Tuer Vélasquez Philippe Girard Glénat Québec 191 pages
Résumé:
Radio-Canada, an 2000. Un graphiste de Radio-Canada apprend qu'un prêtre québécois a été arrêté en France pour agression sexuelle sur de jeunes garçons. En apprenant le nom de l'homme, le graphiste, Philippe Girard (l'auteur lui-même), se retire dans la salle de bain, en colère. S'ensuit un long regard à lui-même dans le miroir, tandis qu'il plonge dans ses souvenirs datant de 1983. Ses parents venaient de se séparer et sa mère, désireuse de l'aider à s'intégrer, l'inscrit à un groupe de jeunes garçons mené par un prêtre. Un prêtre manipulateur, aux comportements étranges et insidieux.
Mon avis:
Depuis Maus, je savais que la BD était capable d'explorer toutes les zones d'ombres de l'âme humaine. Avec Tuer Vélasquez, on ne fait qu'en rajouter une couche à cette opinion. Oublier les comics, cette oeuvre n'a rien à voir avec ça. De par le choix de la technique (beaucoup de noir et blanc et un encrage beaucoup plus foncé dans les cases où le prêtre est présent), des plans, quasiment cinématographique, des phylactères parfois blanc, parfois noirs (pour indiquer les moments où les dialogues sont sans rapport avec les cases que l'on voit), mais aussi dans la façon de raconter l'histoire, on touche à une profondeur et à une densité d'intrigue digne d'un roman touffu. Le personnage principal, Philippe, est un jeune déraciné dans une banlieue de Québec suite à la séparation de ses parents. Là, sa mère l'encourage à joindre un groupe de jeunes menés par un prêtre. Dès que l'inquiétant personnage fait son apparition, on commence à sentir le cercle vicieux dans lequel il enfonce ses victimes. Il les encourage à cacher les activités du groupe à leurs proches, il les sépare de leurs familles par un paquet de réflexions en apparence anodines, leur dit qu'ils sont trop prudes, pas ouvert d'esprit ou s'accrochent au passé quand ils voient des situations qui les mettent mal à l'aise. Lentement, il désensibilise les jeunes et les prépare psychologiquement aux agressions. Ce n'est pas lui qui est incorrect, ce sont les jeunes qui ne comprennent pas. Il utilise beaucoup pour approcher les jeunes physiquement la culture française et ses moeurs: c'est normal en France que deux hommes s'embrassent, alors il embrasse les jeunes. Une partie du plan du prêtre est lié au fait que si les jeunes font ce qu'il dit de faire, il y a un voyage en France à la clé et il laisse entendre que là-bas, les moeurs sont plus ouvertes et qu'ils doivent s'habituer... Habile, très habile de sa part, d'autant plus que les cases qui sont associées aux prêtres sont toujours plus noires, plus sombres que les autres et qu'on a souvent des plans rapprochés sur sa physionomie, ses sourcils entre autre, très parlants. C'est durant un week-end à la campagne que Philippe verra clair dans le jeu du prêtre et fera tout avec un autre jeune pour ne pas se faire avoir. Le prêtre durant ce temps-là, laisse tomber le masque: il cuisine littéralement nu devant les jeunes! La logique de l'agresseur pédophile, qui est d'isoler la victime et de la manipuler pour qu'elle considère comme normal ce qui ne l'est pas est habilement démontrée, mais jamais de façon didactique: cette expérience venant du vécu de l'auteur, on sent sa réalité et non l'exemple qu'il veut montrer. Un personnage que j'ai beaucoup aimé est l'abbé, comme un contrepoids au prêtre. Enseignant à l'école où étudie le jeune Philippe, il n'a rien d'un pédophile, tout en étant proche de ses élèves. Une façon de montrer que ce sont les individus qui sont un problème, pas nécessairement l'institution dont ils dépendent (malgré que l'institution ait trop souvent couvert les individus...). Une autre façon de montrer la différence entre le prêtre et l'abbé est la dichotomie entre Picasso et Vélasquez. Le prêtre dit à Philippe de tuer le Vélasquez en lui s'il veut devenir Picasso. Une façon de le couper de lui-même, de l'inciter à n'écouter que ce qu'il dit (le prêtre), de ne plus faire confiance à son instinct. Une scène que j'ai beaucoup apprécié dans le livre montre Philippe empruntant des livres sur les deux artistes pour se faire sa propre opinion. Plus tard, croisant l'abbé par hasard, celui-ci fera une réflexion sur Picasso et Vélasquez qui rendra à Philippe sa confiance en sa capacité de penser par-lui-même. Un autre point: Jack Bowmore, qui n'est autre que le célèbre Bob Morane en personne! Charme suranné que ce personnage aventurier qui trouve là une excellente utilisation: c'est en s'inspirant de ce personnage pourtant fictif que Philippe sera capable d'affronter le prêtre et de parler de ce qui s'est passé. On cite largement des extraits des livres, et pour montrer à quel point Philippe est impliqué dans sa lecture, Jack Bowmore prend littéralement place dans la BD! Le graphisme est légèrement différent pour bien montrer qu'il s'agit du livre et on laisse dans ces cases de la place aux gris également pour établir clairement la ligne entre le récit proprement dit et les lectures de l'ado. Le courage de Bowmore encouragera Philippe à avoir le courage pour agir dans la sienne. Pour pouvoir se regarder dans le miroir. Rappel de la scène d'ouverture... Une BD extrêmement bien construite, bien faite, un hommage au neuvième art dans ce qu'il a de meilleur. Bon, en résumé, malgré le sujet difficile, j'ai adoré!
Ma note: 5/5
P.S. Pour mieux connaître Philippe Girard, voir l'épisode et les vidéos associées qui lui ont été consacrées par l'équipe de BDQC.
jeudi 31 mars 2016
lundi 28 mars 2016
La fumeuse idée du destin
Salut!
Quand on regarde la littérature fantasy, on se rend compte qu'une idée récurrente rampe dans la grande majorité des romans et séries de genre: le destin. Le héros de l'histoire, même s'il n'est au départ qu'une personne très ordinaire s'y révèle comme étant une personne destinée à faire quelque chose, le plus souvent, tuer le méchant. Peut importe ce qu'il fait, ce qu'il a décidé dans sa vie, les épreuves qu'il a affronté et dont il a triomphé, sa personnalité, ses amis, bref, sa vie, notre héros réussira parce qu'il était déjà certain au départ qu'il le ferait. Enfin, peut-être pas pour lui, mais pour les autres personnes qui parlent de sa destinée et les puissances supérieures de son coin d'univers. Entre autre. S'il y a bien un truc répétitif dans la fantasy, bien au-delà des clichés, c'est bien ça.
Pensez-y! Les enfants Pevensies des Chroniques de Narnia sont destinés à devenir Rois et Reines de Narnia. Harry Potter a fait l'objet d'une prophétie avant sa naissance. Eragon est choisi par son dragon. Et je vous épargne le Porteur de lumières dans Les Chevaliers d'Émeraude... Je vous le dit, sortez les exemples, ils sont légions. En fait, c'est un procédé tellement facile en fantasy que ce sont ceux qui ne font pas appel à cette idée qui sont l'exception plutôt que la règle. Un bon exemple est la bande de la Communauté de l'anneau. Tous choisissent de s'engager dans la quête et personne n'a été élu ou destiné à ça. Ils ont tous leur cheminement de vie, mais ils décident de s'engager dans cette quête. Tout en sachant que rien ne garanti leur réussite parce qu'il n'y a aucune prédiction au départ sur le résultat de leur aventure... Et c'est une énorme différence.
C'est une chose qui ne m'avait pas vraiment frappé avant de visionner cette conférence TED. Et ensuite, quand on a vu ça, on ne peut que ce dire: mais oui, c'est vrai! Les gens que nous admirons, les gens qui ont des histoires encensées par à peu près tout le monde... ont une histoire dont on nous a dit la fin au début. Évidemment, le talent de l'auteur(e) nous fera douter de la réussite finale. Nous fera croire que rien n'est moins sûr. L'intérêt est alors de savoir comment il (ou elle) va le faire, mais n'empêche... tout l'intérêt d'une histoire n'est-elle pas de ne pas savoir comment elle va finir? Et là, on nous dit la fin pratiquement au début!
Les destins, les prophéties, les prédictions ont leur utilités. Elles permettent de se libérer un peu du poids de ne jamais savoir de quoi sera fait l'avenir. C'est vrai, quand face à l'avenir règne l'incertitude, de s'accrocher à la certitude que quelque chose va arriver de façon certaine rassure, console. On a beau rire des amoureux (se) des romans d'amour, on peut leur donner ce petit point en commun: tous les deux lisent des livres dont ils ont une petite idée de la fin au début. On le sait en ouvrant la couverture d'un roman d'amour que les deux tourtereaux vont finir ensemble après être passé par un long cycle de je t'aime/je te déteste. On le sait d'avance en lisant une prophétie que le héros/l'héroïne va finir par faire ce qu'elle dit... mais les chemins pour le faire peuvent être beaucoup plus tortueux, disons.
L'idée du destin pré-déterminé fonctionne évidemment bien dans un univers où le fond magique permet de dire qu'il est possible de prédire l'avenir, ce qui n'est évidemment pas si évident dans notre pauvre monde terre-à-terre. Et l'idée est séduisante et facile à mettre en place: quoi de mieux pour faire bouger quelqu'un que de lui dire que dans l'avenir, il fera exactement ce qu'on lui dit, peu importe les événements auquel il fera face et peu importe les efforts qu'il fera pour y échapper. Wow! Perso, j'aime mieux ne pas trop connaître mon avenir que de savoir que je ferais à coup sûr un truc débile un jour...
