Salut!
Une observation tout à fait empirique me fait dire que la majorité des clubs de lecture des bibliothèques sont constitués de têtes où les cheveux sont le plus souvent blanc ou gris ou teint ou un mélange des précédents (tsé, quand tu retardes la visite chez le coiffeur...). Je ne sais pas pourquoi, mais la majorité des jeunes et des trentenaires boudent ce genre de club, qui devient ainsi branché sur des titres destinés davantage aux gens plus âgés et donc moins susceptible d'attirer un jeune public. Ça branche pas nécessairement quand on a 25 ans, Michel David... Et même plus jeune.
J'ai déjà essayé quelques fois les clubs de lectures... et il m'est souvent arrivée d'être la «jeune» du groupe. À vrai dire, je faisais parfois baisser la moyenne d'âge de près de quinze ans... J'ai cessé d'y aller la plupart du temps parce que je ne me reconnaissais pas dans ces groupes. C'était des lecteurs plus âgés, qui avaient lu, parfois plus, parfois moins que moi. La différence était surtout dans les goûts. Certains lecteurs avaient leurs auteurs chouchoux dont ils ne voulaient pas décoller. Je ne parle pas ici nécessairement d'auteurs hyper-connus, mais bon, me faire parler de Robert Lalonde à tous bouts de champs, j'en venais à ne jamais vouloir le lire... Ce n'est pas une critique contre l'auteur, mais contre le fait de tourner autour de certains d'entres eux. Certes, je comprends que tout le monde a ses auteurs favoris, mais l'ouverture fait aussi partie des plaisirs de la littérature. Et la réalité de cet auteur n'était pas nécessairement la mienne non plus, d'où l'intérêt moindre.
J'ai fait aussi un certain nombre de festivals remplis de têtes blanches. Des gens âgés, de grands lecteurs souvent, mais il se dégageait de ces événements une lenteur, une façon d'aborder la littérature qui ne me ressemblait pas. Je suis plus sélective maintenant. Je ne sais pourquoi, mais on dirait que les événements littéraires rassemblent plus facilement des retraités. D'une certaine façon, je comprends: ce sont des gens qui ont du temps, à la fois pour lire, et pour aller à ce genre d'événements. D'un autre côté, je trouve qu'ils prennent peut-être un peu trop de place, chassant les autres types de lecteurs. C'est rarement parmi eux que l'on va retrouver des amateurs de série fantasy pour ados ou de romans d'horreur. Ceux-là ont comme leur «genre» pré-établis et comme ils sont majoritaires, on reste dans ce genre-là.
J'imagine dans ma tête des événements littéraires plus funky, plus vivants, plus branchés. Des événements où on ne resterait pas nécessairement assis à écouter d'autres personnes parler. Où l'on parlerait de livres, où l'on pourrait se parler entre lecteurs, s'engueuler si nécessairement, où les illustrateurs dessineraient autre chose que des dédicaces où les gens seraient plus actifs. Des idées, j'en aie des tas, mais l'énergie, le temps d'organiser tout ça? Pas vraiment.
Je suis une lectrice, une grande lectrice. Je n'ai pas nécessairement les cheveux gris. J'adore la vivacité d'esprit, des livres de genre très différents, parler de livres à longueur de journée. J'aimerais être plus connectées à d'autres lecteurs. J'aime avoir des possibilités de se rencontrer davantage, d'échanger. De faire des activités reliées aux livres, mais sortant de l'habituel, de l'ordinaire.
Le ferais-je un jour? À suivre...
@+ Mariane
mercredi 30 avril 2014
mardi 29 avril 2014
Motel Galactic: 2- Le folklore contre-attaque de Pierre Bouchard et David Desharnais
Motel Galactic tome 2 Le folklore contre-attaque Scénario de Francis Desharnais Dessins de Pierre Bouchard Pow Pow 101 pages
Résumé:
Pierre Bouchard 2.1.1 et son 1.0 vivent toujours ensemble, mais bon, il est bien temps de savoir pourquoi notre cher folklore s'est répandu partout dans la galaxie. Et en même temps, tant qu'à y être, de ramener quelques méchants surgis du passé autant galactique que littéraire de notre belle province. Bâtinsse, ça va swinger dans la bacaise!
Mon avis:
Un peu moins bon que le premier. Pas que le charme ait été rompu, mais j'ai moins aimé l'histoire de Guy Laliberté. Le reste, ça allait, c'était dans la droite ligne de cette série. Il me semble que j'aurais plus rit si on avait pris un personnage fictif. Pour le reste, les allusions à la culture populaire d'ici (dont de nombreuses allusions littéraires) m'ont fait largement sourire. Et comme on est dans des aventures galactiques, pourquoi ne pas y ajouter un peu de sauce Star Wars? Hihihi! Un des personnages parlait comme Yoda et avait vaguement l'allure de... Jacques Parizeau. Parizoda son nom. J'ai bien rit quand je m'en suis aperçue. J'ai eu un peu de mal à suivre entre la garde patriotique et la garde péquiste et aussi entre les deux Pierre Bouchard (bon, normal, ils sont clones!). De petits détails qui ont fait que j'ai beaucoup moins accroché qu'au premier tome. À mon humble avis, l'histoire aurait gagnée à être resserrée. Au point de vue du dessin par contre, toujours aussi bon, ainsi que la façon décalée de raconter l'histoire, à mi-chemin entre le roman graphique et la BD. Le tout saupoudrée de clins d'oeil à la culture populaire du Québec qui la plupart du temps font admirablement mouche. À suivre cette série, à suivre. Par contre, est-ce que les auteurs vont se limiter à une trilogie ou poursuivre encore? Je ne sais pas. Pour l'instant.
Ma note: 3.75/5
Résumé:
Pierre Bouchard 2.1.1 et son 1.0 vivent toujours ensemble, mais bon, il est bien temps de savoir pourquoi notre cher folklore s'est répandu partout dans la galaxie. Et en même temps, tant qu'à y être, de ramener quelques méchants surgis du passé autant galactique que littéraire de notre belle province. Bâtinsse, ça va swinger dans la bacaise!
Mon avis:
Un peu moins bon que le premier. Pas que le charme ait été rompu, mais j'ai moins aimé l'histoire de Guy Laliberté. Le reste, ça allait, c'était dans la droite ligne de cette série. Il me semble que j'aurais plus rit si on avait pris un personnage fictif. Pour le reste, les allusions à la culture populaire d'ici (dont de nombreuses allusions littéraires) m'ont fait largement sourire. Et comme on est dans des aventures galactiques, pourquoi ne pas y ajouter un peu de sauce Star Wars? Hihihi! Un des personnages parlait comme Yoda et avait vaguement l'allure de... Jacques Parizeau. Parizoda son nom. J'ai bien rit quand je m'en suis aperçue. J'ai eu un peu de mal à suivre entre la garde patriotique et la garde péquiste et aussi entre les deux Pierre Bouchard (bon, normal, ils sont clones!). De petits détails qui ont fait que j'ai beaucoup moins accroché qu'au premier tome. À mon humble avis, l'histoire aurait gagnée à être resserrée. Au point de vue du dessin par contre, toujours aussi bon, ainsi que la façon décalée de raconter l'histoire, à mi-chemin entre le roman graphique et la BD. Le tout saupoudrée de clins d'oeil à la culture populaire du Québec qui la plupart du temps font admirablement mouche. À suivre cette série, à suivre. Par contre, est-ce que les auteurs vont se limiter à une trilogie ou poursuivre encore? Je ne sais pas. Pour l'instant.
Ma note: 3.75/5
lundi 28 avril 2014
Les bibliothèques scolaires
Salut!
Je ne me rappelle pas ma première visite à la bibliothèque, mais je me rappelle de l'ambiance. C'était pour les petites têtes blondes que nous étions, un grand moment. On allait à la bibliothèque, un endroit où il y a plein de livres. On se mettait en rang deux par deux et notre professeur mettait un doigt sur sa bouche pour nous rappeler de faire le moins de bruit possible. Nous cheminions dans un silence relatif vers ce haut-lieu des livres. Dès qu'on y mettait les pieds, je me sentais dans mon éléments: il y avait des tonnes et des tonnes de bouquins! Dans ma tête d'enfant, cet endroit représentait le paradis des lecteurs. Depuis, j'ai vu de nombreuses autres bibliothèques et je sais que le choix y était restreint. C'était une petite bibliothèque d'école, datant de l'époque où l'on tamponnait encore les livres pour indiquer la date de retour et où la responsable des emprunts était une maman bénévole qui s'y connaissait à peine plus en littérature jeunesse que la moyenne. N'empêche, j'adorais cette petite pièce. Je me rappelle entre autre clairement l'odeur: celle du papier qui vieillit, de la poussière et d'un zeste d'un petit je-ne-sais-quoi qui imprègne toute pièce contenant des livres, particulièrement quand ceux-ci ont été lus plusieurs fois. Je baigne constamment dans cette odeur, mais je la rattacherais toujours dans mes souvenirs à cette petite bibliothèque d'école primaire.
Aujourd'hui, comme à l'époque, la bibliothèque est un endroit de découverte des livres. Pas ceux qu'on est obligé de lire, ceux que l'on peut ouvrir pour le plaisir de se régaler les yeux avec les illustrations ou simplement se laisser tenter par l'un d'entre eux qui nous fait les yeux doux. Les bibliothèques scolaires représentent souvent l'accès le plus facile aux livres pour les plus jeunes. Elle est dans le même bâtiment où ils vont chaque jour, ils ont le droit d'y aller et peuvent emprunter eux-même leurs livres. Pour un enfant, autant d'éléments qui sont d'autant plus important.
Malheureusement, les bibliothèques sont souvent le parent pauvre d'une école. On coupe facilement dans les budgets d'acquisitions et il n'y a rien de plus triste que de n'avoir sous les yeux que des vieux livres ayant vécu plus que leur part d'aventure. D'autant plus que les goûts des jeunes changent selon les générations. Ce qui était populaire un jour ne l'est pas forcément le lendemain. Les jeunes ont besoin de lire des livres qui leur parlent et qui correspondent au monde où ils vivent. Si on veut qu'ils s'intéressent à la lecture, évidemment. Il y aura toujours quelques jeunes pour passer au travers les mailles du filet et découvrir les plaisirs livresques peu importe les épreuves. Par contre, d'autres seront perdus par des petits détails comme ceux-là.
Une bibliothèque, ça se doit d'être un lieu vivant. Est-il nécessaire de garder un silence absolu quand vient le temps de choisir un livre? Je ne parle pas ici de lire, mais de choisir un livre. Moment idéal pour que les enfants comparent leurs livres, se les montrent, fasse les présentations avec de nouveaux lecteurs. Vous savez, rien de tel que se faire vendre un livre par un lecteur qui l'a adoré non? Et bien, ça vaut aussi pour les jeunes! Ensuite, on fera sinon le silence, du moins le calme. C'est le moment de lire. J'adore les bibliothèques pleines de gros coussins où les enfants s'enfoncent, celles où plein de personnages de couleurs vives égaient les murs, où une personne raconte d'une voix vibrante une histoire, captivant ainsi une bande de gamins devenus une bande de chérubins le temps d'un album. Je sais que pour certains enfants qui ont des difficultés de lecture, la visite à la bibliothèque peut être assimilée à de la torture, d'où l'importance de faire sortir le livre de son cadre théâtrale et de l'insérer dans le quotidien, dans la vie des jeunes. De faire de la visite à la bibliothèque une fête, une occasion de joie. Peu importe quelles difficultés se cachent derrières leurs couvertures. Parce que tout le monde aime les histoires, peu importe quel âge il a. Dans un livre, c'est un peu notre coeur d'enfant que l'on retrouve.
Je revois la petite fille que j'étais, ses cheveux longs en queue de cheval, son petit ensemble en coton ouaté pastel, le regard attentif aux instructions de la professeure, bien calme dans les rangs, contrairement à d'autres, prête à partir pour la grande aventure. J'ai le goût de lui dire de ne jamais oublier chaque petit détail de cette première visite. De les savourer, car ils font entrer une merveille dans sa vie. Je lui dit d'en profiter, parce que mes souvenirs de cette période sont vagues. Trop vagues... même si c'est à eux que je dois mon amour des bibliothèques.
@+ Mariane
Je ne me rappelle pas ma première visite à la bibliothèque, mais je me rappelle de l'ambiance. C'était pour les petites têtes blondes que nous étions, un grand moment. On allait à la bibliothèque, un endroit où il y a plein de livres. On se mettait en rang deux par deux et notre professeur mettait un doigt sur sa bouche pour nous rappeler de faire le moins de bruit possible. Nous cheminions dans un silence relatif vers ce haut-lieu des livres. Dès qu'on y mettait les pieds, je me sentais dans mon éléments: il y avait des tonnes et des tonnes de bouquins! Dans ma tête d'enfant, cet endroit représentait le paradis des lecteurs. Depuis, j'ai vu de nombreuses autres bibliothèques et je sais que le choix y était restreint. C'était une petite bibliothèque d'école, datant de l'époque où l'on tamponnait encore les livres pour indiquer la date de retour et où la responsable des emprunts était une maman bénévole qui s'y connaissait à peine plus en littérature jeunesse que la moyenne. N'empêche, j'adorais cette petite pièce. Je me rappelle entre autre clairement l'odeur: celle du papier qui vieillit, de la poussière et d'un zeste d'un petit je-ne-sais-quoi qui imprègne toute pièce contenant des livres, particulièrement quand ceux-ci ont été lus plusieurs fois. Je baigne constamment dans cette odeur, mais je la rattacherais toujours dans mes souvenirs à cette petite bibliothèque d'école primaire.
