jeudi 29 septembre 2011

Fablehaven 5 est débarqué dans les librairies!

Salut!

Ça y est, confirmé et avec une petite journée d'avance, Fablehaven 5 est finalement arrivé! 

J'ai pas encore reçu ma copie (Bouh!!!!), mais ça ne saurait tarder.  À retrouver bientôt dans ma colonne en cours de lecture...

@+ Prospéryne

P.S. C'est le fun, mes impatiemment attendu de l'automne commencent à arriver!

C'est le genre de petites attentions qui fait très plaisir...

Salut

Comme libraire, on a pas toujours beaucoup de reconnaissance.  Si les gens adorent les livres que je leur conseille, ils le disent à tout le monde sauf à moi!  J'ai déjà eu une cliente qui est revenue me remercier pour le livre que je lui avais recommandé pour son fils, mais j'étais tellement surprise que je n'ai pratiquement pas réagi!  Remarquez, c'est pas le seul métier dans lequel la reconnaissance est rare.  Ils sont nombreux les travailleurs dont on est bien heureux qu'ils fassent leur boulot pour nous et que pourtant, qu'on ne remercie jamais!  Mais bon, quand vient le temps de la petite reconnaissance, la petite tape dans le dos qui fait du bien, on l'apprécie d'autant plus!  J'en aie eu une cette semaine, je vous la fait partager.  J'ai reçu ce livre mardi, dédicacé à mon nom en prime!


Bon, ok, ce n'est pas la première fois que je reçois un service de presse, mais c'est bien la première fois que je n'ai pas à courir le faire dédicacé par la suite!

Merci beaucoup à vous, M. Vézina!

@+ Prospéryne

mercredi 28 septembre 2011

Avoir l'air cinglé un livre à la main

Salut!

C'est resté un moment d'anthologie dans ma vie de lectrice: j'étais au cinéma à Montréal, attendant tranquillement que la projection de Tentation commence.  Bon sachant que j'arriverai largement à l'avance, j'avais emmené avec moi l'instrument ultime pour passer le temps: un livre.  Stratégiquement installée près d'une des peu nombreuses lumières dans la salle à demi-obscure, j'ai ouvert Le journal de Monsieur Chatastrophe de Chris Pascoe.  Pour ceux qui ne l'ont pas lu, je vous ordonne d'aller chez votre libraire dès aujourd'hui pour le commander!  Bref, ça ne faisait pas trois pages que j'avais de lu que déjà, je m'esclaffais toute seule.  Rien n'aurait été anormal s'il n'y avait eu la présence de ces trois jeunes demoiselles à peine pubère une rangée devant moi qui me lançait des regards à la un peu effrayés et curieux: quoi elle RIT en lisant un LIVRE!!!!!!  Dans leurs yeux je lisais une totale incompréhension du phénomène qui devait être pour eux de la science-fiction hardcore.

Alors voilà, il est possible de passer aux yeux des gens alentours de vous pour un parfait taré quand vous avez un livre à la main.

Remarquez, je me dis parfois que la petite vidéo de la fille qui tombe dans une fontaine parce qu'elle texte, si populaire sur YouTube, aurait très bien pu être tournée avec une fille plongée dans un roman de Stephen King.  Elle aurait fini aussi mouillée!  C'est comme le classique du gars tellement pris dans son livre qu'il ne se rend pas compte du grand silence autour de lui.  Un silence assourdissant soudain.  Quoique dans mon cas, un silence soudain est souvent la meilleure façon de me faire décrocher d'un livre.  Beaucoup plus qu'un appel insistant.  Quand on est plongé dans un livre, on oublie les gens autour de nous et on peut avoir des réactions absolument incompréhensible pour qui ne lit pas l'histoire, du grand rire à la totale déconnexion du monde.  On peut même s'endormir dessus il paraît!  C'est variable.  Selon le livre et la personne qui lit.  Quoique que personnellement, je ne me suis jamais endormie sur un livre, mais on m'a dit que c'était parce que je n'avais pas fait d'études en sciences juridiques!

@+ Prospéryne

mardi 27 septembre 2011

Les Hérauts de Valdemar: 1- Les flèches de la reine de Mercedes Lackey

Les Hérauts de Valdemar  tome 1 Les flèches de la reine  Mercedes Lackey  Milady  283 pages

Résumé:
À 13 ans, Talia est à l'âge où elle sera mariée de force par ses proches de la féroce tribut des Hold.  Cependant, la jeune fille ne rêve que des célèbres Hérauts de Valdemar et de leurs exploits en compagnie de leurs non moins célèbres Compagnons, des chevaux tous sauf ordinaire.  Le jour où elle en rencontre un et où celui-ci l'emmène rejoindre les autres Hérauts, elle ne peut croire à sa chance.  Et encore moins quand elle découvre que son compagnon n'est autre que le Compagnon du Héraut personnel de la Reine, rôle qui désormais sera le sien.

Critique:
J'ai beaucoup aimé, mais en même temps, il y a de petits points qui m'ont fait sourciller.  Pas des défauts, je dirais plutôt des petites erreurs dans l'écriture, des trucs à améliorer et à peaufiner dans l'intrigue, ce genre de choses. Des trucs auquel je n'étais pas habituée.  Hum, je vais m'expliquer ça va être plus clair!  La première chose, c'est que même si le livre ne comporte pas beaucoup de montée de tension et laisse plutôt une impression de chronique que de récit d'aventure, il est étonnement page turner.  On s'attache à Talia, qui est une héroïne à la fois typique et atypique, blessée dans son enfance dans sa relation de confiance aux autres par sa famille, elle mettra du temps à s'ouvrir, même à ceux qui lui témoigne les meilleures intentions du monde.  En ce sens-là, elle est atypique.  Pour le reste, le côté choisi, révélé de sa situation reste plus du domaine de la fantasy classique.  Et tant qu'à être dans la ligne du fantasy classique, l'auteure s'amuse à en respecter certains codes et à en briser d'autres.  Par ici la présence totalement normale et acceptée de l'homosexualité, tant féminine que masculine, par-dessus bord les complexes de la virginité des héroïnes féminines, si Talia reste chaste, ça n'a rien à voir avec un quelconque tabou ou encore avec une obligation, mais bien avec un très simple manque d'occasion!  Pas plus, pas moins, on est loin de la belle dame qui attendra sa nuit de noce!  La très grande place accordée aux personnages féminins et leur importance dans le récit compte aussi pour beaucoup.  Et enfin, l'égalité entre les Hérauts des deux sexes fait tâche par rapport à bien des séries du même genre que j'ai lu.  Le cuisinier est un homme, l'intendante est une femme, on interchange les rôles, mais pourtant, ça marche!  L'univers de Valdemar est esquissé, mais ce tome n'étant que le premier d'une trilogie faisant elle-même partie d'une série de cycle couvrant le plus clair de l'histoire du royaume, on n'entre pas dans les détails.  Reste que certaines situations se dénouent un peu trop facilement et que les intrigues secondaires sont trop vues en surface.  Que le personnage de Talia est très bien développé sur certains aspects et pas assez sur d'autres.  Que l'on se demande quels sont les pouvoirs et le rôle des Compagnons.  Il en manque des bouts.  Malgré tout que j'ai été scotchée rare à ce livre.  Bien hâte de lire la suite!

Ma note: 4.5/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.

lundi 26 septembre 2011

Avantage et désavantage: Papier vs numérique

Salut!

Alors qu'il y a un an à peine, on parlait du livre numérique comme étant quelque chose d'émergent, maintenant, on est en plein dedans.  Essayer de trouver un site de lecteur ou de nouvelles sur les livres qui ne parlent pas au moins une fois par semaine du livre numérique et je vous lève mon chapeau!  Il faut dire que ses partisans sont particulièrement convaincus!  Je trouve que le discours de certains d'entre eux est revanchard par rapport au livre papier traditionnel, mais peut-être que ce n'est qu'une impression de ma part.  Je n'ai pas encore fait le saut vers le numérique et à vraie dire, ma bibliothèque est encore beaucoup trop pleine pour que j'y songe simplement parce que ce serait des tonnes de papier gaspillé!  Et je ne suis pas encore complètement convaincue par le livre numérique.  Il a ses avantages et ses inconvénients.  La liste ici montre où j'en suis dans ce dossier que j'ai commencé à suivre de beaucoup plus près depuis quelques mois.  Je peux changer de discours très rapidement, avec toutes les choses que je découvre sur le livre numérique chaque jour, mon opinion est emmenée à évoluer très rapidement sur le sujet.

