mardi 1 février 2022

Bilan culturel 2021 et les raisons d'un silence

 Bonjour à tous!

Alors on va commencer mes billets de 2022 avec mon traditionnel bilan culturel de 2021.  Alors!

Livres

J'ai lu à peine 25 livres en 2021... J'avoue que mon cerveau a fait hein? quand j'ai vu ça.  J'avais bien évidemment constaté que mon rythme de lecture avait beaucoup diminué, mais à ce point?  Disons que ça me fait réfléchir.  C'est sûr qu'un déménagement et tout le stress qui va avec n'a pas aidé, bien que ça me fasse réaliser à quel point ma PAL ne diminue pas, elle... Par contre, j'ai encore une fois, et ce sans le chercher, lu à peu près autant d'hommes que de femmes et autant d'auteur.e.s dont c'était pour moi la première lecture que d'auteur.e.s que j'avais déjà lu.  Pour le reste, les auteur.e.s étrangers ont dominé mes lectures en 2021, surtout européens.  Un seul gros coup de coeur, Les constellées de Daniel Grenier.  Dans les lectures marquantes, deux classiques, une redécouverte en la personne de Pearl Buck que j'ai beaucoup lu adolescente et la lecture de la sacrée brique d'Autant en emporte le vent qui en valait vraiment la peine!

Musées et expositions;

Voix autochtones d'aujourd'hui au Musée McCord: Ma seule sortie muséale de l'année, que j'ai bien aimé, mais pour qui s'intéresse au sujet, il y a beaucoup de choses que je savais déjà.

Cinéma:

Année dans la moyenne, n'étant pas une très grande cinéphile.

Stefan Zweig: Farewell to Europe de Maria Shrader (Kanopy): Film au rythme lent, mais très bien tourné portant sur l'exil de l'auteur Stefan Zweig après son départ de l'Europe en plein montée du nazisme.  C'est très Européen comme film, mais j'en garde un très bon souvenir.

Radioactive de Marjane Satrapi (Crave): Un film que je regarde plus comme un téléfilm sur la vie de Marie Curie.  Elle y est présenté comme une personne glaciale menée uniquement par la rationalité scientifique, même dans le domaine des sentiments.  L'actrice Rosamund Pike n'arrive pas vraiment à nous donner de la chair sur cette personne.  Je suis très mitigée disons.

Le magicien d'Oz de Victor Flemming (Netflix): Ce classique de 1939 reste tout aussi agréable à regarder aujourd'hui qu'à sa sortie!  Il n'a pas pris une ride!  Et sincèrement, j'ai été impressionnée par la qualité des effets spéciaux pour l'époque.

Grace de Monaco d'Olivier Dahan: Je suis habituellement un très bon public pour les films sur les royals, mais celui-ci était d'une nullité rarissime.  Passer votre tour, d'autant plus qu'ils se permettent énormément d'erreurs au point de vue historique.

Gunpowder Milkshake de Navot Papushado (Netflix): Un film de gangster mettant en vedette des femmes dures à cuire et rapides sur la gâchette.  Un divertissement bonbon, mais ça en valait la peine.

Creation de Jon Amiel (Kanopy): Un film sur la vie de Darwin, l'homme derrière le scientifique.  Un film au rythme un peu lent, mais un grand hommage à l'humanité derrière la science.

Cruella de Craig Billespsies (Disney+): Avant de voir ce film, je me demandais pourquoi on faisait un film sur Cruella.  Après l'avoir vu, je me pose toujours la question.  Intéressant pour le milieu de la mode, mais sans ça, j'aurais très bien pu me passer de cette écoute.

BlackWidow de Cate Shortland (Cinéma): Un film mettant en vedette ma superhéroïne préférée, je n'allais pas manquer ça!  Mon avis sur le film est plutôt moyen, même si côté effets spéciaux et cascades tout était au rendez-vous.  Et bon, Yelena valait à elle seule le film!

Shang-Chi et la légende des dix anneaux de Daniel Cretton (Cinéma):  Un Marvel classique ( je commence à mon tour à me lasser de la recette), mais de très belles images et un bel hommage à l'imaginaire asiatique.  Pratiquement aussitôt vu, aussitôt oublié.

