jeudi 31 octobre 2013

Nouveaux contes du chat gris de Jean-Pierre Davidts

Nouveaux contes du chat gris  Jean-Pierre Davidts  Boréal Junior  Boréal  129 pages


Résumé:
Balthazar vit toujours auprès de son jeune maître Nicolas et comme toujours, il a une histoire à lui raconter à chaque fois que survient un des grands chagrins de sa jeune vie.

Mon avis:
Encore mieux que le premier tome!  Les contes ici rassemblés m'ont semblé encore plus savoureux que ceux du premier tome, l'art de raconter encore plus achevé.  C'est toujours Balthazar qui raconte, évidemment, mais le contexte est mieux défini: il raconte toujours des histoires datant de l'époque avant l'arrivée des hommes, quand tous les animaux vivaient en harmonie et que tous étaient végétariens (y compris le roi Léon, le lion).  Et des histoires à cette époque, il s'en passait, foi de Balthazar!  Toutes les histoires sont en lien avec ce que vit son jeune maître Nicolas et explique les réalités de la vie pour celui-ci.  Le petit hic que j'avais avec le premier tome a été corrigé: les chapitres correspondent maintenant pleinement aux histoires, ce qui me semble plus logique.  Par contre, un détail important: ce livre me semble aussi bien fait pour être lu qu'être raconté à voix haute.  Doux souvenirs de mon primaire avec une prof à la voix d'or...  J'ajouterais que ces contes sont intemporels, donc, ils sont aussi actuels qu'à l'époque de leur parution.

Ma note: 4.75/5

mercredi 30 octobre 2013

Résolution d'achats

Salut!

En changeant de boulot, je m'étais fait une promesse à moi-même.  Appeler ça une résolution de déménagement.  Ou de changement d'emploi.  Ou de mi-année, c'est comme vous voulez.  Je me fixerais un budget d'achats de livres par mois et je m'y tiendrais.  Bon, quelqu'un a déjà dit que les résolutions étaient faites pour être brisées non?  Ouais.  C'est ça...

Jusqu'à maintenant, je n'ai guère respecté mes propres règles.  J'ai beaucoup trop de tentations.  Et j'y constamment soumise!  Quoi, je passe ma vie à visiter des librairies!  Les plus belles, les mieux garnies et les meilleurs librairies du Québec!  Et je peux vous le dire, les talents pour mettre les livres en valeur, donner le goût de tourner la première page et découvrir un nouvel univers sont nombreux.  Autant que le talent des éditeurs de donner envie de dévorer leurs livres rien qu'en regardant la couverture, sans même jeter un coup d'oeil à la quatrième de couverture.  D'autres que moi pourront résister à l'envie en fuyant les librairies.  J'y suis contrainte (oh! horreur!) par obligation professionnelle.  Je rigole!  J'adore ça!  Mais avouez que ce n'est guère bon pour respecter mes résolutions!

Bon, disons-le tout net, les comptes en banque de pas mal de monde risque de s'arrondir quelque peu grâce à moi.  Moi qui avait l'habitude des services de presse, j'ai recommencé à acheter.  Ça oblige à plus de discernement dans ses achats, mais ça n'empêche pas les achats impulsifs.  Certes non!  Au contraire, on dirait que ça y pousse encore plus (aux achats impulsifs je veux dire).  On découvre tout à coup qu'un auteur qu'on connaît vient de faire paraître un nouveau livre.  Oups!  On veut la suite d'une série que l'on suit assidûment.  Re-oups!  On se laisse tenter par une quatrième de couverture attrayante.  Re-re-oups!  Comme si je n'avais pas déjà assez de livres à lire!

Ok, je suis honnête: certaines filles vont se consoler de leur peine en magasinant frénétiquement les derniers escarpins à la mode ou en regarnissant leurs garde-robes déjà pleines de vêtements neufs.  Moi, j'achète des livres.  Avouez que quand même, un bouquin neuf coûte moins cher que des jeans griffés...  ;)

@+ Mariane

mardi 29 octobre 2013

Chronoreg de Daniel Sernine

Chronoreg  Daniel Sernine  Alire  387 pages Lu en numérique


Résumé:
Dans un Québec du futur, indépendant et en guerre contre le Canada pour la possession des ressources en hydro-électricité du Labrador, Denis Blackburn est un officier du Contrex, le contre-espionnage du nouveau pays.  Il part au Mexique avant de tenter de sauver la vie (du moins, de ramener la dépouille) de celui qu'il a aimé sans retour, Sébastien.  C'est là qu'il fait pour la première fois la découverte d'une nouvelle drogue, le Chronoreg.  Ses effets?  Remonter le temps, revivre un moment du passé.  Sauf que le cerveau de Blackburn a déjà été soumis à bien des expériences chimiques.  Sur lui, le Chronoreg aura un effet encore plus puissant, celui de réellement remonter le temps.  Blackburn garde cette information pour lui, alors qu'entre les puissances, la tension monte et qu'une offensive destinée à mettre fin à la guerre se prépare.  Une offensive sur lequel se jouera le sort d'une nouvelle guerre mondiale.

Mon avis:
J'aime ce genre de science-fiction qui nous amène dans un futur proche qui pourrait être le nôtre, où on peut reconnaître notre monde.  Mais où, en même temps, on comprend que ce n'est pas notre monde, du moins, pas encore.  Un avenir proche, suffisant pour qu'il soit différent, mais pas trop loin.  Dans cette dystopie qui se comprend au fur et à mesure que l'on progresse dans le texte, l'auteur nous fait découvrir un Québec indépendant, en guerre avec les autorités de ce qu'il reste du Canada pour la propriété des ressources énergétiques du bassin de la Churchill au Labrador.  Pour qui connaît le moindrement le dossier, c'est littéralement de la politique-fiction.  Certes, le livre est truffé de technologies plus ou moins futuristes, mais surtout, c'est la manière dont elles sont présentés, sans effort de les faire découvrir, simplement intégrées dans le texte selon le déroulement de l'histoire, qui m'a particulièrement plu.  Le fait aussi que ce récit de science-fiction se passe ici au Québec, dans notre univers m'a plu également, même si l'essentiel du récit se passe dans le Grand Nord québécois, lieu des combats.  Le personnage principal, Blackburn, est présenté avec une remarquable sobriété.  On le suit tout au long du récit, mais on aura jamais une description physique claire de lui, ce qui laisse une large place au lecteur pour se le représenter tel qu'il le souhaite.  Par contre, étant donné que l'on est sans cesse dans sa tête, on comprend bien sa psychologie et ses réactions.  On le suit littéralement dans le moindre de ses actes, la moindre de ses réactions, ce qui nous le rend très proche.  Le fait que Blackburn soit homosexuel (ou bisexuel?) dans ce livre m'a aussi paru comme un point fort.  J'ai rarement lu de livres présentant celle-ci comme étant naturelle, saine et belle comme dans celui-ci.  La peur de l'amour de Blackburn se comprend quand on voit l'ampleur des amours brisés qu'il a connu.  Amoureux de Sébastien, il n'en sera pas payé de retour.  Amoureux de Jac Marin, il n'aimera qu'un égoïste qui ne lui offrira pas grand-chose en échange.  Amoureux de Jodi, il craint de connaître à nouveau les mêmes déceptions.  Néanmoins, la grande innovation de ce livre, c'est d'avoir su utilisé les drogues d'une façon intelligente, innovante.  La première, celle qui laisse sa trace tout au long du livre, est bien évidemment le chronoreg, cette drogue permettant de remonter dans le temps et revivre un moment de sa vie.  Le cerveau de Blackburn, surutilisé par ses fonctions au Contrex et l'usage de drogues permettant la télépathie, de marijuana et d'autres substances encore, réagira en lui permettant de remonter physiquement dans le temps, un don rare, dont il usera pour résoudre la sérieuse crise internationale qui pointe aux portes.  Ce qui n'en fera pas pour autant un James Bond ou un super-héros, juste un homme intelligent qui, à force de refaire la même journée, apprendra de ses erreurs et pourra orienter sa ligne du temps dans une toute autre direction.  Un roman intelligent, bien écrit, bien raconté, de la science-fiction dans ce qu'elle a de mieux à offrir.  Et cerise sur le sundae, ça a été écrit par un auteur d'ici!

