jeudi 29 juin 2023

Collegium Chronicles : Changes de Mercedes Lackey

 Collegium Chronicles Tome 3 Changes Mercedes Lackey Daw 388 pages


Résumé:

Au Collegium, tout le monde est désormais épris d'une nouvelle passion: le kirball. À ce nouveau sport, Mags est un héros aux yeux de tous, adulé pour son agilité et pour celle de Dallen son compagnon. Mais en dehors de ce sport, il suit un autre entraînement. Le Héraut du Roi, Nikolas, commence discrètement sa formation pour en faire un espion. Ce qui inclut d'apprendre à se faire passer pour qui il n'est pas. Sauf que les mystérieux assassins qui s'en sont déjà pris à Valdemar ne les ont pas oubliés. Ils seraient de retour, cachés quelque part dans Haven. Et prépareraient une autre manoeuvre: enlever Amylie, la fille de Nikolas et amoureuse de Mags, pour faire chanter son père et ainsi, contrôler le royaume.

Mon avis:

Ça faisait un bout de temps que je ne m'étais pas plongée dans un bouquin de Mercedes Lackey et je suis retombée avec plaisir dans son univers qui m'est si familier. Les problèmes avec l'écriture aussi: une écriture qui tend au tell beaucoup trop, de grandes longueurs qui retardent le début de l'action et certains éléments de l'intrigue qui font se gratter la tête, mais tout de même, un vrai plaisir de lecture, car elle a le don de nous plonger dans les aventures de ses personnages.

Mags, dans sa double vie de héros de kirball (un match occupe tout le premier chapitre, quand je disais des longueurs qui retardent le début de l'action...) et d'apprenti espion, reste Mags: l'enfant obligé de travailler dans une mine dans des conditions d'esclavage qui sait qu'il ne sera jamais complètement comme les autres. Malgré tout, ce rôle d'espion qu'on lui offre lui plaît, à la fois parce qu'il lui donnera une place utile et que ses habiletés naturelles s'y prêtent. Lui qui a un Don particulièrement puissant de télépathie, une très grande facilité au maniement d'armes et une capacité quasiment féline de se promener sur les toits. Ses incessants questionnements, à savoir ce qu'il fait est-il juste, qu'est-ce qui est attendu de lui, sont autant celles d'un adolescent que d'un enfant qui veut se prouver aux adultes qui l'entourent. Et qui doit affronter les changements que le passage à l'âge adulte provoque.

À ses côtés, ses meilleurs amis Bear le guérisseur et Lena la barde ont aussi leurs propres combats à mener, contre leurs propres parents. Le père de Bear désapprouve le fait que son fils soigne avec des herbes parce que soigner devrait être réservé à ceux qui ont un Don, ce dont Bear est dépourvu. Alors que pour ce père, les herbes sont une perte de temps, le jeune guérisseur réussit de petites merveilles qui sont reconnues par ses pairs. Mais comment grandir lorsque l'on n'est pas reconnu par nos parents? Lena fait face au même problème: son propre père, le célèbre barde Marchand va jusqu'à dire qu'il n'est pas sûr qu'elle est sa propre fille pour éviter qu'elle ne lui fasse de l'ombre! Le combat contre les parents, contre l'autorité, est la trame de fond de ce tome, mais il m'a semblé qu'elle était surfaite pour les amis de Mags. Même leurs disputes ne semblaient exister que pour nourrir la trame de ce dernier. De quoi s'ennuyer de Ron et Hermione!

Amylie de son côté est décidée à subir une opération qui lui permettra peut-être de remarcher. Le risque est grand, surtout que Bear n'a pas de Don et supervisera l'opération. Incapable de supporter plus longtemps d'être un poids pour tous, elle veut acquérir son indépendance. Car le temps presse: son statut de cible des assassins redouble la vigilance autour d'elle et lui fait encore plus ressentir le poids de son handicap. Son arc dans ce tome est intéressant, car autant elle souhaite acquérir son indépendance, autant son statut de cible lui attire une attention qui n'est pas sans lui plaire!

