Salut!
Il y a un an, j'ai entamé un grand changement dans ma vie. Ça a touché pratiquement tous les domaines: professionnel, personnel, milieu de vie, routine de vie, milieu de travail et j'en passe. Heureusement, mes minettes ont gardé leur bonne humeur et leur routine de minette. Et j'ai toujours mes bons vieux livres partout, ça aide à passer au travers des transformations multiples!
Malgré tout, ce genre de changements est très demandant en énergie. Je dois avouer que j'ai eu du mal à tenir le rythme de mon blogue cette année. Beaucoup d'émotions, de journée où je rentrais les batteries complètement à plat. Et autre chose aussi: le manque de souffle. Pas que je n'ai plus envie d'écrire des billets ou des critiques, mais là, il me semble que j'ai étiré un peu la corde. Les derniers mois ont été un peu pénible et je crois que ça s'en aie ressenti. J'ai besoin de me ressourcer, de prendre le temps d'écrire des billets sans avoir la pression de me dire que lundi approche. Je veux prendre le temps de les peaufiner, de réfléchir, de mettre en place des tas d'idées qui traînent depuis longtemps. Du temps. Ça résume ce dont j'ai besoin.
À la fin de cette semaine, je vais tomber en vacances (yé!), alors je me suis dit que ce serait une excellente occasion de prendre un moment de recul. À partir de vendredi donc, vous ne verrez passer que des critiques sur ce blogue, à moins qu'une fantaisie me prenne! Les critiques, je vais les mettre pas mal au fur et à mesure, parce que si je les accumule pendant un mois, on en verra pas le bout... Hihihi!
Un mois, c'est le temps que je vais me mettre «hors d'ondes». De toutes façons, l'été n'est pas fait pour rester brancher à son écran d'ordinateur. J'ai le goût de sortir jouer dehors!
Je serais donc de retour pour le 4 août, avec pleins de nouveaux billets, de nouvelles idées et d'énergie. Peut-être même avec un petit teint bronzé! :)
Je vous souhaite de belles vacances et de belles lectures pour cet été!
@+ Mariane
P.S. Et bonne chance aux courageux écureuils des livres qui déménagent leurs trésors demain!
lundi 30 juin 2014
vendredi 27 juin 2014
On peut sortir la fille de la librairie...
... mais pas la librairie de la fille!
Hé oui, ça fait près d'un an maintenant que j'ai pris ma grande décision de quitter la librairie et d'entamer une carrière de représentante. Durant cette année fort chargée, (parce qu'elle a aussi inclus un déménagement et un changement radical de milieu de vie!) je me suis rendue compte d'une chose: je suis toujours aussi passionnée par le milieu de la librairie. Pas que je n'aime pas mon nouveau boulot, loin de là! Encore qu'il me tient très proche de mes anciens amours... C'est juste que la librairie, c'est un milieu unique, tellement vivant, tellement riche!
En décembre, j'ai fait la visite d'une librairie, alors en plein rush de Noël. Afin de faire mon travail, j'avais passé au peigne fin les présentoirs. Le travail de représentant est souvent à l'inverse du travail en librairie: le rush est en amont, avant que les livres arrivent sur les tablettes. Donc, j'avais le temps de faire mon tour au grand complet, alors que les librairies avaient la broue dans le toupette. Installée à côté du comptoir, j'attendais que le gérant se libère afin de lui poser une question, quand arrive une cliente.
-Je cherche un livre, mais je connais pas ni le titre, ni l'auteur.
(Classique quoi!)
-Pouvez-vous me donner un indice, lui demande la librairie.
-Oui, ça parle d'oranges et d'un prêtre.
En moi, s'est dressée quelque chose, quelque chose qui avant que mon cerveau ne puisse dire stop! a passé le chemin de mes lèvres:
-Le livre, c'est Des pêches pour Monsieur le Curé de Joanne Harris, il y en a sur le step en avant.
La libraire me regarde pendant un quart de seconde (d'où elle sort elle?), mais la cliente avait déjà lancé un OUI, C'EST ÇA! retentissant, qui m'a permis de retomber dans mes souliers de représentante. Ce n'était pas un livre d'une maison d'édition que je représente après tout! Mais ça a été plus fort que moi!
Trouver LE livre que le client cherche, regarder passer les nouveautés, les résonances dans les médias, la façon dont un livre fait vibrer les lecteurs... On a moins ce contact en tant que représentante et ça me manque. Je ne suis plus autant au courant des parutions, tellement que souvent, quand je vois les nouveautés sur les tablettes, je ne peux m'empêcher de lâcher: Ah, un nouveau (mettre ici un auteur X dont j'ai déjà lu un livre que j'ai adoré, ça veut dire, beaucoup de monde potentiel!)! Par contre, parmi les livres que je distribue, j'ai fait un sacré bon nombre de superbes découvertes! Rien n'est noir, rien n'est blanc. Je ne regrette pas ma décision, même si certains aspects me manquent.
Le rythme soutenu des nouveautés déboulant sur les tablettes par exemple. Le fait de trouver de petites perles également. De voir passer toutes les nouveautés, d'être au courant de toutes les parutions. Le contact avec les clients, leur passion, leur amour. J'en retrouve une petite partie avec les libraires que je rencontre, mais ce n'est pas la même chose. C'est un peu moins intense, parce qu'après tout, je les rencontre pour parler des nouveautés à venir, pas des nouveautés qui viennent de paraître!
Ce qui ne me manque pas? Les clients grincheux, les commentaires disant que les commandes sont plus vite sur le web via l'empire au sourire en coin (grrr...) ou encore que les livres sont moins chers au Wal-Mart (re-grrr...). Le fait de ne pas pouvoir répondre à la demande d'un client qui cherche un livre précis. J'aime la route, j'aime le fait de rencontrer des libraires passionnés, de visiter les plus belles librairies aux trois coins de la province (je fais pas la Rive-Sud). De connaître par coeur les tours et les détours des autoroutes du Québec, de pouvoir répondre précisément si on me demande un livre sur tel sujet scientifique pointu (l'avantage de distribuer une maison d'édition de science!). J'aime beaucoup mon nouveau boulot!
Mais je garderais toujours une pointe de coeur pour la librairie et les libraires sur le plancher!
@+ Mariane
Hé oui, ça fait près d'un an maintenant que j'ai pris ma grande décision de quitter la librairie et d'entamer une carrière de représentante. Durant cette année fort chargée, (parce qu'elle a aussi inclus un déménagement et un changement radical de milieu de vie!) je me suis rendue compte d'une chose: je suis toujours aussi passionnée par le milieu de la librairie. Pas que je n'aime pas mon nouveau boulot, loin de là! Encore qu'il me tient très proche de mes anciens amours... C'est juste que la librairie, c'est un milieu unique, tellement vivant, tellement riche!
En décembre, j'ai fait la visite d'une librairie, alors en plein rush de Noël. Afin de faire mon travail, j'avais passé au peigne fin les présentoirs. Le travail de représentant est souvent à l'inverse du travail en librairie: le rush est en amont, avant que les livres arrivent sur les tablettes. Donc, j'avais le temps de faire mon tour au grand complet, alors que les librairies avaient la broue dans le toupette. Installée à côté du comptoir, j'attendais que le gérant se libère afin de lui poser une question, quand arrive une cliente.
-Je cherche un livre, mais je connais pas ni le titre, ni l'auteur.
(Classique quoi!)
-Pouvez-vous me donner un indice, lui demande la librairie.
-Oui, ça parle d'oranges et d'un prêtre.
En moi, s'est dressée quelque chose, quelque chose qui avant que mon cerveau ne puisse dire stop! a passé le chemin de mes lèvres:
-Le livre, c'est Des pêches pour Monsieur le Curé de Joanne Harris, il y en a sur le step en avant.
La libraire me regarde pendant un quart de seconde (d'où elle sort elle?), mais la cliente avait déjà lancé un OUI, C'EST ÇA! retentissant, qui m'a permis de retomber dans mes souliers de représentante. Ce n'était pas un livre d'une maison d'édition que je représente après tout! Mais ça a été plus fort que moi!
Trouver LE livre que le client cherche, regarder passer les nouveautés, les résonances dans les médias, la façon dont un livre fait vibrer les lecteurs... On a moins ce contact en tant que représentante et ça me manque. Je ne suis plus autant au courant des parutions, tellement que souvent, quand je vois les nouveautés sur les tablettes, je ne peux m'empêcher de lâcher: Ah, un nouveau (mettre ici un auteur X dont j'ai déjà lu un livre que j'ai adoré, ça veut dire, beaucoup de monde potentiel!)! Par contre, parmi les livres que je distribue, j'ai fait un sacré bon nombre de superbes découvertes! Rien n'est noir, rien n'est blanc. Je ne regrette pas ma décision, même si certains aspects me manquent.
Le rythme soutenu des nouveautés déboulant sur les tablettes par exemple. Le fait de trouver de petites perles également. De voir passer toutes les nouveautés, d'être au courant de toutes les parutions. Le contact avec les clients, leur passion, leur amour. J'en retrouve une petite partie avec les libraires que je rencontre, mais ce n'est pas la même chose. C'est un peu moins intense, parce qu'après tout, je les rencontre pour parler des nouveautés à venir, pas des nouveautés qui viennent de paraître!
Ce qui ne me manque pas? Les clients grincheux, les commentaires disant que les commandes sont plus vite sur le web via l'empire au sourire en coin (grrr...) ou encore que les livres sont moins chers au Wal-Mart (re-grrr...). Le fait de ne pas pouvoir répondre à la demande d'un client qui cherche un livre précis. J'aime la route, j'aime le fait de rencontrer des libraires passionnés, de visiter les plus belles librairies aux trois coins de la province (je fais pas la Rive-Sud). De connaître par coeur les tours et les détours des autoroutes du Québec, de pouvoir répondre précisément si on me demande un livre sur tel sujet scientifique pointu (l'avantage de distribuer une maison d'édition de science!). J'aime beaucoup mon nouveau boulot!
Mais je garderais toujours une pointe de coeur pour la librairie et les libraires sur le plancher!
@+ Mariane
jeudi 26 juin 2014
Margaret Thatcher de Jean-Louis Thériot
Margaret Thatcher Jean-Louis Thériot Collection Tempus Perrin 610 pages
Résumé:
Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, Margaret Thatcher, surnommé «la Dame de fer» aura marqué de son empreinte son pays et une époque. Première femme chef d'un pays occidental, connue pour sa dureté, son obstination et aussi pour ses idées bien campées, elle a laissé un héritage controversé. De la fille de l'épicier du coin à la femme politique qui a bouleversé sa nation, voici l'histoire de Margaret Thatcher.