La technologie:
Ça peut être paradoxal, mais je crois qu'en ce moment, la technologie même est le talon d'Achille du livre numérique.  C'est sa grande faiblesse, son plus gros défaut.  Quand je lis des articles sur les nouvelles liseuses, je me perds dans les détails: Android, E-Ink, avec Wi-fi, sans Wi-fi, technologie e-reader, marque concurrente, technologie sous brevet de l'un ou de l'autre et j'en passe.  Personnellement, ça m'enrage d'avoir à faire face à tout ça.  Disons-le honnêtement, je suis une lectrice, pas une geek.  Ce que je veux, c'est lire un livre, pas me perdre dans des technologies sans fin qui m'enlèvent le goût de lire parce qu'il y a trop d'intermédiaire entre moi et le texte souhaité!  De plus, les questions de DRM (Digital Right Management) me perturbent gravement.  Si je m'achète une liseuse qui n'est pas un Kindle, serais-je privée d'une bonne partie de certains catalogues à cause d'incompatibilité de technologie?  C'est assez perturbant de se poser la question et ça inquiète la lectrice que je suis.  Qu'on le veuille ou non, la bonne vieille invention de Gutenberg a l'immense avantage sur le numérique d'être universelle.  On connaît la langue écrite?  Quel que soit le format, on pourra lire le texte, l'emporter avec soit et en profiter à peu près partout où le soleil brille, pas besoin de prise de courant à proximité (quoique j'ai entendu dire que l'autonomie de certaines liseuses pouvaient faire oublier qu'elles fonctionnent avec une batterie).  Pour moi, on en est qu'aux balbutiements du livre numérique, pas à son plein essor.  Et on est donc obligé de fonctionner un peu dans le vague en investissant dans des appareils qui auront une durée de vie très limitée.  Ça me rappelle la bataille VHS/Beta qui a fait rage quand j'étais jeune ou encore plus récemment HD/DVD et BlueRay.  Une technologie va finir par l'emporter et à ce moment-là, ça vaudra la peine d'acheter, mais en attendant, on prend des risques à chaque fois.  Et comme elle évolue à la vitesse de l'éclair, on a jamais la certitude de la durée de vie de ce qu'on achète, alors que certains des livres que je possède ont une bonne cinquantaine d'années d'existence et sont pourtant toujours prêt à l'emploi sur demande!

Le coût:
Là-dessus, clair avantage au livre papier encore une fois.  J'en entends pousser des hauts cris, mais non, le livre numérique coûte moins cher!  Euh, non, pas vraiment, il faut être un très gros lecteur pour que ça soit rentable.  Prenons le simple coût d'achat d'une liseuse.  Parmi les modèles que j'ai vu, la majorité tournait autour de 150$ et encore, on parle ici de liseuse, pas de tablettes!  Pour le même prix, vous avez droit à 5 livres en grand format et une dizaine de livre format poche.  Et encore là, vous n'avez pas encore le moindre livre dans votre liseuse!  Le coût est encore trop élevé pour le moment.  Comme pour la technologie, c'est temporaire, je suis sûre que tout ça va se balancer, pas tant en faisant baisser le coût des livres numériques que celui des liseuses.  N'empêche en attendant, lire numérique, à moins d'être un très gros lecteur, revient plus cher que lire papier.  Le seul grand avantage qu'il y a à lire numérique dans ce domaine, c'est l'accessibilité à des catalogues complets de livres libres de droits.  Mais à voir les combats de Disney et le cas HathiTrust, on peut se demander quel est la véritable valeur de ces catalogues et aussi leur avenir.  Cependant, il est vrai que l'on peut maintenant se taper l'intégral d'Alexandre Dumas et de Jules Verne gratuitement sur le net et que là-dessus, c'est un net avantage.

La dématérialisation:
Question qui est je crois celle avec laquelle je suis le moins à l'aise.  Quand on a dématérialisé la musique, on est passé du disque compact au MP3, cela m'a moins dérangé.  Pourquoi?  Parce que je ne perdais rien de mon expérience de musique, je pouvais continuer à en écouter comme avant, je pouvais même la graver sur des CDs pour pouvoir la mettre dans mon système de son, tout simplement!  Avec le cinéma, la dématérialisation est plus récente, avec le streaming, plus besoin de DVD ou de cassette pour regarder un film.  Même chose avec le téléchargement.  J'ai mis environ 10 minutes à m'habituer à regarder un film assise à ma chaise d'ordinateur au lieu de ma télé.  Le choix de films en langue française est même à la limite plus vaste que celui en DVD sur le territoire du Québec!  Mais le livre!  Le livre lui...  Je le tiens pendant des heures dans mes mains pour pouvoir profiter de ma lecture.  Il fait intrinsèquement partie de mon expérience du livre, de par sa forme, le grain de son papier, son odeur aussi parfois, quand je suis d'humeur romantique et que je le hume.  Sa couverture m'attire, son épaisseur me renseigne sur le temps qu'il va me demander à lire, plein de petits détails qu'une oeuvre électronique ne peut pas me fournir visuellement à moins de rechercher cette information.  Il y a un autre point: l'histoire de la musique enregistrée sur disque a moins de 100 ans et celle des films disponibles à la maison moins de 50 ans.  C'est beaucoup moins implanté culturellement.  Alors que le livre, lui, sous sa forme actuelle et malgré tous les changements que l'on peut y apporter grâce aux techniques d'impression moderne, a plus ou moins la même allure depuis 500 ans.  Qui pense livre pense bibliothèque, et avec ça, c'est un gros pan de la culture qui se trouve tout à coup aspiré dans un petit écran de moins d'un centimètre d'épais...  Oups!  Changement majeur!  Malgré tout, ce qui me fait le plus peur dans cette dématérialisation, c'est l'absence de pérennité.  Un fichier aujourd'hui facile à ouvrir peut devenir illisible en quelques années faut des technologies nécessaires.  Et imaginer l'impact pour un lecteur de perdre toute sa bibliothèque d'un seul coup!  Avec la liseuse, pas besoin d'un incendie ou d'un dégât d'eau: un choc un peu trop violent, un vol ou une simple perte et vous perdez tout, d'un claquement de doigt.  Je n'ose même pas imaginer ce que ça serait de perdre tous mes livres d'un seul coup sans prévenir!

La facilité de tranport:
Ouf, là, tout est à l'avantage du numérique!  C'est d'ailleurs son très très grand avantage sur le livre papier.  Vous partez en vacances?  Vous emmenez votre liseuse et sur le bord de la plage, vous n'avez plus qu'à choisir votre livre parmi tous ceux que vous possédez.  La légèreté est aussi à l'honneur, le très faible poids de la liseuse peut égaler celui de pas mal de format poche.  Oui, de ce côté-là, honneur à la liseuse!

La diffusion:
Je lis souvent les mordus du numérique dire que le format numérique va démocratiser le livre, que ça va mettre tout le monde sur le même pied d'égalité et entraîner la mort ou du moins la baisse considérable du pouvoir des leaders actuels du milieu du livre.  De grands rêveurs quoi!  La difficulté dans le milieu du livre, ce n'est pas de vendre, c'est d'attirer l'attention du lecteur. C'est un défi encore plus grand quand on se prive des circuits traditionnels de vente du livre.  Ça ne va pas améliorer les choses, ça va juste rendre le tout comme une immense foire où le lecteur perdra ses repaires.  Oui, il est vrai, qu'au début, l'effet de nouveauté fera progresser les audacieux, mais à long terme, qui a le plus d'expérience dans le domaine de la diffusion du livre et de sa promotion?  L'auteur et l'éditeur numérique audacieux et prêt-à-tout ou l'éditeur qui a des décennies d'expérience derrière lui et peut se payer une équipe de jeunes branchés pour combler ses lacunes web?  Certes, on va faciliter la tâche des petits éditeurs qui vont pouvoir vendre leurs livres aux quatre coins du monde sans avoir sans cesse à payer de coûteux frais de poste et on va démocratiser l'accès au livre, mais au point de dire que c'est la panacée aux problèmes du système actuel?  Non.

L'espace:
Encore une fois avantage au numérique!  De penser que je pourrais faire tenir ma bibliothèque dans un petit bidule léger et portatif me fait prendre conscience de l'espace que requiert ma passion dans mon chez moi.  Le livre numérique prend indubitablement moins de place.  C'est un fait auquel il n'y a strictement rien à redire!

L'écologie:
Hum, même si à première vue on pourrait donner un avantage au numérique, je dirais que sur ce point, ils sont nez à nez.  Aucun avantage clair d'un côté ou de l'autre.  Ok, le papier reste du papier et pour en fait, on a besoin d'arbres et pour ça, de couper des forêts.  De plus, son transport est demandant en énergie et donc en carburant.  L'un des principaux arguments des partisans du numérique est la plus faible pollution que celui-ci induit.  Le hic, c'est si le livre numérique est oui, tout à fait moins polluant, je doute fortement qu'il en soit de même pour la liseuse!  Tout gadget électronique, quel qu'il soit, est fait d'une multitude de composés plus ou moins polluant.  Et quand leur fin de vie est atteinte, il n'existe aucun moyen de les recycler, du moins pour l'instant, ce qui en fait de parfait futurs hôtes des sites d'enfouissement ou tous leurs composés chimiques pourraient se révéler selon leurs vraie nature.  Dans certains cas hautement polluantes malheureusement.  Et comme les technologies évoluent en ce moment très rapidement, c'est autant d'appareils qui risquent de prendre le chemin du dépotoir!  De son côté, le bon vieux livre se met très facilement au bac à recyclage.  Alors l'un ou l'autre?  Chacun a ses avantages et ses inconvénients selon que l'on regarde du côté de la production, de la durée de vie ou de la vie post-utile. 