Quand on y pense, l'idée du destin est faussement rassurante et correspond à un besoin de contrôle sur notre avenir que nous n'avons pas collectivement et fournit également une garantie de ne pas se tromper: on y est destiné après tout! Alors que dans notre vraie vie, la réalité est toute autre: personne ne peut prédire l'avenir, personne ne peut dire que quelqu'un réussira ou échouera avant que les événements arrivent et personne ne sera un sauveur destiné à sauver le monde. Ça n'arrivera pas dans notre monde. Il faut donc se résoudre comme des milliards de personne l'ont fait avant nous: à tâtons, en prenant individuellement et collectivement des décisions dont on ne sait pas l'impact à l'avance et en faisant de notre mieux en toutes circonstances. Carrément moins sexy... Malgré que ça a très bien marché dans le Seigneur des Anneaux, alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire de même dans d'autres romans!
@+ Mariane
Quand on regarde la littérature fantasy, on se rend compte qu'une idée récurrente rampe dans la grande majorité des romans et séries de genre: le destin. Le héros de l'histoire, même s'il n'est au départ qu'une personne très ordinaire s'y révèle comme étant une personne destinée à faire quelque chose, le plus souvent, tuer le méchant. Peut importe ce qu'il fait, ce qu'il a décidé dans sa vie, les épreuves qu'il a affronté et dont il a triomphé, sa personnalité, ses amis, bref, sa vie, notre héros réussira parce qu'il était déjà certain au départ qu'il le ferait. Enfin, peut-être pas pour lui, mais pour les autres personnes qui parlent de sa destinée et les puissances supérieures de son coin d'univers. Entre autre. S'il y a bien un truc répétitif dans la fantasy, bien au-delà des clichés, c'est bien ça.
Pensez-y! Les enfants Pevensies des Chroniques de Narnia sont destinés à devenir Rois et Reines de Narnia. Harry Potter a fait l'objet d'une prophétie avant sa naissance. Eragon est choisi par son dragon. Et je vous épargne le Porteur de lumières dans Les Chevaliers d'Émeraude... Je vous le dit, sortez les exemples, ils sont légions. En fait, c'est un procédé tellement facile en fantasy que ce sont ceux qui ne font pas appel à cette idée qui sont l'exception plutôt que la règle. Un bon exemple est la bande de la Communauté de l'anneau. Tous choisissent de s'engager dans la quête et personne n'a été élu ou destiné à ça. Ils ont tous leur cheminement de vie, mais ils décident de s'engager dans cette quête. Tout en sachant que rien ne garanti leur réussite parce qu'il n'y a aucune prédiction au départ sur le résultat de leur aventure... Et c'est une énorme différence.
C'est une chose qui ne m'avait pas vraiment frappé avant de visionner cette conférence TED. Et ensuite, quand on a vu ça, on ne peut que ce dire: mais oui, c'est vrai! Les gens que nous admirons, les gens qui ont des histoires encensées par à peu près tout le monde... ont une histoire dont on nous a dit la fin au début. Évidemment, le talent de l'auteur(e) nous fera douter de la réussite finale. Nous fera croire que rien n'est moins sûr. L'intérêt est alors de savoir comment il (ou elle) va le faire, mais n'empêche... tout l'intérêt d'une histoire n'est-elle pas de ne pas savoir comment elle va finir? Et là, on nous dit la fin pratiquement au début!
Les destins, les prophéties, les prédictions ont leur utilités. Elles permettent de se libérer un peu du poids de ne jamais savoir de quoi sera fait l'avenir. C'est vrai, quand face à l'avenir règne l'incertitude, de s'accrocher à la certitude que quelque chose va arriver de façon certaine rassure, console. On a beau rire des amoureux (se) des romans d'amour, on peut leur donner ce petit point en commun: tous les deux lisent des livres dont ils ont une petite idée de la fin au début. On le sait en ouvrant la couverture d'un roman d'amour que les deux tourtereaux vont finir ensemble après être passé par un long cycle de je t'aime/je te déteste. On le sait d'avance en lisant une prophétie que le héros/l'héroïne va finir par faire ce qu'elle dit... mais les chemins pour le faire peuvent être beaucoup plus tortueux, disons.
L'idée du destin pré-déterminé fonctionne évidemment bien dans un univers où le fond magique permet de dire qu'il est possible de prédire l'avenir, ce qui n'est évidemment pas si évident dans notre pauvre monde terre-à-terre. Et l'idée est séduisante et facile à mettre en place: quoi de mieux pour faire bouger quelqu'un que de lui dire que dans l'avenir, il fera exactement ce qu'on lui dit, peu importe les événements auquel il fera face et peu importe les efforts qu'il fera pour y échapper. Wow! Perso, j'aime mieux ne pas trop connaître mon avenir que de savoir que je ferais à coup sûr un truc débile un jour...
Quand on y pense, l'idée du destin est faussement rassurante et correspond à un besoin de contrôle sur notre avenir que nous n'avons pas collectivement et fournit également une garantie de ne pas se tromper: on y est destiné après tout! Alors que dans notre vraie vie, la réalité est toute autre: personne ne peut prédire l'avenir, personne ne peut dire que quelqu'un réussira ou échouera avant que les événements arrivent et personne ne sera un sauveur destiné à sauver le monde. Ça n'arrivera pas dans notre monde. Il faut donc se résoudre comme des milliards de personne l'ont fait avant nous: à tâtons, en prenant individuellement et collectivement des décisions dont on ne sait pas l'impact à l'avance et en faisant de notre mieux en toutes circonstances. Carrément moins sexy... Malgré que ça a très bien marché dans le Seigneur des Anneaux, alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire de même dans d'autres romans!
@+ Mariane
jeudi 24 mars 2016
Trilogie des tempêtes: 1- L'annonce des tempêtes de Mercedes Lackey
Trilogie des tempêtes tome 1 L'Annonce des tempêtes Mercedes Lackey Milady 511 pages
Résumé:
À Valdémar, quelques temps ont passé depuis la mort d'Ancar, roi d'Hardorn. Elspeth, Vent-Noir et la poignée de mages qui les entourent sont désormais acceptés. Valdémar a même réussi à nouer une alliance avec Karse, son ennemie héréditaire depuis des siècles. Envoyé à Valdémar en tant que secrétaire de l'ambassadeur de Karse, Ulrich, Karal, jeune prêtre de Vkandis va se retrouver au coeur des événements de la cour valdémarane. Pendant ce temps, An'desha, maintenant libéré de l'emprise de Mornelithe Fléaufaucon, tente de reprendre le contrôle sur sa vie, aidé par Flammechant, devenu son amant. À l'autre bout du monde connu, loin à l'est, le Grand-Duc Tremane est chargé par l'empereur Charliss de mener à bien la conquête d'un nouveau royaume: Hardorn. Cette conquête doit être le prélude à la conquête d'autres terres, situées plus à l'ouest encore: Karse et surtout, Valdémar. Sauf que personne, ne peut soupçonner alors les tempêtes qui arrivent: venues du fond des âges. elles sont porteuses de la magie destructrice d'une antique guerre magique, une sorte d'écho à la puissance qui jadis, ravagea le continent...