Mon avis:
Rarement personnage fût plus controversé dans les dernières décennies que Margaret Thatcher. (Oh, non, il faut lui donner George W. Bush comme compétiteur maintenant! ;) ) Son parcours a de quoi épater: fille d'un humble épicier, elle réussit à se faire admettre à Oxford à une époque encore marquée par le privilège des naissances, puis à se faire élire députée dans une Angleterre encore sexiste. Méritocrate, elle obtiendra ses avancées par son travail et non pas des jeux de pouvoir. Elle montera les marches du pouvoir jusqu'à prendre la tête du Parti Conservateur puis celle du pays. S'ensuit onze années de pouvoir où elle règne d'une main de fer, parfois même sans gant de velours pour l'enrober, marquant l'histoire de cette époque. Surtout connue pour ses positions économiques, elle tiendra tête à tous ceux qui voudront se mettre sur son chemin, brisant le pouvoir des syndicats, provoquant une vague monstrueuse de chômage et faisant voler en éclat la vie de nombreuses familles par le fait même. Ce qui fait que malgré ses succès, son nom reste marqué d'une tâche. Le portrait qu'en trace l'auteur est clairement centré à droite de l'échiquier politique: il fait parti de ses admirateurs, pas de ses ennemis. Chiffres à l'appui, il montre les effets bénéfiques des réformes économiques de Margaret, n'hésitant pas à l'appeler Maggy au cours du texte. Cependant, il ne fait pas l'économie du pourquoi et du comment et raconte l'Angleterre de ce début des années 1980 et les raisons qui ont mené Margaret Thatcher à faire les réformes qu'elle a faite. On ne peut la comprendre si on ne connaît pas son cheminement. Fille d'un épicier, elle a été élevée dans des principes strictes de travail et d'économie. Méthodiste, elle aura toute sa vie des valeurs morales très élevées. Si on peut l'accuser d'avoir manqué de coeur, on ne peut l'accuser d'avoir été malhonnête: aucun scandale majeur ne marque ses trois mandats et bon, c'est pas l'UPAC qui aurait été fouiller dans ses tiroirs! Animal politique capable d'un redoutable instinct de survie certes, mais droite comme un I en toutes circonstances. Dans le meilleur comme dans le pire. Intègre jusqu'au bout des ongles! Opiniâtre, obstinée, capable de mettre sa popularité dans la balance également, pour faire ce qu'elle croyait juste. Et elle n'a jamais douté de ses convictions. Ce qui a entraîné sa chute à la longue. Ce qui a fait sa force à une époque a fini par l'emporter à la fin. Le livre est parfaitement documenté, perfectionniste comme l'était Margaret au niveau des faits marquants de sa carrière politique. Par contre, il manque de substance au niveau de la personne qu'elle était en dehors de cette même carrière politique. Sa personnalité est bien développée, mais on ne voit que la partie publique ou les jeux de pouvoir internes au parti conservateur. Elle a été une femme politique bien avant que cela soit la mode. A-t-elle vécu des revers dû à son sexe, comment agissait ses collègues face à elle sur ce point précis? Pas grand chose. L'auteur précise toutefois qu'elle-même n'a jamais considéré ce fait comme un handicap ou un avantage: elle était une femme et elle faisait de la politique, point barre. Elle ne reniait ni l'un ni l'autre, self-made woman avant l'heure. Néanmoins, il aurait été intéressant d'en connaître un peu plus sur ses premières années au Parlement. Idem pour la réaction de son époux face à sa montée au pouvoir. Comment un homme de son époque pouvait-il accepter de voir sa femme prendre les devants de la scène? Comment était-il traité en tant qu'époux de la Première Ministre dans les divers sommets internationaux auquel elle a participé, durant les visites officielles aux pays étrangers, durant les réceptions? Comment a-t-il vécu d'être le premier époux masculin officiel d'un chef d'état en Occident? Et ses enfants, comment ont-ils vécu le fait de vivre avec une mère Premier Ministre? Encore là, la biographie est bien peu loquace, voir muette. Elle s'achève alors que Margaret Thatcher est encore vivante, mais fortement affectée par la mort de celui qui a été son compagnon de vie, son mari, Denis, mort en 2003. Elle-même est morte en avril 2013. Portrait fidèle de ce qu'elle a été, cette biographie aide à comprendre son action en tant que Première Ministre, mais aussi les convictions profondes qui l'animaient et qui l'ont guidé toute sa vie. On peut être d'accord ou non avec ses politiques, mais reste que son courage et son caractère force l'admiration. Un livre intéressant, mais pas passionnant tellement il est bourré de chiffres et de faits: ça se lit comme un essai sur sa carrière politique un peu plus que comme une biographie.
Ma note: 4/5
Résumé:
Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, Margaret Thatcher, surnommé «la Dame de fer» aura marqué de son empreinte son pays et une époque. Première femme chef d'un pays occidental, connue pour sa dureté, son obstination et aussi pour ses idées bien campées, elle a laissé un héritage controversé. De la fille de l'épicier du coin à la femme politique qui a bouleversé sa nation, voici l'histoire de Margaret Thatcher.
Mon avis:
Rarement personnage fût plus controversé dans les dernières décennies que Margaret Thatcher. (Oh, non, il faut lui donner George W. Bush comme compétiteur maintenant! ;) ) Son parcours a de quoi épater: fille d'un humble épicier, elle réussit à se faire admettre à Oxford à une époque encore marquée par le privilège des naissances, puis à se faire élire députée dans une Angleterre encore sexiste. Méritocrate, elle obtiendra ses avancées par son travail et non pas des jeux de pouvoir. Elle montera les marches du pouvoir jusqu'à prendre la tête du Parti Conservateur puis celle du pays. S'ensuit onze années de pouvoir où elle règne d'une main de fer, parfois même sans gant de velours pour l'enrober, marquant l'histoire de cette époque. Surtout connue pour ses positions économiques, elle tiendra tête à tous ceux qui voudront se mettre sur son chemin, brisant le pouvoir des syndicats, provoquant une vague monstrueuse de chômage et faisant voler en éclat la vie de nombreuses familles par le fait même. Ce qui fait que malgré ses succès, son nom reste marqué d'une tâche. Le portrait qu'en trace l'auteur est clairement centré à droite de l'échiquier politique: il fait parti de ses admirateurs, pas de ses ennemis. Chiffres à l'appui, il montre les effets bénéfiques des réformes économiques de Margaret, n'hésitant pas à l'appeler Maggy au cours du texte. Cependant, il ne fait pas l'économie du pourquoi et du comment et raconte l'Angleterre de ce début des années 1980 et les raisons qui ont mené Margaret Thatcher à faire les réformes qu'elle a faite. On ne peut la comprendre si on ne connaît pas son cheminement. Fille d'un épicier, elle a été élevée dans des principes strictes de travail et d'économie. Méthodiste, elle aura toute sa vie des valeurs morales très élevées. Si on peut l'accuser d'avoir manqué de coeur, on ne peut l'accuser d'avoir été malhonnête: aucun scandale majeur ne marque ses trois mandats et bon, c'est pas l'UPAC qui aurait été fouiller dans ses tiroirs! Animal politique capable d'un redoutable instinct de survie certes, mais droite comme un I en toutes circonstances. Dans le meilleur comme dans le pire. Intègre jusqu'au bout des ongles! Opiniâtre, obstinée, capable de mettre sa popularité dans la balance également, pour faire ce qu'elle croyait juste. Et elle n'a jamais douté de ses convictions. Ce qui a entraîné sa chute à la longue. Ce qui a fait sa force à une époque a fini par l'emporter à la fin. Le livre est parfaitement documenté, perfectionniste comme l'était Margaret au niveau des faits marquants de sa carrière politique. Par contre, il manque de substance au niveau de la personne qu'elle était en dehors de cette même carrière politique. Sa personnalité est bien développée, mais on ne voit que la partie publique ou les jeux de pouvoir internes au parti conservateur. Elle a été une femme politique bien avant que cela soit la mode. A-t-elle vécu des revers dû à son sexe, comment agissait ses collègues face à elle sur ce point précis? Pas grand chose. L'auteur précise toutefois qu'elle-même n'a jamais considéré ce fait comme un handicap ou un avantage: elle était une femme et elle faisait de la politique, point barre. Elle ne reniait ni l'un ni l'autre, self-made woman avant l'heure. Néanmoins, il aurait été intéressant d'en connaître un peu plus sur ses premières années au Parlement. Idem pour la réaction de son époux face à sa montée au pouvoir. Comment un homme de son époque pouvait-il accepter de voir sa femme prendre les devants de la scène? Comment était-il traité en tant qu'époux de la Première Ministre dans les divers sommets internationaux auquel elle a participé, durant les visites officielles aux pays étrangers, durant les réceptions? Comment a-t-il vécu d'être le premier époux masculin officiel d'un chef d'état en Occident? Et ses enfants, comment ont-ils vécu le fait de vivre avec une mère Premier Ministre? Encore là, la biographie est bien peu loquace, voir muette. Elle s'achève alors que Margaret Thatcher est encore vivante, mais fortement affectée par la mort de celui qui a été son compagnon de vie, son mari, Denis, mort en 2003. Elle-même est morte en avril 2013. Portrait fidèle de ce qu'elle a été, cette biographie aide à comprendre son action en tant que Première Ministre, mais aussi les convictions profondes qui l'animaient et qui l'ont guidé toute sa vie. On peut être d'accord ou non avec ses politiques, mais reste que son courage et son caractère force l'admiration. Un livre intéressant, mais pas passionnant tellement il est bourré de chiffres et de faits: ça se lit comme un essai sur sa carrière politique un peu plus que comme une biographie.
Ma note: 4/5
Libellés :
Auteurs S à U,
Biographie,
Commentaire de lecture
mercredi 25 juin 2014
Comme deux planètes dans un même système solaire
Salut!
On dit souvent que les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus. Façon de dire que si tous les deux sont humains, ils n'en sont pas moins très différents. J'ai souvent pu constater que c'était le même cas entre les littéraires et les libraires. On se croise, on se rejoint sur de nombreux points, on est même allié plus souvent qu'autrement, mais reste qu'il y a une différence.
Parlez à des auteurs. Ils vont parleront réécriture, schéma narratif, du fin travail de peaufinage de l'écriture, des angoisses de création, de leur direction littéraire, de leur éditeur, bref du travail d'écriture. C'est normal, c'est leur travail! Être écrivain, c'est être créatif, c'est inventer, c'est faire jaillir un livre qui n'existait pas encore de sa tête, en ne partant bien souvent que du contenu de celle-ci. Tout un boulot. C'est normal que les auteurs développent entre eux un vocabulaire pour se parler, pour se comprendre. De l'importance de certains gestes communs à tous: se garder du temps pour écrire, de «tabletter» leurs livres en cours. Des anecdotes de lecteurs en Salon du livre aussi. Ils peaufinent leurs méthodes, partagent leurs trucs, leurs astuces. Je l'ai souvent remarqué. Le processus de développement propre à un roman est tellement prenant que les auteurs se mettent à en parler facilement. D'où leur vient leurs personnages, leurs idées, leur inspiration. La création littéraire d'un est un monde en soi. Un monde que je côtoie souvent, mais dont je fais plus ou moins parti.
Par contre, faites-moi rencontrer d'autres libraires et la discussion va me venir encore plus vite! Parler de ventes, de présentation, de distributeurs, d'éditeurs, d'auteurs qui publient là ou là, de stratégies de ventes... Des heures de conversations en prime! C'est en parlant à d'autres libraires que je m'en suis rendue compte. On a notre propre langage à nous, commun à tous les libraires de la province. Très différent du langage des littéraires. Quoique les anecdotes sur les clients ressemblent parfois beaucoup à celles de Salon du livre ;) Ce n'est pas une opposition, mais ce sont deux planètes différentes: l'une d'entre elle parle du processus qui part de l'étincelle de création jusqu'à l'arrivée du livre en librairie et ensuite, l'autre planète le prend en charge pour qu'il commence sa vie propre.
C'est un peu comme les musiciens et les disquaires: l'un crée, l'autre promeut, propage, vend l'oeuvre du premier. Un disquaire, tout comme un libraire, est un relais, un passeur de l'oeuvre, la courroie de transmission entre l'artiste qui ne peut être présent sur tous les points de vente en même temps pour faire découvrir son oeuvre et le lecteur ou le mélomane qui veut découvrir de nouvelles oeuvres. Chacun son métier. Je peux dire en toute honnêteté qu'être une courroie de transmission est un métier des plus agréables. On fait découvrir les oeuvres des autres. Un placebo à l'envie de créer? Non, pas vraiment, plutôt une envie de partager ce qui nous fait frétiller de passion.
Je fréquente les deux planètes. J'ai plus de jasette dans l'une que dans l'autre, mais n'empêche, je suis très heureuse de pouvoir fréquenter les deux côtés de cet univers. Les deux faces de la même médaille. Les deux couvertures du livre si on veut. Tous les deux ont leurs avantages, tous les deux ont leur force, même s'ils partent de base très différentes. C'est un plaisir de les voir se compléter.
@+ Mariane
On dit souvent que les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus. Façon de dire que si tous les deux sont humains, ils n'en sont pas moins très différents. J'ai souvent pu constater que c'était le même cas entre les littéraires et les libraires. On se croise, on se rejoint sur de nombreux points, on est même allié plus souvent qu'autrement, mais reste qu'il y a une différence.
Parlez à des auteurs. Ils vont parleront réécriture, schéma narratif, du fin travail de peaufinage de l'écriture, des angoisses de création, de leur direction littéraire, de leur éditeur, bref du travail d'écriture. C'est normal, c'est leur travail! Être écrivain, c'est être créatif, c'est inventer, c'est faire jaillir un livre qui n'existait pas encore de sa tête, en ne partant bien souvent que du contenu de celle-ci. Tout un boulot. C'est normal que les auteurs développent entre eux un vocabulaire pour se parler, pour se comprendre. De l'importance de certains gestes communs à tous: se garder du temps pour écrire, de «tabletter» leurs livres en cours. Des anecdotes de lecteurs en Salon du livre aussi. Ils peaufinent leurs méthodes, partagent leurs trucs, leurs astuces. Je l'ai souvent remarqué. Le processus de développement propre à un roman est tellement prenant que les auteurs se mettent à en parler facilement. D'où leur vient leurs personnages, leurs idées, leur inspiration. La création littéraire d'un est un monde en soi. Un monde que je côtoie souvent, mais dont je fais plus ou moins parti.
