lundi 22 juin 2015

Lire peut façonner notre vision du monde

Salut!

L'autre jour, je lisais un article sur Iron Man, celui-ci parlant de la vision très positive que les néoconservateurs américains ont du personnage.  En gros, Iron Man représente pour eux une bénédiction de leurs idéaux: un homme qui ne se prend pas les pieds dans le tapis (métaphorique) et agit, tout simplement.  En tirant dans le tas.  Il voit une situation (un tas de gros méchants) et n'a qu'à sortir l'artillerie lourde.  Pas d'ONU, pas de Congrès, juste une bonne vieille démonstration de force brute d'où il sort évidemment vainqueur.  Le rêve des gens qui préfèrent tirer d'abord et poser les questions ensuite.  Qui rêve de toute-puissance quoi.  D'où le fait sans doute que je n'ai jamais vraiment aimé le personnage.  Il est à l'antithèse de bien des mes idées sur la question.  Oui, ça prend du temps et de la patience les relations internationales et bien souvent, on peut se perdre dans les palabres, mais la vraie vie est plus proche de ça que des héros de la gâchette sans peur et sans reproche.  Sans doute pour ça que j'ai beaucoup aimé qu'il se joigne à une équipe avec les Avengers, malgré son foutu caractère :P

Ceci dit, ce qui m'a fait tilter en lisant l'article est celle-ci: à travers la fiction, les néoconservateurs voyaient la valorisation de leurs idées, de leur vision du monde.  Celle où les gros bras gagnent.  Où la force a force de loi.  Mine de rien, les gens finissent pas s'identifier à ces personnages et à faire sienne leurs idées.  Tony Stark est un égocentrique fini, mais il gagne et on aime les histoires de gagnant.  En plus, il a une belle gueule et beaucoup de bagou.  L'idéal pour gagner les foules.  Sauf que si ça marche pour lui dans son histoire, dans la vraie vie, oulàlà, pas sûre!!!  C'est un fantasme, mais un fantasme qui résonne.  Qui n'a jamais rêvé de pouvoir comme lui lever le bras pour tirer et régler le problème?  Comment vont réagir des gens qui le prennent comme modèle face à un conflit qui ne peut se résoudre de cette façon?

C'est vrai pour le cinéma, c'est vrai pour la littérature aussi.  Les livres que nous lisons nous inspirent, nous forcent à réfléchir.  Il est vrai que la littérature peut offrir une gamme de nuances beaucoup plus large que le gros cinéma à effet spéciaux, mais tout de même.  On aime quand même les héros non?  Et leur vision du monde influence la nôtre.  Parce qu'on se reconnaît en eux, et qu'on les prend comme modèle.  Qui n'a jamais tiré une leçon de vie d'un livre qui l'a profondément marqué?  Pour prendre un exemple archi-connu, les histoires de Harry Potter transportaient de très belles valeurs d'inclusion et de solidarité.  Harry ne jugeait pas les gens et beaucoup de ses amis étaient des outsiders.  Pas des gens tout le temps grands, gentils et puissants qui sont ceux qui soulèvent le plus d'admiration normalement.  Forcément, ça a fait réfléchir les lecteurs.  Peut-être même que ça les a inspiré?

Attention, il ne s'agit pas ici de tomber dans les lectures édifiantes qui sont par définition ennuyante.  La bonne littérature peut autant dénoncer que faire rêver, suffit de savoir réfléchir.  Peut entraîner les gens dans une direction ou les repousser dans une autre.  Et ceci n'est pas quelque chose de totalement conscient non plus.  On s'oriente dans une direction ou dans une autre par ce que l'on capte de notre environnement, lecture comprise.  N'empêche, il est certain que notre vision du monde, positive, négative, rose, bleu, verte ou jaune est le fruit de nos expériences et ce que l'on lit quand on est plongé dans un roman en fait parti.

@+ Mariane

mardi 16 juin 2015

Zog de Pascal Chaussé

Zog L'ultime expédition à la découverte d'un monde nouveau  Pascal Chaussé  Marcel Broquet  456 pages


Résumé:
Quelque part dans un avenir très très lointain, Hubert est un GNOM.  Pour Génétiquement NOn-Modifié.  Un des derniers humains à ne pas être bourré d'implants ou avoir vu son ADN modifié alors qu'il n'était qu'un embryon.  Mais bon, vu cette situation, tout le monde pense qu'il est débile.  Un bon moyen de ne pas attirer l'attention en même temps.  Ce dont lui et ses amis vont profiter pour aller faire un tour sur une lointaine planète aux frais de la princesse: leur mythique planète d'origine, la Terre.

