mercredi 30 janvier 2019

Incendies de Wajdi Mouawad

Le Sang des promesses 2- Incendies  Wajdi Mouawad Collection Babel  Leméac/Actes Sud  170 pages


Résumé:
À la mort de leur mère, Jeanne et Simon se voient remettre deux lettres.  Une pour leur père qu'ils croyaient mort et l'autre pour leur frère qu'ils ignoraient avoir.  Pour les deux jumeaux, le choc est brutal, mais va surtout les obliger à confronter le passé de cette mère qu'au font, ils connaissent si peu.

Mon avis:
L'adaptation cinématographique de Denis Villeneuve m'avait profondément marqué et c'est pourquoi j'avais le goût de me frotter à l'oeuvre originale.  Il y a certes des différences entre les deux oeuvres, mais dans l'ensemble, l'esprit de la pièce de théâtre a été préservée dans le film.  

La pièce est plus onirique, moins dans le concret.  Elle nous transporte très profondément dans les émotions de ses personnages, dans leurs déchirements, qui font échos aux déchirements vécus par ceux qui vivent les guerres.  Les jumeaux ont été épargnés, mais ils portent en eux cette part d'ombre, acquise à la naissance.  C'est sur cette part d'ombre que se joue toute la pièce.  Si comme dans le film, les noms de lieux sont en arabe, le fait que les paysages soient absents donne une impression encore plus universelle au récit.

Évidemment, il n'y a que le texte qui soit ici accessible et il comporte très très peu de didascalies, ce qui m'a légèrement frustrée.  Il y avait un niveau de la pièce qui m'était inaccessible et qui appartient aux mystères de la scène et du théâtre.  Particulièrement avec cette oeuvre, c'était criant.  Tout n'était pas dans le texte.

L'écriture est toute en retenue.  Elle montre beaucoup plus qu'elle ne dit.  On a pas besoin de beaucoup de mots pour sentir la colère, la hargne, les déchirements, ce que la guerre fait aux êtres humains.  Nawal, au centre de cette histoire, reste, malgré ses actes, un personnage en faveur de la paix.  Dans un monde où tous perdent leur humanité, elle reste profondément humaine.

L'édition que j'ai lu était complété par un texte de l'auteur sur son processus de création que j'ai lu avec grand intérêt.  C'est une incursion rare dans des étapes de création faites de questionnements qui mènent à l'oeuvre finale.  

Ma note: 4.75/5

lundi 28 janvier 2019

S'inspirer de tout et des autres

Salut!

L'autre jour, en discutant avec un ami, grand lecteur de ce blogue, il me faisait la réflexion que je n'y parlais pas de grand chose concernant ma vie personnelle.  Je sais que des blogueurs parlent de leur vie quotidienne et je respecte tout à fait leur choix (ça fait parfois de délicieuses tranches de vies à lire! ;)  Si quelqu'un se reconnaît, ça risque d'être parce que cette personne a raison! :P ).  Personnellement...  Je sais pas, cette idée ne m'a jamais branchée.  Mon quotidien est un quotidien banal.  Il s'y passe plein de petits trucs, des drôles, des tristes, des frustrants (je conduis aux heures de pointes à Montréal...).  Je ne ressens pas ce besoin de parler tant que ça de ma vie.

Par contre, j'avoue que je pige partout des idées de blogue, des réflexions, des questions en l'air que j'attrape au vol.  Et je m'en sers beaucoup quand j'écris des billets.  Mon cerveau de blogueuse fonctionne à fond dès qu'on parle de livres ou de littérature.  Seulement, si je ne parle pas de ma vie personnelle, je ne me sentirais pas à l'aise de faire de même avec celle des autres, surtout si ces personnes ne sont pas au courant de l'usage que je vais faire d'une ou deux phrases échappées ici ou là.  D'autant plus qu'entre le moment où j'entends la phrase, la retient, y réfléchit et finalement l'écrit, ça peut être rendu très très loin de l'idée originale.  Par contre, chaque fois que je cite une personne comme étant un ami, soyez certains que cela vient effectivement de quelqu'un ;)

Ce qui m'a amené, dès le départ de ce blogue, à identifier par des termes assez vague les personnes dont viennent mes idées.  Un ou une ami(e) dont je truffe souvent les introductions de mes billets peuvent désigner au bas mots une bonne trentaine de personnes...  Ne pensez pas que j'ai un(e) ami(e) unique qui a autant de brillantes idées.  Certaines de ces personnes sont de simples relations que je vois de loin en loin, d'autres sont des amis plus proches.  J'en croise dans les salons du livre, dans mes cours de jiu-jitsu, au boulot et en discutant avec des gens complètement en-dehors du milieu littéraire.  Quand ça vient de mon père ou de ma mère, je n'ai pas autant de vergogne à les identifier.  Si mon cher Papa furète ici de temps en temps, ma mère ne lis mes billets que si je les lui mets sous le nez.  Quand à Frérot, ah, Frérot!  Je l'affuble de ce surnom depuis notre adolescence, l'époque où boutonneux et en pleine explosion de caractère, on se coltayait joyeusement.  Il est au courant de ses nombreuses citations sur mon blogue et adore les lire.  Neveu est arrivé ensuite, bien sûr, mais je trouvait juste qu'il hérite de ce nom.  Comme ça, on peut savoir qui il est par rapport à moi sans trop exposer sa vie privée, chose que je trouve essentielle pour un enfant.  Je lui donne tout plein de petits surnoms doux, mais je préfère les garder pour la vraie vie.