Par contre, faites-moi rencontrer d'autres libraires et la discussion va me venir encore plus vite! Parler de ventes, de présentation, de distributeurs, d'éditeurs, d'auteurs qui publient là ou là, de stratégies de ventes... Des heures de conversations en prime! C'est en parlant à d'autres libraires que je m'en suis rendue compte. On a notre propre langage à nous, commun à tous les libraires de la province. Très différent du langage des littéraires. Quoique les anecdotes sur les clients ressemblent parfois beaucoup à celles de Salon du livre ;) Ce n'est pas une opposition, mais ce sont deux planètes différentes: l'une d'entre elle parle du processus qui part de l'étincelle de création jusqu'à l'arrivée du livre en librairie et ensuite, l'autre planète le prend en charge pour qu'il commence sa vie propre.
C'est un peu comme les musiciens et les disquaires: l'un crée, l'autre promeut, propage, vend l'oeuvre du premier. Un disquaire, tout comme un libraire, est un relais, un passeur de l'oeuvre, la courroie de transmission entre l'artiste qui ne peut être présent sur tous les points de vente en même temps pour faire découvrir son oeuvre et le lecteur ou le mélomane qui veut découvrir de nouvelles oeuvres. Chacun son métier. Je peux dire en toute honnêteté qu'être une courroie de transmission est un métier des plus agréables. On fait découvrir les oeuvres des autres. Un placebo à l'envie de créer? Non, pas vraiment, plutôt une envie de partager ce qui nous fait frétiller de passion.
Je fréquente les deux planètes. J'ai plus de jasette dans l'une que dans l'autre, mais n'empêche, je suis très heureuse de pouvoir fréquenter les deux côtés de cet univers. Les deux faces de la même médaille. Les deux couvertures du livre si on veut. Tous les deux ont leurs avantages, tous les deux ont leur force, même s'ils partent de base très différentes. C'est un plaisir de les voir se compléter.
@+ Mariane
mardi 24 juin 2014
Bonne Saint-Jean-Baptiste!
À tous les Québécois et les Québécoises qui fréquentent ce blogue....
Bonne Saint-Jean-Baptiste!!!!!!!!
Et si vous avez le temps entre deux partys, deux bières de microbrasserie d'ici, deux chansons en québécois, deux BBQ, deux crêtes de fraises et deux épis de maïs, prenez le temps de lire un livre écrit par un auteur d'ici aujourd'hui. C'est la journée idéale pour! :)
@+ Mariane
lundi 23 juin 2014
Il n'y a pas de solutions simples...
Salut!
Je sais que normalement, je n'aborde pas les sujets d'actualité dans ce blogue, mais là, je vais faire une exception, parce que je crois que c'est le moment de le faire. Un joyau est tombé la semaine dernière: Clément-Morin, une des plus belles et des plus actives librairies du Québec fermera ses portes dans moins d'un mois. J'ai vraiment accusé le coup quand j'ai su. Si une librairie de cette qualité, bien implantée dans son milieu, vivante, active peut tomber, où va le monde du livre au Québec!
Non, ce n'est pas une faillite. Ce n'est pas parce que les affaires ne roulaient pas que cette magnifique librairie fermera ses portes. C'est une bête question de loyer qui en sera venue à bout. Pour ceux qui ne sauraient pas, beaucoup de librairies ne sont pas propriétaires de leurs locaux et ne sont donc pas à l'abri des hausses de loyers trop importantes.
Depuis quelques mois, quatre librairies ont fermé sur mon territoire de représentante, contre une seule ouverture pour le moment. Oui, il y a quelques ouvertures, mais la tendance n'est pas vers l'ouverture, malheureusement. Le marché se rétrécit et ça me fait peur. Pour moi oui, bien sûr, mais pas uniquement. Je ne suis qu'un humble pion dans cette histoire. C'est surtout pour la littérature, le livre d'ici que j'ai peur. Sera-t-il capable de survivre? Beaucoup de gens disent que le milieu doit innover, faire les choses différemment, se réinventer. Vrai, mais ça, je ne le répéterais jamais assez, ça se fait déjà, et abondamment. Peut-être le problème est-il structurel, peut-être que les cadres en place ne fonctionnent plus. Je ne sais pas, je n'ai pas de réponse. J'ai juste beaucoup de questions.
La réponse du gouvernement? Et bien, pas grand chose. La seule véritable initiative prise dans les derniers mois a pris le chemin des oubliettes. Que feront-ils à la place? Rien dans les faits. Je n'ai pas grand espoir de voir le gouvernement actuel bouger sur cette question. Encore moins de façon positive. Un comité a été mis en place, qui rendra ses conclusions cet automne et on aura sûrement des mesures concrètes d'annoncées sans être appliquées quelque part aux alentours de la semaine des quatre jeudis... Il y a beaucoup de beaux discours, de voeux pieux, mais un manque clair d'actions et surtout, de volonté. C'est sans doute ce qui m'enrage le plus dans cette situation. Tout le monde veut que les librairies survivent, mais quand vient le temps de faire quelque chose, on sonne aux abonnés absents.
Attendront-ils à la terre brûlée pour agir? Faut-il toujours que le patient soit entre la vie et la mort pour lever le petit doigt afin de le sauver? Je ne suis certainement pas contre le fait que la bonne vieille manière de vendre des livres n'est peut-être plus la recette idéale de nos jours, mais j'ai peur que l'on fasse la sempiternelle erreur de jeter le bébé avec l'eau du bain. Réformes, oui, destruction et reconstruction? Ouf! Ce serait une erreur. Le réseau est là, chancelant à certains endroits, mais il est là et il est prêt à relever le défi. Le Québec s'est doté d'une solide loi pour assurer la diffusion et la distribution des livres partout dans la province et ce par l'entreprise privée, pratiquement sans investissement du gouvernement. En ces temps où le PPP est à la mode et où on parle de l'importance de l'entrepreneurship, on voit ici un très bel exemple d'une structure alliant le public et le privé qui a du succès. Maintenant, elle est mise à mal par des trous dans la loi créant cette même structure. Le manque de volonté politique pour en corriger les erreurs est stupéfiant.
J'ai beaucoup de colère et de rage en voyant tout ça. De tristesse aussi. De chagrin même. Je ne crois pas aux solutions simples et unilatérales qui corrigent tout d'un coup. Mais ne rien faire est la pire des solutions. Si vous voulez mettre sur pied un comité messieurs et mesdames du gouvernement, s'il-vous-plaît, n'aller pas chercher des économistes, des professeurs de littératures et des spécialistes de la vente au détail. Ce ne sont pas ces gens-là qui connaissent la façon de vendre des livres et qui savent comment améliorer la situation. Aller chercher des libraires, des éditeurs, des distributeurs, des auteurs mêmes, parfois: ils ont des idées, ils SONT le milieu du livre et c'est à eux que vous devez vous adresser pour régler leurs problèmes. Cessez de vous mettre la tête dans le sable et de croire que les librairies ne sont que des quêteux de subventions et agissez, bordel!
@+ Mariane
Je sais que normalement, je n'aborde pas les sujets d'actualité dans ce blogue, mais là, je vais faire une exception, parce que je crois que c'est le moment de le faire. Un joyau est tombé la semaine dernière: Clément-Morin, une des plus belles et des plus actives librairies du Québec fermera ses portes dans moins d'un mois. J'ai vraiment accusé le coup quand j'ai su. Si une librairie de cette qualité, bien implantée dans son milieu, vivante, active peut tomber, où va le monde du livre au Québec!
Non, ce n'est pas une faillite. Ce n'est pas parce que les affaires ne roulaient pas que cette magnifique librairie fermera ses portes. C'est une bête question de loyer qui en sera venue à bout. Pour ceux qui ne sauraient pas, beaucoup de librairies ne sont pas propriétaires de leurs locaux et ne sont donc pas à l'abri des hausses de loyers trop importantes.
Depuis quelques mois, quatre librairies ont fermé sur mon territoire de représentante, contre une seule ouverture pour le moment. Oui, il y a quelques ouvertures, mais la tendance n'est pas vers l'ouverture, malheureusement. Le marché se rétrécit et ça me fait peur. Pour moi oui, bien sûr, mais pas uniquement. Je ne suis qu'un humble pion dans cette histoire. C'est surtout pour la littérature, le livre d'ici que j'ai peur. Sera-t-il capable de survivre? Beaucoup de gens disent que le milieu doit innover, faire les choses différemment, se réinventer. Vrai, mais ça, je ne le répéterais jamais assez, ça se fait déjà, et abondamment. Peut-être le problème est-il structurel, peut-être que les cadres en place ne fonctionnent plus. Je ne sais pas, je n'ai pas de réponse. J'ai juste beaucoup de questions.
La réponse du gouvernement? Et bien, pas grand chose. La seule véritable initiative prise dans les derniers mois a pris le chemin des oubliettes. Que feront-ils à la place? Rien dans les faits. Je n'ai pas grand espoir de voir le gouvernement actuel bouger sur cette question. Encore moins de façon positive. Un comité a été mis en place, qui rendra ses conclusions cet automne et on aura sûrement des mesures concrètes d'annoncées sans être appliquées quelque part aux alentours de la semaine des quatre jeudis... Il y a beaucoup de beaux discours, de voeux pieux, mais un manque clair d'actions et surtout, de volonté. C'est sans doute ce qui m'enrage le plus dans cette situation. Tout le monde veut que les librairies survivent, mais quand vient le temps de faire quelque chose, on sonne aux abonnés absents.
Attendront-ils à la terre brûlée pour agir? Faut-il toujours que le patient soit entre la vie et la mort pour lever le petit doigt afin de le sauver? Je ne suis certainement pas contre le fait que la bonne vieille manière de vendre des livres n'est peut-être plus la recette idéale de nos jours, mais j'ai peur que l'on fasse la sempiternelle erreur de jeter le bébé avec l'eau du bain. Réformes, oui, destruction et reconstruction? Ouf! Ce serait une erreur. Le réseau est là, chancelant à certains endroits, mais il est là et il est prêt à relever le défi. Le Québec s'est doté d'une solide loi pour assurer la diffusion et la distribution des livres partout dans la province et ce par l'entreprise privée, pratiquement sans investissement du gouvernement. En ces temps où le PPP est à la mode et où on parle de l'importance de l'entrepreneurship, on voit ici un très bel exemple d'une structure alliant le public et le privé qui a du succès. Maintenant, elle est mise à mal par des trous dans la loi créant cette même structure. Le manque de volonté politique pour en corriger les erreurs est stupéfiant.
J'ai beaucoup de colère et de rage en voyant tout ça. De tristesse aussi. De chagrin même. Je ne crois pas aux solutions simples et unilatérales qui corrigent tout d'un coup. Mais ne rien faire est la pire des solutions. Si vous voulez mettre sur pied un comité messieurs et mesdames du gouvernement, s'il-vous-plaît, n'aller pas chercher des économistes, des professeurs de littératures et des spécialistes de la vente au détail. Ce ne sont pas ces gens-là qui connaissent la façon de vendre des livres et qui savent comment améliorer la situation. Aller chercher des libraires, des éditeurs, des distributeurs, des auteurs mêmes, parfois: ils ont des idées, ils SONT le milieu du livre et c'est à eux que vous devez vous adresser pour régler leurs problèmes. Cessez de vous mettre la tête dans le sable et de croire que les librairies ne sont que des quêteux de subventions et agissez, bordel!
@+ Mariane
jeudi 19 juin 2014
Des bijouteries et des boulangeries
Salut!
Quand j'étudiais en enseignement à l'UQÀM, nous avons eu droit à un cours de géographie qui est resté dans les mémoires comme étant d'une platitude suprême: géographie humaine. Le prof n'avait pas vraiment le tour de nous donner envie de sa matière et en même temps, il passait son temps à pester contre ce que nous avions vu au secondaire. Rien pour nous donner envie de ce qu'il nous enseignait. N'empêche, ce cours était très utile: on y apprenait plusieurs notions géographiques qui nous ont été forts utiles par la suite. Je ne m'attarderais pas sur l'ensemble du cours, mais bien sur un seul exemple qui nous a été souvent répété: celui des boulangeries et des bijouteries.
Selon ce concept, on peut étudier la répartition des commerces selon une certaine logique: les boulangeries représentent un commerce de proximité, le pain un bien d'utilisation courante et quotidienne, une nécessité même: les gens y vont plus souvent, donc, il y en aura plus sur la carte. La densité des boulangeries par territoire donné sera supérieure à celui, par exemple, des bijouteries. Les bijoux représentent un bien de luxe donc, on en aura beaucoup moins besoin que des boulangeries. Les gens n'achètent pas des bagues de fiançailles ou des colliers en diamants à tous les jours après tout! Ce qui fait donc que les bijouteries auront une densité moins grande sur un territoire donné. Parce que c'est moins un bien essentiel, précieux et que les gens seront davantage prêts à faire des distance plus longues pour aller dans ce genre de commerce. C'est une question de simple logique.
