lundi 30 novembre 2020

Je m'y attendais pas, vraiment!

 Ok.

Si hier, aux alentours de 11h30, vous avez entendu crier...

Ben c'était moi.

Ok, j'avoue, j'avais espéré.

Beaucoup.

À me tordre les doigts à force de les croiser.

Mais je l'avais déjà fait.

En 2014 et en 2019.

Sans résultat.

Et là...

Ben, j'ai gagné le prix Boréal fandédition de 2020!!!!!!!!!!!!!

Fort heureusement, j'étais pas seule quand on l'a annoncé (je vous rassure, j'ai droit à un visiteur, je suis célibataire, enfin, si on fait exception de deux colocataires à quatre pattes).

Mais ça fait quand même drôle...

J'ai gagné lors d'une année exceptionnelle.

De façon un peu exceptionnelle.

J'aurais aimé gagné au milieu de mes pairs.

Pouvoir féliciter les autres gagnants en personne.

J'ai pas eu droit à tout ça, même si j'ai eu le prix.

Saveur douce-amère.

Partie remise?

Peut-être.

Ne comptez pas sur le fait que j'arrête de bloguer!

Ce prix me fait réellement plaisir au fait!

Ça me donne une petite tape sur l'épaule pour continuer.

En espérant rester toujours aussi pertinente dans mon boulot!

Maintenant, pause de l'autopromotion et on retourne au blogue demain matin.

Oui, vous aurez droit à un billet cette semaine!

Rendez-vous demain matin!

@+ Mariane

lundi 23 novembre 2020

Que ce soit la première ou pas, ça continue de faire plaisir!

 Salut!

Les nominations sont sorties pour le prix Boréal la semaine dernière et devinez quoi, j'ai réussi à me faufiler dans la catégorie fanédition avec ce blogue!  Ce n'est pas la première fois, j'ai déjà quelques nominations au compteur, mais je n'ai pas encore remporté le prix.  Peut-être cette année?  J'en sais rien, mais j'avoue que ça serait vraiment cool! Il y aurait une chose positive à mettre dans la liste des souvenirs de 2020!  Et ce serait un très beau cadeau pour mes dix ans de blogue!

Mais avant tout, ce qui fait  plaisir avec cette nomination, c'est le fait que ça me montre que je suis lue.  Blogueuse, je l'ai déjà dit, est un métier solitaire.  On pense nos billets de blogue dans notre coin, on les peaufine et on les lance dans l'univers.  À part les statistiques du blogue et les commentaires, on a que peu d'idées de la résonnance de nos idées.  Est-ce un peu, beaucoup, passionnément?  Dur à dire.  Par contre, une nomination veut dire que parmi les choix proposés, suffisamment de gens ont pensé à mon blogue comparé aux autres propositions pour que cela fasse la différence.  Et que je me retrouve avec quatre autres nominés, dont deux dont je respecte énormément le travail, soit ma chère amie Gen et le blogue d'Imagineatlas des étudiants du Collège Marianopolis.  Je connais peu les deux autres blogues en nomination, mais je vais leur jeter un petit coup d'oeil, surtout que les Filles de joual avaient gagné l'an dernier.

Bref, ceci est un billet à saveur d'autopromotion où je vous encourage, si vous aimez le contenu que vous retrouvez ici, à voter pour mon blogue!  Les votes sont ouverts jusqu'au 27 novembre 2020 à 23h59.  Pour voter, c'est ici.

Bonne chance aux autres nominés!  

Mariane

lundi 16 novembre 2020

Les plus dures sont les pires

Salut!

Je critique des livres sur mon blogue depuis les tous débuts.  Avant ça, je le faisais sur une autre plate-forme.  J'ai aussi déjà fait de la critique à titre plus professionnel.  Disons grosso modo que je critique des livres depuis une bonne quinzaine d'années.  Et que même après tout ce temps, je continue à trouver que les critiques les plus difficiles à faire sont celles des pires livres.