Dune partie 1 de Denis Villeneuve (Cinéma): Je l'ai vu deux fois, dont une en 3-D, moi qui déteste la 3-D en général.  Une excellente adaptation de l'oeuvre d'Herbert et Timothée Chalamet a réussi à me convaincre dans le rôle de Paul alors que j'avais de sérieux doutes au départ.  Ma seule déception: le film finit au moment où ça devient vraiment intéressant...

La reine des neiges 2 de Chris Buck et Jennifer Lee (Disney+): Je me devais de faire un peu de rattrapage de film d'animation et je n'ai pas été déçue par celui-ci!  Même si le scénario est un peu plus faible que le premier opus, j'ai passé un très bon moment.

The electrical life of Louis Wain de Will Sharpe (Prime video): La vie du dessinateur qui a créé l'imaginaire sur les chats dont je me délecte aujourd'hui?  Je pouvais pas manquer ça!

Séries télés

2021 a été une année faste, entre le couvre-feu et ma nouvelle télé, j'ai pas mal visionné de trucs!

How I met your Mother, saison 2 à 9 (Netflix): J'avoue, j'ai dévoré en rafale cette série dans mes moments de blues et j'ai laissé partir ses personnages avec une pointe de regret.  Mais moi, je le savais que Robin et Ted allait finir ensemble depuis l'épisode 1.  Je ne comprends pas la déception de certains face à cette conclusion.

Fate: The Winx Saga Saison 1 (Netflix): Très, très, très, très ado, avec une traduction en français qui donnent l'impression que des ongles sur un tableau sont un son agréable.  J'aurais dû écouter la VO, mais c'était une série regardée en mode pyjama, donc, j'ai continué. Plutôt passable, à mon avis.

Wandavision (Disney+): Série duquel je n'attendais absolument rien, ne comprenant pas pourquoi Marvel se lançait dans les séries télés.  Mais ça s'est révélé un petit bijoux, avec deux personnages d'une très grande richesse.

The Falcon and the Winter Soldier (Disney+): Tant qu'à avoir commencé les séries Marvel sur Disney+, j'ai continué.  Un brin déçue par contre de celle-ci, Bucky Barnes étant un de mes personnages préférés.  Problème de scénario essentiellement.  Le reste y était!

Loki Saison 1 (Disney+): Paradoxalement, un de mes séries Marvel avec le moins de wow.  Je suis très mitigée.  Loki est meilleur en antagoniste qu'en protagoniste à mon avis.

Hawkeye Saison 1 (Disney+): Ma préférée sur le lot, bien que plusieurs éléments de l'intrigue au dernier épisode m'ont déçue dans le traitement du personnage de Kate Bishop.  Sérieux, je pense que c'était des mecs qui étaient à l'écriture de ce scénario.  Elle avait vraiment besoin de quelqu'un pour lui dire qu'elle était prête?

Staged Saison 1 (Kanopy): Bon, il faut un peu connaître et aimer les acteurs David Tennant et Michael Sheen, mais leur complicité et leurs micro-aventures hilarantes dans un univers pandémique où tout a lieu sur Zoom en vaut la peine.  En particulier l'épisode où Samuel L. Jackson fait un caméo!

The Nevers Première partie de la saison 1 (Crave): Wouah!  J'ai adoré... jusqu'au sixième épisode.  Si vous le commencez et que vous vous demandez si c'est bien la bonne série télé, oui.  Si on oublie ce détail, le reste est excellent.  Un genre de steampunk victorien mettant en vedette des femmes, des minorités et des exclus... en lutte contre l'autorité et le patriarcat de l'époque.  Foutument bien fait!  J'ai hâte à la suite!

The wheel of time Saison 1 (Prime video): Est-ce possible de tomber amoureuse d'une série en moins d'une minute?  C'est le cas avec celle-ci.  Tout y était: le ton, le style, l'ambiance, les personnages.  Et l'action!  Malgré une base littéraire qui me semble complexe, tout coule dans cette série.

Documentaires

J'en aie écouté un peu plus que d'habitude cette année et je me suis dit que ça valait la peine d'en parler.

Framing Britney Spears et Controlling Britney Spears de Samantha Stark (Crave): J'ai regardé le premier film, sorti en janvier par pure curiosité et ouf!  C'est le genre de documentaire qui pousse à faire un examen de conscience: comment a-t-on osé être aussi durs avec une jeune femme qui faisait simplement ce qu'elle aimait? Et comment une personne comme elle a fini sous tutelle pendant 13 ans?

