L'ostie d'chat tome 2 Iris et Zviane Collection Shampoing Delcourt 160 pages
Résumé:
La suite des aventures de Jasmin et Jean-Sébas, toujours heureux co-gardien du bon vieux Legolas. Qui est toujours un prétexte pour raconter leurs aventures!
Mon avis:
Cette Bd est l'histoire de deux gars dans la vingtaine, assez vieux pour être responsables, mais ayant encore un esprit d'adolescent. Typique d'une certaine génération ayant des difficultés à passer le cap de l'âge adulte. Portrait finement décrit, comme dans le premier tome. Personne n'est jugé dans cette BD, on montre la réalité des personnages avec leurs forces et leurs faiblesses. On suit les deux protagonistes dans leurs amours, avec toutes les complications que cela peut engendrer. Les relations gars-filles en prennent un coup. Autant ces messieurs que ces dames ont l'esprit volage et la peur de s'engager. J'ai un peu de mal à différencier les différents personnages féminins tout au long de l'histoire, d'autant plus que ce tome est en droite continuité du premier tome. Surtout que je trouve que tous les personnages féminins principaux se ressemblent... Question de goût. Le dessin est intéressant, mais il y a quelque chose de l'urgence dans celui-ci. Je me demande d'ailleurs laquelle des deux auteures trempent le plus souvent son pinceau dans l'encre pour les dessins. Je suis d'ailleurs surprise de la finesse avec lequel elles dépeignent les hommes, ne les rendant ni trop viril, ni trop faible, juste des gars ordinaires, avec leurs problèmes et leurs difficultés. Et une amitié très forte entre eux. C'est bon, mais ce n'est pas excellent, une petite impression de survoler l'histoire sans y plonger vraiment m'est restée à la fin du livre, Rien de majeur, mais juste un petit peu. Encore une fois, la dernière histoire rend hommage aux débuts de leur amitié, une belle façon de conclure. Et entre eux, encore et toujours le bon vieux Legolas... Qui n'est à peu près toujours qu'un prétexte, à part quand il se prend le poil dans un attrape-mouche ou qu'il agite un jouet pile à côté du gars caché sous le divan... Ouais, l'ostie d'chat! :P
Ma note: 3.75/5
jeudi 30 octobre 2014
mardi 28 octobre 2014
Cobayes: Anita de Marilou Addison
Cobayes Anita Marilou Addison De Mortagne 315 pages
Résumé:
Anita est anorexique. Son but dans la vie: atteindre le 100 livres, le poids idéal selon elle. Pour cela, elle est prête à tout. Alors que son chum lui met la pression pour qu'elle change, elle voit dans le journal une petite annonce du laboratoire Alphalab menant une étude clinique. L'un des effets secondaires? Perte de poids. Prête à tout, Anita se lance. Sans savoir que le produit testé aura de bien étranges effets. Et qu'Alphalab n'est peut-être pas une entreprise si nette que ça. Peu importe, elle ira de l'avant. Même si sa mémoire se met à lui jouer des tours et que son appétit, bizarrement, se réveille. Surtout pour la viande rouge. Saignante.
Mon avis:
Ce livre est dans la catégorie, je vois toutes ses qualités, c'est un excellent livre, mais je ne l'ai pas aimé. Littéralement. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à le finir. Les 100 dernières pages, je me suis mis en mode off-réaction pour les finir. C'est dur, terriblement dur. Un véritable roman d'horreur, autant psychologique que dans les actes. La description de la psychée d'une anorexique est remarquablement bien rendue. On est dans sa peau, dans sa tête, dans cette phobie de la nourriture et de l'obsession du poids. Tout est prétexte à ramener le sujet sur la table. Elle en parle tout le temps et juge les gens à travers cette grille du poids. C'est obsessionnel. On sent déjà au départ qu'elle n'est pas une personne équilibrée, alors les effets du médicament testé sur elle seront encore pire. On ne sait pas au juste ce qu'est ce médicament, mais vu les rapports du médecin-responsable (rapport fait après chaque injection), on voit très bien que ce n'est pas un simple produit pour lutter contre l'anxiété tel qu'annoncé. Projet militaire? Aucun indice, seulement le doute, soigneusement entretenu. Ces tests, c'est le début d'une lente plongée dans la folie pour la jeune femme, d'autant plus terrible qu'elle est alimentée par son déséquilibre face à la nourriture. Ce qui donne lieu à plusieurs scènes particulièrement horrible. Celle du conteneur (ceux qui liront le livre sauront de quoi je parle) me donne encore la nausée rien qu'à y penser. L'écriture est totalement au service de l'histoire et la sert magnifiquement bien. On est bien ici dans une histoire d'horreur, mais oubliez les histoires de torture et de tueurs en série: le point ici, c'est une relation totalement tordue entre Anita et la nourriture, puis carrément la chair et la viande. Jusqu'au point de rupture. C'est très difficile à lire tellement c'est bien écrit. Je ne peux pas dire, j'ai aimé ce livre, mais je lui reconnaît énormément de qualités. Il faut une superbe maîtrise pour pondre un tel roman. Les amateurs d'horreur vont adorer, pour ma part, je dois avouer que c'était trop.
Ma note: 4.75/5
Résumé:
Anita est anorexique. Son but dans la vie: atteindre le 100 livres, le poids idéal selon elle. Pour cela, elle est prête à tout. Alors que son chum lui met la pression pour qu'elle change, elle voit dans le journal une petite annonce du laboratoire Alphalab menant une étude clinique. L'un des effets secondaires? Perte de poids. Prête à tout, Anita se lance. Sans savoir que le produit testé aura de bien étranges effets. Et qu'Alphalab n'est peut-être pas une entreprise si nette que ça. Peu importe, elle ira de l'avant. Même si sa mémoire se met à lui jouer des tours et que son appétit, bizarrement, se réveille. Surtout pour la viande rouge. Saignante.
Mon avis:
Ce livre est dans la catégorie, je vois toutes ses qualités, c'est un excellent livre, mais je ne l'ai pas aimé. Littéralement. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à le finir. Les 100 dernières pages, je me suis mis en mode off-réaction pour les finir. C'est dur, terriblement dur. Un véritable roman d'horreur, autant psychologique que dans les actes. La description de la psychée d'une anorexique est remarquablement bien rendue. On est dans sa peau, dans sa tête, dans cette phobie de la nourriture et de l'obsession du poids. Tout est prétexte à ramener le sujet sur la table. Elle en parle tout le temps et juge les gens à travers cette grille du poids. C'est obsessionnel. On sent déjà au départ qu'elle n'est pas une personne équilibrée, alors les effets du médicament testé sur elle seront encore pire. On ne sait pas au juste ce qu'est ce médicament, mais vu les rapports du médecin-responsable (rapport fait après chaque injection), on voit très bien que ce n'est pas un simple produit pour lutter contre l'anxiété tel qu'annoncé. Projet militaire? Aucun indice, seulement le doute, soigneusement entretenu. Ces tests, c'est le début d'une lente plongée dans la folie pour la jeune femme, d'autant plus terrible qu'elle est alimentée par son déséquilibre face à la nourriture. Ce qui donne lieu à plusieurs scènes particulièrement horrible. Celle du conteneur (ceux qui liront le livre sauront de quoi je parle) me donne encore la nausée rien qu'à y penser. L'écriture est totalement au service de l'histoire et la sert magnifiquement bien. On est bien ici dans une histoire d'horreur, mais oubliez les histoires de torture et de tueurs en série: le point ici, c'est une relation totalement tordue entre Anita et la nourriture, puis carrément la chair et la viande. Jusqu'au point de rupture. C'est très difficile à lire tellement c'est bien écrit. Je ne peux pas dire, j'ai aimé ce livre, mais je lui reconnaît énormément de qualités. Il faut une superbe maîtrise pour pondre un tel roman. Les amateurs d'horreur vont adorer, pour ma part, je dois avouer que c'était trop.
Ma note: 4.75/5
lundi 27 octobre 2014
Presque des membres de la famille
Salut!
Je me rappelle, assise autour de la table familiale, en train de discuter de Harry Potter avec Frérot. On se lançait des répliques, on se rappelait leurs aventures, on en parlait avec vivacité, sous l'oeil complice et amusé de nos parents. On était alors au plus fort de la série, lorsque les derniers livres sont parus. Quelqu'un qui ne connaissait rien des aventures des trois élèves de Poudlard (et qui ne tenait pas compte du fait qu'on singeait ces trois-là en train de jeter des sorts!) aurait pu penser que l'on parlait de membres de notre famille. On les côtoyait depuis des années ceux-là, ils faisaient partie de notre vie, au point d'être dans nos esprits beaucoup plus que des créatures de papier. Ils étaient un peu comme des membres de la famille qu'on l'on adorait voir, même si ce n'était pas très souvent et qui nous laissait plein de bonnes histoires à nous rappeler autour de la table.
On s'attache souvent aux personnages que l'on fréquente pendant longtemps, surtout quand il s'agit de séries s'étirant sur plusieurs années. On les découvre avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leurs aventures, ils reviennent régulièrement dans nos vies et si nos amis ont aimé autant qu'eux, on peut parler d'eux pendant des heures. Cela crée à ces personnages une réalité, un côté incarné qui fait que dans nos esprits, ces personnages deviennent en quelque sorte vivant. Le cinéma aide sur ce point, mais il est loin d'être l'unique vecteur. Les livres aussi créent cette impression et elle est très forte.
Pour moi, cette incarnation des personnages de papier est très lié à la série. On peut adorer un personnage de roman, mais il restera un personnage de roman. Tandis que la série, avec sa répétition, nous permet à la fois de mieux connaître les personnages et de davantage nous y attacher. On les retrouve, on les voit grandir, se tromper, on vit leurs aventures à leurs côtés. Ça développe des liens. Certes, on reste conscient que ce ne sont pas des vrais personnes, mais bien des personnages. Mais...
On finit par s'attacher à eux, à suivre leurs vies avec attention, comme on prendrait des nouvelles d'un bon ami. On s'inquiète pour eux, on se réjouit pour eux, on file tout croche quand ils meurent ou qu'ils perdent quelqu'un de cher à leurs yeux. C'est fou ce que le lien va être fort, et donc, d'autant plus fort quand les personnages finissent par disparaître avec la fin de la série. Les histoires trop à rallonge tuent souvent ce genre de relation, car trop longue et on y édulcore les personnages. Toute bonne chose doit avoir une fin, mais en même temps, quand on quitte des personnages longtemps fréquenté, il y a une sorte de deuil à faire. Deuil d'une série... Ah oui, j'ai déjà ressenti les symptômes!
Le pouvoir de la littérature est de nous faire croire que des personnes qui n'existent pas existent, ne serait-ce que dans nos têtes et nos coeurs. Ça nous les rend familière, nous fait entrer dans leur vie et partager leurs joies et leurs peines. Et eux sortent ainsi un peu de leurs pages pour venir vivre un peu à nos côtés.
