jeudi 28 février 2019

Chroniques sauvages: Teshkan de François Lapierre

Chroniques sauvages: Teshkan  François Lapierre  Glénat Québec  56 pages


Résumé:
Teshkan est un anishinabé du clan du cerf, clan paria parmi les siens suite à une vieille malédiction.  Jamais encore ils n'ont eu de contacts avec les blancs, d'après la volonté du chef du clan, grand-père de Teshkan.  Après sa mort, son fils envoie Teshkan chercher une robe noire, cherchant ainsi à briser la malédiction qui règne sur leur clan en changeant de religion.  Teshkan quitte donc son clan en plein hiver en quête d'une robe noire.  Mais depuis sa naissance, jamais rien ne s'est passé comme ça aurait dû l'être pour Teshkan.  Et cette mission ne fera pas exception.

Mon avis:
Souvent, je trouve que lire une BD est trop rapide, je la relis parce que j'ai enfilé les pages trop vite et j'ai manqué des éléments.  Ce n'est pas le cas de celle-ci.  C'est une BD juste au bon rythme, ni trop rapide, ni trop lente.  Elle repose presque entièrement sur le personnage de Teshkan, jeune anishinabé du clan du cerf, envoyé par son père dans une mission qui le trouble.  A-t-il raison d'obéir?  De nombreux rêves où son grand-père, farouchement opposé de son vivant à la venue des robes noires, lui parle, maintient le doute en lui.

Sauf que comme souvent par le passé, pour Teshkan, rien ne se passera comme il se doit.  En ce sens, c'est là que son aventure deviendra le plus intéressante, parce que l'auteur mêle habilement légendes amérindiennes et européennes, formant un tout auquel on ne s'attendrait pas.  La source de la malédiction du clan du cerf n'est pas là où on aurait pu le penser.  Le jeune Teshkan sera confronté à des monstres pires que ceux qui peuplaient ses cauchemars.

Les dessins sont incroyables.  La patte de l'auteur se sent depuis le début de l'album et traverse les frontières des cultures.  Elle reste présente autant chez les autochtones que chez les français qui croiseront la route de Teshkan.  Elle présente avec un égal talent l'univers riche de la tradition orale anishinabé et les côtés sombres de la colonisation.  Un dessin suffit souvent à nous faire comprendre beaucoup de choses.  Quand on dit qu'une image vaut milles mots?  Cette BD, dans certaines cases, en est la parfaite illustration.  Le découpage n'est pas très original, mais ce n'était pas nécessaire.  L'essentiel est dans les dessins.

À mettre entre toutes les mains des amateurs de BD, vraiment!

Ma note: 5/5

lundi 25 février 2019

Ne pas les lire séparé par des années...

Salut!

Je ne me suis jamais cachée du fait que j'aimais beaucoup les séries.  Surtout celle relevant du domaine de l'imaginaire.  Je me suis plongée dans je ne sais trop combien de séries dans ma vie.  Des trilogies, des quadrilogies, des quintologies (je confesse ici une recherche dans le dictionnaire pour être sûre que ce mot existe vraiment), d'autres interminables, bref, des tas de séries.  Une constante?  On ne doit pas trop espacer la lecture des différents tomes.

Je me rappelle avec encore beaucoup trop d'acuité la douleur en commençant le tome deux de la série Reine de mémoire d'Élisabeth Vonarburg.  Ses écrits sont particulièrement denses et j'ai appris ma leçon: il ne faut pas trop espacé la lecture de ses oeuvres.  D'ailleurs, je me suis enfilée les quatre derniers tomes à la file.  Pourquoi donc?

Ce n'est pas la trame principale qui pose problème.  Dix ans après, je peux encore raconter l'intrigue de bien des séries que j'ai lues.  Le problème, ce sont les personnages secondaires, mais qui ont une importance, les sous-intrigues, les petits détails qui finissent par s'effacer à la longue.  Si le temps entre deux tomes est trop long, on finit par les oublier.

Le problème, c'est que c'est souvent là le coeur de la façon de fonctionner des séries: mettre en place des univers riches, où sur une trame narrative principale vient s'ajouter tout un univers riche de plusieurs autres personnages ayant chacun leurs vies, leurs objectifs, leurs idées, qu'ils soient principaux ou secondaire.  Des lieux auquel on s'attache et auquel on revient.  Des situations, des relations entre les personnages, qui évoluent, qui changent qui se transforment au fil des événements.  Des changements qui interviennent dans la personnalité et la psychologies du héros/ de l'héroïne de la série.