Robin est un Zog, pacifique et destiné comme tous les siens à faire pousser des radis.  Mais Robin n'est pas un zog ordinaire.  De un, il est un à-l'envers, ses membres de longueur inégale ne sont pas du même côté que la majorité des siens.  En plus, il est curieux, défaut plutôt rare et mal vu.  Ce qui l'emmènera à examiner d'un autre oeil la rivière en damier qui traverse sa planète au sud, frontière infranchissable et qu'il va étudier avec attention, pour essayer de rejoindre l'autre peuple vivant de l'autre côté: les Zots.

Mon avis:
Vous êtes déjà sorti du cinéma en vous disant qu'un grand film avait accouché d'une puce?  Tout ça...  pour ça?  Ben, c'est ce que je me suis dit en fermant ce livre.  Beaucoup de pages, beaucoup de péripéties pour une intrigue qui se termine en une page et demie et qui laisse beaucoup plus de questions que de réponses.  J'ai trouvé que le récit était très longue, le roman aurait gagné à perdre une bonne centaine de pages et à resserrer son propos.  De qui parle-t-on?  De Robin ou d'Hubert?  Et à un moment donné, on peut se demander au fond qui dans les personnages secondaires est le plus important.  Qu'est-ce qui les relie, pourquoi alterne-t-on entre les deux personnages tout au long du livre?  J'ai l'impression qu'il y avait beaucoup trop d'idées pour un seul livre.  Quand l'auteur se concentrait sur un propos plus restreint (comme par exemple, la petite enquête de Robin dans la maison de l'ermite), on gagnait en profondeur.  Mais l'ensemble ne marchait pas.  Trop gros peut-être?  Je ne sais pas.  Les personnages sont bien développés, quoique ma préférence aille largement aux secondaires: Bébé, Ramon, Ahmed et Simon.  Même le grand-père de Robin était chouette.  L'écriture était essentiellement descriptive, mais c'était bien, sauf que ça n'aidait pas à entrer profondément dans l'histoire.  Disons que je n'ai pas été épatée, mais que j'ai quand même lu jusqu'au bout pour savoir comment ça allait finir.  Assez déçue de la fin par contre, j'avoue.

Ma note: 3/5

vendredi 5 juin 2015

Les protecteurs: 1- Des nouvelles de l'Univers de Mario Fecteau

Les protecteurs tome 1  Des nouvelles de l'Univers  Mario Fecteau  Ada 277 pages

Résumé:
Les habitants de la planète Bolmia ont réussi un exploit rare: survivre à l'holocauste nucléaire qui menace toute civilisation capable de maîtriser l'atome.  Observant les sociétés nées sur d'autres planètes que la leur, ils ont fini par trouver des cycles dans l'Histoire qui anime ces différents peuples et comment faire pour éviter que l'horreur ne se reproduise à nouveau.  Ils ont depuis formé l'Académie de protection pour pouvoir éviter les catastrophes et permettre à d'autre peuples d'atteindre leur niveau technologique.  okBoKirzilmo est un Protecteur qui dès sa première mission a eu affaire à un peuple très différent des autres, un peuple particulier.  Un peuple qui s'appelle entre eux «hommes».  Un peuple dont même les Protecteurs n'auraient pu prédire l'avenir.

Mon avis:
Ce livre se lit bien davantage comme une chronique que comme un roman.  Il y manque un élément moteur d'intrigue pour pouvoir le suivre avec attention.  Bon, le fait que dès le départ, le personnage de Kirzi fasse la rencontre d'une astronaute humaine enlève un peu du piquant de l'histoire.  La formule de commencer par la fin a déjà été utilisée certes et peut être très efficace, mais dans le cas de ce livre, ça gâchait la sauce au départ parce qu'ensuite, il n'y avait pas de punch, pas d'intrigue à suivre.  La scène était mal écrite pour servir ce choix narratif.  On savait que l'humanité finirait par être contactée par les Protecteurs, on ne savait juste pas comment.  L'autre problème se situe au niveau du cheminement de Kirzi.  Ce cheminement est plutôt une longue suite d'anecdotes qu'une évolution réelle.  Kirzi était un fringant jeune homme dévoué à sa cause et un peu naïf et on dirait qu'il ne perd pas cet angélisme.  Il a si peu de personnalité!  Qui est-il, que veut-il faire de différent des autres, a-t-il des conflits, des buts, des rêves?  Niet.  Il est un moteur qui sert à l'histoire plus qu'un véritable personnage.  À la fin, il est beaucoup plus vieux, mais on sent qu'il se jette un peu dans la gueule du loup sans trop en voir les conséquences.  Ce qui est plutôt anormal puisqu'il côtoie l'humanité depuis des décennies.  La façon dont l'auteur mélange les événements réelles de l'histoire avec les interactions des Protecteurs est bien pensée (j'ai beaucoup aimé le coup de Hubble), mais elles ne permettent pas de sortir de l'anecdote et sonnent un peu raccord.  L'idée que depuis l'espace, d'autres espèces puissent «orienter» le destin des peuples pour leur permettre d'éviter l'auto-annihilation est une bonne idée, mais dans le cadre de ce roman, ça a été plus ou moins bien utilisé parce que ça manquait de profondeur.  On effleurait les personnages au lieu de vraiment vivre à leurs côtés.  Pourquoi font-ils ce qu'ils font, pourquoi la Terre en particulier?  Que font-ils dans d'autres mondes?  Leurs convictions sont-elles parfois ébranlées?  Ce sont ces aspects qui manquent et qui vaudraient la peine d'être approfondis pour permettre d'éviter les personnages qui donnent un peu trop dans l'effet carton.  L'écriture est quand même bien et c'est ce qui fait un peu la force du livre: malgré ses défauts, on tourne la page parce qu'on a quand même envie de savoir la suite.  Ça se laisse très bien lire et on passe un agréable moment aux côtés de Kirzi.  J'ai un peu de craintes pour la suite, parce que je trouve que l'univers a été mal mis en scène, mais il reste qu'il y a quand même quelque chose d'intéressant.  Espérons seulement que ça va aller en s'améliorant, mais j'en doute.