Ma note: 4.75/5

Je remercie les Éditions Alire et plus particulièrement Louise pour ce service de presse numérique.

lundi 28 octobre 2013

Clic! Clac! font les aiguilles!

Salut!

Rassurez-vous si les seringues et la couture vous font peur à cause des aiguilles, je ne parlerais pas ici de trucs médicaux, ni de fils, ni de machine à coudre.  Il s'agit d'une toute autre sorte d'aiguilles qui me prennent une bonne partie de mon temps depuis quelques semaines.  On parle aussi parfois de broches.  Bon, disons-le clairement: ces temps-ci, je tricote.

Quoi donc?  Une couverture.  Je me suis lancée ça comme défi.  Je tricote donc, régulièrement, à tous les jours.  Ce qui me prend du temps.  Du temps.  C'est sans doute la seule chose que l'on ne peut acheter ou vendre.  Le temps file et on doit en prendre pour faire des choses que l'on aime.  Ces temps-ci, je préfère en prendre pour tricoter au lieu de lire.  Entendons-nous, je ne suis pas en train de faire une pause de la lecture et aucun de mes livres en cours n'est ennuyeux, bien au contraire.  Simplement, j'ai le goût de faire autre chose que de lire.

Ça arrive.  Des fois, on est plus attiré par d'autres activités que la lecture.  On a besoin, sans couper avec les livres, de faire autre chose.  Simplement.  Ça pourrait être la télévision, le cinéma, le sport, moi c'est le tricot.  Pour l'instant, ça peut changer.  On a moins d'énergie mentale pour lire, on a moins envie de se plonger dans un livre, même s'ils sont excellents.  On ne s'éloigne pas vraiment complètement d'eux, mais on leur consacre moins de temps, voilà tout.

Donc, le rythme de mes lectures est au ralenti pour l'instant.  Soyons honnête, par contre, j'ai plein de critiques à mettre, donc, ça va me permettre de retrouver le rythme.  Et puis, rien ne me tient vraiment éloignée des livres très longtemps.  Même pas l'envie de mêler mailles à l'envers et mailles à l'endroit!

@+ Mariane

vendredi 25 octobre 2013

Merci Grand-Maman!

Salut!

C'est peut-être bizarre au fond de décerner ce billet à une personne que j'ai à peine connue.  Ma grand-mère maternelle est morte quand j'avais à peine deux ans et demie.  Je ne garde d'elle que quelques images, floues, celles que l'on garde de sa petite enfance, mais réelles, elles le sont.  Des proches m'ont affirmé que ces événements ce sont bien passé.  Ma grand-mère, je ne la connais que trop peu.  Ma mère m'a beaucoup parlé d'elle.  Elle était une femme de son époque: peu instruite, mariée à vingt ans, mère d'une famille nombreuse quand même.  Mais instruite, grâce à la radio.  Radio-Canada lui a ouvert les portes du monde.  Amoureuse de musique classique, de jazz.  Atteinte d'une myopie qui lui a rendu la vie difficile.  Morte trop tôt par contre, avant que j'ai le temps de vraiment la connaître.  Cependant, cette personne, sortie si si tôt de ma vie, a laissé derrière elle un héritage formidable: des livres.

Frérot et moi étions les numéro 11 et 12 de sa douzaine de petits enfants et il y avait quelques années de différences avec les autres.  Les besoins n'étaient pas les mêmes, c'est certain.  C'était alors la belle époque des ventes de livres par correspondance, royaume des Grolier et cie qui vous offrait le premier livre gratuit à l'abonnement.  Ma grand-mère nous avait ainsi déniché plusieurs excellentes séries jeunesse.  Quand elle est morte, elle avait eu le temps de garnir les tablettes de la bibliothèque familiale.  Je n'allais pas tarder à m'en faire un régal.  Tous ces livres, ces albums, j'allais me les farcir dès que j'ai su déchiffrer les petits caractères noirs alignés sur les pages.

Je n'ai pas connu ma grand-mère, mais elle m'a fait un très beau cadeau en me laissant ces livres en héritage.  Mine de rien, les grands-parents ont leur rôle à jouer dans l'apprentissage et l'amour de la lecture à leurs petits-enfants.  Tout simplement parce qu'ils ont quelque chose dont bien souvent les parents manquent: le temps.  Le temps de s'asseoir avec un livre et de raconter une histoire.  Le temps de choisir soigneusement celui-ci.  Le temps de parler de livres.  Le temps de lire eux-mêmes et ce faisant de montrer l'exemple.  Le temps de parler des livres qu'ils ont aimé.  Le temps aussi de choisir et d'offrir des livres.  Les parents d'aujourd'hui sont tellement débordés, ils font de leur mieux, c'est sûr, mais l'aide des grands-parents, ces aides si précieux, est inestimable.  Je le vois avec mon père et mon neveu.  Les liens entre les grands-parents et les petits-enfants sont si précieux, pourquoi ne pas en profiter pour transmettre la passion de la lecture?

Des premiers livres cartonnés offert à la naissance aux premières histoires racontées avant d'aller au lit, des livres qu'on offre aux anniversaires, à Noël ou tout simplement pour faire plaisir, des Salons du livre qu'on va visiter ou au final, des livres que l'on lit en commun, la relation entre les grands-parents, les petits-enfants et les livres peut tellement apporter à l'un comme à l'autre.  C'est l'une des petites merveilles de cette partie de notre vie.  Et je suis tellement heureuse de voir un petit garçon de quatre ans et demie en profiter à fond.

