lundi 30 septembre 2013

Le jeune lecteur et les adultes qui l'entourent

Salut!

Enfant, j'avais peut-être huit ou neuf ans, mes parents fréquentaient un autre couple qui avaient eux aussi deux enfants du même âge que mon frère et moi.  Forcément, à cet âge, on est devenu amis.  Cependant, le souvenir le plus précieux que je garde de cette époque, c'est celui de la bibliothèque de leur père: il possédait l'intégral de ce que Dupuis avait publié à l'époque.  Tout je vous dis!  C'est à lui que je dois mes premières rencontres avec la bande dessinée, devenu depuis un de mes amours.  Yoko Tsuno (la première et non la moindre!), le Scrameustache, Yakari, Les Petits Hommes, Aurore et Ulysse et j'en passe...  Tellement de séries que j'ai dévoré... deux albums à la fois.  Ce gentil monsieur nous permettaient en effet d'emprunter ses bandes dessinées, mais pas plus de deux à la fois.  Ce qui m'a valu quelques disputes avec Fréro: voulant amener quatre BDs pour continuer une série (en combinant nos deux BDs permises à chacun), on ne tombait pas toujours d'accord avec celles à emmener!

Je ne me souviens pas du nom de cet homme.  Moi et les noms!  Par contre, il me reste cela: l'amour de la bande dessinée.  C'est un magnifique héritage.  J'étais à l'âge où je pouvais basculer d'un côté ou de l'autre de la barrière, où mes goûts étaient encore très influençables et où je n'avais pas encore de préjugés contre quoi que ce soit.  Il s'est trouvé une personne sur mon chemin pour me faire découvrir un univers de cases et de phylactères qui ne m'a plus quitté depuis.  Mais au même âge, combien de parents, pensant bien faire, mettent la pression à leurs enfants pour qu'ils lisent, les dégoûtant ainsi de ce loisir?  Combien de commentaires déplacés d'adultes pour qui l'apprentissage de la lecture a été un fardeau poussent les jeunes à se détourner des pages imprimées?  Certes, j'étais du genre têtue et j'ai su lire très vite.  On peut dire que j'ai eu de la chance.  N'empêche, j'ai eu des adultes sur mon chemin pour sculpter mes goûts et m'engager dans des horizons lointains.

Quelques années plus tard, jeune adolescente, une de mes tantes, grande lectrice, m'avait donné une boîte pleine de livres.  Aujourd'hui, je regarde la plupart de ces auteurs en pinçant les lèvres.  Danielle, Steel (alors au sommet de sa gloire), Barbara Taylord Bradford, Kathleen E. Woodiwiss et quelques autres auteures de littérature dite féminine, mais aussi John Irving (que j'ai détesté).  Les livres de cette boîte m'ont duré une bonne année.  Habitant loin de la bibliothèque municipale, ça a été un soulagement pour mes parents!  Au contraire de l'amateur de bandes dessinées, le contenu de cette boîte m'a permis de comprendre que ce n'était pas un genre pour moi!  Apprentissage aussi utile que le premier.    Ensuite, avec mon entrée au secondaire, j'ai enfin eu accès à une bibliothèque de qualité.  Je suis rapidement devenue amie avec la bibliothécaire d'ailleurs.  Et elle aussi, à sa façon a su influencer mes découvertes littéraires.

Tout ça pour dire que la différence entre l'amour de la lecture et le non-amour n'est souvent que peu de choses.  Un prof enthousiaste, la visite d'un auteur, une bibliothécaire généreuse de son temps, un voisin ou un parent amoureux des livres, il suffit d'un déclic qui fera plonger l'enfant dans le merveilleux monde des livres.  Ou d'un déclic contre.  Il ne faut jamais négliger en tant qu'adulte l'importance que l'on peut avoir sur la future vie de lecteur d'un enfant.  Parce que n'importe qui, peut importe ses goûts littéraires, peut emmener les enfants à tourner la première page du premier livre de leur vie.

@+ Mariane

vendredi 27 septembre 2013

Vouloir lire pour la première fois...

Salut!

Il me vient parfois une nostalgie du passé.  Un désir de revivre, d'éprouver pour la première fois certains émois de lectrices.  Redécouvrir certaines séries avec un oeil neuf et vif, me laisser emporter par une histoire sans en savoir la fin, comme si je parcourais ses pages encore vierges du regard de la lectrice avide que je suis.

Relire, ce n'est pas pareil.  On sait déjà comment l'histoire va finir, les personnages nous sont déjà beaucoup plus familier et on voit venir de loin les passages les plus ennuyeux!  J'ai personnellement tendance à les sauter...  Certes, on anticipe avec d'autant plus de jubilation les moments intenses, mais ceux-ci sont déjà connus: leur saveur est dans le rappel des émotions que l'on a vécu à la lecture.  Pas dans le plaisir de la découverte.

Et puis, il faut être honnête, plus on lit, plus notre carrière de lecteur avance, plus on devient difficile.  Un livre qui nous avait fait oublié l'horloge il y a une dizaine d'années pourrait paraître fade, voire médiocre si on le relisait avec plus d'expérience.  Certains livres supportent mal le passage des années...  D'autres oui, mais leur relecture n'a jamais le charme de la première fois.

J'aimerais parfois pouvoir rajeunir de quelques années et me délecter à nouveau des aventures de Harry Potter, de plonger une autre fois dans la préhistoire avec Ayla et Jondalar des enfants de la terre ou relire Scrapbook en ne sachant dans avec quel gars l'héroïne allait finir!  Relire L'écureuil noir de Daniel Poliquin, refaire du skateboard volant avec Tally Youngblood, voyager entre les mondes à nouveau avec Lyra et Will, revisiter Narnia aux côtés d'Aslan, savourer pour la première fois l'écriture si douce de Nancy Huston dans La virevolte...

D'un côté, je me dis que j'ai encore tellement de bons livres à lire qu'il ne faut pas regretter le passé.  D'un autre, avec le temps, soit j'ai déjà lu tous les bons livres, soit l'habitude et le nombre me font penser que j'en lis moins d'aussi excellent.  Peut-être est-ce aussi ma mémoire qui me fait me rappeler avec plus d'éclats certaines lectures!  Je n'en sais rien, mais il y a aura toujours des livres dans ma bibliothèque pour me faire rêver de pouvoir les relire pour la première fois...

@+ Mariane

jeudi 26 septembre 2013

Soie d'Alessandro Baricco

Soie  Alessandro Baricco  Collection Écoutez lire Gallimard  Lu par Jacques Bonnaffé   Environ 2h40 d'écoute


Résumé:
Hervé Joncourt est un homme qui laisse la vie décider pour lui de ce qu'elle doit être.  Peu ambitieux, il se contente de vivre d'un revenu modeste provenant de son petit commerce des vers à soie qu'il va chercher au Moyen-Orient chaque année.  Lorsque les vers à soie de cette partie du monde sont à leur tour touché par une maladie qui empêche la production de soie, Baldabiou, un original de la ville, lui propose un voyage que personne n'a jamais tenté: aller chercher des vers à soie au Japon.  Commence alors pour Hervé Joncourt une série de voyages au pays du soleil levant où l'attend une femme, énigmatique et mystérieuse, qui bouleversera sa vie.

