jeudi 26 août 2021

Vent d'est vent d'ouest de Pearl Buck

 Vent d'est vent d'ouest  Pearl Buck  Le livre de poche 314 pages

Résumé:

Chine, début du XXe siècle.  La narratrice vient de se marier avec celui auquel elle fût promise avant sa naissance.  Mais cet étrange mari a vécu en Occident et s'oppose désormais aux traditions chinoises hérités de ses ancêtres.  Sa jeune épouse qui est incapable de gagner son affection, finit par délaisser l'art de la séduction transmis par sa mère pour adopter les méthodes modernes.  Si cela finit par réunir les deux époux, un obstacle plus grand attend la jeune femme: son frère, qui a lui aussi étudié en Occident, s'oppose à la volonté de son père d'épouser sa promise et souhaite unir sa vie avec une femme occidentale.

Mon avis:

Je retrouve Pearl Buck des années après l'avoir lue pour la première fois, à l'adolescence.  C'est l'un des quelques romans que je n'avais pas lu d'elle et c'est aussi paradoxalement son premier.

L'un des détails surprenant de ce livre est qu'aucun des personnages n'est nommé.  L'histoire est racontée par la narratrice à une amie très proche, comme si elle lui écrivait des lettres, mais la nature de leur relation n'est jamais détaillée.  Le reste des personnages est nommé par leur fonction dans sa vie: son père, sa mère, son frère, son mari, etc.  Cela crée un effet à la fois intemporel (même si l'on se doit que l'histoire se déroule au début du XXe siècle) et qui pourrait être transposé à toutes les époques: parce que la trame du livre, c'est celle du choc des cultures et des générations, bien plus que l'histoire d'individus.

Le roman est divisé en deux parties. La première est celle du choc du mariage de la narratrice avec son mari: lorsqu'elle découvre que son éducation, cet art de la séduction qu'on enseigne aux jeunes filles chinoises, ne sert à rien avec son époux qui a des attentes différentes de celles qu'on lui a appris.  Un choc qu'elle vit difficilement, mais ses efforts pour s'adapter finissent par payer et l'amour naît entre les deux époux.  Cependant, son mari lui ouvre les portes du monde (avec une bonne dose de mecsplication pour le.la lecteur.rice moderne, mais bon!) et avec les connaissances viennent les remises en question.  Elle est constamment confrontée à la différence entre le monde de la maison de ses parents et celui de la maison de son époux.

Lorsqu'arrive la nouvelle du mariage de son frère avec une occidentale, en deuxième partie du livre, le choc est brutal.  Sa mère en particulier, ne peut accepter cette union avec cette femme qu'elle détestera dès le premier instant.  Non pas pour la personne en particulier, mais pour la chaîne de transmission qu'elle rompt.  En refusant le mariage auquel il était promis, le frère de la narratrice empêche sa mère d'accomplir le but ultime de sa propre vie: transmettre à la génération suivante ce qu'elle-même a hérité de ses ancêtres.  Entre les deux, le choc sera violent, titanesque même.

Mais cette violence des sentiments est toujours exprimée avec une extrême retenue, voir une pudeur. L'écriture de l'auteure est complètement dépourvu de pathos, tout, même les émotions les plus violentes sont décrites avec une douceur surprenante.  La narratrice raconte, prend peu part aux événements quand ils ne la concernent pas elle-même.  Elle est témoin du choc des titans entre son frère et sa mère, mais ne peut pas ou ne sait pas comment intervenir.  Elle est impuissante face aux événements et s'en veut de l'être.

On en apprend beaucoup sur la Chine dans ce livre, avec ses traditions, ses coutumes, ses lois non-écrites, son sens des convenances et de la politesse raffiné, mais contraignant pour les individus.  C'est le regard aiguisé d'une observatrice sur un milieu qu'elle connaît bien.  Dans les gestes, la façon de raconter, l'atmosphère, on est plongé dans un monde bien loin du nôtre.