@+ Mariane
Je me rappelle, assise autour de la table familiale, en train de discuter de Harry Potter avec Frérot. On se lançait des répliques, on se rappelait leurs aventures, on en parlait avec vivacité, sous l'oeil complice et amusé de nos parents. On était alors au plus fort de la série, lorsque les derniers livres sont parus. Quelqu'un qui ne connaissait rien des aventures des trois élèves de Poudlard (et qui ne tenait pas compte du fait qu'on singeait ces trois-là en train de jeter des sorts!) aurait pu penser que l'on parlait de membres de notre famille. On les côtoyait depuis des années ceux-là, ils faisaient partie de notre vie, au point d'être dans nos esprits beaucoup plus que des créatures de papier. Ils étaient un peu comme des membres de la famille qu'on l'on adorait voir, même si ce n'était pas très souvent et qui nous laissait plein de bonnes histoires à nous rappeler autour de la table.
On s'attache souvent aux personnages que l'on fréquente pendant longtemps, surtout quand il s'agit de séries s'étirant sur plusieurs années. On les découvre avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leurs aventures, ils reviennent régulièrement dans nos vies et si nos amis ont aimé autant qu'eux, on peut parler d'eux pendant des heures. Cela crée à ces personnages une réalité, un côté incarné qui fait que dans nos esprits, ces personnages deviennent en quelque sorte vivant. Le cinéma aide sur ce point, mais il est loin d'être l'unique vecteur. Les livres aussi créent cette impression et elle est très forte.
Pour moi, cette incarnation des personnages de papier est très lié à la série. On peut adorer un personnage de roman, mais il restera un personnage de roman. Tandis que la série, avec sa répétition, nous permet à la fois de mieux connaître les personnages et de davantage nous y attacher. On les retrouve, on les voit grandir, se tromper, on vit leurs aventures à leurs côtés. Ça développe des liens. Certes, on reste conscient que ce ne sont pas des vrais personnes, mais bien des personnages. Mais...
On finit par s'attacher à eux, à suivre leurs vies avec attention, comme on prendrait des nouvelles d'un bon ami. On s'inquiète pour eux, on se réjouit pour eux, on file tout croche quand ils meurent ou qu'ils perdent quelqu'un de cher à leurs yeux. C'est fou ce que le lien va être fort, et donc, d'autant plus fort quand les personnages finissent par disparaître avec la fin de la série. Les histoires trop à rallonge tuent souvent ce genre de relation, car trop longue et on y édulcore les personnages. Toute bonne chose doit avoir une fin, mais en même temps, quand on quitte des personnages longtemps fréquenté, il y a une sorte de deuil à faire. Deuil d'une série... Ah oui, j'ai déjà ressenti les symptômes!
Le pouvoir de la littérature est de nous faire croire que des personnes qui n'existent pas existent, ne serait-ce que dans nos têtes et nos coeurs. Ça nous les rend familière, nous fait entrer dans leur vie et partager leurs joies et leurs peines. Et eux sortent ainsi un peu de leurs pages pour venir vivre un peu à nos côtés.
@+ Mariane
vendredi 24 octobre 2014
Le niveau de base et la suite des choses
Salut!
Une fois, dans une librairie, j'ai croisé un client très... enthousiaste. Il m'a dit qu'il adorait les littératures de genre et m'a parlé avec enthousiasme du dernier livre qu'il avait lu et d'un des ressorts de l'intrigue. Euh... Je dois avouer que j'ai ri un peu jaune. Ce ressort était tellement de l'ordre du cliché que je l'aurais vu venir à 200 km/h! Mais bon, j'ai rien dit, autant que ce lecteur continue à tripper sur ses lectures et se tenir loin de mes jugements sûrement trop préconçus...
Bon, il faut le dire, j'ai roulé ma bosse en lecture. J'ai dépassé depuis longtemps le niveau de base. Au point d'aborder des textes plus complexes, qui proposent un défi, avec le sourire aux lèvres, que ce soit des classiques, des contemporains et même de la philosophie. Mais je suis passée par la base avant de me rendre jusque-là.
C'est comme un escalier: on doit monter la première marche avant tout. En jiu-jitsu, on nous répète souvent de ne pas juger quelqu'un qui fait un effort parce que l'on ne sait jamais quels sont les épreuves qu'il a traversé pour se rendre à ce point, aussi basique soit-il. En lecture, une personne pourra être incroyablement fière de finir un simple roman, parce que c'est une épreuve pour elle. Pour moi, c'est tellement facile que je ne les compte plus! Il y a là une énorme différence. Il lui a fallu beaucoup plus d'efforts pour monter cette marche qu'à moi. Respect mon ami.
De la lecture, il en faut pour tous les niveaux, tous les intérêts. Ce qui peut être d'un ennui mortel pour quelqu'un peut être passionnant pour une autre. À cause de ce qui la branche, mais aussi de ce qu'elle souhaite lire. Des biographies, des livres de science, des essais, de la philosophie, des romans, peu importe! Et encore, dans chaque style, il peut y avoir de grandes divergences dans les niveaux de lecture. Pour les enfants, c'est encore facile, on peut évaluer au nombre de mots, au niveau de vocabulaire. Pour les adultes, ça devient plus difficile: comment évaluer la complexité d'une intrigue? Même si celle-ci s'étale sur 450 pages, elle peut rester simple et le vocabulaire peut être extrêmement variable d'un niveau à l'autre. On ne peut plus évaluer les choses de la même façon.
La littérature est comme un arc-en-ciel, toutes les couleurs sont nécessaires pour faire sa beauté. Même aux extrêmes. Oui, il en faut de la littérature de base, mais il faut tout autant des littératures plus pointues, parce que de rester au strict niveau de base fait en sorte que bien des lecteurs vont décrocher, faute de trouver un défi à leur mesure en lecture. Ils iront voir ailleurs s'ils y sont! Toutes les parties du spectre sont aussi essentielles les unes que les autres. Il faut que l'on puisse aller plus loin. La lecture n'est pas que du divertissement. Ça peut l'être, mais ce n'est pas que ça. Si on la limite à ça, on perd une bonne partie de ce qu'elle peut apporter. Parce qu'à la base, l'écrit, c'est avant tout une façon de transmettre de l'information.
Apprendre à lire, aimer lire, ce sont les premières étapes. Être surpris, ébahie par les niveaux de base est normal. Mais il y aura toujours une marche de plus à monter, parce que les niveaux de lecture sont infinis. Plus on explore un domaine, plus on comprend à quel point il y a des choses à y découvrir.
@+ Mariane
Une fois, dans une librairie, j'ai croisé un client très... enthousiaste. Il m'a dit qu'il adorait les littératures de genre et m'a parlé avec enthousiasme du dernier livre qu'il avait lu et d'un des ressorts de l'intrigue. Euh... Je dois avouer que j'ai ri un peu jaune. Ce ressort était tellement de l'ordre du cliché que je l'aurais vu venir à 200 km/h! Mais bon, j'ai rien dit, autant que ce lecteur continue à tripper sur ses lectures et se tenir loin de mes jugements sûrement trop préconçus...
Bon, il faut le dire, j'ai roulé ma bosse en lecture. J'ai dépassé depuis longtemps le niveau de base. Au point d'aborder des textes plus complexes, qui proposent un défi, avec le sourire aux lèvres, que ce soit des classiques, des contemporains et même de la philosophie. Mais je suis passée par la base avant de me rendre jusque-là.
C'est comme un escalier: on doit monter la première marche avant tout. En jiu-jitsu, on nous répète souvent de ne pas juger quelqu'un qui fait un effort parce que l'on ne sait jamais quels sont les épreuves qu'il a traversé pour se rendre à ce point, aussi basique soit-il. En lecture, une personne pourra être incroyablement fière de finir un simple roman, parce que c'est une épreuve pour elle. Pour moi, c'est tellement facile que je ne les compte plus! Il y a là une énorme différence. Il lui a fallu beaucoup plus d'efforts pour monter cette marche qu'à moi. Respect mon ami.
De la lecture, il en faut pour tous les niveaux, tous les intérêts. Ce qui peut être d'un ennui mortel pour quelqu'un peut être passionnant pour une autre. À cause de ce qui la branche, mais aussi de ce qu'elle souhaite lire. Des biographies, des livres de science, des essais, de la philosophie, des romans, peu importe! Et encore, dans chaque style, il peut y avoir de grandes divergences dans les niveaux de lecture. Pour les enfants, c'est encore facile, on peut évaluer au nombre de mots, au niveau de vocabulaire. Pour les adultes, ça devient plus difficile: comment évaluer la complexité d'une intrigue? Même si celle-ci s'étale sur 450 pages, elle peut rester simple et le vocabulaire peut être extrêmement variable d'un niveau à l'autre. On ne peut plus évaluer les choses de la même façon.
La littérature est comme un arc-en-ciel, toutes les couleurs sont nécessaires pour faire sa beauté. Même aux extrêmes. Oui, il en faut de la littérature de base, mais il faut tout autant des littératures plus pointues, parce que de rester au strict niveau de base fait en sorte que bien des lecteurs vont décrocher, faute de trouver un défi à leur mesure en lecture. Ils iront voir ailleurs s'ils y sont! Toutes les parties du spectre sont aussi essentielles les unes que les autres. Il faut que l'on puisse aller plus loin. La lecture n'est pas que du divertissement. Ça peut l'être, mais ce n'est pas que ça. Si on la limite à ça, on perd une bonne partie de ce qu'elle peut apporter. Parce qu'à la base, l'écrit, c'est avant tout une façon de transmettre de l'information.
Apprendre à lire, aimer lire, ce sont les premières étapes. Être surpris, ébahie par les niveaux de base est normal. Mais il y aura toujours une marche de plus à monter, parce que les niveaux de lecture sont infinis. Plus on explore un domaine, plus on comprend à quel point il y a des choses à y découvrir.
@+ Mariane
jeudi 23 octobre 2014
La curieuse histoire d'un chat moribond de Marie-Renée Lavoie
La curieuse histoire d'un chat moribond de Marie-Renée Lavoie Hurtubise 175 pages
Résumé:
Ti-Chat est un chaton égaré loin de sa famille. À moitié mort, il tombe par hasard sur la bonne famille. Adopté par une petite fille et ses parents, il va partagé leur quotidien, avec celui de Prémâché, le matou du coin, de l'USA (Unité spéciale d'arachno-intervention), le petit voisin d'en face et beaucoup de boîtes de thon. Le tout en bonhomme-allumette.
Mon avis:
Petite histoire à mettre dans toutes les pattes des amoureux des chats! Certes, ce n'est pas le premier livre à aborder le sujet de l'adoption d'un chaton par une famille, mais l'angle et la manière de raconter détonne de par sa fraîcheur. Ti-Chat n'est ni extraordinaire, ni merveilleux, c'est juste un chat ordinaire qui est très glouton (le thon!) et qui refuse de tuer les araignées, ce qui lui voudra leur amitié éternelle! On nous raconte des moments de sa vie au quotidien, des petits instants ordinaires, mais qui vu à travers ses yeux extraordinaires de chat nous paraissent d'autant plus drôle! Le tout animé par des dessins en bonhomme-allumette qui parsèment le texte et montrant les parents de la petite fille, parfois même en train de commenter le livre. J'ai particulièrement aimé les personnages dans ce livre, pas les humains, ils y sont secondaire, mais les multiples araignées, particulièrement l'USA et ses tactiques d'intervention. C'est drôle, charmant, simple à lire, même si le texte a du contenu à donner au lecteur. J'ai bien ri en voyant les scènes «bloopers» à la fin! Une bonne lecture jeunesse et une bonne histoire de chat. Quoi de mieux?
