lundi 26 janvier 2015

La valeur d'un prix

Salut!

Je suis tombée l'autre jour sur cet intéressant article de Paris-Match.  Entendons-nous, Paris-Match est très people comme magazine, mais la question qu'il soulève est très intéressante: combien un prix littéraire vaut-il en terme de copies vendues?  La situation qui y est décrite est celle qui vaut outre-Atlantique, mais cela en dit long sur le lien entre les Prix littéraire et les ventes de livres.

Première conclusion, le prix-roi est sans aucun doute le Goncourt, le plus rentable en tout cas, parce que c'est aussi celui qui enregistre le plus de ventes.  On a pas les données pour le Nobel dans le tableau, mais je suis certaine que ça n'a pas autant d'impacts.  Pourquoi le Goncourt?  Tradition sans doute.  C'est un prix qui est très médiatisé depuis des années.  Pourtant, ce n'est qu'un prix parmi d'autres.  Rien ne garanti que le Goncourt de l'année sera le meilleur livre publié cet automne-là!  Renaudot, Médicis, Grand prix de l'Académie française, De Flore, Goncourt des Lycéens, allez-y la liste est longue et ils trouvent tous un meilleur livre selon leurs critères!  La saison des prix littéraires est avant tout une saison très française: tous jouent du coude pour se faire la plus large place médiatique possible face dans la cohue de la rentrée littéraire d'automne.

Au Québec?  Les Prix les plus «connus» sont le Prix des libraires et ceux remis par le Gouverneur Général.  Aucun d'entre eux n'ont la force d'impact médiatique du Goncourt, mais c'est pas faute d'essayer!  Il existe en plus de ceux-là une multitude de prix littéraires plus ou moins connus.  Pour un auteur, les prix sont très importants.  En plus d'être une sacrée tape dans le dos et une reconnaissance au sein du milieu littéraire, ils sont souvent accompagnés de bourses.  Par contre, aucun prix ne garanti des ventes: ce qui aide beaucoup dans la remise d'un prix, c'est la visibilité qu'il permet d'avoir.

Pourquoi en remettre autant?  Justement à cause de cette visibilité.  C'est autant d'argent en pub de moins à mettre et comme souvent, les budgets marketing des maisons d'éditions ne sont pas largement pourvu, bien fou serait celui ou celle qui se priverait d'une aussi belle entrée en matière.  Il faut également dire qu'un prix littéraire est toujours beau à mettre comme carte de visite.  Ça fait de jolis bandeaux à mettre sur les livres, même si la plupart des gens ne savent pas quel est exactement le prix dont on parle.  Et oui, les prix littéraires souffrent parfois autant sinon plus de l'ignorance du grand public que les auteurs qui les gagnent.

Non, les prix littéraires ne sont pas LA raison qui fait vendre des copies de livres, mais ils ont une magnifique occasion de parler de livres, de montrer des livres, de créer un événement autour des livres.  Et ça, c'est très précieux.  Parce que rare sont les occasions aussi rassembleuses autour de la littérature.  Qu'on aime ou on aime pas le gagnant du Goncourt, que l'on dénonce le fonctionnement ou non de la remise des prix, reste que tous les amateurs de littérature auront un petit chatouillement au début de novembre à savoir qui remporterait le fameux prix cette année-là.  Quelque chose qui a plus de valeur que toutes les copies vendues.

@+ Mariane


mardi 20 janvier 2015

Contes d'humour et de sagesse de Kim Yaroshevskaya

Contes d'humour et de sagesse  Kim Yarosheskaya  Collection Paroles  Planète Rebelle 78 pages Livre avec CD



Résumé:
L'inimitable conteuse aussi connu sous le nom de Franfreluche n'a pas écrit que des contes pour les enfants.  Elle en a aussi écrit pour les adultes, car eux aussi ont besoin qu'on leur conte des histoires.