Un livre qui avec une écriture tout en douceur et avec une grande pudeur nous soulève le voile du choc immense des cultures qu'ont connus les dernières générations de la Chine avant l'arrivée des communistes.  Un regard sur un monde qui n'existe plus, mais qu'elle détaille avec la délicatesse d'un éventail.

Ma note: 4.25/5

lundi 23 août 2021

Les hommes qui ne lisent pas les femmes...

 Salut,

Je suis tombée récemment sur cet article du Guardian dont le titre m'a à peine surprise: Why do so few men read books by women?.  Autrement dit, les femmes lisent des livres écrits autant par des hommes que par des femmes, mais les hommes lisent surtout des livres écrits par des hommes.  Pourquoi ça?

Répondre à cette question est évidemment impossible dans le cadre de ce billet, mais je crois qu'au-delà de toutes les raisons historiques et culturelles, il reste un point essentiel caché derrière ce fait: la fiction forge notre vision du monde et par sa richesse, son amplitude et sa facilité d'accès, la littérature reste l'une de ses méthodes facile d'accès à la psyché des autres.  Pour faire de la littérature, on a besoin que d'un crayon, du papier et de son cerveau.  Je simplifie, je sais, mais la base, c'est ça.  Contrairement à la télévision et au cinéma qui monopolise des équipes entières (et beaucoup d'argent), la littérature se crée en grande partie en solitaire et a moins de contraintes en terme de créativité.  Décrire un vaisseau spatial coûte pas mal moins cher en littérature que de le voir en modèle 3-D ou effets spéciaux.

Donc, la littérature va où d'autres types de fiction ne peuvent aller, tout simplement parce que ses outils de base sont plus simples.  Ce qui nous donne accès à un vaste éventail: de la littérature écrite par des femmes?  Bien sûr! Par des personnes racisé.e.s? Emmenez-en! Par des minorités marginalisées, sexuelles, religieuses, de classes ou immigrantes? Aucun problème!  Bref, on peut aller partout, couvrir tous les sujets et sous tous les angles.  C'est facile, rapide et efficace, car la littérature est aussi une forme d'art très directe entre l'auteur.e et le.la lecteur.rice.  L'un.e écrit, l'autre lit.  

Pour développer l'empathie, rien de tel que de se mettre dans les souliers de quelqu'un et justement, lire des histoires provenant de différentes sources permet justement de multiplier les souliers dans lequel on glisse ses pieds de lecteur.rice.  Parce qu'être confrontés aux histoires dans autres, telle qu'ils ou elles les ont vécues, nous apprend beaucoup de choses et pas seulement des faits: des émotions, des sensations, des façons de voir le monde.  Certes, les auteur.e.s qui écrivent sur d'autres peuvent nous aider, mais ce ne sera jamais aussi complet et aussi profond.  Dans ce domaine, la représentation compte.

Sauf que... Encore faut-il faire le geste de lire ces autres qui nous sont étrangers.  L'article parle des hommes qui ne lisent pas les femmes, mais les blanc.che.s lisent-ils les noir.e.s, les religieux.ses les athé.e.s, les croyant.e.s les scientifiques et les hétéros les LGBTQ2A?  Le problème est beaucoup plus vaste que simplement les hommes qui ne lisent pas les femmes, même s'il est facile à identifier.  Le problème, c'est que la tendance naturelle des gens est de lire des gens qui leur ressemblent.  C'est un peu normal.  On cherche des modèles, à se comparer, à se comprendre, à se faire raconter des histoires qui nous parlent.  Mais on dirait que plus on monte dans l'échelle des privilèges, moins les gens ont tendance, en général (il y aura fort heureusement toujours des exceptions) à lire des gens qui ne leur ressemblent pas.  Si on revient à l'article, ils parlent des hommes qui ne lisent pas les femmes, mais ces femmes qui lisent des hommes, lisent-elles des hommes noirs ou asiatiques ou gay ou trans ou immigrants ou je ne sais quoi d'autres?  Ça serait une question intéressante à poser.  L'article n'y répond pas.