@+ Mariane

mercredi 23 octobre 2013

Je lui foutrais des baffes!

Salut!

L'autre jour, je croise une libraire auquel j'avais recommandé un livre, un des multiples dérivés de Fifty Shades of vous-savez-quoi.  À peine arrivée, elle dépose le livre sur la table (je crois qu'un peu plus et elle l'aurait lancé) en me déclarant.

-Pas capable, je voulais tuer la fille à la page trente!

-Genre, la page où tu as laissé ton signet?

-Genre!

S'en aie suivi une petite discussion entre filles sur l'invraisemblance de tant de soumission chronique chez les héroïnes de fiction qui surfe sur la vague du-vraiment-pas-sulfureux succès d'E.L. James.  Non, mais soyons sérieux(ses): combien y-a-t-il de filles qui aiment vraiment se faire attacher et battre ou encore être totalement soumises à un homme?  Combien, vraiment dans la vraie vie et non dans les livres?  Sans doute pas tant que ça.  Juste assez pour enchanter certaines personnes et en dégoûter d'autres!

Comme chaque genre dans le fond.  On finira toujours, dans notre vie de lecteur par vouloir foutre des baffes à un personnage ou deux dans notre vie de lecteur.  Personnellement, j'ai déjà avoué avoir profondément détesté un personnage au point de vouloir l'envoyer manger les pissenlits par la racine.  Un ou deux autres auraient mérité un bon arm bar (luxation du coude en jiu jitsu brésilien.  Désolé Gen, fallait bien j'explique pour le reste de la planète!).  Et sincèrement, un bon coup de pied au cul aurait fait du bien à quelques dizaines d'entre eux!

Je déteste certains genres de personnages.  Ceux qui sont du genre à prendre des décisions irréfléchies, de se mettre dans un royal pétrin sans prendre gare au minimum ou encore les personnages qui s'entêtent dans leurs idées, même quand ils deviennent conscient qu'ils ont tort.  C'est le genre de personnages que dans la vie, je trouve insuportable, alors autant dire que dans les livres, ils me dérangent autant.

Chacun a son type de personnage fétiche sur le derrière duquel il aimerait imprimer la marque de son pied.  Je crois que ça varie selon les personnalités, les phases de la vie et aussi, jusqu'à un certain point sur notre seuil de tolérance.  Certains riront de ce qui fait fulminer d'autres personnes.  Certains seront indifférents devant ce qui fait rager d'autres.  Dans tous les cas, si un personnage vous donne des envies de violence, lancer le livre sur une table.  De un, ça ne l'abîmera pas trop, de deux, ça vous soulagera les nerfs!

@+ Mariane

mardi 22 octobre 2013

Pinkerton de François Samson-Dunlop et Alexandre Fontaine Rousseau

Pinkerton  François Samson-Dunlop et Alexandre Fontaine Rousseau  La mauvaise tête  172 pages


Résumé:
Deux amis, récemment célibataires, tentent de trouver la source de leurs déboires amoureux dans leur consommation compulsive de musique rock des années 90 et plus particulièrement dans celle de l'album Pinkerton du groupe The Weezer.

Mon avis:
On est dans la trentaine, dans les amours déçus, mais aussi dans la sur-psychologisation des problèmes amoureux, l'analyse psychanalytique maladive de l'influence des chansons ayant bercé l'adolescence et dans la sur-verbalisation de celle-ci.  Bref, on blablate trop et avec trop de termes grandiloquents de peines d'amour et de musique rock.  Mais que c'est drôle!  Les deux personnages, sans noms, traversent leurs déboires en argumentant à coup de concepts de psycho-pop sur tel ou tel titre de l'album Pinkerton et sur l'influence générale de la musique sur leur conception de l'amour et des relations de couple.  Les dessins sont minimalistes et joliment caricaturés, mais j'ai beaucoup aimé l'effet très travaillé de trois cases où le simple dessin des changements dans les dessins des yeux rendaient avec morgue l'ironie des situations malheureuses.  La culture musicale des deux protagonistes est extraordinaire, mais limité à une époque et à un genre musical.  Ça donne envie d'écouter toute cette musique, mais ça doit sûrement faire perdre quelques gags à ceux moins familiers de cette vague musicale en-dehors des gros tubes radiophoniques.  J'avoue que je fais parti de cette catégorie.  C'est le désavantage de connaître à fond un sujet: on perd quelques personnes en route.  Heureusement qu'il y a YouTube!  Une très bonne BD par deux jeunes auteurs talentueux, autant dans le dessin que dans le scénario, incluant des dialogues savoureux!

 Ma note: 4.25/5

lundi 21 octobre 2013

Sortir de la réalité

Salut!

Il existe un cliché.  Celle de la femme mariée, vieillissante, pour lequel lire des romans d'amour permet d'oublier l'absence de romantisme de leur propre mariage qui est tombé dans l'ennui et la routine après des années.  Imaginez-là, ses cheveux gris et bouclés, mal peignés, négligée dans sa robe de chambre usée par les années où elle a passé dedans, penchée sur une édition de poche à petit prix d'une énième histoire d'amour d'une auteure qui s'est spécialisé dans le domaine.  Cette personne lit pour oublier sa vie quotidienne et ordinaire, sans éclat, sans relief.  Vivre, à travers des héroïnes, mais ressentir ce frisson qui donne du goût à la vie.

Sans doute la même chose pour les amateurs de littératures d'horreur: ressentir.  Ce frisson qui fait sentir vivant.  Qui fait battre le coeur, d'horreur certes, mais qui le fait battre vraiment.  Quand notre vie semble trop apathique, on recherche le frisson.  On recherche l'émotion.  Beaucoup de gens disent qu'ils aiment leur vie, mais la routine tue autant que l'excès d'émotion.  Trouver le juste équilibre entre les deux requiert du doigté.

L'aventure.  Celle que l'on vit par procuration, par dépit parfois.  Celle que l'on ne connaîtra jamais en vrai.  Parfois pour le mieux, étant donné ses conséquences, parfois pour le pire.  Il ne faut jamais abandonner la réalité pour le rêve que procure la fiction, que ce soit dans un livre ou dans un film.

Je comprends l'effet placebo, qui remplace la réalité.  Mais en même temps, je ne comprends pas.  Il faut vivre sa vie, profiter de celle-ci.  Les livres offrent une vitrine sur tellement d'univers, d'expériences qu'on aura jamais le temps de vivre en une.  On peut tellement explorer à travers les livres!  En même temps, les livre ne sont pas la vraie vie.  Ils en sont une autre facette, comme celles que le diamant laisse voir lorsqu'on le fait miroiter au soleil.  Un scintillement éphémère, à saisir, comme la vie, mais un scintillement quand même.