Tout retenir ça est facile quand on lit les tomes à la suite les uns des autres.  C'est une continuité, on se souvient de ce qui s'est passé dans le dernier tome!  Un espacement de quelques mois peut faire une différence, mais elle ne sera pas si énorme.  Par contre, quelques années peuvent en faire une grande!  Oui, une grande, parce qu'au final, on aura oublié tel personnage secondaire, telle intrigue arrivée dans le premier ou le seconde tome et qui a soudain une grande importance pour la suite.  On se retrouve perdu dans ses repères, on aura plus de mal à reprendre le fil.  C'est quelque chose qui arrive.  Il y a aussi le fait que la personne qui lit le livre n'est plus la même que celle qui a lu le tome précédent.  On a plus le même regard qu'avant, plus le même bagage personnel.  On a eu d'autres expériences, lus d'autres livres.  Des fois, ce n'est pas le nouveau tome qui est moins bon, c'est juste le temps écoulé entre la lecture du précédent et celui-ci qui fait la différence.  On est plus rendu au même endroit.

Tout ça fait en sorte qu'une série reste un phénomène qui doit être lu dans un laps de temps raisonnable et non sur le long terme.  Cela impose des contraintes, à la fois aux auteurs et aux lecteurs: il faut se rendre disponible pour cette série, pour pas perdre ce qui lui donne sa saveur.  L'auteur risque moins de la perdre à long terme, mais les lecteurs si.  C'est l'une des choses qui fait que la série n'est pas quelque une forme de littérature comme les autres.  Qu'elle soit historique, de fantasy, de moderne ou de toute autre nature, elle demande d'être lue de façon plus rapprochée que d'autres formes littéraires.  C'est un code du genre qui lui est propre, au risque de perdre des lecteurs.

@+ Mariane

vendredi 22 février 2019

Lettres biologiques: Recherches sur la sexualité humaine du Frère Marie-Victorin

Lettres biologiques: Recherches sur la sexualité humaine  Frère Marie-Victorin  Boréal  275 pages


Résumé:
Entre 1933 et 1944, année de sa mort, le frère Marie-Victorin, connu pour ses recherches en botanique et sa passion pour l'avancement des sciences au Québec, a entretenu avec l'une de ses collaboratrices, Marcelle Gauvreau, une correspondances qu'il a lui-même désigné sous le nom de lettres biologiques.  Esprit curieux, Marie-Victorin s'intéressait de façon scientifique à la sexualité humaine.  Cette série de lettres retraces leurs échanges sur le sujet.

Mon avis:
Si vous chercher une lecture érotique quelconque, passer votre chemin!  Ce n'est pas du tout le cas de ces lettres biologiques, même si la sexualité y occupe la plus grande place.  Ces lettres n'avaient d'ailleurs pas pour but de devenir publiques.  C'était la correspondance privée et personnelle entre le Frère Marie-Victorin et sa collaboratrice au Jardin Botanique, Marcelle Gauvreau.  D'ailleurs si leurs relations semblent restent entièrement chastes (quelques bouts de lettres laissent à penser qu'ils se seraient vus nus, mais sans plus), les liens n'étaient pas moins très forts entre eux.  Une large part des lettres montrent une affection réelle et soutenue sur le long terme.  C'est un mariage spirituel entre deux âmes qu'ils ne consommeront pas au niveau physique.  Tout en en parlant en long et en large!

Le recueil ne rassemble que les lettres de Marie-Victorin.  Marcelle Gauvreau étant décédée en 1968, ses lettres ne sont pas encore dans le domaine public.  C'est un peu dommage puisque l'on a que la moitié de la conversation.  Et certains passages sont facile à mésinterpréter si on pense au gouffre entre les valeurs morales de l'époque et celles d'aujourd'hui.  Leur relation se déroule dans une société très patriarcale.  Par son triple statut de mentor, de professeur et de religieux, Marie-Victorin a beaucoup de pouvoir sur la jeune femme qu'était Marcelle Gauvreau.  Il se semble pas en abuser, mais ne se prive pas pour la conseiller presque au point de prendre certaines décisions pour elle.  De même, sa propension à parler d'elle comme sa fille et pourtant, à lui demander en détail comment réagit la vulve lors de la stimulation manuelle dans la même lettre est... malaisant pour un lecteur moderne.

Car Marie-Victorin, tout esprit curieux et scientifique qu'il était, reste un homme profondément religieux.  Il peut tout à la fois dans la même lettre lui décrire en détail les masturbations auquel il s'adonne sur des prostituées cubaines (oui, il a fait ça!) et lui dire de garder une vie pure et charitable!  De même, s'il a un esprit ouvert, certains commentaires sur l'homosexualité fleurent beaucoup son époque...  Il se permet certains jugements qui ne passeraient carrément plus de nos jours, surtout sur la sexualité féminine.  Dire d'une femme qui a un gros clitoris est une femme plus lascive ou décréter que la force et l'ampleur toison pubienne donne des indices sur le niveau de féminité d'une personne a été amplement démontré comme étant des foutaises, mais à son époque, dans les milieux qui s'intéressaient au sujet, c'était des opinions répandues.  Ah oui et le terme frencher à l'époque désignait la fellation, pas le baiser qu'il désigne aujourd'hui!  C'est un peu confondant la première fois que l'on croise le terme!

