mercredi 29 avril 2015

Les villages assoupis: 3- Escalana d'Ariane Gélinas

Les villages assoupis tome 3 Escala  Ariane Gélinas  Collection Lycanthrope  Marchands de feuilles 178 pages


Résumé:
À peine sortie sortie d'une relation amoureuse plus que trouble, Abigail se réfugie en Haute-Mauricie dans le chalet de son frère, près de l'ancien village d'Escalana.  Amoureuse des bruits bizarres, elle-même musicienne, elle découvre une grotte aux sonorités exceptionnelles.  Attirée comme par un aimant par cette grotte, elle découvrira que celle-ci cache des secrets bien pire que leur simple étrangeté.

Mon avis:
C'est dur de résumer l'histoire tant l'écriture de l'auteure est centrée sur les sensations.  On pourrait dire à fleur de peau même.  Le texte est très tactile, sensuel même.  Par contre, ce que l'on gagne en profondeur noie un peu l'intrigue qui est plutôt alambiquée.  Il y a tellement de descriptions pour bien nous plonger dans l'ambiance du livre que l'on perd de vue l'action.  Par exemple, à de nombreuses reprises, l'auteure nous décrit longuement un élément des lieux où se trouve son héroïne, mais néglige de nous dire ce qu'elle fait (entrer dans le tunnel) et reprend son paragraphe comme si l'action était déjà en cours.  Ça m'a fait tiqué par que cela revient à plusieurs reprises dans le livre.  Malgré tout, cette écriture, ce style, est magnifique, lancinant, enveloppant, à la fois érotique et gore et fait la force du livre.  Tout y est, on a envie de continuer la lecture pour se délecter de chaque phrase.  Mais bon, les personnages y perdent en incarnation.  Abigail est comme une peau qui sentirait le moindre souffle du vent, mais sans pulsion interne.  Elle n'a pas de volonté propre.  Même si elle est guidée par les sons, par la musique, on la sent absente d'elle-même.  Même chose pour les deux autres personnages principaux, superbement décrit, mais comme détaché de la réalité.  L'érotisme prend beaucoup de place dans le texte, mais cette fois teinté d'une touche de gore et le mélange entre les deux donnent une sensation d'excitation teinté de dégoût profond, sans que l'on sache où pencher exactement.  Un tour de force en soi.  Par contre, je dois avouer que je suis un peu déçue.  L'auteure avait mis la barre très haute en terme autant d'intrigue que d'écriture avec Transtaïga et là où les deux tomes suivants des Villages assoupis ont montré une nette amélioration de la plume, on a perdu en qualité de l'intrigue.  Mais bon, personne n'est parfait! ;)

Ma note: 3.75/5

lundi 27 avril 2015

Du plaisir

Salut!

Il m'arrive souvent de discuter avec des amateurs de fine cuisine.  Du genre à prendre des heures pour faire l'épicerie afin de trouver la meilleure des viandes et de discourir pendant des heures sur la qualité de ladite-viande.  De connaître par leur petit nom les meilleurs bouchers en ville.  De savoir quelle est la différence entre une huile d'olive du sud-ouest de la France et du nord-est de l'Espagne (pour les nuls en géographie, les deux régions sont littéralement collées).  Des foodies dans le langage moderne quoi.  J'ai parfois le goût de leur demander, si, au bout du compte, après toutes leurs recherches, leurs efforts, leurs démarches, ce qu'ils ont mangé était bon.

Question simple, mais il me semble souvent que j'aurais droit à une immense bouche bée en guise de réponse.  Parce que souvent, à la recherche de la qualité, on oublie son grand ami: le plaisir.  Et que même si on a la meilleure bouffe, de la meilleure qualité possible dans son assiette, si on aime pas ce que l'on mange, ce sera du temps perdu.  Sans compter de l'énergie.  Ok, on pourra se vanter ensuite d'avoir mangé un plat extraordinaire, mais il me semble que c'est plutôt vain comme expérience si ça ne se réduit qu'à ça.  Par exemple, avez-vous déjà mangé des huîtres?  Ou du caviar?  Moi si.  Si j'ai aimé ça?  Trop gluant dans le cas des huîtres, trop salé dans le cas du caviar.  Pas mauvais dans les deux cas, mais ceci dit, je n'en remangerais pas tous les jours, ça c'est certain.