Aujourd'hui, comme à l'époque, la bibliothèque est un endroit de découverte des livres. Pas ceux qu'on est obligé de lire, ceux que l'on peut ouvrir pour le plaisir de se régaler les yeux avec les illustrations ou simplement se laisser tenter par l'un d'entre eux qui nous fait les yeux doux. Les bibliothèques scolaires représentent souvent l'accès le plus facile aux livres pour les plus jeunes. Elle est dans le même bâtiment où ils vont chaque jour, ils ont le droit d'y aller et peuvent emprunter eux-même leurs livres. Pour un enfant, autant d'éléments qui sont d'autant plus important.
Malheureusement, les bibliothèques sont souvent le parent pauvre d'une école. On coupe facilement dans les budgets d'acquisitions et il n'y a rien de plus triste que de n'avoir sous les yeux que des vieux livres ayant vécu plus que leur part d'aventure. D'autant plus que les goûts des jeunes changent selon les générations. Ce qui était populaire un jour ne l'est pas forcément le lendemain. Les jeunes ont besoin de lire des livres qui leur parlent et qui correspondent au monde où ils vivent. Si on veut qu'ils s'intéressent à la lecture, évidemment. Il y aura toujours quelques jeunes pour passer au travers les mailles du filet et découvrir les plaisirs livresques peu importe les épreuves. Par contre, d'autres seront perdus par des petits détails comme ceux-là.
Une bibliothèque, ça se doit d'être un lieu vivant. Est-il nécessaire de garder un silence absolu quand vient le temps de choisir un livre? Je ne parle pas ici de lire, mais de choisir un livre. Moment idéal pour que les enfants comparent leurs livres, se les montrent, fasse les présentations avec de nouveaux lecteurs. Vous savez, rien de tel que se faire vendre un livre par un lecteur qui l'a adoré non? Et bien, ça vaut aussi pour les jeunes! Ensuite, on fera sinon le silence, du moins le calme. C'est le moment de lire. J'adore les bibliothèques pleines de gros coussins où les enfants s'enfoncent, celles où plein de personnages de couleurs vives égaient les murs, où une personne raconte d'une voix vibrante une histoire, captivant ainsi une bande de gamins devenus une bande de chérubins le temps d'un album. Je sais que pour certains enfants qui ont des difficultés de lecture, la visite à la bibliothèque peut être assimilée à de la torture, d'où l'importance de faire sortir le livre de son cadre théâtrale et de l'insérer dans le quotidien, dans la vie des jeunes. De faire de la visite à la bibliothèque une fête, une occasion de joie. Peu importe quelles difficultés se cachent derrières leurs couvertures. Parce que tout le monde aime les histoires, peu importe quel âge il a. Dans un livre, c'est un peu notre coeur d'enfant que l'on retrouve.
Je revois la petite fille que j'étais, ses cheveux longs en queue de cheval, son petit ensemble en coton ouaté pastel, le regard attentif aux instructions de la professeure, bien calme dans les rangs, contrairement à d'autres, prête à partir pour la grande aventure. J'ai le goût de lui dire de ne jamais oublier chaque petit détail de cette première visite. De les savourer, car ils font entrer une merveille dans sa vie. Je lui dit d'en profiter, parce que mes souvenirs de cette période sont vagues. Trop vagues... même si c'est à eux que je dois mon amour des bibliothèques.
@+ Mariane
vendredi 25 avril 2014
Question de fond
Salut!
Quand on parle de fond en librairie, on parle des livres que vous pourrez trouver sur les tablettes semaine après semaine. Des classiques en bonne partie. Que serait une librairie si on ne pouvait y trouver Les trois mousquetaires ou 20 000 lieues sous les mers? Le fond, c'est ce qui fait la marque d'une librairie. C'est tout un art à gérer.
Parce que le fond, ce sont des livres avec lequel on vit tout le temps. Sur les nouveautés, appelés offices dans le milieu, il y a des droits de retour au distributeur. Pas sur le fond, qui est la plupart du temps commandé sans droit de retour. Alors le libraire a avantage à choisir sagement les livres qu'il va garder en magasin. Des livres qu'il va vendre avant tout. C'est pourquoi le fond est constitué en partie de classiques, de tous les horizons. Du québécois certes (Bonheur d'occasion, Le Survenant), mais aussi des auteurs français (Dumas, Verne, Duras, Daudet, Proust et cie) et mondial (Homère, Poe, Hemingway, Austen, Cervantes, Kafka Goethe... Alouette!). Et ici, je parle surtout des formats poches!
Quel livre devrait-on tenir de façon permanente? Souvent des auteurs qui ont déjà publié et qui publient encore. La plupart des librairies tiennent beaucoup plus que le dernier Michel Tremblay par exemple. Ou encore les séries en cours, dont on garde au moins un exemplaire des premiers tomes. Que ce soit pour les auteurs québécois ou étrangers, dans tous les domaines de la fiction, du polar au fantasy. Tiens par exemple, garder en rayon les trois tomes du Seigneur des anneaux semble aller de soi, mais doit-on aussi garder un exemplaire du Silmarion ou des Contes et légendes inachevés? Ça vous donne une idée du genre de question qu'un libraire doit se poser.
Et ça ne s'arrête pas là. Du théâtre? Oui, pourquoi pas! De la poésie, mais que choisir? Dans la bande dessinée, quels auteurs doit-on privilégié? De la BD classique? Ok, Tintin et Astérix sont des incontournables, mais pour les autres? Quels sont les classiques de la BD? Des livres de cuisine? Des livres de psychologie? Des romans jeunesses? Des albums? Ouf! Plus on va dans le détail, plus on a de questions. Une partie de la réponse est assurée par les ventes: si on vend un livre ou un auteur régulièrement, on aura davantage tendance à le recommander plus souvent. Le reste, c'est le choix du libraire. Mine de rien, c'est un choix très important.
Quand vous passez la porte d'une librairie, en-dehors des étalages de nouveautés et des titres les plus évidents, le fond d'une librairie est le reflet des personnes qui y travaillent et qui la fréquentent. Les libraires teinteront le choix des livres en magasin par leurs goûts, leurs influences et ce qu'ils veulent présenter au public. C'est ce qui fait l'âme d'une librairie, qui fait que toutes les librairies sont uniques. Car si on pense souvent à une librairie comme étant tenue par une seule personne, c'est bien plus souvent qu'autrement un travail d'équipe qui se fait entre les tablettes. Une libraire enrichira ainsi le fond de science-fiction, une autre celui des romans jeunesses, une autre préférera les livres sur la maternité et ainsi de suite.
D'autre part, une librairie n'est pas un magasin planté là dans le décor sans états d'âmes. Il est aussi le reflet de la communauté qu'il dessert. Si les clients qui fréquentent la librairie ont une fibre profondément développée en ce qui concerne la botanique, la librairie offrira forcément un choix plus important dans le domaine. En fait, ce phénomène n'est pas à sens unique. C'est un échange. Des clients fréquenteront la librairie et développeront une bonne affinité avec un libraire, achèteront plus de livres dans un domaine, ce qui encouragera le libraire à augmenter cette section, et ainsi de suite. Les sections et les choix varieront toujours au fil du temps et des modes, mais les mieux ancrés seront celles pour laquelle une clientèle est bien établie.
Si anodine que ça la question du fond en librairie? Pas du tout, mais ce n'est pas un point que le grand public saisit comme tel. C'est un détail dont les gens sont souvent conscients en parcourant des yeux les tablettes, mais sans pouvoir mettre le doigt sur ce que recouvre cette réalité.
@+ Mariane
Quand on parle de fond en librairie, on parle des livres que vous pourrez trouver sur les tablettes semaine après semaine. Des classiques en bonne partie. Que serait une librairie si on ne pouvait y trouver Les trois mousquetaires ou 20 000 lieues sous les mers? Le fond, c'est ce qui fait la marque d'une librairie. C'est tout un art à gérer.
Parce que le fond, ce sont des livres avec lequel on vit tout le temps. Sur les nouveautés, appelés offices dans le milieu, il y a des droits de retour au distributeur. Pas sur le fond, qui est la plupart du temps commandé sans droit de retour. Alors le libraire a avantage à choisir sagement les livres qu'il va garder en magasin. Des livres qu'il va vendre avant tout. C'est pourquoi le fond est constitué en partie de classiques, de tous les horizons. Du québécois certes (Bonheur d'occasion, Le Survenant), mais aussi des auteurs français (Dumas, Verne, Duras, Daudet, Proust et cie) et mondial (Homère, Poe, Hemingway, Austen, Cervantes, Kafka Goethe... Alouette!). Et ici, je parle surtout des formats poches!
Quel livre devrait-on tenir de façon permanente? Souvent des auteurs qui ont déjà publié et qui publient encore. La plupart des librairies tiennent beaucoup plus que le dernier Michel Tremblay par exemple. Ou encore les séries en cours, dont on garde au moins un exemplaire des premiers tomes. Que ce soit pour les auteurs québécois ou étrangers, dans tous les domaines de la fiction, du polar au fantasy. Tiens par exemple, garder en rayon les trois tomes du Seigneur des anneaux semble aller de soi, mais doit-on aussi garder un exemplaire du Silmarion ou des Contes et légendes inachevés? Ça vous donne une idée du genre de question qu'un libraire doit se poser.
Et ça ne s'arrête pas là. Du théâtre? Oui, pourquoi pas! De la poésie, mais que choisir? Dans la bande dessinée, quels auteurs doit-on privilégié? De la BD classique? Ok, Tintin et Astérix sont des incontournables, mais pour les autres? Quels sont les classiques de la BD? Des livres de cuisine? Des livres de psychologie? Des romans jeunesses? Des albums? Ouf! Plus on va dans le détail, plus on a de questions. Une partie de la réponse est assurée par les ventes: si on vend un livre ou un auteur régulièrement, on aura davantage tendance à le recommander plus souvent. Le reste, c'est le choix du libraire. Mine de rien, c'est un choix très important.
Quand vous passez la porte d'une librairie, en-dehors des étalages de nouveautés et des titres les plus évidents, le fond d'une librairie est le reflet des personnes qui y travaillent et qui la fréquentent. Les libraires teinteront le choix des livres en magasin par leurs goûts, leurs influences et ce qu'ils veulent présenter au public. C'est ce qui fait l'âme d'une librairie, qui fait que toutes les librairies sont uniques. Car si on pense souvent à une librairie comme étant tenue par une seule personne, c'est bien plus souvent qu'autrement un travail d'équipe qui se fait entre les tablettes. Une libraire enrichira ainsi le fond de science-fiction, une autre celui des romans jeunesses, une autre préférera les livres sur la maternité et ainsi de suite.
D'autre part, une librairie n'est pas un magasin planté là dans le décor sans états d'âmes. Il est aussi le reflet de la communauté qu'il dessert. Si les clients qui fréquentent la librairie ont une fibre profondément développée en ce qui concerne la botanique, la librairie offrira forcément un choix plus important dans le domaine. En fait, ce phénomène n'est pas à sens unique. C'est un échange. Des clients fréquenteront la librairie et développeront une bonne affinité avec un libraire, achèteront plus de livres dans un domaine, ce qui encouragera le libraire à augmenter cette section, et ainsi de suite. Les sections et les choix varieront toujours au fil du temps et des modes, mais les mieux ancrés seront celles pour laquelle une clientèle est bien établie.
Si anodine que ça la question du fond en librairie? Pas du tout, mais ce n'est pas un point que le grand public saisit comme tel. C'est un détail dont les gens sont souvent conscients en parcourant des yeux les tablettes, mais sans pouvoir mettre le doigt sur ce que recouvre cette réalité.
@+ Mariane
jeudi 24 avril 2014
Le chat gris raconte de Jean-Pierre Davidts
Le chat gris raconte Jean-Pierre Davidts Boréal Junior Boréal 156 pages
Résumé:
Trois nouveaux contes racontés par Balthazar, plein de sagesse et de rires.
Mon avis:
Trois nouveaux contes par le chat Balthazar, plein de sagesse pour son jeune maître Nicolas, toujours une histoire cachée dans les méandres de sa mémoire pour lui insuffler un peu de sagesse. Et toujours des contes animaliers, joyeux, qui, par la bande, apprennent beaucoup sur la vie. J'ai beaucoup apprécié que l'on décrive un peu plus longuement les animaux bizarres mis en valeur dans les trois contes en fin de livre. Très instructif. Ce troisième tome est dans la droite ligne des deux premiers, peu de choses sont à ajouter. Ah si, je me suis fermement amusée des aventures du très royal lion Léon, toujours pris dans les entourloupettes de ses spécialistes l'assistant à la cours. Que du bon temps, à lire de préférence à voix haute, avec des enfants, avant l'heure du dodo le soir.
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Trois nouveaux contes racontés par Balthazar, plein de sagesse et de rires.
Mon avis:
Trois nouveaux contes par le chat Balthazar, plein de sagesse pour son jeune maître Nicolas, toujours une histoire cachée dans les méandres de sa mémoire pour lui insuffler un peu de sagesse. Et toujours des contes animaliers, joyeux, qui, par la bande, apprennent beaucoup sur la vie. J'ai beaucoup apprécié que l'on décrive un peu plus longuement les animaux bizarres mis en valeur dans les trois contes en fin de livre. Très instructif. Ce troisième tome est dans la droite ligne des deux premiers, peu de choses sont à ajouter. Ah si, je me suis fermement amusée des aventures du très royal lion Léon, toujours pris dans les entourloupettes de ses spécialistes l'assistant à la cours. Que du bon temps, à lire de préférence à voix haute, avec des enfants, avant l'heure du dodo le soir.
Ma note: 4.25/5
mercredi 23 avril 2014
De dédicace et d'élégance
Salut!