Mon avis:
L'écriture de Alessandro Baricco est magnifique, tout en souplesse et en douceur, simple, mais précise, donnant ainsi du relief à chacun des mots, de l'intensité à chacune des scènes.  Hervé Joncourt est un homme, qui comme le dit si bien l'auteur, est comme assis sur un balcon en train de regarder passer sa propre vie.  Il n'a pas d'ambition, pas de passion.  Il laisse tranquillement filer le cours de ses jours.  Lorsqu'on lui demande de partir pour le Japon, il le fait tout simplement.  L'histoire de sa passion avec la femme mystérieuse, maîtresse du non-moins mystérieux Hara Kei, n'en est que plus surprenante.  Au cours de sa longue vie, il n'y aura que cet éclat.  D'ailleurs, le livre montre très bien qu'en dehors des événements survenus lors de cette expédition, Hervé Joncourt ne fait pas grand chose.  On résume des années entières en quelques lignes.  Mais les instants où sa route croise la femme sont finement détaillés, accordant une importance légère, mais révélatrice à un regard, une expression, le timbre d'une voix.  Le lecteur choisi pour ce livre avait le talent de rendre les voix des différents personnages de sorte que les dialogues étaient vivants et que l'on avait aucun mal à discerné les différents personnages: Baldabiou, Hara Kei et même cette femme japonaise vivant en France qui traduira quelques lettres pour Hervé Joncourt.  Il nous emmène avec douceur dans le récit, en respectant admirablement bien le rythme de celui-ci, sachant nous transporter dans ce récit enveloppant comme un cocon.  Un récit tout en finesse et en douceur, un peu comme l'est la soie elle-même, où la beauté des mots est à l'égal de celle du récit.

Ma note: 4.5/5

mercredi 25 septembre 2013

La littérature marque maison n'existe pas

Salut!

Vous vous pointez à l'épicerie.  Vous cherchez, disons une boîte de sauce tomate.  Bien, vous suivez les allées jusqu'à trouver la section consacrée aux innombrables produits dérivés de la tomate.  Vous trouvez les sauces tomate.  Vous devez maintenant faire un choix difficile: la sauce tomate que vous achetez depuis toujours (une marque connue, que votre mère ou votre grand-mère achetait sûrement, une marque synonyme de qualité) ou celle juste à côté qui selon l'endroit où vous faites votre épicerie, peut s'appeler Nos Compliments, Choix du Président ou tout autre nom générique renvoyant à une marque maison.  Hésitation.  La marque maison est souvent moins cher et les résultats pas trop loin de l'original.  Vous faites une économie et vous pourrez déguster votre sauce à spaghetti quand même.  Excellent choix si on suit une logique économique donc.

Le hic, avec le livre, c'est que le phénomène marque maison est impossible.  Si vous arrivez dans une librairie et voulez acheter le dernier roman de Dany Laferrière, vous ne voudrez pas repartir avec un roman d'un auteur haïtien installé au Québec depuis vingt et qui a un style semblable.  Non, vous voulez Laferrière parce que c'est Laferrière: son style lui est propre, son imaginaire lui est propre.  Il ne peut pas être imité, copier.  Si on le fait, ce ne sera pas du Laferrière, point à la ligne.  Idem pour les livres de psychologie: si votre meilleure amie vous recommande chaudement le livre de psychologie miracle qui l'a aidé à transformer son ado boutonneux en mini-adulte dans le bon chemin vers la maturité, vous voudrez avoir le livre qu'elle vous recommande, pas un autre livre sur le même sujet!  Vous voulez pouvoir faire confiance au contenu du livre, donc vous cherchez la qualité et la confiance que la réputation d'un auteur ou la recommandation d'une personne de confiance pourra vous apporter.  Pas de succédané possible.

Oh, si.  Dans certains cas, il faut être honnête, ça peut arriver.  Un documentaire jeunesse sur les chevaux peut en remplacer un autre, un livre cartonné également.  Un Petit Larousse et un Petit Robert sont considéré par bien des gens comme interchangeable.  Néanmoins, ce sont des exceptions plutôt que la règle.  Quand les gens se décident à mettre les pieds dans une librairie, ils y viennent pour trouver LE livre qu'ils cherchent et pas un autre.  Tant pis si le libraire ne l'a pas!

Cette particularité fait du livre une industrie un peu à part.  On n'a qu'un produit à vendre à la fois.  Un seul.  Et il est unique.  Certes, il existe une myriade de livres différents, mais aucun d'entre eux ne peut remplacer un autre comme on remplace une sauce tomate de marque par une sauce tomate marque maison dans une sauce à spaghetti.  Parce que chaque livre est unique.  Ce qui en fait à la foi une force et une faiblesse du livre, parce que si vous pouvez trouver exactement la même chose moins cher ailleurs que chez votre libraire, que ferez-vous?  Même si le choix est plus limité, même si ce ne sont pas toujours de bons livres qu'on y trouve.  Dans notre société où le coût est toujours un facteur important, le libraire part perdante sur bien des points.  La plupart d'entre eux ne le savent que trop bien, mais restent debout contre vents et marées, déterminés à encourager la lecture, la culture et la diversité de choix.  Le jour où l'on reconnaîtra enfin que les livres ne sont pas comme des boîtes de sauce tomate et que l'on ne peut les vendre comme s'ils étaient des produits interchangeables, on aura un très grand pas de fait dans la reconnaissance de l'industrie toute entière et de la culture qu'elle représente.

@+ Mariane

mardi 24 septembre 2013

Le choeur des femmes de Martin Wincler

Le choeur des femmes  Martin Wincler  Folio  Gallimard  675 pages


Résumé:
Jean Atwood est une jeune interne qui a de l'ambition et de la volonté.  À force d'excellence et de travail, elle est sortie major de sa promotion et vise une chasse gardée des hommes: la chirurgie.  Sa place est au bloc croit-elle.  Sauf que là, on la colle six mois aux côtés d'un médecin barbue qui n'est même pas spécialiste, mais bien généraliste en charge d'une minuscule unité appelée Médecine des femmes.  Seulement, elle ne veut rien en savoir, des histoires de bonnes femmes elle.  Elle veut régler des problèmes, voilà tout!  Seulement, ce qu'elle découvrira dans cette petite unité, en compagnie d'un médecin possédant une approche peu orthodoxe, sera plus profond que ce qu'elle pensait au départ.

