lundi 29 février 2016

Les personnages féminins forts en fantasy

Salut!

Dans le domaine de la fantasy, il me semble parfois que tous les combats qu'on mené les femmes pour l'égalité trouve un écho.  Ce n'est évidemment pas égal, ni constant et cela dépend beaucoup des auteurs et des romans, mais si dans d'autres industries culturelles, comme le cinéma ou les jeux vidéos, certains stéréotypes sont encore très présents, la littérature fantasy fait place depuis de très nombreuses années à des personnages de femmes fortes, indépendantes, qui n'ont pas la langue dans leur poche, qui ne sont pas là comme faire valoir du héros/héroïne ou simplement pour combler un vide dans l'intrigue.  Et ce à tous les niveaux, autant les personnages principaux que secondaires et même les figurants.  Quand je parle de personnages féminins forts, je fais surtout référence à des personnages qui sont complets, cohérents, qui ont leur histoire personnelle, leurs forces, leurs buts et aussi, et ça c'est important, leurs faiblesses.

Pensez à Hermione Granger par exemple.  Elle n'est pas dans l'histoire comme une demoiselle en détresse, elle prend sa place, elle se bat pour ses idées (quitte à sérieusement embêter Harry et Ron avec ses histoires d'elfes), ce qui ne l'empêche pas d'être jalouse par moment et d'avoir un caractère exécrable à d'autres.  En règle générale, elle prend part aux décisions du trio et jamais les deux gars ne font de différences parce qu'elle est une fille, sauf lorsqu'il s'agit des relations féminines/masculines en particulier (la passe où Ron fait à voix haute la réflexion qu'elle est une fille dans le quatrième tome devenant par le fait même particulièrement comique).  Donc, autant le personnage que le contexte où elle est en font un personnage à part entière de l'histoire, sans lequel elle n'aurait pas été la même.  Et Hermione a ses faiblesses.  Je me rappelle encore la scène touchante (dans le film, pas dans le livre) où seuls dans la tente après le départ de Ron, Harry l'invite à danser pour lui remonter le moral.  Il n'y avait pas de mots dans cette scène, mais on comprenait toute la relation qu'elle a avec Harry en quelques instants et la valeur qu'elle a aux yeux de celui-ci.  Hermione est un être humain dans lequel on peut se reconnaître et elle a son importance en tant que personne dans l'histoire.  Et encore, je n'ai pas parlé de son côté intellectuel particulièrement développé et de son utilité dans leurs aventures ;)

Des exemples comme ça, il me semble que la littérature de fantasy en regorge, qu'ils soient en personnages principaux ou secondaires.  Arya dans la série Eragon, Lyra dans À la croisée des mondes, Galadrielle dans Le Seigneur des anneaux, Lucy Pevensies dans Les chroniques de Narnia, pour ne nommer que ce faible échantillon, la fantasy grouille de personnages féminins qui tracent leur propre voie.  Ce qui est remarquable parce que souvent, ces histoires prennent place dans un  univers qui rappellent beaucoup le Moyen-Âge.  D'un autre côté, ce n'est peut-être pas si surprenant: les femmes au Moyen-Âge ne pouvaient pas prendre les armes, mais plusieurs d'entre elles ont eu des rôles très importants dans la gestion des royaumes et la vie quotidienne de l'époque.

Et ce n'est pas uniquement une question d'auteure féminine, même si évidemment, les personnages féminins forts ont plus de place sous leur plume.  L'héroïne d'À la croisée des mondes est une petite fille et son auteur est un homme.  J'aurais tendance aussi à inclure Georges R.R.R. Martin et son Trône de fer dans cette logique même si je n'ai pas lu tous les livres de la série (trop long!), ce que j'en aie lu m'a permis de voir des personnages très diversifiés, ayant chacun leurs propres personnalités, autant féminins que masculins et suffisamment distinctifs à chaque fois pour s'éloigner des stéréotypes.  D'autant que tous ont leur propre histoire, leurs propres rêves et leurs propres désirs.