Une bonne partie des lettres de l'ouvrage est constituée des récits des «expériences» de Marie-Victorin et des questions/réponses que supposent leurs «travaux» car il est clair qu'il s'agit ici de recherche scientifiques.  La description des organes génitaux des deux sexes est faite en détails, mais sans la moindre place à l'érotisme.  On lit un traité lorsqu'il s'adonne à la masturbation sur des prostituées, dans le genre, j'ai stimulé la région clitoridienne, réaction: souffle accéléré, gémissement, mouvements du bassin et cri étouffé lors de l'orgasme.  Dit comme ça.

Bref, si ces lettres peuvent être très intéressantes pour qui veut en savoir plus sur l'histoire de l'étude de la sexualité, il ou elle trouvera son compte.  Pour les autres, ben...

Ma note: 3.75/5

mercredi 20 février 2019

Déni d'Anna Raymonde Gazaille

Déni  Anna Raymonde Gazaille  Leméac  289 pages


Résumé:
Une adolescente pakistanaise de 15 ans a été retrouvée pendue par son hijab au tremplin d'une piscine de Parc-Extension, le quartier le plus multi-ethnique de Montréal.  Suicide, meurtre, crime d'honneur?  Les pistes seront vite nombreuses, la pression des médias également.  Pour l'inspecteur Paul Morel et son équipe, c'est une incursion dans un monde qui possède ses propres codes, normes et façons de faire qu'ils vont découvrir.

Mon avis:
Divisons-ça en deux, la fleur d'abord et le pot ensuite.

La fleur: Un bon policier dont savoir nous tenir en haleine et nous mettre des fausses pistes dans les pattes et c'est le cas de ce roman.  Ajoutez à ça que l'on plonge dans des cultures qui ne nous sont pas familières, des manières de voir le monde complètement différentes.  Je ne connais pas les arcanes du SPVM, ni celles de la police en général, (je ne lis pas assez de policier pour ça), mais le portrait m'a semblé assez juste.

Maintenant, le pot.

C'est fou ce que la qualité de l'écriture d'un livre peut influencer notre plaisir de lecture.  Et ici, malheureusement, c'est très loin d'être à la hauteur.  Show don't tell qu'y disent.  Malheureusement, le tell l'emporte largement sur le show.  Et ça nuit beaucoup à la fluidité de la lecture.  Je tiquais sans cesse sur des passages.  Il y avait aussi la manie constante de l'auteure de rajouter une phrase ou deux à la fin d'un passage de dialogue décrivant l'action, mais sans rien pour explicitement nous indiquer que cette partie n'était pas dite, mais bien une description.  Ça aussi, ça me faisait tiquer à chaque fois et bon, il y en a partout dans le roman.

Du côté des personnages, tous les policiers sont intéressants, avec leurs propres personnalités et parcours de vie, mais...  on est tellement dans le tell que ça les rend impersonnels et froids.  De fait, les deux personnages les plus efficaces à ce sujet sont Losier et Ling les seuls dans l'équipe qui n'ont pas droit à leur moment «narrateur».  Comme on les regarde d'un point de vue extérieur, l'effet est d'autant plus efficace.

Il y a un petit côté pédagogique au livre, car il veut nous faire entrer dans la réalité des communautés immigrantes, principalement pakistanaises et kurdes, mais si par moment, c'est passionnant, à d'autres, c'est lourd (une note de bas de page pour expliquer ce qu'est un cours 101, sérieusement?).  Encore une fois la manie de l'auteure de trop vouloir nous raconter plutôt que de nous montrer.  La description de la vie des femmes sous le double joug du patriarcat et de l'islam est là pour dénoncer, mais pour qui se tient le moindrement au courant de ce genre de dossier, c'est de la redite à beaucoup d'articles de journaux parus dans les dix dernières années.  Ça sonne plaqué dans la bouche des personnages.

Au final, on se retrouve avec un livre assez page turner, mais qui fera grimacer les amateurs de littérature à cause des nombreux tics d'écritures.  Ça donne un roman inégal, mais qui n'est pas dépourvu de qualité.

Ma note: 3.25/5

lundi 18 février 2019

L'auteur Petit Poucet

Salut!

Si vous ne connaissez pas le célèbre conte transcrit par Charles Perreault (il existait déjà depuis belle lurette dans la culture populaire), je vous le résume: incapable de nourrir leurs sept enfants, un couple de paysans se décide à les perdre dans la forêt, mais le plus petit, surprenant la conversation, rempli ses poches de cailloux blancs et les laisse tomber en chemin, ce qui permet aux enfants de retrouver le chemin de la maison familiale.  Je ne vous raconte pas le reste de l'histoire, elle n'est pas nécessaire pour mon propos.  Retenez juste l'idée des cailloux blancs qui indiquent le chemin...