Deux événements distincts trottinent dans ma tête. Je ne nommerais pas de nom, mais sachez que je fais ici référence à des auteurs connus dans les deux cas. Je vous raconte deux anecdotes ayant eu lieu lors de Salons du livre au cours des derniers mois. Certaines personnes connaissent les noms des auteurs concernés, aussi, simplement vous dire que j'apprécierais votre discrétion.
Premier auteur. J'étais arrivée très très à l'avance à sa séance de dédicace. C'est un auteur français et je voulais le rencontrer depuis plus de dix ans, sauf que les circonstances ne m'avaient jamais été favorables. Là, je tenais ma chance. J'étais la première en ligne, trépignante d'impatience. J'ai alors vu l'auteur arriver. Sauf que... Zut, il y a déjà des gens qui lui mettent le grappin dessus. Le voilà qui se met à dédicacer un livre, puis un autre, en plein milieu du kiosque de l'éditeur. J'en étais sidérée!. Quelqu'un finit par lui faire signe de se déplacer vers sa table et il s'y dirige, talonné par un lecteur avec qui il continue de faire la causette en prenant mon livre dans ses mains. Il me l'a dédicacé, mais avec son attention avec l'autre personne qui se tapait l'incruste. Ma brève petite minute d'attention de sa part, attendue pendant dix ans, a passé sans que je puisse même en profiter. Quelle déception! Amère il faut le dire. Si je lui en veux? Un peu quand même. Je continuerai à lire ses livres, mais je crois que je n'oublierais jamais cette petite histoire. Je suis surprise que personne ne soit intervenu pour chasser les intrus alors qu'une bonne dizaine de personnes faisaient la file derrière moi. Je reste avec une bien triste impression de cet auteur, malheureusement.
Autre Salon du livre, autre auteur, québécois cette fois-ci. Je suis à un kiosque, en train de discuter avec des connaissances (que je ne vois qu'aux Salons du livres!) et je le vois approcher. Je venais juste d'acheter son dernier livre, que j'avais en main, facture encore fraîche. Je l'aborde, et lui demande s'il aurait la gentillesse de me dédicacer son livre. Il me répond que non, il ne voulait pas le faire là, qu'il avait une séance de signature vingt minutes après et qu'il ne voulait pas décevoir des gens qui attendaient en ligne, ou se mettre à dédicacer ses livres en plein milieu du Salon. Il m'a invité à aller faire la file plutôt, me disant que cela lui ferait plaisir de le faire à ce moment-là. Ayant à quitter pour rejoindre mon chez moi un peu lointain de ce Salon, j'ai décliné l'offre, me promettant de me reprendre plus tard. Si cet auteur serait venu d'un autre continent, j'aurais sûrement fait la file, mais là, je risque d'avoir l'occasion de le recroiser, donc, j'ai laissé passé ma chance.
Quel différence dans le traitement. D'un auteur qui passe ici une fois aux deux ou trois ans à un auteur qui fait pratiquement tous les Salons du livre du Québec. L'un d'entre eux qui fait passer une pognée de fans aux détriments de ceux qui font la queue, l'autre qui préfère refuser de faire une dédicace en-dehors de ses séances pour ne pas froisser personne. Peut-être est-ce une différence culturelle, peut-être est-ce dû au fait que la personne a été surprise, était fatiguée ou sur le décalage horaire. Mais à mon avis, au départ, il reste le respect des lecteurs, de ceux qui se déplacent pour venir voir les auteurs. Dans les Salons du livre, certains auteurs sont comme des rock-star, méritant une attention accrue des visiteurs, qui se pressent pour avoir droit à un moment avec eux. Certains auteurs ont le respect inné des gens, de leurs lecteurs encore plus. Et ils savent le démontrer. D'autres semblent comme des poisson hors de leur bocal. La vie est ainsi faite. Je ne juge personne, bien que je sois déçue de l'attitude de l'auteur français. La séance de dédicace est un moment privilégié, même si pour un auteur, c'est la troicentième copie qu'il signe cette journée-là. Pour le lecteur, ce sera sa dédicace, dans ce livre-là, ce jour-là. J'ai du mal à comprendre que certaines personnes n'en soit pas davantage consciente.
@+ Mariane
Deux événements distincts trottinent dans ma tête. Je ne nommerais pas de nom, mais sachez que je fais ici référence à des auteurs connus dans les deux cas. Je vous raconte deux anecdotes ayant eu lieu lors de Salons du livre au cours des derniers mois. Certaines personnes connaissent les noms des auteurs concernés, aussi, simplement vous dire que j'apprécierais votre discrétion.
Premier auteur. J'étais arrivée très très à l'avance à sa séance de dédicace. C'est un auteur français et je voulais le rencontrer depuis plus de dix ans, sauf que les circonstances ne m'avaient jamais été favorables. Là, je tenais ma chance. J'étais la première en ligne, trépignante d'impatience. J'ai alors vu l'auteur arriver. Sauf que... Zut, il y a déjà des gens qui lui mettent le grappin dessus. Le voilà qui se met à dédicacer un livre, puis un autre, en plein milieu du kiosque de l'éditeur. J'en étais sidérée!. Quelqu'un finit par lui faire signe de se déplacer vers sa table et il s'y dirige, talonné par un lecteur avec qui il continue de faire la causette en prenant mon livre dans ses mains. Il me l'a dédicacé, mais avec son attention avec l'autre personne qui se tapait l'incruste. Ma brève petite minute d'attention de sa part, attendue pendant dix ans, a passé sans que je puisse même en profiter. Quelle déception! Amère il faut le dire. Si je lui en veux? Un peu quand même. Je continuerai à lire ses livres, mais je crois que je n'oublierais jamais cette petite histoire. Je suis surprise que personne ne soit intervenu pour chasser les intrus alors qu'une bonne dizaine de personnes faisaient la file derrière moi. Je reste avec une bien triste impression de cet auteur, malheureusement.
Autre Salon du livre, autre auteur, québécois cette fois-ci. Je suis à un kiosque, en train de discuter avec des connaissances (que je ne vois qu'aux Salons du livres!) et je le vois approcher. Je venais juste d'acheter son dernier livre, que j'avais en main, facture encore fraîche. Je l'aborde, et lui demande s'il aurait la gentillesse de me dédicacer son livre. Il me répond que non, il ne voulait pas le faire là, qu'il avait une séance de signature vingt minutes après et qu'il ne voulait pas décevoir des gens qui attendaient en ligne, ou se mettre à dédicacer ses livres en plein milieu du Salon. Il m'a invité à aller faire la file plutôt, me disant que cela lui ferait plaisir de le faire à ce moment-là. Ayant à quitter pour rejoindre mon chez moi un peu lointain de ce Salon, j'ai décliné l'offre, me promettant de me reprendre plus tard. Si cet auteur serait venu d'un autre continent, j'aurais sûrement fait la file, mais là, je risque d'avoir l'occasion de le recroiser, donc, j'ai laissé passé ma chance.
Quel différence dans le traitement. D'un auteur qui passe ici une fois aux deux ou trois ans à un auteur qui fait pratiquement tous les Salons du livre du Québec. L'un d'entre eux qui fait passer une pognée de fans aux détriments de ceux qui font la queue, l'autre qui préfère refuser de faire une dédicace en-dehors de ses séances pour ne pas froisser personne. Peut-être est-ce une différence culturelle, peut-être est-ce dû au fait que la personne a été surprise, était fatiguée ou sur le décalage horaire. Mais à mon avis, au départ, il reste le respect des lecteurs, de ceux qui se déplacent pour venir voir les auteurs. Dans les Salons du livre, certains auteurs sont comme des rock-star, méritant une attention accrue des visiteurs, qui se pressent pour avoir droit à un moment avec eux. Certains auteurs ont le respect inné des gens, de leurs lecteurs encore plus. Et ils savent le démontrer. D'autres semblent comme des poisson hors de leur bocal. La vie est ainsi faite. Je ne juge personne, bien que je sois déçue de l'attitude de l'auteur français. La séance de dédicace est un moment privilégié, même si pour un auteur, c'est la troicentième copie qu'il signe cette journée-là. Pour le lecteur, ce sera sa dédicace, dans ce livre-là, ce jour-là. J'ai du mal à comprendre que certaines personnes n'en soit pas davantage consciente.
@+ Mariane
mardi 22 avril 2014
Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier
Le Grand Meaulnes Alain-Fournier 223 pages * texte lu en numérique libre de droit
Résumé:
Fin du XIXe siècle. La famille de François Seurel accueille en pension un élève: Augustin Meaulnes. Celui-ci aura un fort ascendant sur le jeune Seurel. Au hasard d'une aventure, il vivra une expérience qui le transformera et qui aura un impact puissant sur sa vie.
Mon avis:
J'ai eu l'impression de lire trois romans distincts, constitué des trois parties du livre. La première, pleine d'enchantements, c'est l'enfance, avec ses aventures, cette magie qui peut surgir de nulle part. La deuxième, c'est l'adolescence et ses tourments amoureux. La troisième est comme détachée des deux autres, sombre, glauque, c'est l'amour dans ce qu'il a de pire, dans l'obstination d'une idée au détriment de ceux qu'on aime. Le personnage de Meaulnes est un éternel adolescent. Il en a la force des convictions, même après les épreuves de la vie. Il veut aller au bout de ses promesses, même lorsqu'il est évident que la vie est passée et que ces promesses n'ont plus de sens. Cela causera le malheur de celle qu'il aime. Le narrateur, François Seurel, est son ami, son compagnon. Pour lui, la vie se chargera de le grandir. D'abord admirateur de Meaulnes, il finira par en être un peu critique quand il voit les conséquences des actes de son ami. Il faut dire que c'est ce dernier qui fera entrer dans sa vie la fantaisie, qui l'éloignera du morne quotidien vécu avec ses parents instituteurs et qui l'entraînera dans ses aventures. Par contre, il s'en détachera jusqu'à un certain point vers la fin du roman. Frantz de Galais, frère du grand amour de Meaulnes, sera aussi jusqu'à un certain point son mauvais génie: fantasque, inconstant, enfant dans un corps d'adulte, il néglige sa famille et semble vouloir fuir le bonheur, s'enfermant dans son malheur à la place. La capacité des personnages à s'entêter dans leurs idées est stupéfiante dans ce livre. C'est un livre des grandes amours déçues, de ce dur passage à l'âge adulte jamais fait, de l'avenir que l'on fuit pour rester dans le présent. Aucun des personnages ne grandit vraiment à part François Seurel et Yvonne de Galais, les personnages sans doute les plus raisonnable du livre, mais en même temps, ceux qui m'ont paru les plus beaux. Autant la première partie m'a enchantée, autant le livre m'a déçue au final. Une écriture si belle au service d'une histoire si triste... Dommage, ça avait bien commencé.
Ma note: 3/5
* Le texte que j'ai lu est disponible ici.
lundi 21 avril 2014
Bon Lundi de Pâques!
Salut!
Étant donné que le lundi de Pâques est considéré comme une journée fériée, je me permets une journée de repos de blogue! Au fait, si vous n'avez pas eu vos chocolats de Pâques, dites-vous que c'est parce que le Lapin était pris dans un bon livre... ;)
Bonne dernière journée de congé à tous! ;)
@+ Mariane
Étant donné que le lundi de Pâques est considéré comme une journée fériée, je me permets une journée de repos de blogue! Au fait, si vous n'avez pas eu vos chocolats de Pâques, dites-vous que c'est parce que le Lapin était pris dans un bon livre... ;)
Bonne dernière journée de congé à tous! ;)
@+ Mariane
vendredi 18 avril 2014
On s'amuse! Qui est-ce? Prise 2
Salut!
Tout simple ce mois-ci! Trouvez qui est le personnage selon les indices! Comme d'habitude, le gagnant aura droit à... toute mon admiration! ;)
#1
-C'est un chat.
-Il est particulièrement paresseux.
-Il passe son temps à martyriser le chien avec lequel il vit.
#2
-Elle passe son temps à lire de vieux bouquins épais.
-Ses deux meilleurs amis sont des garçons.
-Elle fréquente une école située en Écosse.
#3
-C'est un petit génie de l'informatique.
-Elle s'habille toujours avec un look punk.
-Elle habite en Suède.
#4
-C'est un britannique.
-Il exerce la profession de détective privé.
-Il a un sens de la déduction légendaire.
#5
-C'est un professeur de cégep.
-Il est récemment divorcé.
-Il a le même nom de famille qu'un ancien président français.
Bonne chance à tous!
@+ Mariane
Tout simple ce mois-ci! Trouvez qui est le personnage selon les indices! Comme d'habitude, le gagnant aura droit à... toute mon admiration! ;)
#1
-C'est un chat.
-Il est particulièrement paresseux.
-Il passe son temps à martyriser le chien avec lequel il vit.
#2
-Elle passe son temps à lire de vieux bouquins épais.
-Ses deux meilleurs amis sont des garçons.
-Elle fréquente une école située en Écosse.
#3
-C'est un petit génie de l'informatique.
-Elle s'habille toujours avec un look punk.
-Elle habite en Suède.
#4
-C'est un britannique.
-Il exerce la profession de détective privé.
-Il a un sens de la déduction légendaire.
#5
-C'est un professeur de cégep.
-Il est récemment divorcé.
-Il a le même nom de famille qu'un ancien président français.
Bonne chance à tous!
@+ Mariane
jeudi 17 avril 2014
J'ai tué Adolf Hitler de Jason
J'ai tué Adolf Hitler Scénario et dessins de Jason Couleurs de Hubert Éditions Carabas 48 pages
Résumé:
Le personnage principal est un tueur à gage. Efficace, discret, il fait son boulot et ne pose pas de questions. Un jour, un homme l'embauche pour tuer Adolf Hitler. Avec une machine à remonter le temps. Lignes temporelles emmêlées à l'horizon!