L'échange:
L'emprunteuse et la prêteuse de livres en moi se demande comment elle ferait avec le livre électronique!  Bon, je n'aurais plus besoin de tenir de discours à n'en plus finir sur le soin minutieux que je porte à mes livres, mais bon, c'est simplement parce que je ne pourrais plus les prêter!  Ni en emprunter!  Ce qui est dommage là-dedans, c'est que dans bien des contextes, le fait que le livre soit intrinsèquement la technologie de transport de l'information permettait sa diffusion physique sans le moindre problème.  Combien aie-je lu de dystopie où le fait de ne pas avoir accès aux livres physiques servait les dictatures?  J'exagère bien sûr, mais la crainte derrière est réelle.  Ceci n'est pas dû à la liseuse en elle-même, mais c'est une des choses qui vient avec: n'étant plus un objet physique, elle devient uniquement une fonction d'un gadget plus développé qui lui peut être contrôlé par autrui.  Avec le livre électronique, l'échange est plus difficile, ce qui est réellement dommage.

Alors, voilà, c'est tout!  Comme je l'ai dit, je ne suis pas convaincue encore par le livre numérique actuel.  Par contre, autant je ne crois pas que le livre papier va survivre avec le modèle économique actuel, autant je sais qu'un jour, nous lirons probablement tous sur un écran, autant il y a énormément de questions qui se posent et dont les réponses ne seront pas simples tant avec les technologie qu'avec leurs impacts sociaux et économiques.  Qui vivra verra et on a souvent plus de craintes devant les nouvelles technologies que leur impact réel.  Reste à voir comment tout ça va évoluer.

@+ Prospéryne

samedi 24 septembre 2011

Lapin-Chagrin et les jours d'Elko de Sylvie Nicolas, Illustré par Marion Arbona

Lapin-Chagrin et les jours d'Elko  Textes de Sylvie Nicolas  Illustrations de Marion Arbonna  Collection Trouvailles  Trampoline  48 pages

Résumé:
Un beau matin, au petit déjeuner, Neko voit apparaître sur le bord de son assiette un tout petit lapin, qu'il appellera Lapin-Chagrin.  Ce que Neko ne sait pas, c'est qu'en même temps que Lapin-Chagrin, la guerre va aussi apparaître dans sa vie, avec toutes ses conséquences.  Pour lui et son frère Elko, commence la dure réalité de la vie durant la guerre.  Mais Lapin-Chagrin est là, toujours rassurant, toujours doux, pour aider à passer au travers des horreurs de la guerre. 

Critique:
Il était largement temps que je reprenne mes bonnes vieilles habitudes de parler d'album!  Et je ne pouvais pas trouver meilleur album pour commencer que Lapin-Chagrin.  Ce livre parle d'un sujet très difficile, la guerre, vu et vécu par un enfant.  Un défi majeur que d'être capable de parler de l'horreur, de la peur, du déraciment, mais avec des mots que les enfants peuvent comprendre et sans risquer de les traumatiser.  Défi magnifiquement réussi par Sylvie Nicolas qui signe des textes d'une rare poésie et d'une magnifique beauté.  Le personnage de Lapin-Chagrin, qui grossit en se nourrissant des chagrins et des peurs des deux frères Elko et Neko est superbe, il est la présence rassurante et chaleureuse qui leur permet de survivre à toutes les épreuves et à toutes les séparations.  Et que dire des illustrations!  Les dessins montrent juste ce qu'il faut, pas trop, sans rien cacher vraiment et ils forment une symbiose avec le texte qui font qu'ils se nourrissent l'un et l'autre.  J'ai honnêtement eu des larmes dans les yeux à certains passages.  La fin m'a particulièrement touchée, on devine que les deux enfants partent pour un autre pays avec leurs parents, que l'immigration est pour eux le seul moyen de s'en sortir, mais Lapin-Chagrin, devenu immense, reste derrière, gardien de la mémoire de ce qui est arrivé et ne peut être oublié.  Un magnifique album, touchant et beau, pas destiné à faire rire, mais à faire réfléchir, but qui est admirablement bien atteint. 

vendredi 23 septembre 2011

Sentiment passager d'incompétence...

Salut!

Parce que j'en lis pas mal et que j'aime beaucoup, mes collègues m'ont élue experte depuis un sacré bout de temps experte dans le rayon fantasy/fantastique/science-fiction de la libraire.  Honnêtement, on est loin d'être spécialisé dans le domaine.  On a une section raisonnable, mais elle est majoritairement constituée de nouveautés, dont beaucoup de bit-lit.  Pas énormément d'ouvrages dit de fond là-dedans.  Le fond, ce sont les classiques, les livres qui passent l'épreuve du temps et dont on peut vendre des copies même dix ans après leur parution, alors que la biographie de la pop-starlette publiée en même temps est passé sous le pilon depuis des lustres.  Le fond, c'est aussi des classiques, des auteurs connus et reconnus, des livres que tous les passionnées ont lus et relus et dont ils peuvent vous raconter des extraits longs comme le bras.  Ce sont les ouvrages que vous devez connaître pour pouvoir les vendre.

Puis-je être honnête?  Des fois, je tombe de haut, de très très haut.  J'ai beau lire des littératures de l'imaginaire depuis des lustres, je ne m'en sens pas moins incompétente quand on me parle de certains auteurs dont je n'ai jamais lu une ligne ou encore pire, dont je n'ai jamais entendu parler.  Et ça arrive.  Un client arrive et me dit, j'ai lu tous Philip K. Dick, tout Isaac Asimov, tout Robert Silverberg, tout Douglas Adams, vous me conseillez quoi d'autre?  Euh...  Je sais pas?  J'ai mes limites après tout!  Mon boulot consiste à savoir conseiller des gens dans tous les genres possibles, mais même dans mes préférés, j'ai mes failles non?  Oulàlà!

Mais c'est surtout quand j'arrive avec des gens qui en mangent à longueur de journée que je me sens oh combien petite!  J'ai l'impression de prendre une grosse gorgée de potion riquiqui comme dans Alice au pays des merveilles et de regarder ces gens discourir d'auteurs dont je n'ai cette fois non seulement jamais entendu parler, mais jamais même soupçonné l'existence.  Et de thème sur lesquels je ne m'étais jamais interrogé.  Et de façon d'écrire.  Et d'éditeurs, d'auteurs, de collections, de style, de genre, de type, de, de, de...  WAHOU!  Je me sens vraiment petite à ces moments-là!  Comme de quoi, même si j'aime beaucoup le genre, j'ai encore des tas de choses à apprendre.

Et puis arrive le client que j'adore: celui qui se dit maniaque de fantasy et qui a lu...  Les Chevaliers d'Émeraude et rien d'autre!  Alors là, youppi, je me lance à coeur joie dans mes séries préférées, que je commente, que je raconte, que je... bon enfin, je parle trop!  Et quand le client passe la porte avec son futur (je le sais!) coup de coeur sous le bras, je retrouve ma confiance en moi et je jette un regard fier sur ma belle section que je bichonne, celle qui est appelée SCFIC sur les étiquettes et dont je connais presque le contenu par coeur.  Enfin, sauf ceux que je n'ai pas lu et dont je suis sûre que quand un client va me demander de quoi ça parle, je vais de nouveau avoir un goût de potion riquiqui dans la bouche!

@+ Prospéryne

jeudi 22 septembre 2011

Lire un crayon à la main

Salut!

Je dois avouer que je n'aime pas trop écrire dans mes livres.  Quand je le fais, je brise un vieux tabou implanté par ma mère afin d'éviter que Frérot et moi ne confondions album à colorier et album à lire...  Pas de crayon dans les livres!  Du coup, j'ai toujours un petit goût d'interdit sur les lèvres quand je le fais.  Et puis, je trouve qu'il y a rarement assez de place dans un livre pour prendre des notes!  Dernière raison, il est très rare qu'un crayon traîne dans mon petit coin lecture.  Alors quand me vient l'idée de souligner une phrase lue dans un livre, le simple fait de devoir me lever pour aller en chercher un et souligner le-dit passage suffit bien souvent largement à me décourager!  Je l'ai parfois regretté, mais mon excellent mémoire visuelle fait en sorte que j'ai très souvent retrouvé le passage que je voulais relire.

N'empêche, je sais que si pour moi, écrire dans un livre n'est pas naturel, ce n'est pas le cas de tout le monde.  Et puis, j'ai commencé récemment à le faire et je dois avouer que c'est une très bonne façon de ponctuer sa lecture.  Attention, pas dans des romans par contre, je le fais surtout dans des livres de réflexion ou de psychologie.  C'est une façon comme une autre de laisser son empreinte sur le livre, de se l'approprier.  On marque notre livre de nos idées.  Parce que même si on ne fait que souligner des passages, on ne soulignera jamais exactement les mêmes d'un lecteur à l'autre.  Et si on écrit des commentaires dans la marge, ils nous seront personnels.  Souligner des passages ou les annoter, c'est relire deux ou trois fois la même phrase pour mieux en comprendre et en décoder le sens. 