Dans la fantasy, les femmes ont accès à tout: aux postes de pouvoir, de responsabilité, aux métiers d'armes, d'arts, de commerces, aux rôles de personnages fourbes et méchants, d'intrigantes, de séductrices, de mère, d'épouses, de battantes, de braillardes et de faibles, mais elles le sont en tant que personne et moins en tant qu'archétype servant à nourrir une autre histoire que la leur.  Ce qui en fait un réservoir d'histoires extraordinaires dont Hollywood pourrait facilement s'inspirer pour nourrir ses films, tant qu'ils n'édulcore pas trop les récits originels.

Je pourrais ajouter encore ceci: ce qui est bien avant tout dans ses personnages, encore plus que ce soit des rôles joués par des femmes, c'est que ce sont des personnages à part entière et c'est ça qui les rend si intéressant, si fascinant.  Leur côté multidimensionnel, autant fort que faible, leurs défauts, leurs faiblesses rendent ses personnages captivants et nous pousse à nous identifier à eux.  Ce n'est pas tant la quantité qui fait la différence si on parle d'égalité (même si ça joue un rôle), car il y aura toujours des circonstances où les récits seront plus tournés vers les protagonistes masculins (et c'est normal), mais dans la qualité des personnages féminins.  Et maintenant, on pourrait aussi élargir cette réflexion vers les personnages appartenant à des minorités: là-dessus aussi, la fantasy n'a jamais été très homogène, d'innombrables races s'y côtoyant.  Ce n'est pas égal dans toutes les séries, ce n'est pas permanent, mais il y a là de larges brèches contre une vision stéréotypée et unidirectionnelle autant du rôle des femmes que de leur place dans la société.  Et ça fait du bien.

Car peut importe qu'un personnage soit une femme, un homme, un noir, un blanc, un rouge, un mauve, un humain, un reptile ou un fantôme, c'est qu'il soit un bon personnage qui va accrocher un lecteur.

@+ Mariane

vendredi 26 février 2016

Ganster: 1- Méfiez-vous de ceux qui n'aiment pas les chats de Johanne Mercier et Denis Goulet

Gangster tome 1 Méfiez-vous de ceux qui n'aiment pas les chats  Textes de Johanne Mercier  Illustrations de Denis Goulet Foulire 96 pages


Résumé:
Qui est Gangster?  La terreur de la ruelle, un caïd des rues, ou un gros timinou-tou-pou?  Le chat adoré de sa maîtresse ou la victime d'un horrible crime contre son orgueil?  En fait, il est tout ça... selon le point de vue dans lequel on se met!

Mon avis:
Ce livre avait absolument tout pour me plaire: une histoire de chat, en plus, un chat à la personnalité narcissique et râleuse comme on aime bien imaginer les chats (surtout depuis Garfield!).  Et pourtant, j'ai modérément trippé, peut-être justement parce que c'était tellement parfait, tellement bien fait, que les subtiles imperfections qui auraient donné de la personnalité à ce livre étaient absentes.  Tout tombait à point nommé, au point endroit, au bon moment, comme une chorégraphie bien roulée... mais qui manquait d'âme.  Pourtant, j'ai été agréable surprise par les retournements de l'histoire (hihihi, la tonte du chat!) et par les réflexions délicieusement égocentriques de Gangster.  Mais c'était comme trop parfait.  Rien à redire du côté des illustrations, mais elles avaient peut-être un petit côté un tantinet plus relâché que le texte en lui-même qui lui donnait un petit plus.  Autant l'auteure que l'illustrateur sont des gens de métier qui n'en sont pas à leur première série.  Peut-être connaissent-ils un peu trop bien la recette et ont-ils oublié de se faire plaisir avant tout dans ce livre?  En tout cas, le fond est bon et on peut espérer qu'ils se lâchent un peu plus dans les autres tomes de cette série.

