Salut!
Depuis quelque temps, je vois une tendance se dessiner: on ne note plus les critiques. Plus de séries d'étoiles après une critique de spectacle, de film, d'albums ou encore plus important en ce qui me concerne, de livre. La décision de Lettres québécoises à ce sujet et plus particulièrement l'entrevue qu'avait donné Mélikah Abdelmoumen à la défunte émission Plus on est de fous, plus on lit (que je m'ennuie de cette émission!) m'ont fait beaucoup réfléchir.
Parce qu'après tout, une note, qu'est-ce que ça représente?
Et bien, c'est une façon un peu simpliste de résumer notre opinion sur un livre lorsque l'on en parle. Il y a maintenant fort longtemps, on m'avait demandé ce que disait mon système de note interne au blogue. J'avais pondu ce billet, qui date maintenant de dix ans... Mais un des points que je soulève dans ce billet est très important: la critique reste profondément subjective.
Et une note? Ishh! Encore plus! J'ai plusieurs fois jonglé avec la note que j'allais accorder à un livre parce que, bien honnêtement, j'étais embêtée. J'ai toujours fait au mieux, mais il y a des fois où je revois une critique que j'ai faite et que je me demande pourquoi au juste j'ai donné cette note. Pas toujours, fort heureusement. Mais parfois.
Mais pas dans le texte de mes critiques. Parce que trois chiffres séparés par une virgule ne peuvent remplacer une argumentation où l'on soulève les points forts, souligne les faiblesses, nuance un détail, explique un effet, gratte un peu plus loin que la surface. Même dans mes critiques les moins réussies, j'ai toujours essayé de rendre mon opinion sur un livre de façon claire et argumentée. J'en suis d'ailleurs très fière, parce que le faire de manière constante au cours des 13 dernières années a été un sacré défi, mais un défi que je suis fière d'avoir relevé, un livre à la fois.
Un autre problème que j'ai toujours eu personnellement avec les critiques notées, un défaut que j'ai d'ailleurs moi-même, c'est la manie qu'ont plusieurs à sauter le texte et à se jeter sur la note finale. Qui ne représente qu'une microscopique partie du boulot que je mets sur cette partie de mon activité de blogueuse. Ah, Prospéryne a mis 4.25 sur 5 à ce livre... et passe à côté du texte que j'ai passé une bonne heure, souvent plus, à peaufiner, à relire, à réfléchir, à retravailler. Pour être sûre et certaine que ce que j'y avais écrit représentait mon exacte pensée sur ce livre. Du boulot que je disais. Alors la pensée que tout le monde saute pour aller regarder la note que j'ai souvent décidée en tout dernier... Mouais, ce n'est peut-être pas une pensée si agréable au fond.
Depuis le début de 2023, je me suis demandé quelle serait la réaction si je ne notais pas mes critiques. J'ai donc publié mes deux premières critiques de l'année sans note. La réponse? Un bruit de criquets. Personne ne semble avoir remarqué ou du moins, ne s'est donné la peine de le souligner. Certes, je n'ai publié que deux critiques (d'autres s'en viennent, promis!), mais ça m'a quand même donné une petite idée: les gens s'habituent à ne pas voir des notes et ceux qui s'intéressent à mon avis savent qu'il vaut mieux lire que de sauter à la fin. Une façon aussi de motiver mes lecteurices à prendre le temps de s'intéresser à ce qui me prend le plus d'énergie.
Alors voilà, plus de notes sur ce blogue. La seule chose que je vais garder qui ressemble à une note, c'est la mention coup de coeur, parce que ça, c'est toujours utile! ;)
@+ Mariane