Mon avis:
Je ne suis pas de la génération qui s'est fait conter des histoires à la télévision par Franfreluche.  J'ai à peine entendu vaguement quelques histoires en écho quand la télévision était ouverte dans le temps des Fêtes et que La Boîte à histoire jouait en reprise.  Cependant, il ne fait aucun doute à la lecture de ce petit livre que l'auteure a de redoutables talents de conteuse.  Ici cependant, ce ne sont pas des contes pour les enfants, mais bien des contes pour faire réfléchir les adultes qu'elle met en scène.  Venant de toutes les parties du monde, ils font réfléchir, sourire, grincer des dents un peu.  On s'y reconnait.  L'auteure s'adresse aux adultes comme elle s'adresserait aux enfants, avec des mots simples et des situations bien connues, mais le message sous-jacent est clairement destiné aux personnes ayant un peu plus de kilométrage sous le capot.  Je n'ai pas écouté au complet le CD accompagnant le livre parce qu'on y reprenait exactement le texte du livre, mais tout de même, la voix de Kim Yaroshevskaya est une voix de conteuse, même si elle est légèrement chevrotante: on sent le plaisir qu'elle a à nous conter des histoires.  Tous les contes sont très courts, une page ou deux, mais ils réussissent à saisir l'essentiel.  Pas besoin d'en rajouter, tout est là.Un très beau petit livre, pour les adultes qui aiment se faire conter des histoires et ceux qui ont oublié quel plaisir cela pouvait être.

Ma note: 4.25/5

lundi 19 janvier 2015

L'importance du point positif

Salut!

Quand j'écris une critique, je l'écris toujours comme si j'étais certaine que l'auteur la lirait.  Quand c'est un auteur québécois, c'est très souvent le cas, que l'on me le fasse savoir par la suite ou non.  N'empêche, que l'autre soit québécois, américain-avec-des-millions-de-lecteurs, sud-coréens ou papous, je l'écris toujours avec cette idée en tête: l'auteur peut lire ma critique.  Alors, je fais gaffe à ce que j'écris.

Ok, je me suis laissée à quelques reprises à des débordements de caractère concernant certains livres qui aurait valu plus cher à mes yeux en papier de toilette qu'en livre-papier.  Et quand je l'ai fait, je n'y aie pas été avec le dos de la cuillère.  J'y aie même pris un plaisir étonnement pervers qui m'a parfois surprise moi-même.  Cependant, en quatre ans de blogue, c'est un infime pourcentage de mon oeuvre de critique-blogueuse.  Pourquoi?  Parce que je ne suis pas foncièrement méchante?  Il y a (beaucoup) de ça, mais pas seulement.  Il y a aussi et surtout parce que je crois dans le pouvoir d'une bonne critique.

La bonne critique, c'est pas la critique qui dit à l'auteur, oh, wow, ton livre est super bon! avec des étoiles dans les yeux.  Absolument pas.  Celle-là sont excellentes pour le moral et l'ego des auteurs, mais pas pour leur travail d'écriture.  Pour moi, ce genre de critique a exactement la même valeur qu'une critique comparant le livre à un gros tas de fumier bien puant.  Pourquoi?  Parce que l'on comme l'autre ne renseignent pas l'auteur sur son livre.  Dire qu'un livre est bon ou mauvais, ça ne veut rien dire.  Le dire de façon argumentée et logique, par contre, ça fait toute la différence.  le meilleur livre du monde, celui qui nous fait capoter, vibrer, tripper des bulles, aura ses défauts.  Pris dans notre amour, on les oubliera, mais ils seront là et ils existent.  Même chose pour le pire livre du monde: il aura ses qualités.  On juge sur le livre en entier, mais dans la vie en général, les tons de gris sont nombreux.