C'est la même chose en littérature.  Certaines personnes sont tellement acharnées à rechercher la qualité dans leurs lectures qu'elles en oublient une chose importante: le plaisir.  Le plaisir de lire, le plaisir de se plonger dans une bonne histoire.  C'est tellement important pourtant, c'est même la base.  Il faut prendre du plaisir à ce que l'on fait, à ce que l'on lit.  Dans la recherche de la qualité à tout prix, en bouffe comme en littérature, j'ai souvent l'impression que l'on oublie ceci: le plaisir n'est pas égal à la qualité de l'oeuvre, mais à l'appréciation de la personne qui la lit.

Plus jeune, j'avais goûté pour la première fois à de l'emmental en grimaçant.  Même chose pour le parmesan, qui, dès qu'il trônait sur la table familiale avec sa caractéristique odeur de vomi, me levait le coeur.  Pourtant, j'adore maintenant les deux aujourd'hui.  Cette métaphore culinaire me permet de dire que dans tous les cas, le goût, ça se développe, ça s'éduque.  Que la recherche du mieux, du meilleur existe et est légitime.  C'est lorsque qu'elle prend le pas sur le plaisir que l'on peut ressentir à engouffrer une bonne bouchée de poutine ou encore à dévorer un roman pas prise de tête.  On peut être conscient que ce que l'on consomme a énormément de défauts, mais décider de profiter du moment présent et de savourer ce que l'on a sous la dent ou la main.  Sans verser dans la facilité, juste apprécier le bon moment tout en gardant son esprit critique.  Après tout, la poutine c'est pas bon, ni pour le cholestérol, ni pour le tour de taille et la littérature trop populaire engourdi l'esprit, mais à petite dose, ça peut faire beaucoup de bien au moral.

Ce qui m'inquiète au moins autant, c'est le pédantisme de certain.  Que de manger de la viande bio-élevé en plein air- à qui on conte des histoires le soir (sans blague, ça existe, j'en ai entendu parler à une émission de radio dernièrement!), c'est mieux, c'est LA façon d'être, que les gens qui ont adopté cette viande ont trouvé la réponse et que nous, pauvres demeurés que nous sommes nous continuons à acheter notre poitrine à l'épicerie.  Ce n'est pas de manger cette viande-là plutôt qu'une autre qui est la solution: c'est de savoir en toute connaissance de cause ce que l'on mange et de choisir la qualité qui nous tente.  Et peu importe ce que c'est l'important est que cela nous aie rendu heureux.

@+ Mariane

mercredi 22 avril 2015

Les sangs d'Audrée Wilhelmy

Les sangs  Audrée Wilhelmy  Leméac  155 pages


Résumé:
Féléor Barthélémy Rü a eu six femmes dans sa vie.  Certaines ont été ses épouses, d'autres non.  Toutes l'ont côtoyé volontairement et se sont donné à lui.  À mort.  Chacune a laissé derrière elle un journal.  Son histoire et l'histoire de comment elles en sont venues à souhaiter que Féléor les tuent.

Mon avis:
À côté des femmes de ce roman, Anastasia Steele fait pratiquement figure d'icône féministe.  Car chacune d'elle, toutes, ont choisi Féléor dans l'intention de se faire tuer, de mourir.  Elles ont souhaité qu'il les tuent.  Certes, la réputation de l'homme d'affaire est faite en ville, mais les femmes restent attirées par lui par un étrange magnétisme.  On est dans l'ordre du roman et on accepte relativement bien cette règle du jeu.  Car le récit est très très bien écrit.  On suit les journaux intimes de ces femmes, mortes, toutes épouses de ce Barbe-Bleu.  C'est leur voix qu'on entend, leurs choix, leurs vies, la façon dont elles la voyaient, dont elles se voyaient.  Chacune d'elle avait une histoire, un parcours, une personnalité précise.  Et c'est à travers elle que l'on découvre Féléor.  Si le sujet peut faire frémir, c'est magnifiquement bien raconté.  Chaque femme a sa voix, sa vie en-dehors de Féléor et aussi ses raisons pour vouloir mourir de sa main.  L'intérêt de ce livre tient moins dans son intrigue que dans le mouvement lent qui se déploie devant nous, dans cette écriture belle et précise.  Un roman très très littéraire, mais qui en vaut la peine.  L'auteure réussit le tour de force de nous faire trouver l'horreur belle, belle comme une oeuvre d'art ou un vase en cristal ciselé.  Un tour de force, vraiment.