Qu'en est-il des librairies? Si on regarde la répartition des librairies au Québec, ça donne à peu près ça:
On ne parle ici que des librairies indépendantes. Je n'ai pas trouvé de carte semblable pour les Renaud-Bray et Archambault, mais ça ajouterait essentiellement des succursales dans des zones où il y en a déjà. Donc, pour exemple, je vais me fier à cette carte.
Vous ne remarquez rien? De larges trous existent partout au Québec. Dans des régions moins peuplées certes, mais tout de même... Rien entre l'Abitibi et la Rive-Nord de Montréal? Rien entre Gaspé et Rimouski? Rien entre le Saguenay et la ville de Québec? Rien ou presque dans Lanaudière?
Revenons à mon exemple des boulangeries et des bijouteries. Êtes-vous déjà allé dans un centre commercial où il n'y a pas de bijouterie? Voir deux parfois? Dans un centre-ville? J'ai largement fait des deux lors des derniers mois et je ne me rappelle aucun cas où cela soit arrivé. Pourtant, il semblerait normal pour beaucoup de gens de ne pas avoir de librairie à proximité. Certes, maintenant, on trouve des livres dans les pharmacies et les grandes surfaces (où il n'y a souvent que les best-selleurs) et les bibliothèques municipales font un excellent travail, mais reste que cela revient à dire que l'accessibilité au livre est fortement réduite à peu près partout au Québec. Et quand quelque chose n'est plus accessible...
Internet est la solution! clameront certains. Oui, oui, mais... qui serait prêt à payer des frais de livraisons pour un livre à 8.95$? On commande plusieurs livres à la fois? Cela reste une solution. Une solution possible, mais qui limite le choix parce qu'on a plus le contact avec une large portion du choix des livres qui sont disponibles en librairie. C'est une perte autant pour notre littérature que pour les habitants des régions autour des grands centres urbains. La technologie ne peut pas tout compenser. Et les plus grands perdants de l'histoire sont bien souvent plus les petits auteurs et éditeurs avec des budgets plus minces en publicité. Et les auteurs d'ici aussi, qui ne peuvent compter sur les profits faits ailleurs pour s'assurer d'une rentabilité minimale. Avoir accès au livre est souvent primordial pour développer l'amour de la lecture et de la littérature.
En voyant les librairies se faire aussi rares à l'extérieur des centres urbains, reviendrait-il à dire que les livres sont devenus des objets de luxe, encore plus que les diamants?
@+ Mariane
Quand j'étudiais en enseignement à l'UQÀM, nous avons eu droit à un cours de géographie qui est resté dans les mémoires comme étant d'une platitude suprême: géographie humaine. Le prof n'avait pas vraiment le tour de nous donner envie de sa matière et en même temps, il passait son temps à pester contre ce que nous avions vu au secondaire. Rien pour nous donner envie de ce qu'il nous enseignait. N'empêche, ce cours était très utile: on y apprenait plusieurs notions géographiques qui nous ont été forts utiles par la suite. Je ne m'attarderais pas sur l'ensemble du cours, mais bien sur un seul exemple qui nous a été souvent répété: celui des boulangeries et des bijouteries.
Selon ce concept, on peut étudier la répartition des commerces selon une certaine logique: les boulangeries représentent un commerce de proximité, le pain un bien d'utilisation courante et quotidienne, une nécessité même: les gens y vont plus souvent, donc, il y en aura plus sur la carte. La densité des boulangeries par territoire donné sera supérieure à celui, par exemple, des bijouteries. Les bijoux représentent un bien de luxe donc, on en aura beaucoup moins besoin que des boulangeries. Les gens n'achètent pas des bagues de fiançailles ou des colliers en diamants à tous les jours après tout! Ce qui fait donc que les bijouteries auront une densité moins grande sur un territoire donné. Parce que c'est moins un bien essentiel, précieux et que les gens seront davantage prêts à faire des distance plus longues pour aller dans ce genre de commerce. C'est une question de simple logique.
Qu'en est-il des librairies? Si on regarde la répartition des librairies au Québec, ça donne à peu près ça:
Source de la carte: leslibraires.ca |
On ne parle ici que des librairies indépendantes. Je n'ai pas trouvé de carte semblable pour les Renaud-Bray et Archambault, mais ça ajouterait essentiellement des succursales dans des zones où il y en a déjà. Donc, pour exemple, je vais me fier à cette carte.
Vous ne remarquez rien? De larges trous existent partout au Québec. Dans des régions moins peuplées certes, mais tout de même... Rien entre l'Abitibi et la Rive-Nord de Montréal? Rien entre Gaspé et Rimouski? Rien entre le Saguenay et la ville de Québec? Rien ou presque dans Lanaudière?
Revenons à mon exemple des boulangeries et des bijouteries. Êtes-vous déjà allé dans un centre commercial où il n'y a pas de bijouterie? Voir deux parfois? Dans un centre-ville? J'ai largement fait des deux lors des derniers mois et je ne me rappelle aucun cas où cela soit arrivé. Pourtant, il semblerait normal pour beaucoup de gens de ne pas avoir de librairie à proximité. Certes, maintenant, on trouve des livres dans les pharmacies et les grandes surfaces (où il n'y a souvent que les best-selleurs) et les bibliothèques municipales font un excellent travail, mais reste que cela revient à dire que l'accessibilité au livre est fortement réduite à peu près partout au Québec. Et quand quelque chose n'est plus accessible...
Internet est la solution! clameront certains. Oui, oui, mais... qui serait prêt à payer des frais de livraisons pour un livre à 8.95$? On commande plusieurs livres à la fois? Cela reste une solution. Une solution possible, mais qui limite le choix parce qu'on a plus le contact avec une large portion du choix des livres qui sont disponibles en librairie. C'est une perte autant pour notre littérature que pour les habitants des régions autour des grands centres urbains. La technologie ne peut pas tout compenser. Et les plus grands perdants de l'histoire sont bien souvent plus les petits auteurs et éditeurs avec des budgets plus minces en publicité. Et les auteurs d'ici aussi, qui ne peuvent compter sur les profits faits ailleurs pour s'assurer d'une rentabilité minimale. Avoir accès au livre est souvent primordial pour développer l'amour de la lecture et de la littérature.
En voyant les librairies se faire aussi rares à l'extérieur des centres urbains, reviendrait-il à dire que les livres sont devenus des objets de luxe, encore plus que les diamants?
@+ Mariane
mardi 17 juin 2014
En état de roman: 35 portraits de géants des lettres de Robert Lévesque
En état de roman: 35 portraits de géants des lettres Robert Lévesque Les libraires 150 pages Lu en numérique
Résumé:
Pour ses 15 ans, la revue Les libraires nous offrent un recueil de 35 des meilleurs chroniques tenues par Robert Lévesque dans la revue du même nom au cours des années. Publiées à l'occasion de sortie d'anthologie, de biographies, de correspondances ou d'adaptations cinématographiques, ces chroniques nous font découvrir ou redécouvrir nombre de grands des lettres, qu'ils soient morts ou vivants.
Mon avis:
Aussi fervente lectrice de la revue Les libraires suis-je, je n'avais jamais véritablement porté attention à la chronique de Robert Lévesque. Il faut dire que si on les lit une à la fois et qu'on attend quelques mois entre chacune d'entre elles, l'effet est moins puissant. D'où l'excellente idée de les rassembler ici. Ces chroniques sont ancrées dans le temps: l'auteur y mentionne souvent la raison qui le pousse à s'intéresser à tel ou tel auteur, habituellement au rythme des publications les concernant, plus rarement de leur mort ou dans certains cas des prix qu'on leur remet (un petit prix Nobel? Bonne occasion d'en discuter!) Peu importe d'ailleurs la raison, car elle est avant tout un prétexte pour discuter d'un auteur, de ce qui l'a allumé, fait écrire, passionné dans sa vie. Aux côtés de Robert Lévesque, on plonge dans les eaux de la littérature et surtout de ceux qui la font vivre, les auteurs. De Charles Dickens à Jules Verne, d'Alice Monroe à José Saramago, il nous raconte, décrit, fait connaître des auteurs qui se sont illustré par leurs écrits. Certes, on aurait sans doute pu en mettre bien d'autres, mais la sélection demeure intéressante car elle laisse autant de place à des auteurs très connus qu'à des auteurs moins connus et qui sont très intéressants à découvrir. Et même pour les très connus, il est plaisant de les redécouvrir sous la plume de l'auteur, car il nous livre des textes extrêmement littéraires pour nous faire découvrir ces auteurs. Il n'hésite d'ailleurs pas à nous donner son opinion et à intervenir dans ses chroniques en nous racontant ses anecdotes de lecteurs. Un seul auteur québécois dans le lot, Gilbert LaRoque. Un oublié de nos lettres, mais comme l'auteur le mentionne, cet exception est avant tout dû au fait que sa chronique est dédiée aux lettres étrangères et la présence de cet auteur dans ce recueil à son quasi-oubli de notre culture littéraire. Une façon de lui redonner sa place. Le fichier epub était impeccable et j'ai beaucoup apprécié la césure entre les différentes chroniques: on avait toujours l'impression d'une «page blanche» entre les différentes chroniques, ce que j'ai beaucoup apprécié. Étant donné qu'il n'y a pas de gaspillage de papier, pourquoi se gêner après tout! Une excellente idée, espérons que la revue Les libraires récidivera avec d'autres de ses chroniqueurs, mine de rien, ces chroniques sont de véritables mines d'or sur la littérature!
Ma note: 4.75/5
*Le fichier numérique est uniquement disponible sur le site leslibraires.ca. Vous n'avez qu'à cliquer sur l'image pour le trouver facilement.
Résumé:
Pour ses 15 ans, la revue Les libraires nous offrent un recueil de 35 des meilleurs chroniques tenues par Robert Lévesque dans la revue du même nom au cours des années. Publiées à l'occasion de sortie d'anthologie, de biographies, de correspondances ou d'adaptations cinématographiques, ces chroniques nous font découvrir ou redécouvrir nombre de grands des lettres, qu'ils soient morts ou vivants.
Mon avis:
Aussi fervente lectrice de la revue Les libraires suis-je, je n'avais jamais véritablement porté attention à la chronique de Robert Lévesque. Il faut dire que si on les lit une à la fois et qu'on attend quelques mois entre chacune d'entre elles, l'effet est moins puissant. D'où l'excellente idée de les rassembler ici. Ces chroniques sont ancrées dans le temps: l'auteur y mentionne souvent la raison qui le pousse à s'intéresser à tel ou tel auteur, habituellement au rythme des publications les concernant, plus rarement de leur mort ou dans certains cas des prix qu'on leur remet (un petit prix Nobel? Bonne occasion d'en discuter!) Peu importe d'ailleurs la raison, car elle est avant tout un prétexte pour discuter d'un auteur, de ce qui l'a allumé, fait écrire, passionné dans sa vie. Aux côtés de Robert Lévesque, on plonge dans les eaux de la littérature et surtout de ceux qui la font vivre, les auteurs. De Charles Dickens à Jules Verne, d'Alice Monroe à José Saramago, il nous raconte, décrit, fait connaître des auteurs qui se sont illustré par leurs écrits. Certes, on aurait sans doute pu en mettre bien d'autres, mais la sélection demeure intéressante car elle laisse autant de place à des auteurs très connus qu'à des auteurs moins connus et qui sont très intéressants à découvrir. Et même pour les très connus, il est plaisant de les redécouvrir sous la plume de l'auteur, car il nous livre des textes extrêmement littéraires pour nous faire découvrir ces auteurs. Il n'hésite d'ailleurs pas à nous donner son opinion et à intervenir dans ses chroniques en nous racontant ses anecdotes de lecteurs. Un seul auteur québécois dans le lot, Gilbert LaRoque. Un oublié de nos lettres, mais comme l'auteur le mentionne, cet exception est avant tout dû au fait que sa chronique est dédiée aux lettres étrangères et la présence de cet auteur dans ce recueil à son quasi-oubli de notre culture littéraire. Une façon de lui redonner sa place. Le fichier epub était impeccable et j'ai beaucoup apprécié la césure entre les différentes chroniques: on avait toujours l'impression d'une «page blanche» entre les différentes chroniques, ce que j'ai beaucoup apprécié. Étant donné qu'il n'y a pas de gaspillage de papier, pourquoi se gêner après tout! Une excellente idée, espérons que la revue Les libraires récidivera avec d'autres de ses chroniqueurs, mine de rien, ces chroniques sont de véritables mines d'or sur la littérature!
Ma note: 4.75/5
*Le fichier numérique est uniquement disponible sur le site leslibraires.ca. Vous n'avez qu'à cliquer sur l'image pour le trouver facilement.
Libellés :
Auteurs J à L,
Commentaire de lecture,
Livre numérique
lundi 16 juin 2014
Le vers d'oreille ou d'yeux, c'est selon
Salut!