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Ti-Chat est un chaton égaré loin de sa famille. À moitié mort, il tombe par hasard sur la bonne famille. Adopté par une petite fille et ses parents, il va partagé leur quotidien, avec celui de Prémâché, le matou du coin, de l'USA (Unité spéciale d'arachno-intervention), le petit voisin d'en face et beaucoup de boîtes de thon. Le tout en bonhomme-allumette.
Mon avis:
Petite histoire à mettre dans toutes les pattes des amoureux des chats! Certes, ce n'est pas le premier livre à aborder le sujet de l'adoption d'un chaton par une famille, mais l'angle et la manière de raconter détonne de par sa fraîcheur. Ti-Chat n'est ni extraordinaire, ni merveilleux, c'est juste un chat ordinaire qui est très glouton (le thon!) et qui refuse de tuer les araignées, ce qui lui voudra leur amitié éternelle! On nous raconte des moments de sa vie au quotidien, des petits instants ordinaires, mais qui vu à travers ses yeux extraordinaires de chat nous paraissent d'autant plus drôle! Le tout animé par des dessins en bonhomme-allumette qui parsèment le texte et montrant les parents de la petite fille, parfois même en train de commenter le livre. J'ai particulièrement aimé les personnages dans ce livre, pas les humains, ils y sont secondaire, mais les multiples araignées, particulièrement l'USA et ses tactiques d'intervention. C'est drôle, charmant, simple à lire, même si le texte a du contenu à donner au lecteur. J'ai bien ri en voyant les scènes «bloopers» à la fin! Une bonne lecture jeunesse et une bonne histoire de chat. Quoi de mieux?
Ma note: 4.5/5
mercredi 22 octobre 2014
La culture littéraire universitaire
Salut!
L'autre jour, je discutais avec une de mes libraires à propos de la littérature qui traverse le temps. On se faisait la réflexion que le temps est souvent un très bon moyen de trier le bon grain de l'ivraie. Je lui aie alors dit que l'un des auteurs actuel que je m'attendais à voir traverser les époques étaient Patrick Senécal. Elle a alors eu une moue dubitative. Il faut dire que nous venons de deux mondes très différents. Elle a son bac en littérature et moi, j'avoue, je n'ai jamais rien étudié là-dedans! Ça donne des points de vue très différent sur le même sujet. Elle m'a alors expliqué que certains auteurs aujourd'hui moyennement connus pourraient fort bien survivre à plus long terme que Senécal parce que des universitaires allaient continuer à les faire vivre à travers leurs cours et leurs travaux. Ouf, je ne m'attendais pas à celle-là...
C'est pourtant vrai. Certains auteurs auraient pu tomber dans l'oubli sans les travaux d'universitaire qui leur ont fait traverser les époques. Certains grands de la littérature le sont avant tout parce qu'ils ont pu passer la fameuse épreuve du temps grâce à des universitaires. Malgré tout, je trouve que cette même culture littéraire universitaire n'a pas tendance à être ouverte sur tout. Et ce n'est pas une garantie de survie réelle. Un auteur peut être hyper-lu dans les couloirs de l'Université de Montréal ou de l'UQÀM et pourtant être ignoré du grand public. Est-ce réellement survivre pour autant?
Dans l'autre extrémité du spectre, les romans d'Alexandre Dumas ont traversé les décennies et il est encore lu aujourd'hui. Pourtant, à son époque, ses romans étaient de la pure littérature populaire!!! Les littéraires de l'époque le regardait de bien haut. Pourquoi lui et pas d'autres? Il n'y a pas un seul facteur en jeu, mais je crois que comme dans le cas de Jules Verne, le fait que des générations de jeunes lecteurs l'ait lu dans des collections qui leur était destiné a dû certainement aidé. À un moment donné, ça entre dans la culture et les livres continuent d'être lus. Pas toute l'oeuvre, mais une portion suffisante pour qu'il figure dans le bagage culturel de la majorité, ne serait-ce que de nom.
Les attentes envers la littérature des différentes cycles universitaires sont très différentes de celles du grand public. Le public veut en quelque sorte que ce soit bon, avant tout et surtout, une notion subjective à l'os, mais c'est comme ça! Les détails, ils les perçoivent, mais sans les analyser, sans même les comprendre réellement. Ça leur passe au dessus de la tête. Les différents narrateurs, les schémas narratifs, le style littéraire... ben, c'est pas la tasse de thé de la majorité. Je comprends parfaitement que ça puisse passionner des gens par contre. Il y a de quoi se délecter et se perdre durant des heures. Personnellement, ça ne me passionne pas d'analyser, mais j'aime bien lire. :) Au fait, des oeuvres aussi grand public que Twilight et Harry Potter et même Fifty Shades of Grey ont été étudié à l'université. Comme de quoi, il ne faut jamais parler trop vite...
Reste qu'une certaine culture, certains classiques ont été transmis depuis des générations par de studieuses petites fourmis universitaires qui ont adoré un ou des auteurs et ont bossé dur pour le faire connaître et rayonner. Ça force l'admiration, parce qu'une poignée de personne réussi à faire passer l'épreuve du temps à une oeuvre à eux seuls. Mais quand on voit ça, le temps reste-t-il vraiment le meilleur facteur pour juger d'une oeuvre?
@+ Mariane
mardi 21 octobre 2014
Le point B de Zviane
Le point B Zviane Monet éditeur 120 pages
Résumé:
Émile est un compositeur. Pas pour le cinéma, pas pour la télé, non, un compositeur comme l'était Mozart et Beethoven. Sans le lustre que ces grands de la musique avaient. Pris dans ses questionnements face à la musique et à la composition, Émile est pris d'apathie. Jusqu'à sa rencontre avec Blanche, une étudiante en interprétation qui va le pousser à sortir de ses zones de confort pour pousser plus loin, à la fois en musique... et dans ses sentiments envers la belle.
Mon avis:
Un Zviane où il n'y aurait ni musique, ni remise en question, ce ne serait pas un Zviane! Ce tome-ci ne fait pas exception. Plus je lis son oeuvre, plus j'en découvre la finesse et l'élégance. C'est léger, c'est aérien. C'est comme une sonate, tout en délicatesse, autant dans le dessin que dans les émotions des personnages. Il n'y a rien de caricatural dans cette BD. On plonge en douceur dans les émotions des personnages, particulièrement d'Émile, être pétri de questions sans réponses et de désirs qu'il ne sait s'ils seront assouvis un jour. Étudiant en composition, il est jumelé à une étudiante en interprétation, pour développer leurs compétences croisées. À cause d'elle, il doit faire face encore plus directement à ses angoisses, car il se rend bien compte que la jeune femme est une bête d'interprétation et il veut être à la hauteur. De là, un chemin intérieur qui le mènera à vouloir faire sa conquête... par la musique. J'ai beaucoup aimé les différents personnages de cette BD. Ils sont vrais, simplement des êtres humains que l'on croise pour un moment de leurs vies. J'ai beaucoup aimé le dessin avec les multiples nuances de marron (contrairement à la majorité des BDs, le texte est imprimé en nuances de maron clair et foncé). Bien aimé l'extrait où Émile se remet aux exercices de gammes et la façon dont l'auteure exprime le fait qu'il se mêle dans ses notes (une portée toute emmêlée en fin de ligne avec des notes pêle-mêle). Coup de coeur pour Laurianne, la coloc gothique d'Émile qui endure ses éternels apitoiements sur lui-même et qui réussit quand même à trouver l'énergie de lui botter le derrière. Bref, cette BD est un amour, un petit bijou tout doux, sans arrêtes, qui nous fait passer un merveilleux moment dans la tête et le coeur d'un compositeur d'aujourd'hui.
Ma note: 4.75/5
Résumé:
Émile est un compositeur. Pas pour le cinéma, pas pour la télé, non, un compositeur comme l'était Mozart et Beethoven. Sans le lustre que ces grands de la musique avaient. Pris dans ses questionnements face à la musique et à la composition, Émile est pris d'apathie. Jusqu'à sa rencontre avec Blanche, une étudiante en interprétation qui va le pousser à sortir de ses zones de confort pour pousser plus loin, à la fois en musique... et dans ses sentiments envers la belle.
Mon avis:
Un Zviane où il n'y aurait ni musique, ni remise en question, ce ne serait pas un Zviane! Ce tome-ci ne fait pas exception. Plus je lis son oeuvre, plus j'en découvre la finesse et l'élégance. C'est léger, c'est aérien. C'est comme une sonate, tout en délicatesse, autant dans le dessin que dans les émotions des personnages. Il n'y a rien de caricatural dans cette BD. On plonge en douceur dans les émotions des personnages, particulièrement d'Émile, être pétri de questions sans réponses et de désirs qu'il ne sait s'ils seront assouvis un jour. Étudiant en composition, il est jumelé à une étudiante en interprétation, pour développer leurs compétences croisées. À cause d'elle, il doit faire face encore plus directement à ses angoisses, car il se rend bien compte que la jeune femme est une bête d'interprétation et il veut être à la hauteur. De là, un chemin intérieur qui le mènera à vouloir faire sa conquête... par la musique. J'ai beaucoup aimé les différents personnages de cette BD. Ils sont vrais, simplement des êtres humains que l'on croise pour un moment de leurs vies. J'ai beaucoup aimé le dessin avec les multiples nuances de marron (contrairement à la majorité des BDs, le texte est imprimé en nuances de maron clair et foncé). Bien aimé l'extrait où Émile se remet aux exercices de gammes et la façon dont l'auteure exprime le fait qu'il se mêle dans ses notes (une portée toute emmêlée en fin de ligne avec des notes pêle-mêle). Coup de coeur pour Laurianne, la coloc gothique d'Émile qui endure ses éternels apitoiements sur lui-même et qui réussit quand même à trouver l'énergie de lui botter le derrière. Bref, cette BD est un amour, un petit bijou tout doux, sans arrêtes, qui nous fait passer un merveilleux moment dans la tête et le coeur d'un compositeur d'aujourd'hui.
Ma note: 4.75/5
lundi 20 octobre 2014
La perception de l'oeuvre
Salut!
Quand on lit un livre, on a forcément un avis dessus: il peut être positif, négatif, mitigé, incendiaire ou dithyrambique. Le fait est que l'on a avant tout un avis, ce qui est un jugement personnel et non-définitif d'une oeuvre.
Ce que l'auteur écrit est une chose, la façon dont le texte est reçu est une toute autre chose. D'ailleurs, c'est pourquoi personne n'a exactement le même avis sur un livre. Parce que la perception d'une personne sur une même oeuvre varie beaucoup d'une personne à l'autre. C'est très influencé par nos expériences personnelles, par la façon dont on perçoit la vie. Chacun va voir une oeuvre à travers le filtre de ce qu'il est. Voilà sans doute pourquoi les oeuvres d'art s'attirent des réactions aussi diversifiée.
J'ai déjà entendu des artistes se plaindre de ne pas avoir été compris du public. C'est en parti vrai: ce qu'ils ont cherché à exprimer n'est pas ce qui a été perçu par le public et donc, ils voient revenir vers eux un message qu'ils n'ont jamais voulu transmettre. La communication a ceci de particulier que si l'on contrôle le message de base, la réception nous échappe en bonne partie. Je le constate facilement en écrivant des billets de blogue. Parfois, les commentaires m'indiquent une compréhension totalement différent de ce que j'avais souhaité exprimé. Les gens accrochent sur un détail de mon billet, mais ne voient pas l'ensemble, pas l'idée exprimée dans son entier. Plate? Non, ça fait partie de la vie.