Ma note: 3.5/5

mercredi 24 février 2016

Red Queen de Victoria Aveyard

Red Queen  Victoria Aveyard  Du Masque  448 pages


Résumé:
Mare est une Rouge.  Son sang est rouge, contrairement à ceux des Argents, la caste dominante de son monde.  Ceux-ci possède de puissants pouvoirs magiques qui leur servent à contraindre les Rouges à mener une vie de servitude et de misère, les forçant entre autre à servir de chair à canon dans une guerre sans fin avec un des pays voisin.  Décidée à éviter la conscription, Mare veut tout tenter pour éviter de devenir soldat, ce qui l'emmènera à faire une étrange rencontre... et d'être engagée au Palais.  Lors d'une journée fort importante, celle du Choix de la Reine, les Argents décident de l'épouse du prince héritier.  Et où Mare va, bien malgré elle, démontrer qu'elle a des pouvoirs dignes d'une Argent.  Contrainte aux fiançailles avec le second fils du roi, obligée de mentir sur son passée et de prendre une place où elle n'a aucune marge d'erreur à la cours, elle refuse de laisser tomber les siens et entre en contact avec la résistance.  Même si elle est parfaitement consciente du prix à payer.

Mon avis:
Ce n'est pas un grand roman de dystopie, entendons-nous au départ.  L'univers de base est mince comme une feuille de papier et on peine à comprendre pourquoi les Argents ont un sang d'une couleur différentes des Rouges et comment le système autour d'eux s'est mis en place.  Par contre, il y a plusieurs points positifs dans cette histoire.  Premièrement, Mare est un personnage très intéressant.  Contrainte d'accepter un mariage arrangé et de voir le reste de sa vie dictée par le Roi et la Reine, elle décide secrètement d'abord, puis de manière très décidée de se rebeller, malgré les risques, autant pour elle-même que pour ceux qu'elle aime.  Et c'est ce choix, parfaitement assumé et logique qui est intéressant.  Contrairement aux caprices et coups de gueule d'une Katniss Everdeen, Mare décide de façon consciente et éclairée de prendre part aux événements pour changer les choses et elle le fait.  Elle aura donc à ruser et à jouer d'adaptation, ce qui rend le récit intéressant.  Ses relations avec sa famille, ses frères et sa soeur, son père gravement malade (qui pourrait être sauvé par un Argent, mais aucun ne lèverait le petit doigt pour un Rouge!), sa mère qui voit ses enfants partir les uns après les autres pour la guerre...  C'est bien décrit et c'est réaliste des tensions internes qui peuvent être déclenchés par les différences de personnalité et de rêves au sein d'une même famille.  Surtout pour sa soeur qui verra sa seule chance de vivre une autre vie bousillée, en grande partie à cause de Mare.  Le contexte social est extrêmement bien décrit.  On a l'impression de voir les Argents comme la haute-société française quelques années avant la Révolution.  Une société qui est persuadée de son importance, qui ne voit pas le monde autour de lui et se complaît dans une vie luxueuse au dépend du labeur des autres, sans jamais leur laisser une chance d'améliorer leur sort.  Une société qui est toute tournée vers des questions d'étiquettes et de rang aussi, dans une bataille sans merci pour le pouvoir, mais entre eux uniquement.  Dans la vraie vie, la naissance déterminait le rang dans la société dans la France pré-révolutionnaire, dans le roman, c'est la couleur du sang.  Un parallèle pourrait aussi être fait pour les Rouges avec la situation des Noirs aux États-Unis: s'ils ont accès aux études (dans le monde de Mare, si un Argent les prends en apprentissage), ils peuvent espérer améliorer leur sort, mais sans ça, l'ascenseur social est bloqué pour la majorité.  Les personnages qui entourent Mare sont aussi extrêmement intéressant: les deux princes pour commencer, Cal et Maven, demi-frères complices, eux-mêmes pris dans un système dont ils sont conscients des limites chacun à leur façon.  En relation avec les deux (c'est Cal qui la fait engager au Palais et elle est fiancée à Maven), elle se méfie des deux pour des raisons très différentes.  En fait, on ne saura qu'à la fin la confiance qu'elle peut accorder à chacun d'entre eux.  Cependant, tous deux représentent une façon d'aborder le pouvoir et les défis pour l'avenir très différente, comme les deux faces d'une pièce de monnaie, ce qui en donne deux visions et deux façons de l'aborder.  Julian, le frère de l'ancienne reine (la mère de Cal), en initiateur de Mare dans ce monde et en mentor pour le développement de ses pouvoirs, a un beau rôle.  Passif et désabusé, il a vu sa soeur mourir et tout le monde accepter cette vérité sans broncher.  Alors que son instinct lui dit que c'est faux.  La présence de Mare réveillera en lui quelque chose d'enfoui.  Un personnage qui aura une belle évolution tout au long du livre.  J'ai beaucoup aimé la cérémonie du Choix de la Reine.  Alors que les archétypes des romans de fantasy nous parle de la beauté des femmes, cette fois-ci le choix de la Reine est fait en fonction des pouvoirs des candidates, qui démontreront leur puissance dans un concours de démonstration de force... en robe de soie, bien sûr.  Un roman dont le côté social et les personnalités des protagonistes sont surdimensionnés par rapport à l'univers de base et c'est bien dommage, parce que ça en fait un géant aux pieds d'argile.