Mon avis:
Se plonger dans du Mercedes Lackey est pour moi comme mordre dans un gros morceau de bonbon: disons-le au départ, je suis un peu vendue. Malgré tout, cet opus a quand même réussi à me surprendre à plusieurs points de vue. Premièrement, contrairement aux premières séries situées dans l'univers de Valdémar (car l'oeuvre de l'auteure est constituée de plusieurs trilogies dont les personnages principaux de l'une sont les secondaires d'une autre), les personnages principaux de cette série sont des hommes. Par contre, on est loin des stéréotypes: si l'un d'entre eux est un chef militaire, Karal est un simple secrétaire sortant à peine de l'adolescence et An'desha est un mage homosexuel... Vlan dans les stéréotypes! D'ailleurs tout l'univers de Mercedes Lackey tient dans cet aspect: si son univers en est un de fantasy classique, on s'y tient très loin des archétypes sur les rôles traditionnels des hommes et des femmes et sur la place de l'homosexualité dans la société. Les hommes comme les femmes ont accès à toutes les fonctions selon leurs capacités et je n'y aie pas relevé une seule allusion sexiste envers un personnage féminin ou un commentaire remettant en cause les préférences sexuelles des couples gais. Pour cette trilogie, elle met en scène des personnages masculins qui n'ont rien à envier aux personnages féminins de ses précédentes trilogies: des personnages forts, nuancés et humains. On y retrouve la fine analyse psychologique particulière à l'auteure, mais appliquée à des hommes qui sont de vrais hommes, pas des personnes féminisée. Cela fait du bien de voir des personnages complexes comme eux dans des romans plus portés vers un public féminin sans que cela ne fasse véritablement de différence. Ah oui et détail important: si les Compagnons sont désormais bien connus dans cet univers, un autre genre de Compagnons fera son apparition: les Chats du soleil... (À croire que l'auteure a écrit cette série en pensant à moi...) Je n'en dirais pas plus pour ne pas nuire à ceux qui voudrait lire cette série, mais disons que j'ai adoré le personnage d'Altra spécialement parce qu'il est un vrai chat, comme on s'imagine qu'ils sont dans leur propre tête, c'est à dire grognon, égocentrique et obsédé par leur propre personne. Adorable comparé au dévouement sans borne des Compagnons, qui sont eux, des chevaux. Ah oui et sa manière de débarquer dans l'histoire était également très féline! L'intrigue, bien que complexe et touffue, est relativement lente. En fait, tout l'intérêt repose sur le fait de côtoyer les personnages auquel on s'attache rapidement et de les suivre tout au long du livre. Peu d'action comme tel, peu de montées de tension non plus, mais quand elles surviennent, elles frappent juste. Il faut sans doute aimer le genre pour apprécier cette façon de faire, personnellement, moi j'aime beaucoup. Le livre se termine sur une note légèrement plus dramatique, mais il n'y a pas de fin comme tel: on finit sur un à suivre littéraire qui pousse à ouvrir tout de suite le deuxième tome. On peut aimer ou non le concept, reste que dans ce cadre, il est très efficace. Autre notable différence: il n'y a pas de méchants dans cette histoire. L'ennemi que les personnages affronte est diffus, sans précision et il frappe à l'aveugle. Tous sont touchés, peu importe leur histoire ou leur rôle dans l'intrigue. C'est très différent des autres séries parce que l'auteure a tendance à créer des vilains complètement manichéens alors que ses autres personnages ne le sont pas. Ici, aucune chance, les tempêtes magiques étant des relents d'une lointaine guerre dont les échos leur parvienne, dont les tempêtes sont par essence neutres, bien que dévastatrices. Ah oui, j'ai failli oublié: il est rare dans les romans de fantasy de voir intervenir la science et les maths. C'est le cas dans ce livre où les héros feront affaires avec des ingénieurs et des mathématiciens pour les aider à venir à bout d'intrigants problèmes magiques. J'ai bien aimé cet aspect, il est rare que la science et la magie cohabitent dans un roman et ici, c'était bien ficelé. Pas de quoi donner envie aux amoureux du genre de se lancer dans l'étude du théorème de Pythagore, mais tout de même, on voit s'établir une juste balance entre la science et l'intuition. L'écriture de l'auteure est relativement simple: pas d'effet littéraire, pas de grandes envolées, mais en même temps, je dirais que c'est sa force, parce qu'en étant très simple, elle reste extrêmement proche de ses personnages et de leurs émotions. De plus, cela crée une oeuvre très facile à aborder et dans lequel on peut s'enrouler comme dans une doudou. Aucun exploit littéraire, mais une lecture facile et dans lequel on passe un excellent moment. Mais bon, il faut que je le redise, je suis vendue à Mercedes Lackey, alors je ne suis pas vraiment objective :P
Ma note: 4.5/5
Résumé:
À Valdémar, quelques temps ont passé depuis la mort d'Ancar, roi d'Hardorn. Elspeth, Vent-Noir et la poignée de mages qui les entourent sont désormais acceptés. Valdémar a même réussi à nouer une alliance avec Karse, son ennemie héréditaire depuis des siècles. Envoyé à Valdémar en tant que secrétaire de l'ambassadeur de Karse, Ulrich, Karal, jeune prêtre de Vkandis va se retrouver au coeur des événements de la cour valdémarane. Pendant ce temps, An'desha, maintenant libéré de l'emprise de Mornelithe Fléaufaucon, tente de reprendre le contrôle sur sa vie, aidé par Flammechant, devenu son amant. À l'autre bout du monde connu, loin à l'est, le Grand-Duc Tremane est chargé par l'empereur Charliss de mener à bien la conquête d'un nouveau royaume: Hardorn. Cette conquête doit être le prélude à la conquête d'autres terres, situées plus à l'ouest encore: Karse et surtout, Valdémar. Sauf que personne, ne peut soupçonner alors les tempêtes qui arrivent: venues du fond des âges. elles sont porteuses de la magie destructrice d'une antique guerre magique, une sorte d'écho à la puissance qui jadis, ravagea le continent...
Mon avis:
Se plonger dans du Mercedes Lackey est pour moi comme mordre dans un gros morceau de bonbon: disons-le au départ, je suis un peu vendue. Malgré tout, cet opus a quand même réussi à me surprendre à plusieurs points de vue. Premièrement, contrairement aux premières séries situées dans l'univers de Valdémar (car l'oeuvre de l'auteure est constituée de plusieurs trilogies dont les personnages principaux de l'une sont les secondaires d'une autre), les personnages principaux de cette série sont des hommes. Par contre, on est loin des stéréotypes: si l'un d'entre eux est un chef militaire, Karal est un simple secrétaire sortant à peine de l'adolescence et An'desha est un mage homosexuel... Vlan dans les stéréotypes! D'ailleurs tout l'univers de Mercedes Lackey tient dans cet aspect: si son univers en est un de fantasy classique, on s'y tient très loin des archétypes sur les rôles traditionnels des hommes et des femmes et sur la place de l'homosexualité dans la société. Les hommes comme les femmes ont accès à toutes les fonctions selon leurs capacités et je n'y aie pas relevé une seule allusion sexiste envers un personnage féminin ou un commentaire remettant en cause les préférences sexuelles des couples gais. Pour cette trilogie, elle met en scène des personnages masculins qui n'ont rien à envier aux personnages féminins de ses précédentes trilogies: des personnages forts, nuancés et humains. On y retrouve la fine analyse psychologique particulière à l'auteure, mais appliquée à des hommes qui sont de vrais hommes, pas des personnes féminisée. Cela fait du bien de voir des personnages complexes comme eux dans des romans plus portés vers un public féminin sans que cela ne fasse véritablement de différence. Ah oui et détail important: si les Compagnons sont désormais bien connus dans cet univers, un autre genre de Compagnons fera son apparition: les Chats du soleil... (À croire que l'auteure a écrit cette série en pensant à moi...) Je n'en dirais pas plus pour ne pas nuire à ceux qui voudrait lire cette série, mais disons que j'ai adoré le personnage d'Altra spécialement parce qu'il est un vrai chat, comme on s'imagine qu'ils sont dans leur propre tête, c'est à dire grognon, égocentrique et obsédé par leur propre personne. Adorable comparé au dévouement sans borne des Compagnons, qui sont eux, des chevaux. Ah oui et sa manière de débarquer dans l'histoire était également très féline! L'intrigue, bien que complexe et touffue, est relativement lente. En fait, tout l'intérêt repose sur le fait de côtoyer les personnages auquel on s'attache rapidement et de les suivre tout au long du livre. Peu d'action comme tel, peu de montées de tension non plus, mais quand elles surviennent, elles frappent juste. Il faut sans doute aimer le genre pour apprécier cette façon de faire, personnellement, moi j'aime beaucoup. Le livre se termine sur une note légèrement plus dramatique, mais il n'y a pas de fin comme tel: on finit sur un à suivre littéraire qui pousse à ouvrir tout de suite le deuxième tome. On peut aimer ou non le concept, reste que dans ce cadre, il est très efficace. Autre notable différence: il n'y a pas de méchants dans cette histoire. L'ennemi que les personnages affronte est diffus, sans précision et il frappe à l'aveugle. Tous sont touchés, peu importe leur histoire ou leur rôle dans l'intrigue. C'est très différent des autres séries parce que l'auteure a tendance à créer des vilains complètement manichéens alors que ses autres personnages ne le sont pas. Ici, aucune chance, les tempêtes magiques étant des relents d'une lointaine guerre dont les échos leur parvienne, dont les tempêtes sont par essence neutres, bien que dévastatrices. Ah oui, j'ai failli oublié: il est rare dans les romans de fantasy de voir intervenir la science et les maths. C'est le cas dans ce livre où les héros feront affaires avec des ingénieurs et des mathématiciens pour les aider à venir à bout d'intrigants problèmes magiques. J'ai bien aimé cet aspect, il est rare que la science et la magie cohabitent dans un roman et ici, c'était bien ficelé. Pas de quoi donner envie aux amoureux du genre de se lancer dans l'étude du théorème de Pythagore, mais tout de même, on voit s'établir une juste balance entre la science et l'intuition. L'écriture de l'auteure est relativement simple: pas d'effet littéraire, pas de grandes envolées, mais en même temps, je dirais que c'est sa force, parce qu'en étant très simple, elle reste extrêmement proche de ses personnages et de leurs émotions. De plus, cela crée une oeuvre très facile à aborder et dans lequel on peut s'enrouler comme dans une doudou. Aucun exploit littéraire, mais une lecture facile et dans lequel on passe un excellent moment. Mais bon, il faut que je le redise, je suis vendue à Mercedes Lackey, alors je ne suis pas vraiment objective :P
Ma note: 4.5/5
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Auteurs J à L,
Commentaire de lecture,
Fantasy
lundi 21 mars 2016
Opération à couvercle ouvert réussie!!!
Salut!
Pour ceux qui lisent mon petit résumé des lectures de la semaine, vous êtes au courant que je pleurniche depuis un moment sur ma défunte batterie de liseuse, la-dite batterie ne chargeant plus depuis quelques temps. J'ai essayé de faire pas mal de recherche sur Internet afin de trouver une façon de la changer, j'ai même essayé de contacter un réparateur (qui ne m'a jamais répondu -_- ), bref, j'en étais à me dire que j'allais lire branchée sur le mur, ce qui ne me tentait pas du tout.
Sauf que!
L'autre jour, je croise un de mes collègues de travail, appelons-le Goodboy (ne lui ayant pas demandé la permission de le nommer, je lui donne un surnom que tout ceux qui le connaissent comprendrons, mais même si oui, c'est un très bon gars, ce n'est pas du tout la principale raison de le nommer ainsi! :P ) en train de réparer... un cellulaire. Curieuse, je m'approche de son atelier pour zieuter ce qu'il fait et j'ose poser la question à voix haute:
-Tu penses que tu pourrais changer la batterie de ma liseuse? Elle ne tient plus sa charge...