On dit souvent que les critiques sont des artistes ratés et aigris qui se vengent sur les livres des autres.  Euh, non.  Il y en a, c'est sûr.  Il y a aussi des artistes ratés qui tapent sur ceux qui réussissent et des artistes qui sont capables de reconnaître les réussites des autres et sont discrets face à leurs échecs.  Le portrait n'est pas ni noir ni blanc.  Et je me range plutôt du côté des critiques qui justement, ont un regard critique plutôt que de ceux qui rentrent dans le tas et tapent.  De un, parce que ça ne me ressemble pas et de deux, parce que je ne vois strictement aucun intérêt à ça.

Sauf que voilà, comme tous les critiques, ils m'arrivent de lire un mauvais livre, un très mauvais livre... Et quand ça arrive, ben, tout simplement question d'étique personnelle, il faut que ça sorte.

Le hic, c'est que par expérience, c'est loin d'être facile.

T'as juste à te défouler et à tout sortir sur la page?  Nope!  Jamais de la vie!  Ce serait beaucoup trop facile.  De toute façon, le défoulement est facile à percevoir.  Quelqu'un qui tape sans discernement écrit des critiques ennuyeuses et hargneuses qui n'apportent pas grande chose à personne.  Je le sais, je lis autant de critiques que j'en écris.  Les  plus intéressantes, même celles des pires navets sont celles qui sont argumentées.

Et bon.  Dire qu'un livre est bon, c'est relativement facile.  Si on lit un bon livre, c'est facile de se laisser porter par les émotions positives et écrire.  Les mauvais livres sont bien plus une épreuve.  En commençant, il faut avoir passé au travers dudit livre, ce qui n'est pas toujours facile.  

(Confession: ça m'est déjà arrivé de passer au travers d'un livre juste pour avoir le plaisir de le critiquer.  Parce que oui, critiquer un mauvais livre représente un certain plaisir, pervers certes, mais ça reste un certain plaisir.  Remarquez que je ne souhaite nullement lire un mauvais livre pour avoir le plaisir pervers d'en faire la critique.  C'est plutôt que certains mauvais livres valent la peine d'être critiqué.  Les autres, je ne les finis pas.  Point barre.)

Mais alors, pourquoi c'est si difficile?  Et bien, disons qu'une mauvaise critique demande d'avoir compris pourquoi c'est mauvais.  Bon, c'est facile à savoir, mais mauvais?  Un regard critique demande d'être justifié.  Et il faut savoir l'expliquer.  

C'est ça qui est compliqué.  Je me creuse souvent la tête à trouver le bon exemple, à comprendre pourquoi ça ne marche pas, à l'expliquer, à penser la structure d'un livre que j'ai détesté...  Parce que pour moi, c'est ça l'essence du métier de critique.  Comprendre pourquoi ça marche et pourquoi ça ne marche pas.  Et essayer du mieux possible, de l'expliquer.  Ce qui n'est en règle générale jamais facile.  Sauf que quand tu as aimé quelque chose, dire simplement, j'ai adoré va convaincre pas mal de gens.  Dire, j'ai détesté et tout le monde va vouloir savoir pourquoi au juste...

Faut être convaincant, pertinent et cohérent.  C'est sans doute pour ça que pour une bonne critique, je vais réviser mon texte deux ou trois fois (oui, je fais tout le temps ça).  Pour une mauvaise critique... Je peux le relire dix ou même quinze fois et la peaufiner, retravailler et retravailler, encore et encore.  

C'est beaucoup plus de boulot une mauvaise critique.  Ne soyez donc pas surprise d'en lire si peu sur ce blogue.  Ça et le fait que les mauvaises critiques viennent de mauvais livres et que j'en finis très peu.