Britney contre Spears de Jenny Eliscu et Errin Lee Carr (Netflix): Regarder ce documentaire est une ode au travail de Samantha Stark.  L'approche est beaucoup plus racoleuse, le récit plus dramatique et moins bien documenté, mais bon, ça restait intéressant.

Enslaved de Simchi Jacobovici (CBC/Gem): L'histoire de la traite transatlantique des noirs, mais avec une approche fondée sur l'archéologie sous-marine et qui donne la parole à beaucoup de personnes noires.  Souvent beaucoup trop dramatique,  avec des effets de tension très mélos, mais quand même très bien documenté et franchement, très inconfortable à regarder.

The story of Diana de Rebecca Gitliz (Netflix): L'histoire de Diana, mais dans un documentaire financé par son frère et qui donne la place à la femme derrière la légende.  Je regrette que Diana ne prononce pratiquement pas un mot du documentaire, mais en même temps, ça rend justice à ce qu'elle a été pour beaucoup de gens : une image, bien plus qu'une personne.

Balados

Soyons honnêtes: j'écoute énooormément de balados.  Donc, plutôt que de vous faire une liste exhaustive et barbante, je vais vous faire part de quelques découvertes intéressantes parmi les innombrables écoutes de 2021.  Et je ne vous reparlerai pas de ceux que j'écoute à peu près tout le temps, j'ai déjà fait le tour de la question en 2020.

Atlas obscura par Witness doc: Une série sur les lieux étranges et insolites du monde.  Excellent pour les accros au voyage et pour les gens en pandémie qui ne peuvent pas voyager!

Encyclopédia Womanica par Wonder media Network: En cinq minutes, la vie d'une femme qui a marqué l'histoire.  Ça reste un peu anglo-américanocentré, même s'il est visible que les poditrices essaient de voir large.

3.7 planètes, saison 2 par Radio-Canada: François Bellefeuille est de retour dans son exploration un peu échevelée des méthodes pour réduire son empreinte environnementale.  Toujours aussi drôle!

Moonrise par le Washington Post: Sans doute LE grand coup de coeur en balado de 2021.  L'histoire de la conquête spatiale comme on ne l'a jamais raconté, qui s'intéresse moins au quoi qu'au pourquoi.  Pourquoi au juste est-on allé dans l'espace?  La réponse est vaste et tire, en partie, du rapport que l'on a avec la fiction.  Avec un montage sonore superbe et une narration qui nous fait plonger dans cette époque comme un thriller.  Je le recommande à tout le monde qui maîtrisent la langue de Shakespeare.

Aparté: Au mieux un écho, Dompter la bête et Gardiennes averties par Altò: Série de balados sur les métiers cachés de l'édition.  Très intéressant à suivre, surtout que les thèmes choisis (la traduction, la direction littéraire et la révision) sont rarement abordées pour le grand public.

Spectaculars failures Saison 1 et 2 par American Public media: L'histoire du monde des affaires est faites de grands récits de réussites spectaculaires.  Cette série s'intéresse à toutes les fois où des entreprises se sont royalement plantées et pas de petites entreprises, des grosses, comme Kodak qui a raté le virage de la photo numérique, même s'ils l'ont inventé!  Excellente pour relativiser le culte du monde des affaires.

Day X par le New York Times: Série glaçante sur l'univers de l'extrême droite qui est infiltrée dans les militaires militaires et policiers.  Ça se passe en Allemagne, mais ça pourrait arriver n'importe où.  Que faire quand ceux qui sont sensés nous protéger sont aussi ceux qui propagent des idées radicales?

La bombe par Télé-Québec: Une série de balados sur l'extrême droite au Québec.  Ça date de 2018, mais le sujet est encore brûlant d'actualité.  Et l'écouter en pleine pandémie fait comprendre à quel point ça a été facile pour ses partisans de tomber dans le mouvement antivaccin.  Là aussi, glaçant.

Slowburn: The road to Irak War Saison 5 par Slate: Comment le gouvernement américain a vendu la guerre en Irak à coup de mensonges et de manipulation.  Encore là pas très joyeux, mais essentiel.