-Emmène-moi là, je vais regarder!
Et moi de lui amener la Bête quelques jours plus tard. Il la zieute et me dit qu'il va me revenir là-dessus. Après avoir réussi à ouvrir le couvercle (qui n'est ABSOLUMENT pas fait pour être ouvert!), il m'appelle pour me faire le diagnostic:
-Oui, je pourrais te la changer, c'est juste trois soudures et je peux te commander la batterie sur Internet, c'est 16 piastres.
-COMMANDE-LÀ!
Quelques jours plus tard, la batterie arrive et Goodboy se met au travail.
Quelques minutes plus tard, la Bête était sur pied! J'ai retrouvé ma Bête!
Bon, d'être ainsi privée de cette chère Bête pendant quelques temps m'a laissé le temps de réfléchir à ce qu'elle signifiait. Et il en est sorti un truc important: si je tiens à elle et que j'ai déployé beaucoup d'efforts pour la réparer, je n'en aurais pas acheté une autre pour autant. Pourquoi? De un, parce que je suis attachée à elle... Que voulez-vous, je suis une fan de papier, je m'attache à l'objet avant tout! Non, sérieusement, je me suis rendue compte que ses fonctionnalités et sa mécanique me plaisait. Une des raisons pour laquelle j'avais choisi ce modèle, il y a déjà quatre ans était sa capacité à être totalement déconnecté de tous les réseaux sociaux de ce monde. Ça peut surprendre, mais je trouve qu'on zieute déjà assez ma vie numérique comme ça, j'appréciais de pouvoir profiter de tous les avantages du livre numérique sans avoir un regard par-dessus mon épaule pour surveiller mon utilisation. Et cela demeure vrai. Sony a depuis complètement cessé de produire des liseuses et les autres modèles ne me tentent tout simplement pas. Encore moins celle de l'empire au sourire en coin. De deux, je ne m'en sers pas tant que ça. A-t-on vraiment besoin de pouvoir lire partout tout le temps? Je l'ai traîné dans mon sac à main pendant des mois en m'en servant une fois de temps en temps seulement. Sans doute pas aidé pour ses problèmes de batteries. Par contre, c'est vrai que j'apprécie beaucoup l'offre de livres dans le domaine public. Moins celle des livres payants, quoique j'en aie acheté quelques-uns. Dernièrement, j'ai découvert que certains livres d'une auteure que j'aime beaucoup ne sont plus disponibles qu'en numérique :( Disons que ça m'a aidé à me botter le derrière pour la faire réparer.
Mais par dessus tout, j'en suis venue à une conclusion: si la Bête était irréparable, je n'en achèterais pas d'autres. Pas pour le prix que ça coûte. Pas pour l'utilisation que j'en fais. Je me serais privée de beaucoup de choses, j'en suis consciente, mais en même temps, je n'y tiens pas de manière absolue. Alors, si je suis très heureuse d'avoir retrouvé ma Bête, disons que ça m'a aussi permis de faire le point sur ma lecture en numérique. Ça reste marginal dans ma vie, bien que présent.
Ceci dit, je tiens à préciser une chose: j'ai eu beaucoup de chance de pouvoir compter sur quelqu'un ayant le doigté et l'équipement nécessaire pour me la réparer. Sans l'aide de ce cher Goodboy, je ne serais pas aussi réjouie ce matin. La batterie n'ayant pas été conçue pour être remplacée, je me considère comme chanceuse. Ça en dit très long sur l'importance accordée à la réparation des produits électroniques dans notre société. Bref, c'est une aventure qui se termine bien, mais je le répète, j'ai été très chanceuse.
Sur ce, je vous laisse, la Bête m'attend avec une bonne lecture... :D
@+ Mariane
Pour ceux qui lisent mon petit résumé des lectures de la semaine, vous êtes au courant que je pleurniche depuis un moment sur ma défunte batterie de liseuse, la-dite batterie ne chargeant plus depuis quelques temps. J'ai essayé de faire pas mal de recherche sur Internet afin de trouver une façon de la changer, j'ai même essayé de contacter un réparateur (qui ne m'a jamais répondu -_- ), bref, j'en étais à me dire que j'allais lire branchée sur le mur, ce qui ne me tentait pas du tout.
Sauf que!
L'autre jour, je croise un de mes collègues de travail, appelons-le Goodboy (ne lui ayant pas demandé la permission de le nommer, je lui donne un surnom que tout ceux qui le connaissent comprendrons, mais même si oui, c'est un très bon gars, ce n'est pas du tout la principale raison de le nommer ainsi! :P ) en train de réparer... un cellulaire. Curieuse, je m'approche de son atelier pour zieuter ce qu'il fait et j'ose poser la question à voix haute:
-Tu penses que tu pourrais changer la batterie de ma liseuse? Elle ne tient plus sa charge...
-Emmène-moi là, je vais regarder!
Et moi de lui amener la Bête quelques jours plus tard. Il la zieute et me dit qu'il va me revenir là-dessus. Après avoir réussi à ouvrir le couvercle (qui n'est ABSOLUMENT pas fait pour être ouvert!), il m'appelle pour me faire le diagnostic:
-Oui, je pourrais te la changer, c'est juste trois soudures et je peux te commander la batterie sur Internet, c'est 16 piastres.
-COMMANDE-LÀ!
Quelques jours plus tard, la batterie arrive et Goodboy se met au travail.
Ben oui, une liseuse de l'intérieur, ça a l'air de ça! |
Bon, d'être ainsi privée de cette chère Bête pendant quelques temps m'a laissé le temps de réfléchir à ce qu'elle signifiait. Et il en est sorti un truc important: si je tiens à elle et que j'ai déployé beaucoup d'efforts pour la réparer, je n'en aurais pas acheté une autre pour autant. Pourquoi? De un, parce que je suis attachée à elle... Que voulez-vous, je suis une fan de papier, je m'attache à l'objet avant tout! Non, sérieusement, je me suis rendue compte que ses fonctionnalités et sa mécanique me plaisait. Une des raisons pour laquelle j'avais choisi ce modèle, il y a déjà quatre ans était sa capacité à être totalement déconnecté de tous les réseaux sociaux de ce monde. Ça peut surprendre, mais je trouve qu'on zieute déjà assez ma vie numérique comme ça, j'appréciais de pouvoir profiter de tous les avantages du livre numérique sans avoir un regard par-dessus mon épaule pour surveiller mon utilisation. Et cela demeure vrai. Sony a depuis complètement cessé de produire des liseuses et les autres modèles ne me tentent tout simplement pas. Encore moins celle de l'empire au sourire en coin. De deux, je ne m'en sers pas tant que ça. A-t-on vraiment besoin de pouvoir lire partout tout le temps? Je l'ai traîné dans mon sac à main pendant des mois en m'en servant une fois de temps en temps seulement. Sans doute pas aidé pour ses problèmes de batteries. Par contre, c'est vrai que j'apprécie beaucoup l'offre de livres dans le domaine public. Moins celle des livres payants, quoique j'en aie acheté quelques-uns. Dernièrement, j'ai découvert que certains livres d'une auteure que j'aime beaucoup ne sont plus disponibles qu'en numérique :( Disons que ça m'a aidé à me botter le derrière pour la faire réparer.
Mais par dessus tout, j'en suis venue à une conclusion: si la Bête était irréparable, je n'en achèterais pas d'autres. Pas pour le prix que ça coûte. Pas pour l'utilisation que j'en fais. Je me serais privée de beaucoup de choses, j'en suis consciente, mais en même temps, je n'y tiens pas de manière absolue. Alors, si je suis très heureuse d'avoir retrouvé ma Bête, disons que ça m'a aussi permis de faire le point sur ma lecture en numérique. Ça reste marginal dans ma vie, bien que présent.
Ceci dit, je tiens à préciser une chose: j'ai eu beaucoup de chance de pouvoir compter sur quelqu'un ayant le doigté et l'équipement nécessaire pour me la réparer. Sans l'aide de ce cher Goodboy, je ne serais pas aussi réjouie ce matin. La batterie n'ayant pas été conçue pour être remplacée, je me considère comme chanceuse. Ça en dit très long sur l'importance accordée à la réparation des produits électroniques dans notre société. Bref, c'est une aventure qui se termine bien, mais je le répète, j'ai été très chanceuse.
Sur ce, je vous laisse, la Bête m'attend avec une bonne lecture... :D
@+ Mariane
jeudi 17 mars 2016
L'Autobiographie de Charles Darwin
L'Autobiographie de Charles Darwin
Résumé:
À la fin de sa vie, Darwin a raconté son histoire et ses découvertes. Il relate dans ce livre son enfance, sa formation, son voyage sur le Beagle, ses relations avec d'autres chercheurs et la publication de ses livres.