Depuis que j'ai changé de boulot, j'écoute énormément la radio. Croyez-moi, certains postes mériteraient d'être abolis à certaines heures tellement on y dit de conneries à la minute! Donc, je suis plus souvent qu'autrement branchée à la Première chaîne de Radio-Canada. Ce qu'on y dit est intéressant, même s'il n'y a pas beaucoup de musique. Bon, longue introduction pour dire que je suis devenue un peu accro aux chroniques culturelles. J'adore entendre parler des nouveaux spectacles, des nouveaux disques qui sortent. C'est toujours un moment que j'écoute avec attention. Les chroniqueurs ont vraiment le tour de nous donner envie de nous pitcher au magasin de disques ou à la salle de spectacle pour aller découvrir ce dont ils viennent de nous parler. Pourtant, je n'ai pas acheté tant de CD que ça depuis l'automne et je ne suis guère allée au théâtre.
C'est que j'entends, j'apprécie, j'ai envie de sauter le pas... et ça s'arrête là. C'est tout. Pas par mauvaise volonté la plupart du temps. Bien au contraire. C'est que quand j'en entends parler, je suis au milieu du trafic et que le temps que je sois rentrée chez moi, un million d'idées ont eu le temps de me passer par la tête. Donc, j'oublie, le plus souvent. J'oublie parce qu'on ne m'en a parlé qu'une seule fois. Je n'ai pas de rappel. Si j'en aie un (article de journal, autre critique entendue à la radio, publicité sur le web), les chances que j'y repense et que je fasse un minimum de recherches à ce sujet augmentent de beaucoup.
Gregory Charles, lors d'une entrevue à Tout le monde en parle, disait que pour qu'une chanson décolle dans les palmarès, il fallait environ 70 spins, soit que la chanson soit jouée au moins 70 fois dans la semaine. Peu importe la station de radio. En fait, sur plus de chaîne elle était, mieux c'était puisque ainsi la chanson pourrait rejoindre un plus vaste auditoire. Et ainsi, que cette petit musique nous reste dans la tête, que l'on monte le son quand elle joue à la radio et qu'ainsi éventuellement, on achète l'album, qu'on aille voir le spectacle de l'artiste et etc. Cette chanson est devenue tranquillement un vers d'oreille. Dans le sens positif du terme, bien sûr.
Mais le livre... Premièrement, les chances d'en entendre parler une première fois sont minces. Si la musique et les spectacles sont encore relativement couverts, le livre est rarement abordé dans les chroniques culturelles des émissions aux grandes heures d'écoute. Première chance d'établir un contact ratée. Ensuite, il reste la presse écrite, les revues littéraires, les émissions spécialisées. Celles-ci font leur boulot. Et elles montrent très souvent la couverture du livre, ce qui est excellent, parce que ça donne un repère visuel. Les chances que les gens se disent alors: «Ouais, ça a l'air intéressant, je devrais y jeter un coup d'oeil!». Et vous savez quoi? Les gens oublient, malheureusement. Pas parce que l'intérêt n'étais pas piqué, mais parce qu'il n'y a rien qui leur rappelle ce livre. S'ils entrent dans une librairie, à moins que ce ne soit un best-sellers, leur regard ne croisera pas la couverture du livre dont ils ont entendu parler. Encore là, il faudrait qu'ils entrent dans une librairie. C'est encore pire sur Internet où l'écran nous donne accès à beaucoup moins de couverture, donc beaucoup moins de chance d'attirer le regard du lecteur. Et des algorithmes comme celui de l'empire au sourire en coin ne sont pas sensé nous pousser vers des titres qui ne sont pas des gros vendeurs. Pas vraiment sûre que l'on fasse de grandes découvertes avec ce site.
Pour atteindre son public, une oeuvre doit pouvoir être vue, et pas qu'une fois. Elle doit pouvoir creuser son nid, attirer l'attention, la rappeler une, deux, trois fois et même plus. Parce que nous sommes très sollicité. Parce que nos vies sont déjà bien remplies. Parce que nos porte-feuilles ne sont malheureusement pas infinis (fort heureusement, les bibliothèques existent encore pour les lecteurs!). Il faudrait que le milieu du livre soit capable de produire plus de vers d'yeux, plus de couvertures que l'on voit et l'on revoit, auquel notre regard s'attache. Un bel exemple récent de réussite en ce domaine, et ce malgré les multiples défauts du livre, est Cinquante nuances de Grey. Tout le monde reconnaissait du premier coup d'oeil la fameuse cravate grise. Le livre a été capable de se frayer un chemin et de devenir un vers d'yeux. Je ne dis pas que c'est toujours nécessaire, mais de pouvoir avoir plus de vers d'yeux ne nuirait certainement pas au milieu littéraire.
@+ Mariane
Depuis que j'ai changé de boulot, j'écoute énormément la radio. Croyez-moi, certains postes mériteraient d'être abolis à certaines heures tellement on y dit de conneries à la minute! Donc, je suis plus souvent qu'autrement branchée à la Première chaîne de Radio-Canada. Ce qu'on y dit est intéressant, même s'il n'y a pas beaucoup de musique. Bon, longue introduction pour dire que je suis devenue un peu accro aux chroniques culturelles. J'adore entendre parler des nouveaux spectacles, des nouveaux disques qui sortent. C'est toujours un moment que j'écoute avec attention. Les chroniqueurs ont vraiment le tour de nous donner envie de nous pitcher au magasin de disques ou à la salle de spectacle pour aller découvrir ce dont ils viennent de nous parler. Pourtant, je n'ai pas acheté tant de CD que ça depuis l'automne et je ne suis guère allée au théâtre.
C'est que j'entends, j'apprécie, j'ai envie de sauter le pas... et ça s'arrête là. C'est tout. Pas par mauvaise volonté la plupart du temps. Bien au contraire. C'est que quand j'en entends parler, je suis au milieu du trafic et que le temps que je sois rentrée chez moi, un million d'idées ont eu le temps de me passer par la tête. Donc, j'oublie, le plus souvent. J'oublie parce qu'on ne m'en a parlé qu'une seule fois. Je n'ai pas de rappel. Si j'en aie un (article de journal, autre critique entendue à la radio, publicité sur le web), les chances que j'y repense et que je fasse un minimum de recherches à ce sujet augmentent de beaucoup.
Gregory Charles, lors d'une entrevue à Tout le monde en parle, disait que pour qu'une chanson décolle dans les palmarès, il fallait environ 70 spins, soit que la chanson soit jouée au moins 70 fois dans la semaine. Peu importe la station de radio. En fait, sur plus de chaîne elle était, mieux c'était puisque ainsi la chanson pourrait rejoindre un plus vaste auditoire. Et ainsi, que cette petit musique nous reste dans la tête, que l'on monte le son quand elle joue à la radio et qu'ainsi éventuellement, on achète l'album, qu'on aille voir le spectacle de l'artiste et etc. Cette chanson est devenue tranquillement un vers d'oreille. Dans le sens positif du terme, bien sûr.
Mais le livre... Premièrement, les chances d'en entendre parler une première fois sont minces. Si la musique et les spectacles sont encore relativement couverts, le livre est rarement abordé dans les chroniques culturelles des émissions aux grandes heures d'écoute. Première chance d'établir un contact ratée. Ensuite, il reste la presse écrite, les revues littéraires, les émissions spécialisées. Celles-ci font leur boulot. Et elles montrent très souvent la couverture du livre, ce qui est excellent, parce que ça donne un repère visuel. Les chances que les gens se disent alors: «Ouais, ça a l'air intéressant, je devrais y jeter un coup d'oeil!». Et vous savez quoi? Les gens oublient, malheureusement. Pas parce que l'intérêt n'étais pas piqué, mais parce qu'il n'y a rien qui leur rappelle ce livre. S'ils entrent dans une librairie, à moins que ce ne soit un best-sellers, leur regard ne croisera pas la couverture du livre dont ils ont entendu parler. Encore là, il faudrait qu'ils entrent dans une librairie. C'est encore pire sur Internet où l'écran nous donne accès à beaucoup moins de couverture, donc beaucoup moins de chance d'attirer le regard du lecteur. Et des algorithmes comme celui de l'empire au sourire en coin ne sont pas sensé nous pousser vers des titres qui ne sont pas des gros vendeurs. Pas vraiment sûre que l'on fasse de grandes découvertes avec ce site.
Pour atteindre son public, une oeuvre doit pouvoir être vue, et pas qu'une fois. Elle doit pouvoir creuser son nid, attirer l'attention, la rappeler une, deux, trois fois et même plus. Parce que nous sommes très sollicité. Parce que nos vies sont déjà bien remplies. Parce que nos porte-feuilles ne sont malheureusement pas infinis (fort heureusement, les bibliothèques existent encore pour les lecteurs!). Il faudrait que le milieu du livre soit capable de produire plus de vers d'yeux, plus de couvertures que l'on voit et l'on revoit, auquel notre regard s'attache. Un bel exemple récent de réussite en ce domaine, et ce malgré les multiples défauts du livre, est Cinquante nuances de Grey. Tout le monde reconnaissait du premier coup d'oeil la fameuse cravate grise. Le livre a été capable de se frayer un chemin et de devenir un vers d'yeux. Je ne dis pas que c'est toujours nécessaire, mais de pouvoir avoir plus de vers d'yeux ne nuirait certainement pas au milieu littéraire.
@+ Mariane
vendredi 13 juin 2014
Simple, mais pas simpliste
Salut!
Une des grandes qualités d'un bon auteur est de savoir rendre les choses d'une simplicité limpide, même les plus complexes. En d'autres mots, de rendre la complexité simple, de façon à ce que même quelqu'un qui ne connaît pas beaucoup ce dont il parle puisse comprendre. Dans un film parlant de danse, le professeur disait à ses élèves (une bande d'ados en retenue) que les grands danseurs donnent l'impression que ce qu'ils font est facile, même si ce ne l'est pas. C'est la même chose en écriture. Quand on lit un bouquin décrivant une réalité complexe, mais que tout s'emboîte, tout coule avec facilité, presque sans s'en rendre compte, il y a le talent de l'auteur qui entre en jeu.
Cependant, simple ne veut pas dire simpliste! Quand quelque chose de complexe est écrit de façon simple, ça va, mais quand un auteur prend ses lecteurs pour des idiots et leur sort des fadaises, il n'a pas compris le sens de simplicité. La simplicité, c'est rendre accessible quelque chose de complexe, pas prendre le commun des mortels pour des idiots! Je pense à de nombreux livres destiné à un public de jeunes lecteurs en disant cela: bon nombre sont destinés à des enfants de 7 ou 8 ans, mais semblent écrit pour des jeunes de 4 ans... Phénomène malheureux, mais récurrent. Écrire un bon roman jeunesse, suffisamment simple pour être accessible à de jeunes lecteurs, tout en gardant un bon niveau d'intrigue et de style est un art qui n'est pas donné à tous les auteurs. On peut croire que les enfants sont jeunes, qu'ils ne font pas la différence... Bien au contraire! Les jeunes sont beaucoup moins dupes qu'on ne pourrait y penser quand on essaie de leur en passer des vites! Si vous lisez un roman jeunesse et que c'est ennuyeux, votre jeune risque de penser la même chose.
Même chose pour un article scientifique. Un bon vulgarisateur saura rendre le jargon scientifique facile à comprendre pour des non-initiés. Pour ce faire, il multipliera les exemples, saura faire ressortir l'essentiel de ce qu'il veut faire connaître et comprendre, adaptera son vocabulaire, fera le ménage entre les détails qui titillent le scientifique qu'il est et ce qu'il doit transmettre pour permettre la compréhension de son domaine. Mine de rien, c'est un exercice très complexe. Pour rendre sa discipline simple à comprendre, il doit en avoir une connaissance précise et approfondie. Il doit réfléchir à ce qu'il veut que les gens comprennent et par quel chemin il doit passer pour leur montrer la voie. Je m'imagine facilement un scientifique, affalé sur son fauteuil, en train de se casser la tête pour expliquer simplement une nouvelle découverte qui excite ses neurones au plus haut point... à cause de leur magnifique complexité. Et il doit rendre tout ça compréhensible pour des profanes. Coït de chercheur interrompu!
Il en est de même pour les inextricables situations qui peuvent toucher l'âme humaine. Certaines émotions sont tellement complexes, comment peut-on les exprimer à l'écrit sans se perdre dans le vocabulaire précieux ou savant? Faire ressortir tous les tourments de l'âme humaine peut se faire avec le vocabulaire d'une personne qui n'a complété que son secondaire 5, l'essentiel n'est pas là: il est dans la façon de l'exprimer. Ici, entre en ligne le talent et l'expérience de l'auteur. Car si les émotions sont complexes, leurs innombrables nuances peuvent être exprimer de façon simple.