Parce qu'au fond, un bon auteur est un bon Petit Poucet.  Il ou elle sème des cailloux blancs pour le (la) lecteur(trice) pour lui indiquer le chemin.  Que sont les cailloux blancs dans un roman?  Des indices, des informations, des petites choses que l'auteure sème tout au long du livre pour donner des indices ou des informations utiles.  C'est ce genre de petits détails qui permet à une histoire de se tenir.  Si le lecteur connait cette petit information, ce petit détail, quand son utilité pour le reste de l'histoire apparaîtra, il se dira, ah oui, je l'ai lu ça!  S'il n'y a pas de caillou blanc, l'effet sera celui d'un truc tombé du ciel et il n'y a rien de pire pour un lecteur que l'impression que l'auteur se la joue facile en faisant apparaître quelque chose dans son histoire comme par magie.

Cependant, ce n'est pas gros un caillou blanc...  Si on y accorde trop d'importance, ce sera comme l'éléphant dans la pièce pour le lecteur: «Ah, ah, je devine que ce foutu vase va avoir de l'importance juste de la manière dont l'auteur en parle».  Si on y accorde pas assez d'importance, ça aura l'effet inverse: «Quoi, c'est dans ce petit vase de rien du tout qu'est caché le trésor?»  Comment fixer le juste milieu?  Vaste question...  Ça dépend de la personne qui tape au clavier, du contexte de l'intrigue, du narrateur, du développement de l'histoire, bref d'un paquet de détails!  Une règle cependant: ne pas mentionner un élément qui n'est pas utile à l'histoire... à moins de vouloir que Tchekhov ne sorte de sa tombe pour vous mettre un fusil sous le nez.

Pour moi la reine des cailloux blanc reste encore et toujours J.K. Rowling, même si dans son cas, j'aime mieux parler de ficelles.  J'ai toujours vu ses livres comme étant des oeuvres où elle laissait pendre des ficelles à chaque tome, pour les nouer dans un des tomes suivants.  Comme par exemple, lors de la célèbre visite au zoo du premier tome, Harry entend le serpent le remercier.  C'est un petit détail, une petite information attrapée au hasard auquel on apporte pas vraiment de réponses sur le coup, mais qu'on retient parce qu'elle est parfaitement bien intégrée au reste de l'intrigue du premier tome.  Après tout, c'est quoi parler à un serpent quand on découvre que tout un nouveau monde magique existe...  Sauf que cette petite information se révélera très importante dans le tome 2 quand Harry entend une voix et qu'il est le seul à pouvoir entendre!  L'auteure venait de nouer une petite ficelle laissée pendante après le tome un en n'oubliant pas d'en laisser quelques autres disponibles...  Elle recommencera ainsi à chaque tome jusqu'au dernier.  C'est, à mon humble avis, une partie du génie de cette série.

Alors, amis auteurs, soyez de bon Petit Poucet: laissez-nous des cailloux blancs pour suivre vos intrigues, de beaux petits cailloux blancs, ni trop gros, ni trop petits.

(Note à moi-même: appliquer ce principe à mes propres textes aussi!)

@+ Mariane

vendredi 15 février 2019

1642: Ville-Marie de Tzara Maud, François Lapierre et Jean-Paul Eid

1642: Ville-Marie  Scénario de François Lapierre et Tzara Maud  Dessins et couleurs de Jean-Paul Eid 54 pages



Résumé:
C'est l'histoire de Tekola le Huron, Askou l'Algonquin et Gauthier le Français, Tous les trois ont grandi en harmonie, à Trois-Rivières.  Cependant, leurs destins et leurs vies vont prendre un tournant différent, mais ils seront tous les trois réunis autour d'une nouvelle ville fondée par les Français en plein territoire iroquois: Ville-Marie.

Mon avis:
Avertissement, ceci est le deuxième tome d'un diptyque que je critique.  Si vous n'avez pas vu la critique de l'autre partie, voir ici.

Ce tome se concentre sur les aventures de Gauthier, un des Montréalistes assez fou pour installer une petite colonie française en plein milieu du territoire iroquois.  On sent bien la folie de l'initiative, mais aussi la détermination de ceux qui se sont lancés dans l'aventure.  Personne n'approuvait leur initiative, ils l'ont fait quand même, à leurs risques et périls!  La place des femmes, comme Jeanne Mance et celles d'autres anonymes, comme le personnage de Brigitte, est abordée et leur importance dans la vie de la petite société également.  Il y a aussi la présence constante sur place des nations amérindiennes, amies comme ennemies et les liens qui s'établissent avec elles.  De la vision des Français sur ces gens si différents d'eux, mais dont au fond, ils dépendent cruellement.