Mon avis:
J'ai entendu parler de Charles Darwin très jeune bien sûr et de sa célèbre théorie de l'évolution également. En lisant sa vie par contre, je me suis rendue compte à quel point l'homme derrière la science était profondément... victorien. Logique quand on connaît la date de son voyage sur le Beagle (1831-1836) et la publication de De l'origine des espèces (1859) en plein milieu de cette époque victorienne justement, mais je n'avais jamais réalisé le contexte dans lequel il a élaboré sa théorie. En ce sens, ce livre est éclairant, parce que Darwin parle de lui-même... à la manière ampoulée et pudique cette période de l'histoire. Si son enfance ainsi que la personnalité de son père sont largement détaillées, il passe outrageusement par dessus de larges pans de sa vie, entre autre son mariage et la naissance de ses enfants, qu'il mentionne à peine! Par contre, ses relations avec d'autres scientifiques et ses relations avec eux prennent un chapitre entier! De même, aucune explication sur sa méthode de travail, juste qu'il travaille très dur, ainsi que les dates de publications de ses différents livres. À noter aussi, la ligne chronologique parfois obscure de l'ensemble... La maladie chronique dont il a souffert toute sa vie (je l'ignorais!) prend aussi beaucoup de place. On peut en conclure après avoir lu ce livre que Darwin était un bourreau de travail, méticuleux et constant, ce qui lui a permis d'élaborer sa théorie. Cette autobiographie est une vision de l'homme sur lui-même et l'édition que j'ai lu mentionne bien que certaines parties ont été expurgées par sa veuve avant publication, les passages parlant de sa relation avec le divin par exemple. Darwin, de manière surprenante, n'était pas un athée, même s'il avait bien longtemps avant la publication de sa théorie rejeté la vision de la création en provenance de la Bible. Malgré tout, je trouve que cette autobiographie a quelque chose de profondément honnête. Homme humble, mais acharné, Darwin n'avait pas l'ambition de devenir un grand homme, il était simplement fasciné par la nature et la science. Et ouvert d'esprit. Ses nombreuses lectures, les découvertes de son époque, l'héritage familial (son grand-père avait élaboré une théorie semblable à la sienne, mais beaucoup moins argumentée), tout ça a pris racine dans le jeune Darwin et lui a permis de faire émerger ses idées sur l'évolution. Cela a donné le résultat qu'on connaît. Bien connaître l'homme derrière la théorie est très intéressant et surtout très éclairant sur le pourquoi elle a révolutionné la science. Cependant, il faut se faire au style du bouquin qui n'est plus de notre époque.
Ma note: 4/5
P.S. Je ne peux m'empêcher de mettre ici un extrait que je trouve vraiment charmant, où il parle de la lecture et de la place qu'elle a occupée dans sa vie: (p.122)
«D'un autre côté, les romans d'imagination, même quand il ne sont pas de premier ordre, m'ont été une merveilleuse source de distraction et de plaisir et je bénis souvent les romanciers. Je m'en suis fait lire à haute voix un nombre étonnant et je les aime, même modérément, tous, à condition qu'ils ne finissent pas mal, - situation contre laquelle on devrait voter une loi! À mon goût, un roman n'est pas réussi s'il ne se trouve aucun personne que l'on puisse aimer entièrement, et tant mieux si c'est une jolie femme.»
;)
Libellés :
Auteurs D à F,
Biographie,
Commentaire de lecture,
Littérature anglaise
lundi 14 mars 2016
La fameuse (ou foutue!) note de bas de page
Salut!1 2
J'ai une relation très difficile et même malsaine avec les notes de bas de page. Premièrement, j'ai une pathologie grave qui fait que je ne peux m'empêcher de les lire, même si ça s'avère une information de peu d'importance. Deuxièmement, je déteste interrompre ma lecture pour aller les lire. Alors, l'un dans l'autre, c'est comme pas trop mon truc, mais je peux pas m'empêcher de le faire. Cohérence quand tu nous tiens...
Je comprends très bien le pourquoi du comment de la note de bas de page. Il s'agit d'ajouter une information au texte, mais sans prendre le temps de la glisser dans celui-ci parce que ça l'alourdirait. Ou encore d'ajouter une référence, dans le cas d'essais par exemple. L'utilisation que j'aime le mieux est celle des textes réédité où les notes de bas de pages servent à expliquer certaines informations moins familières au lecteur ou encore de spécifier les diverses modifications apportées au texte au fil des rééditions. Par exemple, quand j'avais lu Le Petit Chose d'Alphonse Daudet, les notes de bas de pages indiquaient les endroits où un éditeur ultérieur avait littéralement changé le texte pour en faire un roman jeunesse. Les notes de bas de pages permettaient de comprendre les différences entre les deux oeuvres et l'impact de ces différences sur le récit.
Si c'est une note de bas de page classique, passe encore. D'avoir à baisser les yeux pour lire une précision, une traduction ou encore une information complémentaire, genre, une micro-biographie d'une personne nommée dans le texte, mais qu'on ne connaît pas nécessairement, ça me va. Ça précise la lecture et nous apporte souvent des informations très intéressantes. Dès que je vois le traditionnel petit chiffre en minuscule exposant à côté du mot, mes yeux dérives involontairement vers le bas de la page pour connaître le complément d'information. Si c'est une référence, je reviens à la lecture, sinon, je lis intégralement la note. Mes préférés restent les notes du traducteur (ou de la traductrice!) pour nous dire que tel passage était en français dans le texte... Toujours intéressant de savoir que l'auteur du livre sait dire p*** de m*** en français.
Mais les notes de bas de pages qui renvoient à la fin du texte... -_- Que dire? Ou plutôt comment le dire autrement que JE LES DÉTESTE!!!!!!!! Plus souvent qu'autrement, ça m'oblige à avoir deux signets dans mon livre et à lire en marquant une des dernières pages avec mon doigt glissé dedans pour aller consulter les notes de bas de LIVRE plus vite. Parce que souvent, ces fameuses notes de bas de page reléguées à la toute fin sont souvent les plus intéressantes. Pourquoi? Justement parce que les éditeurs du livre (qui sont rarement les auteurs!) savent qu'à cet endroit, ils ne sont plus limités par la hauteur de la page et par l'obligation morale de ne pas bouffer tout l'espace sur celle-ci avec des notes, alors, ils s'en donnent à coeur joie à la fin! J'ai déjà vu des notes de bas de pages à la fin du livre faisant une bonne demie-page. Sans blague. Mais que c'est chiant d'avoir à jouer sans cesse entre les pages et de devoir faire un coït de lecture interrompu pour aller voir sans cesse à la fin du livre... C'est chiant! C'est tout! Mais c'est tellement intéressant!!!!
Bref, pour le meilleur et pour le pire, je dois le dire, les notes de bas de page sont là pour rester, que ce soit dans ma vie ou dans les livres, mais honnêtement, je dois le dire, c'est quelque chose avec lequel je n'aurais jamais une relation autre qu'amour-haine. Parce que veut, veut pas, c'est toujours plate de devoir cesser ta lecture pour aller voir au44 voir ce que l'auteur avait à te dire d'important à ce sujet.
@+ Mariane
1 Si vous avez commencé par lire cette note en premier, c'est que vous avez le même TOC que moi...
2 C'est juste pour dire que j'ai pas réussi à trouver comment mettre les références en exposant dans Blogger. C'est sûrement possible, mais j'ai pas trouvé comment.
44 Non, mais vous croyez vraiment que celle-là était sérieuse?
J'ai une relation très difficile et même malsaine avec les notes de bas de page. Premièrement, j'ai une pathologie grave qui fait que je ne peux m'empêcher de les lire, même si ça s'avère une information de peu d'importance. Deuxièmement, je déteste interrompre ma lecture pour aller les lire. Alors, l'un dans l'autre, c'est comme pas trop mon truc, mais je peux pas m'empêcher de le faire. Cohérence quand tu nous tiens...
Je comprends très bien le pourquoi du comment de la note de bas de page. Il s'agit d'ajouter une information au texte, mais sans prendre le temps de la glisser dans celui-ci parce que ça l'alourdirait. Ou encore d'ajouter une référence, dans le cas d'essais par exemple. L'utilisation que j'aime le mieux est celle des textes réédité où les notes de bas de pages servent à expliquer certaines informations moins familières au lecteur ou encore de spécifier les diverses modifications apportées au texte au fil des rééditions. Par exemple, quand j'avais lu Le Petit Chose d'Alphonse Daudet, les notes de bas de pages indiquaient les endroits où un éditeur ultérieur avait littéralement changé le texte pour en faire un roman jeunesse. Les notes de bas de pages permettaient de comprendre les différences entre les deux oeuvres et l'impact de ces différences sur le récit.
Si c'est une note de bas de page classique, passe encore. D'avoir à baisser les yeux pour lire une précision, une traduction ou encore une information complémentaire, genre, une micro-biographie d'une personne nommée dans le texte, mais qu'on ne connaît pas nécessairement, ça me va. Ça précise la lecture et nous apporte souvent des informations très intéressantes. Dès que je vois le traditionnel petit chiffre en minuscule exposant à côté du mot, mes yeux dérives involontairement vers le bas de la page pour connaître le complément d'information. Si c'est une référence, je reviens à la lecture, sinon, je lis intégralement la note. Mes préférés restent les notes du traducteur (ou de la traductrice!) pour nous dire que tel passage était en français dans le texte... Toujours intéressant de savoir que l'auteur du livre sait dire p*** de m*** en français.
Mais les notes de bas de pages qui renvoient à la fin du texte... -_- Que dire? Ou plutôt comment le dire autrement que JE LES DÉTESTE!!!!!!!! Plus souvent qu'autrement, ça m'oblige à avoir deux signets dans mon livre et à lire en marquant une des dernières pages avec mon doigt glissé dedans pour aller consulter les notes de bas de LIVRE plus vite. Parce que souvent, ces fameuses notes de bas de page reléguées à la toute fin sont souvent les plus intéressantes. Pourquoi? Justement parce que les éditeurs du livre (qui sont rarement les auteurs!) savent qu'à cet endroit, ils ne sont plus limités par la hauteur de la page et par l'obligation morale de ne pas bouffer tout l'espace sur celle-ci avec des notes, alors, ils s'en donnent à coeur joie à la fin! J'ai déjà vu des notes de bas de pages à la fin du livre faisant une bonne demie-page. Sans blague. Mais que c'est chiant d'avoir à jouer sans cesse entre les pages et de devoir faire un coït de lecture interrompu pour aller voir sans cesse à la fin du livre... C'est chiant! C'est tout! Mais c'est tellement intéressant!!!!