Alors quoi?  Personnellement, j'ai dès le départ pris le parti de parler du livre, de ses qualités, de ses défauts, tant du point de vue de l'écriture, de l'intrigue que du plaisir de lecture.  J'ajoute le dessin dans le cas des BDs.  J'essaie de faire ressortir les points forts et les points faibles du livre.  Ce n'est jamais un jugement envers l'auteur, mais bien envers son oeuvre.  Et je peux être très sévère, MAIS, comme on me l'a appris dans mes cours d'histoire (l'université a des côtés utiles que l'on ne découvre que longtemps après!) en m'appuyant toujours sur des faits.  Mieux, autant que possible, j'essaie de donner des exemples, de rendre les choses concrètes.  Je peux me turlupiner l'esprit en certaines occasions pour faire comprendre mon ressenti exact.  Ça a l'air beaucoup plus facile que ce ne l'est.  Enfin, pour moi.

Pourquoi tant d'efforts?  Peut-être que ça me vient de ma formation en pédagogie, ou peut-être pas.  En fait, je crois que je sais: si je fais une erreur, j'aime mieux qu'on me dise quoi et pourquoi plutôt que de me laisser dans l'expectative.  Savoir est précieux, parce que cela mène à la compréhension et comprendre ses erreurs est la meilleur façon de se corriger.  Voilà pourquoi j'ai souvent en tête l'auteur en rédigeant mes critiques.  Je veux donner le goût de lire le livre si je l'ai aimé certes et faire part de mon opinion également, mais je crois que ce qui me motive, c'est justement de faire le travail de débroussaillage entre le bon et le moins réussi.

Et ça ne fait que rendre mes lectures plus intéressantes.

@+ Mariane

P.S. Pour ceux qui voudraient savoir, c'est ce billet que j'ai écrit à la lueur de la lampe à l'huile.  À mes yeux, il sonne comme d'habitude, ne trouvez-vous pas?  Même en me relisant, j'ai fait relativement peu de corrections.  :)

vendredi 16 janvier 2015

On s'amuse! : Le défi de la planche

Salut!

Tous ceux qui fréquentent ce blogue le moindrement savent que j'aime la BD.  Je vous donne donc comme jeu du mois un petit défi: trouver qui a dessiné cette planche de BD.  Attention, si vous êtes courageux, vous pouvez donner le titre de l'album, mais j'insiste surtout pour trouver qui est la personne qui a tenu le pinceau ou le stylo.  À vos marques! Prêts?  Zieutez!

#1


#2



#3


#4


#5


Petit indice, quatre auteurs sur cinq sont québécois.

La personne qui réussira à les trouver tous aura droit à... toute mon admiration!  Bonne chance à tous!

@+ Mariane

jeudi 15 janvier 2015

Auschwitz de Pascal Croci

Auschwitz  Pascal Croci  Collection Atmosphère  Emmanuel Proust  77 pages


Résumé:
1993.  Kazik et Cessia vivent en ex-Yougoslavie.  Pris dans les carnages de la guerre, ils se souviennent.  Ils l'ont déjà vécu.  Ce sont des survivants.  Des survivants du camp de concentration d'Auschwitz.  Là où leur petite fille est morte.

Mon avis:
Vu le sujet, j'ai été surprise du peu d'émotions qui se dégageaient de cette BD.  Auschwitz quand même!  La pire faillite de l'humanité!  Et pourtant, les personnages sont froids, distants...  Un peu comme le commandant du camp qui m'a fait tellement plus penser à un dandy qu'à un tortionnaire, vaguement ennuyé par les cris des prisonniers.  On ne ressent pas leur drame.  Cette BD est présentée comme la première BD réaliste sur Auschwitz.  Je ne suis pas spécialiste, je ne peux pas dire, mais il me semble que Maus, avec ses personnages animaliers avait mieux réussis à rendre l'horreur de la situation.  Je n'ai pas été touchée par les personnages.  Même le moment où le commandant du camp donne à Kazic la poupée de sa fille, preuve qu'elle est morte alors qu'il a tout tenté pour la sauver m'a paru froid, détaché...  Par contre, au point de vu de la reconstitution minutieuse de l'atmosphère qui régnait dans le camp, là, la BD cartonne.  Rien dans l'émotion, mais tout est dans le dessin.  Réussite totale, avec ces teintes verdâtres et froides, ses visages tellement émaciés, ses yeux trop grands dans les visages, les costumes, les vêtements.  On comprenait Auschwitz, mais pas les personnages comme tel.  Étrange cette BD au fond.  Réussite en demie-teinte?  Je ne sais pas trop...  Je reste extrêmement mitigée sur le fond comme sur les détails.

