne ne savait ce que voulais dire ces mots et maintenant, la majorité des gens l'ont soit cherché dans le dictionnaire, soit appris son sens grâce aux livres.  C'est maintenant entré dans la culture populaire!

Tenez, un exemple: marmoréen.  Que ceux qui connaissait la signification de ce mot avant d'avoir lu les aventures de Bella et Edward Cullen lèvent la main!  Hum, vous êtes vraiment pas nombreux.  Je le savais! :P  Ça veut dire quoi?  Qui a la nature ou l'apparence du marbre.  Ce qui convient parfaitement à Edward, avouez!  Mais avant ça, qui sur cette planète avait une petite idée de ce que voulait dire ce mot?  Pas beaucoup de gens.  Grâce à Stephenie Meyer par contre, c'est devenu un mot dont la plupart des gens avaient cherché la définition dans le dictionnaire!

Même chose pour Fifty shades of Grey.  Bon, sans doute qu'un peu plus de gens savaient ce qu'était le sado-masochisme avant, mais cette série a fait rentrer le mot dans toutes les chaumières pour faire pousser les hauts cris à quelques-uns et... faire lire les autres, soit en cachette (petit goût d'interdit!) ou en pleine lumière, devant les voisins ou dans le métro de préférence!  Le mot était connu, mais son sens s'est répandu, grâce à un roman!

On peut aller encore plus loin en disant que les romans ont carrément inventés des mots!  Robotique, vous savez ce que ça veut dire non?  Et bien, le mot a été inventé par Isaac Asimov pour désigner la science des robots, mot lui-même inventé une vingtaine d'années plus tôt par un auteur de théâtre tchèque pour désigner un être mécanique capable de percevoir son environnement.  Aujourd'hui, ces deux mots sont passés dans la langue courante.  Mais à l'origine, ils ont servi à désigner des concepts inventés.  Dans ce cas précis, des oeuvres littéraires ont créé des mots qui sont ensuite passés dans la langue et non popularisés des mots déjà existants.  Encore un plus grand exploit!

Et il y a bien sûr ces mots dont tout le monde comprend le sens, mais qui n'existeront jamais dans notre monde.  Comme?  Moldus par exemple.  Malheureusement, comme vous et moi en sommes, ce mot ne compte pas! ;)

@+ Mariane