Voilà pourquoi certaines oeuvres provoquent tant de réactions. Et là, je parle au sens large, de l'art. Que ce soit un livre, une toile, une chanson, un film, l'art n'est pas neutre. Cependant, chacune des réactions à celle-ci est personnelle et ne correspond pas nécessairement au message lancé par l'artiste. C'est également la magie de l'art, parce que chacun peut être touché d'une façon différente par la même oeuvre. Tout reste dans la manière dont nous la percevons, l'abordons, la comprenons.
Ce que je trouve dommage, c'est que parfois, on n'écoute pas notre petite voix intérieure, qui nous dit j'aime ou j'aime pas. On écoute plus ce que la majorité nous dit. Alors, on répétera comme un perroquet j'aime ou j'aime pas sans avoir pris la peine de vérifier par nous-même. Ou encore on dira oui alors que l'on pense non parce que tout le monde va dans ce sens. Certes, l'avis des autres peut être un guide, mais on reste le juge final de notre propre perception. Si une oeuvre nous bouleverse, nous fait pleurer ou nous pousse à remettre en question une partie de notre vie, si elle nous fait rire, comprendre le point de vue de quelqu'un ou fait vivre une réalité que l'on aurait autrement pu comprendre, alors elle a atteint son but. L'art n'est jamais neutre et la création non plus. Et les petits fils cachés qu'elle empruntent sont là pour se nouer avec notre propre perception et notre propre réalité.
@+ Mariane
Quand on lit un livre, on a forcément un avis dessus: il peut être positif, négatif, mitigé, incendiaire ou dithyrambique. Le fait est que l'on a avant tout un avis, ce qui est un jugement personnel et non-définitif d'une oeuvre.
Ce que l'auteur écrit est une chose, la façon dont le texte est reçu est une toute autre chose. D'ailleurs, c'est pourquoi personne n'a exactement le même avis sur un livre. Parce que la perception d'une personne sur une même oeuvre varie beaucoup d'une personne à l'autre. C'est très influencé par nos expériences personnelles, par la façon dont on perçoit la vie. Chacun va voir une oeuvre à travers le filtre de ce qu'il est. Voilà sans doute pourquoi les oeuvres d'art s'attirent des réactions aussi diversifiée.
J'ai déjà entendu des artistes se plaindre de ne pas avoir été compris du public. C'est en parti vrai: ce qu'ils ont cherché à exprimer n'est pas ce qui a été perçu par le public et donc, ils voient revenir vers eux un message qu'ils n'ont jamais voulu transmettre. La communication a ceci de particulier que si l'on contrôle le message de base, la réception nous échappe en bonne partie. Je le constate facilement en écrivant des billets de blogue. Parfois, les commentaires m'indiquent une compréhension totalement différent de ce que j'avais souhaité exprimé. Les gens accrochent sur un détail de mon billet, mais ne voient pas l'ensemble, pas l'idée exprimée dans son entier. Plate? Non, ça fait partie de la vie.
Voilà pourquoi certaines oeuvres provoquent tant de réactions. Et là, je parle au sens large, de l'art. Que ce soit un livre, une toile, une chanson, un film, l'art n'est pas neutre. Cependant, chacune des réactions à celle-ci est personnelle et ne correspond pas nécessairement au message lancé par l'artiste. C'est également la magie de l'art, parce que chacun peut être touché d'une façon différente par la même oeuvre. Tout reste dans la manière dont nous la percevons, l'abordons, la comprenons.
Ce que je trouve dommage, c'est que parfois, on n'écoute pas notre petite voix intérieure, qui nous dit j'aime ou j'aime pas. On écoute plus ce que la majorité nous dit. Alors, on répétera comme un perroquet j'aime ou j'aime pas sans avoir pris la peine de vérifier par nous-même. Ou encore on dira oui alors que l'on pense non parce que tout le monde va dans ce sens. Certes, l'avis des autres peut être un guide, mais on reste le juge final de notre propre perception. Si une oeuvre nous bouleverse, nous fait pleurer ou nous pousse à remettre en question une partie de notre vie, si elle nous fait rire, comprendre le point de vue de quelqu'un ou fait vivre une réalité que l'on aurait autrement pu comprendre, alors elle a atteint son but. L'art n'est jamais neutre et la création non plus. Et les petits fils cachés qu'elle empruntent sont là pour se nouer avec notre propre perception et notre propre réalité.
@+ Mariane
mercredi 15 octobre 2014
La mer au fond du monde de Joël Champetier
La mer au fond du monde de Joël Champetier Collection Jeunesse-pop Science-Fiction Médiaspaul 127 pages
Résumé:
Lucian a presque huit ans en années creusiennes (quinze en années terrestres). Il habite sur une planète colonisée par les humains, mais habitée à la base par une étrange espèce, les fridjis, formée de couple de mâle et femelle indissociables. Avec quelques membres de cette espèce, y compris sa meilleure ami(e)s Ftrac et son oncle, Lucian fait partie d'une expédition destinée à explorer les rivages de la seule mer de la planète, habituellement inaccessible car trop chaude, loin au nord de leur planète. Un voyage qui lui apprendre beaucoup de vérité sur les fridjis dont personne ne soupçonnait même l'existence.
Mon avis:
De la bonne SF comme je l'aime! Une histoire avec juste ce qu'il faut d'éléments pour nous faire comprendre le monde dans lequel on débarque, mais sans nous noyer dans les détails. Certes, le fait que le roman soit destiné aux jeunes plaide pour la simplicité, mais il ne fait pas l'impasse sur les détails qui donnent à l'histoire beaucoup de crédibilité et par la bande des notions de science très intéressante. Entre autre sur la pression atmosphérique et la sismologie qui est ici très bien utilisée. Mine de rien, on en apprend des bouts. Tout est vécu à travers le regard de Lucian, un adolescent ayant grandi sur Creuze et au point de développer une affinité particulière avec les fridjis, cette espèce dont l'union d'un mâle et d'une femelle fusionne en quelque sorte également leurs esprits. Dure à concevoir pour un esprit humain et pourtant! On côtoie leur étrange culture, parce qu'ils sont membres d'un commando d'exploration de la côte de l'unique mer de Creuze. Expédition qui forme le coeur du récit. Au fait, je me suis demandée à la lecture pourquoi les humains avaient mis temps de temps à monter cette expédition puisqu'il ont colonisés la planète il y a a visiblement plus qu'une décennie (Lucian y est né et est un adolescent). Tant pis, les découvertes qu'ils feront sont d'importances. La fin est triste d'une certaine façon et on comprend que Lucian sera marqué à jamais par cette expédition. Un roman de science-fiction parlant de la fin de l'enfance et du début de l'âge adulte, de la prise de conscience que l'on ne contrôle pas tout dans le monde dans lequel on vit.
Ma note: 4,5/5
Résumé:
Lucian a presque huit ans en années creusiennes (quinze en années terrestres). Il habite sur une planète colonisée par les humains, mais habitée à la base par une étrange espèce, les fridjis, formée de couple de mâle et femelle indissociables. Avec quelques membres de cette espèce, y compris sa meilleure ami(e)s Ftrac et son oncle, Lucian fait partie d'une expédition destinée à explorer les rivages de la seule mer de la planète, habituellement inaccessible car trop chaude, loin au nord de leur planète. Un voyage qui lui apprendre beaucoup de vérité sur les fridjis dont personne ne soupçonnait même l'existence.
Mon avis:
De la bonne SF comme je l'aime! Une histoire avec juste ce qu'il faut d'éléments pour nous faire comprendre le monde dans lequel on débarque, mais sans nous noyer dans les détails. Certes, le fait que le roman soit destiné aux jeunes plaide pour la simplicité, mais il ne fait pas l'impasse sur les détails qui donnent à l'histoire beaucoup de crédibilité et par la bande des notions de science très intéressante. Entre autre sur la pression atmosphérique et la sismologie qui est ici très bien utilisée. Mine de rien, on en apprend des bouts. Tout est vécu à travers le regard de Lucian, un adolescent ayant grandi sur Creuze et au point de développer une affinité particulière avec les fridjis, cette espèce dont l'union d'un mâle et d'une femelle fusionne en quelque sorte également leurs esprits. Dure à concevoir pour un esprit humain et pourtant! On côtoie leur étrange culture, parce qu'ils sont membres d'un commando d'exploration de la côte de l'unique mer de Creuze. Expédition qui forme le coeur du récit. Au fait, je me suis demandée à la lecture pourquoi les humains avaient mis temps de temps à monter cette expédition puisqu'il ont colonisés la planète il y a a visiblement plus qu'une décennie (Lucian y est né et est un adolescent). Tant pis, les découvertes qu'ils feront sont d'importances. La fin est triste d'une certaine façon et on comprend que Lucian sera marqué à jamais par cette expédition. Un roman de science-fiction parlant de la fin de l'enfance et du début de l'âge adulte, de la prise de conscience que l'on ne contrôle pas tout dans le monde dans lequel on vit.
Ma note: 4,5/5
mardi 14 octobre 2014
Le piège de la gratuité
Salut!
Avec la culture du numérique arrive souvent un petit ami que peu de gens qui vivent de la culture apprécient: la culture de la gratuité. Cela est arrivé dans la musique, c'est arrivé au cinéma, à la télévision et maintenant, c'est le livre qui avec la dématérialisation commence à être touchée par le phénomène. C'est tellement facile d'échanger des fichiers sur le web que l'on en oublie souvent que derrière les films, les livres, les pièces de musique que l'on aime se trouve des êtres humains qui ont travaillé très fort pour produire ce qui nous enchante. On apprécie leurs oeuvres, on le leur dit, mais leur permettre de vivre de ce à quoi il se consacrent? C'est bien souvent trop cher...
Je me suis rendue compte de la marche en quittant mon métier de libraire. J'y avais accès à des services de presse, merveilleux, des livres gratuits! De quoi me gaver de lectures pendant longtemps! J'ai fait le saut en revenant dans le vrai monde et en devant payer mes livres de nouveau. Je me fais d'ailleurs un point d'honneur de le faire. C'est que ça coûte des sous des livres! Et on ne peut pas tout acheter malheureusement. Un grand format moyen coûte une trentaine de dollars, moins pour beaucoup de livres en format poche, autour de 20-25$ pour une BD. Ce qui oblige à faire des choix. Or, quand tout nous intéresse, les choix peuvent devenir difficile.
Comparé à ça, le Far Web est un véritable festin. On y trouve de tout, tout de suite et sans que l'on ait à sortir un sous noir (eu ok, un cinq cent) de nos poches. C'est facile, c'est rapide, c'est gratuit. C'est mensonger. Parce que ça laisse croire que tout se fait en claquant des doigts. Une cliente m'avait racontée (à l'époque ou j'étais encore en librairie) qu'un ami lui avait téléchargée 600 livres d'un seul coup. 600 livres... Réfléchissons un instant, est-il réaliste qu'une personne viennent à bout de lire autant de livres dans un délai raisonnable? Les chances que la technologie change avant qu'elle en vienne à bout était encore plus importante. Elle a privé plus d'une centaine d'auteurs de droits d'auteurs bien mérités en échange de la possibilité de peut-être, un jour, lire leurs livres. Elle a échangé du vent contre de l'illusion.