Les livres à leur place, faisant parti de la vie, mais n'étant pas la vie elle-même.  Voilà une excellente façon d'enrichir le quotidien, sans laisser l'imaginaire prendre le pas sur lui.

@+ Mariane

vendredi 18 octobre 2013

La Bête et le brise-livre

Salut!

J'ai fait récemment une acquisition merveilleuse: un protège-liseuse.  Bon, bon, en bon québécois, un protège-Bête!  Hihihi!  Le voici.

Joli non?

La Bête est maintenant bien à l'abri!


Plutôt cool n'est-ce pas?  Ce n'est pas le modèle d'origine, mais il fait parfaitement l'affaire.  J'hésitais depuis longtemps sur un tel achat.  J'osais moins emporter la Bête partout à cause de ça.  C'est que ça coûte cher une Bête!  On a pas envie de l'abîmer!  Ce n'est pas comme un livre de poche qu'on fourre dans notre sac à main.  Ça, on peut accepter quelques coups dessus et égratignures dessus sans remettre en cause son fonctionnement.  Une scratch sur une couverture ne va que vous faire pleurer, rien d'autre!  Tandis que sur l'écran d'une Bête...  Heu, non.

Bon, ceci dit, j'hésitais souvent à mettre un livre dans mon légendaire brise-livre!  Surtout parce que, bon, mes livres, qu'ils soient neufs ou d'occasion, j'aime mieux ne pas les détériorer trop.  J'aime les garder en bon état.  Je ne casse jamais mes tranches de livres et je me jette à la tête de ceux qui osent tourner à l'envers la page couverture d'un livre de poche (désolé Papa...).  J'ai toujours une petite moue si je vois un coin de page couverture légèrement épointé.  Je ne suis pas maniaque, mais je fais quand même attention.  Une survivance de l'admonestation maternelle me disant de toujours prendre soin de mes livres...

Sauf que là, je me suis rendue compte d'un truc génial.  Protège-Bête + Bête bien protégée à l'intérieur + Brise-livre = lecture disponible en tout temps et partout!  Non, mais génial!  Je laisse mes livres à la maison et je pars à l'aventure, la Bête soigneusement emballée coincée entre mon paquet de gomme, mon porte-monnaie, mon sac écolo et enfin, bref, le paquet d'autres cossins typiques d'une sacoche de fille.  Peu de chance qu'elle se brise, elle est bien protégée, je peux l'attraper en un instant pour lire quand j'ai une mini-pause et je suis sûre de ne jamais être prise au dépourvue côté lecture.  Y'a quand même 58 livres dessus non!  En plus, ça m'encourage à lire des classiques que je me promets de lire depuis un sacré bout de temps.  L'association idéale non?

Il faut le dire, le numérique a parfois ses avantages, cachés dans des niches où le bon vieux livre papier est moins efficace.  Il ne le remplacera jamais, mais il a quand même ses petits avantages...  ;)

@+ Mariane

jeudi 17 octobre 2013

Contes du chat gris de Jean-Pierre Davidts

Contes du chat gris  Jean-Pierre Davidts Collection Boréal junior  Boréal  111 pages


Résumé:
Balthazar est un chat, mais seul Nicolas est au courant de son secret: ce gros chat gris sait parler!  Et il a une longue mémoire!  Elle contient tout plein d'histoires qu'il est heureux de partager avec son jeune maître, selon les circonstances.  Et elles commencent toujours par: «Si je me souviens bien...».

Mon avis:
Quel charmant petit livre!  Ces contes animaliers, racontés par un chat (miaou!), sont absolument magnifiques!  Balthazar a plus d'une histoire dans son sac et il les raconte à son jeune maître Nicolas pour l'aider à comprendre la vie et ses innombrables détours.  Il en a toujours une prête pour toutes les situations.  Et il a l'art de raconter, ce bon vieux matou gris!  Mon seul regret, c'est que les histoires ne correspondent pas aux chapitres.  La mise en situation d'un conte avait lieu à la fin d'un chapitre, alors même que l'autre histoire se terminait.  Ça coupait un peu l'harmonie du livre.  On se serait plutôt attendu à voir chaque chapitre contenir la mise en situation, l'histoire elle-même et sa conclusion par Balthazar.  Un petit regret, mais qui ne brise pas la beauté de ces contes, mettant en vedette les animaux à une époque où l'homme n'existait pas et où toutes les espèces cohabitaient en harmonie (parce que tout le monde était végétarien!).  Un petit coup de coeur pour l'histoire d'Émile le crocodile, expliquant les origines des crues du Nil, ou encore celle de l'éléphanteau cherchant à se rappeler des chiffres...  Magnifique.

Ma note: 4.25/5

mercredi 16 octobre 2013

Prisonniers d'une histoire

Salut!

J'ai lu quelque part dernièrement que les films étaient de plus en plus basés sur un modèle de films créé par un scénariste.  Grosso modo, ça disait: à la septième minute, après une mise en contexte, le héros a une révélation qui influencera son personnage pour le reste du film, ensuite à la trente-et-unième minute, on aura un retournement de situation qui mènera le héros à la scène finale.  Bref, la majorité des films que vous voyiez est conçu pour plaire quelque soit le sujet.  Dire que les cinéastes défendant une autre vision n'ont pas la vie facile est peu dire.  Je n'aime pas ça, mais j'ai constaté que la littérature est un peu victime de la même plaie.  Des histoires reprenant le même schéma à répétition.

J'ai déjà parlé ici de la littérature de niche.  Une littérature faite pour être lue en série.  Presque pré-formatée dans certains cas.  Pas mon genre, mais certains lecteurs adorent, alors je respecte.  Tous les goûts sont dans la nature et ça prend de tout en littérature pour plaire à tous les genres!  Néanmoins, une remarque faite par une auteure m'a surprise, il y a déjà quelques temps déjà.

«Les gens veulent qu'on leur raconte la même histoire.  Avec des personnages différents, des circonstances différentes, mais la même histoire quand même.»

C'est vrai, c'est tellement vrai...  Les grands lecteurs s'en rendent comptent, dans certains livres, un schéma revient, toujours le même.  Surtout dans certains genres.  Les lecteurs sont avides, mais dans le fond, ils relisent toujours la même histoire, non?  Livre après livre.  Série après série.  Est-ce si utile dans ce cas, de continuer à lire?