Mon avis:
Le choeur des femmes...  Titre très bien choisi.  Parce que le livre est raconté avec en début de chapitre un mouvement de musique classique correspondant à l'ambiance de celui-ci : addento, allegro, etc, permettant de faire de ce roman un récit choral sur les femmes qui défilent dans le cabinet de ce médecin pas comme les autres qui prend le temps d'écouter ses patientes.  Il prend le temps de comprendre.  Il ne se croit pas un génie qui a réponse à tout.  Il ne joue pas au docteur, il est un soignant.  Sa philosophie personnelle est, et c'est très bien montré dans le livre, en totale contradiction avec celle véhiculé dans les écoles de médecine, qui met le médecin au-dessus du reste de l'humanité.  Comme il soigne des femmes depuis des années, Franz Karma (comme le karma, nom bien choisi pour ce personnage) connaît bien des choses, bien des trucs.  On est surpris du nombre de choses qu'on apprend, même Jean n'arrête pas de se dire, mais pourquoi on m'a pas dit ça dans mes cours de médecine!!!  Et la lectrice que je suis, se posait elle aussi beaucoup de questions.  En sait-on autant qu'on veut bien nous le laisser croire?  On parle énormément de contraception dans ce livre, c'est fou le nombre de trucs que j'ai appris dedans.  On parle de contraception, mais aussi de jugement, celui que porte le médecin sur leur patiente et à quel point ça peut être ravageur pour les patientes.  Si elles ont besoin de contraception ou d'un avortement, elles ont besoin d'être comprise, pas jugée...  On se rend alors compte que malgré le féminisme, malgré les immenses avancées faites dans l'accès à l'égalité des femmes, l'intime reste soumis à des jugements qui font très années 1950.  On a beaucoup avancé, mais la sexualité féminine reste soumise à énormément de tabous et de jugements faciles.  À son arrivée dans la clinique, Jean Atwood est une major de promo ambitieuse, qui veut faire de la chirurgie gynécologique.  Elle a bossé très dur pour s'imposer en «chir», face à des collègues masculins qui n'hésitaient pas à la rabaisser à cause de son sexe.  On voit son ambition, mais aussi tout ce qu'elle a investit d'elle-même dans ses études, dans la médecine.  Elle ne veut pas sacrifier tout ça et quelque part, on la comprend.  Ça se ressent sur son attitude à son arrivée à la clinique.  Pourtant, face à toutes les révélations qui parsèmeront sa première semaine là, elle changera et découvrira ce qu'elle veut faire au fond d'elle-même depuis toujours: être une soignante.  Elle qui débarque en disant qu'elle ne veut rien savoir des histoires de bonnes femmes, elle changera vite.  J'ai trouvé ce changement un peu rapide, mais vu la succession très serrée des événements, je peux le comprendre d'un point de vue logique.  Mais reste que ça m'a titillé.  De nombreux passages dans le livre sont racontés par le biais des pensées des personnages, sans virgule pendant de longs paragraphes.  Ça permet de bien rendre l'impression que l'on est dans la tête de la personne.  Également, d'autres passages sont racontés comme si la personne parlait au téléphone, mais sans que l'on entende parler l'interlocuteur.  Même impression de conversation, de discussion entre filles, mais sans le deuxième point de vue.  Intéressant comme procédé littéraire.  J'ai frôlé le coup de coeur avec ce livre.  Sauf que tout se gâche vers la fin.  Sur presque 700 pages, une allusion à la page 400 environ fait basculer le récit.   Vers la page 600, on tombe dans totalement autre chose, le récit se fait plus personnel.  Et j'ai trouvé ça terriblement dommage.  Parce qu'il était excellent tel qu'il était, nul besoin d'en rajouter, mais ça a été le cas.  Ça m'a fait décrocher du coup de coeur, mais reste que ce livre est excellent et vaut vraiment la peine d'être lu.  Par toutes les femmes surtout, mais aussi par les hommes qui veulent nous comprendre et plonger un peu dans notre âme.  Un roman magnifique, vraiment, à lire malgré sa finale un peu décrochée de l'excellent début du livre.  Et ce malgré les innombrables fautes de typographies, mots manquants dans une phrase et phrases incomplètes qui parsèment le livre.  Je n'avais jamais vu Gallimard sortir un livre aussi mal fait de ce côté!

Ma note: 4.25/5

Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.  

lundi 23 septembre 2013

Combiner éthique et désir pratique

Salut!

Comme la plupart d'entre vous le savent, j'ai sauté le pas de la librairie depuis déjà deux mois.  Ce qui a amené beaucoup de changements dans ma vie, dont entre autre une connaissance approfondie du réseau routier québécois et une toute nouvelle zénitude au volant face aux bouchons de circulation.  Cependant, je me posais la question à savoir comment combiner mon éthique personnelle et mes nouvelles fonctions, à savoir, représentante en librairie pour un distributeur, Édipresse pour ne pas le nommer, et blogueuse.  Je me vois mal coulant un livre que je dois ensuite vendre à des libraires!  Non, mais!  Et je doute que mes patrons apprécieraient.  D'un autre côté, pousse dans ma tête la question qui tue: est-ce que quelqu'un va remettre en doute mes critiques si je parle d'un livre qui m'a profondément fait trippé et que je vante, sachant que je dois le vendre aussi dans la vie de tous les jours?  Brrr, idée glaçante!  Quand à garder le silence complet...  Disons que ça me titille quand même de critiquer, je suis tellement habituée de le faire pour la totalité de mes lectures!  Donc, dilemme.

Après avoir réfléchi, demandé des conseils à de nombreuses personnes qui m'ont toutes donnés d'excellents avis totalement contraires, j'en suis venue à prendre une décision sur le sujet: désormais, il y aura une place pour les livres provenant d'Édipresse tout en bas de mon blogue, après les billets des sept derniers jours.  J'y mettrai les livres que j'ai lu et aimé, si j'en lis un que je ne recommanderais pas à personne et bien...  on ne l'y retrouvera pas!  Attendez-vous à y voir un certain nombre d'albums étant donné que mon fond (livres disponibles chez Édipresse, nouveautés et livres plus anciens inclus) en contient beaucoup.  Je crois que c'est la méthode la plus simple et la plus efficace que je possède pour faire en sorte de combiner au mieux ma vie professionnelle et de blogueuse.  Je ne mettrais pas mes livres en cours parmi mes autres lectures à la droite de mon blogue, question que si je lis un navet, personne ne puisse le savoir! :P

Donc, avis à tous: pour connaître les derniers livres qui m'ont fait tripper chez Archipel, Belin et autres Bilboquet et Balivernes, surveillez le bas du blogue! ;)

@+ Mariane

P.S. Il n'y a rien pour l'instant, mais surveiller les nouveautés! ;)

jeudi 19 septembre 2013

Marie Curie de Laurent Lemire

Marie Curie  Laurent Lemire  Tempus  Perrin 253 pages

Résumé:
La vie de Marie Curie, née Maria Slodowska, l'une des plus brillantes scientifiques du XXe siècle, co-découvreuse de deux éléments chimiques et chercheuse de première heure sur la radioactivité.

Mon avis:
Hum...  Marie Curie et son temps aurait mieux convenu comme titre tellement le livre est autant centré sur elle que sur le développement de la science à son époque.  On saute rapidement certaines pans de son histoire personnelle (on n'a même pas idée de l'époque de la naissance de sa deuxième fille, Ève!) et on s'attarde plus longuement sur ses liens avec les autres scientifiques de son époque.  Et aussi, ce qu'elle a dû affronter comme femme pour s'imposer dans un monde d'homme.  On traite également assez longuement de la façon dont sa légende de sainte de la science a été forgée et vers la fin de sa vie, elle l'a entretenue.  Cette biographie est intéressante, mais me semble plutôt une bonne entrée pour mieux connaître Marie Curie qu'une véritable biographie fouillée.  Certains aspects plus développés sont très intéressants, mais en même temps il me semble qu'on en rate d'autres et c'est dommage.  Marie Curie, scientifique de génie, opiniâtre au travail, avait ses zones d'ombre.  Pour qui veut mieux la connaître qu'une fiche Wikipédia, ce livre est bon, mais il est incomplet.  Par contre, je ne sais pas si c'est dû au fait qu'en format poche, ce livre est paru en version prime à l'achat.  Si c'est le cas, le texte a peut-être été retravaillé (il n'y a aucune mention texte intégral sur le livre).  Ça expliquerait bien des choses.  Mais évidemment, n'ayant pas lu le grand format, je n'ai aucune preuve de cette hypothèse.

Ma note: 3.25/5

mardi 17 septembre 2013

Silencieuses de Jonathan Reynolds

Silencieuses  Jonathan Reynolds  Les six brumes  185 pages


Résumé:
Huit nouvelles sombres, prenant place dans le petit village de Silent Valley et la petite ville d'Innstown.  Huit histoires à donner la chair de poule.  Huit histoires qu'il vaut mieux ne pas lire avant d'aller dormir.