La gratuité laisse l'impression que cela ne coûte rien, on peut en faire ce que l'on veut, ce qui est faut. Le piratage est un fléau en ce domaine. On laisse les gens penser que tout est gratuit, qu'il n'y a pas de prix à payer. Le temps malheureusement, il n'est pas compressible dans un fichier MP3. On doit toujours le prendre, à la fois pour savourer une oeuvre et pour la créer. Aimerions-nous autant les livres s'ils n'avait pas la saveur personnelle que le travail de chaque auteur leur insuffle? Irions-nous regarder un spectacle de danse si les gens qui bougent devant nous n'étaient pas exceptionnels, n'était capable de nous transporter par leurs exploits? Irions-nous au cinéma si on ne pensait pas y passer un bon moment? Tout cela demande du temps pour développer le talent nécessaire. On peut aimer ou non le résultat, il peut y avoir des échecs, mais rarement une absence d'efforts.
La culture du tout-gratuit, ça nuit autant à la qualité des oeuvres qu'à leur éventail. Combien de personnes, voyant que malgré les heures, les remises en questions, la ténacité, la persévérance voit leur travail récompensé par un: «Cool, je vais aller le télécharger!» n'ont-ils pas la tentation, voir carrément la volonté de tout abandonner? À long terme, on verra s'effondrer de nombreux pans de notre culture et de notre économie par la même occasion. Remplacer par d'autres diront les plus optimistes. C'est vrai et faux à la fois. On peut changer les plateformes, mais pas le besoin qu'ont les artistes de toucher un juste salaire. Parce rien n'est véritablement gratuit.
@+ Mariane
Avec la culture du numérique arrive souvent un petit ami que peu de gens qui vivent de la culture apprécient: la culture de la gratuité. Cela est arrivé dans la musique, c'est arrivé au cinéma, à la télévision et maintenant, c'est le livre qui avec la dématérialisation commence à être touchée par le phénomène. C'est tellement facile d'échanger des fichiers sur le web que l'on en oublie souvent que derrière les films, les livres, les pièces de musique que l'on aime se trouve des êtres humains qui ont travaillé très fort pour produire ce qui nous enchante. On apprécie leurs oeuvres, on le leur dit, mais leur permettre de vivre de ce à quoi il se consacrent? C'est bien souvent trop cher...
Je me suis rendue compte de la marche en quittant mon métier de libraire. J'y avais accès à des services de presse, merveilleux, des livres gratuits! De quoi me gaver de lectures pendant longtemps! J'ai fait le saut en revenant dans le vrai monde et en devant payer mes livres de nouveau. Je me fais d'ailleurs un point d'honneur de le faire. C'est que ça coûte des sous des livres! Et on ne peut pas tout acheter malheureusement. Un grand format moyen coûte une trentaine de dollars, moins pour beaucoup de livres en format poche, autour de 20-25$ pour une BD. Ce qui oblige à faire des choix. Or, quand tout nous intéresse, les choix peuvent devenir difficile.
Comparé à ça, le Far Web est un véritable festin. On y trouve de tout, tout de suite et sans que l'on ait à sortir un sous noir (eu ok, un cinq cent) de nos poches. C'est facile, c'est rapide, c'est gratuit. C'est mensonger. Parce que ça laisse croire que tout se fait en claquant des doigts. Une cliente m'avait racontée (à l'époque ou j'étais encore en librairie) qu'un ami lui avait téléchargée 600 livres d'un seul coup. 600 livres... Réfléchissons un instant, est-il réaliste qu'une personne viennent à bout de lire autant de livres dans un délai raisonnable? Les chances que la technologie change avant qu'elle en vienne à bout était encore plus importante. Elle a privé plus d'une centaine d'auteurs de droits d'auteurs bien mérités en échange de la possibilité de peut-être, un jour, lire leurs livres. Elle a échangé du vent contre de l'illusion.
La gratuité laisse l'impression que cela ne coûte rien, on peut en faire ce que l'on veut, ce qui est faut. Le piratage est un fléau en ce domaine. On laisse les gens penser que tout est gratuit, qu'il n'y a pas de prix à payer. Le temps malheureusement, il n'est pas compressible dans un fichier MP3. On doit toujours le prendre, à la fois pour savourer une oeuvre et pour la créer. Aimerions-nous autant les livres s'ils n'avait pas la saveur personnelle que le travail de chaque auteur leur insuffle? Irions-nous regarder un spectacle de danse si les gens qui bougent devant nous n'étaient pas exceptionnels, n'était capable de nous transporter par leurs exploits? Irions-nous au cinéma si on ne pensait pas y passer un bon moment? Tout cela demande du temps pour développer le talent nécessaire. On peut aimer ou non le résultat, il peut y avoir des échecs, mais rarement une absence d'efforts.
La culture du tout-gratuit, ça nuit autant à la qualité des oeuvres qu'à leur éventail. Combien de personnes, voyant que malgré les heures, les remises en questions, la ténacité, la persévérance voit leur travail récompensé par un: «Cool, je vais aller le télécharger!» n'ont-ils pas la tentation, voir carrément la volonté de tout abandonner? À long terme, on verra s'effondrer de nombreux pans de notre culture et de notre économie par la même occasion. Remplacer par d'autres diront les plus optimistes. C'est vrai et faux à la fois. On peut changer les plateformes, mais pas le besoin qu'ont les artistes de toucher un juste salaire. Parce rien n'est véritablement gratuit.
@+ Mariane
vendredi 10 octobre 2014
La plus jolie fin du monde de Zviane
La plus jolie fin du monde Zviane Mécanique générale 300 pages
Résumé:
Billet de blogue de Zviane, entre février 2006 et mai 2007, où elle raconte sa vie d'étudiante, d'amoureuse, de musicienne et de bédéiste, avec toutes les réflexions et les remises en question (et baisses de moral!) que ça suppose.
Mon avis:
Je savais que Zviane tenait un blogue, mais j'ignorais que celui-ci avait été publié. L'univers de Zviane est riche, ses personnages finement tracé, même si on sent dans certaines planches le coup de crayon rapide de quelqu'un qui dessine sur un coin de table. Au final? Les tribulations d'une étudiante en musique qui s'interroge sur la composition, sur l'art, sur la BDs, sur l'interprétation de la musique classique... Beaucoup de questionnement, mais c'est justement ce qui rend ces billets rassemblés intéressants. On suit son évolution en tant qu'artiste et personne sur un peu plus d'un an. À noter, sa très excellente méthode (répétée plusieurs fois au cours du livre de façon humoristique) sur la façon de venir à bout d'une baisse de moral. Il y a beaucoup de musique dans ce livre, trop pour ma compréhension très modeste des partitions, mais on sent l'enthousiasme, la passion de l'auteure pour cet art et aussi sa volonté de s'améliorer dans un registre pas toujours facile à comprendre pour le grand public. Ainsi que les subtilités de cet art qu'est la composition au XXe siècle. Et aussi (encore!) ses questionnements face à la musique. J'ai trouvé cette BD, qui fut à la base un blogue, bien dessinée et bien pensée. Même si le fait d'enchaîner des billets de blogue sous forme de BD n'était pas une idée facile à assimiler au départ (ça aurait pu déraper), l'ensemble reflète une grande cohérence dans le traitement des sujets et une relative unité. Parce que les strips reflètent l'évolution d'une artiste sur un peu plus d'un an. J'aurais mieux aimé une introduction et une fin, voir une préface seulement pour introduire le sujet, mais bon, tel quelle la BD est vraiment excellente. De quoi donner envie de lire encore plus de Zviane!
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Billet de blogue de Zviane, entre février 2006 et mai 2007, où elle raconte sa vie d'étudiante, d'amoureuse, de musicienne et de bédéiste, avec toutes les réflexions et les remises en question (et baisses de moral!) que ça suppose.
Mon avis:
Je savais que Zviane tenait un blogue, mais j'ignorais que celui-ci avait été publié. L'univers de Zviane est riche, ses personnages finement tracé, même si on sent dans certaines planches le coup de crayon rapide de quelqu'un qui dessine sur un coin de table. Au final? Les tribulations d'une étudiante en musique qui s'interroge sur la composition, sur l'art, sur la BDs, sur l'interprétation de la musique classique... Beaucoup de questionnement, mais c'est justement ce qui rend ces billets rassemblés intéressants. On suit son évolution en tant qu'artiste et personne sur un peu plus d'un an. À noter, sa très excellente méthode (répétée plusieurs fois au cours du livre de façon humoristique) sur la façon de venir à bout d'une baisse de moral. Il y a beaucoup de musique dans ce livre, trop pour ma compréhension très modeste des partitions, mais on sent l'enthousiasme, la passion de l'auteure pour cet art et aussi sa volonté de s'améliorer dans un registre pas toujours facile à comprendre pour le grand public. Ainsi que les subtilités de cet art qu'est la composition au XXe siècle. Et aussi (encore!) ses questionnements face à la musique. J'ai trouvé cette BD, qui fut à la base un blogue, bien dessinée et bien pensée. Même si le fait d'enchaîner des billets de blogue sous forme de BD n'était pas une idée facile à assimiler au départ (ça aurait pu déraper), l'ensemble reflète une grande cohérence dans le traitement des sujets et une relative unité. Parce que les strips reflètent l'évolution d'une artiste sur un peu plus d'un an. J'aurais mieux aimé une introduction et une fin, voir une préface seulement pour introduire le sujet, mais bon, tel quelle la BD est vraiment excellente. De quoi donner envie de lire encore plus de Zviane!
Ma note: 4.5/5
jeudi 9 octobre 2014
Asociaux les lecteurs?
Salut!
Il me semble que certains clichés ont la vie dure. En général, tant au cinéma qu'à la télévision, le lecteur moyen est un nerd qui a la tête dans les livres et peu de vie sociale. C'est même souvent un asocial. Pourquoi donc? Fouillez-moi! Je ne sais d'où l'on tire cette image du lecteur isolé, coupé de ses pairs, perdus dans son univers de papiers et d'images. Certes, la lecture est une activité avant tout solitaire, mais reste que le cliché du lecteur perdu dans les livres me semble bien plus une invention de la fiction que la réalité.
Le livre, c'est une excellente façon de connecter avec les autres. Excellente je dis bien! Je ne compte plus le nombre de blogues, de forum, de sites internet que l'on consacre à la lecture. Connecter à partir de la lecture, c'est tellement facile! On a dès le départ un point commun, un racoin de notre personne qui est orienté dans la même direction. D'autant plus que les fans de livres sont faciles à identifier: chercher autour d'eux le truc rectangulaire en papier. Vous êtes à peu près sûr de trouver un fan!
La lecture, c'est un lien. Certes, si vous n'avez pas lu les mêmes livres, le lien est différent, mais tout de même là. Entre deux personnes qui ne se connaissent pas, le fait d'aimer les livres signifie une certaine parenté de goût. C'est facile de lancer une conversation en demandant à quelqu'un si elle aime lire. Vous trouverez sans nul doute quelques points communs, même de loin. J'avoue que si vous tombez sur une personne dithyrambique face à votre dernier coup de coeur, vous risquez d'avoir d'autant plus d'avoir envie de faire la causette à cette personne.