@+ Mariane

jeudi 12 novembre 2020

The Colleguim Chronicles: Intrigues de Mercedes Lackey

 The Collegium Chronicles  tome 2  Intrigues  Mercedes Lackey  Daw Books  Collection Fantasy  391 pages


Résumé:
Désormais bien installé au Collegium, Mags est très occupé: en plus des tâches que lui confie discrètement le héraut Nikolas, de ses études où il doit travailler très dur pour rattraper son retard, on lui demande de faire partie de l'équipe de kirball.  Il accepte, un peu étonné, mais trouve du temps entre les entraînements pour finir ses recherches dans les archives.  Il y fait une découverte surprenante sur son passé: ses parents étaient des étrangers et non des Valdémarans.  Le seul problème, c'est que les précognitifs, tous les précognitifs ont eu une vision: le Roi, couvert de sang et devant lui, un étranger...

Mon avis:
Au risque de me répéter, je continue cette série parce que je suis très mordue de l'auteure, mais je suis tout aussi certaine de ses innombrables faiblesses.  Série à garder pour les fans finis seulement.

Mags continue donc son cheminement en tant qu'apprenti Héraut.  Il est toujours au Collegium et ma foi, si le premier tome était centré sur l'impact de la transformation majeure qu'implique sa création dans l'entraînement des hérauts, celui-ci ignore presque complètement cette donnée.  Mags a désormais des amis et beaucoup des aventures de ce tome tournent autour d'eux.  Bear le soigneur-sans-le-don qui soigne avec des herbes et que sa famille de soigneurs-avec-le-don veut marier à une fille pour qu'il ponde de nouveaux héritiers qu'on espère avec le Don.  Lena, la barde, fille de célèbre barde qui n'existe pas aux yeux de son père et qui ne vit que pour avoir un regard de lui.  S'ajoute à cela Amylie, la fille du héraut Nikolas, mentor de Mags, qui fera comprendre à Dallen que les préférences de son élu ne vont pas vers les garçons.  Attention par contre, les retournements tombent souvent de nulle part et font souvent sourciller.  Comme si l'auteure décidait que ça allait arriver là et ne se préoccupait pas que l'effet lapin sorti d'un chapeau s'enchaîne sans fin dans son livre.

La clé de ce tome-ci est la relation entre Mags et son Compagnon, Dallen.  Mags n'est jamais vraiment seul, Dallen est toujours à ses côtés.  Leur relation, déjà bien étoffée se développe encore plus.  On découvre d'ailleurs dans ce tome-ci le côté cabotin et même taquin du Compagnon.  Et ce sera d'autant plus nécessaire dans cet opus.

Déjà que Mags souffre d'un manque de confiance chronique en lui-même et en les autres, voilà que des précognitifs laissent entendre qu'un étranger pourrait attenter à la vie du roi, faisant de la vie de Mags un enfer.  Ses amitiés, encore récentes, seront mises à rude épreuve.   L'essentiel du roman se passe d'ailleurs entre les allers-retours de ces jeunes-là et les effets des prédictions sur Mags.  Ajouter à cela quelques matches de kirball, un sport à mi-chemin entre le drapeau que l'on jouait dans la cours d'école primaire et le trollball des GN.  Si vous ne connaissez pas les deux références précédentes pas grave!  Sachez juste que les descriptions sont excitantes, même si je ne suis pas sûre d'avoir entièrement compris le jeu.

Les situations sont simples, voir simplistes, on peut déplorer que l'intrigue principale soit à plusieurs moments complètement éclipsée par des détours sur des enjeux plus secondaires, mais reste que ça se lit bien et que j'ai passé un bon moment.  Si vous cherchez quelque chose de transcendant par contre, passez votre chemin.

Ma note: 3.25/5

lundi 9 novembre 2020

En fiction, les coups de tête n'existe pas

 Salut,

Lors d'un récent atelier d'écriture, nous discutions du texte d'une participante et je lui aie demandé à un moment quels étaient les motivations de son personnage.  Juste en disant le mot, je me suis fait la réflexion mentale que ce n'était pas exactement ce que je voulais dire, mais c'est sorti comme ça.  Plus tard, notre sempaï préférée a fait la remarquer que comme le personnage était une adolescente, on n'avait pas vraiment de raisons à donner pour son comportement.  Et ça a fait tilt dans ma tête.  J'ai sans doute eu la bouche ouverte sur Zoom pendant quelques instants, puis, l'atelier a suivi son cours.  Et moi je suis restée avec mon idée qui tournait dans ma tête comme un poisson dans son aquarium.