Bref, pour le meilleur et pour le pire, je dois le dire, les notes de bas de page sont là pour rester, que ce soit dans ma vie ou dans les livres, mais honnêtement, je dois le dire, c'est quelque chose avec lequel je n'aurais jamais une relation autre qu'amour-haine. Parce que veut, veut pas, c'est toujours plate de devoir cesser ta lecture pour aller voir au44 voir ce que l'auteur avait à te dire d'important à ce sujet.
@+ Mariane
1 Si vous avez commencé par lire cette note en premier, c'est que vous avez le même TOC que moi...
2 C'est juste pour dire que j'ai pas réussi à trouver comment mettre les références en exposant dans Blogger. C'est sûrement possible, mais j'ai pas trouvé comment.
44 Non, mais vous croyez vraiment que celle-là était sérieuse?
jeudi 10 mars 2016
Camille de Patrick Isabelle
Camille Patrick Isabelle
Résumé:
Camille est au seuil de l'adolescence, désireuse de se faire oublier, de ne pas exister. Car elle a beaucoup de choses à cacher... Coincée entre une mère aimante, mais dominée et un père qui distribue les coups de poing dès qu'il boit, la jeune fille n'aspire qu'à disparaître. Jusqu'au jour où sa mère la réveille en pleine nuit avec ces seuls mots: on s'en va. Elle montent dans une voiture et fuient, loin de Montréal, vers l'Acadie natale de sa mère. Là, Camille, lentement, apprend à vivre, à faire confiance à son cousin Mathis, à recevoir de l'affection de sa rude grand-mère Mams, à côtoyer sa tante Florence. À vivre près de l'océan, dans le soleil et l'absence de peur omniprésente. Il y a aussi ce garçon, qui ne la laisse pas indifférence. Jusqu'au jour où Camille disparaît...
Mon avis:
Dur sujet que celui des conséquences de la violence conjugale. Surtout quand il s'agit d'enfant qui vivent dans cette violence et des traces qu'elle laisse. Le doigté dont l'auteur fait preuve pour toucher son sujet dans ce roman est d'autant plus remarquable. En se collant au plus près des émotions de Camille, jeune fille intelligente qui voit tout et comprend beaucoup, il réussit à nous faire comprendre l'enfer qu'elle traverse, mais sans jamais tomber dans le pathos. On sent le désir de changement, le fait qu'elle sache que rien n'est normal dans sa vie, mais aussi sa peur atroce de perdre sa mère, qu'elle aime énormément, autant qu'elle a peur de son père. Le roman se lit en deux trames narratives, celle des actions du présent, où toute sa famille cherche la jeune fille, disparue sans laisser de trace et son journal, dont la rédaction commence avant sa fuite avec sa mère. La façon de faire est intelligente et permet une très bonne utilisation des émotions de la jeune fille, parce que ce qui est conté dans son journal permet de décortiquer le présent, mais sans jamais nous dévoiler ce qui a causé sa disparition. On ne le saura qu'à la toute fin. La psychologie des personnages est bien mise en place: sa mère, une femme qui l'aime, mais qui n'arrive pas à sortir d'une relation toxique avec son père, sa tante, forcée de regarder sa soeur être détruite par un homme violent sans pouvoir agir, son cousin, grand échalas qui voit bien que quelque chose cloche et qui essaiera du mieux qu'il peut d'aider sa cousine. Sa grand-mère, loin des clichés de grand-maman gâteau, une femme directe et dure, affectueuse quand même dans sa rudesse et qui cache, elle aussi, des secrets. D'ailleurs, le poids des non-dits est lourd dans ce livre. Beaucoup d'éléments sont volontairement laissé dans l'ombre: l'âge exact de Camille par exemple, n'est même pas mentionné. Ce n'est pas important. On comprend la dynamique dans lequel elle est et ce qu'elle suppose. On aura une partie des réponses au fil du roman, mais pas toutes et c'est très bien ainsi. Ah oui et tout au long, on ressent un amour profond et sincère envers l'Acadie. L'auteur sait nous rendre l'importance de la mer, de l'air salin, l'âme des gens qui habitent ce coin de pays, mais tout en douceur, en tendresse presque. On a le goût d'aller se promener là-bas et de faire un tour dans un bateau de pêche au homard! Une belle histoire, très triste, mais en même temps, très forte, le genre d'histoire qui nous fait mieux comprendre une réalité, sans juger personne, simplement en racontant ce que vit quelqu'un qui a les deux pieds dedans.
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Camille est au seuil de l'adolescence, désireuse de se faire oublier, de ne pas exister. Car elle a beaucoup de choses à cacher... Coincée entre une mère aimante, mais dominée et un père qui distribue les coups de poing dès qu'il boit, la jeune fille n'aspire qu'à disparaître. Jusqu'au jour où sa mère la réveille en pleine nuit avec ces seuls mots: on s'en va. Elle montent dans une voiture et fuient, loin de Montréal, vers l'Acadie natale de sa mère. Là, Camille, lentement, apprend à vivre, à faire confiance à son cousin Mathis, à recevoir de l'affection de sa rude grand-mère Mams, à côtoyer sa tante Florence. À vivre près de l'océan, dans le soleil et l'absence de peur omniprésente. Il y a aussi ce garçon, qui ne la laisse pas indifférence. Jusqu'au jour où Camille disparaît...
Mon avis:
Dur sujet que celui des conséquences de la violence conjugale. Surtout quand il s'agit d'enfant qui vivent dans cette violence et des traces qu'elle laisse. Le doigté dont l'auteur fait preuve pour toucher son sujet dans ce roman est d'autant plus remarquable. En se collant au plus près des émotions de Camille, jeune fille intelligente qui voit tout et comprend beaucoup, il réussit à nous faire comprendre l'enfer qu'elle traverse, mais sans jamais tomber dans le pathos. On sent le désir de changement, le fait qu'elle sache que rien n'est normal dans sa vie, mais aussi sa peur atroce de perdre sa mère, qu'elle aime énormément, autant qu'elle a peur de son père. Le roman se lit en deux trames narratives, celle des actions du présent, où toute sa famille cherche la jeune fille, disparue sans laisser de trace et son journal, dont la rédaction commence avant sa fuite avec sa mère. La façon de faire est intelligente et permet une très bonne utilisation des émotions de la jeune fille, parce que ce qui est conté dans son journal permet de décortiquer le présent, mais sans jamais nous dévoiler ce qui a causé sa disparition. On ne le saura qu'à la toute fin. La psychologie des personnages est bien mise en place: sa mère, une femme qui l'aime, mais qui n'arrive pas à sortir d'une relation toxique avec son père, sa tante, forcée de regarder sa soeur être détruite par un homme violent sans pouvoir agir, son cousin, grand échalas qui voit bien que quelque chose cloche et qui essaiera du mieux qu'il peut d'aider sa cousine. Sa grand-mère, loin des clichés de grand-maman gâteau, une femme directe et dure, affectueuse quand même dans sa rudesse et qui cache, elle aussi, des secrets. D'ailleurs, le poids des non-dits est lourd dans ce livre. Beaucoup d'éléments sont volontairement laissé dans l'ombre: l'âge exact de Camille par exemple, n'est même pas mentionné. Ce n'est pas important. On comprend la dynamique dans lequel elle est et ce qu'elle suppose. On aura une partie des réponses au fil du roman, mais pas toutes et c'est très bien ainsi. Ah oui et tout au long, on ressent un amour profond et sincère envers l'Acadie. L'auteur sait nous rendre l'importance de la mer, de l'air salin, l'âme des gens qui habitent ce coin de pays, mais tout en douceur, en tendresse presque. On a le goût d'aller se promener là-bas et de faire un tour dans un bateau de pêche au homard! Une belle histoire, très triste, mais en même temps, très forte, le genre d'histoire qui nous fait mieux comprendre une réalité, sans juger personne, simplement en racontant ce que vit quelqu'un qui a les deux pieds dedans.
Ma note: 4.5/5
lundi 7 mars 2016
Ces grandes histoires qui nous lient
Salut!
Il y a quelques temps, je suis entrée dans une boutique où l'on vendait des bijoux. La propriétaire avait mis en évidence quelques colliers (j'adore les colliers!), mais ce qui a plus particulièrement attiré mon attention au départ, c'est celui qu'elle portait: il me rappelait vaguement quelque chose. Quand elle m'a dit que c'était le collier d'Arwen dans le Seigneur des anneaux que j'ai allumé. En effet, c'était ça! Elle avait également l'anneau de Galadrielle et un collier en forme de Phénix tout droit sorti de Harry Potter (auquel je pense encore...). Genre de truc anodin qui m'a fait réfléchir... Je ne savais pas ce qu'étais ce collier, mais en même temps, je le savais. Et quand je l'ai su, ça m'a tout de suite ramené à un ensemble, à quelque chose de plus grand. Et la blogueuse de faire des liens mentaux et de chipper un morceau de papier discrètement pour prendre une note pour un futur billet. ;)
À une époque de l'histoire de l'humanité, les grands récits que tous connaissaient étaient les récits bibliques. Tout le monde pouvait vous raconter les grandes histoires de la Bible: la naissance du Christ, Pâques, bien sûr, mais aussi d'autres, à des degrés divers. L'histoire de Moïse fuyant l'Égypte avec son peuple, de Salomon et de sa justice, de David séduisant la femme d'un autre, les paraboles du bon grain et de l'ivraie, toutes ces histoires étaient connues par à peu près tout le monde. Cela variait selon le niveau d'éducation, tant scolaire que religieuse, mais du plus humble paysan au noble, tout le monde en avait entendu parler et au-delà de ces récits en eux-mêmes, ils se créaient un lien entre toutes les classes de la société à travers ces histoires. D'autres histoires existaient bien sûr, mais elle n'avait pas un écho égal à travers les régions et les cultures. Après tout, la Bible est avant tout une longue saga composée de multiples aventures et d'une pléthore de héros auquel tous peuvent s'identifier. Elle a façonné l'arrière-plan de la vie de nombreuses personnes. On retrouve sa marque à travers les innombrables expressions qui pullulent dans notre langue: être incrédule comme Saint Thomas, le fils prodigue, le fruit défendu, être en tenu d'Ève ou d'Adam, bon samaritain, rendre à César ce qui revient à César, etc.