Mon avis:
Pour ce qui est de créer une ambiance glauque et une fin qui nous fait frisonner d'horreur, l'auteur est un as.  Un as qui a fait ses classes en regardant des films d'horreur: ça se voit et ça se sent à la lecture de ces nouvelles, toutes très différentes, mais aux ambiances bien marquées.  Les images y sont fortes, les détails du décor amplifient les effets d'horreur et la construction des récits laisse deviner leur source d'inspiration.  Malgré tout, le recueil est résolument littéraire, servi par une très belle plume.  J'ai adoré toutes les nouvelles à l'exception d'une seule, l'avant-dernière Éphémère no°11.  Dans celle-ci, l'intrigue est raconté à différent temps: le rêve, l'avenir et le présent, mais de façon mêlée, ce qui a fait en sorte que j'ai eu beaucoup de mal à suivre.  L'idée était bonne, mais le traitement final ne permettait pas de la saisir pleinement parce qu'avec tous ces changements de temps, on finissait par ne plus trop savoir où on s'en allait.  Pour les autres, chapeau à Oubliée, Deux solitudes et 13, chemin de l'Église, mes préférés du recueil.  L'auteur a également eu une excellente idée en ajoutant à son recueil une image, photo ou toile d'artiste au début de chaque nouvelle.  Ça donne un cachet particulier à l'ensemble.  Excellente idée également cette introduction et une conclusion destinée à lier les nouvelles entre elles et qui nous plonge dès le départ dans une atmosphère qui convient parfaitement au livre, leur donnant un côté vraisemblable, possible.  Un excellent recueil de nouvelles à faire lire et découvrir à tous les amateurs d'horreur!

Ma note: 4.75/5

Je remercie l'auteur de m'avoir offert son livre.

lundi 16 septembre 2013

Le cordonnier est toujours mal chaussé

Salut!

Bon, il est un adage connu que le cordonnier est toujours le plus mal chaussé du village.  Passant son temps à travailler sur les chaussures des autres, il n'a guère le temps de se préoccuper des siennes et se retrouve avec la pire des paires de chaussure du village.  Il en est ainsi de nombreux libraires: on passe tellement de temps à s'investir pour faire découvrir des nouveautés à nos clients que l'on passe à côté de petites merveilles en ce qui concerne d'autres livres.  On aurait bien besoin nous-mêmes parfois d'un libraire pour nous conseiller.  Mais bon, on a pas toujours le temps de passer voir un de nos collègues à l'autre bout de la ville, ni l'envie non plus.  On vit dans les livres à longueur de journée, on a nécessairement envie d'aller voir les autres librairies.  À moins d'être aussi folle que moi...  Mais bon, je ne me considère pas comme la règle, mais plutôt l'exception.

Sauf que là, j'ai fait une découverte étonnante récemment: j'ai trouvé mon libraire...  Oh, pas pour tous les domaines, dans certains cas, amis et connaissances nourrissent largement ma LAL!!!  Mais pour un domaine bien précis.  Pour la BD.  Ah mes amis, mais quel plaisir quand on est fan du genre et qu'on découvre quelqu'un qui en connaît plus que vous, à laquelle vous citez tous les titres que vous avez lu dans la dernière année et qui vous en apprend dessus!  Quelle merveille!  Quel plaisir!  Et quand vous lui dites: Ah, j'ai adoré telle ou telle BD! et qu'il vous emmène dans son rayon et vous fait découvrir des titres et des auteurs en vous disant pourquoi vous devriez vous y intéresser, en faisant des liens avec ce que vous avez déjà lu, ah, mais quel plaisir!  Je crois qu'en étant libraire pendant des années, j'avais oublié ce plaisir.

Conseiller est un plaisir, partager sa passion également, mais se faire conseiller l'est tout autant.  Et c'est tellement agréable de pouvoir le faire avec quelqu'un qui peut également être un guide, un critique objectif n'étant lié que par ses goûts et ses coups de coeur.  Pas une publicité, pas quelqu'un qui cherche absolument à nous convaincre de lire tel ou tel livre, un libraire.  Quelqu'un qui hésitera juste assez si on lui demande si une série qu'il trouve mauvaise est bonne.  Assez pour nous faire comprendre qu'il n'aime pas, mais aussi assez pour nous laisser la liberté d'explorer.  Je côtoie depuis plusieurs semaines d'excellents libraires, des passionnés, des fous de la littérature.  Et de partager avec eux leur passion est très différent de la relation avec les clients que j'avais avant.  Tout aussi gratifiant toutefois, d'une manière différente, mais tout autant.  Je ne suis pas loin de mes anciens amours...

En tout cas, merci pour la discussion sur la BD Réjean et j'ai déjà hâte de reparler avec toi du sujet! :)

@+ Mariane

vendredi 13 septembre 2013

On s'amuse! Les personnages secondaires

Salut!

Quand on lit un roman populaire, on sait tout de suite le nom du héros.  On appelle souvent la série ou le livre par le nom de celui-ci.  Mais les personnages secondaires, indispensables à l'histoire, mais souvent au deuxième, voir au troisième plan, ceux-là, les reconnaît-on à leur juste valeur?  Voici un petit jeu (ben oui, je garde mes nouvelles bonnes vieilles habitudes!) pour voir si vous avez bonne mémoire.  Je nomme quelques personnages secondaires et vous devez trouver le titre du livre, ou à défaut de la série.  Celui qui les trouvera tous aura droit à... toute mon admiration!

#1
-Nasuada
-Arya
-Roran

#2
-Gandalf
-Gloìn
-Fili

#3
-Valérie Page
-Eric Finch
-Delia Surridge

#4
-Harbert Brown
-Nab
-Capitaine Nemo

#5
-Khâny
-Rosée du matin
-Monya

#6
-Emmanuel Létourneau
-Azarius Lacasse
-Jean Lévesque

Bonne chance à tous!

@+ Mariane

jeudi 12 septembre 2013

La reine oubliée: 1- Les enfants d'Alexandrie de Françoise Chandernagor

La reine oubliée  tome 1  Les enfants d'Alexandrie  Françoise Chandernagor  Audiolib  Texte lu par Valérie Lemaître   Environ 11 heures d'écoute


Résumé:
Alexandrie, 40 avant JC.  Deux enfants naissent dans un palais égyptien, jumeaux et contraires.  Alexandre Hélios, le soleil et Cléopâtre Sélénée, la lune.  Ils l'ignorent, mais leurs parents sont célèbres dans tous le bassin méditerranéen: leur mère n'est nul autre que Cléopâtre, la célèbre reine d'Égypte de la dynastie des Ptolémée.  Leur père?  Marc Antoine, le général romain.  Enfants, il grandiront à l'ombre des palais, utilisés par leur mère dans ses intrigues, aimés malgré tout, mais jouet du destin et des puissants, car si tout va bien au moment de leur naissance, dans l'ombre, se profile déjà le grand affrontement entre Marc Antoine et Octave qui donnera naissance à la Rome impériale.  Mais que sont-ils, si petits, face à l'Histoire?