Parce que non, aucun ado, même au sommet de ses hormones n'agit sans raison.

Avez-vous déjà lu un livre et eu l'impression soudaine que le personnage dont vous suivez les aventures faisait quelque chose de vraiment bizarre, tellement que vous yeux s'ouvraient tout grands en vous disant, mais voyons, ça sort d'où ça?  C'est une impression qui est parfois très puissante, d'autres fois fugitive, mais à chaque fois, ça a le potentiel de nous faire décrocher d'une histoire.  Et ça n'a pas besoin d'être des détails très importants.  Si un personnage prend toujours l'escalier et qu'il prend l'ascenseur un jour, sans la moindre raison, ça ne marche pas.  Il aura TOUJOURS une raison pour prendre cette décision si on veut que l'histoire soit cohérente avec ce que ce personnage est.

Attention, je ne veux pas dire qu'il faut faire une justification en trois exemplaires demandant chacun six signatures pour chaque décision.  Les justifications peuvent être subtiles.  Si un personnage décide de prendre l'ascenseur, ça peut être parce qu'il ne veut pas croiser une personne qu'il a vu dans les escaliers, qu'il arrive avec trois immenses sacs d'épicerie ou juge avoir assez soufflé sur une machine d'exercice ce jour-là.  Tout, du plus simple au plus complexe a une raison.  Ça lui tente en est une!  Vouloir essayer quelque chose de nouveau en est une autre.  Sauf qu'il y a toujours une raison à nos actes.

Oui, mais les coups de tête!  Si vous relisez le titre de mon billet de blogue, vous avez compris que j'ai déjà choisi mon camp là-dessus.  Oui, même les coups de tête ont une justification.  Le principe est que les coups de tête sont des actions rapides, mais le chemin qui mènent à ces prises de décision peut l'être pas mal moins.  Si vous détestez la paire de jeans que vous portez tout le temps, la décision de leur faire prendre la direction de la sortie peut être rapide, mais par contre, chaque fois que vous aurez pesté contre la fermeture éclair qui vous fait des misères, chaque fois que vous aurez regardé l'usure des rebords, chaque fois que vous vous vous serez fait la réflexion que vous devriez en changer, vous avez fait un petit pas vers cette décision.  Et un jour, pouf, la décision se prend en un éclair.

Le talent d'un.e auteur.e tient justement au fait de nous montrer le cheminement d'un personnage entre les questionnements, les hésitations, les tâtonnements et la décision.  Ça peut aller de mimiques du visage à des paroles, à des actes concrets.  Je me rappelle une touchante scène d'une série télé où un personnage confiait son chien à son mentor, geste qui concluait sa prise de décision.  Sauf que la prise de décision avait été préparée en amont et pourtant, rien, avant ce moment ne nous disait celle qu'elle allait prendre.  Peut-être même pas le personnage lui-même.  

Les coups de têtes prennent aussi racine dans le comportement d'un personnage.  D'où les yeux de merlans frits si un auteur leur fait prendre une décision qui n'a aucun rapport avec leur personnalité.  Un personnage sage et obéissant peut faire de folles actions, les plus folles du monde même, mais ne peut pas le faire si quelque chose dans l'histoire ne vient pas nous expliquer pourquoi au juste.  Un raz le bol, une personne en danger, une menace de mort, toutes les options ont été explorées par la fiction, mais il y en a toujours une.  Même pour la plus étrange des décisions.  D'ailleurs, essayer de trouver la raison d'un comportement étrange d'un personnage est un ressort d'intrigue fréquent.  Pourquoi personne X agissait comme ceci et maintenant comme cela?  Tordez-vous le cerveau pour trouver!  Parce que vous le savez hein, que cette personne a une raison d'agir comme ça?  Et bien, c'est la même chose avec tous les personnages, y compris le principal!