Je crois que oui, encore et malgré tout.  N'empêche, je suis tombée récemment sur des livres sortant des cadres des genres et ça m'a... déstabilisée.  Comme si je ne savais plus d'un coup comment lire ces livres qui sont dans mes mains.  Comme si explorer des formes différentes, des façons de lire différentes était, hum, comment dire.  Apprivoiser une nouvelle fois la lecture?  Redécouvrir l'art de la littérature?  Je pourrais le dire comme ça, oui.  Quand on est dans ses habitudes, en sortir en devient parfois délicat.  En faire sortir des tas de gens peut devenir délicat aussi.  Ainsi en veut la vie pour bien des lecteurs: le confort des habitudes devient parfois plus fort que le désir de découvrir.

Sortir des cadres, sortir des histoires déjà lues, est-ce si difficiles?  Sommes-nous si prisonniers de nos habitudes, même celles de lectures, que nous ne pouvons imaginer plus ou mieux, ou tout simplement différent?  Je n'ai pas de réponse claire, même si je suis une lectrice aguerrie, sinon celle-ci: on dirait qu'on a peur du risque, peur d'être surpris, déstabilisé, peur d'essayer quelque chose de vraiment nouveau.  Même après des années de lecture, il faut savoir gardé aiguisé notre sens de la découverte, bien après avoir éprouvé nos goûts et nos préférences sur de multiples livres.  C'est ça le bonheur de la lecture, mais encore faut-il savoir l'entretenir.

@+ Mariane

mardi 15 octobre 2013

Les clowns vengeurs: Maîtresse des ombres

Les clowns vengeurs  Maîtresse des ombres  Mathieu Fortin  Porte-Bonheur


Résumé:
Istiri Tran est une descendante d'Arcure.  En même temps, elle est une rebelle, qui veut instaurer un troisième pouvoir sur la Quadri-métropole.  Qui mène le jeu, dans cette joute où tous les puissants semblent prendre parti?

Mon avis:
Dur, dur de savoir... Quel est l'enjeu de ce livre?  De quoi parle-t-il?  Je n'en sais trop rien.  On nous prend au départ avec un personnage déjà croisé dans un autre tome des Clowns vengeurs, Iskiri Tran.  Au départ, elle devait être une égérie pour les Arcurides, une sorte de super femme, combattante exceptionnelle, au niveau des meilleurs arcurides et menvatts, descendante du grand Arcure lui-même, envoûtée par un conditionnement plus puissant que celui du Phénix et là...  Dès le départ, elle a réussi à s'échapper d'une fosse arcuride et elle a choisi de créer sa propre force en dehors des clowns vengeurs et du gouvernement légitime.  Pourquoi?  Comment s'est-elle enfuie?  Qu'est-ce qui la guide?  Aucune idée  On savait qu'elle avait des doutes sur son conditionnement, mais comment a-t-elle fait pour le briser?  Pourquoi cette volonté de créer le groupe des Ombres, tierce force dans cet univers bipartite?  D'où sort l'idée?  Niet.  Ensuite, on fait une série de bonds dans le temps qui nous amène à découvrir ses plans et ses acolytes, mais justement, ces bonds dans le temps enlèvent toute structure au récit. On capture un menvatt, pop, la scène suivant on saute à un autre personnage et le menvatt est rendu du côté des Ombres, pop, on organise un assaut avec le menvatt et l'arcurides qui collaborent!  Deux personnages se révèlent amoureux alors que rien ne laissait penser qu'ils pouvaient l'être.  On manipule les esprits, laissant penser que rien ni personne n'est totalement honnête dans l'aventure.  On mêle les menvattEs et les menvatts avec le gouvernement légitime.  Un peu mêlé tout ça...  Par contre, excellente utilisation des Marche-Morts, des zombies!  Seulement, je les aies trouvé un tantinet trop classique pour s'ajuster parfaitement à l'univers des clowns vengeurs.  J'aurais aimé qu'ils aient des caractéristiques futuristes ou de science-fiction pour mieux coller dans l'univers.  Un drôle de tome des Clowns vengeurs.  Malheureusement, si les idées sont excellentes au début, la qualité de cette série n'est pas égale au final.

Ma note: 3/5

lundi 14 octobre 2013

Avant de savoir lire

Salut!

Ok, d'accord, je revisite souvent mes premiers souvenirs de lectrices ces temps-ci.  Que voulez-vous, ils m'inspirent!  J'ai eu de la chance: j'ai grandi dans un foyer où les livres étaient présents. Et ils m'ont laissé d'inestimables souvenirs.

Je me souvient de l'atlas, quand j'étais petite.  C'était un livre merveilleux.  Un gros livre, à la couverture épaisse, cartonné. qui faisait la moitié de ma hauteur à cette époque où l'on me disait haute comme trois pommes.  Il était bleu, à la reliure grise.  Je m'en souviens comme si c'était hier.  La reliure était rugueuse au toucher, comme la lange d'un chat.  C'était un gros livre rempli de photos, et de cartes.  J'étais jeune, une enfant qui s'émerveillait encore de quelques images quand je l'ai feuilleté pour la première fois.  J'ai tourné ses pages des milliers de fois, m'attardant souvent sur les mêmes.  Je me rappelle des photos des formes géologiques inusités.  Qu'est-ce que c'est? demandais-je alors à mes parents, alors que j'avais tout au plus quatre ans.  C'est une forme bizarre de volcan me répondaient-ils.  Ou une forêt pétrifiée.  Ou une cascade très haute.  Les noms, je ne les retenais pas.  Un bizarre assemblage de voyelles et consonnes.  Iélôstaune?  Je ne connaissais pas, mais j'admirais les photos de ces jets d'eau qui montait si haut dans les airs.

Je feuilletais les pages, presque aussi haute que moi dans mon imaginaire d'enfant.  Des pierres précieuses, brillantes.  Des montagnes, éloignées.  Des cartes, du bleu et du vert et sûrement était-ce la piste d'un trésor non?  De simples minéraux en fait, mais que j'imaginais aussi précieux que des diamants, même si c'était de la vulgaire pyrite.  Je ne pouvais imaginer de carte sans qu'il y aie de trésor à la clé.  Il a fallu beaucoup de patience à mon père pour me faire admettre que les cartes pouvaient être utiles à autre chose.  Des années plus tard, j'ai fini par le comprendre.  Mes cours de cartographie à l'université m'ont permis d'approfondir l'idée.  Les cartes routières me sont aujourd'hui indispensables.  Mais ces années, penchées sur l'atlas, à m'émerveiller devant des images de phénomènes lointains, ou du moins, insaisissables depuis ma banlieue tranquille, m'ont permis de rêver du moment où je saurais lire.