Ma note: 3.5/5

vendredi 9 janvier 2015

Même les secondaires sont importants

Salut!

Nombre d'entre vous se souviendrons sans doute d'Argus Rusard, le peu sympathique (quoique amateur de chat) concierge de Poudlard.  Son rôle dans l'histoire.  Bien mince au fond.  Il faisait partie du décor, des petits éléments d'arrière-plan, mais qui réunis donne à une histoire un corps, une âme.  Celui de la fameuse école de sorcellerie de Poudlard n'était pas constitué que d'anonymes.  Il était fait de personnes de chair et de sang, auquel on pouvait s'attacher.  Professeurs, fantômes, mêmes lieux physiques avaient un petit quelque chose qui les distinguait les uns des autres.  Pas au sens de les aimer, mais au sens de les retrouver et avec eux, de pouvoir facilement renouer avec le cadre dans lequel ils existent.

Je doute que Rusard ait été un des personnages secondaires les plus aimé de l'univers de Harry Potter, mais par contre, je ne doute pas que de nombreux lecteurs de la série se rappelle de lui et de ses frasques et mimiques.  Créer un univers vaste et cohérent est exigeant autant pour l'auteur que pour le lecteur.  Parce que pour faire retenir toutes les petites informations ici et là qui donnent corps à un monde, il faut beaucoup de doigté.  Créer des personnages secondaires qui permettent de rattacher des pans de l'univers en leur donnant une personne avec qui les relier est très habile.

On a qu'à penser au classique personnage de l'aubergiste dans les romans de fantasy.  C'est un indémodable, cet aubergiste que l'on retrouve de loin en loin, un personnage loin d'être central, mais qui peut donner un coup de main (ou de pied) au héros quand il y a besoin d'être.  Même chose pour les indémodables forgerons, écuyers et serviteurs.  Que seraient la littérature de médiéval-fantasy sans eux!  Souvent, ce genre de personnages aide à retenir de l'information sur l'univers, que l'on s'en rende compte ou non.  Parce qu'elle est incarnée, personnifiée.  Ce n'est pas un anonyme qui nous la livre ou un texte de description, mais bien une vraie personne.  C'est d'autant plus efficace quand la personne a un nom comme Rusard.  Même si on ne la nomme pas précisément (parler du boulanger de Mornepierre par exemple ou de l'aubergiste roux), le fait de l'identifier lui donne une consistance supplémentaire.  Un élément à qui le relier, lui et les informations qu'il apporte sur le monde dans lequel il vit.

Et puis, soyons honnête, ces mêmes personnages secondaires sont souvent ceux à qui on s'attache sans raison et pour lequel on craque.  Tout le monde a son favori dans les personnages secondaires et Rusard ne fait pas exception!  Je garde un souvenir impérissable de la série des Chevaliers d'Émeraude à cause d'un personnage secondaire dont le destin m'a fait... particulièrement chier!  J'étais en colère contre l'auteure!  Parce que je m'étais attaché à ce personnage, pas principal le moins du monde, mais auquel je m'étais identifiée.  J'avoue même avoir lu la fin de la série juste pour connaître son destin...

Quand il y a trop de personnages secondaires, on peut légitimement se plaindre, parce qu'ils prennent trop de place, mais tout de même, ces personnages sont essentiels, car il forme la trame sur lequel se construit un monde.