Mon avis:
Étrange petite BD. Des personnages animaliers, des couleurs en aplat, un style de dessin mêlant la précision d'Hergé et une certaine influence des comics américains. Un sujet sombre, mais traité avec une certaine indolence. Le personnage principal est un tueur à gage. On ne connaîtra jamais son nom, ni celui d'aucun personnage, excepté celui de Hitler. L'auteur s'amuse beaucoup avec les distorsions temporelles. À un moment, j'ai trouvé le tout un peu irréaliste, mais tout de même intéressant. L'absence d'émotions du personnage principal est patente dans la première partie. Par la suite, il s'amollit. Effet de l'âge? Peut-être. Et Hitler? On le voit à peine au fond. Il sert de trame de fond à l'intrigue, mais de lui, on ne saura que très peu de choses. Idem pour la petite amie du tueur à gage, l'autre personnage principal. À un moment dans le livre, j'ai trouvé que l'histoire ne s'en allait nulle part, mais ça se corrige. Intéressant, intrigant, mais hors-norme et un peu dérangeant tout de même.
Ma note: 3.5/5
Ma note: 3.5/5
Libellés :
Auteurs J à L,
Bande dessinée,
Commentaire de lecture
mercredi 16 avril 2014
Fragments d'un instant: Ceux qu'on ne voit pas
Un squeege s'approche de moi, chemise à carreaux blanc et noir, barbe longue. Les yeux légèrement vitreux, mais le sourire large comme le monde. La joie de ceux qui vivent dans la rue, fait d'un mélange d'insouciance, de volonté de rester heureux et de quelques substances plus ou moins légales. Je lui fais signe de la main que je ne souhaite pas ses services. J'accompagne le tout d'un sourire, après tout, c'est un être humain lui aussi! Et il doit déjà subir suffisamment de regards noirs dans une journée comme ça. Ravi de ce sourire, il s'approche de moi, et de la pointe de son éponge dessine un coeur sur ma fenêtre. Je reste interdite. C'est un geste de gentillesse tout simple, mais plein de douceur. Et je repars dans la grisaille de cet hiver qui n'en fini plus, me faufilant entre les voitures tandis que la boue rempli mon pare-brise de tâches brunâtres.
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-JOURNAL L'ITINÉRAIRE!!!
C'est un cri familier aux piétons montréalais. Aux coins des rues, sur les grandes artères, ou aux portes du métro, on voit ces camelots vendre leurs journaux. La plupart sont d'anciens itinérants qui trouvent là leur premier boulot. Ils sont tous fiers de brandir leurs journaux à vendre. On le voit dans leurs yeux, on le voit dans leur attitude. Étudiante, je croisais régulièrement l'un de ces vendeurs. D'une voix de stentor, il annonçait son journal en pleine station Berri-UQÀM. On l'entendait d'un quai à l'autre. Il était la personne invisible qui de sa voix, se frayait un chemin jusqu'à nos coeurs habitués à une trop confortable indifférence. Celle-ci résonnait entre les passants indifférents, les travailleurs en complets pressés, les ados l'oreille collés à leur cellulaire (à l'époque, ce n'était pas la mode des textos) et les étudiants, la tête moitié dans le métro et l'autre à leurs travaux, si ce n'est à leurs blondes ou à leurs futurs partys. Je ne savais pas alors ce qu'était ce journal et je trouvais cet homme dérangeant. Aujourd'hui, je comprends quel courage il faut pour faire ce qu'il faisait. Depuis, dès que je le peux, j'achète mon journal, sachant que par ce moyen, j'aide quelqu'un à ne plus dormir dehors.
***********************************************
Un homme a laissé son sac à dos près d'un arbre, dans une artère très commerçante du centre-ville. Il a aussi posé un tapis sur le sol, sur lequel repose... un chat. Je suis habituée à voir des gens traîner dans les rues avec leurs chiens, souvent mieux traité que ne le sont leurs maîtres. Des gros chiens, qui aboient forts et prennent de la place sur les trottoirs. Rien à voir avec le petit félin qui accompagne son maître. Noir sur le dos et blanc sur le ventre, avec une traînée de neige jusqu'à son museau, il est attaché par une laisse qui ne semble le gêner en rien. Surprenant car les chats, contrairement aux chiens acceptent mal ce genre de contrainte. Mais lui non, aucun problème. Homère est son nom me dit son maître, tout fier de son chat. La petite bête me fixe de ses yeux bleus, indifférents aux passants qui le frôlent et aux voitures qui passent à quelques mètres. Pendant quelques secondes, il n'y a que moi qui compte, moi qui suis devant lui, dans mon manteau noir et mes souliers de cuir, lui souriant. Ensuite, l'instinct félin reprend le dessus et il pointe son museau ailleurs, avide de découvrir le monde qui l'entoure. Il a beau mener sa vie comme un chien, il reste un chat, ce petit Homère.
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Il fait froid, si froid. Un froid qui glace les os, transpercent les manteaux et cisaille la peau. Je sors de ma voiture en frissonnant. Je croise un homme, assis à même le sol. Des vêtements qui pourraient être beaucoup plus chaud l'enveloppent, autant d'un semblant de chaleur que d'une forte odeur. Un visage rendu gris par la fumée de cigarette, un oeil vif qui glisse sur les passants. Il agite un gobelet de café qui fait ting! ting! pour me demander de la monnaie. Vieux truc: il a glissé deux gobelets l'un dans l'autre, Celui du dessus est vide. Je glisse quelques pièces de monnaie dedans et l'homme s'empresse de les transvider dans le gobelet du dessous. Je m'éloigne. L'homme m'a à peine regardé, aussi indifférent à moi que ne le sont la plupart des gens qui pressent le pas le long du trottoir. Je repasserais au même endroit une heure plus tard. L'homme est toujours là, assis sur le sol, les joues encore plus rouge et les doigts dépassant à peine de ses manches, serrant ses gobelets qu'il tend aux passants. Je m'assieds dans ma voiture et pousse le chauffage au maximum. J'espère que l'homme aura un café chaud bientôt.
@+ Mariane
mardi 15 avril 2014
Marie-Antoinette de Stefan Zweig
Marie-Antoinette Stefan Zweig Texte lu en numérique libre de droit*
Résumé:
Biographie de la célèbre dernière reine de France au destin funeste.
Mon avis:
Il faut le dire en partant, j'aime beaucoup Stefan Zweig. Cet auteur a une grande capacité de décrire les émotions humaines, de nous faire connaître les profondeurs des tourments de l'âme. Ce qui fonctionne merveilleusement bien dans un roman, mais ici, c'est presque de trop. Certes, l'histoire de Marie-Antoinette est tragique, mais il a cette manie qui m'irrite chez certains biographes de regarder l'histoire de la personne à travers la lunette de la fin. Personne ne pouvait prévoir la Révolution française, non plus que le roi et la reine allait tous les deux finir leurs jours sur l'échafaud. Alors de regarder l'histoire de la jeune Maria Antonia qui arrive, Archiduchesse d'Autriche, à la cour de France pour épouser le Dauphin est à mon sens une grave erreur. D'autre part, la grande force et en même temps la grande faiblesse de cette biographie est l'aspect psychologique très poussé. L'auteur essaie de comprendre la nature même de la personnalité de cette femme. C'est à la fois intéressant et très troublant, puisque cela ouvre la porte à énormément d'interprétation. D'ailleurs, à un certain moment, on tombe littéralement dans la recherche de la lettre ou du passage qui corroboreront les conclusions de l'auteur, particulièrement dans le cas de sa relation avec Fersen (ont-ils, ou non, été amants?). De même, certains passages, surtout durant la Révolution, ressemblent davantage à des extraits de tragédies grecques que de la biographie. Ceci dit, l'ouvrage a été écrit en 1932 (un bref passage dans le texte souligne d'ailleurs que le nazisme est aux portes, l'auteur faisant une brève analogie avec la Terreur) et les normes de la biographie n'étaient pas les mêmes que celles d'aujourd'hui. On peut constater par l'abondance de citations que le travail de recherche a été soigneusement fait et que dans l'ensemble, les faits rapportés sont exacts. Par contre, certaines anecdotes m'ont laissée songeuse, surtout celles se rapportant un peu trop bien à une mise en scène des événements liés à la vie de Marie-Antoinette. Une biographie à prendre avec un gros grain de sel, mais intéressante tout de même à cause de l'aspect psychologique très développé. Par contre, je suis certaine que beaucoup de biographes plus contemporains de la célèbre reine de France y trouveraient de nombreuses erreurs, inexactitudes ou serait en total désaccord avec les conclusions de Stefan Zweig.
Ma note: 3.75/5
* Le texte que j'ai lu est disponible ici.
Résumé:
Biographie de la célèbre dernière reine de France au destin funeste.
Mon avis:
Il faut le dire en partant, j'aime beaucoup Stefan Zweig. Cet auteur a une grande capacité de décrire les émotions humaines, de nous faire connaître les profondeurs des tourments de l'âme. Ce qui fonctionne merveilleusement bien dans un roman, mais ici, c'est presque de trop. Certes, l'histoire de Marie-Antoinette est tragique, mais il a cette manie qui m'irrite chez certains biographes de regarder l'histoire de la personne à travers la lunette de la fin. Personne ne pouvait prévoir la Révolution française, non plus que le roi et la reine allait tous les deux finir leurs jours sur l'échafaud. Alors de regarder l'histoire de la jeune Maria Antonia qui arrive, Archiduchesse d'Autriche, à la cour de France pour épouser le Dauphin est à mon sens une grave erreur. D'autre part, la grande force et en même temps la grande faiblesse de cette biographie est l'aspect psychologique très poussé. L'auteur essaie de comprendre la nature même de la personnalité de cette femme. C'est à la fois intéressant et très troublant, puisque cela ouvre la porte à énormément d'interprétation. D'ailleurs, à un certain moment, on tombe littéralement dans la recherche de la lettre ou du passage qui corroboreront les conclusions de l'auteur, particulièrement dans le cas de sa relation avec Fersen (ont-ils, ou non, été amants?). De même, certains passages, surtout durant la Révolution, ressemblent davantage à des extraits de tragédies grecques que de la biographie. Ceci dit, l'ouvrage a été écrit en 1932 (un bref passage dans le texte souligne d'ailleurs que le nazisme est aux portes, l'auteur faisant une brève analogie avec la Terreur) et les normes de la biographie n'étaient pas les mêmes que celles d'aujourd'hui. On peut constater par l'abondance de citations que le travail de recherche a été soigneusement fait et que dans l'ensemble, les faits rapportés sont exacts. Par contre, certaines anecdotes m'ont laissée songeuse, surtout celles se rapportant un peu trop bien à une mise en scène des événements liés à la vie de Marie-Antoinette. Une biographie à prendre avec un gros grain de sel, mais intéressante tout de même à cause de l'aspect psychologique très développé. Par contre, je suis certaine que beaucoup de biographes plus contemporains de la célèbre reine de France y trouveraient de nombreuses erreurs, inexactitudes ou serait en total désaccord avec les conclusions de Stefan Zweig.
Ma note: 3.75/5
* Le texte que j'ai lu est disponible ici.
Libellés :
Auteurs V à Z,
Biographie,
Commentaire de lecture,
Livre numérique
lundi 14 avril 2014
Ouais ben, il (ou elle) est mort(e)
Salut!
Je lis dans le journal que Régine Deforges est morte. Ah. Je ne la connais pas, ou très peu. De nom, oui, mais de là à savoir ce qu'elle a fait... Petit tour sur Wikipédia. Ah oui, La bicyclette bleue je connais! Pas de près, mais de loin oui. Sauf que c'est à peu près tout ce que je connaissais d'elle. Tout d'un coup, je découvre sa volonté de faire connaître la littérature érotique (qui lui vaudra nombre de poursuite pour ouvrage aux bonnes moeurs) et ses nombreux autres combats. Ouf, une femme active et engagée! Je n'ai pas vraiment plus envie de lire ses oeuvres, mais je suis contente d'avoir eu l'occasion de la connaître un peu mieux.
Ça arrive souvent que je découvre comme ça un auteur avec une longue carrière. Triste, mais on parle souvent des oeuvres de cet auteur, de sa carrière, de ses engagements... à son décès. De la sortie de ses livres, alors qu'il est encore vivant? Un entrefilet dans les pages culturelles, une bonne couverture s'il a la chance d'être un auteur publié chez un éditeur qui peut se le permettre. Parfois des invitations à l'international. Mais on peut passer à côté d'un auteur formidable tout simplement parce qu'il n'a pas beaucoup de visibilité de son vivant. À part s'il gagne le Nobel (comme Doris Lessing), le Giller Prize (comme Alice Munro) ou qu'il gagne un autre prix important, genre le Goncourt. Encore là, la visibilité n'est pas permanente.
Ce ne sont pas tous les auteurs qui ont le talent de la communication d'un Dany Laferrière. Celui-ci sait manier les mots, autant à l'oral qu'à l'écrit. Ce qui lui assure une certaine présence médiatique. D'autant plus qu'il est un intellectuel, capable de parler de nombreux sujets en-dehors de ses livres. Une véritable aubaine pour lui comme pour les médias. Pour le commun des auteurs, et bien, il faudra attendre de manger les pissenlits par la racine pour avoir droit à une brève mention au téléjournal. Le reste du temps niet.
C'est dommage, mais c'est aussi une chance. Personnellement, j'ai découvert plusieurs auteurs de cette façon, en me faisant dire qu'ils étaient morts. «Tiens, je ne le connaissais pas lui (ou elle), qu'est-ce qu'il (qu'elle) a écrit?» Et de lire attentivement l'article. Le grand avantage de lire un auteur décédé est évidemment que l'on sait quels sont les meilleures pièces de son oeuvre. On peut commencer par ça. Néanmoins, la premier détail important, c'est qu'on en entend parler... Combien de rétrospectives d'auteurs, de cinéastes, d'artistes et combien d'autres aie-je connu par leur rubrique nécrologique? À commencer par Régine Deforges, la mort leur donne un aura auquel vivant, ils n'auront jamais eu droit.