Ma note: 3.5/5

lundi 22 février 2016

Lire avec un chat: notes à moi-même

Bonjour Mariane (oui, c'est une note à moi-même alors je me parle à moi!)

Tu le sais, depuis le temps que tu vis quotidiennement en présence de félins que ceux-ci ont leur petites habitudes et que toi, tu as les tiennes.  Par exemple, il est absolument impossible de penser à flatter Patchoulie sur le ventre si tu la tiens les pattes en l'air (à moins de VRAIMENT avoir envie de te faire mordre!).  De la même façon, il est impossible d'oublier l'heure de la bouffe avec Prospéryne.  Qui te fait penser que le moment approche au moins un bon deux heures à l'avance en te poursuivant partout dans l'appart avec ses miaulements.  Constamment.  Sans arrêt.  Et qui finalement abandonne toujours la partie dix minutes avant l'heure, considérant qu'elle a perdu la bataille ce qui finalement te fait souvent oublier de remplir son bol en temps (rassurez-vous, aucune chance qu'elle meure de faim, elle me le rappelle dès que je passe à côté!)

Bon, de ton côté, tu as aussi tes petites habitudes, genre les attraper pour leur faire un petit câlin d'un seul coup avant de les redéposer par terre (quand j'y pense, ça doit leur donner un sacré tour de manège!), tu attends toujours une bonne demie-heure le samedi matin avant de sortir de ton lit pour leur donner leur bouffe, même si tu es réveillée.  Tu les réveilles et les dérange systématiquement dans leur sieste de l'après-midi parce que tu trouves que c'est trop plate sans leur présence.  Et puis tu pestes quand elles quittent tes genoux après une séance de câlin en laissant derrière elles un nuage de poils, roux ou gris selon les circonstances.

Mais bon, la vie n'est pas si moche que ça avec elles, sauf pour un point qui est évidemment un point de dispute de longue date: ce moment béni où tu t'installes tranquillement pour ouvrir ce qu'elles considèrent comme étant un objet bizarre qui s'ouvre en deux pour devenir plus large et qui prend toute ton attention: un livre.  Elles considèrent que dès l'instant où tu mets la main sur un tel objet, elles ont toutes les autorisations nécessaires pour avoir l'intégralité de ton attention.  Après tout, tu ne bouges pas, tes mains ne sont pas occupées par un clavier ou une souris (elles n'ont pas encore compris le sens du mot souris d'ordinateur... chanceuse que tu es).  Rien ne t'es épargnée dans les circonstances: coup de tête dans l'objets, enfin, plutôt coups que coup, tentative éhonté de contournement de l'objet pour se coucher dessus, morsures au coin des pages...  La bataille dure jusqu'à ce que, de guerre lasse, tu déposes l'objet de tes envies et que tu décides de leur consacrer toute ton attention.  Leur réaction 9,99 fois sur 10?  Elles sacrent leur camp.  :/