L'art de rendre les choses simple est complexe, non pas parce que le point de départ l'est, mais bien parce qu'il demande une compréhension supérieure de son sujet. Faire en sorte que tout coule, que les idées s'enchaînent les unes aux autres, qu'une ligne claire se dessine, ça demande du talent, mais aussi de savoir où l'on s'en va. Les idées de base qui sont floues ne donnent pas des résultats clairs. La simplicité, c'est savoir saisir l'essence, le sens de base de ce que l'on veut expliquer. La complexité peut se cacher sous des mots simples.
Ce ne sont pas tous les auteurs qui atteignent ce niveau. Certains seront simplistes, d'autres trop complexes, se perdant dans les détails. La simplicité demande à la fois du talent et de l'art, celui de savoir expliquer sans en avoir l'air. Du talent et du travail, mais le plus souvent les deux.
@+ Mariane
Une des grandes qualités d'un bon auteur est de savoir rendre les choses d'une simplicité limpide, même les plus complexes. En d'autres mots, de rendre la complexité simple, de façon à ce que même quelqu'un qui ne connaît pas beaucoup ce dont il parle puisse comprendre. Dans un film parlant de danse, le professeur disait à ses élèves (une bande d'ados en retenue) que les grands danseurs donnent l'impression que ce qu'ils font est facile, même si ce ne l'est pas. C'est la même chose en écriture. Quand on lit un bouquin décrivant une réalité complexe, mais que tout s'emboîte, tout coule avec facilité, presque sans s'en rendre compte, il y a le talent de l'auteur qui entre en jeu.
Cependant, simple ne veut pas dire simpliste! Quand quelque chose de complexe est écrit de façon simple, ça va, mais quand un auteur prend ses lecteurs pour des idiots et leur sort des fadaises, il n'a pas compris le sens de simplicité. La simplicité, c'est rendre accessible quelque chose de complexe, pas prendre le commun des mortels pour des idiots! Je pense à de nombreux livres destiné à un public de jeunes lecteurs en disant cela: bon nombre sont destinés à des enfants de 7 ou 8 ans, mais semblent écrit pour des jeunes de 4 ans... Phénomène malheureux, mais récurrent. Écrire un bon roman jeunesse, suffisamment simple pour être accessible à de jeunes lecteurs, tout en gardant un bon niveau d'intrigue et de style est un art qui n'est pas donné à tous les auteurs. On peut croire que les enfants sont jeunes, qu'ils ne font pas la différence... Bien au contraire! Les jeunes sont beaucoup moins dupes qu'on ne pourrait y penser quand on essaie de leur en passer des vites! Si vous lisez un roman jeunesse et que c'est ennuyeux, votre jeune risque de penser la même chose.
Même chose pour un article scientifique. Un bon vulgarisateur saura rendre le jargon scientifique facile à comprendre pour des non-initiés. Pour ce faire, il multipliera les exemples, saura faire ressortir l'essentiel de ce qu'il veut faire connaître et comprendre, adaptera son vocabulaire, fera le ménage entre les détails qui titillent le scientifique qu'il est et ce qu'il doit transmettre pour permettre la compréhension de son domaine. Mine de rien, c'est un exercice très complexe. Pour rendre sa discipline simple à comprendre, il doit en avoir une connaissance précise et approfondie. Il doit réfléchir à ce qu'il veut que les gens comprennent et par quel chemin il doit passer pour leur montrer la voie. Je m'imagine facilement un scientifique, affalé sur son fauteuil, en train de se casser la tête pour expliquer simplement une nouvelle découverte qui excite ses neurones au plus haut point... à cause de leur magnifique complexité. Et il doit rendre tout ça compréhensible pour des profanes. Coït de chercheur interrompu!
Il en est de même pour les inextricables situations qui peuvent toucher l'âme humaine. Certaines émotions sont tellement complexes, comment peut-on les exprimer à l'écrit sans se perdre dans le vocabulaire précieux ou savant? Faire ressortir tous les tourments de l'âme humaine peut se faire avec le vocabulaire d'une personne qui n'a complété que son secondaire 5, l'essentiel n'est pas là: il est dans la façon de l'exprimer. Ici, entre en ligne le talent et l'expérience de l'auteur. Car si les émotions sont complexes, leurs innombrables nuances peuvent être exprimer de façon simple.
L'art de rendre les choses simple est complexe, non pas parce que le point de départ l'est, mais bien parce qu'il demande une compréhension supérieure de son sujet. Faire en sorte que tout coule, que les idées s'enchaînent les unes aux autres, qu'une ligne claire se dessine, ça demande du talent, mais aussi de savoir où l'on s'en va. Les idées de base qui sont floues ne donnent pas des résultats clairs. La simplicité, c'est savoir saisir l'essence, le sens de base de ce que l'on veut expliquer. La complexité peut se cacher sous des mots simples.
Ce ne sont pas tous les auteurs qui atteignent ce niveau. Certains seront simplistes, d'autres trop complexes, se perdant dans les détails. La simplicité demande à la fois du talent et de l'art, celui de savoir expliquer sans en avoir l'air. Du talent et du travail, mais le plus souvent les deux.
@+ Mariane
jeudi 12 juin 2014
MetaMaus d'Art Spiegelman
MetaMaus Art Spiegelman Flammarion 294 pages
Résumé:
Quand on est un auteur de BD et que l'on gagne un Prix Pulitzer, surtout sur un sujet sensible comme l'Holocauste, on s'attire forcément des questions. Depuis 25 ans, Art Spiegelman, l'auteur du célébrissime Maus s'en aie souvent fait poser... et souvent les mêmes. Il répond donc ici en long et en large aux plus fréquentes, question d'enfin passer à autre chose.
Mon avis:
Ce livre, c'est une plongée dans l'art de faire de la bande dessinée, de la raconter, d'utiliser son langage. Art Spiegelman s'y livre avec une grande simplicité, dans une grande entrevue où l'on reprend les grandes lignes des questions qui lui sont inlassablement posées depuis la sortie de Maus et le Pulitzer (largement mérité) que ça a suivi. (Pourquoi l'Holocauste? Pourquoi des souris? Pourquoi la BD?) On sent que l'auteur, après avoir passé des années à rédiger son oeuvre, en a plus qu'assez de répondre à des questions sur celle-ci. Et donc, il préfère y aller en profondeur une seule fois plutôt que de répéter ad nauseam. Pour notre plus grand plaisir. C'est extrêmement intéressant. À la lecture de Maus, tout s'enfile sans problème, mais on comprend à la lecture de Metamaus à quel point chaque plan est pensé, combien de recherches ont demandé la rédaction de ce livre et quelles sont les astuces par lesquelles il a comblé les trous de ce qu'il ne savait pas ou de ce à quoi il ne pouvait apporter une réponse simple. Le texte est livré sous forme de texte continent, mais entouré de dizaines d'extraits de Maus, de manuscrits, de notes et de croquis, éclairant ses propos. Que de questionnements pour bien représenter la réalité! On découvre un artiste humble, mais minutieux, travailleur et déterminé. Pour être fidèle au récit de son père, mais aussi aux autres témoignages sur les camps de concentration. Parce que son père n'a pas tout vu, nécessairement. Toute l'horreur du système concentrationnaire nazi ne peut être réduit à l'expérience d'une seule personne. Le récit est centré autant sur l'auteur et l'impact que la rédaction de Maus a eu sur lui que sur des questions purement techniques. J'avoue que j'y étais par moment un peu perdue, mais cela reste quand même accessible à quiconque a un minimum de connaissance en BD. Par contre, les dessinateurs et les scénaristes de BD risquent d'en profiter plus que moi! J'ai beaucoup aimé aussi que l'on y fasse parler Françoise Mouly, son épouse, ainsi que ses enfants, sa fille Nadja et son fils Dash, qui n'ont pas connu leur grand-père Vladek, mais qui ont connu les échos de Maus bien sûr. Un seul trou: on ne fait pas mention du Pulitzer, pourtant ce prix a dû avoir un impact certain sur la carrière internationale de Maus, puisque c'était la première fois qu'un prix était d'une telle importance était remis à une bande dessinée. J'aurais bien aimé pouvoir poser la question à l'auteur. D'autant plus qu'avec ce livre, il voulait mettre un point final à l'aventure!
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Quand on est un auteur de BD et que l'on gagne un Prix Pulitzer, surtout sur un sujet sensible comme l'Holocauste, on s'attire forcément des questions. Depuis 25 ans, Art Spiegelman, l'auteur du célébrissime Maus s'en aie souvent fait poser... et souvent les mêmes. Il répond donc ici en long et en large aux plus fréquentes, question d'enfin passer à autre chose.
Mon avis:
Ce livre, c'est une plongée dans l'art de faire de la bande dessinée, de la raconter, d'utiliser son langage. Art Spiegelman s'y livre avec une grande simplicité, dans une grande entrevue où l'on reprend les grandes lignes des questions qui lui sont inlassablement posées depuis la sortie de Maus et le Pulitzer (largement mérité) que ça a suivi. (Pourquoi l'Holocauste? Pourquoi des souris? Pourquoi la BD?) On sent que l'auteur, après avoir passé des années à rédiger son oeuvre, en a plus qu'assez de répondre à des questions sur celle-ci. Et donc, il préfère y aller en profondeur une seule fois plutôt que de répéter ad nauseam. Pour notre plus grand plaisir. C'est extrêmement intéressant. À la lecture de Maus, tout s'enfile sans problème, mais on comprend à la lecture de Metamaus à quel point chaque plan est pensé, combien de recherches ont demandé la rédaction de ce livre et quelles sont les astuces par lesquelles il a comblé les trous de ce qu'il ne savait pas ou de ce à quoi il ne pouvait apporter une réponse simple. Le texte est livré sous forme de texte continent, mais entouré de dizaines d'extraits de Maus, de manuscrits, de notes et de croquis, éclairant ses propos. Que de questionnements pour bien représenter la réalité! On découvre un artiste humble, mais minutieux, travailleur et déterminé. Pour être fidèle au récit de son père, mais aussi aux autres témoignages sur les camps de concentration. Parce que son père n'a pas tout vu, nécessairement. Toute l'horreur du système concentrationnaire nazi ne peut être réduit à l'expérience d'une seule personne. Le récit est centré autant sur l'auteur et l'impact que la rédaction de Maus a eu sur lui que sur des questions purement techniques. J'avoue que j'y étais par moment un peu perdue, mais cela reste quand même accessible à quiconque a un minimum de connaissance en BD. Par contre, les dessinateurs et les scénaristes de BD risquent d'en profiter plus que moi! J'ai beaucoup aimé aussi que l'on y fasse parler Françoise Mouly, son épouse, ainsi que ses enfants, sa fille Nadja et son fils Dash, qui n'ont pas connu leur grand-père Vladek, mais qui ont connu les échos de Maus bien sûr. Un seul trou: on ne fait pas mention du Pulitzer, pourtant ce prix a dû avoir un impact certain sur la carrière internationale de Maus, puisque c'était la première fois qu'un prix était d'une telle importance était remis à une bande dessinée. J'aurais bien aimé pouvoir poser la question à l'auteur. D'autant plus qu'avec ce livre, il voulait mettre un point final à l'aventure!
Ma note: 4.25/5
Libellés :
Auteurs S à U,
Bande dessinée,
Commentaire de lecture
mercredi 11 juin 2014
Les romans inspirés de rêves
Salut!
Pour quiconque n'est pas au courant, Fascination est inspiré d'un rêve fait par Stephenie Meyer. Les fans étant ce qu'ils sont et le phénomène Twilight ayant été ce qu'il a été, on connaît même la date exacte de ce rêve: 2 juin 2003. C'est là que la future auteure, mère de famille ayant étudié en littérature mais sans connaissance spécifique de l'écriture, a rêvé d'un vampire et d'une humaine s'aimant malgré tous les obstacles. Son rêve lui a rapporté beaucoup, il faut le dire et il est sans doute à l'origine de nombres de rêves érotiques parmi les jeunes fans de la série.
Le rêve est une source d'inspiration pour de nombreux auteurs. Nombreux sont ceux qui se sont levés avec une idée surgie parmi les brumes de leurs élucubrations nocturnes et l'ont mise sur le papier. Un rêve, c'est une idée qui nous vient et dont on se souvient au réveil. Tous les rêves ne peuvent servir d'idée de base à une bonne histoire. Et, soyons honnête: du rêve au roman, il y a une large marche. Aucun auteur ne s'est levé le matin en se disant: ah, ah! J'ai eu un rêve génial! J'ai juste à l'écrire et ce sera un roman! En tout cas, si c'est le cas, je n'en aie jamais entendu parler. Mais l'étincelle, l'idée, elle oui, elle peut jaillir d'un rêve. Quand on dort, les rênes de notre conscient sont déliées et les associations sont libres de se faire dans un ordre qu'éveillés, on ne ferait sans doute pas. C'est une source d'inspiration, la capacité de notre esprit de voir des éléments réels d'une façon différente.