Des champs de maïs, quelques rues, voilà de quoi était constitué la carte géographique de mon enfance.  L'atlas l'a élargi, aplati, mais en même temps, l'a ouvert.  Des années plus tard, adolescente, au pire de l'âge ingrat sans doute, au hasard des tâches ménagères, sans doute ennuyée par l'époussetage, j'ai rouvert ce livre qui a bercé mon enfance.  Pour la première fois, j'ai lu les textes dont les images m'avaient fait rêver.  De simples textes descriptifs, rien de plus.  Mais même alors, j'ai compris qu'ils parlaient des richesses de notre planète, de ses merveilles cachées.  De là sans doute mon amour pour la géographie, pour les richesses que recèle la terre et pour les mystères que nous dévoilent les cartes.  Malgré tout, mon adolescence n'avait pu m'empêcher de juger ce livre.  Que diable, sur certaines cartes, il était écrit URSS!!!!  Je ne sais plus ce qu'est devenu ce livre, sans doute perdu dans les limbes familiales, mais je sais ce qu'il m'a légué, un secret en fait.

C'est que les livres recèleront toujours des mystères innombrables.  Et qu'il suffit de tourner la page pour les découvrir.

@+ Mariane

vendredi 11 octobre 2013

On s'amuse! Dans quel livre la magie...

Salut!

Autre petit jeu: je vous met la description de la magie dans un livre et vous me dites de quel livre ou série elle provient.  Dans tous les cas, la personne qui réussira à les deviner toutes aura droit comme toujours à...  toute mon admiration!

#1
La magie y est pratiqué grâce à des pentacles formés à partir de formules mathématiques et raccourci la vie de la personne qui lance le sort en fonction de la puissance de celui-ci.

#2
La magie est formée des mots d'une langue ancienne qui disent la vérité sur chaque être ou chose.  On ne peut mentir dans cette langue.

#3
La magie est faite de sorts que l'on lance avec une baguette à l'aide d'une formule et de potions fabriqués d'un tas d'ingrédients magiques.

#4
La magie est séparée en deux catégories, vertes et bleues, l.une, moins puissante, pratiquée par des laïcs aidés d'un esprit et l'autre par des membres du clergé, dans un but plus souvent religieux.

#5
La magie est un don rare faisant en sorte que lorsque certaines personnes lisent un livre, des personnages ou des objets peuvent en sortir et inversement, des gens ou des objets du monde réel y entrer.

Bonne chance à tous!

@+ Mariane

jeudi 10 octobre 2013

La quête de Chaaas: 3- L'axe de Koudriss de Michèle Laframboise

La quête de Chaaas  tome 3  L'axe de Koudriss  Michèle Laframboise  Collection Jeunesse-plus science-fiction  Médiaspaul  201 pages


Résumé:
Toujours sur Tammerlan, l'étrange planète déformée par sa trop grand proximité avec son étoile, la Voleuse, Sirius et Chaaas enquêtent sur l'étrange augmentation des dépenses à Kour, la ville-prison situé près du pôle nord.  Très vite, ils comprennent que le préfet semblent prendre ses décisions sur des bases très différentes des normes habituelles.  Et que les pénitents semblent étrangement heureux de leur vie dans la prison.  Alors que Sirius semble atteint par un mal mystérieux, Chaaas comprend vite que dans le désert près de la ville réside un secret qu'il ne tardera pas à percer.

Mon avis:
Ce qui est vraiment cool avec cette série, c'est que c'est vraiment de la science-fiction.  L'auteure crée des univers convaincant de réalisme à partir de concepts scientifiques que nous connaissons, mais en les transformant pour les appliquer à d'autres mondes, d'autres planètes.  Dans le cas présent, à une planète située un peu trop près de son étoile et autour duquel elle tourne en plan incliné.  Chaaas est toujours aux côtés du questeur Sirius, enquêtant près du pôle nord de la planète Tammerlan.  Fort heureusement, Chaaas commence à prendre un peu de plomb dans la tête avec ce tome.  Il réagit mieux aux situations et ne se lance plus tête baissée dans tout, guidé par son orgueil.  Une belle évolution.  Comme toujours, il sera confronté à des êtres différents, des gens qui ne correspondent pas à la société où il vit, ce qui laisse la chance à l'auteure d'aborder par la bande quelques sujets: les enfants handicapés, l'homosexualité et les personnes désirant vivre en marge de la société.  On y montre aussi les différentes réactions des adultes, chacune parlante.  Un très bon tome de Chaaas, qui donne envie de lire la suite, comme toujours!

Ma note: 4/5

Je remercie les éditions Médiaspaul pour ce service de presse.

mercredi 9 octobre 2013

Le tout premier des premiers

Salut!

Je me le rappelle comme hier: le tout premier des premiers.  Je me rappelle le titre et j'ai retrouvé des années plus tard le nom de l'auteur.  Il n'était pas à moi, je l'ai emprunté à Frérot, mais ça reste le premier des livres que j'ai lu.

Entendons-nous, le premier vrai livre.  J'avais lu des petits livres de lectures à l'école et quelques albums toute seule.  À haute voix, en ânonnant bien souvent.  Mais celui-là était un vrai livre, comme ceux des grands.  Il y avait bien quelques illustrations à l'intérieur, mais elles étaient en noir et blanc.  Le livre était en format poche, avec une très grande police de caractère pour les jeunes lecteurs, mais il ressemblait beaucoup aux autres livres qu'il y avait dans la bibliothèque.  Je me rappelle l'avoir lu, assise sur un petit banc, dans la cuisine, alors que ma mère préparait le souper.  Et de m'être étonnée d'avoir mis si peu de temps à le lire!  Et oui, j'étais à peine en première année, mais je me sentais dans le domaine de la lecture comme un poisson dans l'eau.

Vous voilez savoir qui il est?  Le voici.


Et bien oui, le premier livre que j'ai lu était une des histoires de Babouche, de celle qui ont marqué mes jeunes lectures.  Bien que j'adore les chats, l'histoire d'amour entre cette vieille chienne de soixante-trois années de chien et son jeune maître de neuf années d'humain a été le premier livre à m'emporter.  D'ailleurs, j'ai lu toute la série.  Même le dernier tome, des années plus tard.  Gilles Gauthier a été le premier auteur jeunesse à me marquer, mais certes pas le dernier!

Et vous, quel a été votre premier des premiers?

@+ Mariane

mardi 8 octobre 2013

Clavardage.com de Carole Moore

Clavaradage.com  Carole Moore  Collection Bungee  Trampoline  167 pages


Résumé:
Marie-Claude vit dans une famille d'accueil et attend impatiemment ses dix-huit ans.  Victime d'agressions sexuelles dans sa jeunesse, elle survit grâce à l'amitié de ses amis et à l'aide de joints.  Jusqu'au jour où une amie lui fait découvrir le clavardage.  Là où elle rencontre François, qui habite en Suisse.  Une relation très forte se noue entre eux, même s'ils vivent à des milliers de kilomètres de distance.