Le dessin rend bien toute la fragilité de cette petite pointe de France plantée en plein milieu de l'Iroquoisie.  Le fort est minuscule, les bâtiments peu nombreux et une frêle palissade la protège.  La dureté du travail et la précarité de la vie y sont visible, bien que peu évoquée dans l'histoire comme telle.  On y suit plus les tribulations des Montréalistes, l'inondation qui a faillit détruire la colonie à l'hiver 1642-43, les tractations de Maisonneuve pour conclure des alliances avec les Algonquins ou les Hurons et l'importance de Jeanne Mance dans cette toute nouvelle colonie.  Les différents personnages ont droit à des dessins détaillés et précis, particulièrement en ce qui concerne les vêtements qui ont sûrement le fruit de recherches approfondies.  Mais il y a plus, dans l'attitude, dans la façon de se mouvoir des personnages, on peut les différencier en un regard des Premières nations présentes.

L'intrigue est centrée sur les relations entre les personnages et sur les conséquences que des décisions, à la base personnelles, auront sur la petite colonie.  Certes, il y a un triangle amoureux, mais ce n'est pas le seul ressort dramatique, cette histoire est imbriquée dans une mosaïque d'autres relations qui feront au final pencher la balance du sort de la petite colonie.  C'est bien fait, bien amené et bien tourné.

Ayant lu l'autre partie du diptyque en premier, je peux dire que les histoires sont étroitement liées.  On comprend les comportements de certains personnages car leurs motivations et leurs actions sont expliquées par ce que l'on apprend dans cet opus.  En ce sens, les deux oeuvres sont juste deux façons de voir une même situation et peuvent être lues de façon indépendante, tout en était profondément liées.  Et ça fait du bien de voir une telle oeuvre de nos jours.

Ma note: 4/5

mercredi 13 février 2019

Le secret de Mhorag: 2- La prison de verrre de Martin Barry

Le secret de Mhorag  tome 2  La prison de verre  Martin Barry  392 pages


Résumé:
Mhorag est prisonnière d'un immense aquarium à New York, condamnée à devenir un animal de cirque que les visiteurs paient des fortunes pour voir.  Jet, en Irlande, continue ses recherches pour trouver le livre vert et aussi pour comprendre les propriétés du cristal du lough Gill.  Pendant ce temps, à New York, Vivianne Bourke essaie de protéger Mhorag de son mieux, d'autant plus que William Ritchie, l'excentrique milliardaire à la tête du Centre mondial de cryptozoologie développe des ambitions encore plus grandes envers les créatures lacustres... et les chambres de cristal.

Mon avis:
Je n'ai jamais autant apprécié de voir un résumé au début d'un livre.  Parce que j'avais lu le tome 1 en... 2014.  Pour le Grand défi de la littérature québécoise première édition.  Et je lis ce tome-ci pour la deuxième.  Ouf!  On attendra pas la troisième pour lire la fin!  Parce que je me suis rendue compte en commençant le livre que j'avais oublié la plus grande partie de l'intrigue du premier livre.  Cinq ans, c'est long quand même!  Sauf que j'ai dû avouer que ce n'était pas dû qu'au temps au fil de ma lecture, mais plutôt à l'ancrage de l'histoire.

Il faut l'avouer, l'auteur a une bonne plume, il raconte bien et l'histoire se laisse lire avec beaucoup d'intérêt.  Là où le bât blesse, c'est qu'il manque de la viande à bien des endroits.  Jet par exemple, notre personnage principal.  Qui est-il?  Que veut-il?  En dehors de ses visions et de ses relations avec les monstres lacustres, il n'a pas d'ambitions, pas vraiment d'amis en dehors de Molly (qui dans ce tome, préfère fréquenter des garçons plutôt que de chercher des monstres lacustres avec Jet), ni de passion...  Bref, il n'est pas incarné.  Il est utilitaire à l'histoire, il ne vit que pour elle et n'a pas vraiment d'existence en dehors de celle-ci.  Le problème, c'est que c'est le cas pour pas mal tout les personnages.  En dehors de ce qui est strictement nécessaire à l'histoire, ils n'ont pas d'existence ou presque, autant du côté des humains que des créatures des eaux.  Ce qui n'aide pas à s'attacher à eux.  Et qu'on développe ainsi beaucoup d'affection pour un krave qui aura une certaine vie personnelle en dehors des événements principaux du roman.

D'autres part, l'histoire ne compte pas beaucoup de rebondissements.  Certes, les personnages vivent beaucoup de péripéties, mais celles-ci se résolvent souvent très facilement, presque en un claquement de doigt.  Les interventions de certains personnages qui règlent tous les problèmes d'un seul coup sont récurrentes.  Il y a plusieurs scènes de bataille au XIIIe siècle (l'histoire continue de se dérouler à deux époques différentes), mais en dehors de ces petits moments, il n'y a pas de véritable montée de tensions dans le livre.  On continue à lire parce que c'est bien écrit et que c'est agréable à suivre, mais pour connaître la fin?  Plus ou moins.

La fin nous laisse sur un punch pour nous donner envie de lire le troisième tome, mais bon...  De un, on l'avait vu venir et de l'autre, l'auteur laisse un élément qui m'a fait me demander sincèrement pour qui l'auteur prend ses lecteurs... C'était juste beaucoup trop évident!