Ma note:`3.25/5

jeudi 4 juin 2015

BDQC

Bonjour à tous!

Avertissement:  Je sors ici un peu des zones dans lesquels je me situe habituellement et je me permets de vous annoncer une totale non-nouvelle puisque cette excellente série a été diffusée en 2013 (mais tsé, quand on regarde jamais la télé...).  Prenez note que je me fais ici profondément plaisir en vous parlant d'une découverte récente.

BDQC  série sur la bande dessinée québécoise et ses auteurs par Sophie Cadieux  Coffret 2 DVDs avec cinq épisodes d'une durée de 20 minutes chacun plus les extras  Produit par Argus films Diffusé sur les ondes d'ArtTV en 2013.


Ok, pas de résumé, ni de mon avis, je m'éloigne vraiment de mes habitudes, mais le sujet en vaut la peine.  Pour tous les amoureux des phylactères qui veulent connaître le talent d'ici, voici le portrait de dix bédéistes, miroir de toute la diversité et de la beauté de ce qui se produit dans notre Belle province.  Parce qu'avec cette série, on comprend que du talent en BD au Québec, il y a en a plein!!!  De Delaf et Dubuc et Michel Rabagliati, beaucoup plus mainstream, représentant la ligne très populaire de la BD, à des bédéistes moins connus mais repoussant les limites de cet art comme Jean-Paul Eid et Leif Tand, toutes les nuances trouvent leur place.  Même des auteurs précurseurs (Fournier et Godbout) donnent une autre image de la bande dessinée.  Chaque auteur est mis en valeur avec son univers où l'on est littéralement transporté (l'animatrice et le/la/les bédéistes se promènent littéralement dans les images de leurs oeuvres).  On explore les techniques de dessins et de scénario, la méthode de travail des artistes, la façon dont ils imaginent leurs histoires...  On les voit à leur table de travail, dessinant une planche.  Bref, c'est une belle percée dans leurs imaginaires.  Pour ceux qui n'auraient vu que les épisodes à la télé, les DVDs valent quand même la peine, car il y a plein de bonus très instructifs.  De quoi faire jaser... et donner envie de se pitcher à la bibliothèque ou à la librairie!

(ok, dans mon cas, c'est déjà fait!)

@+ Mariane

mardi 2 juin 2015

Au revoir Joël...

Salut!

De nombreuses personnes se sont déjà manifestées, bien avant moi et ont dit, sans doute mieux que moi, que Joël Champetier nous avait quitté.  Depuis samedi, j'essaie de m'asseoir devant mon écran et d'écrire un petit mot, une petite pensée, un petit quelque chose.  Mais rien ne sort, je n'arrive à rien aligner de plus que ceci: merci d'être passé dans ma vie, merci de ta gentillesse, merci de ton attention, merci de ton accueil qui donnait à chaque personne l'impression d'être unique au monde en ta présence.  Même si nous n'étions pas très proche, il me semble que ton combat contre la leucémie durant la dernière année m'a appris beaucoup de choses sur la vie et sur l'importance de saisir chaque instant de joie qu'elle nous apporte.

Alors tout simplement, merci Joël, d'avoir traversé ma vie.  Et merci pour tes histoires qui vont continuer de vivre avec moi pendant encore longtemps.


Mariane