@+ Mariane

jeudi 8 janvier 2015

Ariane, Mini et Courageux de Ben Xavier

Ariane, Mini et Courageux  Ben Xavier  Collections Chatons  Le Chardon bleu  124 pages



Résumé:
Ariane vit seule avec ses parents au milieu des bois.  Un jour, elle découvre une canne blessée dans les joncs près de la rivière.  Elle décide d'en prendre soin et la ramène chez elle, suivie sans le savoir par un couguar, qu'elle adoptera également.  Car Ariane a un don rare: celui de parler aux animaux.

Mon avis:
Décousu?  Je dois avouer que j'ai plus ou moins goûté à cette histoire dont beaucoup de défauts sont trop évidents.  Premièrement, de qui raconte-t-on l'histoire?  Celle d'Ariane, celle de ses parents, celle des animaux qu'elle adopte?  C'est loin d'être clair et on flotte sans cesse entre les différents personnages.  Le personnage de la canne, anonyme, prend beaucoup trop de place et le personnage de Mini arrive trop tard dans l'histoire pour la place qu'il occupe dans sa conclusion.  Courageux le couguar est bien, mais même s'il a une bonne consistance en tant que personnage, il reste plutôt primaire.  Par contre, j'ai bien aimé le personnage du père, délicieux dans ses maladresses, tentant d'être juste au meilleur de sa connaissance, comme tous les bons papas du monde essaient d'être.  Dans les romans en tout cas.  D'ailleurs, ce livre, est-ce un conte ou un roman jeunesse?  Très dur à dire, tellement il y a des éléments des deux, mais le livre ne s'oriente clairement ni vers l'un, ni vers l'autre.  Ce qui n'aide pas à savoir à quel âge il s'adresse, d'autant plus qu'il y a un net problème de niveau de vocabulaire dans le livre: plusieurs mots sont beaucoup trop soutenus pour l'âge du public auquel il semble destiné.  Pourquoi avoir parlé de sens olfactif alors qu'odorat aurait très bien convenu?  Et muslidés au lieu de rongeurs?  Je ne peux même pas dire que l'idée du livre était bonne derrière tous ses défauts parce qu'elle non plus n'était pas claire.  Bref, une foule d'irritants et un texte qui aurait mérité une nette relecture critique pour lui éviter tous ces pièges.  C'est d'autant plus surprenant qu'il ait été publié sous cette forme.

Ma note: 2/5

mercredi 7 janvier 2015

Je suis une organique!

Salut!

Ok, on va passer par un détour avant d'arriver au vif du sujet:  je n'aime pas le hockey.  Je m'excite à peine le poil des jambes quand le Canadien est rendu aux éliminatoires et ce uniquement pour savoir le score du match.  Personnellement, si les bulletins de sport se limitaient à annoncer les résultats et à dire qu'il y a une partie le lendemain, ce serait largement suffisant.  Mais non, prisonnière de ma voiture, je me dois d'entendre une fois par heure le compte-rendu détaillé et complet du match, avec en prime les analyses de pourquoi l'entraîneur a pris telle ou telle décision et en quoi c'est important et le plus souvent, pas une bonne décision.  Si mon regard était un fusil, ça ferait longtemps que je n'aurais plus de radio.  En fait, je pense sérieusement à porter plainte au CRTC pour présence abusive du hockey sur les ondes radiophoniques, mais bon, passons.