Maintenant, est-ce que je vais lire le troisième tome?  Oui, sûrement, mais pas dans cinq ans!

Ma note: 3.5/5

lundi 11 février 2019

De l'adaptation à l'écran

Salut!

Beaucoup de sujets tournent autour de la représentation de nos jours.  Des femmes, des LGBTQ, des Noirs, des Asiatiques, des Premières Nations, bien des groupes demandent à être représentés.  Je réfléchissais à tout ça en pensant à une série de romans de fantasy que j'ai beaucoup apprécié, la série des Hérauts de Valdémar.  Ok, ce n'est sans doute pas la série du siècle, mais dans la fantasy, j'ai trouvé rafraîchissante sa façon d'inclure les LGBTQ et de repenser la place des femmes dans la société typique du genre.  Il y a un couple de lesbienne affichées, le monarque est une reine, les protecteurs du royaume sont autant des hommes que des femmes... Certes, tout ce beau monde semble blanc, mais quand même, il y a un pas en avant.

Je me disais que ce serait une super adaptation à faire et je pense à toutes les séries de fantasy adaptée de romans de l'imaginaire durant les dernières années et tout à coup, ça a fait tilt: Games of thrones a été écrit par un homme (George R.R. Martin), Altered Carbon que j'ai vu l'an dernier par un homme (Richard K. Morgan), WestWorld est adapté d'un roman écrit par un homme (Michael Crichton).  Au cinéma, les oeuvres adaptées de Philip K. Dick ne se comptent plus, Frank Herbert a droit à un remake avec Denis Villeneuve aux commandes et bon, je ne sais plus à combien de reprises, de suite et de nouvelle mouture de La Planète des singes de Pierre Boulle on est rendu. Pour ne nommer que ceux-là...

Si quelqu'un a compris le lien qui m'a poussé dans la tête, il n'était pas difficile à trouver: toutes ces oeuvres ont été écrites par des hommes.  Certaines adaptations sont celles de romans ou nouvelles écrits depuis des décennies, mais bizarrement, on trouve quand même leur point de vue original et valide pour des téléspectateurs du XXIe siècle.

Parce qu'à toute règle, il y a une exception, il y a Margaret Atwood avec La Servante écarlate et fort heureusement, c'est une réussite à la fois publique et critique (perso, je ne l'ai pas vu, je préfère dormir la nuit...).  Je peux nommer quelques autres exemples, mais tous sont des parutions beaucoup plus récentes.  Pourtant les femmes écrivent et publient depuis aussi longtemps que les hommes.  Et ce n'est pas une xième adaptation de Frankenstein qui pourra changer le fait que la majorité de ses consoeurs auteures n'ont jamais été adaptées à l'écran.

Je dis ça et je ne peux m'empêcher de penser aux réflexions de l'atelier du dernier Congrès Boréal sur Ursula K. Le Guin.  Qu'une auteure de ce calibre n'est pas encore eu droit à une adaptation en série télé à grand déploiement en dit long.  Je pense aussi à d'autres séries majeures comme celle de Marion Zimmer Bradley qui ont marqué ma jeunesse (quoique à l'ère de #metoo, certains événements de sa vie causent sûrement obstacle dans son cas).  Combien d'auteures féminines ont su créer des univers complexes, vivants, souvent plus égalitaires, ouverts et qui peuvent répondre aux demandes du public d'aujourd'hui face à plus de diversité?  Je n'ai pas tout lu, je ne peux pas répondre à toutes ces questions, mais il me semble qu'un petit tour d'horizon rapide de mon propre cheminement de lectrice me pousse à croire que je n'ai lu que la pointe de l'iceberg...

Alors voilà, j'en suis là.  À commencer à rêver d'une adaptation d'une grande série de fantasy écrite par une femme.  Je crois qu'on en est rendus là.  Et merveille des merveilles, le corpus à explorer est disponible, vaste et oh combien riche de promesses.

@+ Mariane

vendredi 8 février 2019

Mes âmes soeurs de Kim Messier

Mes âmes soeurs  Kim Messier  De Mortagne  389 pages


Résumé:
La mi-trentaine, célibataire, Catherine est journaliste à la pige.  Ces amies n'arrêtent pas de souhaiter qu'elle rencontre enfin quelqu'un qui pourra la rendre heureuse.  Quand elle fait la rencontre d'Armando et d'Audrey, tout son univers s'effondre: pourrait-elle être le genre de personne qui en aime plusieurs à la fois?  Aime-t'elle autant les hommes que les femmes?