L'intrigue générale du tome suit la ligne classique déjà mise en place par les deux premiers tomes de la série: un début peu relié au reste des événements, un événement déclencheur qui survient autour de la page 100 (oui, je suis rendue à ce degré de précision!), une première montée en tension, puis une deuxième qui nous garde rivée sur notre bouquin pour savoir la fin. Avec au passage, beaucoup trop d'événements qui tombent un peu trop bien, comme, ah, tiens, le premier soir où Mags commence son apprentissage d'espion survient l'événement nécessaire pour faire avancer l'intrigue! Et la suite survient le lendemain soir! Quand je disais se gratter la tête. Mais bon, je pardonne ces faiblesses. Parce que l'univers qui entoure l'intrigue est très bien construit et que les personnages sont attachants. Même si ça me tape parfois un brin sur les nerfs, je vais lire la suite!

mardi 27 juin 2023

Quand les mots dansent devant nos yeux

 Salut!

L'autre jour, je lisais tranquillement un livre, quand tout à coup, j'ai eu l'impression que je venais de lire trois fois la même ligne. C'était le cas. J'avais beau prêter attention à ce que je lisais, mon cerveau n'interprétait pas correctement les lettres placées dans l'ordre sur l'écran de ma liseuse. Et ce n'est pas la faute de celle-ci! Le même phénomène m'est déjà arrivé avec un bon vieux bouquin.

Quand on y pense, la lecture est un petit miracle. Par le biais d'une série de caractères, placés dans un ordre précis, avec des espaces entre ceux-ci et une présentation prédéterminée, un être humain peut offrir à un autre une foule d'informations. Que celles-ci soit personnelles, informationnelles ou fictionnelles n'a au fond que peu d'importance. La magie est que deux personnes qui ne se connaissent pas, qui ne se sont jamais rencontrées, peuvent par ce biais échanger des informations. Ceci vaut même pour le billet que vous êtes en train de lire! Je ne vous connais pas nécessairement, mais parce que nous avons ce langage en commun, vous pouvez lire mes élucubrations sur la lecture, le monde du livre et parfois la vie d'auteure sans même que nous nous soyons mis d'accord au départ sur un mode de communication.

Ceci dit, tout cela est possible grâce au moteur secret caché au creux de nos boîtes crâniennes respectives: le cerveau. C'est celui-ci qui, en lien avec nos yeux qui captent les caractères, nos mains qui tournent les pages, nos corps qui s'ajustent pour trouver une position confortable, nous permet de déchiffrer l'information. Et bon, tout l'appareillage susmentionné peut être soumis à de petits problèmes ou à des moments de performance moindre: on peut être fatigué, stressé, ou avoir consommé une substance quelconque qui perturbe nos récepteurs chimiques internes. Ce qui fait que les magnifiques lettres finissent par danser sous nos yeux et le sens du texte peut nous apparaître difficile à saisir, voir obscur. 

Sans compter que le texte lui-même peut-être au-delà de notre compréhension. Par exemple, si vous me parlez d'histoire médiévale, j'en connais assez pour être capable de dégager le sens général du texte, même s'il est farci de mots anciens ou latins. Par contre, si vous me parlez de physique quantique... Un peu normal que je relise dix fois la même phrase : je vais avoir besoin de travailler beaucoup plus afin d'en tirer du sens. Il va me falloir comprendre les mots d'abord, puis les relations des mots entre eux et finalement lire une phrase complète pour voir si je comprends. Si ça ne fait pas sens avec celle qui suit, c'est raté!

Même chose si je lis un texte en anglais, surtout au début. Mais ça veut dire quoi ça et ça et ça? Je connais ce mot-là, mais si je lis la phrase au complet, il ne fait pas de sens dans le contexte! Ça le fait moins avec le temps, mais au début, je lisais le livre dans une main et le dictionnaire dans l'autre! Et ça faisait danser le texte sous mes yeux. Même si je déchiffrais parfaitement le moindre caractère sous mes yeux, la magie qui permet à mon cerveau de faire en sorte que des mots se forment et des phrases naissent et ainsi de suite ne fonctionnait pas. Encore une fois ici la pratique a été la clé: à force de lire, la magie a opéré et maintenant, je lis de plus en plus couramment dans la langue de Shakeaspeare. Ce qui est une grande victoire, qui m'a demandé du boulot, mais une grande victoire quand même. Je n'ose même pas penser à ce que cela pourrait être de lire dans une langue utilisant un alphabet autre que latin, comme le japonais ou l'arabe!

Lire est un petit miracle de nos cerveaux, qui nous sert à tant de choses. Néanmoins, il ne faut pas trop s'inquiéter si les lettres sous nos yeux commencent à faire la valse, le tango ou du hip-hop. Ça peut arriver. Allez vous coucher ou changez de livre!

@+! Mariane