Mon avis:
On a peu entendu parler des enfants de Cléopâtre.  Celle-ci, devenue une séductrice impénitente, tentatrice, décadente, sous la propagande octavienne, n'est pas connue pour cette partie de sa vie.  Pourtant, elle sera mère quatre fois.  Césarion, son premier enfant, fils de César, assassiné.  Les trois autres, enfants de Marc Antoine.  Alexandra, Sélénée et le petit dernier Ptolémée Philadelphe.  C'est par les yeux de la petite Sélénée que l'on découvre cette histoire.  Sélénée qui est douce, discrète, secrète, timide même.  Qui grandit à l'écart, voyant peu ses parents, élevée par des gouvernantes.  L'auteure affirme en ouverture de son livre qu'elle a d'abord rêvé d'elle.  Que la petite fille lui est apparue dans ses rêves et qu'ensuite seulement, à la suite de ses recherches, elle a su qui elle était.  Vérité ou manière d'introduire le sujet?  Peu importe, au fond.  Parce qu'elle nous fait revivre avec éclats cette période de l'Antiquité.  Un peu comme Alexandra Lapierre dans Fanny Stevenson que j'ai lu récemment, elle utilise la forme du roman historique pour écrire une biographie de la petite fille aussi précise que possible, en comblant les trous, d'autant plus nombreux que peu de sources sont disponibles sur elle, avec son imagination, mais en se tenant aussi près que possible des faits.  Au besoin en expliquant les choix qu'elle faisait entre les différentes sources et hypothèses qu'elle avait.  Elle consacre même un chapitre complet à expliquer les choix qu'elle a dû faire pour rendre le texte au plus près de la réalité historique tout en étant compréhensible pour des lecteurs qui sont nés vingt siècles plus tard.  Heureuse initiative: on comprend beaucoup de ses choix ainsi.  Ce premier tome de ce qui est annoncé comme une trilogie raconte l'enfance choyée mais rigide de celle qui deviendra orpheline à la chute d'Alexandrie, alors qu'Octave triomphant la fera prisonnière.  Prisonnière innocente de la volonté des puissants.  Mais était-elle plus libre avec sa mère?  Son père, elle l'a peu connu, mais Cléopâtre était une femme d'intrigues, c'est connu.  Il faut le dire, elle n'en avait guère le choix si elle voulait garder le pouvoir!  L'histoire nous est racontée un peu comme une tragédie à rebours, les événements plus lointain teintant le présent des protagonistes alors qu'eux en ignoraient tout.  On ne peut écrire l'histoire en connaissant déjà la fin sans que celle-ci ne prenne le tournant d'une splendide épopée vers le drame.  L'auteure semble apprécié une certaine façon de raconter plus, comment dire classique.  Que le texte se passe durant l'Antiquité a bien sûr dû influencer ce choix.  Quoiqu'elle ne fait pas l'impasse sur le langage cru des soldats de l'époque, loin des préciosités des cours cultivées de l'Orient, parlant le grec et non le latin.  Marc Antoine a passé sa vie à cheval entre l'un et l'autre, aussi à l'aise dans l'un que dans l'autre.  J'ai écouté la version audio du livre.  La narratrice avait une intonation particulière en racontant, un peu pompeuse, mais que je soupçonne de bien rendre le texte parce que les deux collaient très bien ensemble.  Par contre, mes oreilles hurlaient quand elles entendaient à la suite les innombrables réaliZme, authentiZme et autre mot en isme transformé en iZme.  J'entendais à chaque fois la voix de mon professeur du primaire me disant: «entre deux voyelles, un s devient un Z, mais entre une voyelle et une consonne, il reste un s.»  Je crois qu'on ne l'a pas dit à la narratrice!  Quelques autres prononciations m'ont écorchés les tympans au fil de la lecture, mais c'était moins flagrant.  Guidé par sa voix, on se laissait quand même facilement emporté par l'histoire.  Deux milles ans plus tard, on revivait aux côtés de Sélénée une page sombre de l'histoire, mais aussi un couple lumineux et amoureux unis dans une fin tragique.  Ses parents.

Ma note: 4/5

mercredi 11 septembre 2013

Je coche la liste

Salut!

C'est une habitude chez moi.  Chaque fois que je vois la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps ou encore les 50 livres à lire absolument, ou les suggestions de lecture des écrivains, ou bref, n'importe quel liste de livres qui me tombe sous les yeux, je ne peux m'empêcher d'y jeter un coup d'oeil, par pure curiosité.

Ce qui donne souvent le phénomène suivant:
-Ah, lui, je l'ai pas lu, mais il est dans ma LAL
-Ah, lui, je l'ai pas lu, je le connais même pas!
-Ah, lui, je l'ai pas lu, mais il est dans ma PAL.
-Ah, lui, je l'ai pas lu, il est dans ma LAL.
-Ah, lui, je l'ai pas lu, d'où est-ce qu'il sort?
-Ah, lui, je l'ai pas lu, mais il est dans la Bête.
-Ah, lui, je l'ai pas lu, mais il est dans ma LAL.
-Ah, tiens, lui, je l'ai lu!

Je ne peux m'empêcher, c'est plus fort que moi à chaque fois.  Je regarde automatiquement ceux que j'ai lu et je les coche mentalement.  Habituellement, ils sont minoritaires.  Comme dans tous les domaines, les listes de lecture sont souvent très personnelles.  On y met ce qui nous a marqué et fait vibrer avant tout.  Pas les autres!  J'ai rarement vu de listes des livres les plus détestés.  Quoique ça pourrait être une idée intéressante!  J'ai vu beaucoup de top thématique, les meilleurs livres de la littérature française, ou québécoise, ou des essais, ou de la BD, ou de la littérature de genre, ou d'horreur, ou érotique, ou... Bref!  Les listes de tous les genres de livres finissent par se retrouver quelque part au hasard des journaux ou du web.

À quoi servent ces listes?  Honnêtement...  Pas grand chose si on regarde l'idée de base qui les constituent.  On ne peut pas faire la liste des meilleurs livres de façon objective, la littérature et l'art en général, si on la prend sous l'angle de leur appréciation, reste un domaine très subjectif.  Et on risque toujours d'oublier quelqu'un ou quelque chose.  Malgré tout, je trouve que c'est une ressource géniale à bien des titres.  Parce que de telles listes nous font découvrir des tas d'oeuvres qu'on ne connaîtraient pas nécessairement autrement.  Parce que de lire de telles livres nous permettent de rebondir d'une oeuvre à l'autre et parfois de sortir des sentiers battus de ce que l'on connaît.  Parce que souvent, on met dans de telles listes les meilleurs oeuvres des auteurs, leur chef-d'oeuvre, ce qui est une bonne façon de savoir quel livre lire en premier d'un auteur qu'on souhaite découvrir, ou au contraire de ne pas commencer par lui afin de ne pas trouver le reste de l'oeuvre mièvre par comparaison.  Vous comprenez sans doute que je les aime bien, ces listes! ;)

Et pour ceux qui voudraient approfondir le sujet, voir Le vertige de la liste d'Umberto Eco ou encore L'art des listes de Dominique Loreau.

@+ Mariane

mardi 10 septembre 2013

La passion selon Juette de Clara Dupont-Monod

La passion selon Juette  Clara Dupont-Monod  Le livre de poche


Résumé:
Huy en Belgique, XIIe siècle.  La petite Juette a 13 ans, mais elle est encore une enfant.  Qui a une âme exigeante, qui ne se contente pas de se qu'on lui dit, qui devine des choses.  Cependant, l'absence d'instruction des femmes de l'époque la laisse avec ses questionnements, ses angoisses.  Son seul confident est son ami Hugues de Floreffe, un moine enlumineur.  Avec lui, elle apprendra à lire, , enrichissant son univers, son imaginaire mais bien vite, ses parents la marie.  Cinq ans plus tard, veuve, elle refusera de se remarier et elle dira non: non au mariage, non au clergé corrompu, non à la domination des hommes, non à la richesse de l'Église.  Elle se dressera bien vite contre ce à quoi elle dit non, inconsciente du danger qui la guette?  Ou tout simplement trop prise par sa foi?