Tu as déjà essayé de réaliser l'exploit de lire en même temps que de les gratouiller en arrière des oreilles (LEUR truc préféré!), mais même si cette activité peut se faire d'une seule main, elle comporte aussi son lot de défis.  Le premier consiste à essayer de tourner les pages d'une main.  Tu as déjà essayé de réussir cet exploit à plusieurs reprises, malheureusement avec des résultats très mitigés, incluant de perdre complètement ta page et d'avoir à la retrouver en râlant au son de ronronnements de délices.  L'autre méthode, celle que tu utilises le plus souvent, consiste à interrompre brièvement le mouvement des tes doigts derrière les pavillons auditifs de tes deux félins, mais cela te voit à coup sûr un regard torve qui peut se traduire par: «Heille toi, pourquoi tu as arrêté de me gratter le derrière des oreilles???».  Il y a également le risque continuellement de faire lever un nuage de poils roux ou gris qui vient se glisser entre les pages du livres en tournant la page.  Tu arrives bien souvent à la déloger de là en soufflant dessus, mais bon, c'est quand même emmerdant.  Et tu imagines des fois la tête de la prochaine personne qui va emprunter le livre à al bibliothèque en voyant tomber des poils du livre...

Bref, tu le sais, lire avec des félins en ta présence a son lot de défis.  Mais tu les endures de bonne grâce étant donné que tu les aimes beaucoup tes chats.  Au moins autant que les livres.  C'est pas pour rien la citation que tu as mise en sous-titre de ton nom de blogue ;)

@+ Mariane

mardi 9 février 2016

Les livres de cuisine

Salut!

J'aime beaucoup les livres, l'objet je veux dire.  À force de me faire dire toute mon enfance que les livres étaient mes amis (merci Maman!), je me suis attachée à eux au point de me sentir presque coupable si les coins sont le moindrement cornés.  C'est vrai dans la grande majorité des situations.  Il y a une catégorie qui est totalement dans l'exception: les livres de cuisine.

Les livres de recettes, de cuisine, de bouffe ou, nommez-les comme vous voulez, je les aime!  J'en aie une tablette pleine et elle est en constante augmentation.  Enfin, constante...  J'en achète un et je passe des mois à piocher dedans toutes les recettes qui me tentent et je prends des notes afin de les essayer.  Alors bon, la plupart d'entre eux finissent par ressembler pas mal à ça à un moment ou à un autre de leur passage chez moi:

Tout ce qui dépasse marque la page d'une recette que je veux essayer...  Ouille!

Et j'ai beaucoup d'imagination pour les signets...

Ceux qui n'ont encore rien dans leurs pages sont ceux que je n'ai pas encore lus!
 Alors voilà, les livres de recettes ont une place à part dans mon coeur.  Parce que ce sont les rares livres que je ne m'inquiète pas de tacher, de plisser, de mouiller, de couvrir de notes et de déformer à force d'usage.  Les innombrables recommandations de ma mère concernant les livres prennent le bord lorsqu'il s'agit de livres de recettes.  Ces livres-là, ils vivent avec moi dans ma cuisine, ce qui inclut les traces de sauce, de gras, d'eau et tout ce qui va avec, alors ils prennent les risques qui viennent avec leur vie à cet endroit!