Par contre, je crois que ma méthode préférée de lecture avec un crayon à la main consiste à écrire dans un cahier de notes à portée de main.  Je garde cette méthode surtout pour les livres ardus, ou encore pour les livres dont la lecture ne serait-ce que d'un chapitre ne peut s'implanter dans ma mémoire sans avoir pris des notes.  J'ai fait ça assez souvent.  J'avais essentiellement commencé avec mes manuels scolaires, mais bon, j'ai continué.  Ce n'est pas toujours évident de lire un livre d'une main et de l'autre, de noter ce que l'on souhaite écrire, mais bon, avec un peu d'entraînement à cette gymnastique, on finit par y arriver!  Je ne recopie pas le livre, j'écris ce que j'ai compris de ma lecture, les réflexions que ça provoque chez moi.  Je prends des notes de lecture en quelque sorte.  Le pire est sans doute que je ne les relis jamais!  C'est simplement le fait de les noter qui me permet de mieux les retenir et de mieux les approfondir.  Bon, je sais, je suis une indécrottable visuelle, mais surtout, je dois dire que le fait de les écrire m'aider à faire une lecture plus en profondeur de ce livre.

Et dire que pendant des années, j'ai pesté contre ceux qui écrivaient dans leurs livres...  Je suis devenue aussi pire qu'eux!

@+ Prospéryne

mercredi 21 septembre 2011

Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi de Dominique Loreau

Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi  Dominique Loreau  Marabout 223 pages

Résumé:
Alors que le ménage est une activité traditionnellement féminine et peu valorisée, Dominique Loreau explique qu'elle est en fait une des bases du zen.  Que de nettoyer son intérieur n'est ni mauvais ni sale, mais peut être considérer comme une forme de méditation, voire de danse, mais surtout que de faire le ménage chez soi peut permettre, par les gestes répétés et l'attention porté au moment, à faire le ménage en soi.

Critique:
Disons-le tout de suite, je n'adhère par à tout ce que dit Dominique Loreau, mais pourtant, j'ai adoré son livre!  Dans notre monde qui adore que tout soit propre et net, mais qui dévalorise le fait de sortir guenille et nettoyant pour faire briller notre intérieur, elle affirme au contraire que faire le ménage chez soi est aussi important que de se laver ou de s'habiller correctement, parce que c'est notre intérieur que l'on entretien, donc un peu notre propre vie.  Magnifique ouvrage, un peu longuet par moment, la partie où elle dit que faire le ménage ressemblent à du conditionnement physique ou à de la danse m'a nettement moins accroché, mais reste que la façon de présenter les travaux ménagers comme faisant simplement partie de la vie et non comme une tâche lourde dont on doit se débarrasser m'a beaucoup plus.  Faut dire que pour une traîneuse comme moi, ce livre tombait à pic!  On y donne d'excellents conseils et il m'a donné la motivation d'entreprendre un très salutaire grand ménage chez moi.  Juste pour ça, ça valait la peine de le lire!

Ma note: 4.25/5

Je remercie Hachette et plus particulièrement Robert pour ce service de presse.

mardi 20 septembre 2011

Juger l'oeuvre sur son auteur

Salut!

Peut-on séparer l'oeuvre de quelqu'un de sa vie?  Je veux dire, si l'auteur a écrit un chef-d'oeuvre, mais était un être humain absolument pourri, peut-on le condamner la première à cause des actes du second?  Parce que des écrivains qui ont eu une vie exemplaire, il y en a vraiment très peu!  Si la plupart ont mené une vie ordinaire, beaucoup ont tâté de la justice et même de la prison pour diverses raisons: Oscar Wilde fera un petit tour au bagne pour homosexualité, Jack London a été emprisonné pour vagabondage et agitation publique (des expériences qui ont pourtant été à la base de son oeuvre!), Alexandre Dumas et Honoré de Balzac ont eu des problèmes financiers toute leur vie et on ne parlera sûrement pas du Marquis de Sade...

Alors, est-ce que leurs œuvres en sont moins bonnes ou moins valables? Doit-on fuir certains auteurs parce que leurs vies comportent de vastes zones d'ombres?  Si on ne devait lire que les livres des auteurs qui ont été des parangons de vertus, la plupart des bibliothèque serait riquiquis et mièvres!  C'est souvent l'expérience qui transforme l'écrivain et lui fait voir le monde autrement, donnant par là même un souffle à leur histoire. Que cette expérience aient été acquise selon des modalités n'entrant pas dans le cadre de la loi ou même de la simple moralité, reste que c'est le vécu de l'écrivain qui façonne sa vision du monde.

Mais quelqu'un qui serait complètement repoussant ou aurait commis des actes horribles?  Doit-on continuer à lire le magnifique Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline sachant qu'il a été antisémite et collabo durant la Seconde Guerre mondiale?  Doit-on continuer à admirer les oeuvres de Picasso connaissant la façon complètement méprisante dont il a traité ses épouses et ses enfants?  Doit-on condamner Thomas More et l'apport à la philosophie occidentale qu'a représenté son Utopie parce qu'il a envoyé des gens au bûcher?  Concernant le Marquis de Sade, sa vie a été à la hauteur de son oeuvre, alors on ne peut quasiment discernée celle-ci de celle-là.  Mais il est un cas à part et encore, et il a mis une large part de ses fantasmes dans son oeuvres plutôt que sa vraie vie.

À mon humble avis, on ne peut pas juger l'oeuvre sur leur auteur, car quand une oeuvre a pris son envol, elle n'appartient plus en propre à son créateur.  En frappant les imaginaires, en influençant les gens qui la lisent, l'admirent, et même ceux qui la descendent en flamme, une oeuvre fait son chemin propre dans le monde.  Voyage au bout de la nuit reste une dénonciation de la guerre sans merci qui vaut la peine d'être lue, même si on sait parfaitement que Céline était un antisémite crasse.  On peut s'extasier devant les tableaux de Picasso tout en sachant qu'il a quasiment laissé crever de faim son propre fils et apprécier à sa juste valeur révolutionnaire l'Utopie de Thomas More car ce sont des oeuvres que s'ils ont créé, sont leurs enfants plus que leurs doubles.  Un artiste crée, mais son oeuvre appartient à ceux qui l'appréhende, ajoutant à chaque fois une petite pierre à l'édifice de l'art, car sans art, l'humanité serait bien triste.  Mais envoyez quand même en prison les artistes criminels, laissez-nous juste leurs oeuvres, les questions que celle-ci posent nous suffisent en dehors de la personnalité et des actes mêmes de leurs auteurs.

@+ Prospéryne

lundi 19 septembre 2011

Un homme de Philip Roth

Un homme  Philip Roth  Gallimard 153 pages

Résumé:
Depuis l'enfance jusqu'à la mort, la vie d'un homme tout simplement, à travers ses faiblesses, ses erreurs, mais aussi ses fragments de pureté.

Critique:
Je suis sortie de cette lecture avec l'impression étrange d'avoir lu un livre circulaire, comme si j'aurais pu le commencer à n'importe quel endroit du livre sans vraiment commencer par le début ou la fin et pourtant, être capable de le lire au grand complet sans le moindre problème.  Il faut le dire en partant, l'histoire n'est pas linéaire, ça m'a perturbée à un certain moment, mais en même temps, une fois habituée, on comprend le sens de ces constant aller-retours dans le temps.  J'ai d'ailleurs fait le test en le terminant, je suis retournée au tout début du livre et j'ai recommencé ma lecture sans avoir l'impression de redite, je continuais l'histoire en la recommençant, tout simplement.  Si ce n'est pas là la marque d'un très grand talent d'auteur, en tout cas, c'est un excellent indice.  Donc, ce livre est l'histoire d'un homme tout simplement, et en ce sens, le titre est magnifiquement bien choisi.  Un homme, avec son histoire, ses faiblesses, ses forces, ses regrets, ses remords, mais aussi toute son humanité, sa fille adorée, ses fils mesquins et les femmes qu'il a aimé.  On ne saura jamais vraiment le nom de cet homme, mais ce relatif anonymat est source d'universalité.  À différentes échelles, on se reconnait dans cet homme.  L'écriture de Philip Roth est vraiment superbe et totalement au service de son propos.  C'est un livre qui se lit facilement, on est transporté (enfin dans mon cas, dès qu'on se donne la peine de le lire convenablement! :p), mais sous cette facilité apparente, on sent le travail de l'auteur, on sent la réécriture, on sent le vrai, la marque des auteurs de talent, mais ça coule tellement bien qu'on pourrait croire à un chef-d'oeuvre par illumination.  Il n'en est rien.  Et en nous offrant la vie de cet homme, Philip Roth nous fait avant tout le cadeau d'un petit morceau de son talent.

Ma note: 4.5/5

dimanche 18 septembre 2011

Festival International de littérature: 17 septembre 2011, Exposition de Georges S. Zimbel

Salut!

J'ai été hier voir l'exposition sur les lecteurs de George S. Zimbel, Le livre des lecteurs à la Place-des-Arts.  Une toute petite exposition qui tient dans une petite salle, mais croyez-moi, elle en vaut largement le détour.  George S. Zimbel, pour ceux qui ne le saurait pas (en tout cas, moi, je ne le savais pas!) est l'auteur de la célèbre photo de Marilyn Monroe sur les bouches d'aération du métro de New York.  Mais son oeuvre est beaucoup plus large et il adore photographier des gens en train de lire.  La majorité des photographies en exposition datent des années 50 et 60, mais il y en a quelques-unes un peu plus moderne.  Cependant, toutes rendent hommage au silence, à la concentration et à l'espèce d'isolement du monde que permet la lecture.  Des extraits de livre et de courts textes de Dany Laferrière complètement l'exposition.  Magnifique ces courts textes, j'ai pris en note quelques citations tellement elles me parlaient!  C'est gratuit, c'est ouvert de 7h à minuit et ça vaut vraiment le détour.  Profitez-en, on ne sait même pas s'il va y avoir une FIL l,an prochain...