Depuis deux ans, je mène une petite expérience avec moi-même: je note tous les auteur.e.s que je lis dans un joli fichier excel.  Et je me rends compte que de dire que je lis environ 50-50 d'hommes et de femmes (je n'ai pas lu d'auteurs s'identifiant comme personne non-binaire ou du moins, pas que je le sache).  Ça me met dans la moyenne de l'article.  J'essaie aussi de voir qu'est-ce que je lis côté auteur.e.s de la diversité, et ouch... là, ça fait mal.  Ok, je lis quand même certaines oeuvres pour mes chroniques sur les classiques à Bouquins et confidences et bon, mes lectures sont sur ce point sont moins diversifiées (pour l'instant hein!  Je prends énormément de notes, je ne suis juste pas le rythme pour les lire!), mais même si j'essaie, malheureusement, mes lectures ne sont pas aussi diversifiées que je souhaiterais qu'elle le soit.  Mais j'essaie, tout le temps.  Même si je ne réussis pas toujours.

Le problème est beaucoup plus vaste que le simple fait que les hommes ne lisent pas les femmes, mais c'est vraiment le sommet de l'iceberg parce que les femmes représentent quand même la moitié de l'humanité.

@+ Mariane

lundi 16 août 2021

Structure et culture

 Salut!

Depuis que je chronique à Bouquins et confidences sur les classiques, je me tape beaucoup de recherches sur les auteur.e.s et il y a une constante que je ne peux m'empêcher de constater: ceux et celles qui ont réussi sont avant tout ceux qui ont bénéficié de la meilleure conjonction entre les outils de diffusion à leur disposition et une oeuvre qui savait répondre aux attentes du public.  Par exemple, Charles Dickens a su construire son succès essentiellement en publiant dans des journaux et des magazines.  Au début de sa carrière, c'était vraiment la meilleure façon de procéder: les livres étaient encore relativement coûteux pour la majorité des gens, mais un abonnement à un périodique donnait accès à de nombreuses histoires qui pouvaient se lire de semaine en semaine, gardant ainsi un public captif.  Les gens devaient acheter le numéro suivant pour savoir la suite.  Aujourd'hui, une telle stratégie serait caduque, sauf pour quelques gros noms.  De un, on a plus la patience d'attendre une semaine et de deux, le lectorat des périodiques a fondu comme neige au soleil.

Dickens était un homme ambitieux et intelligent.  Il a su utiliser au maximum les moyens de diffusion de son époque, ce qui lui a assuré un grand succès.  Or, ces moyens évoluent constamment.  Ce qui fonctionnait à son époque serait voué à l'échec aujourd'hui.  De la même façon, un.e auteur.e, brillant.e à l'époque victorienne pourrait très bien ne pas avoir eu le moindre succès et être aujourd'hui dans les limbes de la littérature, non pas à cause d'une absence de talent, mais bien d'une absence de structure adéquate pour diffuser ses oeuvres.  Et il en a été ainsi à toutes les époques.

La culture est en crise nous disent souvent les médias.  En fait, c'est faux: la culture n'a jamais été en crise.  La créativité, l'innovation, le renouvellement est et a toujours été le synonyme de la culture.  Ce qui est en crise, c'est ce qui soutient la culture, lui permet de vivre et de s'épanouir.  C'est la structure des moyens de diffusion.  C'est ça qui en rame.  Et ce n'est pas nouveau.

La culture comme telle est immatérielle, elle est émotion, sensation, histoire.  Mais elle doit pour être transmise, passé par des gens, qui y consacrent du temps, passer par des médiums qui demandent des ressources, bref, rien de tout cela n'est gratuit au final.  Et ces moyens de diffusions-là sont constamment sur la corde raide: comment convaincre les gens d'ouvrir les cordons de la bourse pour quelque chose d'immatériel?  Comment fixer un juste prix?  Comment les rejoindre?  Comment les convaincre de choisir une oeuvre ou une autre alors qu'ils ne l'ont pas encore vue?  Les publicitaires sont là pour ça, même leur pouvoir de persuasion a des limites.  Le public, en matière d'art et de divertissement a des goûts changeants: ce qui est au goût du jour un matin ne l'est plus la semaine suivante.  Suivre de tels cycles est essoufflant et l'industrie culturelle est rarement parfaitement arrimée aux bons moyens de diffusion.  De là une perpétuelle quête de la meilleure manière de rejoindre et de toucher le public et au passage, de les encourager à payer.