Mon avis:
Ce livre est étiqueté littérature érotique, mais moi je dirais plutôt que c'est une romance plutôt pimentée.  Quand la première scène de sexe arrive à la page 150, je n'appelle pas ça de la littérature érotique!  En fait, le roman se centre surtout sur le cheminement de Catherine, qui en viendra à accepter sa plurisexualité et à vivre avec ses deux amoureux.  Il y aura bien sûr la maladie de son père qui remettra tout en question (ça finit bien), ses amies qui l'accepteront après quelques hésitations (ça finit bien), des doutes de son côté (ça finit bien).  En fait, le roman est presque pédagogiques à bien des points, ce qui m'a un peu tapé sur les nerfs.  Le parcours de Catherine est presque sans heurts, tout va bien, ça coince parfois, mais on s'explique calmement et tout se règle.  Il y est fait mention de site internet sur la plurisexualité (avec lien en bas de pages), bref, c'était trop pour un livre qui se veut un simple divertissement.

Le style de l'auteure est plat, sans aspérité, sans tonus et presque sans saveur.  Il y avait des phrases dont la construction était intéressante, mais à cause d'un choix de vocabulaire trop faible, perdait toute chance de donner une quelconque saveur littéraire au texte.  De plus, elle passe son temps à raconter plutôt qu'à montrer son histoire.  Ça ne permet pas au roman de voler très haut.  Les scènes de sexualité étaient bonnes, mais sans plus.  J'ai déjà lu beaucoup mieux.

Une des forces du roman par contre, était de montrer des couples différents.  Catherine s'engagera dans une relation à trois, mais sa meilleure amie Sophie vivra pendant ce temps le naufrage de son mariage à cause de problèmes de relation de couples bien réels.  Ses deux autres amies sont respectivement en couple avec un ex-danseur nu et un adepte du libertinage à deux.  La norme du tout le monde est marié, heureux et en couple standard en prend un coup!  Tout ce beau monde finira par se comprendre, par s'apprécier et par s'accepter mutuellement.  Ce qui sera amplement souligné dans le texte.

Ma note: 3.5/5

mercredi 6 février 2019

Sault-au-Galant d'Isabelle Grégoire

Sault-au-Galant  Isabelle Grégoire  Collection Littérature d'Amérique  Québec Amérique  224 pages


Résumé:
Émilio Mondragon, fils de réfugiés colombiens installés dans un petit village de la campagne québécoise a disparu.  Cette disparition devient le révélateur des tensions qui couvent depuis l'arrivée du groupe de colombiens.  Si en apparence, leur intégration se passe bien, beaucoup de frustrations, de colères et de secrets couvent sous la surface.  Entre les nouveaux arrivants et les vieux habitants du village, il y aura des déchirements, des alliances et des révélations.

Mon avis:
Ce livre a frôlé le coup de coeur!  Et au final, non, mais pour des raisons bien précises.  La construction du texte m'a tout de suite plu au départ.  Cette histoire de réfugiés, débarquant dans un petit village tranquille comme il y en a tant dans les campagnes du Québec est racontée du point de vue de plusieurs personnages, tant du côté des colombiens que des québécois.  Sauf que.  Là où il aurait été fascinant de sauter de personnage en personnage pour raconter toute l'histoire, l'auteure s'est limitée à quatre seulement et c'est dommage.  J'aurais aimé voir un bout de l'histoire racontée par Gabriela, par Caroline, par Mme Tousignant, par Robert le garagiste, par Cristobal, par Maxime Thivierge...  Tous ces personnages ont un rôle à jouer dans l'histoire et on ne voit pas leur point de vue.  On se contente de revenir toujours aux même quatre personnages, mais passé leur premier passage comme narrateur, leur récit perd un peu de sa pertinence et le texte, au lieu de s'envoler, reste au même niveau.

Par contre, au point de vue des idées, le roman est riche à foison et explore bien le rapport complexe entre les résidents et les nouveaux arrivants.  Les préjugés des uns et les difficultés des autres mènent à un mélange explosif, d'autant plus que le drame se joue sur un fond d'intimidation et d'adultère.  L'auteure a choisi de mettre en scène des réfugiés colombiens et non musulmans ou asiatiques et c'est un choix très pertinent: ils ont la même religion, tout le monde fréquente l'église du village, mais même cette proximité ne suffit pas à réduire la différence vécue entre les deux groupes.

Les raisons de la venue des colombiens au village est purement économique et le livre explore bien les répercussions de ce fait très simple: le village a besoin de ces nouveaux arrivants, mais en même temps...  Le seul truc qui m'a causé un peu de problèmes à ce niveau est le personnage de Louis Therrien.  Comme si contrairement à d'autres personnages, celui-ci, un homme d'affaire, était le moins maîtrisé de tous dans sa composante professionnelle.  Beaucoup de passages le concernant semblait avoir été pris ailleurs et non pas dans du vécu comme pour les trois autres personnages.

Même si j'ai trouvé qu'il avait manqué une occasion en or de s'élever encore plus haut, ça reste un excellent roman avec une thématique brûlante très bien racontée et une plume souple et agile.