Ma note: 3.75/5

lundi 20 avril 2015

Lecteur du 1%

Salut!

L'autre jour, je discutais avec une nouvelle connaissance qui me parlais de son conjoint, à ses dires, grand amateur de lecture.  Très intéressée, je lui demande ce qu'il lit.

-Bah, des livres qu'il trouve au Costco!  Ils sont moins chers!

Ok, au-delà du fait que cette personne achète ses livres au Costco «parce qu'ils sont moins chers» (ce qui me hérisse) j'écoutais les titres des livres qu'elle mentionnait et je me disais... Rien que ça?  Elle nommait des séries très populaires comme Hunger Games et ses dérivés, rien de plus, peut-être Divergence, mais à peu près rien d'autre.  On a beau connaître une réalité, il y a des fois où elle nous saute dans la face encore plus crûment: bordel que les gens qui magasinent dans les grandes surfaces n'ont pas de choix!

Il se publie environ 30 000 titres en langue française chaque année.  Le nombre de titres disponible dans des grandes surfaces comme Costco est d'environ une centaine à la fois.  Pour qu'un lecteur trouve pour son goût dans une sélection aussi mince m'épate.  Surtout que sur une centaine de titres, on confond tout: jeunesse, livres de cuisine, manuel vie pratique et littérature.  Fiou!  Faites le calcul rapidement, c'est environ 1% de l'offre que l'on peut retrouver à prix coupé dans ce genre d'endroit.  On parle souvent de l'expression du 1% pour parler des plus riches de notre belle planète, mais il apparaît que c'est le pourcentage de l'offre littéraire auquel ont droit les lecteurs qui fréquentent ce genre de Mecque de la consommation.

Deux choses me chicotent par rapport à cet endroit: de un, l'obsession du prix, de deux, le choix.

La plupart des gens qui achètent leurs livres au Costco le font pour une raison: le prix.  Uniquement.  Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire qu'il allait au Costco acheter ses livres parce qu'il aimait l'ambiance ou les conseils!  Le seul but de la manoeuvre est de donner l'impression d'en avoir plus pour le même nombre de dollar.  Est-ce que l'on choisit les livres pour leur qualité, leur originalité?  Non, uniquement parce qu'on le paye pas cher.  Aucune autre raison.  Le livre devient alors un produit que l'on ajoute dans le giga-panier, il perd sa valeur intrinsèque.  On ne lit plus parce qu'on aime la littérature ou un auteur en particulier, on lit comme on consomme.  Miroir de l'endroit où on l'a acheté.

L'autre problème est lié au premier: au Costco, on vend ce qui se vend point.  On va chercher la crème des ventes uniquement et on la brade.  Parler des impacts de cette pratique sur l'ensemble de la chaîne du livre et sur les librairies a été largement fait et refait, je n'y reviendrais pas.  Mais dans l'offre étroite qui est fait au lecteur, ça, c'est important.  Parce que l'on habitue les gens à une certaine forme de produit.  Et qu'on ne permet même pas de savoir que quelque chose d'autre existe.  On enferme les lecteurs soucieux de leurs sous en leur faisant croire qu'au fond, ils payent moins cher alors que les alternatives pour avoir tellement mieux en terme de qualité et de diversité existent (livre de poche, numérique, bibliothèque et j'en passe).  Et ça, c'est terrible.  Il y a tellement mieux à lire que seulement les gros vendeurs.

Lire uniquement 1% de ce qui est réellement produit et devoir s'en contenter parce qu'on croit sauver de l'argent...  C'est d'une véritable tristesse.

