Salut!
Il y a plusieurs
années, j’avais lu un livre sur la créativité qui s’intitule
Libérez votre créativité
de Julia Cameron*. Ce livre m’avait fait beaucoup réfléchir sur
un paquet de sujets
et je peux dire que c’est le genre de livre que je relirais
sûrement un jour. Parmi les (nombreuses) choses que j’ai retenu
de cette lecture, il y a cette idée : peupler la marre et
remplir le puits. Ok, ça peut paraître bizarre comme ça, mais je
vais m’expliquer.
L’auteure
y explique que les artistes sont souvent emmener à faire sortir
beaucoup d’idées d’eux. En parlant de faire sortir des idées,
je veux parler de créer. Que ce soit écrire, composer, peindre,
chanter, etc, c’est le même processus au départ : on part de
nos idées pour aller vers la création. Sauf
que, et bien, à peu près tous les artistes connaissent des passages
à vide. Les auteurs ont un joli nom pour cela : le syndrome de
la page blanche. Ce sont des moments, franchement pas agréable où
un artiste n’arrive plus à créer. L’auteure expliquait que
dans ces moments-là, l’artiste est comme vide d’idées. Si l’on
compare un artiste à une marre, un artiste en pleine phase de
créativité sera comme une marre pleine de vie, remplie de
grenouille, de têtard et autres formes de vies aquatiques. On peut
aussi que l’artiste sera comme un puits. Un puits où l’on a qu’à
descendre un seau pour avoir une bonne eau fraîche et vivifiante.
Comme
remplir la marre quand elle est vide? Ou le puits à sec? Julia
Cameron avait une recette simple : se trouver des activités à
faire qui nous remette en contact avec ce qui fait que l’on aime de notre
art. Un musicien pourra se mettre à faire de la musique librement
avec des artistes dans le métro, un auteur se plonger dans des
romans d’auteurs qu’il ne connaît pas, un peintre retourner voir
les œuvres des grands maîtres. Peu importe c’est quoi au fond,
il faut retrouver le plaisir
de son
art que l’artiste doit retrouver. Chacun sa méthode et il n’y
en a pas de mauvaises, tout simplement parce que c’est hautement
personnel.
Ok,
longue préparation pour dire ce que je voulais dire : mon puits est à sec depuis un moment déjà. Et je me suis rendue compte
pourquoi. Pendant longtemps, en fait, pendant la période la plus
intense de ma vie de blogueuse, j’étais entourée de livres et de
gens parlant de livres à longueur de journée. J’étais libraire,
que voulez-vous! Je lisais des quatrièmes de couverture, je parlais
de livres avec les clients, avec mes collègues, je me tenais au
courant de toutes les nouveautés, bref, j’étais dedans. Ce qui,
sans que je m’en rende compte, était ma façon de remplir mon
puits. Ensuite, rentrée à la maison, je n’avais qu’à descendre
mon seau et en remonter des idées à foison. Sauf que depuis que je
ne suis plus libraire, je n’ai plus cette ressource. Non en fait, pas que des idées: un souffle qui me permettait de créer. Un souffle que j'ai en grande partie perdu avec le temps.
Pour
mon plus grand malheur, je n’ai pas beaucoup de chances de jaser de
livres avec des passionnés régulièrement, il y en a peu dans mon
cercle rapproché. Et je n’ai plus ces petites conversations, au
final banales, qui me nourrissait énormément. Ce ne sont pas de
grandes choses qui me permettent de remplir mon puits, ce sont les
petites remarques, les commentaires des fois totalement nowere,
la petite étincelle dans les yeux des gens quand ils parlent de
livres qui me nourrissait. Je n’ai plus cette ressource maintenant
et si j’ai réussi à continuer à blogguer pendant longtemps malgré tout, c’est que j’avais de la réserve… Que j’ai épuisé.
Oh, j’ai continué à prendre des notes, ma pile de ti-morceaux de
papier est toujours à côté de mon écran d’ordinateur et bon,
sur elle s’accumule maintenant la poussière (dont une bonne partie
est constituée de poils de chats!:P ). Donc les idées de billets
sont là, mais le souffle derrière, alimenté par mon puits, n’était
plus là.
C’est
devenu particulièrement clair au dernier Salon du livre. Juste de
discuter comme ça tranquillement, avec tout le monde que je connais,
auteurs, éditeurs, simples lecteurs comme moi, m’a fait un bien
énorme. Juste de ressentir le petit frémissement en montant les
marches de la Place Bonaventure, m’a fait du bien. J’ai un peu
rempli mon puits à cette occasion-là. J’ai surtout alors compris
ce qui me permet de le remplir : les contacts humains avec
d’autres lecteurs. Les écrans interposés sont bien, mais ils ne
permettent pas autant l’échange qu’une bonne vieille discussion
en personne. J’ai trouvé comment remplir mon puits! Autre bon
effet, j’ai ouvert un livre en rentrant à la maison! Parce que ce
qui rempli mon puits pour le blogue rempli aussi, en partie, mon puits pour l’envie de lire.
Je
sais maintenant comment remplir mon puits, reste maintenant à le
faire;)
@+
Mariane
*En
passant, amis auteurs, je vous recommande fortement cette lecture.