Je trouve bizarre cette idée du lecteur asocial parce que mon propre parcours est fait de rencontres grâce aux livres. Contrairement sans aucun doute aux idées reçues, je me suis fait énormément d'amis grâce aux livres. J'ai découvert tout un réseau de gens tout aussi passionnés que moi, un peu partout dans notre belle province. Je ne les vois pas tous les jours, mais ils me sont tout aussi précieux. La lecture n'isole pas les gens, elle les connecte au travers des mots et des idées. Il n'y a rien de plus agréable que de discuter de ce genre de choses.
Bien sûr, lire en soi-même est une activité solitaire, mais justement, c'est pour ça qu'une fois sortie de notre bulle de lecture, avec toutes les émotions que cela peut entraîner, c'est génial de pouvoir en parler avec des gens qui ont la même passion que nous. Si vous avez aimé un livre, serez-vous comme Belle dans La Belle et la Bête à courir voir son libraire pour lui parler du dernier livre qu'elle a lu? Bon, elle va le voir parce que c'est la seule personne qu'elle connaît qui lise autant qu'elle et soit aussi passionné des livres, mais justement les lecteurs n'apprécient-ils pas d'avoir une telle personne dans leur entourage?
La lecture est un formidable outil d'échange d'idées, d'émotions, d'inspiration, d'action. Et rester tout seul dans son coin après avoir lu? Que nenni! Le besoin d'en discuter est souvent beaucoup plus fort que ça! Les lecteurs, asociaux? C'est bien le contraire selon moi!
@+ Mariane
Il me semble que certains clichés ont la vie dure. En général, tant au cinéma qu'à la télévision, le lecteur moyen est un nerd qui a la tête dans les livres et peu de vie sociale. C'est même souvent un asocial. Pourquoi donc? Fouillez-moi! Je ne sais d'où l'on tire cette image du lecteur isolé, coupé de ses pairs, perdus dans son univers de papiers et d'images. Certes, la lecture est une activité avant tout solitaire, mais reste que le cliché du lecteur perdu dans les livres me semble bien plus une invention de la fiction que la réalité.
Le livre, c'est une excellente façon de connecter avec les autres. Excellente je dis bien! Je ne compte plus le nombre de blogues, de forum, de sites internet que l'on consacre à la lecture. Connecter à partir de la lecture, c'est tellement facile! On a dès le départ un point commun, un racoin de notre personne qui est orienté dans la même direction. D'autant plus que les fans de livres sont faciles à identifier: chercher autour d'eux le truc rectangulaire en papier. Vous êtes à peu près sûr de trouver un fan!
La lecture, c'est un lien. Certes, si vous n'avez pas lu les mêmes livres, le lien est différent, mais tout de même là. Entre deux personnes qui ne se connaissent pas, le fait d'aimer les livres signifie une certaine parenté de goût. C'est facile de lancer une conversation en demandant à quelqu'un si elle aime lire. Vous trouverez sans nul doute quelques points communs, même de loin. J'avoue que si vous tombez sur une personne dithyrambique face à votre dernier coup de coeur, vous risquez d'avoir d'autant plus d'avoir envie de faire la causette à cette personne.
Je trouve bizarre cette idée du lecteur asocial parce que mon propre parcours est fait de rencontres grâce aux livres. Contrairement sans aucun doute aux idées reçues, je me suis fait énormément d'amis grâce aux livres. J'ai découvert tout un réseau de gens tout aussi passionnés que moi, un peu partout dans notre belle province. Je ne les vois pas tous les jours, mais ils me sont tout aussi précieux. La lecture n'isole pas les gens, elle les connecte au travers des mots et des idées. Il n'y a rien de plus agréable que de discuter de ce genre de choses.
Bien sûr, lire en soi-même est une activité solitaire, mais justement, c'est pour ça qu'une fois sortie de notre bulle de lecture, avec toutes les émotions que cela peut entraîner, c'est génial de pouvoir en parler avec des gens qui ont la même passion que nous. Si vous avez aimé un livre, serez-vous comme Belle dans La Belle et la Bête à courir voir son libraire pour lui parler du dernier livre qu'elle a lu? Bon, elle va le voir parce que c'est la seule personne qu'elle connaît qui lise autant qu'elle et soit aussi passionné des livres, mais justement les lecteurs n'apprécient-ils pas d'avoir une telle personne dans leur entourage?
La lecture est un formidable outil d'échange d'idées, d'émotions, d'inspiration, d'action. Et rester tout seul dans son coin après avoir lu? Que nenni! Le besoin d'en discuter est souvent beaucoup plus fort que ça! Les lecteurs, asociaux? C'est bien le contraire selon moi!
@+ Mariane
mercredi 8 octobre 2014
Amour & libertinage Collectif de nouvelles par Elsa Pépin et Claudia Larochelle
Amour & libertinage Collectif de nouvelles dirigé Elsa Pépin et Claudia Larochelle Les 400 coups 200 pages
Résumé:
Une série de nouvelles sur l'amour au XXIe siècle, après l'amour libre et la société de consommation.
Mon avis:
Il n'y a qu'une chose à dire sur ce recueil: les auteurs ont l'amour triste. La majorité des histoires parlent de ces couples qui ne se forment pas, de ces histoires qui tournent court, de la difficulté de l'engagement. L'amour, rêvé, fantasmé, y perd bien du lustre. On est loin des grandes histoires d'amour et des finales à la happy end. C'est même un brin déprimant à la longue, cette longue litanie d'insuccès. Comme si ma génération ne pouvait vivre l'amour et le faire durer... Bon, la thématique choisie pour les nouvelles donnait forcément le ton. Par contre, j'ai remarqué beaucoup plus de nouvelles sur l'amour que de libertinage dans ce roman. On questionne encore le couple, on veut le réinventer, sans trop tremper dans les recettes de jadis. L'une des meilleures nouvelles de ce recueil est sans conteste celle de Rafaëlle Germain, qui utilise un habile détour pour ramener la conversation à l'essentiel: comment vit-on l'amour au XXIe siècle? Que veut-il dire pour les trentenaires, spécialement ceux pas encore casés? Autre excellente nouvelle, celle de Stéphane Dompierre, où l'on retrouve sa plume délirante flirtant allègrement avec l'érotisme, sans que le thème réel soit très loin. Nouvelle que j'ai profondément détesté, celle de Maxime Catellier un texte extrêmement littéraire, magnifique dans son utilisation de la langue française, mais dont je n'ai compris les tours et tours au dernier paragraphe. Tout simplement parce que l'on se perdait dans le texte. Magnifiquement écrit, mais bon, je ne suis pas fan de cette méthode-là. Les autres nouvelles abordaient le sujet sous différents angles, mais je n'ai rien noté d'autre de particulier. Je sors de cette lecture un peu amère tellement le sujet est traité de façon noire. Amour et libertinage certes est le titre, mais on y parle beaucoup plus d'amours tristes que de libertinage.
Ma note: 3/5
Résumé:
Une série de nouvelles sur l'amour au XXIe siècle, après l'amour libre et la société de consommation.
Mon avis:
Il n'y a qu'une chose à dire sur ce recueil: les auteurs ont l'amour triste. La majorité des histoires parlent de ces couples qui ne se forment pas, de ces histoires qui tournent court, de la difficulté de l'engagement. L'amour, rêvé, fantasmé, y perd bien du lustre. On est loin des grandes histoires d'amour et des finales à la happy end. C'est même un brin déprimant à la longue, cette longue litanie d'insuccès. Comme si ma génération ne pouvait vivre l'amour et le faire durer... Bon, la thématique choisie pour les nouvelles donnait forcément le ton. Par contre, j'ai remarqué beaucoup plus de nouvelles sur l'amour que de libertinage dans ce roman. On questionne encore le couple, on veut le réinventer, sans trop tremper dans les recettes de jadis. L'une des meilleures nouvelles de ce recueil est sans conteste celle de Rafaëlle Germain, qui utilise un habile détour pour ramener la conversation à l'essentiel: comment vit-on l'amour au XXIe siècle? Que veut-il dire pour les trentenaires, spécialement ceux pas encore casés? Autre excellente nouvelle, celle de Stéphane Dompierre, où l'on retrouve sa plume délirante flirtant allègrement avec l'érotisme, sans que le thème réel soit très loin. Nouvelle que j'ai profondément détesté, celle de Maxime Catellier un texte extrêmement littéraire, magnifique dans son utilisation de la langue française, mais dont je n'ai compris les tours et tours au dernier paragraphe. Tout simplement parce que l'on se perdait dans le texte. Magnifiquement écrit, mais bon, je ne suis pas fan de cette méthode-là. Les autres nouvelles abordaient le sujet sous différents angles, mais je n'ai rien noté d'autre de particulier. Je sors de cette lecture un peu amère tellement le sujet est traité de façon noire. Amour et libertinage certes est le titre, mais on y parle beaucoup plus d'amours tristes que de libertinage.
Ma note: 3/5
mardi 7 octobre 2014
Pas encore un lustre, mais...
Salut!
Dans la Rome antique, un lustre représentait une période de cinq ans entre deux recensements. C'était aussi à ce moment-là que les censeurs étaient élus. Alors quand on parlait que quelque chose avait duré des lustres, c'était que ça avait duré longtemps. Personnellement, je n'en suis pas encore au lustre, mais disons que je m'en approche. Ça fait quatre ans aujourd'hui que j'ai lancé mon blogue.
En quatre ans, j'ai écrit des centaines de billets et de critiques, j'ai répondu à des dizaines de commentaires, j'ai eu des passes d'écrans blancs intense, je me suis mise une pression folle pour tenir le rythme que j'avais choisi pour mon blogue, j'ai eu des soirées magiques où je pouvais sortir quatre excellents billets en une soirée et j'ai eu des matins de panique en constatant que ce que j'étais sûre d'avoir complété n'était en fait pas fini. Tenir un blogue, même si ça ne paraît pas, c'est demandant en temps et en énergie. C'est surtout que comme on est seul maître à bord, seule avec ses inquiétudes, ses angoisses et aussi, seule quand on met le point final à un billet en se disant: ah, celui-là il est excellent! Seule aussi quand on le publie et qu'il semble passer dans le beurre dans l'océan de ce qui se publie sur le web. Mais c'est aussi une forme d'expérience, à cheval entre la chronique et la critique. Un espace d'opinion libre, où je peux m'amuser comme je le veux.
Bon, hé bien, tout ça pour vous dire que je fête aujourd'hui mon bloganniversaire pour la quatrième fois. Et que j'ai bien l'intention d'en fêter encore quelques-uns!
@+ Mariane
Dans la Rome antique, un lustre représentait une période de cinq ans entre deux recensements. C'était aussi à ce moment-là que les censeurs étaient élus. Alors quand on parlait que quelque chose avait duré des lustres, c'était que ça avait duré longtemps. Personnellement, je n'en suis pas encore au lustre, mais disons que je m'en approche. Ça fait quatre ans aujourd'hui que j'ai lancé mon blogue.