@+ Prospéryne

P.S. Signe des temps, en sortant sur les marches de la Place-de-Arts, j'ai vu une femme en train de lire un livre numérique, aussi absorbée dedans que s'il s'était s'agit d'un bon vieux format poche.  Les choses changent...

samedi 17 septembre 2011

Dis-moi comment tu te présentes et je te dirais ce que tu lis...

Salut!

Récemment, j'ai servi une cliente et rien qu'en la regardant, je me suis dit, ah non, celle-là, elle est pas une lectrice de Stephenie Meyer, mais plutôt de Nora Roberts.  J'avais vu presque juste, Barbara Delinsky.  Je le savais rien qu'en la regardant.  Ça m'a fait pensé à un truc, pour certains clients, pas tous, mais pour certains, je suis capable de deviner quels seront leurs préférence en terme de livre rien qu'à regarder leur apparence.   Alors voici un petit palmarès des trucs que j'ai remarqué sur les lecteurs.  Bon, l'habit ne fait jamais le moine, mais ça donne des indices!

Petite femme rondelette, cheveux gris ou blanc, la cinquantaine: Lectrice de Nora Roberts et Barbara Cartland.  Se les représenter avec les yeux ronds et écarquillés et la bouche en O à chaque fois qu'elles prononcent le O de Roberts.

Homme mince, bien vêtu, lunette à la dernière mode, entre 30 et 45 ans, s'exprimant impeccablement: lecteur de Stieg Larsson et de Philip Kerr et en général de tout livre policier qui a fait des vagues dans les médias.  Ils se présentent en magasin en sachant exactement ce qu'ils cherchent et n'ont pas peur de nommer les références des critiques qu'ils consultent.

Femme trentenaire, au look impeccable, mais pas trop recherché,  Lectrice de chick-lit et autres lectures dites légères.

Homme dans la cinquantaine, cheveux gris, lunette au nez et petit air vaguement intello, lecteur d'essais politiques

Jeune adulte, genre ado un peu attardé avec un sac de vert armé usé et béret coiffé sur la tête, lecteur de philosophie (habituellement, c'est le genre à me demander la section et à l'écumer complètement!)

Même allure, mais sans le sac de l'armée ni le béret, lecteur de pièce de théâtre et bien souvent, accessoirement étudiant en explo théatrale au Cégep.

Jeune adulte, souvent timide, allure d'un étudiant ou d'un jeune travailleur, l'air un peu perdu dans la librairie, ils perdent cet air dès qu'ils ont trouvé la section manga et il est alors difficile de les convaincre que les livres sont là pour vendre et non pour lire!

Jeune femme, 20-25 ans, souriante, allure sportive, lectrice de faits vécus de viols, d'incestes, d'enfants battus, de tueurs en série et autre trucs du genre.  J'ai déjà eu une femme qui a remis 3096 jours de Natasha Kampusch sur la tablette quand je lui aie dit que je ne savais pas si elle se faisait violer aux trois pages dedans... 

Je pourrais continuer longtemps, mais malheureusement je tomberais peut-être un peu dans les préjugés!  Hihihi!

@+ Prospéryne

jeudi 15 septembre 2011

Nelly Arcan et Tout le monde en parle

Salut!

Il n'est pas dans mes habitudes de réagir à des sujets d'actualités, mais là j'ai le goût d'écrire sur Nelly Arcan et Tout le monde en parle.  Parce que ça vient me chercher tout simplement.  Ok, soyons honnêtes, je n'ai jamais lu aucun livre de Nelly Arcan.  Aucun.  Par contre, j'ai beaucoup suivi le phénomène Nelly et ça de plutôt près.  Pour une écrivaine, elle a eu droit à une très belle visibilité médiatique.  C'est sûr que les sujets sur lequel elle écrivait était percutants et questionnaient notre société actuelle, mais au-delà de ça, il y a aussi un réel talent avec les mots qu'ont souligné tous les critiques littéraires de la planète.  Putain, Folle, À ciel ouvert, autant de livres, autant de façon de repenser le corps de la femme, son esprit, son rapport au sexe, à l'amour, à la folie.  Il y avait du génie dans ce qu'elle écrivait.  Même si on ne lisait pas ses livres, on était frappé par la présence dans les médias de son propos et de la force de celui-ci.  Le burqua de chair n'était pas qu'une simple métaphore, en utilisant le symbole ultime de l'aliénation des femmes pour l'occident et en l'assimilant au corps, Nelly Arcan avait réussi le tour de force de décrire en trois mots tout le paradoxe des occidentales envers leurs corps qu'elles disent posséder librement mais auquel on leur impose des diktats sans fin.  Et ces diktats toujours très durs parce que le message est en filigrane, jamais crié, toujours dit tout doucement, mais qui pointent juste là où ça fait mal.

D'ailleurs Nelly Arcan, consciemment ou non, prêtait flan à la critique.  Vous savez, les photos?  Prenez n'importe quel autre écrivain féminin, de Marie Ndiaye, pourtant gagnante d'un Goncourt, à Mary Higgins Clark, ou peu importe quelle écrivaine, et essayez de trouver des photos d'elle aussi artistique et aussi axée sur la beauté que celles dont on couvre les pages des journaux avec Nelly Arcan.  Ces photos sont artistiques, mais on pourrait parler d'un mannequin, pas d'un écrivain, ou du moins pas à première vue!  Vous connaissez Dominique Demers?  Ok, elle écrit du jeunesse, mais on change la photo derrière ses livres aux cinq ans environ et honnêtement, c'est plus un portrait qu'une photo de mode.  Certes de nombreux artistes ont droit à leurs photos de mode dans les journaux et les magazines, mais leur instrument de travail est bien plus souvent leur corps que leur plume.  En cela, Nelly Arcan prêtait flan à la critique.  Il était facile de taper sur ce clou.  Très facile.  Trop sans doute.

Tout le monde en parle maintenant.  Je ne le cache pas, j'aime beaucoup le ton et le style de Guy A. Lepage.  Il a le don de faire ressortir les travers des gens, de les mettre en porte-à-faux, de les mettre face à leurs contradictions.  En ce sens, le plateau de Tout le monde en parle est un plateau purement casse-gueule et il faut être saprément bien armé mentalement et physiquement pour faire face à la musique de ce genre d'émission.  Si Nelly Arcan aurait été un homme, aurait-elle été traitée différemment sur ce plateau?  C'est absolument indéniable!  Mais il ne s'agit pas ici de sexisme: un homme qui aurait été aussi loin dans la dénonciation du traitement accordé au corps féminin aurait sûrement été accueilli pour son propos comme elle, mais on aurait fait aucun commentaire sur son habillement et son physique à moins qu'il n'aie été habillé comme l'homme-objet de Jean-Paul Gaultier.  Sa robe prêtait flan à la critique, mais uniquement parce qu'elle endossait avec elle ce qu'elle dénonçait dans ses livres.  Aurait-elle porté un col roulé que ça aurait changé les choses?  Peut-être que oui, peut-être que non, mais justement, Nelly Arcan semblait prisonnière de ce qu'elle dénonçait elle-même.  C'était là une contradiction et tellement facile à dénoncer et à lui renvoyer en plein visage que le fou du roi et Guy A. ne se sont pas gêné pour le faire.  Et à voir sa face à certains moments de l'entrevue, on a pu voir à quel point ça l'a touchée.  Blessée même.  Je ne dis pas que ce qu'ont fait les animateurs a été pire ou meilleur qu'avec d'autres personnes, j'ai déjà trouvé que certaines entrevues et avec certaines personnes, ils étaient carrément dans le champ et même à la limite de la ridiculisation.  Dans le cas présent, et très honnêtement, oui, un peu.  Mais rien de carrément déplacé.  Et malgré ce que certains en ont dit, oui, le propos de Nelly Arcan a passé, mais ce qui a le plus nuit à celui-ci, bien plus que les pitreries du Fou du roi ou encore les questions de Guy A., c'est son apparence.  On ne voyait qu'elle sur le plateau, elle était tellement belle et éclatante que l'on ne pouvait s'empêcher de la regarder en oubliant de l'écouter.  Sans doute dans ce cas valait-il mieux la lire que la regarder.  On avait pas le filtre de sa beauté (car oui, c'était une très belle femme) pour nous éloigner de son propos et de sa redoutable intelligence.

Nelly Arcan, si lumineuse cette soirée-là, éclatante de jeunesse, de beauté et de charisme a mis fin à ses jours deux ans plus tard.  Un lien de cause à effet?  Trop facile à faire.  Peut-être pas, mais on peut se doute que cela n'ait pas beaucoup aidé.  On ne saura jamais vraiment là vérité là-dessus, car la personne qui choisit de quitter le monde avant son heure le fait pour des raisons qui lui sont propres et jamais pour autre chose.  Nelly nous a laissé ses mots derrière elle et aucune explication pour la comprendre au complet tellement elle était un être de paradoxe et de dualité.