Mon avis:
Ce livre est inspiré de l'histoire vraie d'une jeune femme nommée Juette qui a vécu à Huy au XIIe siècle.  Elle fut l'une des mystiques de son temps, célèbre pour ses visions, mais elle a toujours vécu en marge de l'Église traditionnelle de l'époque, en rebelle pourrions-nous dire aujourd'hui.  Le récit est raconté à deux voix, l'une d'elle, celle de Juette, racontant sa propre histoire et celle de Hughes de Floreffe, qui raconte Juette de l'extérieur.  Il est son meilleur ami et son confident, un homme d'Église, mais qui comme elle, cherche des réponses à ses questionnements intérieurs et ne les trouvent plus dans les sermons répétés ad nauseam par le clergé bien souvent corrompu.  Le roman s'inspire d'ailleurs du texte qu'il a écrit racontant l'histoire de Juette.  À cette époque, l'Église traverse une crise grave: début des mouvements cathares, difficultés suite aux croisades, crise spirituelle due au lent détachement des autorités religieuses face aux questionnements des fidèles.  Se développe alors certaines formes de spiritualités en-dehors de l'Église.  Juette appartiendra à celles-ci: laïque, elle vivra en communauté, mais sans prononcer de voeux définitifs.  Elle exècre ceux-ci, les a en horreur, elle qu'on a obligée à dire oui au mariage.  Elle hait l'Église, trop riche, trop corrompue, prêchant des vertus qu'elle n'applique pas à elle-même.  En même temps, Juette est naïve, elle veut faire le bien, mais ne voit pas les forces qu'elle affronte.  C'est à travers le regard de Hugues qu'on les découvre.  Hugues qui l'aimera d'un amour profond et platonique.  Hugues qui sera toujours inquiet pour elle, même quand elle le rejettera.  À travers le récit de cette femme hors-norme, c'est une époque peu connue de l'histoire qui se dévoile: celle des mouvements à la fois spirituels et laïcs, indépendant de l'Église, plus particulièrement les femmes, qui à cette occasion acquièrent une indépendance économique et personnelle qui finira par les entraîner vers le bûcher.  L'histoire de Juette représente les débuts du mouvement des béguines.  C'est l'histoire d'une femme qui tournera le dos à sa société pour suivre ce que son instinct lui dit de faire.  Cependant, on peut penser en lisant ce roman qu'elle souffrait de maladie mentale, ou du moins que son équilibre mental a fini par être perturbé.  Juette a des visions, mais elle est inconsciente du monde, inconsciente de ce qu'elle affronte et provoque par ses actes.  L'histoire est racontée dans une langue superbe, peuplée d'images comme celle des histoires qui fascinent Juette.  Côté écriture, c'est magnifique, mais cette Juette est définitivement un personnage difficile à cerner.

Ma note: 3.75/5

Je remercie Hachette et plus particulièrement Robert pour ce service de presse.

lundi 9 septembre 2013

On étire le plaisir ou pas?

Salut!

S'il y a bien un sujet qui fini par titiller tous les lecteurs de séries, c'est bien celui-ci: la rafale ou le lent étalement?  On lit tous les livres d'un seul coup ou on étire le plaisir?  Dépendant des cas bien souvent.

Dans le cas d'une série en cours, la question ne se pose même pas: on est soumis à la torture de l'attente de la sortie du dernier tome.  J'ai connu cette délicieuse torture assez souvent pour savoir à quel point ça peut jouer double: d'un côté, on a hâte, on savoure à l'avance la lecture, on veut savoir et on ne veut pas savoir, on se pose des questions, on imagine l'histoire, bref, on connaît les délices et les affres de l'attente.  Car affres il y a lorsque l'on ne connaît pas encore la date de sortie, lorsque celle-ci est reportée, quand on se pointe à la librairie et qu'ils n'ont pas encore eu le temps d'ouvrir les boîtes (particulièrement pénible si on ne suit pas une série super connue!  On est condamné à l'attente :( )  Affres aussi de se désespérer de connaître la suite.  Parce que le problème, c'est justement que l'on se détourne de cette série parce qu'on a attendu trop longtemps.  On trouve autre chose et on l'oublie et tout à coup, hop, on se rend compte qu'il est déjà sorti depuis belle lurette et qu'on ne l'a pas vu passer!

Néanmoins, quand la série est sortie au complet, la question se pose.  Selon mon très humble opinion, ça dépend de la série.  Certaines se lisent mieux en rafale.  Je me rappelle de ma lecture de Reine de mémoire et d'à quel point j'avais regretté d'avoir attendu entre le premier et le deuxième tome.  Toutefois, la lecture serrée de d'autres séries risque de provoquer l'effet de nausée: trop, c'est trop.

La rafale permet de se plonger à fond dans un univers.  C'est particulièrement indiqué si les différents tomes de la série forment un tout, une histoire unique simplement séparé des autres tomes par des couvertures.  Le hic, c'est que ça, on le sait uniquement après la lecture, à moins d'avoir eu un ami lecteur suffisamment perspicace pour nous orienter dans ce domaine.  Les séries qui reprennent un tantinet l'histoire pour resituer le lecteur en début de livre ont malheureusement comme effet d'écoeurer la personne assise en train de lire qui risque de sauter des lignes ou même des pages en se disant: «Ouin, mais ça je le sais déjà!»  Dans les Harry Potter par exemple, J.K. Rowling prenait toujours la peine de rappeler qui était chacun de ses personnages au début de chaque tome.  En les lisant en rafale, ça aurait été lassant, même si ce n'était que quelques lignes.  Par contre, si on met de la distance entre chaque tome, c'est un net avantage que de se faire rafraîchir la mémoire.  Surtout quand on a attendu trois ans entre chacun d'eux...

Par contre, de les lire séparés dans le temps a deux grands risques: celui que l'on ne se rappelle plus trop d'où vient tel ou tel personnage ou d'où sort telle information (dans ce cas, les rappels sont très utiles) et que, à trop tarder, on se lasse et qu'à la fin, on ne lise même pas la fin de la série.  Dans certains cas, un écart d'à peine un an entre les tomes suffit.  Par contre, lire les tomes espacés dans le temps a le grand avantage de permettre d'apprécier chacun à sa juste valeur, sans risquer de les emmêler.  Après tout, une série est sensée être constituée de différentes histoires!  Et chaque tome est supposé faire partie d'un tout, mais avec une intrigue propre.

La plupart du temps, à moins de tomber en amour par-dessus la tête avec une série, je préfère et de loin mettre quelques mois entre chaque tome.  Ça me permet de bien apprécier chacun d'entre eux sans risquer de saturer.  Ça me permet aussi de savourer à l'avance une future lecture.  Je regarde le reste de la série sur la tablette et je me dis, ah non, pas tout de suite.  Je me délecte à l'avance, mais je ne cède pas.  Une façon comme une autre de mêler les avantages d'une série en rafale et d'une série en cours où l'on attend...
@+ Mariane

vendredi 6 septembre 2013

Non, non, retiens-toi...

Salut!

(Ceci fait partie des idées de billet que j'avais noté quand j'étais encore libraire.  Je prends la liberté de les écrire quand même, je n'ai pas quitté ce métier depuis si longtemps après tout! ;) )

Ça arrive quand même régulièrement.  Les clients qui entrent en magasin, surtout les clientes en fait, qui se mettent à me vanter les mérites de leur auteur chouchou, souvent Nora Roberts ou Danielle Steel ou encore, un autre auteur dans le genre.  Les derniers mois ont été particulièrement pénible en ce qui concerne Fifty shades of Grey...

Cliente -Oh, c'était tellement bon, je pouvais plus le lâcher!

(Calme-toi...)

Cliente -Je n'ai pas lu depuis des années, mais celui-là, il était tellement bon que je l'ai lu en trois jours!

(Garde ton calme Mariane)

Cliente -Je l'ai fait lire à ma mère et à toutes mes amies et tout le monde a trippé!

(Inspire, expire, inspire, expire)

Cliente -Et vous Madame, l'avez-vous lu?

Et la cliente de me regarder, les yeux pétillants, sûre de parler comme d'une fan à une autre.  Après tout, je suis libraire moi, je dois aimer ça les bons livres!

Moi -Euh, je l'ai lu, mais j'ai plus ou moins apprécier.

Cliente -Ah non?

Que de déceptions dans cette voix!