Tout ceci pour dire que quand j'ai lu l'article de Patrick Lagacé dans La Presse sur Gabriel Nadeau-Dubois et le hockey, le sujet ne m'accrochais pas au départ (mais bon, j'aime bien GND et Patrick Lagacé, alors...).  C'est surtout cette citation qui m'a fait beaucoup réfléchir:

«Le Québec, dit-il, malgré sa relation symbiotique avec le CH et le hockey, n'a jamais eu de livre équivalent au Football - ombre et lumière de Galeano. «Malheureusement, nos intellectuels restent souvent dans les universités. Le Québec manque d'intellectuels organiques.»
Des «intellectuels organiques», Gabriel?
«C'est le concept d'Antonio Gramsci. Des intellectuels qui s'immergent dans la société, qui ne la regardent pas de haut. Plus l'intellectuel est organique, moins il peut mépriser quelque chose comme le hockey...»» 
Brillant...  En lisant ces mots, c'est ce que j'ai eu envie de dire:  Brillant.  Ça résume ce que je pense depuis des années: il ne faut pas se couper des gens, des gens ordinaires, parce que c'est eux qui forment le coeur de notre société.  Je ne dis pas qu'il ne faut pas rechercher l'excellence en toutes choses, ni cesser de chercher le meilleur, mais que si on se gausse et que l'on regarde de haut les gens ordinaires, on commence à les juger et à se couper d'eux.  Que ce sois dans le sport, les arts ou la littérature.
J'ai beaucoup aimé lire certains livres dit populaires.  Je les aies apprécié pour ce qu'ils étaient, pas pour ce que j'espérais qu'ils soient.  Plusieurs d'entre eux, avec une meilleure plume et une meilleure maîtrise de la langue française, aurait pu être d'excellents livres, mais tels qu'ils étaient, ils étaient très bons.  Je ne les aie jamais catalogué comme étant populaire et donc mauvais.  Si j'en aie détesté, je les aies détesté parce que je ne les trouvais pas bon, point.  Pas en les entrant dans une catégorie.
Suis-je incorrect dans ce cas?  Mon petit doigt me dit depuis des années que non, même si de nombreuses personnes m'ont regardé de haut parce que je disais que j'avais lu et apprécié tel ou tel auteur qui était dit populaire.  Et bien voilà la raison: je suis une organique.  Je suis immergée dans la littérature actuelle, donc, je ne la juge pas, même si je suis parfaitement consciente de ses défauts et de ses limites, surtout dans le modèle commercial actuel (et croyez-moi, j'en sais un bout là-dessus!).  J'ai beau faire de la critique, je ne me sens en rien meilleure qu'un ou une auteure pour autant.  Je ne prends pas plaisir à descendre un livre (bon, des fois oui, j'avoue!), au contraire, je dirais que j'essaie toujours par mes critiques, même si elles sont très négatives, surtout si elles sont très négatives à pointer les défauts pour permettre une amélioration.  Sauf quand c'est des cas désespérés comme Fifty Shades of Grey...
Ceci dit, j'ai beau être une organique, je n'aime pas le hockey pour autant...
@+ Mariane

mardi 6 janvier 2015

Je n'aurais pas le temps d'Hubert Reeves

Je n'aurais pas le temps  Hubert Reeves  Seuil  338 pages


Résumé:
L'autobiographie de l'astrophysicien et vulgarisateur scientifique Hubert Reeves, bien connu du grand public pour son travail de vulgarisation scientifique.