Un ami (hihihi!) m'a dit une fois qu'il adorait essayer de deviner si l'ami en question dans tel ou tel billet était bien lui ou un autre.  La plupart des «ami(e)» se reconnaissent.  Ça me fait toujours rire quand l'un d'entre eux commente en disant, Ah oui, c'était moi!  Ils ont la plupart du temps raison, même si je reste très vague dans mes descriptions.

C'est la façon, très personnelle et qui n'engage que moi, que j'ai trouvé pour satisfaire mon besoin de rendre à César ce qui revient à César (je n'ai aucunement le monopole des bonnes idées!) tout en respectant le fait que certaines personnes ne serait peut-être pas à l'aise d'être nommées de façon frontale dans un billet de blogue.  Surtout pour une petite phrase qu'ils ont oublié qu'ils ont dit!  Étant moi-même très discrète sur plein de pans de ma vie, j'aime mieux respecter celle des autres.  Ne soyez donc pas surpris du nombre d'ami(e)s que j'ai: ça pourrait bien être vous! ;)

@+ Mariane

vendredi 25 janvier 2019

1642 : Osheaga de François Lapierre et Tzara Maude

1642: Osheaga  Scénario de François Lapierre et Tzara Maude  Dessins et couleurs de François Lapierre  Glénat Québec  54 pages


Résumé:
1642: C'est l'histoire de Tekola le Huron, d'Askou l'Algonquin et de Gauthier le Français.  Tous les trois ont grandi en harmonie, à Trois-Rivières.  Cependant, leurs destins et leurs vies vont prendre un tournant différent, mais ils seront tous les trois réunis autour d'une nouvelle ville fondée par les Français, en plein territoire iroquois: Ville-Marie, anciennement appelée Osheaga.

Mon avis:
Disons-le tout de suite, cet album a été conçu comme un diptyque.  Dans celui-ci, l'histoire est racontée du point de vue d'Askou l'Algonquin.  Tous les personnages secondaires sont communs aux deux albums et l'intrigue principale est la même, mais on se concentre ici sur la situation vécue à travers les yeux des Premières Nations.

Et ouf!  On en a des choses à apprendre.  L'album montre l'intensité et la sauvagerie des guerres amérindiennes ainsi que la diversité des cultures en présence.  D'ailleurs, à un moment donné, c'est un brin mêlant car il s'agit souvent de regroupement de clans: le terme Iroquois peut désigner cinq nations différentes et ces cinq nations ont un surnom en français et un nom qu'ils se donnaient eux-même...  Fort heureusement, des notes de bas de case nous donnent les informations importantes.  Même si c'est une bande dessinée qui n'a pas vocation de pédagogie, c'est une authentique leçon d'histoire qu'on nous sert.

Du côté du dessin, visiblement, les auteurs ont fait beaucoup de recherche pour rendre les costumes, les coiffures et les armes des autochtones.  Les blancs également, mais je vais garder mon jugement pour l'autre diptyque.  Et il y a les paysages.  De nombreux plans larges nous donnent une idée de ce qu'était la vallée du St-Laurent à cette époque alors que les berges étaient en grandes parties encore vierges.  Idem pour ces cases parsemées au fil de l'album qui nous montre la nature sauvage et offre autant de moment de calme et de réflexion au milieu du tumulte et de la violence.  Les scènes de combat donnent une idée de la sauvagerie de ceux-ci, mais sont contrebalancées par d'autres qui montrent l'importance de l'idéal du guerrier dans la culture de ces différentes nations.  Ce sont deux facettes d'une même réalité qui frappent.

La structure des cases est assez classique.  Ça m'a un peu déçue parce qu'il y a un immense soin apporté au travail du mouvement.  On «sent» littéralement le mouvement, même dans les moments où les actions sont moins vives.  Cela aurait été encore plus intéressant si on aurait encore plus brisé les séquences des cases pour accentuer cet impact.

Les personnages autochtones ont des personnalités riches, variées et tous ont des buts, des idées, des doutes et une façon de voir le monde qui leur est propre.  Certains sont proches des blancs, d'autres les repoussent et c'est dans ce mélange de toutes ces opinions et ces personnalités que l'on voit se dessiner la réalité des ces nations confrontées à l'arrivée des Européens.  On est très loin des stéréotypes et ça fait du bien.  Le dessin de chacun d'entre eux est facilement reconnaissable et on ne risque pas de se mêler entre deux.

Et l'intrigue dans tout ça?  Elle ne révolutionne pas la roue, mais elle est efficace et surtout, elle nous fait beaucoup voyager!  Parce que les personnages se déplacent partout sur le territoire qu'ils connaissent, de Tadoussac aux abords des Grands Lacs.  Un petit rappel de la grandeur du territoire qu'ils occupaient avant l'arrivée des européens.

Ma note: 4/5

mercredi 23 janvier 2019

Kaspar d'Obom

Kaspar  Obom  L'oie de Cravan  84 pages


Résumé:
Kaspar Hauser est un enfant élevé seul dans une cave, avec un cheval de bois.  Un jour, un homme vêtu de noir l'en fait sortir et l'emmène sur une place publique avec une lettre expliquant son passé de façon nébuleuse.  Cependant, personne ne sait qui il est et d'où il vient.  Mystère complet.  Même pour lui-même.