En quatre ans, j'ai écrit des centaines de billets et de critiques, j'ai répondu à des dizaines de commentaires, j'ai eu des passes d'écrans blancs intense, je me suis mise une pression folle pour tenir le rythme que j'avais choisi pour mon blogue, j'ai eu des soirées magiques où je pouvais sortir quatre excellents billets en une soirée et j'ai eu des matins de panique en constatant que ce que j'étais sûre d'avoir complété n'était en fait pas fini. Tenir un blogue, même si ça ne paraît pas, c'est demandant en temps et en énergie. C'est surtout que comme on est seul maître à bord, seule avec ses inquiétudes, ses angoisses et aussi, seule quand on met le point final à un billet en se disant: ah, celui-là il est excellent! Seule aussi quand on le publie et qu'il semble passer dans le beurre dans l'océan de ce qui se publie sur le web. Mais c'est aussi une forme d'expérience, à cheval entre la chronique et la critique. Un espace d'opinion libre, où je peux m'amuser comme je le veux.
Bon, hé bien, tout ça pour vous dire que je fête aujourd'hui mon bloganniversaire pour la quatrième fois. Et que j'ai bien l'intention d'en fêter encore quelques-uns!
@+ Mariane
lundi 6 octobre 2014
La première littérature d'ici
Salut!
J'écoutais l'autre jour une entrevue de Serge Bouchard. Il y parlait du cinéma québécois et soulignait à un moment deux grands absents de notre cinéma (selon lui): les camions, liés au transport, à la distance et les Amérindiens. Bon, de la part, de Serge Bouchard, ce genre de réflexion n'est pas insolite, surtout quand on sait à quel point il travaille pour réhabiliter la place des Premières Nations dans notre imaginaire national et collectif. N'empêche, si sa réflexion s'adressait au cinéma, le même constat peut être fait dans la littérature. Quand parle-t-on des Amérindiens, des Premières Nations dans notre littérature?
Je crois que mon souvenir le plus lointain qui y est attaché est une phrase dans Les filles de Caleb, que j'ai lu jeune adolescente. Émilie disait à ses deux filles de prendre leurs catins (poupées) et d'aller chez leur grand-mère, en leur disant de passer le message que les Sauvages s'en venaient. C'était à l'époque la formule consacrée pour parler d'un accouchement. Petite formule, mais qui en dit long sur la vision des gens des Amérindiens, parce qu'on laissait croire aux enfants que leur mère était couchée parce que les Sauvages l'avaient battue! Par la suite, je les aies croisés dans de nombreux romans: souvent alcooliques, presque toujours pauvres, ayant rarement un emploi, vivant dans les réserves. Ah si, un des personnages du Grand Blanc de Francine Ouelette était un Amérindien, qui travaillait, avait une femme, une famille... Et n'était pas un alcoolique, bien qu'il raffolait du fast-food. Un portait un peu plus juste déjà. S'il est certain que la pauvreté et l'alcoolisme font des ravages dans les réserves amérindiennes, il est extrêmement réducteur de ne considérer que cet aspect de leur réalité.
Depuis quelques années, on assiste à un changement dans le domaine. De plus en plus de livres et de romans, abordent la question des Amérindiens, de leurs droits, de leur culture et de leur place au sein de notre société. De leur histoire et de leur importance sur notre culture également. Pourtant, il me semble que la prochaine étape est qu'ils envahissent eux-même les livres. Il y a peu de livres écrits par des auteurs amérindiens. La seule notable que je peux citer est L'amant du lac de Virginia Pesemapeo-Bordeleau. La première fois que je vois un nom amérindien sur une couverture de livre, un nom à consonance amérindienne. Sans doute y en a-t-il eu d'autres, du moins, je l'espère de tout coeur, mais reste que c'était le premier que je voyais.
Je me rappelle le duo Kashtin qui a fait sa marque il y a déjà une vingtaine d'années. Ils chantaient dans leur langue maternelle et pourtant, cela ne les a pas empêché de connaître le succès dans le domaine musical. Certes avec la littérature, la barrière de la langue doit être franchie, mais reste que l'imaginaire, l'univers dans lequel baignent les Amérindiens peut être traversée et peut venir nous toucher, nous rejoindre, nous parler. Même si parfois, malgré la proximité géographique, leur univers peut sembler si loin de nous.
Ah si, j'oubliais: Yves Thériault. Son Agaguk a fait connaître l'univers des Inuits à des milliers d'élèves du secondaire. Il n'était pas Amérindien, mais il a su écrire sur eux. Personnellement, j'ai lu Le ru d'Ikoué, un magnifique petit livre, bref, mais intense, qui sait donner sa parole à la sagesse amérindienne et à sa façon de voir le monde. Un livre qui date de 1963, preuve que des liens existent depuis longtemps entre notre littérature et leur univers. Le récent Mort-Terrain de Biz donnait également la parole aux Algonquins. On ne peut qu'espérer que cela n'aille qu'en s'élargissant. Car il n'est pas de meilleure portée d'entrée sur un peuple que son imaginaire.
@+ Mariane
J'écoutais l'autre jour une entrevue de Serge Bouchard. Il y parlait du cinéma québécois et soulignait à un moment deux grands absents de notre cinéma (selon lui): les camions, liés au transport, à la distance et les Amérindiens. Bon, de la part, de Serge Bouchard, ce genre de réflexion n'est pas insolite, surtout quand on sait à quel point il travaille pour réhabiliter la place des Premières Nations dans notre imaginaire national et collectif. N'empêche, si sa réflexion s'adressait au cinéma, le même constat peut être fait dans la littérature. Quand parle-t-on des Amérindiens, des Premières Nations dans notre littérature?
Je crois que mon souvenir le plus lointain qui y est attaché est une phrase dans Les filles de Caleb, que j'ai lu jeune adolescente. Émilie disait à ses deux filles de prendre leurs catins (poupées) et d'aller chez leur grand-mère, en leur disant de passer le message que les Sauvages s'en venaient. C'était à l'époque la formule consacrée pour parler d'un accouchement. Petite formule, mais qui en dit long sur la vision des gens des Amérindiens, parce qu'on laissait croire aux enfants que leur mère était couchée parce que les Sauvages l'avaient battue! Par la suite, je les aies croisés dans de nombreux romans: souvent alcooliques, presque toujours pauvres, ayant rarement un emploi, vivant dans les réserves. Ah si, un des personnages du Grand Blanc de Francine Ouelette était un Amérindien, qui travaillait, avait une femme, une famille... Et n'était pas un alcoolique, bien qu'il raffolait du fast-food. Un portait un peu plus juste déjà. S'il est certain que la pauvreté et l'alcoolisme font des ravages dans les réserves amérindiennes, il est extrêmement réducteur de ne considérer que cet aspect de leur réalité.
Depuis quelques années, on assiste à un changement dans le domaine. De plus en plus de livres et de romans, abordent la question des Amérindiens, de leurs droits, de leur culture et de leur place au sein de notre société. De leur histoire et de leur importance sur notre culture également. Pourtant, il me semble que la prochaine étape est qu'ils envahissent eux-même les livres. Il y a peu de livres écrits par des auteurs amérindiens. La seule notable que je peux citer est L'amant du lac de Virginia Pesemapeo-Bordeleau. La première fois que je vois un nom amérindien sur une couverture de livre, un nom à consonance amérindienne. Sans doute y en a-t-il eu d'autres, du moins, je l'espère de tout coeur, mais reste que c'était le premier que je voyais.
Je me rappelle le duo Kashtin qui a fait sa marque il y a déjà une vingtaine d'années. Ils chantaient dans leur langue maternelle et pourtant, cela ne les a pas empêché de connaître le succès dans le domaine musical. Certes avec la littérature, la barrière de la langue doit être franchie, mais reste que l'imaginaire, l'univers dans lequel baignent les Amérindiens peut être traversée et peut venir nous toucher, nous rejoindre, nous parler. Même si parfois, malgré la proximité géographique, leur univers peut sembler si loin de nous.
Ah si, j'oubliais: Yves Thériault. Son Agaguk a fait connaître l'univers des Inuits à des milliers d'élèves du secondaire. Il n'était pas Amérindien, mais il a su écrire sur eux. Personnellement, j'ai lu Le ru d'Ikoué, un magnifique petit livre, bref, mais intense, qui sait donner sa parole à la sagesse amérindienne et à sa façon de voir le monde. Un livre qui date de 1963, preuve que des liens existent depuis longtemps entre notre littérature et leur univers. Le récent Mort-Terrain de Biz donnait également la parole aux Algonquins. On ne peut qu'espérer que cela n'aille qu'en s'élargissant. Car il n'est pas de meilleure portée d'entrée sur un peuple que son imaginaire.
@+ Mariane
vendredi 3 octobre 2014
Le texte mouche
Salut!
En lisant une nouvelle l'autre jour, je rageais intérieurement, mais d'une façon que je connaissais: je pigeais rien à ce que l'auteur me racontais. On aurait dit qu'il commençait à me raconter une chose et une phrase plus tard, il changeait complètement de sujet me faisant dire jurer en me demandant de quoi il parlait au juste. C'est le genre de texte pour lequel ma patience est extrêmement limitée. Je l'ai lu, mais bordel, c'est plus par pure obstination que par plaisir. Et heureusement que c'était une nouvelle parce que sans ça, le livre aurait pris le bord!
Je me sentait un peu comme Mr Miyagi essayant d'attraper une mouche avec des baguettes:
Dès que l'on croit que l'on a saisi l'idée, elle se sauve, comme une mouche. On essaie de se replacer, de reprendre le fil mais dès que l'on s'en approche, fiou, elle est déjà reparti. C'est profondément frustrant de lire ce genre de texte, parce qu'on est perdu dès le départ. On ne peut pas s'accrocher à ce que nous dit l'auteur, on doit le laisser nous dépasser, nous précéder. C'est facile de se perdre dans ce genre de texte, on nous promène comme dans un labyrinthe dont on chercherait en vain la sortie et dont chaque fois qu'elle se profile, l'auteur changerait l'endroit en riant de nous. Argg!!!
C'est particulièrement fort dans les textes de poésie parce que l'intention de l'auteur n'est pas toujours claire. Que veut-il nous dire, où veut-il nous emmener? Il faut beaucoup de confiance en un auteur, beaucoup d'abandon pour plonger dans ce genre de texte. Je n'ai pas ce talent. Je suis comme M. Miyagi, je chercherais toujours à attraper l'idée avec des baguettes, même si c'est profondément vain.
Si j'arrive à saisir l'idée, je fais une face exactement comme Daniel: c'est jouissif! Mais c'est un coup de chance la plupart du temps. Attraper une mouche avec des baguettes, c'est ainsi difficile que d'attraper l'idée changeante d'un auteur. En tout cas, j'espère que lui, il sait où il s'en va...
@+ Mariane
En lisant une nouvelle l'autre jour, je rageais intérieurement, mais d'une façon que je connaissais: je pigeais rien à ce que l'auteur me racontais. On aurait dit qu'il commençait à me raconter une chose et une phrase plus tard, il changeait complètement de sujet me faisant dire jurer en me demandant de quoi il parlait au juste. C'est le genre de texte pour lequel ma patience est extrêmement limitée. Je l'ai lu, mais bordel, c'est plus par pure obstination que par plaisir. Et heureusement que c'était une nouvelle parce que sans ça, le livre aurait pris le bord!