@+ Mariane

jeudi 9 avril 2015

La frousse autour du monde de Bruno Blanchet

La frousse autour du monde  Bruno Blanchet  La Presse 183 pages


Résumé:
S'ennuyant à la maison depuis le départ de son fils devenu adulte, Bruno Blanchet décide de partir faire le tour du monde.  Mais à sa manière, soit celle d'un globe-trotter hors-norme.  Croisement entre le récit de voyage l'anecdote et les bonnes histoires qu'on se raconte autour du feu, La frousse autour du monde, c'est tout ça.

Mon avis:
Bruno Blanchet est parti en voyage taquiner l'aventure et en a tiré une série de billets sur ses voyages.  Parce que Bruno n'est pas un voyageur ordinaire.  Il fuit les attrapes-touristes et préfère vivre avec les gens du cru, quitte à avoir tout un paquet d'aventures au passage!  Car si de nombreux boulingueurs existent, c'est le mélange d'autodérision et d'aventurier qui séduit dans les récits de Bruno Blanchet.  Il ne se prend pas au sérieux et voyage avec la curiosité d'un enfant dans un parc d'attraction.  Ces chroniques ont d'abord été publiée dans La Presse et il est bon d'en espacer la lecture pour éviter la saturation.  Trois ou quatre à la fois, c'est bien, mais dépassé ce nombre, on commence à sentir la répétition.  N'empêche, de parcourir avec Bruno Blanchet les îles du Pacifique ou l'Asie du Sud-Est, c'est le dépaysement assuré, pas à cause de l'exotisme des lieux, mais bien parce que Bruno Blanchet va parcourir les sentiers battus... en mettant le nez dans l'envers du décor.  Drôle, bien fait, mais pas à lire d'un seul trait, à savourer par petite dose:

Ma ntoe: 4.5/5

mardi 7 avril 2015

Le lecteur change aussi...

Salut!

Ça m'est arrivée quelque fois et c'est arrivé à d'autres personnes aussi: à un époque, on trippait sur une série.  Genre solide.  Au point de guetter avec une impatience de junkie la suite.  Cette série, c'était notre univers, on en connaissait les moindres détails, les personnages, leurs relations entre eux, on faisait des paris à savoir comment finirait l'histoire.  On était accro.  Et puis est arrivé un autre tome.  Et la magie n'était plus là.  Il manquait quelque chose.  Ce n'était plus ce qui nous avait fait tripper.  Alors, on délaisse la série, en se demandant parfois pourquoi les choses ont si mal tourné.

La plupart du temps, on accuse l'auteur.  Il a dérivé en cours de route.  Il a pris une direction différente, s'est éloigné de ce que l'on aimait.  L'oeuvre a changé, on ne l'aime plus, on ne s'y retrouve plus.  Ce qui nous faisait vibrer, tripper est comme disparu.  On accuse souvent l'auteur de tous les maux et parfois, c'est le cas.  Il est après tout le seul maître à bord de son oeuvre.  Il peut faire prendre à son oeuvre la direction qu'il souhaite.  C'est à lui.  Seulement, ce n'est pas tout le monde qui va le suivre.  L'auteur peut s'éloigner de ce qui avait fait la force de ses premières oeuvres.  Les raisons sont innombrables, mais l'une d'entre elles est très simple: le temps passe pour lui aussi.  Il peut s'écouler des années entre deux tomes d'une série et durant ce temps, l'auteur vit: naissance, mariage, divorce, deuil.  Une oeuvre ne s'élabore jamais entre quatre murs cloisonné du reste de la vie.

Mais avant tout, le lecteur change lui aussi.  Une oeuvre qui à l'adolescence nous charmait, nous enchantait, pourra nous paraître fade à l'âge adulte.  Parce que nos goûts ont changé, parce qu'on en a lu d'autres.  Et parce que nous aussi, lecteurs, on ne vit pas entre quatre murs.  Une héroïne qui nous enchantait avec ses histoires d'amour peut nous taper sur les nerfs parce que l'on vit de se faire planter là.  De quoi faire décrocher d'une série.  Des situations comme celle-là peuvent facilement arriver.  Et l'auteur n'y est pour rien.  On pourra l'accuser de tous les maux avec tous ses mots, ça ne changera rien au fait que c'est nous qui portons un regard différent sur son oeuvre.