Et voilà que deux ans après sa mort, elle réapparaît dans le paysage médiatique en soulevant une controverse posthume assez impressionnante merci.  Sa nouvelle La honte a soulevé bien des questions, remué bien des souvenirs enfouis et sûrement réveillé quelques blessures.  Du fait de sa mort tragique, du fait du personnage public qu'elle avait créé, du fait du sujet de la nouvelle et du fait que près d'un million de personnes se souviennent de cette entrevue pour l'avoir vue du vivant de Nelly Arcan, on a eu droit à un retentissement dans les médias digne de la sortie d'un nouveau Dan Brown.  Je ne sais pas si je l'ai dit, mais c'est un pur exploit pour une écrivaine, surtout pour une personne qui n'écrivait rien de vraiment pop, non, pour une écrivaine dont les mots servaient un propos, dont la vie étaient au service de son écriture, elle a réussi le remarquable exploit de laisser une marque durable dans le paysage littéraire et médiatique comme bien des écrivains d'ici et d'ailleurs sont incapables même en des décennies de carrière.  Peut-être l'a-t'elle fait au détriment de sa santé mentale tellement elle a poussé les choses à l'extrême.  La seule chose sûre dans cette histoire, c'est que son génie n'a pas été endormi par son décès, parce qu'au travers de tout le reste, c'est son écriture qui reste ainsi que les idées qu'elle défendait, et le sont encore au travers de ses mots.  C'est sans doute ça le plus bel héritage de Nelly Arcan, d'avoir su aussi bien mettre les mots sur notre époque.  Et en ce sens, son ultime opus ne pouvait être mieux nommé que par la formule qu'elle avait elle-même créée: Burqua de chair.  La chair qui cache la personne qui cache le génie.  Quel gâchis. 

@+ Prospéryne

P.S. J'ai trouvé sur Cyberpresse un excellent billet de Nathalie Petrowski sur Nelly Arcan.  À lire pour avoir un autre point de vue, qui aborde cette fois Nelly Arcan comme une authentique auteure, ce que je ne peux faire parce que je n'ai pas lu ses oeuvres.  Pour l'instant.

Lire n'importe quoi, n'importe où?

Salut!

L'autre jour, bien confortablement assise sur mon balcon, avec soleil et verre d'eau à portée de main, j'ai essayé de me plonger dans un livre d'Arthur Schnitzler.  Pas capable.  Je relisais trois et même quatre fois la même phrase avant qu'un début de sens commence à s'en dégager.  Je suis rentrée dans la maison et dix minutes plus tard, cette fois installée sur mon divan, j'ai pu savourer un peu la prose de cet auteur.  Changement pourtant bien bénin: j'ai juste changé de place.

Mais bon, du haut de mon balcon, je suis dérangée par la rue, par les bruits des gens qui y passent, par les voitures qui y circulent, par les nuages qui font de l'ombre, la petite brise fraiche, bref, toutes les choses qui font la vie dehors.  Et pourtant, je lis régulièrement sur mon balcon!  Oui, oui, oui!  Cependant, Arthur Schnitzler m'a fait comprendre un truc: on ne lit pas n'importe quoi n'importe où. Aussi bizarre que cela puisse paraître, certains livres demandent beaucoup plus de concentration que d'autres et certains sont plus appropriés à la lecture bien concentrée que d'autres.  Je suis capable de lire un livre de bit-lit bien installée sur mon balcon, une biographie, un roman ordinaire, mais pas une oeuvre littéraire plus demandante.  J'avais déjà constaté la même chose en lisant un livre en essayant de suivre une discussion sur un chat en même temps: ça n'avais pas marché avec un livre de Véronique Ovaldé, mais très bien marché avec un livre de chez Milady.

Pourtant, je suis parfaitement capable de m'isoler complètement, même au milieu d'une foule.  J'ai déjà lu en pleine rue St-Denis un mardi après-midi pas très loin de l'heure de pointe! Seulement, je suis incapable de me concentrer sur certains types de livres.  Pour les autres, ça va, mais certain, de par leur nature, leur écriture, leur style ou encore leur sujet me sont hermétique dans certaines circonstances.  Je ne peux pas lire n'importe quoi, n'importe où.  J'ai donc décidé de garder certains livres pour la maison.  Je les lis bien installée chez moi.  Ceux-là, je sais que ça ne sert à rien de les glisser dans mon sac à main pour essayer de les lire en déplacement, ça ne marchera pas!  J'emmène les autres.  Au moins ceux-là, ils se lisent n'importe où! ;)

@+ Prospéryne

mardi 13 septembre 2011

Percy Jackson: 1- Le voleur de foudre de Rick Riordan

Percy Jackson  tome 1 Le voleur de foudre  Rick Riordan  Livre de poche jeunesse 473 pages

Résumé:
Percy Jackson est un garçon bien ordinaire: bon, il est dyslexique et a une fâcheuse tendance à attirer les ennuis, mais pour le reste, rien d'extraordinaire en lui.  Jusqu'au jour où lors de vacances avec sa mère, celle-ci lui révèle que son père, qu'il n'a pas connu, souhaitait qu'il fréquente une colonie de vacances un peu particulière.  Et qu'il doit bientôt la rejoindre car il est attaqué par rien de moins que le Minotaure en personne!  Car Persée «Percy» Jackson n'est autre que le fils de Poséidon lui-même.  Et comble de malheur, tous les dieux de l'Olympe l'accusent d'avoir volé la foudre de Zeus, rien de moins!  Pour prouver son innocence et celle de son père, accusé pour sa part de l'avoir encouragé à perpétrer ce vol, Percy devra entreprendre une quête, rien moins que dangereuse.

Critique:
J'ai été assez mal à l'aise avec l'âge de Percy: 12 ans me semble un peu jeune pour le personnage, pour sa maturité et ses capacités.  Je lui aurais facilement donné un an ou deux de plus.  Pour le reste, une excellente aventure que ce livre!  Les scènes d'action sont nombreuses et fort bien contées.  On «voit» l'action telle qu'elle se déroule.  Le mélange entre modernité et Grèce antique au travers de toutes les créatures mythologiques que Percy et ses amis ont à affronter est aussi très intéressant.  Je parie qu'un tel livre a donné le goût de découvre la mythologie grecque à un certain nombre de jeunes!  Les personnages sont attachants, un peu stéréotypés, mais pas trop, juste assez.  On les suit avec plaisir, désireux de savoir quel va être la prochaine bestiole mythologique qui va leur sauter dessus!  En fait, tout la majorité de l'intérêt de l'histoire tient là, dans l'action qui parcourt tout le récit.  C'est une histoire écrite pour les gars et ça se sent.  Pas du tout négatif comme commentaire, ça donne une histoire débordante de péripéties les plus diverses et extrêmement efficace.  On ne se perd pas dans les sentiments des personnages, même si la relation de Percy avec son père et sa mère, aussi compliquée soient-elles sont merveilleusement bien représentées.  De même que le personnage de fille d'Anabeth, amie de Percy aux tendances un peu garçon manquée tellement on sent dans son caractère peu de fi-fille et beaucoup de tendance à foncer.  Bon, à douze ans, il reste bien des choses à mettre en place dans sa personnalité et dans celui de Percy aussi.  Qui survivra aux monstres verra ces héros des temps modernes grandir.  Ya juste un truc qui m'a perturbée tout le long de la lecture: d'après mes modestes connaissances en mythologie grecque, Athéna était une déesse vierge, alors pourquoi elle a des enfants dans cette série????  Elle s'est prise de passion pour les mortels passé l'antiquité grecque classique ou quoi?

Ma note: 4/5

Je remercie Hachette et plus particulièrement David pour ce service de presse.

lundi 12 septembre 2011

Drôles de clients! Prise 1

Salut!

Quand on est libraire, on découvre rapidement un truc: on est considéré comme un lieu de culture, donc, on est sensé tout savoir et tout avoir en magasin également!  Si la plupart des clients sont raisonnables et agréables à servir, on tombe parfois sur des gens qui font des demandes absolument loufoques.  Voici quelques perles, glanées en trois ans et demi de travail en librairie.

************************

Un client se pointe en magasin.

-Excusez-moi Mademoiselle, auriez-vous des livres pour apprendre à jouer avec les ordinateurs?
-Euh, à jouer avec des jeux sur ordinateur?
-Non, tu sais, des livres qui expliquerait, euh, ben, tu sais dans les annonces, ils disent qu'une adresse internet, c'est blabla.com, ben un livre qui t'expliquerait où est le point.

Le pauvre homme venait de s'acheter un ordinateur et il ne savait même pas comment l'ouvrir...

************************

Une dame dans la cinquantaine, cheveux gris et lunette, se présente en magasin et me demande les livres de Stephenie Meyer.

-Euh, lequel, Fascination ou Les âmes vagabondes?
-Ben, le premier de Twilight
-Je vous y amène.
Je dois avouer que j'étais très surprise, mon petit doigt me disait que ce ne devait pas être une lectrice habituelle de fantastique...
-Vous savez que dans cette histoire, on parle de vampire?
-Hein, quoi, mais je peux pas lire ça, je savais pas moi!!!  Aurais-tu des livres de Barbara Delinsky à la place?

