Salut!
2020 arrive (enfin!) à son terme et ce n'est pas parce que cette année aura été hors-norme que je ne vais pas AU MOINS avoir fait une chose normale cette année, soit faire mon traditionnel bilan culturel 2020.
Livres:
J'ai lu 37 livres en 2020. Moins que je ne m'y attendais avec la pandémie, mais bon, elle m'a enlevé de la capacité de concentration à certains moments.
Donc, j'ai lu durant l'année:
57% d'hommes et 43% de femmes (la seule auteur non-binaire que j'ai lu faisait partie d'un collectif)
83% d'auteur.e.s blancs et 17% d'auteur.e.s racisés (et ce malgré mes efforts pour lire plus d'auteur.e.s de la diversité!)
32% d'auteur.e.s québécois, 62% d'auteur.e.s étrangers et 6% d'auteur.e.s autochtones (encore une fois malgré mes efforts pour la diversité!)
Et sans surprise, une grande majorité d'auteur.e.s hétéro, soit 94%, le 6% représentant ceux qui s'identifiait autrement.
Fait à noter, 18 des auteur.e.s que j'ai lu cette année était des découvertes pour moi, soit près de la moitié. Les belles découvertes de l'année sont Edith Wharton, Lori SAint-Mrtin et Mary Shelley.
Les coups de coeur officiels de 2020 Toronto 2033 (Collectif) et le superbe Pour qui je me prends de Lori Saint-Martin (à lire, vraiment!)
Dans les autres marquants, je note le bouleversant Le consentement de Vanessa Springora, le tout aussi bouleversant Cheval Indien de Richard Wagamese, le bref, mais ciselé Les lettres d'Edith Wharton et le fascinant Sapiens de Yuval Noah Harrari.
Ah oui et nouveautés de 2020, je me suis mise à l'anglais. Je m'étais donnée comme défi de lire un livre par mois dans la langue de Shakespeare, mais j'en aie lu 7 au final. On continuera à lire en 2021, mon bon vieux Robert & Collins 1995 bilingue n'a pas finit de me livrer ses secrets!
Théâtre et spectacles:
Évidemment, cette année a été plus que maigre de ce côté... Le théâtre me manque, j'avoue.
Zoé d'Andréane Roy au Denise-Pelletier: Pièce centrée sur le débat entre un professeur de philosophie et son unique étudiante qui force le cégep à lui donner ses cours malgré un mandat de grève des autres étudiants. Un peu verbeux, mais qui pose d'excellentes questions.
Les trois autres pièces que je devais aller voir au printemps ont bien entendu été annulée :(
Au bout de ta langue de David Goudreault, théatre Outremont: Vu en virtuel, mais quand même été soufflée par ce spectacle. Je le recommande à tout le monde!
Musées:
Paris au temps du post-impressionnisme: Signac et les indépendants au MBAM: Ma seule exposition de 2020, masquée et à deux mètres de tout le monde. Mais elle en a valu la peine, entre autre pour la découverte de Maximilien Luce, un peintre dont j'ignorais l'existence, malgré mon amour pour les impressionnistes!
Cinéma:
Année quand même relativement faste, pour la pas si cinéphile que je suis. J'ai mis entre parenthèse la plateforme de diffusion.
Kuessipan de Myriam Verreault (vu en salle): Ma seule sortie de 2020 au cinéma! Et je suis heureuse d'avoir vu ce film au grand écran. L'histoire d'amitié entre deux meilleures amies, issues du peuple innu, l'une voulant s'envoler et donc quitter la réserve, l'autre incapable de quitter sa propre situation présente. Un véritable bijoux que je recommande chaudement à tout le monde!
Portrait de la jeune fille en feu de Célia Sciamma (Cineplex): Un film français, donc au rythme lent, mais qui questionne le regard porté sur le corps de la femme et qui force à regarder autrement, parce qu'ici... l'artiste qui regarde est une femme et elle aussi, est regardée.
Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles (Viméo): Un film qui raconte l'amitié entre une jeune québécoise timide et celui qui deviendra son meilleur ami, un jeune abénaquis de la réserve toute proche, dont elle ignore tout. Un film qui questionne avec intelligence les rapports entre les québécois et les Premières Nations.