Mon avis:
Kaspar Hauser est un personne historique, mais forcément énigmatique, puisque lui-même ignorait tout de ses origines.  Le dessin à la fois naïf et très simple de l'auteure convient parfaitement à cette histoire empreinte de mystère.  Parce que simple ne veut pas dire simpliste.  La personnalité de Kaspar Hauser, parachuté dans un monde beaucoup trop complexe pour lui-même, se trouve très bien servie par ce choix.  En restant centré très près de son personnage et de ses émotions, l'auteure réussit à nous le transmettre un peu.  Que pensait-il, qui était-il?  Le désarroi de cette personne si étrange est bien rendu.  D'autant plus que certains poèmes sont écrits par Kaspar Hauser lui-même.  Cette BD est un petit objet finement ciselé sur un sujet pointu, mais qui en vaut la peine.  Le seul point moins positif est cette impression bizarre qui reste en fin de lecture, mais il serait difficile qu'il en soit autrement, la vie de Kaspar Hauser a été à l'image de sa fin: non-élucidée.

Ma note: 4.5/5

lundi 21 janvier 2019

Faire gaffe à la carte

J'entre dans l'antre du vice et de la tentation.  Ce lieu est le lieu maudit pour une personne comme moi.  Rempli à craquer de livres, de DVDs, de revues, de disques, de... tout au fait.  Même d'autres choses, mais je les regarde moins.  Je sais en partant que le supplice sera terrible.  Bien caché au creux de mon sac à main, il y a une carte et c'est elle qui mène: c'est elle qui détient la limite à ce que je pourrais amener chez moi en repartant.  Elle seule.  Pas mes envies.  Non, surtout pas mes envies, sinon, je ramènerais les lieux au complet à la maison...

Je commence par zieuter le contenu des présentoirs.  Oh, ils ont le dernier Laferrière!  Je jette un coup d'oeil au livre, zieutant les images de chats et de Paris.  Les chats...  Dany Laferrière parlant de chats...  J'hésite, je le prends ou je le laisse?  Je le prends.  Ma carte, du fond de ma sacoche, m'envoie une petite secousse.  Message reçue, mais... OHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!  Il y a un nouveau Nancy Huston!  Quoi, je n'en avais même pas entendu parlé!  Et tiens, le nouveau Nadine Bismuth juste là!  Oh, non, celui-là, c'est trop tentant!  Hop, je l'emmène!  Ma carte se rebiffe de nouveau.

Je passe au rayon de l'imaginaire.  Ouah, ils ont un mur entier qui lui est consacré!  Il y a de tout!  Des auteurs québécois (ils ont presque tous les Vonarburg, génial!)  En fait, il y a presque tous les Alire.  Les tressaillements de la courroie de mon sac à main me préviennent des avertissements lancées par ma carte.  D'accord, on se limite...  Mais comment choisir!  C'est une véritable torture, ça n'a aucun sens.  Bon, lequel j'ai pas lu...  Lequel j'ai pas déjà à la maison?  Je sais plus!  Bon, ok, on regarde les autres auteurs.  Ils ont du Philip K. Dick?  J'ai encore rien lu de lui!  Quoi, ils ont Blade Runner?  Le livre original.  Une petite secousse se fait sentir dans mon épaule.  Tant pis, je l'ajoute à la petite pile qui s'entasse dans mes bras.  Les Annales du Disque-Monde!  Sans blague, ils ont les ont tous.  C'est quoi le premier, c'est quoi le premier...  Celui-ci?  Et hop dans la pile même si ma sacoche comment à s'agiter toute seule.

Rayon littérature québécoise! Oh là là, le drame!  Ils ont un Dominique Fortier que je n'avais jamais vu...  Et pourtant, c'est sorti après Du bon usage des étoiles que j'ai lu cet automne.  Je réussis à caler le livre sur le dessus de ma pile malgré les soubresauts discrets mais réels qui agitent ma sacoche.  Je commence à en avoir une bonne petite pile...  Ma carte se rappelle à mon existence d'une secousse qui me scie l'épaule, mais, mais, ils ont tous les Michel Tremblay?  Ou à peu près tous!  Et plusieurs Yves Thériault aussi.  J'adore cet auteur, c'est un ami pas du tout littéraire qui me l'a fait découvrir.  On prend lequel?  J'avais jamais entendu parler des Contes pour un homme seul, je pense qu'on va prendre celui-là (ouille, mon épaule!).  Un Francis Malka?  Il en a pas publié beaucoup celui-là, mais j'adore sa plume, alors...  Ok, la pile commence à être un peu haute.  Et franchement, ma carte ne se gêne pas pour me faire comprendre son opinion sur la chose!

Sauf que...  Leur rayon de BD...  Ils ont Hiver nucléaire 3!  Ok, les Guy Delisle, je les aie pas mal tous lu, mais pas les Jean-Paul Eid!  Son Fond du trou entre autre, où il joue avec un livre percé, ça fait longtemps que je veux le lire!  Et il est là devant moi!  Ok, on va laisser Gaza 1956 de côté pour cette fois, ma pile commence à être vraiment lourde et ma sacoche à danser la samba...  En espérant qu'il soit là à ma prochaine visite...

Ne pas regarder le rayon DVD, ne pas regarder le rayon DVD, NE PAS REGAR...  Ils ont le film Genius?  Ok, ça compte pas, ça compte pas, c'est un film sur un éditeur!  Don Jon aussi.  Et Le monde de Charlie.  Ok, le premier, je l'ai jamais vu, ça va, mais les deux autres, je les aie déjà vu...  Mais je les avais adoré...  J'aimerais les revoir...  Euh, je fais quoi, je fais quoi...  Bon tant qu'à être dans le pétrin!