Sans blague, alors que pour moi, les livres sont sacro-saints, ces livres-là ont la vie dure.  C'est peut-être une petite revanche sur mon perfectionnisme pour le reste.  Ok, je reste maniaque, mes livres de recettes ne sont pas si sales que ça.  Sans doute parce que dès que j'aime une recette, je la recopie dans mon livre de recettes personnelles qui a lui, mais vraiment beaucoup de vécu!  N'empêche, je crois que les livres de recettes sont à part dans mon esprit par rapport à mes autres livres.  Ce sont des livres pratiques avant tout.  Ce n'est pas de la littérature.  Pas grave si un peu de gras de bacon revole dessus!

@+ Mariane

jeudi 4 février 2016

Angelina Jolie La femme planétaire de Kathleen Tracy

Angelina Jolie  La femme planétaire  Kathleen Tracy  Les éditeurs réunis  187 pages


Résumé:
Actrice marquante du cinéma des vingts dernières années, Angelina Jolie fascine et intrigue à la fois.  Qui se cache derrière ce visage à la beauté non-conventionnelle, aux courbes de rêves, cette femme impliquée au niveau de l'humanitaire, qui a adopté des enfants sur presque tous les continents, mais qui forme avec Brad Pitt un des couples les plus glamour de Hollywood?  La fille de Jon Voight a laissé derrière elle la carrière de son père et a su s'imposer un nom bien à elle, tant au travers de ses films qu'en dehors du champs de la caméra.

Mon avis:
Cette biographie, quoique très intéressante, reste en surface.  Ce qui fait le plus grand intérêt des biographies à mes yeux est le fait de pouvoir explorer la personnalité de la personne dont on lit l'histoire.  À ce chapitre, je dois avouer que j'ai été un peu déçue.  Certes, on nous raconte l'histoire d'Angelina Jolie depuis son enfance jusqu'en 2008 (pour un livre paru en français en 2010, mouais...), mais on reste dans le très people.  Le livre est largement parsemé d'extraits d'entrevues, de nouvelles rapportées dans la presse et de résumés de films.  Rien qui n'aille en profondeur.  On peut même douter que la principale intéressée y ait le moindre collaboré, de même que ses proches.  Si on en apprend beaucoup sur ses débuts, ses premiers films et sa perception du cinéma, on reste sur notre fins pour les années les plus récentes.  Et l'éléphant blanc dans la pièce est bien évidemment Brad Pitt.  Les débuts de leur relation tiennent en environ une page et demie, pour une histoire qui a fait couler énormément d'encre.  Les deux dernières années de cette biographie (dont la naissance de ses jumeaux), tiennent en quelques pages, incluant tous les films qu'elle a tourné à cette époque, alors que ses premiers films sont largement racontés et explicités.  Autre exemple, la relation avec son premier mari a été étalé sur une bonne quinzaine de pages, depuis les raisons de leur mariage jusqu'à celle de leur divorce.  Pour ce qui est plus récent, on a des miettes.  Craintes de poursuites?  Aucune idée.  J'ai quand même bien aimé car on apprend à découvrir la Angelina Jolie d'avant les méga-succès hollywoodiens et les débuts de sa carrière.  On apprend que la jeune femme a toujours baigné dans le cinéma et que le métier d'actrice était presque naturel pour elle.  Intéressant donc, mais très people, plus un collage de textes de presses (auquel on a joint un fil conducteur relativement bon parce qu'il est presque invisible) qu'une véritable biographie.

Ma note: 4/5

mardi 2 février 2016

La fiction pose des questions

Salut!

Ok, attachez vos tuques ce matin, il me semble que mon cerveau a fini par accoucher de plusieurs petits trucs qui me trottent dans la tête depuis un moment.  (Pour ceux qui ne l'auraient pas compris en me voyant, j'ai dans la tête une roue de hamster qui tourne en permanence à 200 tours/minutes sur un paquet de sujet.  Ça finit par donner des résultats! :P )