Build for tomorrow par Jason Feiffer: Sur un ton jovial et appuyé par des experts, cette balado se fait un plaisir de démolir nos peurs sur l'avenir et surtout, comment mieux nous y préparer, sans crier à la catastrophe, ni voir tout en rose.

Raconter Montréal par le Musée Pointe-à-Callières: Par le biais de l'archéologie, redécouvrir la petite et la grand histoire de Montréal.

Ma version des faits: Le trio infernal par Radio-Canada: Chaque saison de cette balado est un petit bijoux de série.  Je ne trippe pas sur les true crime, mais le point de vue de journaliste d'Isabelle Richer ajouter quelque chose à cette série qui me fait la dévorer d'une traite dès qu'elle sort.

Fascinant par Radio-Canada Ah la merveilleuse voix de Charles Tisseyre qui nous raconte la science avec des scientifiques.  Rien n'est hors de sa portée: biologie, astronomie, physique.  Bien vulgarisé et très intéressante à écouter.

CanadaLand: Je les aie découverts parce qu'ils ont fait un épisode en français avec Émilie Nicolas.  Étant donné que j'écoute très peu de contenu canadien, j'ai commencé à les suivre.  Pas toujours d'accord avec ce qu'ils disent, mais le travail journalistique derrière est solide et j'aime leur petit côté rebelle qui se permet des shit et des fuck quand la situation le mérite.

Laissez-nous raconter: L'histoire crochie par Radio-Canada: Des autochtones reprennent le sens de certains mots et se les réapproprient: sauvage, colonisation, Indian Time, Banik...  Entendre leurs voix parler de leurs réalités est parfois troublant, mais souvent éclairant.

The improvement association par Serial Production et le New York Times: Comment une bonne idée pour permettre aux Noirs d'avoir une juste représentation parmi les postes électifs s'est retournée contre ceux qui l'ont mis en place.  Et en grattant, on comprend que la situation est plus nuancée et plus complexe que le simple biais blancs/noirs.

Hors-catégorie

C'est deux chaînes YouTube cette année!

Girl with the dogs: Une toiletteuse torontoise qui fait des vidéos de ses clients canins ou félins en train de se faire pouponner...  et leurs réactions à ce traitement!  C'est à la fois, instructif, distrayant (elle a un très bon sens de la narration) et très drôle.  Ça donne envie d'avoir un chien... et de ma part, c'est tout un compliment!

Cinema Therapy: Un cinéaste et un thérapeute qui analyse des films de la culture populaire et décortiquent les personnages. Iron-Man 3 devient un prétexte pour parler du trouble post-traumatique et Twilight des relations de couple saines. Très révélateurs et on peut tous finir par se reconnaître dans une vidéo (non, non, je ne pense pas ici à la vidéo sur la mère dans Raiponce...) et bon, les deux gars s'amusent visiblement beaucoup en tournant ces vidéos!

Et les raisons d'un silence...

Je viens de passer près de deux mois sans bloguer.  Ce qui est quand même une assez longue pause.  Je ne le cacherai pas, 2021 a été pour moi une année très difficile et oui, ma santé mentale en a pris un coup.  Entre la mort de ma Prospéryne en janvier (le deuil d'un animal de compagnie en pandémie c'est pas terrible...), la recherche d'un nouveau toit dans un marché de dément et un déménagement, j'ai dû affronter mon lot de problèmes familiaux et les effets de la pandémie.  J'étais à un certain point complètement vidée, émotivement et physiquement.  J'ai donc laissé aller le blogue pendant un certain temps.  Ne vous inquiétez pas, je vais mieux maintenant.  J'ai pris beaucoup de repos, j'ai pris soin de moi, j'ai un merveilleux réseau d'ami.e.s qui m'entourent et bon, ma Patchoulie, elle, se porte à merveille.  On aborde 2022 avec un certain nombre de défis à relever (ce dont je reparlerai sans doute en temps et lieu) et deux publications à venir!  Bref, on regarde vers l'avant et on  sourit à la vie.  Même dans les moments durs, elle nous garde de petits moments de bonheur.

Bonne année 2022 un peu en retard!

Mariane

P.S. Étant donné un giga retard, attendez-vous à un certain rattrapage des critiques de 2021 dans les prochaines semaines.  J'ai lu bien des livres qui en valent la peine dans les derniers mois!

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