J'arrive au comptoir avec ma pile haute comme le Mont-Royal et la dépose sur le comptoir devant le commis impassible.

-Euh attendez, je suis pas sûre que je vais tout prendre, c'est pas certain que ça va rentrer sur ma carte dis-je en me débattant avec la fermeture éclair de ma sacoche qui s'agite dans tous les sens.

À peine aie-je réussi à l'ouvrir que ma carte en jailli, effectue un quadruple salto avant d'atterrir sur le comptoir en bombant le torse.

Le commis l'attrape et lui jette un oeil rapide.

-Pas de problème Madame, avec votre carte, vous pouvez emprunter jusqu'à 40 documents à la bibliothèque*.

-Ah oui?

-Oui, ajoute-t-il avant de s'attaquer au scannage de ma pile.

Du comptoir, ma carte me couvre d'un regard enamouré.  Je pense qu'elle aime autant les livres que moi...  On fait bien la paire toutes les deux!

@+ Mariane

*Du moins, à la ville de Montréal!

vendredi 18 janvier 2019

Slam poésie du Québec sous la direction de Pierre Cadieux

Slam poésie du Québec  Collectif sous la direction de Pierre Cadieux Collection Ado  Vents d'ouest 261 pages



Résumé:
Recueil de slam, dans tous les registres de cet art, par différents slameurs.

Mon avis:
J'ai lu ce recueil entièrement à voix haute et je reste persuadée que c'était une très bonne idée.  Parce qu'une partie de l'art du slam est ce que l'on entend.  Le travail sur les sonorités parlées est hallucinant dans ce recueil!  Comme c'est un collectif, on voit toutes les palettes du talent des auteur(e)s.  Des textes plus humoristiques aux textes plus profonds, des textes de colère aux textes de tendresse, tout y est.  Les auteurs ne tournent pas le dos aux anglicismes et aux québécismes, mais ils le font avec la langue parlée du Québec.  Un joli tour de force.  Pour qui veut découvrir le slam québécois, c'est une bonne porte d'entrée.  Par contre, le livre a dix ans.  Je suis sûr que cet art a depuis beaucoup évolué!

Je ne note pas, je ne me sens pas apte à mettre une note à de la poésie.

mercredi 16 janvier 2019

C'est pas facile d'être une fille: 2- Tout va bien aller de Bach

C'est pas facile d'être une fille  tome 2  Tout va bien aller  Bach  Mécanique générale  147 pages


Résumé:
Estelle et Charles décident de se marier!  Entre les décorations, les fleurs et la salle à prévoir (sans compter la recherche de LA robe!), Estelle se débat avec sa grande amie Stéphanie qui se cherche, apprend à conduire et se demande si elle ne fait pas une belle gaffe en s'engageant!

Mon avis:
Le coup de crayon et le ton de Bach n'ont pas pris une ride!  Si cet album est un peu plus sérieux que le premier, on rigole toujours autant!  Je dis sérieux parce qu'au lieu d'une suite de petites scènes comme dans le premier tome, là, il y a une véritable ligne directrice, ce qui fait qu'on aborde aussi, par la bande, la thématique de l'engagement.  Et les angoisses qui vont avec!  Entre ça et sa meilleure amie qui se cherche, essayant alternativement le véganisme, le sans gluten, les thérapies et les styles vestimentaires les plus loufoques, avant de finalement terminer avec la plus logique des choses (solution que je soutiens à 100%, mais je vous dit pas quoi!).

Il y a aussi la recherche de LA robe, chose qui frôlera la (vraiment très drôle) catastrophe dans le cas d'Estelle.  Sans compter tous les autres petits détails: la recherche de la salle, l'enterrement de vie de garçon et de fille, les décorations de table, etc.  Bach nous fait entrer dans les petits détails de la préparation d'un mariage, de tout le stress qui l'accompagne, mais n'oublie pas la vie quotidienne.  La scène où le chat vomi sur la moquette alors que tous les deux sont en mode on s'envoie en l'air sent le fait vécu, mais on éclate de rire en voyant leur tête.

Le dessin est toujours aussi agile, un brin cartoonesque, mais avec une facture qui permet d'aborder des thématiques plus sérieuse sans détonner.  Les fonds alternent entre différentes couleurs pour distinguer les différents BD qui constituent le recueil.  C'est une bonne idée, d'autant plus que la couleur est souvent en lien avec la tonalité émotionnelle de la scène.  Les dessins du mariage, réalisé comme autant de photos, sans aucun phylactère, sont ma partie préférée de l'album.  Il n'y avait pas besoin d'en dire plus, tout était là.

Ma note: 4.5/5

lundi 14 janvier 2019

Neveu et les livres

Salut!

Neveu a neuf ans.  Il sait maintenant lire.  En fait, il aime bien lire.  Des fois.

Neveu adore lire avec Papa.  En fait, il aime beaucoup quand Papa lui lit des histoires.  Ses préférés?  Les BDs de Tintin.  Si si!  Papa et Fiston font religieusement la lecture de quelques pages le soir avant d'aller dormir.  Et les yeux de Fiston brillent dans ces occasions-là!  Il adore entendre la voix de Papa imiter celle du Capitaine Haddock avec ses jurons!  Ils ont déjà parcouru tous les albums, mais Neveu a réclamé une seconde lecture.  Ils sont donc repartis pour un tour!