On dit que les morts ne peuvent pas se défendre. C'est vrai. D'où l'occasion sans doute de leur lancer des fleurs pour soulager notre conscience. L'artiste incompris de son vivant, mais reconnu après sa mort, je déteste. Un artiste a droit à la reconnaissance de son travail. Au même titre qu'un scientifique, un homme d'État ou un athlète. Ce n'est pas une fois mort que l'on doit de s'intéresser à leur travail, c'est bien vivant, alors qu'on peut aller le rencontrer dans un Salon du livre, suivre ses publications et discuter avec lui.
C'est malheureux que bien souvent, le seul moment où l'on parle vraiment du travail d'un auteur, c'est au moment où il nous a quitté, emportant avec lui toutes les histoires qu'il n'a pas eu le temps d'écrire.
@+ Mariane
Je lis dans le journal que Régine Deforges est morte. Ah. Je ne la connais pas, ou très peu. De nom, oui, mais de là à savoir ce qu'elle a fait... Petit tour sur Wikipédia. Ah oui, La bicyclette bleue je connais! Pas de près, mais de loin oui. Sauf que c'est à peu près tout ce que je connaissais d'elle. Tout d'un coup, je découvre sa volonté de faire connaître la littérature érotique (qui lui vaudra nombre de poursuite pour ouvrage aux bonnes moeurs) et ses nombreux autres combats. Ouf, une femme active et engagée! Je n'ai pas vraiment plus envie de lire ses oeuvres, mais je suis contente d'avoir eu l'occasion de la connaître un peu mieux.
Ça arrive souvent que je découvre comme ça un auteur avec une longue carrière. Triste, mais on parle souvent des oeuvres de cet auteur, de sa carrière, de ses engagements... à son décès. De la sortie de ses livres, alors qu'il est encore vivant? Un entrefilet dans les pages culturelles, une bonne couverture s'il a la chance d'être un auteur publié chez un éditeur qui peut se le permettre. Parfois des invitations à l'international. Mais on peut passer à côté d'un auteur formidable tout simplement parce qu'il n'a pas beaucoup de visibilité de son vivant. À part s'il gagne le Nobel (comme Doris Lessing), le Giller Prize (comme Alice Munro) ou qu'il gagne un autre prix important, genre le Goncourt. Encore là, la visibilité n'est pas permanente.
Ce ne sont pas tous les auteurs qui ont le talent de la communication d'un Dany Laferrière. Celui-ci sait manier les mots, autant à l'oral qu'à l'écrit. Ce qui lui assure une certaine présence médiatique. D'autant plus qu'il est un intellectuel, capable de parler de nombreux sujets en-dehors de ses livres. Une véritable aubaine pour lui comme pour les médias. Pour le commun des auteurs, et bien, il faudra attendre de manger les pissenlits par la racine pour avoir droit à une brève mention au téléjournal. Le reste du temps niet.
C'est dommage, mais c'est aussi une chance. Personnellement, j'ai découvert plusieurs auteurs de cette façon, en me faisant dire qu'ils étaient morts. «Tiens, je ne le connaissais pas lui (ou elle), qu'est-ce qu'il (qu'elle) a écrit?» Et de lire attentivement l'article. Le grand avantage de lire un auteur décédé est évidemment que l'on sait quels sont les meilleures pièces de son oeuvre. On peut commencer par ça. Néanmoins, la premier détail important, c'est qu'on en entend parler... Combien de rétrospectives d'auteurs, de cinéastes, d'artistes et combien d'autres aie-je connu par leur rubrique nécrologique? À commencer par Régine Deforges, la mort leur donne un aura auquel vivant, ils n'auront jamais eu droit.
On dit que les morts ne peuvent pas se défendre. C'est vrai. D'où l'occasion sans doute de leur lancer des fleurs pour soulager notre conscience. L'artiste incompris de son vivant, mais reconnu après sa mort, je déteste. Un artiste a droit à la reconnaissance de son travail. Au même titre qu'un scientifique, un homme d'État ou un athlète. Ce n'est pas une fois mort que l'on doit de s'intéresser à leur travail, c'est bien vivant, alors qu'on peut aller le rencontrer dans un Salon du livre, suivre ses publications et discuter avec lui.
C'est malheureux que bien souvent, le seul moment où l'on parle vraiment du travail d'un auteur, c'est au moment où il nous a quitté, emportant avec lui toutes les histoires qu'il n'a pas eu le temps d'écrire.
@+ Mariane
vendredi 11 avril 2014
Petite nouvelle spéciale qui me fait sauter de joie!
Salut!
Ok, je ne fais pas souvent d'auto-promotion, mais là, il m'arrive quelque chose de super joyeux que je ne peux m'empêcher de le clamer haut et fort.
JE SUIS EN NOMINATION AUX PRIX AURORA-BORÉAL!!!!!!!!!!
C'est juste une nomination, mais ça me rend super heureuse, vraiment! On verra à la remise des prix qui l'emportera, mais je suis bien entourée dans ma catégorie. À voir au Boréal en mai!
Bonne journée à tous!
Ok, je ne fais pas souvent d'auto-promotion, mais là, il m'arrive quelque chose de super joyeux que je ne peux m'empêcher de le clamer haut et fort.
JE SUIS EN NOMINATION AUX PRIX AURORA-BORÉAL!!!!!!!!!!
C'est juste une nomination, mais ça me rend super heureuse, vraiment! On verra à la remise des prix qui l'emportera, mais je suis bien entourée dans ma catégorie. À voir au Boréal en mai!
Bonne journée à tous!
jeudi 10 avril 2014
La nuit des temps de René Barjavel
La nuit des temps René Barjavel Pocket Junior 410 pages
Résumé:
En plein Antarctique, sous un kilomètre de glace, une équipe de scientifique détecte un signal. Quelque chose existe, profondément enfoui là-dessous. Une équipe internationale se réunit pour faire la lumière sur la provenance du signal. Et découvre, stupéfaite, les vestiges d'une civilisation humaine, hautement technologique, mais perdue depuis 900 000 ans. Au centre des ruines, un oeuf d'or, contenant deux corps: un homme et une femme, gelés dans de l'hélium à l'état solide. Ils réussissent à réveiller la femme, qui se nomme Éléa, qui commence à leur raconter son histoire.
Mon avis:
Je suis entrée dans ce livre d'une façon auquel je ne m'attendais pas: totalement. De façon imprévisible. Barjavel est un auteur magnifique dans sa prose, on entre dans ses mots avec une facilité déconcertante et on ne lâche plus le livre. Cette histoire de nations s'unissant pour découvrir un secret caché sous la glace et un peu tirée par les cheveux, mais on ne se laisse pas trop distraire par ces éléments. On suit plutôt l'histoire de cette découverte passionnante. Le récit admet un peu facilement ses origines des années soixante, entre autre sur la place de la femme. Celle-ci n'ont que peu de place dans l'histoire, même si Éléa est un personnage central. Outre elle, seule Léonovna est clairement nommée et son rôle, même si moins présent, est plus étoffé. Éléa est une femme qui a été choisie pour traverser les siècles aux côtés d'un grand scientifique en fonction de son intelligence, certes, mais surtout de sa... beauté. Le scientifique voulait une belle femme à ses côtés. Même si elle aime Païkan, un autre homme et qu'elle fait clairement comprendre au scientifique, Coban, qu'elle préfère mourir à ses côtés plutôt que de survivre sans lui. Éléa est une grande amoureuse. A-t-elle des opinions? Une volonté propre? On ne sait guère, elle est tout entière tournée vers l'homme qu'elle aime. Ils ont fait leurs études pour rester ensemble et semblent vivre en totale symbiose. Les seuls moments où elle agit d'elle-même sont ceux où, séparée de lui, elle cherche par tous les moyens à le rejoindre. Ensuite, elle ne prendra pas d'initiatives, laissant Païkan prendre toutes les décisions, glissant à peine son opinion au passage. Belle, elle l'est, l'auteur le dit et redit assez souvent pour qu'on le sache! Est-elle autre chose? C'est difficile à dire. C'est l'enfant d'une autre société et on la comprend au fond très peu. La première partie du récit se passe de nos jours et elle est centrée sur la découverte de l'oeuf où elle repose gelée aux côtés de Coban, de son réveil et des multiples ressorts de cette histoire à l'international. Ensuite, l'auteur glisse habilement vers un récit plus personnel, celui de la vie d'Éléa, qui contre la raison toute entière, vivait dans une civilisation hautement technologique au beau milieu de ce que les scientifiques d'aujourd'hui nomment le Pléistocène. De son amour pour Païkan et aussi de la guerre qui les séparera à tout jamais. Ce monde est totalement invraisemblable, mais on y croit tout de même, porté par la voix d'Éléa, belle, pour son plus grand malheur. La fin est à la mesure du livre et je n'ose en dire plus étant donné que je ne veux pas trahir de punchs. Une certaine intemporalité se dégage de l'ensemble du livre. Il a relativement bien vieilli. Les technologies utilisées pourraient être contemporaines, ou sont si peu décrites que l'on peut mentalement les moderniser, seul l'aspect affrontement Est/Ouest ne tient pas la route. Et les commentaires sur la femme qui peuvent passer aujourd'hui pour sexistes, mais qui ne l'étaient pas au moment de la rédaction. Une magnifique lecture, un aspect science-fiction bien développé, une situation politique un peu trop tiré par les cheveux, mais une histoire qui nous marque, un peu comme Simon, le médecin, qui tombera amoureux d'Éléa, la belle aux yeux bleus pailletés d'or.
Ma note: 4.75/5
Résumé:
En plein Antarctique, sous un kilomètre de glace, une équipe de scientifique détecte un signal. Quelque chose existe, profondément enfoui là-dessous. Une équipe internationale se réunit pour faire la lumière sur la provenance du signal. Et découvre, stupéfaite, les vestiges d'une civilisation humaine, hautement technologique, mais perdue depuis 900 000 ans. Au centre des ruines, un oeuf d'or, contenant deux corps: un homme et une femme, gelés dans de l'hélium à l'état solide. Ils réussissent à réveiller la femme, qui se nomme Éléa, qui commence à leur raconter son histoire.
Mon avis:
Je suis entrée dans ce livre d'une façon auquel je ne m'attendais pas: totalement. De façon imprévisible. Barjavel est un auteur magnifique dans sa prose, on entre dans ses mots avec une facilité déconcertante et on ne lâche plus le livre. Cette histoire de nations s'unissant pour découvrir un secret caché sous la glace et un peu tirée par les cheveux, mais on ne se laisse pas trop distraire par ces éléments. On suit plutôt l'histoire de cette découverte passionnante. Le récit admet un peu facilement ses origines des années soixante, entre autre sur la place de la femme. Celle-ci n'ont que peu de place dans l'histoire, même si Éléa est un personnage central. Outre elle, seule Léonovna est clairement nommée et son rôle, même si moins présent, est plus étoffé. Éléa est une femme qui a été choisie pour traverser les siècles aux côtés d'un grand scientifique en fonction de son intelligence, certes, mais surtout de sa... beauté. Le scientifique voulait une belle femme à ses côtés. Même si elle aime Païkan, un autre homme et qu'elle fait clairement comprendre au scientifique, Coban, qu'elle préfère mourir à ses côtés plutôt que de survivre sans lui. Éléa est une grande amoureuse. A-t-elle des opinions? Une volonté propre? On ne sait guère, elle est tout entière tournée vers l'homme qu'elle aime. Ils ont fait leurs études pour rester ensemble et semblent vivre en totale symbiose. Les seuls moments où elle agit d'elle-même sont ceux où, séparée de lui, elle cherche par tous les moyens à le rejoindre. Ensuite, elle ne prendra pas d'initiatives, laissant Païkan prendre toutes les décisions, glissant à peine son opinion au passage. Belle, elle l'est, l'auteur le dit et redit assez souvent pour qu'on le sache! Est-elle autre chose? C'est difficile à dire. C'est l'enfant d'une autre société et on la comprend au fond très peu. La première partie du récit se passe de nos jours et elle est centrée sur la découverte de l'oeuf où elle repose gelée aux côtés de Coban, de son réveil et des multiples ressorts de cette histoire à l'international. Ensuite, l'auteur glisse habilement vers un récit plus personnel, celui de la vie d'Éléa, qui contre la raison toute entière, vivait dans une civilisation hautement technologique au beau milieu de ce que les scientifiques d'aujourd'hui nomment le Pléistocène. De son amour pour Païkan et aussi de la guerre qui les séparera à tout jamais. Ce monde est totalement invraisemblable, mais on y croit tout de même, porté par la voix d'Éléa, belle, pour son plus grand malheur. La fin est à la mesure du livre et je n'ose en dire plus étant donné que je ne veux pas trahir de punchs. Une certaine intemporalité se dégage de l'ensemble du livre. Il a relativement bien vieilli. Les technologies utilisées pourraient être contemporaines, ou sont si peu décrites que l'on peut mentalement les moderniser, seul l'aspect affrontement Est/Ouest ne tient pas la route. Et les commentaires sur la femme qui peuvent passer aujourd'hui pour sexistes, mais qui ne l'étaient pas au moment de la rédaction. Une magnifique lecture, un aspect science-fiction bien développé, une situation politique un peu trop tiré par les cheveux, mais une histoire qui nous marque, un peu comme Simon, le médecin, qui tombera amoureux d'Éléa, la belle aux yeux bleus pailletés d'or.
Ma note: 4.75/5
Libellés :
Auteurs A à C,
Commentaire de lecture,
Science-fiction
mercredi 9 avril 2014
Vaut-il mieux éviter certains livres quand on est jeune?
Salut!