Et au fait, croyez-vous que j'ai écrit ce billet sur un coup de tête?  Non, j'avais un billet à écrire pour ce matin! ;)

@+ Mariane

jeudi 5 novembre 2020

Les New Yorkaises d'Edith Wharton

 Les New Yorkaises  Edith Wharton  

Résumé:

Pauline Manford est une femme du monde et une femme du monde très occupée.  Du matin au soir, tout son horaire est minuté: manucure, coiffeuse, rencontre avec une cheffe d'association, rencontre spirituelle, exercices, dîner, essayage de robes...  Autour d'elle, sa fille Nona regarde les agitations de sa mère avec détachement et cache son amour pour un homme marié, son mari Manford l'avocat, avec lequel se creuse de plus en plus une distance qu'elle ne comprend pas, son fils Jim, amoureux d'une femme-enfant qui se verrait bien faire carrière à Hollywood, sont autant de météores qui ne semblent pas pouvoir la distraire de sa trajectoire.  Sauf que peut-être bien, finalement...

Mon avis:

L'écriture de ce roman est absolument délectable.  C'est un régal de lire les descriptions ciselées et imagées qui font ressortir toute la saveur de chaque situation.  Je me suis surprise à maintes reprises à lire des phrases deux ou trois fois et même à voix haute.  Chaque chapitre nous surprend par une tournure de phrase, une description, une métaphore qui tombent pile en plein milieu de la situation, laissant voir les émotions, les pensées, la face intime de chacun des personnages.  Les femmes sont ici à l'honneur, mais les personnages masculins ne sont pas en reste, excepté ce pauvre Jim qui fait malheureusement un peu trop figure de plante verte.

Le personnage principal est Pauline Manford, une femme que l'on devine cinquantenaire sans que cela soit jamais nommé.  Le genre de femme ultra-occupée et hyper-efficace, mais étant donné son statut social et l'époque où elle vit, Pauline se consacre aux réceptions, aux associations de charité et de promotion d'idées, aux gourous qui s'avèrent être autant de charlatans, mais dont elle change comme elle change de chemise.  Pauline a de l'argent et elle en use, autant pour son confort que pour installer chez elle les technologies dernier cri.  Le roman se passe dans les années 20, donc, téléphone et système d'alarme sont les technologies qu'elle parade comme nous le ferions aujourd'hui de nos dernières bébelles technos.  L'époque est différente, mais l'attitude est la même.

Ce qui ressort quand même de ce personnage est une incapacité à une vie intérieure.  Pauline s'étourdi, se passionne pour les sujets les plus divers, change d'idées, essaie des nouveautés, se contredit dans ses propres discours (elle appuie avec une égale force la Société de contrôle des naissances et l'Association pour la fête de la maternité...) et ne se rend pas compte le moins du monde du grand écart entre les idées promues par ses divers engagements.  Tout simplement parce qu'elle ne réfléchit pas.  C'est dans ce portrait, derrière cette façade de réussite et d'occupation, d'une femme incapable de gérer ses propres sentiments et qui bien malgré elle, se retrouve à négliger sa famille que l'auteure réussit le plus grand tour de force de son roman.  Réglant à coup de chèques les situations émotionnellement trop tendues, autant avec les siens qu'avec les autres membres de son cercle élargi, Pauline montre autant sa capacité d'action que son incapacité en terme d'émotion.  Pour elle, il y a une solution à tout, qu'elle soit technologique, spirituelle ou mondaine.  L'argent est un langage qu'elle comprend, celui de l'émotion lui est inconnu.

Les autres personnages tournent autour d'elle et sont autant de portrait réussis des chemins possibles dans ce milieu social: Lita, la femme-enfant, qui n'a à aucun moment la narration de l'histoire (qui est racontée du point de vue de Pauline, de Nona sa fille et de Dexter son mari) qui songe à une carrière à Hollywood, lassée de sa vie de mère et d'épouse.  Nona, qui, à dix-neuf ans, cherche son chemin dans la vie, mais ne veut pas faire comme sa mère et vit une histoire d'amour impossible avec un homme marié auquel sa femme refuse le divorce.  Dexter, qui arrivé à l'aube de la cinquantaine, remet maintenant en question ses choix de vie et traverse une crise existentielle.  Pauline ne voit rien, entre deux conférences et une séance de  manucure, elle est aveugle à ce qu'elle a sous les yeux et c'est cela, ce trou béant qui traverse le roman et que l'auteure réussit à nous transmettre avec autant de talent.