Neveu aime aussi les Garfield.  Quand je l'emmène à la librairie, c'est sûr qu'il va aller faire un tour dans les rayons pour aller voir s'il y a un nouvel album.  Il connaît le rayon où ils sont rangés par coeur!  Ensuite, j'ai droit à un regard de Chat Potté pour que je le lui achète...  Je ne l'emmène pas trop souvent là pour cette raison.  Il regarde aussi les Agent Jean, une BD un brin déjanté d'une auteure québécoise.  Je l'ai vu plusieurs fois rire tout seul sur le divan du salon, bien plongé dans son univers de petites cases et de phylactères.

Il y a une part de moi qui est très heureuse de le voir aimer autant la bande dessinée.  C'est un bon médium pour attraper la piqûre de la lecture.  Je garde de fabuleux souvenirs de mes lectures de jeunesse et parmi les plus marquantes, il y a nombre de bandes dessinées.  Quand je le vois hésiter entre la tablette et une bande dessinée, les yeux lorgnant vers les petites cases, je ne peux qu'être heureuse de le voir lire.  La BD ne gagne pas toujours, mais...

Mais...  Il y a ces autres moments où je me rends compte qu'il ne lit rien d'autre.  Et ce n'est pas faute d'avoir des livres!  Une tante ex-libraire ne peut pas s'empêcher de garnir les rayons d'une bibliothèque vierge.  Mais malgré mes efforts, les livres dépourvus d'images ne trouvent pas grâce à ses yeux.  Il leur jette un coup d'oeil rapide et ils prennent ensuite la poussière.  J'ai essayé de l'emmener vers ces livres, mais je ne parviens pas à capter son attention.  Il faut dire que n'étant pas là sur une base quotidienne, ça ne me facilite pas la tâche.  Même s'il est entouré de livres jeunesse captivants, Neveu n'est pas tenté vers eux.

Il y a une part de moi qui est un peu découragée.  Je sais l'importance de la lecture pour plus tard.  Je sais aussi toutes les merveilles qu'elle a apporté dans ma vie.  Pour l'instant, Neveu et moi n'avons pas cette passion en commun.  Une autre partie de moi se dit que je suis mieux de le laisser aller à son rythme à lui et de suivre ses envies.  Je ne sais que ce n'est pas simplement en lui mettant des livres entre les mains qu'il développera son goût pour la lecture.  Qu'il faut commencer par l'intéresser à lire une histoire.  Et ensuite, le pousser à la lire par lui-même, avant de le laisser lire seul.  Je ne sais pas s'il n'est juste pas rendu là ou encore s'il ne développera pas ce goût.  Comme il est un peu à cheval entre les deux, je suis légèrement inquiète.

N'empêche, quand il est chez moi et qu'il zieute mes BDs, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a de l'espoir.  Parce que peu importe ce qu'il lit, l'important, c'est qu'il y prenne du plaisir.

@+ Mariane

vendredi 11 janvier 2019

Chat sauvage de Jacques Poulin

Chat sauvage  Jacques Poulin  Leméac/Actes Sud  188 pages


Résumé:
Écrivain public, Jack Waterman coule une vie tranquille avec son amie Kim dans une petite maison du Vieux-Québec.  Un vieil homme se présente un jour à sa porte pour écrire une lettre à sa femme dont il est visiblement séparé.  Intrigué par le personnage, Jack commence une longue traque à travers les ruelles de Québec de cet homme étrange.

Mon avis:
J'avais déjà lu du Jacques Poulin.  Au secondaire, comme pas mal de gens de mon âge, je m'étais tapé Volkswagen Blues en lecture obligatoire.  J'en gardais un très bon souvenir.  En ouvrant ce livre, il me semblait que le narrateur (et personnage principal) m'était familier.  En fait, j'étais dans le mille: c'est le même personnage, avec quelques décennies de plus.  E il possède encore un vieux Volkswagen!  Bref, je l'ai retrouvé avec joie, malgré les années.  Il est plus vieux, certes, mais il est encore là, un peu pataud, incertain de la vie qu'il souhaite vraiment, mais cherchant encore, par petites touches, à tracer son chemin.

L'histoire racontée est toute simple.  Il n'y a pas de grands effets ni de moment de tension étourdissante, mais c'est justement cette façon de raconter qui fait le charme de cet livre.  Le narrateur, lui-même auteur, parle de son processus d'écriture et on peut penser que c'est un peu l'auteur qui parle avec lui.  Il mentionne à un moment la petite musique des auteurs américains qu'il essaie de rendre dans ses livres.  J'aurais tendance à dire que c'est justement à cause de cette petite musique que l'on a envie de continuer la lecture.  Ce livre est un régal du côté du style et de l'écriture.  Le livre est d'ailleurs bourré de références littéraires.  Chapeau au chapitre où le narrateur critique la traduction d'un roman américain parlant de baseball faite par un auteur français!

Quatre personnages se partagent le roman.  Le narrateur, le vieux, la jeune fugueuse et Kim.  Leurs relations sont de l'ordre du quotidien, mais il s'en dégage une grande tendresse et une grande douceur.  L'auteur ne dit volontairement pas tout sur eux.  Il y a une grande pudeur dans leur traitement et pourtant, on se dit qu'on pourrait les croiser dans la rue tellement ils sonnent vrais.