Mini-controverse ces derniers jours déclenché par un billet de Pierre Foglia. Le sujet? On a fait lire à des jeunes de secondaire 4 le roman Sanguine de Jacques Bissonnette. Un roman policier, mais frôlant par moment l'horreur. Très brutal en tout cas et la quatrième de couverture ne le cache pas. Foglia s'insurgeait que l'on puisse faire lire un tel livre à des adolescents de seize ans. Répondant à cette épineuse question, Patrick Senécal livrait un vibrant témoignage sur l'importance que les adolescents lisent d'abord et avant tout des livres qu'ils ont envie de lire. Et de lancer cette phrase: «Si on lit un livre, c'est qu'on est prêt à le lire.»
D'accord, pas d'accord? Au-delà de la question de savoir si on devrait faire lire des romans d'horreurs aux jeunes du secondaire (j'aurais détesté ça!) ou des classiques (qui augmentent le nombre d'heures dormi par nuit chez les ados), se pose une question importante: à quel âge est-on prêt à lire certains livres? Certains sujets, comme la sexualité ou encore la violence peuvent perturber certains lecteurs, cela est vrai. Les cacher les rendent-ils moins forts, préparent-ils les jeunes à vivre dans un monde où, qu'on le veuille ou non, cela fait partie de la réalité? Et à quel âge est-on près à faire face à ces réalités, si on l'est jamais?
Cela va beaucoup plus loin que la question des lectures obligatoires. Peu importe ce que l'on fera, si un jeune n'a pas d'intérêt pour la lecture, le moindre livre à lire deviendra une corvée et sera par conséquent ennuyeux. Je me rappelle une amie au secondaire qui comptait le nombre de pages à lire dans chaque lecture et divisait le tout par le temps pour le lire. Chaque jour, lire quinze pages. Cela me semble d'un ennui mortel! Ne pas pouvoir se laisser emporter par l'histoire et zieuter le coin des pages, pressée d'avoir lu son «quota» quotidien. Rien ne me semblait plus éloigné du plaisir de lire que sa méthode. Elle n'était pas la seule à le faire d'ailleurs, ce que je trouve terriblement dommage.
Au-delà des variables individuelles, je crois qu'il est très dur de fixer un âge où tel ou tel sujet est abordé. Cela dépend beaucoup du bagage de chacun, mais aussi de la culture dans laquelle on a été élevée. Des spécialistes du développement peuvent dire que vers tel ou tel âge, on peut aborder tel sujet, mais cela reste seulement une référence.
Par contre, j'aime bien la phrase de Patrick Senécal: si on lit un livre, c'est qu'on est prêt à le lire. Je me rappelle avoir lu très jeune Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Je suis sûre que je n'ai pas tout compris du livre. La profondeur des sentiments qui y étaient déployés n'étaient pas au niveau d'une élève du primaire. Mais le livre a laissé une trace sur moi et plus tard, en y repensant, j'ai compris beaucoup de choses. Ce n'est pas tant l'instant de la lecture qui a compté que le fait d'avoir lu le livre. J'ai aussi lu certains livres que ma mère ne voulaient pas que je lise à un âge précoce et ça n'a pas eu d'influence sur la suite. Par contre, j'ai aussi été traumatisée à une occasion. J'avais seize ans et j'avais déjà lu pas mal de faits vécus, genre L'alliance de la brebis, Jamais sans ma fille et autres histoires de torture, violence, viol et tutti quanti. Sauf qu'en lisant un extrait de la biographie de Waris Dirie racontant son excision, j'ai badtripper. Pourquoi cette scène-là en particulier? Je ne sais pas. Mais elle m'a hantée pendant des mois, des années même. J'ai été traumatisée par cette scène. J'étais presque adulte pourtant. Qu'est-ce que cela aurait été si je l'avais lu plus jeune? Aucune idée. Étais-je prête à faire face à cette lecture, au thème dont elle parlait? Quelque chose me dit que j'y aurais été confrontée tôt ou tard. Ça s'est fait à ce moment-là, voilà tout.
Je comprends que l'on veuille protéger les enfants, vraiment. Cependant, je crois que ceux-ci, malgré nos meilleurs intentions, auront tendance à aller chercher les informations dont ils ont besoin. La vie se charge de guider leurs lectures. C'est à nous, adultes, de travailler avec eux pour éviter les traumatismes et leur permettre de mieux appréhender le monde dans lequel ils vont un jour s'envoler de leurs propres ailes.
@+ Mariane
Mini-controverse ces derniers jours déclenché par un billet de Pierre Foglia. Le sujet? On a fait lire à des jeunes de secondaire 4 le roman Sanguine de Jacques Bissonnette. Un roman policier, mais frôlant par moment l'horreur. Très brutal en tout cas et la quatrième de couverture ne le cache pas. Foglia s'insurgeait que l'on puisse faire lire un tel livre à des adolescents de seize ans. Répondant à cette épineuse question, Patrick Senécal livrait un vibrant témoignage sur l'importance que les adolescents lisent d'abord et avant tout des livres qu'ils ont envie de lire. Et de lancer cette phrase: «Si on lit un livre, c'est qu'on est prêt à le lire.»
D'accord, pas d'accord? Au-delà de la question de savoir si on devrait faire lire des romans d'horreurs aux jeunes du secondaire (j'aurais détesté ça!) ou des classiques (qui augmentent le nombre d'heures dormi par nuit chez les ados), se pose une question importante: à quel âge est-on prêt à lire certains livres? Certains sujets, comme la sexualité ou encore la violence peuvent perturber certains lecteurs, cela est vrai. Les cacher les rendent-ils moins forts, préparent-ils les jeunes à vivre dans un monde où, qu'on le veuille ou non, cela fait partie de la réalité? Et à quel âge est-on près à faire face à ces réalités, si on l'est jamais?
Cela va beaucoup plus loin que la question des lectures obligatoires. Peu importe ce que l'on fera, si un jeune n'a pas d'intérêt pour la lecture, le moindre livre à lire deviendra une corvée et sera par conséquent ennuyeux. Je me rappelle une amie au secondaire qui comptait le nombre de pages à lire dans chaque lecture et divisait le tout par le temps pour le lire. Chaque jour, lire quinze pages. Cela me semble d'un ennui mortel! Ne pas pouvoir se laisser emporter par l'histoire et zieuter le coin des pages, pressée d'avoir lu son «quota» quotidien. Rien ne me semblait plus éloigné du plaisir de lire que sa méthode. Elle n'était pas la seule à le faire d'ailleurs, ce que je trouve terriblement dommage.
Au-delà des variables individuelles, je crois qu'il est très dur de fixer un âge où tel ou tel sujet est abordé. Cela dépend beaucoup du bagage de chacun, mais aussi de la culture dans laquelle on a été élevée. Des spécialistes du développement peuvent dire que vers tel ou tel âge, on peut aborder tel sujet, mais cela reste seulement une référence.
Par contre, j'aime bien la phrase de Patrick Senécal: si on lit un livre, c'est qu'on est prêt à le lire. Je me rappelle avoir lu très jeune Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Je suis sûre que je n'ai pas tout compris du livre. La profondeur des sentiments qui y étaient déployés n'étaient pas au niveau d'une élève du primaire. Mais le livre a laissé une trace sur moi et plus tard, en y repensant, j'ai compris beaucoup de choses. Ce n'est pas tant l'instant de la lecture qui a compté que le fait d'avoir lu le livre. J'ai aussi lu certains livres que ma mère ne voulaient pas que je lise à un âge précoce et ça n'a pas eu d'influence sur la suite. Par contre, j'ai aussi été traumatisée à une occasion. J'avais seize ans et j'avais déjà lu pas mal de faits vécus, genre L'alliance de la brebis, Jamais sans ma fille et autres histoires de torture, violence, viol et tutti quanti. Sauf qu'en lisant un extrait de la biographie de Waris Dirie racontant son excision, j'ai badtripper. Pourquoi cette scène-là en particulier? Je ne sais pas. Mais elle m'a hantée pendant des mois, des années même. J'ai été traumatisée par cette scène. J'étais presque adulte pourtant. Qu'est-ce que cela aurait été si je l'avais lu plus jeune? Aucune idée. Étais-je prête à faire face à cette lecture, au thème dont elle parlait? Quelque chose me dit que j'y aurais été confrontée tôt ou tard. Ça s'est fait à ce moment-là, voilà tout.
Je comprends que l'on veuille protéger les enfants, vraiment. Cependant, je crois que ceux-ci, malgré nos meilleurs intentions, auront tendance à aller chercher les informations dont ils ont besoin. La vie se charge de guider leurs lectures. C'est à nous, adultes, de travailler avec eux pour éviter les traumatismes et leur permettre de mieux appréhender le monde dans lequel ils vont un jour s'envoler de leurs propres ailes.
@+ Mariane
mardi 8 avril 2014
Les ignorants d'Étienne Davodeau
Les ignorants Récit d'une initiation croisée Étienne Davodeau Futuropolis 267 pages
Résumé:
Richard Leroy ne connaît rien à la BD. Étienne Davodeau ne connaît rien aux vins. L'un est vignoble, l'autre bédéiste. Le temps d'une année, ils vont faire découvrir à l'autre leur passion, entre les plants de vignes et les salons de BD, avec toujours un bon verre de vin pas loin!
Mon avis:
Un petit bijou que cette BD. Avec beaucoup de délicatesse, un dessin affirmé, mais très fluide, Étienne Davodeau nous glisse dans le monde des amateurs de vin, de ceux qui défendent le vin et la vigne, à la fois contre la production trop industrielle, et contre le rythme de vie trop rapide qui empêche de prendre le temps de l'apprécier. Au fond, Richard Leroy est avant tout un fou de vin qui y croit réellement. Le temps d'une année, on accompagne l'auteur, Étienne Davodeau, complet néophyte dans l'art du vin et de sa fabrication, dans sa découverte du travail lié à la production de ce précieux nectar. On fait à ses côtés toutes les étapes, de la taille à l'embouteillage. L'auteur a le don de nous mettre à sa place, de nous faire partager la sueur et les questionnements, mais aussi l'émerveillement, les détails surprenants et les petits secrets de la fabrication du vin. On est à ses côtés dans la vigne en train de désherber en transpirant, tellement que j'ai l'impression d'avoir visité Montbenault! Cela ne s'arrête pas là: aux côtés des deux comparses, on visite de nombreux vignobles, rencontrant d'autres façons de faire, d'autres façons de voir la fabrication du vin. Et de déguster d'autres produits également! Les discussions, parfois un brin technique, reste par contre abordable par le profane et sont très instructives. On y sent toujours la passion vibrer. Lors des nombreux repas au restaurant que partagent l'auteur et le vigneron, on ne peut s'empêcher de rire en voyant celui-ci disséquer la carte des vins afin de choisir. Et parfois de conclure qu'ils boiront de l'eau! De son côté, Étienne Davodeau initie son comparse vignoble au 8e art. Les nombreux dessins de Richard Leroy, homme peu expressif, mais qui s'anime sous le trait adroit de l'auteur, nous fait découvrir le monde de la bande dessinée à travers ses yeux, ceux d'un parfait néophyte. On le voit parfois le soir, bien installé dans son lit, s'endormir sur une BD qu'il trouve ennuyeuse, ou au contraire, rester éveillé toute la nuit en tournant les pages. Il commente ses lectures à sa façon, qui n'a rien de professionnelle. Il aime ou il n'aime pas, pour des raisons très personnelles, mais au fil des planches, on voit apparaître des nuances dans son discours, il apprend à apprécier et à distinguer des détails. Dans le dessin entre autre. L'auteur le traîne un peu partout, chez son imprimeur, chez son éditeur, chez d'autres auteurs. Ce qui donne d'autres conversations tout aussi passionnante, soit entre les auteurs ou entre Leroy et eux. On apprend beaucoup de détails sur la façon dont on fait de la bande dessinée. Le passage au Quai-des-brumes est particulièrement intéressant. Voir notre vigneron regarder avec attention, surpris, étonné et admiratif des planches originales est un grand moment de la BD. Surtout que le dessin le rend tel qu'il est: beaucoup de retenu dans l'expression des sentiments, mais en même temps, une totale découverte d'un univers dont il ne connaissait rien. La liste des livres qu'il lit est fameuse (j'ai pris des notes!) et donne beaucoup d'idées de lectures. Un album que je n'aurais pas pris d'emblée, mais que je suis vraiment très très heureuse d'avoir lu, une vraie perle, profonde, vraie et porteuse de beaucoup de sens.
Ma note: 5/5
Résumé:
Richard Leroy ne connaît rien à la BD. Étienne Davodeau ne connaît rien aux vins. L'un est vignoble, l'autre bédéiste. Le temps d'une année, ils vont faire découvrir à l'autre leur passion, entre les plants de vignes et les salons de BD, avec toujours un bon verre de vin pas loin!