Reste encore à les noter. Les rêves ont ceci de capricieux qu'ils nous fuient souvent au réveil! Il faut prendre l'habitude de les noter. Quand on le fait (oui, ça m'est déjà arrivé!), on se rend compte que l'on se souvient de bien plus de détails que l'on ne le pensait au départ. Des images et des impressions fugaces prennent de la consistance. Cependant, les rêves ne sont jamais aussi clair et précis que la réalité et la part de mystère et de brume de ceux-ci demande à être éclaircie. Il faut alors que l'auteur parte des quelques lambeaux épars de sa vision nocturne pour mieux la retravailler comme on cisèle un cristal, pour mieux la renforcer dans ses zones troubles et la transporter dans un récit qui emmènera les lecteurs dans un texte clair, net et précis.
Un cas extrême, Arthur Schnitzler, a écrit un journal dans lequel il a noté ses rêves pendant pratiquement toute sa vie d'adulte! L'une de ses nouvelles les plus célèbre est justement intitulée La nouvelle rêvée et fait référence à cette réalité perdue dans les brumes entre le sommeil et l'éveil, mais qui paraissent parfois si réalistes. Oui, elle est inspirée d'un rêve, mais l'auteur a mis près de 17 ans à l'achever ensuite, ce qui prouve que du rêve à la réalité, il n'y a pas qu'un pas! H.P. Lovecraft est aussi connu pour s'être inspiré de certains de ses rêves pour écrire ses nouvelles. C'est d'autant plus inquiétant que les univers de celui-ci sont plutôt macabres et plongés dans l'horreur! Il ne devait pas avoir des nuits très tranquille celui-là. Surtout quand on pense à des créatures comme Cthulhu...
Bon nombres d'auteurs mentionnent souvent un rêve comme point de départ d'un projet. Si leurs rêves créent l'étincelle, et on peut en être qu'heureux, le texte final est bien souvent très différent de sa version onirique. La création se nourrit d'idées et celles-ci peuvent venir d'une multitude de sources, rêve inclus. Néanmoins, c'est la volonté d'écrire et de faire jaillir une histoire qui permet à l'auteur de réussir à terminer sa nouvelle ou son livre. Rien de plus, rien de moins. C'est bien plus difficile dans la réalité que dans les rêves souvent...
@+ Mariane
Pour quiconque n'est pas au courant, Fascination est inspiré d'un rêve fait par Stephenie Meyer. Les fans étant ce qu'ils sont et le phénomène Twilight ayant été ce qu'il a été, on connaît même la date exacte de ce rêve: 2 juin 2003. C'est là que la future auteure, mère de famille ayant étudié en littérature mais sans connaissance spécifique de l'écriture, a rêvé d'un vampire et d'une humaine s'aimant malgré tous les obstacles. Son rêve lui a rapporté beaucoup, il faut le dire et il est sans doute à l'origine de nombres de rêves érotiques parmi les jeunes fans de la série.
Le rêve est une source d'inspiration pour de nombreux auteurs. Nombreux sont ceux qui se sont levés avec une idée surgie parmi les brumes de leurs élucubrations nocturnes et l'ont mise sur le papier. Un rêve, c'est une idée qui nous vient et dont on se souvient au réveil. Tous les rêves ne peuvent servir d'idée de base à une bonne histoire. Et, soyons honnête: du rêve au roman, il y a une large marche. Aucun auteur ne s'est levé le matin en se disant: ah, ah! J'ai eu un rêve génial! J'ai juste à l'écrire et ce sera un roman! En tout cas, si c'est le cas, je n'en aie jamais entendu parler. Mais l'étincelle, l'idée, elle oui, elle peut jaillir d'un rêve. Quand on dort, les rênes de notre conscient sont déliées et les associations sont libres de se faire dans un ordre qu'éveillés, on ne ferait sans doute pas. C'est une source d'inspiration, la capacité de notre esprit de voir des éléments réels d'une façon différente.
Reste encore à les noter. Les rêves ont ceci de capricieux qu'ils nous fuient souvent au réveil! Il faut prendre l'habitude de les noter. Quand on le fait (oui, ça m'est déjà arrivé!), on se rend compte que l'on se souvient de bien plus de détails que l'on ne le pensait au départ. Des images et des impressions fugaces prennent de la consistance. Cependant, les rêves ne sont jamais aussi clair et précis que la réalité et la part de mystère et de brume de ceux-ci demande à être éclaircie. Il faut alors que l'auteur parte des quelques lambeaux épars de sa vision nocturne pour mieux la retravailler comme on cisèle un cristal, pour mieux la renforcer dans ses zones troubles et la transporter dans un récit qui emmènera les lecteurs dans un texte clair, net et précis.
Un cas extrême, Arthur Schnitzler, a écrit un journal dans lequel il a noté ses rêves pendant pratiquement toute sa vie d'adulte! L'une de ses nouvelles les plus célèbre est justement intitulée La nouvelle rêvée et fait référence à cette réalité perdue dans les brumes entre le sommeil et l'éveil, mais qui paraissent parfois si réalistes. Oui, elle est inspirée d'un rêve, mais l'auteur a mis près de 17 ans à l'achever ensuite, ce qui prouve que du rêve à la réalité, il n'y a pas qu'un pas! H.P. Lovecraft est aussi connu pour s'être inspiré de certains de ses rêves pour écrire ses nouvelles. C'est d'autant plus inquiétant que les univers de celui-ci sont plutôt macabres et plongés dans l'horreur! Il ne devait pas avoir des nuits très tranquille celui-là. Surtout quand on pense à des créatures comme Cthulhu...
Bon nombres d'auteurs mentionnent souvent un rêve comme point de départ d'un projet. Si leurs rêves créent l'étincelle, et on peut en être qu'heureux, le texte final est bien souvent très différent de sa version onirique. La création se nourrit d'idées et celles-ci peuvent venir d'une multitude de sources, rêve inclus. Néanmoins, c'est la volonté d'écrire et de faire jaillir une histoire qui permet à l'auteur de réussir à terminer sa nouvelle ou son livre. Rien de plus, rien de moins. C'est bien plus difficile dans la réalité que dans les rêves souvent...
@+ Mariane
mardi 10 juin 2014
La chanson d'Arbonne de Guy Gavriel Kay
La chanson d'Arbonne Guy Gavriel Kay Flammarion/ XYZ 562 pages
Résumé:
Blaise de Gorhaut est un coran, un mercenaire qui vend ses services au plus offrant. Anonyme, il a quitté sa partie et depuis parcours les six pays. En Arbonne, il découvre des coutumes qui le dépasse: dans ce pays, l'amour est chanté et célébré, les femmes ne sont pas soumises aux hommes et c'est même l'une d'entre elle qui détient le pouvoir! Habitué à voir ce pays comme peuplé d'hommes faibles, il devra remettre en question tous ses préjugés, car, sans qu'il le sache encore, l'Arbonne mettra sur son chemin un avenir qu'il n'aurait jamais pu soupçonner.
Mon avis:
L'écriture de Kay est... féminine. Je dis ça parce qu'il accorde une grande importance aux nuances dans les émotions de ses personnages. Aucun d'entre eux ne peut être perçu comme un héros parfait. Ils ont tous leurs faiblesses, leurs failles, mais elles sont d'une certaine façon que j'aurais plus vu sous la plume d'une auteure féminine que d'un auteur masculin. Si la virilité n'est pas absente, le pouvoir de la Cour d'amour et des troubadours donne un aspect différent à l'expression de celle-ci. C'est moins abrupt, plus raffiné, plus subtil. D'ailleurs, le livre au complet m'a laissé une impression de légère différence. L'histoire suit les grandes lignes des récits épiques, mais en même temps, elle le fait d'une façon qui laisse beaucoup de place à la féminité. Les personnages féminins, même s'ils ne combattent pas, sont d'ailleurs très puissants, nuancés, vrais: Cygne, Ariane, Rosala, Béatrice, Lisseult. Face à elles, les hommes sont tout aussi riches, plein de subtilités. La psychologie des personnages est très belle, bien décrite, jamais simpliste. Même celle du père de Blaise, personnage manichéen à l'extrême est bien développée et on le comprend, sans pouvoir l'approuver bien sûr. J'ai trouvé étrange que le contexte, où les femmes semblent jouir de tant de droits, reste très proche de celui-ci du Moyen Âge (période d'inspiration de l'auteur pour ce livre) sur la question des mariages arrangés. Ariane s'en plaint à un moment, mais pour le reste, ça semble normal pour tout le monde! Une petite faille dans la cohérence du récit. Pour le reste, la façon dont il déploie son univers est vraiment très belle, empreinte de la poésie de ces troubadours qu'il met à l'honneur. Il y a juste assez de chants pour mettre dans l'ambiance, mais pas trop. Tant mieux pour ceux qui comme moi ne trippent pas sur la poésie! Cela reste un récit médiéval, mais pas vraiment fantastique, le surnaturel n'y prenant au final que très peu de place. Juste quelques petites touches. Cela rend ce roman difficile à classer dans un genre en particulier. Je reste avec une drôle d'impression avec ce roman. C'est bon, mais en même temps, ça ne m'a pas transporté outre mesure, ce qui est étrange vu le sujet traité. Avec les récits épiques, on s'attend normalement à plus de montée en puissance à certains moments! Pas vraiment le cas ici. Cependant, c'est un roman intéressant car il nous fait glisser à la limite des codes des genres et nous donne l'occasion de voir ainsi les coutures de celui-ci en les remettant en question. À lire pour remettre en question nos certitudes littéraires!
Ma note: 3.75/5
Résumé:
Blaise de Gorhaut est un coran, un mercenaire qui vend ses services au plus offrant. Anonyme, il a quitté sa partie et depuis parcours les six pays. En Arbonne, il découvre des coutumes qui le dépasse: dans ce pays, l'amour est chanté et célébré, les femmes ne sont pas soumises aux hommes et c'est même l'une d'entre elle qui détient le pouvoir! Habitué à voir ce pays comme peuplé d'hommes faibles, il devra remettre en question tous ses préjugés, car, sans qu'il le sache encore, l'Arbonne mettra sur son chemin un avenir qu'il n'aurait jamais pu soupçonner.
Mon avis:
L'écriture de Kay est... féminine. Je dis ça parce qu'il accorde une grande importance aux nuances dans les émotions de ses personnages. Aucun d'entre eux ne peut être perçu comme un héros parfait. Ils ont tous leurs faiblesses, leurs failles, mais elles sont d'une certaine façon que j'aurais plus vu sous la plume d'une auteure féminine que d'un auteur masculin. Si la virilité n'est pas absente, le pouvoir de la Cour d'amour et des troubadours donne un aspect différent à l'expression de celle-ci. C'est moins abrupt, plus raffiné, plus subtil. D'ailleurs, le livre au complet m'a laissé une impression de légère différence. L'histoire suit les grandes lignes des récits épiques, mais en même temps, elle le fait d'une façon qui laisse beaucoup de place à la féminité. Les personnages féminins, même s'ils ne combattent pas, sont d'ailleurs très puissants, nuancés, vrais: Cygne, Ariane, Rosala, Béatrice, Lisseult. Face à elles, les hommes sont tout aussi riches, plein de subtilités. La psychologie des personnages est très belle, bien décrite, jamais simpliste. Même celle du père de Blaise, personnage manichéen à l'extrême est bien développée et on le comprend, sans pouvoir l'approuver bien sûr. J'ai trouvé étrange que le contexte, où les femmes semblent jouir de tant de droits, reste très proche de celui-ci du Moyen Âge (période d'inspiration de l'auteur pour ce livre) sur la question des mariages arrangés. Ariane s'en plaint à un moment, mais pour le reste, ça semble normal pour tout le monde! Une petite faille dans la cohérence du récit. Pour le reste, la façon dont il déploie son univers est vraiment très belle, empreinte de la poésie de ces troubadours qu'il met à l'honneur. Il y a juste assez de chants pour mettre dans l'ambiance, mais pas trop. Tant mieux pour ceux qui comme moi ne trippent pas sur la poésie! Cela reste un récit médiéval, mais pas vraiment fantastique, le surnaturel n'y prenant au final que très peu de place. Juste quelques petites touches. Cela rend ce roman difficile à classer dans un genre en particulier. Je reste avec une drôle d'impression avec ce roman. C'est bon, mais en même temps, ça ne m'a pas transporté outre mesure, ce qui est étrange vu le sujet traité. Avec les récits épiques, on s'attend normalement à plus de montée en puissance à certains moments! Pas vraiment le cas ici. Cependant, c'est un roman intéressant car il nous fait glisser à la limite des codes des genres et nous donne l'occasion de voir ainsi les coutures de celui-ci en les remettant en question. À lire pour remettre en question nos certitudes littéraires!