Et il y a la ville de Québec, elle aussi personnage de cette histoire.  L'auteur nous promène dans ses rues, ses ruelles, ses places, nous décrit l'ambiance et l'atmosphère, les gens qui y vivent.  Je ne connais pas parfaitement la ville, mais ses descriptions me donnaient envie de prendre une carte et de suivre les déambulations du personnage.  Le tout est très incarné et cette histoire, si elle avait pu avoir lieu ailleurs, est tellement bien incarnée dans ce décor que je ne peux pas me l'imaginer dans une autre ville.

Une petite lecture toute douce, mais porté par une telle écriture qu'elle en devient un magnifique roman.

Ma note: 4.75/5

jeudi 10 janvier 2019

La femme aux cartes postales de Jean-Paul Eid et Claude Paiement

La femme aux cartes postales  Jean-Paul Eid et Claude Paiement  La Pastèque  227 pages


Résumé:
1957: Rose Grenier quitte son petit village gaspésien en laissant une lettre sur l'oreiller.  Elle veut connaître la ville, la scène et surtout le jazz.  En compagnie d'un vieil ami, pianiste, et d'un trompettiste, elle fera carrière à un moment où le Rock'n roll, la télévision et Jean Drapeau mettent fin à toute une époque.

2002: Un homme est interrogé par les autorités américaines à Paris.  Selon toute vraisemblance, il serait mort dans les attentats du 11 septembre.  Mais il est toujours vivant.  La seule possibilité?  Un frère jumeau inconnu.

Mon avis:
Je ne sais pas trop comment ni par où commencer pour parler de cette BD, parce que sur tous les points, c'est une absolue réussite.

Tiens, commençons par le dessin.  Tout, d'un bout à l'autre est dans un dégradé de gris et noir, mais malgré tout, on reconnaît la couleur qui devait émaner de toutes ces tenues de scène chatoyantes que portaient Rose.  On est dans le glamour d'une époque.  Cependant, ça ne s'arrête pas là.  Le moindre décor et arrières-plans regorgent de détails, autant à Montréal que dans le village natal de Rose.  On sent partout l'atmosphère de l'époque où ont lieu les événements.  Il y a une texture dans les dessins qui permet de savoir en une case à quelle époque on est situé.  Si j'ai eu un peu de mal par moment à reconnaître les deux principaux personnages masculines (Lefty et Tricky), ça n'a à aucun moment gâché ma lecture.

La BD s'amuse à se parsemer de cartes postales.  C'est Rose qui se les envoie à elle-même.  Un procédé narratif intéressant puisqu'elle se raconte les événements pour mieux se les rappeler plus tard, mais nous donne en même temps plein d'informations sur sa situation présente: où elle vit, ce qu'elle fait.  Les images des cartes postales sont souvent très révélatrices en elle-même.  D'ailleurs, à quelques reprises, les auteurs ont prévus des ellipses constituant essentiellement en pleines pages d'images d'époques, de la publicité, des programmes de concert, des articles de journaux mêlant réalité et fiction.  Même si cela peut paraître hors-contexte, ces images servent au contraire à nourrir l'histoire de bout en bout.  Elle ne l'enrichissent pas, elle raconte l'histoire d'une façon un peu inusité, mais elles font vraiment parti du récit.

Rose est le personnage principal de cette BD.  C'est elle, cette femme aux cartes postales du titre.  On la voit à travers le spectre des années, de jeune femme désireuse de gloire jusqu'à sa maison, après sa mort, où restent les dernières traces de sa vie.  On la voit passer sous nos yeux de jeune fille naïve à femme plus mature jusqu'au moment où le drame la frappe encore.  J'ai surtout trouvé intéressant que les dernières années de sa vie soient racontées à travers ce qu'elle laisse derrière elle.  Les objets parlent et racontent leur histoire.  Un flacon de médicament renseignera Victor plus qu'un long discours.

Victor est l'autre personnage principal.  Cet homme dans la mi-quarantaine voit sa vie bouleversée par la découverte de ce frère jumeau qu'il ne connaissait pas, lui qui a été adopté à la naissance.  Son enquête pour retrouver ses origines passera en grande partie par ce qu'il trouvera dans cette fameuse maison.  Alors que Victor cherche le passé, Rose continue sa vie vers l'avant.  Les deux histoires s'entrecroisent, se répondent, se nourrissent l'une l'autre. Elles trouveront leurs conclusions qui finira par n'en faire qu'une.

J'ai été bouleversée par cette histoire.  L'intrigue se noue lentement.  Alors que Victor essaie de comprendre à rebours les événements, Rose les vit.  La construction narrative de l'histoire est brillante puisque même si on devine certains éléments, la structure permet de nous garder en haleine tout au long et surtout, de comprendre la complexité de ce que vivrons les personnages.  Jusqu'à la toute fin ou en une réplique, un des personnages remet tout en question.  Et c'est très bien ainsi.

Je pourrais encore parler longtemps de cette BD, mais je vais résumer en une petite phrase:
C'est un coup de coeur!

Ma note: 5/5

mercredi 9 janvier 2019

S'enfuir Récit d'un otage de Guy Delisle

S'enfuir Récit d'un otage  Guy Delisle  Dargaud  428 pages


Résumé:
1997.  Christophe André est travailleur humanitaire dans le Caucase.  Il s'agit de sa première mission.  Il est kidnappé dans la nuit du 1er au 2 juillet.  Commence alors l'interminable attente, le long calvaire de celui qui ne maîtrise plus le temps et ne sais pas combien durera sa captivité, ni s'il en sortira vivant.