Moi -Non, mais bon, il faut dire que je lis beaucoup, alors, vous comprenez, on finit par devenir très difficile à force.

Éclair de compréhension.

Cliente -Ah, ça doit être ça...  Mais moi j'ai adoré ça!

(RELAXE!!!!!!!!)

Moi -Tant mieux Madame, tant mieux.

Bon, vaut mieux lire des trucs du genre plutôt que rien je suppose.  Mais qu'est-ce que ça me demande d'énergie de me retenir pour ne pas dire mon opinion toute crue sur certains livres.  Je ne veux pas mentir, mais je ne veux pas non plus vanter les qualités de livres auquel je ne crois pas le moins du monde.  Oui, j'ai parfois recommandé les trois opus d'E.L. James, mais bon, c'était en désespoir de trouver un autre livre qui aurait mieux convenu!

C'est parfois insupportable.  D'autres fois, c'est juste très dur.  D'autres fois, je laisse braire les brebis se nourrissant de littérature de niche et incapable d'en sortir.  J'ai lu beaucoup d'autres choses que les séries d'Anne Robillard dans ma vie, mais bon, pour quelqu'un qui n'a lu que ça, je peux comprendre l'enthousiasme!  Quoique ça ne sers à rien d'essayer de me convertir.

Bon, relaxe Mariane, ne te fâche, retiens les commentaires négatifs qui menacent de se répandre à flots et souris: ça prends de tous les lecteurs pour faire un monde de livres!

@+ Mariane

jeudi 5 septembre 2013

Fanny Stevenson d'Alexandra Lapierre

Fanny Stevenson  Alexandra Lapierre  Pocket  667 pages


Résumé:
1864.  Une jeune femme de 24 ans part rejoindre son mari en plein milieu du de l'Ouest sauvage de l'époque, sa petite fille à la main.  Fanny Osborne.  Une femme qui connaîtra la dure vie de pionnière, mettra au monde ses enfants et les élèvera dans des conditions parfois difficiles, par amour pour son époux, jusqu'à ce que les infidélités de celui-ci ne la pousse à la séparation et à partir pour l'aventure en Europe étudier la peinture.  Là où elle rencontrera un homme dont les initiales marqueront l'histoire de la littérature: R.L.S.  Robert Louis Stevenson.  Pour lui, elle divorcera, affrontera la réprobation publique, quittera son pays, s'installera en plein milieu de l'Océan Pacifique, mais sans jamais renoncer à elle-même, à ce qu'elle est au plus profond de son coeur.  Une vie d'aventure, de choix, de travail et de pieds de nez au destin.

Mon avis:
Il y a des livres qui traînent pendant des années sur nos tablettes et qu'un bon jour, on sort de là en se disant: voilà, le temps de le lire est arrivé.  C'est ce qui m'est arrivé avec celui-ci.  Je l'ai sorti de mes tablettes un peu par hasard et sa lecture est tombée pile au bon moment!  Pourquoi écrire un livre sur Fanny Stevenson?  Après tout, elle était avant tout Mme Robert Louis Stevenson, la femme d'un auteur connu et reconnu...  C'est nier que cette femme a été sa muse, et que le siècle le voulant, elle a surtout vécu dans son ombre.  Reste que son parcours a tout pour fasciner et qu'elle méritait amplement que l'on se penche sur sa vie tellement celle-ci a été riche en aventures sortant de l'ordinaire!  Volontaire, ne se laissant abattre par aucune difficulté, manque d'argent, sexisme, même tout simplement le destin, elle a combattu et mis toutes ses énergies dans ce qu'elle entreprenait, au point d'y laisser sa santé, pas tant physique que mentale.  Le livre suit Fanny de près et est rédigé comme un roman, émaillée de longues citations des lettres de Fanny ou de ses proches, toutes authentiques.  Si la forme peut paraître laisser la porte ouverte à de nombreuses transgressions et s'éloigne de la forme classique de la biographie, il n'est reste pas moins que la façon dont l'auteure intègre ses commentaires et ses réflexions à même le texte permet de voir là où elle raconte ce dont elle ne peut être certaine.  Le reste est appuyé sur de très nombreuses recherches, le prouve une bibliographie fouillée et d'innombrables références, tant à des livres et à des lettres écrites par Fanny et ses proches qu'à des articles ou aux propres impressions de l'auteure qui a visité pratiquement tous les endroits où a vécu Fanny Vandergrift Osborne Stevenson.  Et il faut avoir vu la liste impressionnante des voyages de cette globe-trotter pour comprendre l'exploit que ça représente!  Par le biais de la forme adoptée, elle nous rapproche au plus près de cette Fanny que certains ont décrié et d'autres encensé.  Je reste cependant déçue de ne pas avoir plus d'information sur la période de l'envolée de la carrière littéraire de Robert Louis Stevenson.  Cette période durant laquelle elle a été plutôt effacée, certes, mais l'auteure ne nous dit pratiquement rien de la carrière littéraire de son époux, probablement parce que d'excellentes biographies de cet écrivain existent.  Malgré tout, c'est dommage, parce que l'on ne peut situer avec exactitude l'ordre de parution des grandes oeuvres de son époux, sur lequel elle a toujours eu son mot à dire.  Et qui a très certainement eu un impact sur sa vie.  Pour le reste, c'est une grande biographie.  Bien écrite, rendant très bien la personnalité de celle qui a toujours vécu jusqu'au bout tout ce qu'elle a entreprit, aux côtés des hommes qu'elle a aimé de Samuel Osborne à Ned Field.  Elle ne cache pas ses contradictions, sa santé mentale par moment vacillante, mais aussi sa volonté de fer qui a fait en sorte de faire plier le destin devant elle, causant bien des dégâts à sa suite.  Elle n'était pas facile à vivre mais ne s'en est jamais excusée.  Telle elle était, telle elle est restée toute sa vie.  Un petit bout de femme qui force l'admiration, pratiquement autant que son célèbre époux avec lequel elle a tout partagé pendant de nombreuses années.

Ma note: 4.75/5

mercredi 4 septembre 2013

Mais c'est une histoire merdouille!

Salut!

Souvent, je me rends compte que certaines personnes se détournent d'excellentes oeuvres parce qu'elles sont plus anciennes.  Les jeunes particulièrement, froncent le nez si on leur parle d'un livre qui a plus de vingt ans.  Probablement parce qu'ils ont été obligés de s'y frotter par le mauvais bout lors de leurs études.  Je trouve cela déplorable.  Parce qu'au fond, un classique, c'est une histoire que l'on nous raconte, tout simplement.

Allez-y, sortez les grands noms: tous les grands auteurs du XIXe siècle (Madame Bovary mettons), du XVIIIe (Les liaisons dangereuses?) et même du XVIIe (Allons-y pour La princesse de Clèves) si vous le souhaitez.  Ou des auteurs de l'Antiquité si vous préférez!  L'Illiade et l'Odyssée, c'est une histoire!  Tous ces auteurs, en écrivant, tentent de faire passer un message, une idée, de faire comprendre ce qu'ont vécu des personnages.  Pour cela, il faut accrocher le lecteur pardi!  Bon, ok, le style est royalement différent de ce que l'on peut trouver aujourd'hui, la façon de raconter aussi, l'intention derrière également, mais à la base, le but est le même: raconter une histoire.