Mon avis:
Un petit bijou que cette BD. Avec beaucoup de délicatesse, un dessin affirmé, mais très fluide, Étienne Davodeau nous glisse dans le monde des amateurs de vin, de ceux qui défendent le vin et la vigne, à la fois contre la production trop industrielle, et contre le rythme de vie trop rapide qui empêche de prendre le temps de l'apprécier. Au fond, Richard Leroy est avant tout un fou de vin qui y croit réellement. Le temps d'une année, on accompagne l'auteur, Étienne Davodeau, complet néophyte dans l'art du vin et de sa fabrication, dans sa découverte du travail lié à la production de ce précieux nectar. On fait à ses côtés toutes les étapes, de la taille à l'embouteillage. L'auteur a le don de nous mettre à sa place, de nous faire partager la sueur et les questionnements, mais aussi l'émerveillement, les détails surprenants et les petits secrets de la fabrication du vin. On est à ses côtés dans la vigne en train de désherber en transpirant, tellement que j'ai l'impression d'avoir visité Montbenault! Cela ne s'arrête pas là: aux côtés des deux comparses, on visite de nombreux vignobles, rencontrant d'autres façons de faire, d'autres façons de voir la fabrication du vin. Et de déguster d'autres produits également! Les discussions, parfois un brin technique, reste par contre abordable par le profane et sont très instructives. On y sent toujours la passion vibrer. Lors des nombreux repas au restaurant que partagent l'auteur et le vigneron, on ne peut s'empêcher de rire en voyant celui-ci disséquer la carte des vins afin de choisir. Et parfois de conclure qu'ils boiront de l'eau! De son côté, Étienne Davodeau initie son comparse vignoble au 8e art. Les nombreux dessins de Richard Leroy, homme peu expressif, mais qui s'anime sous le trait adroit de l'auteur, nous fait découvrir le monde de la bande dessinée à travers ses yeux, ceux d'un parfait néophyte. On le voit parfois le soir, bien installé dans son lit, s'endormir sur une BD qu'il trouve ennuyeuse, ou au contraire, rester éveillé toute la nuit en tournant les pages. Il commente ses lectures à sa façon, qui n'a rien de professionnelle. Il aime ou il n'aime pas, pour des raisons très personnelles, mais au fil des planches, on voit apparaître des nuances dans son discours, il apprend à apprécier et à distinguer des détails. Dans le dessin entre autre. L'auteur le traîne un peu partout, chez son imprimeur, chez son éditeur, chez d'autres auteurs. Ce qui donne d'autres conversations tout aussi passionnante, soit entre les auteurs ou entre Leroy et eux. On apprend beaucoup de détails sur la façon dont on fait de la bande dessinée. Le passage au Quai-des-brumes est particulièrement intéressant. Voir notre vigneron regarder avec attention, surpris, étonné et admiratif des planches originales est un grand moment de la BD. Surtout que le dessin le rend tel qu'il est: beaucoup de retenu dans l'expression des sentiments, mais en même temps, une totale découverte d'un univers dont il ne connaissait rien. La liste des livres qu'il lit est fameuse (j'ai pris des notes!) et donne beaucoup d'idées de lectures. Un album que je n'aurais pas pris d'emblée, mais que je suis vraiment très très heureuse d'avoir lu, une vraie perle, profonde, vraie et porteuse de beaucoup de sens.
Ma note: 5/5
Libellés :
Auteurs D à F,
Bande dessinée,
Commentaire de lecture
lundi 7 avril 2014
Je suis là, mais...
Non, je ne suis pas là.
Vous voyez mon corps, ma poitrine qui monte et s'abaisse, mes pieds qui bougent parfois, mes lèvres qui grimacent, mes yeux qui s'écarquillent. Mes mains bougent à un rythme régulier, tournant les pages. Ma bouche laisse parfois échapper un rire ou une exclamation de surprise. Mon regard est fixe, mais changeant, montrant toutes les émotions qui filtrent à travers lui. Je suis là, vous me voyez, mais en même temps, je en suis pas là.
Je suis aux côtés de Marie-Antoinette, dans sa chambre glacée de la Conciergerie, où elle écrit sa dernière lettre, alors qu'elle vient d'être condamnée à mort.
Je suis aux côtés d'un aviateur pris dans un nuage de brume, en train d'essayer vaillamment de livrer le courrier entre les différentes villes d'Amérique du Sud.
Je combats un horrible dragon lors d'une épreuve de la Coupe des Trois Sorciers aux côtés d'un petit héros à lunette ronde, armé seulement de sa baguette et de son intrépidité.
Je suis dans un autre monde, séparé du nôtre, mais secrètement relié, vivant de nombreuses aventures en compagnie d'une jeune fille dégourdie et de son daemon, une partie de son âme, d'elle-même, auquel elle peut parler et répondre.
Je suis à la cour d'Anne d'Autriche, régente de France, subissant les tourments du Cardinal Mazarin et aidée par de nobles mousquetaires tout dévoués à la cause royale.
Je suis à Haïti, près d'un petit garçon partageant une humble maison avec sa grand-mère, créant par là un imaginaire dont je me régale.
C'est ça la magie de la littérature. On est dans un lieu physique, dans un espace réel, mais notre attention, notre imagination, est à des milliers de kilomètres de l'endroit où l'on se trouve. Et personne ne peut nous voler cela. L'univers que l'on se reconstruit n'est pareil à nul autre. Chaque lecteur verra les personnages d'un livre, les lieux où ils vivent et leurs aventures avec son propre oeil, usant à la fois de sa mémoire et de son imagination pour recréer celui-ci en lui. Ce qui fait que pris dans l'action, le lecteur oublie souvent le monde qui l'entoure! De là à dire que les lecteurs vivent sur une autre planète, il n'y a qu'un pas que nombre de parents, épuisés de chercher l'attention de leurs rejetons franchissent allègrement.
Rien de plus faux évidemment, mais la lecture permet justement ce petit miracle de voyager sans se déplacer, à l'image des replis de l'espace vécus par les personnages de Dune. Je suis ici et je suis là-bas en même temps. Mon corps continue d'être au même endroit, mais mon esprit voyage. Loin souvent, créant des univers ne pouvant exister que dans les livres, que ce soit des univers imaginaires ou encore dans les replis de la conscience d'une personne ou dans le lointain passé de notre histoire. La magie de la littérature est ainsi: la possibilité de plonger dans un autre univers tout en restant dans le confort d'un fauteuil.
Vive la lecture!
@+ Mariane
Vous voyez mon corps, ma poitrine qui monte et s'abaisse, mes pieds qui bougent parfois, mes lèvres qui grimacent, mes yeux qui s'écarquillent. Mes mains bougent à un rythme régulier, tournant les pages. Ma bouche laisse parfois échapper un rire ou une exclamation de surprise. Mon regard est fixe, mais changeant, montrant toutes les émotions qui filtrent à travers lui. Je suis là, vous me voyez, mais en même temps, je en suis pas là.
Je suis aux côtés de Marie-Antoinette, dans sa chambre glacée de la Conciergerie, où elle écrit sa dernière lettre, alors qu'elle vient d'être condamnée à mort.
Je suis aux côtés d'un aviateur pris dans un nuage de brume, en train d'essayer vaillamment de livrer le courrier entre les différentes villes d'Amérique du Sud.
Je combats un horrible dragon lors d'une épreuve de la Coupe des Trois Sorciers aux côtés d'un petit héros à lunette ronde, armé seulement de sa baguette et de son intrépidité.
Je suis dans un autre monde, séparé du nôtre, mais secrètement relié, vivant de nombreuses aventures en compagnie d'une jeune fille dégourdie et de son daemon, une partie de son âme, d'elle-même, auquel elle peut parler et répondre.
Je suis à la cour d'Anne d'Autriche, régente de France, subissant les tourments du Cardinal Mazarin et aidée par de nobles mousquetaires tout dévoués à la cause royale.
Je suis à Haïti, près d'un petit garçon partageant une humble maison avec sa grand-mère, créant par là un imaginaire dont je me régale.
C'est ça la magie de la littérature. On est dans un lieu physique, dans un espace réel, mais notre attention, notre imagination, est à des milliers de kilomètres de l'endroit où l'on se trouve. Et personne ne peut nous voler cela. L'univers que l'on se reconstruit n'est pareil à nul autre. Chaque lecteur verra les personnages d'un livre, les lieux où ils vivent et leurs aventures avec son propre oeil, usant à la fois de sa mémoire et de son imagination pour recréer celui-ci en lui. Ce qui fait que pris dans l'action, le lecteur oublie souvent le monde qui l'entoure! De là à dire que les lecteurs vivent sur une autre planète, il n'y a qu'un pas que nombre de parents, épuisés de chercher l'attention de leurs rejetons franchissent allègrement.
Rien de plus faux évidemment, mais la lecture permet justement ce petit miracle de voyager sans se déplacer, à l'image des replis de l'espace vécus par les personnages de Dune. Je suis ici et je suis là-bas en même temps. Mon corps continue d'être au même endroit, mais mon esprit voyage. Loin souvent, créant des univers ne pouvant exister que dans les livres, que ce soit des univers imaginaires ou encore dans les replis de la conscience d'une personne ou dans le lointain passé de notre histoire. La magie de la littérature est ainsi: la possibilité de plonger dans un autre univers tout en restant dans le confort d'un fauteuil.
Vive la lecture!
@+ Mariane
vendredi 4 avril 2014
Torturer un autre lecteur
A-Salut!
B-Allo!
A-Comment ça va?
B-Bien et toi?
(blablabla)
A-Je suis en train de lire un livre.
B-Ah oui, lequel?
A-XYZ de l'auteur ABC
B-Ah oui et c'est intéressant?
A-Ah tellement! (Glisser ici un résumé bref, mais excitant du livre que je suis en train de lire)
B-Ça a l'air intéressant.
A-Tellement et en plus (Ajouter des détails sur les personnages)
B-Vraiment cool!
A-Tellement, je suis rentrée dans ce livre super vite, j'adore l'écriture. (Saupoudrer autour de ce commentaire de généreux adjectifs sur le style de l'auteur)
B-Tu me donnes envie là...
A-Ah tu devrais le lire, c'est vraiment un super bon livre!
B- Je suis déjà en train de lire un livre, mais là tu me tentes vraiment!
A-Je peux te le prêter quand je l'aurais fini.
B-J'en aie déjà des tonnes à lire!
A-Ah moi, aussi, mais celui-là il est vraiment bon.
B-Tu me tentes encore plus!
A-Je sais!
B-Mais là...
A-Je peux te le prêter quand j'aurais fini.
B-Cruelle!
A-Héhé!
(Veuillez noter que dans ce dialogue, je joue aussi souvent le rôle de A que de B ;) )
@+ Mariane
B-Allo!
A-Comment ça va?
B-Bien et toi?
(blablabla)
A-Je suis en train de lire un livre.
B-Ah oui, lequel?
A-XYZ de l'auteur ABC
B-Ah oui et c'est intéressant?
A-Ah tellement! (Glisser ici un résumé bref, mais excitant du livre que je suis en train de lire)
B-Ça a l'air intéressant.
A-Tellement et en plus (Ajouter des détails sur les personnages)
B-Vraiment cool!
A-Tellement, je suis rentrée dans ce livre super vite, j'adore l'écriture. (Saupoudrer autour de ce commentaire de généreux adjectifs sur le style de l'auteur)
B-Tu me donnes envie là...
A-Ah tu devrais le lire, c'est vraiment un super bon livre!
B- Je suis déjà en train de lire un livre, mais là tu me tentes vraiment!
A-Je peux te le prêter quand je l'aurais fini.
B-J'en aie déjà des tonnes à lire!
A-Ah moi, aussi, mais celui-là il est vraiment bon.
B-Tu me tentes encore plus!
A-Je sais!
B-Mais là...
A-Je peux te le prêter quand j'aurais fini.
B-Cruelle!
A-Héhé!
(Veuillez noter que dans ce dialogue, je joue aussi souvent le rôle de A que de B ;) )
@+ Mariane
jeudi 3 avril 2014
Châteaux Bordeaux: 3- L'amateur de Corbeyran et Espé
Châteaux Bordeaux tome 3 L'amateur Scénario de Corbeyran Dessin de Espé Couleurs de Dimitri Fogolin Glénat 56 pages
Résumé:
La récolte perdue, Alexandra entrevoit l'avenir du Chêne Courbe avec pessimisme, malgré la présence de son frère Charles. Alors qu'apparaît un mystérieux amateur de vin qui prend des photos du vignoble, celui-ci sollicite l'aide de leur autre frère François. Qui découvre que sa femme Claire est à la source du sabotage. Décidément, la reprise du Chêne Courbe n'est pas de tout repos pour Alexandra.
Mon avis:
Belles images, mais un peu surfait. Après les deux premiers tomes où l'on voyait clairement les deux négociateurs en vins tisser leurs toiles autour d'Alexandra, un autre homme, lui aussi jouant de séduction s'approche à nouveau de la jeune femme. Pourquoi toujours jouer sur cette corde? Est-ce que c'est parce qu'elle est une femme, jeune et jolie? J'ai trouvé cela beaucoup trop facile. La haine de Claire, la femme de François cache une raison profonde, cela est certain, mais même si on progresse dans cette direction, on a peu d'indices. Elle veut que le vignoble soit vendu à tout prix, mais pourquoi? Seul fait directement relié au vin, on sait désormais quels sont les cépages contenus dans le vin merveilleux découvert dans une cave cachée du Chêne Courbe. La manière dont la chimie est expliquée est très intéressante, mais c'est le seul passage vraiment marquant du livre. J'ai trouvé les séances de dégustation avec l'amateur peu intéressante, se faire citer uniquement des noms de grands crus n'est intéressant que pour les connaisseurs, moins pour les profanes. Les motivations et les actions de ce personnage sont peu soutenues, il manque de profondeur. Certes, ses actes ont une explication, mais elle ne me semble pas convaincantes, à moins qu'il n'ait menti pour préparer un encore plus gros coup, ce qui serait bien plus probable à mon avis. Je ne suis pas sûre de poursuivre cette série, le scénario me semble tendu de trop de ficelles. Par contre, le dessin est toujours aussi bien.
Ma note: 3/5
Résumé:
La récolte perdue, Alexandra entrevoit l'avenir du Chêne Courbe avec pessimisme, malgré la présence de son frère Charles. Alors qu'apparaît un mystérieux amateur de vin qui prend des photos du vignoble, celui-ci sollicite l'aide de leur autre frère François. Qui découvre que sa femme Claire est à la source du sabotage. Décidément, la reprise du Chêne Courbe n'est pas de tout repos pour Alexandra.