(J'ai découvert comme ça qu'il restait quelques personnes sur cette planète qui ignorait encore que Fascination racontait des histoires de vampire...)

***************************

Un client appelle en magasin.  À l'oreille, la cinquantaine.

-Pourrais-je parler à la bibliothécaire SVP?
-Euh, Monsieur, vous êtes dans une librairie, il n'y a pas de bibliothécaire ici.
-Ben, dans ce cas-là, je voudrais parler à une personne comme une bibliothécaire, quelqu'un qui connaît ça les livres.
-Monsieur, je suis une libraire, je connais ça les livres, c'est mon métier.
-Bon, ok, est-ce que tu peux me dire combien de livre a écrit Jules Verne?
-Euh (?????????????).  Par coeur, je ne sais pas Monsieur, mais il en a écrit beaucoup.
-Ah, vous savez pas?  Ben merci beaucoup et bonne journée!

******************************

Une cliente, au téléphone, la soixantaine au moins:

-Est-ce que ça existe une version du Kamasutra pour les gens qui ont des problèmes de dos?

(Ok, sur ce coup-là, je dois avouer que j'ai vraiment compatis avec la dame, ça doit pas être drôle d'être prise avec un tel problème, c'est juste la manière de le demander qui était bizarre!)

********************************

Au téléphone:

-Pourriez-vous me dire quel jour de la semaine tombe Pâques cette année?
-Euh, Madame, Pâques tombe toujours un dimanche.
-Ah merci!

********************************

@+ Prospéryne

samedi 10 septembre 2011

Le libraire no 67: Croquez dans la rentrée

Salut!

La nouvelle édition du Libraire est arrivée cette semaine en librairie!  Comme d'habitude, plein de supers articles sur la rentrée pour cette édition, mais aussi, quelques textes signés par votre humble servante.  J'en ai un record de 5 dans celui-ci, 5 craques, ouf, ça c'est du boulot!

Le lien ici pour lire la version électronique (numéro 67)

@+ Prospéryne

vendredi 9 septembre 2011

Les mystères d'Harper Connelly: 1- Murmures d'outre-tombe de Charlaine Harris

Les mystères d'Harper Connelly tome 1 Murmures d'outre-tombes  Charlaine Harris  Flammarion  280 pages

Résumé:
Depuis que la foudre lui est tombé dessus alors qu'elle avait 15 ans, Harper Connelly a développé un don rare: elle peut retrouver les corps des morts et aussi savoir comment se sont déroulés leurs derniers instants.  Mais pas savoir qui les a tué quand on les a assassiné.  Accompagnée de son grand frère et protecteur Tolliver, elle parcourt le pays à contrat, afin de retrouver des cadavres.  C'est ce qui l'amène à Sarne, petite ville américaine entretenant soigneusement son image d'antan pour les touristes et où tout le monde connaît tout le monde.  Et où les secrets de chacun sont de fait si facilement imbriqués...

Critique:
C'est mon premier Charlaine Harris, n'ayant pas lu les True Blood et je dois avouer que je suis agréablement surprise!  Ok, c'est de la bit-lit et tous les éléments communs au genre sont présents: une héroïne prise avec un élément surnaturel, un homme protecteur dans le coin, des méchants qui essaient de l'éliminer.  Sauf qu'ici, ni vampire, ni loups-garous, ni rien qui mord.  Le don de Harper Connelly est beaucoup plus subtil, elle trouve les cadavres et «voit» leurs dernières secondes de vie.  Et elle a développé ce don après avoir reçu la foudre sur elle lors d'un orage.  Au point d'en faire un métier, un métier dans lequel elle fait face à énormément de préjugés et aussi de dénigrement.  Elle est jugée très sévèrement pour faire ce qu'elle fait, tout le monde l'accuse d'exploiter le deuil des familles, alors que dans le fond, elle ne fait que répondre à ce qu'ils demandent.  Heureusement pour elle, Tolliver, son grand frère et protecteur, la comprend et veille sur elle.  Dans leur passé familial compliqué (techniquement, ils sont demi-frère et soeur), on comprend une partie de leur présent de nomade sur les routes pour retrouver les cadavres de disparus.  Leur arrivée dans la petite ville de Sarne pour retrouver le cadavre d'une adolescente causera bien des remous.  L'atmosphère de cette petite ville du sud des États-Unis est bien rendue: on exploite le côté folklorique de la ville pour les touristes, mais on en vit pas moins dans la modernité.  Et dans ce genre de petite ville, un secret ne le reste jamais bien longtemps.  J'ai été bien accrochée par l'intrigue, même si celle-ci ne constitue pas le coeur du livre, mais disons plutôt que ce tome est une longue introduction au personnage avec une enquête-type que l'on a un peu dramatisée pour donner de l'effet.  Un très bon, livre, super intéressant et qui donne envie de lire la suite rapidement!

Ma note: 4.5/5

Je remercie Flammarion Québec et plus particulièrement Suzanne pour ce service de presse.

jeudi 8 septembre 2011

Ne pas finir les livres qu'on achète

Salut!

J'ai une cliente qui vient me voir régulièrement à la librairie.  Du genre qui me connaît par mon nom et quand une nouveauté me passe dans les mains qui pourrait être intéressante pour elle, je me dis, ah, ça c'est pour Mme X!  Elle m'a déjà dit et redit qu'elle préférait lire des livres en format poche.   Là-dessus, nous nous comprenons à merveille ;)  Quitte à attendre un an avant leur sortie, elle préfère lire en poche.  Par contre, elle m'a fait il y a peu de temps une réflexion que j'ai trouvé intéressante.  Elle m'a dit: «Tu sais, des fois j'hésite à acheter des livres, même de poche, tout d'un coup que je ne les finirais pas.»  Une crainte que je vois souvent d'ailleurs!  Ça m'a fait réfléchir.  Car cette dame est une excellente cliente à la librairie, du genre qui vient une fois par deux semaines et qui ne repart jamais, au grand jamais les mains vides. 

Quand un livre n'est pas disponible en magasin, on offre de le commander.  Souvent, les clients me demandent s'ils peuvent ne pas prendre le livre s'ils ne leur convient pas une fois arrivé.  Pas toujours, ça dépend de l'endroit d'où on le fait venir.  Et quand on dit que non, s'ils le commandent, on demande qu'ils le prennent,  une fois sur deux, les clients ne commandent pas.  Ils ne veulent pas investir sur un livre qu'ils ne sont pas sûr d'apprécier à sa juste valeur. Je les comprends.  Moi aussi, j'ai un budget! (avec qui j'ai régulièrement de très sérieuses discussions d'ailleurs!)  Mais au-delà de ça, les gens ne veulent pas prendre le risque de voir un livre inutile prendre la poussière chez eux.  Perte de temps, d'espace (même si un livre, ça prend pas de place!) et d'argent.

On en est pas toujours conscient, mais à chaque fois que l'on achète un livre, on risque de ne pas finir le finir.  Les raisons?  Elles sont multiples.  Manque de temps pour le lire immédiatement et il finit par prendre la poussière sur la tablette, l'histoire, finalement, ne nous convient pas, on le commence avec enthousiasme et une autre lecture vient couper son chemin, vous menant à abandonner cette lecture, on l'avait acheté pour les vacances et durant les dites-vacances, ben, on a fait autre chose!  Autant de raisons, bonnes et mauvaises de ne pas finir un livre.  Un livre acheté ne veut pas dire un livre lu.  Même si c'est le cas la majorité du temps, ce n'est pas toujours vrai.  Il y a des livres qui malgré l'enthousiasme avec lequel on est passé à la caisse, ne seront jamais lu.  Dommage!

@+ Prospéryne

mercredi 7 septembre 2011

Les citations

Salut!

Les fameuses citations.  De petits extraits finement choisis d'un texte, qui nous font réfléchir le plus souvent, réagir, hocher de la tête en se disant: c'est dont ben vrai, ou encore qu'un regarde distraitement avant de passer à autre chose.  Je suis plutôt du genre à les adorer personnellement.  Au point de couvrir mes murs de celles-ci.  Enfin, surtout celles qui me font réfléchir et qui me donnent envie d'aller de l'avant.  Je ne garde rien de négatif pour moi sur mes murs.

Alors voilà, j'ai un petit cahier que je remplis de citations.  Je l'ai retrouvé il y a peu de temps.  Je n'en avais pas mis dedans depuis que je suis entrée dans cet appart ou à peu près.  C'était il y a 5 ans (ouille!)  J'y aie mis des citations provenant d'un peu partout, sur tous les sujets.  J'essaie de toujours noter l'auteur de la citation, sauf s'il n'y en a pas.  Et je me rends compte en les relisant que ces petites citations sont des bijoux, le plus souvent de sagesse, mais aussi de puissants outils pour réfléchir. Les citations sont toujours courte, une phrase, parfois deux, rarement plus.  La citation est une flèche ciblée qui nous permet de réfléchir à quelque chose.  On peut la tirer d'un livre, mais pour moi, elle est aussi une réflexion d'une personnalité publique ou encore une simple phrase lancée au hasard qui fait tache d'huile.