Enola Holmes de Harry Bradbeer (Netflix): Sherlock Holmes a une petite soeur... et une mère suffragette. Voilà de quoi troubler bien des fans du fameux détective, d'autant plus que le gène de la résolution d'intrigue semble commun à tous les Holmes! Un film à regarder avec un pop corn ceci dit, ce n'est pas un grand film.
Mary Shelley d'Haïfaa al-Mansour (Crave): L'auteure de Frankenstein a elle-même une histoire passionnante. Cela reste un biopic assez classique, mais l'histoire elle-même vaut le détour!
Spiderman: Far from home de Jon Watts (Crave): Je suis maintenant à jour dans l'univers de Marvel, mais je n'ai pas été impressionnée par cet opus. Ceci dit, Tom Holland fait un très bon Spiderman.
The favorite de Yorgos Lanthimos (Crave): Triangle amoureux à la cours de la reine Anne. Triangle entre trois femmes... La monarchie britannique est ici représentée dans une époque qui a été peu transposée à l'écran et d'une façon presque totalement inédite. Avec trois actrices au sommet de leur art!
Mulan de Nikki Carro (Disney+): Hum... Je vais rester une fidèle de la version de 1998. Y'a pas grand chose qui sauve ce film, qui est presque un ratage complet. Joli ratage, mais c'est tout.
Télévision:
Ok, 2020 marque l'année de l'arrivée du streaming dans ma vie... Je sais, je suis en retard de dix ans sur pas mal de monde, mais tant pis, j'apprécie d'autant plus l'immensité de l'univers qui vient de s'ouvrir devant moi!
Doctor Who (Crave) saison 8 à 12
Passé au travers de Peter Capaldi (que j'ai moins aimé) et arrivée à Jodie Whittaker. Un peu trop dans ta face sur les questions sociales dans sa première saison, ça s'améliore dans la deuxième, mais j'aime bien Whittaker qui fait un très bon Docteur. Ceci dit, je m'ennuie de la qualité des scénarios de Tennant et de Smith.
The Witcher (Netflix) Saison 1:
On va résumé par: il y avait trop d'eau dans le bain à l'épisode 5... Pour le reste, correct, sans être épique. Les costumes et les décors ne font pas tout. Et grmfff ne doit pas être considéré comme une ligne de dialogue digne de ce nom.
Star Trek: Picard: (Crave) Saison 1: Capitaine Picard est de retour! Mais le monde a changé, lui et Picard devra affronter de jeunes ennemis... Beaucoup de caméo de TNG, pour les nostalgiques, c'est bien.
The floor is lava: (Netflix): Il y a des moments dans la vie où on a vraiment besoin de stimulation intellectuelle...
How I met your mother: (Netflix) Saison 1: Ok, je suis 15 ans en retard, mais que c'est drôle cette série!
Altered Carbon: (Netflix) Saison 2: Beaucoup moins aimé que la saison 1, les enjeux de la décorporation sont beaucoup moins abordés et ça a nuit à l'intrigue.
The Crown: (Netflix) Saison 4: Je me suis bien évidemment pitchée dessus. Absence de fil rouge, comme pour la saison 3, mais une performances remarquable de la part de l'actrice qui interprète Diana.
His dark materials: (Crave) Saison 2: Suivre cette série a représenté autant de pics de sérotonine!
Bridgerton: (Netflix) Saison 1: Jane Austen version diversité. Ok, on le sait à l'épisode un qu'ils vont finir ensemble, mais on est quand même scotchée!
Lovecraft Country: (Crave): Saison 1: Bizarre, surprenant, dérangeant, déroutant. Attention, les deux premiers épisodes nous mettent sur une piste qui n'est pas entièrement suivie ensuite et il faut l'accepter. Rarement vue des dénonciations aussi directes du racisme, du sexisme et de la masculinité toxique sans l'effet dans ta face qui en efface souvent la puissance.
Balados:
Parce que je suis une consommatrice compulsive de ce médias et que mine de rien, la quantité de balados que j'écoute fini par représenter une partie importante de ma consommation culturelle, je fais ici une petite liste de tout ce que j'ai écouté en 2020. Oui, j'ai écouté beaucoup, beaucoup, beaucoup de balados durant le confinement...