Et ces histoires, sont-elles si différentes?  Bon, je vous en raconte une.  C'est une femme qui menant une vie morne et sans éclat, se met à collectionner les amants pour chasser l'ennui de sa vie.  Un roman de chick-lit moderne?  Non, Madame Bovary.  Le thème est universel.  C'est la façon de le traiter qui diffère selon les époques, les styles à la mode, la façon de raconter.  Les longs poèmes que constituait les chansons de geste étaient destinés à être récités, pas à être lus, donc, il est normal que la forme soit différente.  De même, la majorité des livres d'Alexandre Dumas et Honoré de Balzac étaient payés à la page, d'où le luxe de détails et de péripéties (qui donnent aujourd'hui d'énormes formats poches).  Et ça c'est sans compter les mentalités de l'époque, la façon qu'avaient les gens de parler, de s'exprimer.  Et de quels étaient les thèmes porteurs à la mode dirait-on aujourd'hui!  Parce que quoi qu'on en dise, les auteurs n'ont que très rarement écrit pour rester sur la tablette!

Si dur que ça à lire les classiques?  Non, il faut seulement s'habituer.  De un, à ne pas tomber dans un roman comme il y en a des dizaines dans les librairies.  Il faut voir les classiques comme un dépaysement.  Comme si on aborderait un récit de fantasy ou de science-fiction: on doit l'accepter tel qu'il est, avec ses défauts et ses qualités.  Dès le départ, il est différent.  Il le restera, ce qui fait au fond ce qu'il est.  Sa différence fait aussi sa richesse.  Chercher à le faire entrer dans une «case» de la littérature contemporaine est une grossière erreur.  De deux, il faut aller voir derrière la façon de s'exprimer totalement différente de la nôtre un fait qui demeure: l'humanité reste l'humanité, quel que soit l'époque.  Et ses grands thèmes universels et porteurs restent les mêmes.  C'est à cette humanité-là auquel il faut s'accrocher.  À ces personnages qui quelque soit l'année et les événements qu'ils ont vécu, ont aimé, souffert, pleuré et triomphé.

Les classiques, c'est l'aventure.  Mais j'en suis consciente, à petite dose!  Parce qu'à force de trop en avaler, comme pour d'autres choses, on flirte avec l'écoeurantite aiguë!

@+ Mariane

mardi 3 septembre 2013

Le voyage des chats de Luc Pouliot

Le voyage des chats  Luc Pouliot  Collection Jeunesse-Pop  Médiaspaul  127 pages


Résumé:
Depuis des générations, les félins et les canins partagent le même continent dans la paix, après des siècles de guerre.  Mais voilà que le conflit reprend brutalement, condamnant les chats à l'exil.  Ceux-ci prennent la mer à bord d'un immense bateau et s'en vont.  Seulement, ils croiseront sur leur route bien d'autres exilés.  Au sud, une sombre menace semble planer, chassant les animaux.  Une menace dont Risée, l'oiseau multicolore qui les prendra bientôt sous son aile est bien conscient et que, tout en aidant ses nouveaux amis, il est bien déterminé à découvrir et à empêcher de nuire!

Mon avis:
Ce livre est à cheval sur la ligne qui sépare le conte du roman jeunesse.  Parfois d'un côté, parfois de l'autre.  Ce qui fait qu'à la lecture, on a un peu de mal à se «brancher»; tenant des deux, on peine à s'orienter.  Par ses personnages et aussi un peu par le ton, le livre tient du conte, mais par les aventures des protagonistes, par la longueur de celles-ci, le livre est plus proche du roman jeunesse.  Reste que les aventures de cette bande de félins de toutes sortes obligé d'abandonner leur continent et leurs longues siestes (ohlàlà!) aurait fait un excellent roman à lui tout seul.  Sauf qu'on y ajoute Risée, un être quelque peu magique tout en étant profondément, comment dire, humain?  Il n'a pas de sagesse profonde ou de superpouvoirs, non, il n'est qu'un être différent qui essaie d'utiliser ses capacités supérieures et sa longue expérience pour guider au mieux les êtres dont il se sent responsable.  J'avoue ne pas avoir trop aimé cet ajout au livre.  On aurait pu rester simplement centré sur la troupe de chats en recherche d'un endroit où s'installer sans problème...  En fait, cette troupe de chats est drôlement amusante en partant: tous les genres du félin sont représentés, du chat domestique au lion, en passant par les chats de race, les léopards, les panthères et même les tigres!  Leurs noms donnent souvent une très bonne idée de leur personnalité ou de leurs caractéristiques: Lyon, Matouchat, Chaton, Duminou, Gazel...  Hihihi!  J'ai beaucoup aimé le personnage de Duminou, ce roi-chat en devenir, ainsi que quelques autres parmi la gent féline.  Mais pas vraiment Risée et tout ce qui lui était lié.  Je ne peux pas dire que j'ai aimé, même si on passe un bon moment.  Pour une fois, même les chats ne permettent pas de sauver un livre.

Ma note: 3/5

P.S. La couverture du livre n'est pas la même que celle de l'édition que j'ai.  Milles excuses, même après avoir récuré les fonds d'Internet, je n'ai jamais retrouvé la bonne image.

lundi 2 septembre 2013

Avant de vivre de leurs plumes...

Salut!

On le sait, les écrivains ne sont pas toujours capables de vivre grâce à leurs publications.  Certains d'entre eux ont d'ailleurs travaillé toute leur vie à défaut de pouvoir payer les factures avec leurs droits d'auteurs!  Ceci est le lot de beaucoup d'auteurs d'ici, mais même les grands noms ont souvent dû délaisser leurs feuilles de papier et leurs plumes pour aller s'occuper de façon plus lucrative!  En voici quelques exemples:

Charles Dickens a pendant plusieurs années été reporter avant de voir sa carrière littéraire décoller.  Il a d'ailleurs eu des difficultés à ce moment-là à remplir ses différents engagements tellement à la fois son travail et l'écriture lui demandaient du temps!

Louisa May Alcott sera successivement professeur, gouvernante, couturière et infirmière tout en rédigeant ses nouvelles et romans.

Patrick Senécal a enseigné la littérature, le cinéma et le théâtre au collégial en même temps qu'il publiait ses premiers romans.

Michel Tremblay a corrigé certains passages de son premier livre, Contes pour buveurs attardés alors qu'il travaillait comme typographe dans l'atelier d'un imprimeur propriété d'une maison d'édition.  Il a d'ailleurs perdu son emploi parce qu'il écrivait un livre destiné à être publié chez un autre éditeur que celui qui l'employait!

Kathy Reichs n'a jamais cessé son travail d'anthropologue judiciaire malgré sa carrière littéraire.  Elle s'inspire d'ailleurs beaucoup de ses expériences professionnelles pour écrire ses romans.

Stephen King a travaillé comme professeur d'anglais dans une école secondaire durant l'année scolaire et dans une blanchisserie l'été pour arriver à joindre les deux bouts avant le succès de ses premiers romans.

Franz Kafka a travaillé la majeure partie de sa vie dans une compagnie d'assurance tout en écrivant son oeuvre de nuit.

Les trois soeurs Charlotte, Anne et Emily Brontë ont toutes les trois été institutrices ou gouvernantes avant de publier leurs premiers romans.

Hergé a été engagé au départ comme photographe et illustrateur de presse.  Il a eu la chance d'y développer son coup de crayon, mais ne pensait pas faire une carrière de bédéiste!

Jean-Christophe Rufin a été médecin, travailleur humanitaire et diplomate avant d'ajouter écrivain à la liste des carrières qu'il mène en parallèle!

Bon et pour faire exception à cette liste, la très chanceuse Jane Austen n'a jamais travaillé de sa vie!  Entretenue par les membres de sa famille, elle a eu tout le temps nécessaire pour écrire son oeuvre et que le tout devienne rentable avant d'avoir besoin d'argent!

Alors à tous mes amis écrivains qui pestent parce qu'ils doivent travailler en plus d'écrire, rassurez-vous, même les plus célèbres des écrivains sont passés par là!

@+ Mariane