Surtout lorsqu'une série s'étend sur plusieurs années, le lectorat peut décrocher entre deux tomes.  Tout simplement.  La vie ne s'arrête pas pour personne, même si la littérature a cette capacité de nous faire vivre hors du temps. Il est inutile d'accuser qui que ce soit sinon du temps, car lui, il ne s'arrête jamais.

@+ Mariane

mercredi 1 avril 2015

L'empire bleu sang de Vic Verdier

L'empire bleu sang de Vic Verdier  Joey Cornu


Résumé:
Quelque part au XVIIe siècle:
Champlain découvre de fabuleuses veines de diamants bleus sous le Cap-Diamant, assurant ainsi la fortune de ce qui deviendra la puissante Cité-État de Québec.

Québec, 1887.
L'ordre des Crucifiés fait régner la terreur sur la Cité-État.  De plus en plus nombreux, ses partisans semblent vouloir prendre le pouvoir.  Cependant, le haut clergé et le gouvernement tente de mettre un terme à leur influence.  Aidé du scientifique maudit Rauméo, lui-même inspiré de Darwin, ils ont créé une arme à la hauteur de leur tâche: Victor Notre-Dame.

Québec: 1987
Marie est une étudiante qui fait une recherche sur les événements de la St-Jean-Baptiste de 1887, lors de la grande victoire de Victor Notre-Dame sur les Crucifiés.  Elle découvre alors une version de l'histoire légèrement différente de ce qu'elle a appris à l'école et que celle-ci n'en est que plus fascinante.

Mon avis:
Il arrive souvent avant d'écrire une critique de retourner dix fois mon clavier entre mes mains avant de l'écrire parce que j'ai peur de ne pas bien exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture.  J'ai peur d'être trop sévère, trop dure ou trop gentille.  Là, c'est juste que j'ai peur de ne pas bien rendre mon ressenti parce que ce livre, il m'a vraiment fait trippé.  Seulement, si je trippe parfois sur un livre, normalement, c'est plus centré sur l'histoire ou sur le style de l'auteur.  Là, c'est les deux, à égale valeur.  Le récit est construit entre différents personnages.  On saute de l'un à l'autre, sans logique apparente, surtout que l'on navigue d'une époque à l'autre, mais c'est autout du récit que tout se branche, tout se connecte et que l'on voit l'intrigue se dénouer devant nous.  Parce que même sous une forme aussi dépareillée, il y a une logique.  Que l'on va découvrir au fil du roman.  Et les deux époques se répondent à travers un siècle de distance.  L'étudiante va découvrir une information, pop, on revient dans le temps à travers un personnage qui va vivre les événements et hop, on s'éloigne pour avoir un autre point de vue sur la chose.  Ça coule de source, c'est fluide.  Et ça donne lieu à quelques magnifiques mises en abîme sur les événement.  Le portrait que l'on y fait de la ville de Québec me faisait à une douce revanche de la part d'un habitant de la ville sur Montréal: beaucoup des lieux décrits me faisait penser à la métropole actuelle du Québec, mais les références étaient dépeintes autrement (autoroute Champlain au lieu de Ville-Marie par exemple).  Pour le reste, c'est un magnifique hommage à la ville.  Le mélange de science pure (surtout la génétique) et de religion était bien dosée, bien mêlée quoique il serait surprenant que beaucoup des expériences réalisées en 1887 soient réalistes.  Qu'on y mêle Darwin était bien et que l'on voit du reste du monde Québec trôner au sommet de la liste des pays les plus envié, notre culture et notre langue mise en avant partout faisait sourire et surtout quelque part... drôle.  Le rôle du clergé, le conflit entre la science et la religion, les liens entre les différentes classes de la société, beaucoup de thématique sont abordées avec beaucoup de talent.  Tout ça à travers une série de courts chapitres donnant chacun la parole à une personne qui nous fait comprendre l'univers en partant de son point de vue.  L'écriture a l'air toute simple à première vue, mais il faut le dire, l'auteur la maîtrise très bien.  Il ne cherche pas à faire des effets et réussit très bien ce qu'il entreprend.  Superbe roman, très bien écrit, vraiment une très belle réussite.  J'ai vraiment beaucoup aimé!

Ma note: 5/5