Dans la catégorie, y'a des saisons dans cette balado:
Slow Burn (A) (Slate) Saison 1, Watergate et Saison 2, l'Impeachment de Bill Clinton et Saison 4, David Duke: Des saisons qui explorent à fond un sujet. Super intéressant, qui fait réfléchir et qui donne la parole à des acteurs méconnus de ces histoires archi-connues. Si bien que ça? Non, les détails font réfléchir...
Magic Lessons d'Elizabeth Gilbert Saison 1 et 2: Grosso modo Elizabeth Gilbert (Mange, Prie, Aime), rencontre des personnes ayant des blocages créatifs, demande conseil à un «expert», souvent un artiste établi et fait un retour avec la personne. C'est bien, y'a un côté un peu ésotéro-matante, mais c'est intéressant quand même.
The secret life of Canada (A) (CBC): J'ai décroché à la saison 3, mais c'est intéressant. L'histoire des Premières Nations, des innombrables communautés immigrantes au Canada, souvent des histoires méconnues et beaucoup trop souvent, de discrimination. Raison du décrochage? Si vous êtes québécois, bien des moments vont vous faire grincer des dents.
Ma version des faits (F) (Radio-Canada) Saison 3, Agostino Ferreira, Saison 4, Le méga-procès des Hells Cette balado à saveur judiciaire est juste trop addictive. Isabelle Richer nous amène dans l'histoire de procès qui ont marqué le Québec, mais dans sa version des faits à elle, car elle les a couvert comme journaliste judiciaire. Et c'est vraiment intéressant.
Francophiles dans la ville: (F) (Culture Montréal) Saison 1 et 2: Faire voir Montréal par les yeux de gens qui n'ont pas le français comme langue première et leur relation avec la ville par des lieux qui les ont marqués. Super intéressant.
Procrastination: (F) (Elbakin.net): Saison 1 à 3: Trois auteurs français qui discutent d'écriture, d'édition, de la vie d'auteur et de publication. À coup de 15 minutes. C'est très intéressant, mais ça s'essouffle un brin sur le long terme.
Les pires moments de l'histoire: (F) (Urbania): Saison 3: Charles Beauchêne raconte les pires moments de l'humanité, mais nous fait tellement rigoler au travers qu'on en oublie que ce sont avant tout des histoires d'horreur.
L'histoire ne s'arrête pas là: (F) Saison 3: Des moments moins connus de l'histoire du Québec. Raconté avec brio par André Martineau qui mêle petits et grandes histoires et nous rend le tout accessible.
David Tennant does a podcast: (A) Saison 1: Écouté en grande partie parce que l'acteur a déjà été le Docteur, mais j'avoue qu'il a le don de faire parler les gens et comme il est lui-même acteur, il arrive à faire parler ses invités (acteurs et actrices, politiciens, etc) et à créer un vrai lien avec eux le temps de l'entrevue.
Dans la catégorie, c'est une série unique:
Rabbit Hole (A) (The New York Times): Pourquoi et comment YouTube est devenu ce trou du lapin où sombrent tant de personnes et où les théories de la conspiration sont reines. Terrifiant.
1619 (A) (The New York Times): 1619 est la date de l'arrivée des premiers esclaves noirs sur le territoire de ce qui deviendra les États-Unis. Cette balado retrace l'histoire de la présence des Noirs sur leur territoire, des relations raciales et leur place (ou absence de place) dans le grand récit de la nation.
The catch and kill (A) (Pineapple production): Une balado tirée du livre (sans être un audio-livre) qui raconte l'enquête de Ronan Farrow ayant mené à la chute d'Harvey Weinstein et croyez-moi, cette histoire a bien failli ne pas sortir. Les réseaux de pouvoir de cet ex-producteur étaient déments. Je ne sais pas si c'est un true crime, mais c'est aussi addictif.
3.7 planètes (F) (Radio-Canada): L'humoriste François Bellefeuille veut développer un numéro d'humour sur l'environnement et en profite au passage pour explorer un peu son empreinte écologique. Drôle et fait réfléchir.
Trafic (F) (Pic-Bois productions): Le trafic sexuel des adolescentes, ici, aujourd'hui, au Québec. Combien les clients sont dans le déni et combien cette industrie est juste sous notre nez, fait des ravages et pourtant passent inaperçue. Ça donne des frissons d'horreur.