Mon avis:
Ce qui m'a surpris au départ, c'est l'adaptation de l'auteur à son sujet.  Guy Delisle a développé un style où les personnages sont réduits à quelques traits qu'il sait manier avec élégance pour leur donner beaucoup d'expression.  Ici, bien au contraire, le visage du personnage de Christophe est tout en courbes à cause de la barbe qui s'allonge sur le visage du personnage au fil des planches.  Le grand défi au niveau de cette BD était de rendre visuellement la peur, le découragement, la tension et l'épuisement du personnage... dans un décor extrêmement dépouillé.  Comment il occupe son temps, comment il essaie de résister aux idées noires, comment il calcule le temps qui passe et qui est interminable.  Tout ça est rendu par le dessin, ce qui est un exploit.

On suit donc Christophe, enlevé, puis otage.  C'est son monologue intérieur que l'on suit.  Comment chaque jour est s'étire sans fin et finit par se fondre dans les autres.  Comment sont ses relations avec ses geôliers.  Comment il se force à s'occuper l'esprit en trouvant un lien entre chaque lettre de l'alphabet et Napoléon Bonaparte.  Comment il tente de trouver un moyen de s'enfuir, aussi, ce qui occupe beaucoup ses pensées.  Mais surtout, l'attente que quelque chose se passe, que quelque chose arrive et l'ignorance de ce qui se passe autour de lui.  Le cherche-t-on?  L'a-t-on oublié?  Toutes ces questions tournent sans fin dans sa tête.  Et comme il a passé une bonne partie de cette période dans la même pièce, complètement vide, c'est un exploit que de garder le récit aussi vivant.  Parce que justement, on tourne les pages sans le moindre ennui et on plonge profondément dans l'histoire de Christophe.

Malgré le sujet relativement lourd, Guy Delisle a su garder sa touche d'humour si particulière dans certaines situations.  Même complètement adapté à son sujet, il garde sa patte d'auteur.  Pour qui connaît bien son oeuvre, c'est un réel plaisir de le retrouver.

Ma note: 5/5

mardi 8 janvier 2019

Horreur en 3D de Jonathan Reynolds

Horreur en 3D  Jonathan Reynolds  Collection Zone frousse  Z'ailées


Résumé:
Marc-Antoine, surnommé Manto, est un fan de films d'horreur.  Lui et ses amis viennent de terminer leur primaire et sont prêts à déployer leurs ailes au secondaire.  Ils ont hâte d'avoir une blonde, de grandir et de vivre la grande vie.  Mais quand un mystérieux voisin emménage, c'est pour une étrange fille de son âge, aux cheveux blonds presque phosphorescents qui trouble Manto.  Son père, lui?  il le terrifie.

Mon avis:
Petit roman d'horreur qui se lit très bien, mais... j'ai pas vraiment eu peur.  En fait, le roman est plus centré sur l'hommage à l'amitié entre gars et à la passion des films d'horreur qu'à l'épouvante en elle-même.  Les éléments destinés à faire peur sont concentrés dans une poignée de pages, vers la fin du livre.  Certes l'ambiance est glauque et bien développée, mais ça ne suffit pas à mon avis à faire un roman d'horreur, même jeunesse...  Le mystérieux voisin arrive après une assez longue introduction et on le voit au final très peu.  Un brin dommage, le personnage avait du potentiel.  L'autre grand personnage de l'histoire, cette jeune fille dont Manto tombera amoureux, est bien, mais... trop peu développée pour que l'on aie des sentiments positifs ou négatifs envers elle, tout simplement parce qu'on ne la connaît pas assez.

Malgré tout, j'ai bien aimé ce livre, parce que même s'il n'est pas à mes yeux un roman d'horreur, il reste très très bien écrit et ses autres thématiques abordées le sont de très belle manière: le passage de l'enfance à l'adolescence, l'amitié entre gars, la passion des films d'horreur, les relations difficiles entre les parents et même, j'oserais dire, un regard très brillant sur le comportement des adultes et sur ce qu'ils font ou ne font plus quand ils sont devenus grands...  Un bon rappel de ne jamais perdre son coeur d'enfant!

Ma note: 3.75/5

lundi 7 janvier 2019

On ne parle que de soi: Commentez

Salut!

J'écoute régulièrement l'émission Plus on est de fous, plus on lit! à Radio-Canada.  Très bonne émission en passant (même s'ils ne couvrent pas beaucoup la SFF...)  Dans l'un des segments, ils interrogent un auteur en lui posant une série de questions.  Je guette toujours la réponse à l'une d'entre elle en particulier.  Elle dit simplement: On ne parle que de soi: Commentez.  Une question en apparence simple, mais les réponses ne le sont pas toujours.

La plupart des auteurs font une variation sur le mot oui.  Oui mais ou Oui parce que ou encore Oui c'est sûr.  J'ai peu de souvenirs de personnes ayant dit non.  Ou j'ai peut-être loupé LA personne qui a répondu ça.

Cette question, honnêtement, elle me chicote.  Parce que je suis sûre qu'elle contient une part de vérité.  Forcément, les auteurs puisent en eux une partie de leur oeuvre.  Rien du normal, les auteurs partent de ce qu'ils vivent pour écrire.  Mais là vient le point qui me dérange un peu: et moi là-dedans?