Je me sentait un peu comme Mr Miyagi essayant d'attraper une mouche avec des baguettes:
Dès que l'on croit que l'on a saisi l'idée, elle se sauve, comme une mouche. On essaie de se replacer, de reprendre le fil mais dès que l'on s'en approche, fiou, elle est déjà reparti. C'est profondément frustrant de lire ce genre de texte, parce qu'on est perdu dès le départ. On ne peut pas s'accrocher à ce que nous dit l'auteur, on doit le laisser nous dépasser, nous précéder. C'est facile de se perdre dans ce genre de texte, on nous promène comme dans un labyrinthe dont on chercherait en vain la sortie et dont chaque fois qu'elle se profile, l'auteur changerait l'endroit en riant de nous. Argg!!!
C'est particulièrement fort dans les textes de poésie parce que l'intention de l'auteur n'est pas toujours claire. Que veut-il nous dire, où veut-il nous emmener? Il faut beaucoup de confiance en un auteur, beaucoup d'abandon pour plonger dans ce genre de texte. Je n'ai pas ce talent. Je suis comme M. Miyagi, je chercherais toujours à attraper l'idée avec des baguettes, même si c'est profondément vain.
Si j'arrive à saisir l'idée, je fais une face exactement comme Daniel: c'est jouissif! Mais c'est un coup de chance la plupart du temps. Attraper une mouche avec des baguettes, c'est ainsi difficile que d'attraper l'idée changeante d'un auteur. En tout cas, j'espère que lui, il sait où il s'en va...
@+ Mariane
jeudi 2 octobre 2014
Durée d'oscillation variable de Martin Lessard
Durée d'oscillation variable Martin Lessard Long Shu publishing 110 pages Lu en numérique
Résumé:
Une série de nouvelles de science-fiction mettant en scène des êtres humains à la croisée des chemins.
Mon avis:
Ce recueil de nouvelles est relativement égal entre les textes, ce qui est un fait rare. Il n'y a pas de très mauvaise nouvelle ou d'excellente dans ce recueil. On sent beaucoup d'exploration par contre, tant dans les avenues empruntées que dans les styles utilisés. Beaucoup de recherche du côté des effets stylistiques entre autre. Cela se sentait à la lecture, mais c'était réussi dans la plupart des cas. J'ai bien aimé les brèves explications précédents chaque nouvelle pour mieux les situer par rapport à d'autres oeuvres ou sources d'inspiration. Chose qui me perturbe assez rarement d'habitude, la police de caractère choisi pour le texte m'a demandé un certain temps d'adaptation. Et oh surprise, j'avais déjà lu au moins une des nouvelles dans une revue! La version avait été retravaillée, mais c'était la même histoire à la base. Intéressant. Il y avait de très bonnes idées dans la plupart des nouvelles, mais le format le voulant, peu de place pour les développer. Un recueil de nouvelles intéressant, mais dans lequel on sent beaucoup de recherche et d'essais, ce qui n'est pas en soi négatif.
Ma note: 3.75/5
Résumé:
Une série de nouvelles de science-fiction mettant en scène des êtres humains à la croisée des chemins.
Mon avis:
Ce recueil de nouvelles est relativement égal entre les textes, ce qui est un fait rare. Il n'y a pas de très mauvaise nouvelle ou d'excellente dans ce recueil. On sent beaucoup d'exploration par contre, tant dans les avenues empruntées que dans les styles utilisés. Beaucoup de recherche du côté des effets stylistiques entre autre. Cela se sentait à la lecture, mais c'était réussi dans la plupart des cas. J'ai bien aimé les brèves explications précédents chaque nouvelle pour mieux les situer par rapport à d'autres oeuvres ou sources d'inspiration. Chose qui me perturbe assez rarement d'habitude, la police de caractère choisi pour le texte m'a demandé un certain temps d'adaptation. Et oh surprise, j'avais déjà lu au moins une des nouvelles dans une revue! La version avait été retravaillée, mais c'était la même histoire à la base. Intéressant. Il y avait de très bonnes idées dans la plupart des nouvelles, mais le format le voulant, peu de place pour les développer. Un recueil de nouvelles intéressant, mais dans lequel on sent beaucoup de recherche et d'essais, ce qui n'est pas en soi négatif.
Ma note: 3.75/5
Libellés :
Auteurs J à L,
Commentaire de lecture,
Livre numérique,
Science-fiction
mercredi 1 octobre 2014
Voir un personnage grandir
Salut!
Je me rappelle qu'en lisant le quatrième tome des Harry Potter arrivait une scène qui m'a fait faire un petit sourire à la lecture. C'est celle où Harry arrive devant la Pensine et qu'il se fait la réflexion qu'il ne devrait pas y toucher, quatre ans dans le monde de la magie lui ayant appris à se méfier de certains choses. Dans ma tête, ça a fait ahhh... Que voulez-vous, une chose que j'adore dans la littérature est justement ça: voir les personnages évoluer, voir comment ils vont apprendre, grandir face aux événements. Une de mes grandes déceptions est de voir un personnage qui ne grandit pas. Harry a appris durant ses années de Poudlard à se méfier un peu plus, mais surtout, cela a influencé la personne qu'il est. Si ce n'est pas présent, ça ne marche pas pour moi.
J'ai déjà fait la remarque à un auteur que ses personnages n'évoluaient pas entre deux tomes de sa série. Il ne comprenait pas ce que je voulais dire. Pour moi, c'était clair: les deux personnages principaux revivaient grosso modo la même séquence d'événements et y réagissait de façon semblable. Même si les événements du premier tome était du genre à bouleverser une vie et une vision du monde. Mais... non. Les personnages étaient trop semblables. On aurait dit que rien ne s'était passé ou du moins, que rien ne les avait marqués. Ce qui était pourtant hautement improbable.
Évoluer, changer... Ce sont deux mots importants pour moi. En littérature certes, mais dans la vraie vie également. Personne n'est le soir en se couchant exactement la personne qu'il était en se levant le matin. Si certaines choses persistent et signent, le reste est en constants mouvements. Alors, des personnages de roman! Le roman étant un concentré de la vie en quelques pages, il est impossible (à moins bien sûr que ce ne soit la volonté de l'auteur(e)) de ne pas voir de changement dans le caractère des personnages, ou dans leur psychée. Personnellement, c'est pourtant ce qui m'intéresse le plus.
Les épreuves forgent le caractère dit le dicton. C'est aussi vrai pour les personnes de papier. Une simple phase peut avoir beaucoup d'impact sur une personne, même si la personne qui la prononce n'en est pas consciente. Ce sont ces ressorts de l'âme qui m'intéresse le plus en littérature. Comment une personne va vivre, va prendre des décisions en fonction de ce qu'elle a appris, de ce qu'elle a compris de la vie. De ce qu'elle a vécu sous nos yeux et comment cela l'a influencé pour la suite.
Dans le genre, je me rends compte qu'un roman somme toute anonyme, La soeur de Mozart de Rita Charbonnier, m'a le plus aidé à comprendre ce que je cherchais dans tous les romans que je lisais: le fait de voir un être humain grandir devant moi. Le personnage de Nannerl, la soeur du grand Wolfgang Amadeus Mozart, étouffée dans son talent pour laisser toute la place à son frère, son égal en génie, laissait la place à une humanité frappante. Ce n'était pas un drame visible, c'était un drame silencieux, mais de dizaines de phrases prononcées ça et là, de regards, d'attitudes, d'expressions du visages de son père, mais qui ont eu autant d'influence sur elle que des cris et des coups. Parce qu'ils l'ont marquée au coeur.
La littérature est une forme d'art qui parle de l'humanité. J'adore justement quand elle me parle de l'être humain et des choix qu'il a à faire, au plus profond de son coeur. Parce que justement, c'est de ça que l'on parle souvent le moins, de ce qui se passe au plus profond de nous, qui est le moins montré et qui est pourtant si important.
@+ Mariane
Je me rappelle qu'en lisant le quatrième tome des Harry Potter arrivait une scène qui m'a fait faire un petit sourire à la lecture. C'est celle où Harry arrive devant la Pensine et qu'il se fait la réflexion qu'il ne devrait pas y toucher, quatre ans dans le monde de la magie lui ayant appris à se méfier de certains choses. Dans ma tête, ça a fait ahhh... Que voulez-vous, une chose que j'adore dans la littérature est justement ça: voir les personnages évoluer, voir comment ils vont apprendre, grandir face aux événements. Une de mes grandes déceptions est de voir un personnage qui ne grandit pas. Harry a appris durant ses années de Poudlard à se méfier un peu plus, mais surtout, cela a influencé la personne qu'il est. Si ce n'est pas présent, ça ne marche pas pour moi.
J'ai déjà fait la remarque à un auteur que ses personnages n'évoluaient pas entre deux tomes de sa série. Il ne comprenait pas ce que je voulais dire. Pour moi, c'était clair: les deux personnages principaux revivaient grosso modo la même séquence d'événements et y réagissait de façon semblable. Même si les événements du premier tome était du genre à bouleverser une vie et une vision du monde. Mais... non. Les personnages étaient trop semblables. On aurait dit que rien ne s'était passé ou du moins, que rien ne les avait marqués. Ce qui était pourtant hautement improbable.
Évoluer, changer... Ce sont deux mots importants pour moi. En littérature certes, mais dans la vraie vie également. Personne n'est le soir en se couchant exactement la personne qu'il était en se levant le matin. Si certaines choses persistent et signent, le reste est en constants mouvements. Alors, des personnages de roman! Le roman étant un concentré de la vie en quelques pages, il est impossible (à moins bien sûr que ce ne soit la volonté de l'auteur(e)) de ne pas voir de changement dans le caractère des personnages, ou dans leur psychée. Personnellement, c'est pourtant ce qui m'intéresse le plus.
Les épreuves forgent le caractère dit le dicton. C'est aussi vrai pour les personnes de papier. Une simple phase peut avoir beaucoup d'impact sur une personne, même si la personne qui la prononce n'en est pas consciente. Ce sont ces ressorts de l'âme qui m'intéresse le plus en littérature. Comment une personne va vivre, va prendre des décisions en fonction de ce qu'elle a appris, de ce qu'elle a compris de la vie. De ce qu'elle a vécu sous nos yeux et comment cela l'a influencé pour la suite.
Dans le genre, je me rends compte qu'un roman somme toute anonyme, La soeur de Mozart de Rita Charbonnier, m'a le plus aidé à comprendre ce que je cherchais dans tous les romans que je lisais: le fait de voir un être humain grandir devant moi. Le personnage de Nannerl, la soeur du grand Wolfgang Amadeus Mozart, étouffée dans son talent pour laisser toute la place à son frère, son égal en génie, laissait la place à une humanité frappante. Ce n'était pas un drame visible, c'était un drame silencieux, mais de dizaines de phrases prononcées ça et là, de regards, d'attitudes, d'expressions du visages de son père, mais qui ont eu autant d'influence sur elle que des cris et des coups. Parce qu'ils l'ont marquée au coeur.
La littérature est une forme d'art qui parle de l'humanité. J'adore justement quand elle me parle de l'être humain et des choix qu'il a à faire, au plus profond de son coeur. Parce que justement, c'est de ça que l'on parle souvent le moins, de ce qui se passe au plus profond de nous, qui est le moins montré et qui est pourtant si important.
@+ Mariane
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