Cependant, depuis les années 1960 et la fin de l'instruction religieuse à l'école, une grande partie de ce patrimoine a cessé d'être transmis. De façon assez brutale dans certains cas. Je l'ai réalisé en entendant un chroniqueur radio, par ailleurs également professeur d'université, constater ce fait en citant l'expression pauvre comme Job. Ses étudiants, étonnés, lui ont fait remarqué qu'il n'était vraiment pas pauvre Job. En fait, il s'agissait d'une simple méprise, le seul Job que ses étudiants connaissaient avait comme prénom Steve et a été le fondateur d'une célèbre marque au nom de pomme... Exit donc le récit biblique et ses référents pour les personnes qui, comme moi, sont nées après la sortie de l'Église de nos vies quotidiennes.
Néanmoins, on ne sort pas un grand récit sans créer un vide et c'est à ce moment que sont entrées dans nos vies les histoires qui transcendent tous les supports, qui créent des liens entre nous. Pensez à l'impact d'histoires comme Star Wars, qui dure malgré les décennies (et peu importe ce que vous avez pensé du 7e film!). Pensez au Seigneur des anneaux, pensez à Harry Potter. Pensez à toutes ces histoires qui entrent plus ou moins dans notre psychée collective et qui laissent des traces dans notre langue, dans notre imaginaire, dans notre façon d'aborder le monde. Les combats menés par Frodon montant à l'assaut du Mordor pour être dévoré par l'anneau au moment où il peut le détruire, n'est-elle pas une histoire aussi puissante que de nombreux récits bibliques? Où celle de Harry cherchant les horcruxes pour détruire Voldemort, où celle de Luke Skywalker s'entraînant pour affronter Darth Vador qui se trouve à être son propre père?
Ces histoires nous marquent et finissent par devenir une nouvelle mythologie, un nouveau point de repère entre les personnes qui les partagent. À des degrés divers et comprises à des degrés tout aussi divers, mais n'empêche, les gens les connaissent! Cela est dû en parti à une intense campagne de marketing et à une industrie affreusement cupide évidemment, mais reste que le résultat est là: d'autres histoires ont pris la place de celles qui ont dominés pendant les deux derniers millénaires. Je doute qu'aucune d'entre elle prennent autant de place que la Bible, après tout, ce ne sont pas des religions, mais ces histoires deviennent des récits qui créent un lien entre les individus, même entre les sociétés, même entre les cultures, peut importe la classe sociale, la langue (grâce à la traduction), la religion, le sexe, le lieu de naissance. Il faut voir la ferveur des fans qui se ruent au cinéma ou à la librairie lors de la sortie d'un nouvel opus pour comprendre: des gens qui ne se connaissent pas se mettent à parler d'un sujet commun avec une passion égale. L'impact sur la vie des gens est réel et se démultiplie encore plus depuis l'essor d'internet et des réseaux sociaux.
Ces nouveaux récits sont bien présents dans nos vies et nous lient au-delà du quotidien, au-delà du marketing, au-delà même de leurs personnages. Ils forment une partie de la nouvelle trame de notre imaginaire.
@+ Mariane
Il y a quelques temps, je suis entrée dans une boutique où l'on vendait des bijoux. La propriétaire avait mis en évidence quelques colliers (j'adore les colliers!), mais ce qui a plus particulièrement attiré mon attention au départ, c'est celui qu'elle portait: il me rappelait vaguement quelque chose. Quand elle m'a dit que c'était le collier d'Arwen dans le Seigneur des anneaux que j'ai allumé. En effet, c'était ça! Elle avait également l'anneau de Galadrielle et un collier en forme de Phénix tout droit sorti de Harry Potter (auquel je pense encore...). Genre de truc anodin qui m'a fait réfléchir... Je ne savais pas ce qu'étais ce collier, mais en même temps, je le savais. Et quand je l'ai su, ça m'a tout de suite ramené à un ensemble, à quelque chose de plus grand. Et la blogueuse de faire des liens mentaux et de chipper un morceau de papier discrètement pour prendre une note pour un futur billet. ;)
À une époque de l'histoire de l'humanité, les grands récits que tous connaissaient étaient les récits bibliques. Tout le monde pouvait vous raconter les grandes histoires de la Bible: la naissance du Christ, Pâques, bien sûr, mais aussi d'autres, à des degrés divers. L'histoire de Moïse fuyant l'Égypte avec son peuple, de Salomon et de sa justice, de David séduisant la femme d'un autre, les paraboles du bon grain et de l'ivraie, toutes ces histoires étaient connues par à peu près tout le monde. Cela variait selon le niveau d'éducation, tant scolaire que religieuse, mais du plus humble paysan au noble, tout le monde en avait entendu parler et au-delà de ces récits en eux-mêmes, ils se créaient un lien entre toutes les classes de la société à travers ces histoires. D'autres histoires existaient bien sûr, mais elle n'avait pas un écho égal à travers les régions et les cultures. Après tout, la Bible est avant tout une longue saga composée de multiples aventures et d'une pléthore de héros auquel tous peuvent s'identifier. Elle a façonné l'arrière-plan de la vie de nombreuses personnes. On retrouve sa marque à travers les innombrables expressions qui pullulent dans notre langue: être incrédule comme Saint Thomas, le fils prodigue, le fruit défendu, être en tenu d'Ève ou d'Adam, bon samaritain, rendre à César ce qui revient à César, etc.
Cependant, depuis les années 1960 et la fin de l'instruction religieuse à l'école, une grande partie de ce patrimoine a cessé d'être transmis. De façon assez brutale dans certains cas. Je l'ai réalisé en entendant un chroniqueur radio, par ailleurs également professeur d'université, constater ce fait en citant l'expression pauvre comme Job. Ses étudiants, étonnés, lui ont fait remarqué qu'il n'était vraiment pas pauvre Job. En fait, il s'agissait d'une simple méprise, le seul Job que ses étudiants connaissaient avait comme prénom Steve et a été le fondateur d'une célèbre marque au nom de pomme... Exit donc le récit biblique et ses référents pour les personnes qui, comme moi, sont nées après la sortie de l'Église de nos vies quotidiennes.
Néanmoins, on ne sort pas un grand récit sans créer un vide et c'est à ce moment que sont entrées dans nos vies les histoires qui transcendent tous les supports, qui créent des liens entre nous. Pensez à l'impact d'histoires comme Star Wars, qui dure malgré les décennies (et peu importe ce que vous avez pensé du 7e film!). Pensez au Seigneur des anneaux, pensez à Harry Potter. Pensez à toutes ces histoires qui entrent plus ou moins dans notre psychée collective et qui laissent des traces dans notre langue, dans notre imaginaire, dans notre façon d'aborder le monde. Les combats menés par Frodon montant à l'assaut du Mordor pour être dévoré par l'anneau au moment où il peut le détruire, n'est-elle pas une histoire aussi puissante que de nombreux récits bibliques? Où celle de Harry cherchant les horcruxes pour détruire Voldemort, où celle de Luke Skywalker s'entraînant pour affronter Darth Vador qui se trouve à être son propre père?
Ces histoires nous marquent et finissent par devenir une nouvelle mythologie, un nouveau point de repère entre les personnes qui les partagent. À des degrés divers et comprises à des degrés tout aussi divers, mais n'empêche, les gens les connaissent! Cela est dû en parti à une intense campagne de marketing et à une industrie affreusement cupide évidemment, mais reste que le résultat est là: d'autres histoires ont pris la place de celles qui ont dominés pendant les deux derniers millénaires. Je doute qu'aucune d'entre elle prennent autant de place que la Bible, après tout, ce ne sont pas des religions, mais ces histoires deviennent des récits qui créent un lien entre les individus, même entre les sociétés, même entre les cultures, peut importe la classe sociale, la langue (grâce à la traduction), la religion, le sexe, le lieu de naissance. Il faut voir la ferveur des fans qui se ruent au cinéma ou à la librairie lors de la sortie d'un nouvel opus pour comprendre: des gens qui ne se connaissent pas se mettent à parler d'un sujet commun avec une passion égale. L'impact sur la vie des gens est réel et se démultiplie encore plus depuis l'essor d'internet et des réseaux sociaux.
Ces nouveaux récits sont bien présents dans nos vies et nous lient au-delà du quotidien, au-delà du marketing, au-delà même de leurs personnages. Ils forment une partie de la nouvelle trame de notre imaginaire.