Euh, ok, j'ai pas grand chose de publié, juste un texte, un seul et encore il est très court.  Sauf qu'un de mes amis m'a traité de tueuse de singes volants, une autre m'a dit que c'était vraiment noir comme fin et euh bon, mes parents m'ont dit que c'était bon, mais est-ce vraiment une mesure fiable?  Tous que je connais qui ont lu mon Régal gelé m'ont fait des commentaires dessus et... ben, ça parle pas du tout de moi ce texte-là!  C'est une pure et totale fiction écrite sur le coin d'une table en moins d'une heure (au sens propre et au sens figuré!).  Si les gens commencent à essayer de me psychanalyser là-dessus, ils vont avoir de quoi s'amuser.

Je connais quand même quelques auteurs, assez pour dire que je les connais leur oeuvre (toute personne qui écrit et qui lire ce texte de blogue peut se reconnaître dans ce paragraphe!).  C'est vrai que ces personnes mettent beaucoup d'eux/elles-mêmes dans leurs textes.  On reconnaît certaines marottes, des personnages qui ont des traits de caractères qui leur ressemble, des frustrations sublimées parce qu'imposée à un personnage.  Des fois, je comprends certaines choses sur la personne en lisant un de ses livres.  Plein de petites choses comme ça.  Par contre, et sans doute parce que je n'ai aucun fan d'auto-fiction dans mon réseau de contact, je ne peux pas dire que je vois l'auteur(e) dans l'oeuvre.  Je vois l'empreinte de l'auteur(e), je vois beaucoup de choses de lui ou elle, mais parlent-ils tant que ça d'eux-mêmes?  Non, pas tant que ça.

Je repense aux nouvelles que j'ai écrite depuis un an (oui, il y en a quelques unes quand même!).  Je ne parle pas de moi dedans.  Nulle part je ne me reconnais.  Certaines sont très très noires et pourtant, je ne suis pas du tout une personne négative dans la vie quotidienne.  Par contre, on peut reconnaître des thématiques qui me touchent, des trucs qui m'embêtent, des sujets qui me titillent.  Ok, je m'identifie souvent à certains personnages plus qu'à d'autres, je glisse ici et là des allusions à des marottes que j'ai, plusieurs personnages ont des défauts en commun avec moi et bon...  Je suis normale finalement?

J'ai plutôt l'impression que si on me posait la question, je répondrais non, je ne parle pas de moi dans ce que j'écris.  Par contre, je parle de bien des choses qui me font peur, me font réfléchir, me donnent envie d'en savoir plus sur tel ou tel sujet.  Et quelque part, c'est peut-être plus révélateur sur moi-même que de parler de la petite personne que je suis.

Sauf que, je le jure sur la tête de mes minettes, je n'ai jamais planifié un génocide de singes volants, n'en tirez aucune conclusion!

@+ Mariane

vendredi 4 janvier 2019

Les fleurs du roi: 2- Le deuxième dragon de Julie Martel

Les fleurs du roi  tome 2  Le deuxième dragon  Julie Martel  Collection Jeunesse-Plus fantastique épique Médiaspaul  193 pages


Résumé:
Amaryllis et Capucine sont toutes les deux à l'intérieur du labyrinthe.  Après la terrifiante scène avec Aliou dans les égouts, Capucine tente de passer dans un autre quartier, mais les manigances du sorcier ne l'aideront pas.  

Amaryllis de son côté, a été faite prisonnière par Sahale et lui prédit sa chute avec l'astromancie.  Cependant, elle tombe sous le charme de cet être étrange, qui n'est pas humain, sans comprendre sa véritable nature.  Quand à Capucine, elle croisera la route d'un autre dragon.  

Pendant ce temps, invitées au palais du neveu du roi Déodato, les trois soeurs continuent de raconter leur histoire.

Mon avis:
Encore une fois cette impression de frein à l'écriture de l'univers, mais comme on a désormais une idée plus précise de l'intrigue lequel s'appuyer, l'histoire gagnait d'autant plus en intérêt.  Les deux soeurs, on le devine, vont finir par se retrouver, mais dans cette suite d'événement, j'ai vu des trous.  Certains événements sont passés très en accéléré (la fuite d'Amaryllis du labyrinthe?  Résumé en une phrase!) et ça ne permet pas de plonger autant qu'on le voudrait.  Idem pour la pudeur avec laquelle la mort d'un personnage important est racontée.  (je ne dis pas qui pour ne pas spoiler).  Parce que c'est du jeunesse ou pour une autre raison?  Je continue à me le demander.

Par contre, encore une fois, l'auteure réussit à rendre de magnifiques personnages, tout en nuances.  Avec une grande économie de mots, elle réussit à rendre ses personnages complexes, chacun avec leurs motivations, leurs failles et leurs doutes.  Même s'ils sont nombreux!  Les moins achevés sont ceux du présent, mais ça se comprend à la lecture, parce qu'on a pas encore développé pleinement cette partie de l'histoire, elle vient simplement en contrepoint des événements du passé.  

La ligne générale de la quadrilogie gagne en précision vers la fin et on comprend que des événements importants viendront secouer le troisième tome.  Par contre, une énigme: des trois soeurs, nous n'en connaissons que deux.  Qui est Dahlia?  Et pourquoi attendre si longtemps pour introduire ce personnage alors que les deux premiers tomes laissent largement la place aux deux autres?  Je ne me l'explique pas, mais j'aurais sûrement ma réponse plus tard.

Ma note: 3.75/5