Ma note: 4.5/5

lundi 4 février 2019

L'analyste: Show don't tell

Les yeux fixé au plafond, bien allongé sur le divan, j'écoute le grattement du stylo de mon psychanalyste sur son cahier.

-Ça a commencé quand?

-Oh, écoutez, surtout, avec un livre que j'ai lu cet automne.

-Et qu'est-ce qu'il avait de particulier?

-Sincèrement, c'est le premier avec qui ça m'est sauté dans la face.

-Quoi donc?

-Le show, don't tell

Le grattement s'interrompt.  Je peux presque voir sa tronche ahurie dans son silence.

-Et euh, qu'est-ce que c'est?

Je pousse un interminable soupir.

-C'est l'une des premières choses qu'on nous dit quand on commence à écrire.  Il faut éviter de raconter les choses, il faut plutôt les montrer.  Tenez, je vais vous donner deux exemples, vous allez comprendre, disons, le premier, c'est A:

-Elle rêvait de faire de la compétition, a répondu Corrine Valois, la travailleuse sociale.  J'ai eu affaire à Noor l'année dernière.  Pas parce qu'elle était difficile, mais plutôt parce que sa meilleure amie Léa nous donnait beaucoup de soucis.  J'avais remarqué que Noor pouvait avoir une influence positive sur elle.  Je suis d'accord avec Fatima, elle était douée et plutôt raisonnable.  Ce qui n'est pas toujours le cas à l'adolescence, lorsque les hormones voilent le jugement.

-Et maintenant, B:

-Elle rêvait de faire de la compétition, ajouta la quatrième femme qui n'avait pas encore parlé.

-Excusez-moi, votre nom?

-Corrine Valois, je suis la travailleuse sociale de l'école.

-Vous avez eu affaire à Noor?

-Oui, l'an dernier, mais pas pour elle, pour son amie Léa.  Elle nous donnait beaucoup de soucis et j'avais remarqué que Noor pouvait avoir une une influence positive sur elle.  Je suis d'accord avec Fatima, elle était douée et plutôt raisonnable.  

-Ce qui n'est pas toujours le cas à l'adolescence, fit remarquer l'inspecteur.

-Non, les hormones voilent souvent le jugement.*

-Vous voyez la différence?

L'absence de grattement, le silence: il réfléchit.

-Hum, le deuxième exemple me semble plus fluide, plus naturel, l'autre est plus figé.

-C'est exactement ça!

-Et où est le problème?

-Le problème, c'est qu'avant, si je le remarquais et ça m'agaçait, mais qu'en même temps, je n'avais pas les mots pour le dire.  Là, maintenant que je comprends c'est quoi, c'est encore pire.

-Hum, vous le voyez plus facilement?

-Tellement plus facilement!

-Oh, je comprends...

-Quoi, vous comprenez quoi???

-Rien, rien continuez...

-En fait, j'ai l'impression de complètement changer la façon dont je lis un livre.  Je ne les aborde plus de la même façon depuis que je me suis moi-même sérieusement mise à l'écriture.  Je suis normale ou non?

Le grincement du stylo s'arrête.

-Hum, on en discutera lors de notre prochain rendez-vous?

@+ Mariane

*A est un extrait d'un livre, B est une réécriture que je me suis amusée à faire.

vendredi 1 février 2019

Les Algonquiens de Nicole O'Bomsawin et Sylvain Rivard

Les Algonquiens  Textes de Nicole O'Bomsawin  Illustrations de Sylvain Rivard  Cornac  90 pages


Résumé:
Les Algonquiens forment un groupe linguistique et culturel présent sur la quasi-totalité du territoire nord-américain, de la Baie James au nord du Mexique actuel.  Ce livre a pour but de présenter de façon simple, mais précise et détaillé les traits caractéristiques des peuples qui le composent.

Mon avis:
90 pages...  En ouvrant ce livre, je m'attendais à un documentaire jeunesse ou ado à cause du nombre de pages.  Erreur grossière!  Bien au contraire, ce livre est une petite mine d'or sur les Premières Nations du groupe linguistique algonquien.  Parce que même si c'est résumé, tous les aspects des sociétés sont abordés: les techniques, les matériaux, l'art, les modes de subsistances, la spiritualité.  Le livre reste en mode scolaire (il est mentionné en quatrième de couverture qu'il a été pensé pour les enseignants), donc la présentation visuelle est assez classique, mais enrichie d'illustrations qui appuient bien le texte.  Cela n'empêche pas qu'il est une mine d'informations pour qui s'intéresse aux Premières Nations, d'autant plus que les livres aussi bien vulgarisé et accessibles ne sont pas si communs (du moins, selon mes recherches actuelles).  Le livre laisse d'ailleurs la place à certains contes de la tradition orale pour expliquer un concept, un enrichissement très intéressant.  Le livre n'a d'ailleurs comme seul défaut que sa principale qualité: il est bref.  Sincèrement, j'aurais pris 300 pages d'un texte d'une telle qualité!

Ma note: 4.5/5