Ce n'est pas un roman d'action, l'intrigue tient à peu de choses, mais on reste quand même accrochée à cause de la prose magnifique de l'auteure et à ces personnages, tous imparfaits, perdus dans un tourbillon propulsé par Pauline, mais oh combien attachants.  Le seul défaut que j'ai trouvé à ce roman, comme un petit quelque chose de dérangeant en arrière-plan est sa longueur.  Ayant déjà lu l'auteure en nouvelle, le roman émousse un peu la puissance de son écriture et de son évocation, mais ne gâche en rien le plaisir de la lecture.  

À savourer avec un Manhattan à portée de main.

Ma note: 4.5/5

lundi 2 novembre 2020

L'auto-promotion peut-il être un art subtil?

 Salut!

Je l'ai connu au moins mille fois.  L'auteur.e qui annonce qu'il a un livre qui vient de sortir et BANG, BANG, BANG, voilà les gros sabots qui s'amène.  Je viens de publier un LIVRE. (ou une nouvelle, c'est plus subtil, mais c'est quand même réel).  ACHETEZ MON LIVRE!!!  dit grosso modo l'ensemble des messages qu'il ou elle publie sur les réseaux sociaux.  Toute occasion devient bonne pour «ploguer» leur oeuvre.  Certains réussissent avec plus de talents à le faire que d'autres (et sont donc moins pénibles).  Sauf que dans l'ensemble, l'autopromotion est quelque chose de rarement subtil.

Sauf que...

Me voici dans la peau de la personne aux gros sabots.

Parce que, parce que...  PARCE QUE J'AI UNE NOUVELLE DANS SOLARIS 216!

Ok Mariane, tu te calmes, tu te calmes...

BANG! BANG ! BANG!

Me voici donc avec mes gros sabots pour vous parler de ma nouvelle.  Même pas un livre, juste une petite nouvelle, mais je suis tellement fière et bon, c'est mon premier texte ok?  J'ai l'douâ!

Pour ceux qui voudrait en savoir un peu plus, c'est l'histoire d'une femme qui vit dans un monde post-apocalyptique et qui doit volontairement garder loin d'elle les souvenirs de son passé pour préserver son présent, aussi difficile soit-il.  

(J'espère vous avoir intrigué un peu!)

Mais reste que c'est une question que je me pose et que je continue de me poser: comment en tant qu'auteur.e peut-on faire notre autopromotion sans être chiant pour les personnes qui nous entourent?

Je regarde les messes de promotion des films de Marvel (ouais, on peut pratiquement parler de messe dans leur cas) et les artisans qui les font n'ont semble-t-il aucun problème à parler de leur bébé.  Ils sont fiers, ils sont enthousiastes.  Mais moi, petite auteure débutante, j'hésite.

Bon, on en parle pas de la même échelle et il faut dire que pour une personne qui publie, de un, elle est souvent la seule responsable de sa promotion et de deux, on a pas tous des dizaines d'expert en marketing et en relation publique pour nous appuyer...  On fait comme on peut.  Et chacun a son seuil de tolérance à parler de soi-même.  Parce que, si on est bien fier.ère de ce qu'on a fait, au fond, on ne sait pas vraiment si c'est bon...  Et ça rend d'autant plus la tâche délicate!  Il faut y croire, mais ne pas avoir l'air trop sûr de soi.  Il faut parler de notre oeuvre, mais parler d'elle, pas trop de soi.  Il faut avoir un juste équilibre qui n'est pas toujours facile à trouver.

Bref, je creuse le sujet dans ma tête.  Je crois qu'une première publication est un bon moment pour se poser la question!

@+ Mariane