Les citations sont souvent placé en début de livre et si on passe souvent rapidement dessus, c'est pourtant une erreur.  Les citations sont rarement choisies au hasard.  Et elles donnent toujours une très bonne idée de l'esprit du livre qu'on va lire. Une citation en exergue d'un livre, c'est un hommage d'un auteur à un autre auteur et c'est aussi une très bonne façon de connaître les sources d'inspiration d'un écrivain.  Et découvrir les liens entre les auteurs comme ça, c'est toujours intéressant. J'ai aussi déjà vu un livre dont chaque chapitre s'ouvrait par une citation, donnant ainsi une idée de la teneur du chapitre.  Dans beaucoup d'ouvrages de réflexion, les citations sont utilisées plusieurs fois par chapitre.  Ils en sont truffés, certaines accrochant le lecteur et d'autres non.  J'ai aussi vu dans un ouvrage de science-fiction chaque ouvrage commencer par un extrait d'un livre prophétique de type biblique, indiquant là aussi quelle direction allait prendre le chapitre, mais de façon fort originale puisque cela nous situait très précisément dans la philosophie de cet univers, en une phrase seulement!

Les citations...  On néglige souvent leur potentiel et leur utilité...  Sûrement parce que nos profs du secondaire ont trop insisté pour les mettre «entre guillemets» en faisant un truc dont il faut plus rire que tenir compte.  Erreur, grave erreur, les citations ne sont jamais innocentes!

@+ Prospéryne

mardi 6 septembre 2011

La nouvelle rêvée d'Arthur Schnitzler

La nouvelle rêvée  Arthur Schnitzler  Le livre de poche  165 pages

Résumé:
Lors d'un bal, Fridolin et Albertine, un couple marié et heureux, se font chacun de leur côté flirter par des inconnus lors d'une soirée.  Le lendemain, alors qu'ils en reparlent, Albertine avoue à son époux qu'elle a déjà failli tout quitter pour un homme aperçu à peine quelques secondes.  Son mari la part alors pour répondre à une urgence médicale, prélude à une nuit d'errance où il sera confronté à l'amour, la mort, la séduction sous différentes formes, prolongeant le questionnement déclenché par Albertine.

Critique:
On ne lit pas Arthur Schnitzler pour se faire raconter une histoire détente, on le lit parce que cet auteur a une maîtrise de virtuose de l'écriture et que la richesse psychologique de ses écrits est immense.  Je confesse par contre que contrairement à mon habitude, je n'ai pas lu intégralement la préface du livre, elle était un peu trop perdue dans les préceptes psychanalytique pour moi.  Toute l'histoire dégage un relent de rêve, tout est cotonneux, aux contours mal définis et mous, on est dans un univers où les limites de la réalité sont distendus par la capacité d'imagination de l'être humain.  Un livre intéressant donc, écrit avec pudeur autant dans les mots que dans les gestes, reflet du début du siècle oblige, mais les allusions claires à la sexualité, même cachée sous différents termes et pas vue directement sont suffisantes pour comprendre que c'est ça la question de base que pose le livre: la séduction, l'amour, la fidélité, la loyauté, la mort, tout est-il lié?  Le livre aborde autant la question que la réponse dans une langue d'une rare richesse et un style tout aussi foisonnant.  On suit le parcours de Fridolin en le trouvant à la fois un peu naïf et avec un courage mal placé.  Par contre, son odyssée nocturne a quelque chose d'universel qui nous relie tous à nous-même.  Il est difficile de critiquer un tel livre, mais une chose est sûre, Arthur Schnitzler est un écrivain à placer parmi les grands, autant pour la psychologie de ses écrits que pour leur langue magnifiquement maitrisée.

Ma note: 4/5

P.S. Dans l'introduction, j'ai pu découvrir les liens entre le livre et l'adaptation qu'en a fait Stanley Kubrick.  Très intéressant, parce que je dois avouer que j'ai eu tendance à certains moments à chercher le film dans le livre, mais si le film est une bonne adaptation, c'est une oeuvre parfaitement distincte du livre.  Un peu à la manière dont Peter Jackson a pu transcendé l'oeuvre de Tolkien pour la porter à un niveau supérieur, Kubrick a su jouer subtilement avec les détails de l'histoire pour en faire une adaptation à la fois moderne et magnifique.  J'ai rarement vu deux oeuvres dont l'un est dérivée de l'autre avoir autant de potentiel distinct.  Magnifique dans les deux cas.

lundi 5 septembre 2011

En ce jour de Fête du travail...

... j'ai le goût de vous présenter quelques assistants célèbres d'écrivains.  Des sources d'inspiration et des aides précieuses dans leur dur labeur d'auteur.

Voici donc (avec leurs chats):
Albert Camus

Alexander McCall Smith

 Anny Duperey

Colette

Ernest Hemingway

Jack Kerouac

Jean-Paul Sartre

Joann Sfar

Louis-Ferdinand Céline

Et il y en a plusieurs autres, c'est juste que ça ne rentre pas dans un seul message!

Bon lundi de congé à tous ceux qui en profitent!

@+ Prospéryne

samedi 3 septembre 2011

Qui a inspiré qui?

Salut!

Petite image amusante sur les sources d'inspiration des auteurs...


Qui a dit que l'inspiration venait des muses?  hihihi!

@+ Prospéryne

vendredi 2 septembre 2011

Pourquoi je ne fais pas de challenge bloguesque

Salut!

Je vois souvent chez des copines blogeuses tout un tas d'images entourant l'espace où elles font leur billet dénombrant tous les challenges qu'elles font.  Certaines en font quelques-uns, d'autres envahissent littéralement leur espace web avec tous ces challenges.  Personnellement, je n'en fait aucun.

Pourquoi?  Euh, essentiellement parce que j'aime trop ma liberté de lectrice!  C'est peut-être puéril, mais c'est la plus pure vérité: je n'aime pas être contrainte dans mes choix de lecture.  Oui, oui, oui, mais un challenge où tu choisis toi-même tes livres?  J'entends certaines penser!  Non, même là, je sais que j'ai une date limite, que je dois choisir dans ces choix-là et ça ne me branche pas.  Je vais vers le livre que je dois lire à ce moment-là, tout simplement.  Je ne fais pas de challenge tout simplement parce que je n'aime pas les contraintes!

Néanmoins, mais c'est ça la totale contradiction, j'aime bien l'idée de relever des défis livresques.  Après tout, c'est une excellente façon de s'élancer dans des contrées inexplorées!  Un challenge de littérature asiatique, de littérature québécoise, de ci ou de ça.  Rien de mieux pour élargir mes horizons littéraires.  Par contre, j'aime avoir du temps.  Ne pas trop être pressée, pouvoir prendre mon temps.  Et ne pas me mettre trop d'objectifs trop élevés.  C'est trop facile par la suite de les abandonner parce qu'on en a trop pris à la fois.  Dans ce sens, je surveille souvent pour m'amuser les défis que se lancent mutuellement les autres blogueuses.  Ça me donne tout plein d'idées.  Et souvent, à leur insu, ça influence mes lectures...

De toutes façons, même si je ne fais pas de challenge bloguesque, j'ai pris des résolutions de lecture qui peuvent très bien tenir lieu de challenge personnel!  Ces petites résolutions sont en grande partie personnelle, mais en même temps, très inspirée par ce que j'ai déjà vu ailleurs.  C'est une formule qui me convient parfaitement, j'ai un an pour les atteindre, ce qui veut dire du temps et ils ne sont pas trop contraignants.  C'est ma façon de préserver ma liberté de lectrice tout en me lançant des défis destinés à me faire découvrir de nouveaux horizons littéraires!

@+ Prospéryne

P.S. À toutes mes copines blogueuses, challenge est un anglicisme, on devrait plutôt dire défi en français.  Je sais, je sais, je suis tatillonne! ;)

jeudi 1 septembre 2011

Résolutions 2011: Bilan 4

Salut!

Hum, l'été est passé et avec lui, ma meilleure période de lecture de l'année, sauf que là, je me rends compte que je n'ai pas tant avancé que ça dans mes résolutions!

1- Lire au moins un Jules Verne dans l'année
Je suis allée en chercher à la bibliothèque, celui-là ne sera pas si long que ça à atteindre.

2- Terminer Le comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas
Oups! Non, rien de ce côté!

3- Lire au moins un livre des auteurs suivants que j'ai le goût de découvrir depuis un moment sans jamais en prendre le temps: Margaret Atwood, Jane Austen et Dany Laferrière.
Manque toujours Jane Austen et Dany Laferrière.  Les deux sont sur mes tablettes, ça devrait aller.

4- Lire plus de BD
Héhé!  J'ai encore élargi mes horizons de ce côté en allant chercher L'Association comme maison d'édition supplémentaires.

5- Lire au moins 5 essais dans mon année.
Pas lu d'essai cet été :(

6- Maintenir ma PAL à son niveau actuel!
J'ai diminué ma PAL de un livre, donc, 247 livres dedans.  On est loin du compte!


Va falloir que je me dépêche un peu si je veux atteindre mes objectifs avant le 31 décembre!  Et dire que j'ai déjà des idées pour mes résolutions de l'an prochain!



@+ Prospéryne