@+ Mariane
vendredi 4 mars 2016
À l'ombre des tours mortes d'Art Spiegelman
À l'ombre des tours mortes Art Spiegelman Casterman 36 pages
Résumé:
Bande dessinée écrite par Art Spiegelman, l'auteur de Maus suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Mon avis:
Difficile de résumer ce livre plus qu'avec la petite phrase que j'ai écrite, parce que le livre est avant tout le récit d'un profond traumatisme. Art Spiegelman est un new yorkais de longue date et les attentats terroristes l'ont frappé de plein fouet. C'est aussi un homme qui dès les premiers jours voit son pays sombrer dans un délire sécuritaire et qui ne comprend pas pourquoi. Il n'y a pas vraiment d'ensemble dans le tout, il n'y a pas vraiment de suite, d'ailleurs, il le dit lui-même en introduction, ces planches ont été faites petit à petit, au fil des mois et des événements qui ont suivi, dans la douleur. S'il raconte évidemment ce qu'il a vécu durant cette journée terrible et comment lui et sa femme y ont fait face (leur fille étudiait dans une école à un pâté de maison des tours jumelles!), il prend la peine de glisser des cases indépendantes du reste où il raconte comment il a ressenti les événements et son opinion d'habitant de cette ville touchée au coeur. J'y aie retrouvé la puissance de Maus, mais en plus terrifiant. Là où il se contentait de raconter l'histoire de son père, d'événements du passé, là, il parle du présent et des conséquences sur son propre monde et sa propre vie... Les planches réalisées sont à peine une dizaine et il est indiqué au bas les dates de rédaction, ce qui fait que l'on constate que l'auteur travaille lentement, mais surtout, à quel point le résultat est le fruit d'un labeur minutieux. La seconde partie du livre parle de ses lectures à la même période. Classique: quand le présent est trop sombre, réfugie-toi dans le passé. C'est ainsi qu'il a lu des tonnes de BDs datant des débuts de cet art dans les quotidiens. Il nous sort tout une suite de pépites de l'époque, accompagné d'un long commentaire. Très instructif. Le format de cet ovni bédéesque est en lui-même étrange: les pages sont cartonnées et le format est celui d'un journal à l'ancienne, très grand. Cela donne au tout une résonance particulière, d'autant plus que c'est le format que l'auteur avait choisi au moment de la publication originale. Je ne crois pas que c'est un incontournable, mais vu la rareté d'Art Spiegelman en BD depuis une vingtaine d'années, ça en vaut le coup.
4.25/5
Résumé:
Bande dessinée écrite par Art Spiegelman, l'auteur de Maus suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Mon avis:
Difficile de résumer ce livre plus qu'avec la petite phrase que j'ai écrite, parce que le livre est avant tout le récit d'un profond traumatisme. Art Spiegelman est un new yorkais de longue date et les attentats terroristes l'ont frappé de plein fouet. C'est aussi un homme qui dès les premiers jours voit son pays sombrer dans un délire sécuritaire et qui ne comprend pas pourquoi. Il n'y a pas vraiment d'ensemble dans le tout, il n'y a pas vraiment de suite, d'ailleurs, il le dit lui-même en introduction, ces planches ont été faites petit à petit, au fil des mois et des événements qui ont suivi, dans la douleur. S'il raconte évidemment ce qu'il a vécu durant cette journée terrible et comment lui et sa femme y ont fait face (leur fille étudiait dans une école à un pâté de maison des tours jumelles!), il prend la peine de glisser des cases indépendantes du reste où il raconte comment il a ressenti les événements et son opinion d'habitant de cette ville touchée au coeur. J'y aie retrouvé la puissance de Maus, mais en plus terrifiant. Là où il se contentait de raconter l'histoire de son père, d'événements du passé, là, il parle du présent et des conséquences sur son propre monde et sa propre vie... Les planches réalisées sont à peine une dizaine et il est indiqué au bas les dates de rédaction, ce qui fait que l'on constate que l'auteur travaille lentement, mais surtout, à quel point le résultat est le fruit d'un labeur minutieux. La seconde partie du livre parle de ses lectures à la même période. Classique: quand le présent est trop sombre, réfugie-toi dans le passé. C'est ainsi qu'il a lu des tonnes de BDs datant des débuts de cet art dans les quotidiens. Il nous sort tout une suite de pépites de l'époque, accompagné d'un long commentaire. Très instructif. Le format de cet ovni bédéesque est en lui-même étrange: les pages sont cartonnées et le format est celui d'un journal à l'ancienne, très grand. Cela donne au tout une résonance particulière, d'autant plus que c'est le format que l'auteur avait choisi au moment de la publication originale. Je ne crois pas que c'est un incontournable, mais vu la rareté d'Art Spiegelman en BD depuis une vingtaine d'années, ça en vaut le coup.
4.25/5
mercredi 2 mars 2016
Comme par magie d'Élizabeth Gilbert
Comme par magie Élizabeth Gilbert Calmann-Levy 314 pages
Résumé:
Élizabeth Gilbert a ému le monde entier avec son livre Mange Prie Aime, mais il n'est qu'une toute petite partie de son oeuvre. Écrivaine depuis l'adolescence, elle a également un parcours intellectuel très riche sur la question de la créativité. Dans ce livre, elle nous présente le fruit de ses réflexions sur ce riche sujet, nourri par sa vie, mais aussi par l'expérience d'autres artistes.
Mon avis:
Là où Mange Prie Aime était un riche document d'autofiction, Comme par magie est plutôt un livre de psycho-pop qui ne tient absolument pas à vous donner de recettes, mais vise plutôt à vous botter le derrière et à vous faire réfléchir sur la création. Cependant, cela reste dans la même veine, puisque l'auteure part de sa propre expérience de vie pour nous expliquer son point de vue. Et elle en a réfléchi un coup sur la créativité cette fille. Le livre est divisé en six partie, portant chacune sur un thème: Courage, Enchantement, Permission, Persistance, Confiance, Divinité. Chacun d'entre eux est abordé avec énormément d'exemples concrets de la vie de tous les jours, comme de celle d'artistes reconnus. Attention aux cyniques: ce livre regorge de positivité. À la lire, tout est possible, ce qui ne l'empêche pas d'être réaliste et d'avoir un regard acéré sur son milieu et sur la création. Elle déculpabilise les créateurs et détruit brique par brique le mythe des créateurs malheureux. C'est jouissif par moment. Certes, la partie où elle présente ses idées sur l'origine de la création semble avoir été écrite par une personne qui a pris des champignons magiques, mais quand elle explique le pourquoi du comment, on comprend: c'est sa vision des choses à elle, elle n'oblige personne à la partager, mais c'est ainsi qu'elle le perçoit. Une façon de faire qui laisse la liberté au lecteur d'y croire où d'en prendre et d'en laisser. N'empêche, je ferais lire ce livre à tout créateur, même s'il désire ensuite l'utiliser pour allumer son poêle à bois: parce qu'elle fait le ménage dans beaucoup d'idées reçues, distribue les coups de pied au derrière sans jamais juger personne et encourage tout le monde à suivre sa voie, le plus simplement du monde. Je le recommande particulièrement aux gens déprimés: il va vous redonner confiance en vous-même! Le livre se lit facilement et simplement, mais c'est le genre de livre que l'on gagne à dévorer par petite bouchée tellement de passages méritent qu'on prenne le temps d'y réfléchir.
Ma note: 4.5/5
Je remercie chaudement J-F pour ce livre: il se reconnaîtra ;)
Résumé:
Élizabeth Gilbert a ému le monde entier avec son livre Mange Prie Aime, mais il n'est qu'une toute petite partie de son oeuvre. Écrivaine depuis l'adolescence, elle a également un parcours intellectuel très riche sur la question de la créativité. Dans ce livre, elle nous présente le fruit de ses réflexions sur ce riche sujet, nourri par sa vie, mais aussi par l'expérience d'autres artistes.
Mon avis:
Là où Mange Prie Aime était un riche document d'autofiction, Comme par magie est plutôt un livre de psycho-pop qui ne tient absolument pas à vous donner de recettes, mais vise plutôt à vous botter le derrière et à vous faire réfléchir sur la création. Cependant, cela reste dans la même veine, puisque l'auteure part de sa propre expérience de vie pour nous expliquer son point de vue. Et elle en a réfléchi un coup sur la créativité cette fille. Le livre est divisé en six partie, portant chacune sur un thème: Courage, Enchantement, Permission, Persistance, Confiance, Divinité. Chacun d'entre eux est abordé avec énormément d'exemples concrets de la vie de tous les jours, comme de celle d'artistes reconnus. Attention aux cyniques: ce livre regorge de positivité. À la lire, tout est possible, ce qui ne l'empêche pas d'être réaliste et d'avoir un regard acéré sur son milieu et sur la création. Elle déculpabilise les créateurs et détruit brique par brique le mythe des créateurs malheureux. C'est jouissif par moment. Certes, la partie où elle présente ses idées sur l'origine de la création semble avoir été écrite par une personne qui a pris des champignons magiques, mais quand elle explique le pourquoi du comment, on comprend: c'est sa vision des choses à elle, elle n'oblige personne à la partager, mais c'est ainsi qu'elle le perçoit. Une façon de faire qui laisse la liberté au lecteur d'y croire où d'en prendre et d'en laisser. N'empêche, je ferais lire ce livre à tout créateur, même s'il désire ensuite l'utiliser pour allumer son poêle à bois: parce qu'elle fait le ménage dans beaucoup d'idées reçues, distribue les coups de pied au derrière sans jamais juger personne et encourage tout le monde à suivre sa voie, le plus simplement du monde. Je le recommande particulièrement aux gens déprimés: il va vous redonner confiance en vous-même! Le livre se lit facilement et simplement, mais c'est le genre de livre que l'on gagne à dévorer par petite bouchée tellement de passages méritent qu'on prenne le temps d'y réfléchir.
Ma note: 4.5/5
Je remercie chaudement J-F pour ce livre: il se reconnaîtra ;)
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