Mon avis:
Le clavardage, les salles de tchat...  C'est là qu'on se rend compte à quel point Facebook a changé le monde!  Il me semble que ce concept fait tellement...  années 1990!  Mais la réalité qui se cache derrière, celle des amitiés virtuelles, des liens qui s'établissent en-dehors des contacts physiques, est aussi réelle qu'à l'époque.  Le roman raconte donc l'histoire de Marie-Claude et de François, séparé par un océan, mais unis par de grands bouts d'histoire commune.  Leur jeunesse massacrée entre autre.  Par le biais du web, les deux joueront à se laisser apprivoiser.  À s'ouvrir, lentement.  On a pas tous les échanges des deux partenaires, mais ceux que l'on suit ont la graphie particulière des site de tchat.  Ça donne le ton aux échanges, langage SMS inclus.  J'ai beaucoup aimé l'histoire, le ton, l'évolution de ces deux amants de l'âge virtuel.  La présence de quelques personnages secondaires, dont Sylvie et Steph, fait agréable et ils n'ont pas l'air trop planté dans le décor, même s'ils auraient pu être plus développés.  La fin m'a paru trop abrupte, j'aurais pu prendre une bonne vingtaine de pages de plus pour compléter l'histoire de François et Marie-Claude, on dirait que l'auteure a manqué de place pour finir son histoire.  Malgré tout, un bon petit livre.

Ma note: 3.75/5

Je remercie les éditions Trampoline, et plus particulièrement Pierre, pour ce service de presse.

lundi 7 octobre 2013

Certains l'aiment court

Salut!

Dans le temps où j'étais encore libraire, une cliente m'a déjà lâché ceci:

-Ah non, pas ce livre-là, il est trop court!

Surprise, j'ai dû faire une drôle de tête parce qu'elle a presque aussitôt ajouté:

-J'achète mes livres le plus épais possible, comme ça au moins ils me durent, sans ça, je les lis trop vite.

Ça m'a marqué comme réflexion.  Habituellement, la plupart des mes clients fuyaient comme la peste les bonnes briques à cause du chronique manque de temps.  Et là, je m'étais retrouvée devant un cas totalement inverse.  Bizarre!

Peut-on faire une moyenne du nombre de pages par livres?  Non, c'est tellement variable!  Néanmoins, on peut faire trois catégories aux caractéristiques très larges: les petits livres, les moyens livres et les pavés.  Les premiers se lisent très vite, les seconds, en un temps moyen et on garde souvent les troisièmes pour les vacances.  Ok, personnellement, je ne me situe dans aucune de ces catégories.  L'épaisseur importe beaucoup moins que le sujet.  Et de toutes façons, un petit livre peut être un essai pointu qui n'en sera que plus long à lire et le pavé un livre tellement passionnant qu'on passera au travers en quelques jours (sommeil non-inclus).

Certaines personnes ont littéralement la trouille de lire des livres dépassant les 400 pages.  Si si, je le jure!  D'autres n'osent pas de crainte de ne pas tenir si longtemps.  D'autres, en totale opposition, achètent d'un coup les six tomes d'une série parce que comme ça, ils sont assurés de ne pas en manquer pour un moment.  Je précise que c'est un comportement parental typique que l'on rencontre très souvent en début de juin.  (Pour profiter d'un peu de calme durant l'été?  Je n'ai absolument aucun doute là-dessus!)

Ceci dit, je ne comprends pas tellement les gens qui choisissent les livres à l'épaisseur.  Après tout, c'est d'avoir envie de le lire qui compte, non?

@+ Mariane

jeudi 3 octobre 2013

Le blues du braqueur de banque de Flemming Jensen

Le blues du braqueur de banque  Flemming Jensen  Gaïa/Leméac  190 pages


Résumé:
Max est un conseiller politique de haut vol, un génie.  Il a su, grâce à son savoir-faire, son adresse, sa ruse, emmener son meilleur ami, Tom, au sommet du pouvoir.  Dans l'ombre, il est celui qui tire les ficelles.  Seulement, voilà, il a tué Tom dans un moment où son légendaire sens de la planification a fait défaut.  Et voilà qu'une guide scout s'incruste.  Ingénue ou curieuse?  Dur de savoir.  Max va devoir déployer tous ses talents pour se sortir de ce pétrin!

Mon avis:
Petit roman qui sort des sentiers battus de la littérature.  Premièrement, parce que la totalité du récit nous est raconté par un narrateur qui n'est pas présent dans l'histoire.  On comprendra à la longue que c'est le compagnon de cellule de Max et que l'histoire ainsi racontée est celle que Max lui a raconté au cours de leurs longues journées en prison.  Ce qui donne au tout une saveur particulièrement.  J'avais presque l'impression de lire du théâtre.  D'accord, le narrateur ne fait pas parti de l'histoire, mais celle qu'il raconte se passe presque entièrement dans un vieux hangar à canot.  Et ne conte que trois personnages, l'un devenant très vite un cadavre.  Entre les deux autres, Signe et Max, un long dialogue où Max tente par tous les moyens de se tirer du pétrin par des mensonges, de la manipulation et tout ce qu'il peut sauf le meurtre.  Il a déjà tué une fois, c'est bien suffisant!  C'est dans ce dialogue, truffé de remarques et d'observations de notre braqueur de banque, que l'on a l'essence du livre.  Max, as des situations complexes et des pirouettes diplomatiques, se retrouve dans une situation qu'il déteste: il n'a rien planifié  D'autant plus que Signe a le talent rare de débusquer ses mensonges et ses astuces et de les retourner contre lui.  D'ailleurs, cette Signe, qui est-elle?  Une chef scout, ça, on le sait très vite.  Mais une ingénue?  Ou une fille remarquablement intelligente?  Aucune idée.  On reste dans le doute durant tout le livre, l'auteur ne nous donnant la réponse qu'à la toute fin du livre.  C'est Machiavel affrontant une Jeanne d'Arc version moderne, ses valeurs scouts en bandoulière.  Drôle, bourré de retournements de situations imprévus et raconté avec de nombreuses digressions humoristique du braqueur de banque, ce livre est une fable sur le sens du pouvoir et du mensonge et aussi, une histoire sur la démocratie, ses limites et ses faiblesses.  Dans le combat entre Signe et Max, il y a la métaphore de la corruption et de l'intégrité qui toujours s'affrontent en politique.  Qui gagnera?  Faut lire le livre pour le savoir!

Ma note: 3.5/5

Je remercie les éditions Leméac, et plus particulièrement Josée, pour ce service de presse.

mercredi 2 octobre 2013

D'époque et d'histoire

Salut!

Je l'ai déjà dit, mais à mon sens, on appose beaucoup trop facilement l'étiquette de roman historique.  Dès qu'un roman se passe plus de dix ans avant aujourd'hui, roman historique!  Les fans du genre sont nombreux, on pourrait sans doute même davantage dire nombreuses.  Car il y a historique et historique.