L'internet, avec sa capacité à tout démultiplier en une fraction de seconde, est venu donner des coups de pied sur un modèle qui tenait, même s'il n'était pas toujours facile à suivre.  Parce que même si c'est la dernière révolution en date, la radio, le cinéma, et la télévision avaient eu leur rôle à jouer.  On va encore au théâtre aujourd'hui, mais ce médium a-t-il autant d'impact qu'il y a 500 ans?  Shakespeare aurait-il eu une aussi longue longévité dans les mémoires et les coeurs s'il avait écrit ses pièces aujourd'hui?  Ou a-t-il, comme tant d'autres, eu la chance de voir moyens de diffusion et pièces capables de toucher son public venir au monde au bon moment?

La culture n'est pas en crise.  Ses moyens de diffusion sont constamment sur la corde raide par contre.  Et qu'on le veuille ou non, c'est une limite importante au travail des artistes.

@+ Mariane

jeudi 12 août 2021

Monstress: 2- The Blood de Marjorie Liu et Sana Takeda

 Monstress tome 2  The Blood  Scénario de Marjorie Liu  Dessins de Sana Takeda Image 149 pages

Résumé:

Arrivée dans la ville portuaire de Thyria en compagnie de Kippa et de Maître Ren, Maika n'a qu'une hâte: se rendre sur l'île des os, l'île dont personne ne revient.  Aidée d'un vieil ami de sa mère qui l'a connu enfant, elle monte à bord d'un vaisseau, mais le monstre qui est en elle est plus éveillé que jamais et  ses ennemis, plus près qu'elle ne le pense.

Mon avis:

Autant on peut trouver son caractère épouvantable, autant on peut comprendre cette Maïka.  Désormais privée de son bras gauche, dévoré par la créature qui est en elle, elle continue sa quête.  De façon opiniâtre, sans faire de compromis, mettant sa vie en danger et celle de ses compagnons de route également.  Kipa et Maître Ren y goûtent, mais restent à ses côtés.  Kipa parce qu'elle ne connaît rien d'autre, mais Maître Ren reste un chat, même à deux queues, capable de parler et de faire de la nécromancie: il a ses raisons très personnelles d'agir et on ne les connait pas toutes.

On en apprend plus dans ce tome sur sa mère, Mariko.  La relation entre la mère et la fille entre autre, y est beaucoup développée par des retours en arrière et le dialogue intérieur que Maïka a avec sa mère.  Et, bon, Mariko n'était pas spécialement une mère douce et gentille.  Elle a été dure envers son enfant, afin de la préparer au mieux à une vie difficile, mais c'est l'absence de tendresse qui est la pire.  Maïka n'était pas tant son enfant que son projet.  Elle l'a modelé dans un but précis, mais sans que la petite fille comprenne pourquoi.  Mais Mariko aimait sa fille, c'est indéniable: ce qui rend son côté impitoyable encore plus difficile à comprendre.  Maïka vit dans l'ombre de ce que cette mère a fait d'elle, incapable de sortir du chemin qui a été tracée pour elle, même si elle en souffre.  Cette ambivalence et cette relation mère-fille forment la trame de fond de ce tome.

L'univers, riche, pleine de courants contradictoires, d'intrigues politiques est parfois dur à suivre, surtout qu'il faut le maîtriser un minimum pour comprendre certains pans de l'intrigue.  C'est la partie la plus ardue de cette oeuvre, mais elle n'est pas tant inaccessible que complexe: faut être attentif aux détails et les retenir.  Sauf que ce n'est pas toujours simple vu leur quantité.  