Mon avis:
Je sors de cette lecture un brin déçue.  Certes, il s'agit d'une autobiographie et on ne peut s'attendre à de biens grandes révélations dans ce genre de livre.  Mais dans sa structure et dans son récit, elle déçoit beaucoup.  Parce que si on suit bien l'itinéraire scientifique de l'auteur, il laisse de très très vastes pans de sa vie dans l'ombre.  Au point de nous sortir bien des choses comme on sort un lapin d'un chapeau.  Il parle des difficultés à aborder la sexualité dans sa jeune adolescence et du mystère que représentait les femmes et puis, ses études, les débuts de ses études supérieures et là, bam!, il est marié et il a un enfant.  Euh, me semble que... Tu l'as rencontré où ta femme?  Aucun détail sur elle sinon son nom et qu'ils ont fini par divorcer.  Pourtant, ils ont eu quatre enfants ensemble et ont vécu aux États-Unis et en Europe durant de nombreuses années.  Il annonce sa séparation et un ou deux paragraphes plus loin qu'il a rencontré une autre femme (où?  Mystère!) qui est devenu sa complice de longue date depuis.  Je comprends que l'auteur ne voulait pas faire de son autobiographie un catalogue d'anecdotes, mais là, il saute d'importants éléments qui auraient pu éclairer sa personnalité et son cheminement par la suite.  Je comprends qu'il n'ait pas voulu trop aborder sa vie personnelle, mais là, c'était vraiment trop...  D'autant plus que dans sa jeunesse, il est beaucoup plus précis.  C'est d'ailleurs la partie la plus intéressante et celle qui nous permet de mieux comprendre le scientifique qu'il est devenu.  Ensuite, à l'exception de son voyage en ex-URSS, il brosse un tableau assez vague.  Les derniers chapitres abordent un point plus précis, qui lui tient particulièrement à coeur: l'enseignement, la musique, la vulgarisation.  Et là, ça sent trop le professeur Reeves, ce personnage que l'on croise dans les médias et qu'on est habitué d'entendre avec sa voix grave et sa barbe blanche, incarnation du vieux sage.  C'était un peu trop.  Ajouter à cela que la chronologie est pour la plupart du temps assez énigmatique dans tout le livre et vous comprendrez ma déception.  Le seul point vraiment positif, c'est qu'il a su brosser un tableau bref, mais précis de ce que pouvais être le milieu de la recherche universitaire, avec ses petites guerres, ses conflits de personne, mais aussi les collaborations qui permettent de faire des avancées étonnantes.  Il faudra sans doute attendre son décès pour avoir une biographie véritablement complète, ou du moins, plus précise, ce qui est dommage parce que l'aventure de ce Québécois qui a apporté sa pierre à la connaissance moderne de l'astrophysique est loin d'être banale.

Ma note: 3/5

lundi 5 janvier 2015

Bloguer aux chandelles

Salut!

Petit billet pas très long pour raconter une expérience bizarre qui m'est arrivée hier soir: j'ai blogué aux chandelles.  Pour ceux qui n'étaient pas au courant, la moitié de l'île de Montréal a été privée de courant hier à cause du verglas.  En ma qualité de survivante du grand verglas de 1998, je savais quoi faire et j'ai sorti la bonne vieille lampe à l'huile de ma grand-mère et quelques chandelles.  J'avais donc de la lumière, il ne faisait pas trop froid chez moi et bon, les minettes miaulaient comme d'habitude, donc, pas trop de problèmes en vue.  Par contre, c'était foutument long, d'autant plus que même Hydro-Québec ne pouvait pas me dire quand l'étincelle allait revenir me visiter pour faire fonctionner ce qu'elle fait fonctionner si facilement le reste du temps.  (Elle est revenue à 2 heures du matin)

Ce que j'ai fait?  Je me suis assise et j'ai lu, tout simplement.  Pas mal durant la soirée même.  Mais bon, lire à la chandelle, ça a beau avoir son côté romantique, c'est quand même un peu plus exigeant que d'habitude.  L'éclairage est moins bon.  Mais j'ai continué, jusqu'à ce que je me rende compte que la muse des blogueurs avait envie de me faire une petite visite.  Ok, mon blogue était perdu dans les limbes de l'internet et je n'avais pas la baguette magique d'Hydro-Québec pour y avoir accès, mais bon, on se débrouille comme on peut, alors, j'ai sorti la bonne vieille manière:

Blogueuse en plein travail, à l'ancienne
J'ai à peine pris une petite pause, j'ai écrit tout le reste de la soirée!  Productive la demoiselle!  Bon, maintenant, va falloir que je retranscrive tout à l'ordi, mais au moins, ça me rassure: Papier ou clavier, je sais quand même pondre des billets!

@+ Mariane