Selon moi, un bon roman historique parle d'histoire.  Logique non?  Pas vraiment.  Pas pour tout le monde.  Certains romans vont simplement évoquer les événements importants de l'époque entre les lignes.  L'histoire est à la marge du roman.  Oh, elle est là, mais est-elle l'essence de l'intrigue, fait-elle partie intégrante du récit?  Si ce n'est pas le cas, on ne devrait pas, à mon sens, parler de roman historique.  Sauf que des fois, les non-romans historique-qui-se-passent-dans-le-passé, c'est dur à décrire.  Le terme est tellement vaste, qu'on pourrait presque le qualifier de fourre-tout.

En discutant récemment avec une libraire à propos d'une nouveauté, la réponse m'a sauté aux yeux:

-C'est un roman historique?

-Euh, répondis-je, embêtée par mon obstination à ne pas vouloir appeler roman historique un roman qui n'en est pas.  Et bien, ça se passe dans les années 1860, mais il n'y a pas tant que ça de détails historiques.

-Ah, c'est plus un roman qui nous plonge dans l'atmosphère de l'époque!

«Atmosphère de l'époque» a résonné deux secondes dans mon esprit.

-Oui, c'est exactement ça!

J'aime le terme: Atmosphère de l'époque.  Roman d'époque pour mieux dire.  Des romans qui, sans être mêlés de près aux événements historiques de l'époque, sans être bourrés de détails historiques, nous emmène faire un tour à une autre époque, dans d'autres lieux, avec des gens que l'on se met à fréquenter, un peu comme des amis.  On découvre leur époque avec leurs yeux, leurs habitudes, leurs cultures, leur vision du monde.  La limite peut être mince parfois, mais roman d'époque me paraît beaucoup plus approprié pour décrire toutes les romances où le côté historique sert surtout de trame de fond.  Ou encore ses innombrables chroniques d'époque à la Michel David qui pullulent en ce moment sur les tablettes des librairies comme autant de variations sur le même thème.  Des romans d'époque de qualité, il y en a autant que des romans historiques mièvres.  Mais à chaque genre ses règles.  Dans le premier cas, la plongée dans le quotidien est d'autant plus nécessaire.  Dans le second, mettre le cadre plus large dans lequel les intrigues se passent es et intégrer des gens ayant réellement vécu à l'époque acquièrent une grande importance.  Néanmoins, un point reste important: les gens n'y vivent pas comme aujourd'hui.

Et les deux ont leur charme, chacun à leur façon! ;)

@+ Mariane

mardi 1 octobre 2013

Steve Jobs de William Isaacson

Steve Jobs  Walter Isaacson  Audiolib  Lu par Lemmy Constantine  Environ 22h20


Résumé:
La biographie du célèbre fondateur d'Apple, aussi célébré que controversé.

Mon avis:
Steve Jobs, contrairement aux apparences, n'a jamais été un inventeur.  Seulement, il avait un talent qui a fait la différence: il avait un instinct sûr pour voir le potentiel des nouvelles technologies et l'art de la présentation permettant d'en faire des produits que les gens souhaitent acheter et utiliser.  Cela résume parfaitement ce qui a fait de Steve Jobs un être unique et qui a rendu son parcours exceptionnel.  Ça et son légendaire mauvais caractère.  Parce que ça aussi, ça fait partie de sa légende.  Le biographe ne laisse pas le moindre doute là-dessus: enjôleur (son célèbre champ de distorsion de la réalité), colérique, crâneur, menteur et binaire dans sa vision du monde, l'homme ne manquait pas de défauts.  Néanmoins, il a su faire de ses défauts des qualités, parce qu'il les a utilisées pour pousser les membre de ses équipes à se dépasser constamment, à rechercher la qualité, l'innovation et la simplicité en toute chose.  Au point d'en faire une obsession, ce qui a failli l'acculer à la faillite!  On revoit son parcours, ponctué de nombreux échecs certes, dont sa célèbre mise à pied de chez Apple en 1985.  Cependant, si Steve Jobs a su apprendre de ses erreurs, il n'a pas pour autant changé foncièrement sa personnalité.  Il s'est toujours assumé lui-même.  Je n'aurais pas aimé vivre dans ses souliers en tout cas!  Fait à noter, Steve Jobs a toujours eu l'art de s'entourer des bonnes personnes.  Et la tendance à laisser croire que leurs bonnes idées venaient de lui.  On lui en pardonnait beaucoup, visiblement.  Tout au long de la biographie, le biographe s'attache à montrer l'homme derrière le mythe, nourrissant celui-ci au passage.  Seule chose qui m'a agacée, il laisse l'impression que Steve Jobs était né pour la réussite, qu'il n'a fait qu'aller de l'avant.  Il me semble que l'on aurait davantage pu voir une évolution dans la personne.  Cependant, ce n'est pas le cas.  De même, alors que sa vie personnelle est assez détaillée avant son mariage avec Laurene Poweel, ensuite, on ne se concentre essentiellement sur sa carrière professionnelle.  Ça laisse un trou dans son histoire.  N'empêche, on sent que la recherche pour cette biographie a été profonde: de très nombreuses personnes sont citées pour leur témoignage dans le livre, de ses amis à ses ennemis.  Et les commentaires ne sont pas toujours aimables.  Quoique Steve Jobs lui-même fassent souvent les pires sur les personnes qu'il ne respectaient pas!  Ses opinions sur les différentes révolutions de la technologie sont aussi très intéressante.  À ses côtés, c'est le développement de l'industrie informatique au complet auquel on assiste, des antiques ordinateurs fonctionnant avec des cartes poinçonnées aux débuts de la souris et des interfaces graphiques à la révolution de l'IPad.  Incluant toutes les controverses et les prises de becs épiques qui ont traversé le milieu à la même époque.  Acteur, souvent même promoteur de ces innovations, il a su donner une impulsion déterminante, mais Steve Jobs, je le répète, n'étais pas un créateur.  Il n'avait aucun diplôme en ingénierie, aucune compétence techniques notables, mais le flair de faire les bons choix, le cran de les pousser en avant et l'art de s'entourer des bonnes personnes pour les développer.  Et surtout, un amour des beaux produits qui a permis à Apple de se distinguer.  En somme, un très bon dirigeant d'entreprise, le genre d'homme qui sait mener des projets à terme.  Et qui l'a fait.  Le lecteur de ce livre, Lemmy Constantine, était passionnant à entendre: une voix vivante et active, rendant parfaitement les timbres des voix lors des dialogues.  Il a réussi à rendre vivante une biographie, c'est peu dire!  Je serais ravie de d'écouter un autre livre lu par lui!  Par contre, encore une fois, la tendance au «iZme» m'a fait sourciller.  Il faut croire que c'est la norme en France.  Quel dommage, ça sonne moins bien à l'oreille.

Ma note: 4.25/5