La fiction.  Vaste sujet.  La fiction, donc l'imaginaire, la créativité, a, de toutes époques, servit de moyen de «tester» les possibilités inhérente à une technologie ou à une invention ou même plus simplement, à une nouveauté dans le domaine social que l'on ne pouvait pas encore imaginer.  Bien avant de voir quelque chose arriver dans nos vies, des auteurs se sont amusés à un jeu: qu'est-ce qui se passerait si telle ou telle chose arrivait?  La beauté de la chose, c'est que l'art est un terrain de jeu où tout reste théorique.  Les scientifiques voient souvent arriver des résultats concrets de leurs recherches et doivent vivre avec les conséquences de celles-ci, soit sur leur propre vie, soit sur celle de population entière.  Dans le pire des cas, l'auteur vivra avec les conséquences de son oeuvre, mais rarement celle-ci aura la puissance d'une bombe atomique.  Quoique...

On peut tout explorer grâce à la fiction.  Tout, du social à l'intime, du minuscule au phénoménal, du quotidien à l'événementiel.  On peut tester les impacts de la science (que se passerait-il si on trouvait un vaccin capable de guérir toutes les maladies?) ou des changements sociaux (parler ouvertement de couples gais n'a sans doute pas dû être facile à une époque pour leurs auteurs) ou de n'importe quel autre sujet.  On peut déconstruire le monde pour mieux le reconstruire, lui donner des bases différentes, le réinventer, en changer le passé, le présent et l'avenir.  C'est un vaste terrain d'essai.

Non, un livre ne changera pas le monde, pas en tant que tel, mais oui, il le changera.  Parce que d'essayer quelque chose, même artistiquement, même juste dans un livre, c'est en quelque sorte donner vie à cette possibilité.  Cela la rend réaliste, plausible, même si elle reste fictive.  One le sait que l'on ne possède pas la technologie pour voyager dans l'espace, mais le fait que Star Trek et Star Wars nous ont montré des vaisseaux qui voyage entre des planètes à des distances infinies nous permet de saisir cette réalité comme étant quelque chose de concret.  Cela trace un chemin, force à réfléchir, ouvre de nouvelles voies.  Voilà pourquoi, à peu près à toutes les époques, de simples romans ont valu à leurs auteurs d'être poursuivis, voir condamnés.  Peu importe leurs idées, il suffisait qu'elles déplaisent aux autorité pour être bannies.  D'autres ont littéralement changé la façon de voir un enjeu, La case de l'oncle Tom aux États-Unis par exemple, a changé la façon de voir l'esclavage.  Parce qu'un auteur, en créant sa fiction, pose des questions, imagine des réponses et ses réponses ne sont pas toujours ce que peut imaginer la société vivant à cette époque.  Et si les femmes étaient éduquées autant que les hommes, comment cela changerait le monde?, se demande Christine de Pisan.  Un monde dominé par la raison peut-il exister?, se demande Voltaire.  Quelles sont les possibilités de la science?, se demande Jules Verne, et ainsi de suite.  Comment un monde où la magie existerait vraiment pourrait cohabiter avec le nôtre?, s'est demandé JK Rowling.  Tout a commencé par une simple question qui a titillé l'esprit de son auteur, au point qu'il a imaginé une réponse à cette question et l'a fait en racontant une histoire.  Peut-être pas toute la vérité, peut-être pas tous ses aspects, mais il a essayé de répondre à la question qu'il se posait.

La fiction permet de poser des questions, d'essayer, de tester.  En ce sens, elle permet de repousser les limites de ce qui existe déjà.  Et ce faisant, elle élargit notre univers.  Pas toujours d'un seul coup, pas toujours en enfonçant des portes.  Parfois, simplement en nettoyant un petit carreau d'une fenêtre sale qui empêche la lumière d'entrer.  Personne ne peut connaître la résonnance d'une oeuvre d'art, ni sa portée.  Parce que si un auteur s'exprime sur ses questionnements personnels, rien n'est dit que ceux-ci ne résonneront pas avec celles de milliers d'autres personnes.  C'est lorsque cela arrive que la fiction aide le plus: elle aura alors donné des modèles à ceux qui cherchaient des réponses sans pouvoir les trouver.

@+! Mariane