Le dessin est, comme le premier tome, tout simplement splendide.  Flirtant toujours entre des inspirations de mangas et l'influence du comics, le dessin reste dans une case à part et trace son propre chemin ce qui fait franchement du bien.  La qualité des cadres est constante et suit bien l'intrigue: plus resserrée sur les visages aux moments critiques, tout en laissant de larges plans à d'autres moments.  La richesse des costumes et les arrière-plans plein de détails qui donnent vie à cet univers, reste constante.  On sent la minutie dans chaque case.  

Une partie des personnages sont anthropomorphisés, mais les dessins rendent l'humanité de chaque personnage, même celui qui est interprété par un requin.  Une large place est aussi accordé aux personnages racisés.  Seul mini-bémol: certaines d'entre eux sont faciles à mélanger car très semblable.  Mais c'est un détail.  D'ailleurs, chapeau à la parité dans cet univers: il y a autant de personnages féminins que masculins.  

Bref, toujours aussi bon, même si l'univers touffu est parfois un brin dur à suivre.

Ma note: 4.5/5

lundi 9 août 2021

À la génération suivante

 Salut!

Récemment, je discutais sur Zoom avec un ami et la discussion est tombée sur la toute récente bande-annonce de Dune. Sa fille adolescente, et très grande lectrice, est alors passé dans le champ de la caméra et n'ayant jamais eu l'occasion de faire sa connaissance, j'ai engagé la conversation avec elle.  Contrairement à bien d'autres spécimens de l'espèce humaine à l'adolescence, elle n'a pas pris la poudre d'escampette.  Au contraire!  Elle nous a très attentivement écoutés, son père et moi, discuter de l'œuvre majeure de Frank Herbert.  Avec un zeste d'indépendance typique de son âge (ah, les livres qui ont fait tripper mon père quand il était jeune, ça doit être vieux!), mais tout de même.  Une dizaine de jours plus tard, mon ami me glisse lors d'une discussion:

-Ma fille s'est couchée à deux heures du matin un soir cette semaine.

-Ah oui?  Oh, laisse-moi deviner, elle lisait!

J'ai eu une idée folle et j'ai demandé.

-Est-ce qu'elle lisait Dune?

-Oui!

Et quelque part en moi, il y a eu une petite voix qui m'a rappelé le mantra Je ne connaitrai pas la peur, car la peur tue l'esprit..., les Bene Gesserit manipulatrices, Paul Atréides aux yeux bleus sur fond bleu, l'épice, les vers géants, Dame Jessica et sa voix, les cruels Harkonnen et tant d'autres choses.  Rien que d'y penser, de savoir que quelqu'un est en train de redécouvrir cette oeuvre avec de nouveaux yeux, me remplit de bonheur.  Ça me donne aussi une idée de l'empreinte profonde que le livre a laissée sur moi.  Le film de David Lynch également, mais c'est une autre histoire.

Je suis rendue assez vieille pour voir des gens qui n'étaient pas encore nés quand j'ai lu un livre le lire à leur tour.  Bon, ça donne un coup de vieux, c'est sûr, mais en même temps, c'est agréable de voir que le bonheur de lecture se transmet, que l'oeuvre continue à tisser son chemin vers autre chose, vers d'autres lecteur.rice.s.  Vers une nouvelle génération qui va tripper sur les aventures se passant dans les dunes d'Arrakis...

Certaines oeuvres vieilliront mal et seront perdues ne seront lues que par une poignée de rats de bibliothèque à la génération suivante.  D'autres seront lus par une génération et pop, la suivante les boudera.  Il y a aussi des livres qui sont redécouverts.  Soyons honnête, à notre époque d'hyperaccessibilité des livres, que des titres soient perdus par une génération et redécouvert par une autre est tout à fait possible.  Et des fois, c'est plus cool de lire des livres lus par nos grands-parents que nos parents...

Neveu est à l'âge de commencer à lire les livres qui ont marqué ma jeunesse.  Je ne sais pas encore ce qu'il choisira, mais j'ai bien hâte de savoir si les livres qui le marqueront le plus seront les mêmes que moi.  Non sans doute pas, il pigera dans les nouveautés aussi.  Et c'est tant mieux comme ça, j'aurais une nouvelle source de découvertes grâce à lui!

@+ Mariane