Mon avis:
Belles images, mais un peu surfait. Après les deux premiers tomes où l'on voyait clairement les deux négociateurs en vins tisser leurs toiles autour d'Alexandra, un autre homme, lui aussi jouant de séduction s'approche à nouveau de la jeune femme. Pourquoi toujours jouer sur cette corde? Est-ce que c'est parce qu'elle est une femme, jeune et jolie? J'ai trouvé cela beaucoup trop facile. La haine de Claire, la femme de François cache une raison profonde, cela est certain, mais même si on progresse dans cette direction, on a peu d'indices. Elle veut que le vignoble soit vendu à tout prix, mais pourquoi? Seul fait directement relié au vin, on sait désormais quels sont les cépages contenus dans le vin merveilleux découvert dans une cave cachée du Chêne Courbe. La manière dont la chimie est expliquée est très intéressante, mais c'est le seul passage vraiment marquant du livre. J'ai trouvé les séances de dégustation avec l'amateur peu intéressante, se faire citer uniquement des noms de grands crus n'est intéressant que pour les connaisseurs, moins pour les profanes. Les motivations et les actions de ce personnage sont peu soutenues, il manque de profondeur. Certes, ses actes ont une explication, mais elle ne me semble pas convaincantes, à moins qu'il n'ait menti pour préparer un encore plus gros coup, ce qui serait bien plus probable à mon avis. Je ne suis pas sûre de poursuivre cette série, le scénario me semble tendu de trop de ficelles. Par contre, le dessin est toujours aussi bien.
Ma note: 3/5
Libellés :
Auteurs A à C,
Auteurs D à F,
Bande dessinée,
Commentaire de lecture
mercredi 2 avril 2014
Penser notre territoire
Salut!
Moi mes souliers ont beaucoup voyagé! chantait Félix Leclerc. Je peux dire la même chose depuis quelques mois en parlant de mes pneus. Car ils ont beaucoup voyagé! Je peux le dire, notre Québec est magnifique. On y trouve de tout: des grands espaces, beaucoup de nature, de belles villes, petites et grandes et des gens. La plupart du temps chaleureux, parfois cons, surtout s'ils sont derrière un volant! Peu importe, je fais des conneries au volant moi aussi! Je suis allée l'autre jour à Sainte-Anne-de-Beaupré. Le paysage y est, comme partout où le fleuve se trouve, magnifique.
Quand il y a de l'eau, de l'eau qui bouge, je suis toujours fascinée. Même gelés, les cours d'eau du Québec m'hypnotisent. Parce que toute cette eau qui bouge, c'est une carte sur lequel aucune écriture ne tient. On a beau avoir mis des ponts dessus pour les traverser, emprisonné leurs berges, changé leurs cours, nos rivières et notre fleuve restent, tendant leur fil bleu sur le paysage. Un paysage qui a bien changé depuis, mais c'est sur ces rivières et ce fleuve que nos ancêtres, amérindiens, français, anglais, et de bien d'autres origines sont venus de partout sur cette belle planète pour venir vivre ici. Avant l'invention de l'avion, le fleuve St-Laurent était la porte d'entrée obligée du continent.
La terre que l'on habite façonne notre vision du monde. Je me faisais cette réflexion en regardant le fleuve. Alors, sont surgis dans ma tête les mots de Félix-Antoine Savard, dans Menaud, maître-draveur. Je n'ai pas retrouvé la citation exacte, mais ils parlaient d'un peuple fier, vivant sur une terre pleine de promesses. De dures journées de travail, de forêts, de lacs, d'un territoire à explorer et à découvrir. Ok, je sais, le livre était profondément nationaliste et même à tendance nationalico-religieuse, mais tout de même, je l'avais bien aimé.
Pour moi, c'est ça le Québec. Un peuple fier, sur une terre dure, mais pleine de promesses. On a de durs hivers (particulièrement cette année!), mais de l'espace, de la nature, autour de nous. Je plains les gens qui n'ont jamais senti l'odeur des épinettes fraîchement coupées ou entendu le murmure d'un ruisseau sauvage. Notre province ne se limite pas aux rues du centre-ville de Montréal. Des millions de gens ne vivent pas dans ses rues, ses magasins et sa riche vie culturelle. Ils la connaissent par la télévision, par le cinéma, par les journaux aussi parfois. L'un et l'autre ne s'oppose pas, ils ont besoin l'un de l'autre. Par contre, je me sens plus proche, de par mes racines, de ce Québec un peu sauvage, mal dompté, rustre dans sa nature, mais élégant dans sa beauté. Ce Québec que savaient si bien nous rendre les écrivains du terroir.
Les écrivains sont les artisans de la mémoire collective. Ce sont eux qui, les premiers, voient au-delà des roches, de la terre, des arbres et des mouches noires. Ils voient la poésie, le coeur et l'âme d'un peuple avant de l'écrire. Le Québec a beaucoup changé depuis l'époque des Félix-Antoine Savard, Germaine Guèvremont et autres Ringuet. Le curé n'est plus un personnage important de nos romans, la colonisation a cédé la place à d'autres thèmes, l'anglais n'est plus nécessairement l'ennemi, les immigrants nous poussent à revoir notre vision du monde. C'est de ce nouveau melting-pot dont nous parlent les romans d'aujourd'hui. Les écrivains continuent, lettre après lettre, Livre après livre, à nous aider à construire notre conscience collective, la conscience de ce que nous sommes. Canadiens, Québécois, peu importe les étiquettes, nous sommes capable de nous, de nous sentir inclusif. De rire des aventures d'une grosse dame sur la rue Fabre autant que des péripéties des habitants d'Arvida. La littérature, populaire ou non, nous crée. D'où son importance, celle de la protéger, d'y croire et d'encourager nos auteurs.
@+ Mariane
Moi mes souliers ont beaucoup voyagé! chantait Félix Leclerc. Je peux dire la même chose depuis quelques mois en parlant de mes pneus. Car ils ont beaucoup voyagé! Je peux le dire, notre Québec est magnifique. On y trouve de tout: des grands espaces, beaucoup de nature, de belles villes, petites et grandes et des gens. La plupart du temps chaleureux, parfois cons, surtout s'ils sont derrière un volant! Peu importe, je fais des conneries au volant moi aussi! Je suis allée l'autre jour à Sainte-Anne-de-Beaupré. Le paysage y est, comme partout où le fleuve se trouve, magnifique.
Ok, désolé, les fils électriques gâchent un peu la vue... |
Quand il y a de l'eau, de l'eau qui bouge, je suis toujours fascinée. Même gelés, les cours d'eau du Québec m'hypnotisent. Parce que toute cette eau qui bouge, c'est une carte sur lequel aucune écriture ne tient. On a beau avoir mis des ponts dessus pour les traverser, emprisonné leurs berges, changé leurs cours, nos rivières et notre fleuve restent, tendant leur fil bleu sur le paysage. Un paysage qui a bien changé depuis, mais c'est sur ces rivières et ce fleuve que nos ancêtres, amérindiens, français, anglais, et de bien d'autres origines sont venus de partout sur cette belle planète pour venir vivre ici. Avant l'invention de l'avion, le fleuve St-Laurent était la porte d'entrée obligée du continent.
La terre que l'on habite façonne notre vision du monde. Je me faisais cette réflexion en regardant le fleuve. Alors, sont surgis dans ma tête les mots de Félix-Antoine Savard, dans Menaud, maître-draveur. Je n'ai pas retrouvé la citation exacte, mais ils parlaient d'un peuple fier, vivant sur une terre pleine de promesses. De dures journées de travail, de forêts, de lacs, d'un territoire à explorer et à découvrir. Ok, je sais, le livre était profondément nationaliste et même à tendance nationalico-religieuse, mais tout de même, je l'avais bien aimé.
Pour moi, c'est ça le Québec. Un peuple fier, sur une terre dure, mais pleine de promesses. On a de durs hivers (particulièrement cette année!), mais de l'espace, de la nature, autour de nous. Je plains les gens qui n'ont jamais senti l'odeur des épinettes fraîchement coupées ou entendu le murmure d'un ruisseau sauvage. Notre province ne se limite pas aux rues du centre-ville de Montréal. Des millions de gens ne vivent pas dans ses rues, ses magasins et sa riche vie culturelle. Ils la connaissent par la télévision, par le cinéma, par les journaux aussi parfois. L'un et l'autre ne s'oppose pas, ils ont besoin l'un de l'autre. Par contre, je me sens plus proche, de par mes racines, de ce Québec un peu sauvage, mal dompté, rustre dans sa nature, mais élégant dans sa beauté. Ce Québec que savaient si bien nous rendre les écrivains du terroir.
Les écrivains sont les artisans de la mémoire collective. Ce sont eux qui, les premiers, voient au-delà des roches, de la terre, des arbres et des mouches noires. Ils voient la poésie, le coeur et l'âme d'un peuple avant de l'écrire. Le Québec a beaucoup changé depuis l'époque des Félix-Antoine Savard, Germaine Guèvremont et autres Ringuet. Le curé n'est plus un personnage important de nos romans, la colonisation a cédé la place à d'autres thèmes, l'anglais n'est plus nécessairement l'ennemi, les immigrants nous poussent à revoir notre vision du monde. C'est de ce nouveau melting-pot dont nous parlent les romans d'aujourd'hui. Les écrivains continuent, lettre après lettre, Livre après livre, à nous aider à construire notre conscience collective, la conscience de ce que nous sommes. Canadiens, Québécois, peu importe les étiquettes, nous sommes capable de nous, de nous sentir inclusif. De rire des aventures d'une grosse dame sur la rue Fabre autant que des péripéties des habitants d'Arvida. La littérature, populaire ou non, nous crée. D'où son importance, celle de la protéger, d'y croire et d'encourager nos auteurs.
@+ Mariane
mardi 1 avril 2014
Les Clowns vengeurs: L'Initié de Pierre H. Charron
Les Clowns vengeurs
L’initié Pierre H. Charron
Porte-Bonheur 129 pages
Fletcher Carter a perdu sa
fiancée, Skye Desmond lors d’un raid des arcurides. Fou de douleur, il accepte de se faire Clown
vengeur. Ce qu’il ignore, c’est qu’il
n’est qu’un pion, un outil, manipulé à distance par des forces plus grandes que
lui et considéré comme jetable après usage.
Malheureusement pour eux, un odi-menvatt n’est pas si facile à écarter
de son chemin…
Ce qu’il y a de fascinant et de
frustrant dans les Clowns vengeurs est cette absence de ligne du temps :
on ne sait jamais à quelle époque précisément on se situe. Dans le cas de cet opus, cela cause une
distorsion qui perturbe beaucoup. Dans
l’une des premières scènes du livre, on voit un combat entre un aspirant clown
vengeur et un simple civil dans un stade, en présence de milliers de
spectateur. Le civil combat purement
pour l’argent alors que l’aspirant lutte pour se faire une place au sein de
l’ordre menvatt. Cette scène rappelle
les combats de gladiateurs romains, pouce de l’empereur baissé ou levé en
moins. Pourquoi se faire affronter des
clowns vengeurs contre de simples civils dans des stades? Les odi-menvatts ne sont-ils pas censés être
des justiciers de l’ombre, dont l’identité est cachée, voire secrète? Comment expliquer cet étalage dans ce
cas? C’est incompréhensible à mon sens,
surtout quand on met le tout en parallèle avec le reste de la série.
Il y a plusieurs incongruités du
genre dans le livre, du moins si on se replace dans le contexte général de la
série. Comment est-il possible qu’un des
chefs des Clowns vengeurs se laisse convaincre à la simple apparition d’une
prostituée sublime de sacrifier certains de ses hommes? Il me semble que ça ne cadre pas avec ce que
l’on connaît de la personnalité de ces hommes et de leur code de conduite. Comment fait un clown vengeur recherché mort
ou vif pour entrer dans leur forteresse
inexpugnable sans se faire prendre? Ça
me paraît plus qu’exagéré vu leur surentrainement. La rapidité du recrutement de Carter m’a
également fait tiquer.
Le
personnage principal, Fletcher Carter, a une personnalité qui m’a semblé un peu
fade. Dans un premier temps, tout entier
dévoué à sa cause et à sa belle, Skye Desmond.
Ensuite, complètement dédié à sa vengeance suite à l’assassinat de
celle-ci, au point d’en être robotique.
Un détail de l’intrigue peut expliquer ce point, mais il m’a semblé que,
côté vraisemblance du personnage, ça ne tenait qu’à un fil. Tout au long du livre, il semble le jouet du
destin et ne réagit que bien peu de façon autonome. Son absence de réaction personnelle le rend
moins crédible.
Par
contre, du côté des personnages secondaires, on est gâté : Stella Minoris,
Maquerelle des prostituées de haut niveau et Elphyr Vorsky, Maquisard, mais
surtout putschiste, superbes dans leurs tentatives de se poignarder l’un
l’autre. Noah-Jin Mantis dans son rôle
d’arcuride essayant d’accomplir au mieux son travail et prêt à se sacrifier
pour protéger ses camarades de combat. Même
Skye Desmond, à sa façon, est riche de ses dédoublements. À vraie dire, leurs personnalités sont plus
étoffées et mieux détaillées que celle de Fletcher lui-même!
L’intrigue en elle-même est très
classique, celle d’un homme sur lequel s’abat le destin et qui décide de se
venger. C’est ce qui explique que
plusieurs moments-clés de l’intrigue tombe à plat parce qu’ils sont, sinon
prévisibles, du moins du genre à faire hocher la tête en se disant :
ouais, c’est logique que ça soit ça qui se passe. En fait, même si on parle de clown vengeur,
j’ai eu un peu de mal à me retrouver dans leur univers. Il ne suffit pas d’avoir une canne de bronze
pour être l’un d’entre eux.
Critique originalement parue dans Brins d'éternité no 34 Hiver 2013
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