Briser le code (F) (Télé-Québec): Le témoignage de personnes immigrantes. Ça parle de racisme, mais aussi d'intégration et de transmission. De très beaux témoignages que l'on a pas assez la chance d'entendre, trop souvent.
The Queen: (A) (Slate): Sur l'histoire personnelle de la femme à l'origine du mythe de la Welfare Queen. Une femme noire, bien sûre. C'était une criminelle, mais à entendre son histoire complète, on ne la juge pas si sévèrement. Aurais-tu vraiment pris de meilleures décisions à sa place? Et son histoire n'a-t-elle pas avant tout été instrumentalisée?
Recall: How to start a revolution: (A) (CBC): L'histoire du FLQ, racontée par les journalistes de la CBC. J'avais beaucoup de craintes en commençant cette série, mais non, le travail journalistique de la CBC a été très bien fait, pas de Québec bashing et beaucoup de pédagogie. Sincèrement, j'ai appris des choses et j'ai adoré cette série.
Dans la catégorie, il en sort en continu: (et je ne les mets pas toutes!)
The Daily (A) (The New York Times): Balado quotidienne sur l'actualité par le New York Times. Intéressant de connaître le point de vue des USA de l'intérieur sur certains enjeux.
Myths & legends: (A): Les mythes et légendes racontées dans leur version d'origine. Le hic, c'est que le poditeur, en plus de très bien raconter, se permet des commentaires sur les incohérences des histoires et sur le sexisme de certaines. Ça s'écoute super bien!
Cabinet of curiosities: (A): De courtes balados sur des histoires insolites. Des fois, j'ai des doutes sur la véracité, mais autrement, le poditeur a le don de trouver des anecdotes sur une grand variété de sujets, dévoilant parfois des facettes moins connues de certaines personnalités.
Thrilling Tales of modern capitalism: (A) (Slate): L'histoire de grandes entreprises avec leurs hauts et souvent aussi, leurs bas. De quoi défaire quelques mythes!
Washington DC: (F) (Radio-Canada et al): Balado qui couvre l'actualité des États-Unis par les journalistes des réseaux publics francophones.
L'histoire nous le dira: (F) (Laurent Turcot): Courtes capsules historiques issues de YouTube qui couvrent un grand nombre de sujets.
On s'appelle et on déjeune: (F) (Radio-Canada): Deux nutritionnistes, Bertrand Lavallée et Catherine Lefebvre, qui jasent d'alimentation à bâtons rompus, sans chichi, sans flafla. Rafraichissant et instructif!
Ideas: (A) (CBC): Émission par thématique qui réfléchit sur de grands enjeux. Ça va de l'histoire de la chaise à l'impact d'Einstein sur la vision du monde des humains. Et c'est toujours intéressant.
Et y'a plusieurs émissions de radio, mais je vais arrêter ça là.
Inclassables:
Je mets ici les trucs inclassables dans les autres catégories, mais ils ne sont pas si bizarres que ça, ils ne rentraient juste pas dans les moules du reste.
MasterClass:
Neil Gaiman: J'ai eu la chance de l'écouter avec une amie et on arrêtait la vidéo pour prendre des notes et faire wow. Le gars est pertinent, articulé et vraiment intéressant à écouter.
Margaret Atwood: Tout aussi intéressant, mais dans un tout autre registre. J'ai enfin compris pourquoi elle dit qu'elle n'écrit pas de la SF (même si elle écrit de la SF)
Joyce Carol Oates: Variation sur le même thème, mais elle est vraiment différente dans son approche. Aussi intéressante, mais moins prenante.
Gordon Ramsay: Ne cherchez pas le lien avec les trois autres MasterClass, y'en a pas. Classe très intéressante, Gordon Ramsay est très bon pédagogue, mais je comprends que son style puisse rebuter certaines personnes.
YouTube:
Je suis assidûment ce youtubeur depuis des années et en 2020, il est resté aussi intéressant et pertinent, même s'il a dû faire des pieds et des mains avec le confinement.
Bon et bien, maintenant, Bye, Bye 2020 sans le moindre regret et bienvenue 2021!|
@+ Mariane