Ma note: 3.75/5
Libellés :
Auteurs J à L,
Commentaire de lecture,
Fantastique,
Littérature canadienne
lundi 9 juin 2014
Vous ne savez pas vraiment c'est quoi...
Salut!
L'autre jour, je rencontre une nouvelle acheteuse dans une librairie. Elle est entrée en poste quelques semaines auparavant. Avant, elle travaillait en papeterie et là, elle a été transférée au département du livre. Petit changement s'était-elle dit, comme bien d'autres personnes que je connais. Grossière erreur! Quand je l'ai vue, elle avait la langue qui traînait à terre. Méchante job! D'un coup, elle comprenait que le job de libraire, c'est loin d'être une sinécure. Et que non, ça ne se résume pas si facilement que ça.
Il me semble que l'image que l'on se fait des libraires est un peu bucolique. Un petit monsieur qui range tranquillement ses livres, fou de grands auteurs, citant Shakespeare et Molière à ses clients qui viennent bouquiner... L'image, comme souvent, est très très loin de la réalité. Il ne montre pas les boîtes de livres, les journées à déplacer et à replacer les piles de livres pour les mettre en valeur, les clients qui sont pressés, qui chialent, le ballet des reps (oui, de moi et des autres!), les éditeurs qui changent de distributeur, les distributeurs qui doivent importer des livres et ça prend du temps, les clients impatients, les clients collectivités, les offices, les dépôts, les mises en place, les retours, les thématiques saisonnières, le chien d'un client qui a pisser en plein milieu du jeunesse... Oups! Non, vraiment, ça n'a rien à voir...
Le fait de dire que l'on vend des livres ne couvre qu'une si mince part du métier de libraire. Comme l'arbre qui cache la forêt. Vendre des livres, c'est la base, mais c'est aussi l'arbre qui cache la forêt. Parce qu'on fond, vendre des livres, c'est une toute petite partie du métier. Le passage à la caisse, c'est rien comparé à tout le travail fait en amont et en aval de ce moment magique. Une librairie, c'est énormément de manipulation de livres. Et il faut penser à ce que l'on y fait rentrer avant toute chose. Je travaille énormément avec les acheteurs de librairie et je vois tous les questionnements qu'ils se posent. C'est bien de prendre des livres, mais encore faut-il savoir quoi prendre et en quelle quantité. Connaître sa clientèle est un point, mais il y a aussi une espèce d'art pour anticiper ce qui aura du succès. On peut tabler sur les ventes précédentes de certains auteurs, mais dans le cas d'un nouvel auteur? Ou d'un essai? Souvent, on tranche en espérant le mieux. Faire les achats d'une librairie est un art, autant qu'un travail. Le risque de se planter est toujours présent. Les commandes et les retours sont là pour aider, mais il faut avant tout que le livre soit sur les tablettes au moment où les clients le veulent, sans ça, il y a des risques que les ventes se perdent.
Faire la présentation des livres en magasin n'est pas non plus donné à tout le monde. Plusieurs se plaignent des piles de livres, mais honnêtement, ces piles sont là pour permettre de mettre en valeur le plus de titres possibles. Et faire de belles présentations est un art. Il faut rendre les livres attrayants, mettre en valeur leurs couvertures, donner le goût aux gens de tendre la main vers le livre pour partir avec lui, mais en même temps ne pas rendre le tout trop parfait, parce qu'alors, bien des gens ont peur de déranger les piles. Je sais, c'est bizarre, mais c'est vrai. Ça demande un mélange de beaucoup de mise en présentation et d'un certain relâchement. Pas nécessairement la partie que l'on penserait en parlant du métier de libraire non? À vraie dire, je dois beaucoup à une collègue qui a fait son cours en décoration dans ce domaine. Le passage des connaissances est essentiel entre collègue et on ne sait jamais où l'on va utiliser ce qu'on apprend un jour.
Et les collectivités? Ce sont des clients précieux. On en parle peu dans le grand public, mais ils sont une part importante de la clientèle de nombreuses librairies. Ces clients desservent eux-mêmes une collectivité, donc, leurs besoins sont plus précis. Il faut les connaître, mais aussi les anticiper. Peu de gens sont conscients de l'importance de cette clientèle, en terme de chiffre de vente certes, mais surtout en terme de travail que cela demande, de connaissances et de temps. Avec l'avènement du numérique, les demandes deviennent de plus en plus variées. Il ne suffit plus de connaître les livres, il faut désormais en savoir un bout sur la technologie en plus.
Et tout ça, c'est sans compter sur le conseil, pierre angulaire de toute librairie et tout ce qui va avec...
Le métier de libraire est un métier complexe, vivant, en constante évolution. Rien à voir avec les images d'Épinal. Oui, la vente de livres forme la base du métier, mais autour s'est développé toute une expertise qui forme la profession de libraire. Sans cette expertise, le milieu littéraire du Québec ne serait pas aussi bouillonnant et aussi vivant. Les libraires s'occupent de multiples tâches, qu'ils aient ou non choisit de s'en occuper et qui sont collatérale à la vente des livres. Si les librairies disparaissaient, qui s'en occuperaient? Poser la question, c'est y répondre: peu de gens sont aussi bien organisés que les librairies pour répondre à toute une gamme de besoins dans le milieu du livre. Sauf que malheureusement, beaucoup de gens méconnaissent la réalité du milieu de la vente de livres et se forgent une vision terriblement simplifiée du métier qui ne tient pas compte de la réalité.
@+ Mariane
L'autre jour, je rencontre une nouvelle acheteuse dans une librairie. Elle est entrée en poste quelques semaines auparavant. Avant, elle travaillait en papeterie et là, elle a été transférée au département du livre. Petit changement s'était-elle dit, comme bien d'autres personnes que je connais. Grossière erreur! Quand je l'ai vue, elle avait la langue qui traînait à terre. Méchante job! D'un coup, elle comprenait que le job de libraire, c'est loin d'être une sinécure. Et que non, ça ne se résume pas si facilement que ça.
Il me semble que l'image que l'on se fait des libraires est un peu bucolique. Un petit monsieur qui range tranquillement ses livres, fou de grands auteurs, citant Shakespeare et Molière à ses clients qui viennent bouquiner... L'image, comme souvent, est très très loin de la réalité. Il ne montre pas les boîtes de livres, les journées à déplacer et à replacer les piles de livres pour les mettre en valeur, les clients qui sont pressés, qui chialent, le ballet des reps (oui, de moi et des autres!), les éditeurs qui changent de distributeur, les distributeurs qui doivent importer des livres et ça prend du temps, les clients impatients, les clients collectivités, les offices, les dépôts, les mises en place, les retours, les thématiques saisonnières, le chien d'un client qui a pisser en plein milieu du jeunesse... Oups! Non, vraiment, ça n'a rien à voir...
Le fait de dire que l'on vend des livres ne couvre qu'une si mince part du métier de libraire. Comme l'arbre qui cache la forêt. Vendre des livres, c'est la base, mais c'est aussi l'arbre qui cache la forêt. Parce qu'on fond, vendre des livres, c'est une toute petite partie du métier. Le passage à la caisse, c'est rien comparé à tout le travail fait en amont et en aval de ce moment magique. Une librairie, c'est énormément de manipulation de livres. Et il faut penser à ce que l'on y fait rentrer avant toute chose. Je travaille énormément avec les acheteurs de librairie et je vois tous les questionnements qu'ils se posent. C'est bien de prendre des livres, mais encore faut-il savoir quoi prendre et en quelle quantité. Connaître sa clientèle est un point, mais il y a aussi une espèce d'art pour anticiper ce qui aura du succès. On peut tabler sur les ventes précédentes de certains auteurs, mais dans le cas d'un nouvel auteur? Ou d'un essai? Souvent, on tranche en espérant le mieux. Faire les achats d'une librairie est un art, autant qu'un travail. Le risque de se planter est toujours présent. Les commandes et les retours sont là pour aider, mais il faut avant tout que le livre soit sur les tablettes au moment où les clients le veulent, sans ça, il y a des risques que les ventes se perdent.
Faire la présentation des livres en magasin n'est pas non plus donné à tout le monde. Plusieurs se plaignent des piles de livres, mais honnêtement, ces piles sont là pour permettre de mettre en valeur le plus de titres possibles. Et faire de belles présentations est un art. Il faut rendre les livres attrayants, mettre en valeur leurs couvertures, donner le goût aux gens de tendre la main vers le livre pour partir avec lui, mais en même temps ne pas rendre le tout trop parfait, parce qu'alors, bien des gens ont peur de déranger les piles. Je sais, c'est bizarre, mais c'est vrai. Ça demande un mélange de beaucoup de mise en présentation et d'un certain relâchement. Pas nécessairement la partie que l'on penserait en parlant du métier de libraire non? À vraie dire, je dois beaucoup à une collègue qui a fait son cours en décoration dans ce domaine. Le passage des connaissances est essentiel entre collègue et on ne sait jamais où l'on va utiliser ce qu'on apprend un jour.
Et les collectivités? Ce sont des clients précieux. On en parle peu dans le grand public, mais ils sont une part importante de la clientèle de nombreuses librairies. Ces clients desservent eux-mêmes une collectivité, donc, leurs besoins sont plus précis. Il faut les connaître, mais aussi les anticiper. Peu de gens sont conscients de l'importance de cette clientèle, en terme de chiffre de vente certes, mais surtout en terme de travail que cela demande, de connaissances et de temps. Avec l'avènement du numérique, les demandes deviennent de plus en plus variées. Il ne suffit plus de connaître les livres, il faut désormais en savoir un bout sur la technologie en plus.
Et tout ça, c'est sans compter sur le conseil, pierre angulaire de toute librairie et tout ce qui va avec...
Le métier de libraire est un métier complexe, vivant, en constante évolution. Rien à voir avec les images d'Épinal. Oui, la vente de livres forme la base du métier, mais autour s'est développé toute une expertise qui forme la profession de libraire. Sans cette expertise, le milieu littéraire du Québec ne serait pas aussi bouillonnant et aussi vivant. Les libraires s'occupent de multiples tâches, qu'ils aient ou non choisit de s'en occuper et qui sont collatérale à la vente des livres. Si les librairies disparaissaient, qui s'en occuperaient? Poser la question, c'est y répondre: peu de gens sont aussi bien organisés que les librairies pour répondre à toute une gamme de besoins dans le milieu du livre. Sauf que malheureusement, beaucoup de gens méconnaissent la réalité du milieu de la vente de livres et se forgent une vision terriblement simplifiée du métier qui ne tient pas compte de la réalité.
@+ Mariane
mercredi 4 juin 2014
Trace indélébile
Salut!
Je ne sais pas pourquoi, mais certains livres laissent une trace, plus puissante que les autres. On a beau lire des dizaines de livres différents chaque année, ceux-là, même dix ans après, on s'en souviendra encore. On garde une image intacte de notre lecture. Ce ne sont pas nécessairement les coups de coeur qui entrent dans cette catégorie, même s'ils en font souvent parti. Ce sont des livres qui laissent sur nous une trace indélébile, qui ne s'efface pas, qui reste, peu importe l'usure du temps.
La stratégie Ender m'a marquée, profondément. C'est le dernier en date. Dire que j'attendais avec impatience la sortie de l'adaptation cinématographique est un euphémisme! D'ailleurs, il est bon, le film. Pas à la hauteur du livre, mais ça c'était impossible. Tout de même, il est bon. Depuis que je l'ai lu, j'y aie pensé et repensé des dizaines de fois. Je revois des moments, je comprends mieux certains passages et surtout, je me rappelle quel régal de lecture ce fut que ce livre. L'effet reste entier par contre: j'ai été foudroyée par cette histoire. Pourquoi? Je ne sais pas, je ne le saurais sans doute jamais. Peut-être était-ce le fait que j'étais à cette époque immobilisée sur mon divan à cause d'une douloureuse entorse dorsale (je ne souhaite à personne d'éprouver cette douleur!). Peut-être qu'à ce moment-là de ma vie, l'histoire de cet enfant, Ender, entraîné à ne voir rien d'autre que la stratégie dans toutes les parties de sa vie, avait des résonances dans ma propre vie? Je ne sais pas. De toutes façons, au fond, ce n'est pas important.
Je pourrais aussi citer Rouge Brésil comme livre qui m'a marquée. Et le deuxième tome d'Eragon. Les livres qui m'ont marquée de cette façon sont une poignée. Ils se démarquent de tous les autres. Comme si au travers des innombrables livres qu'on lit, ils restaient éternellement sur une planète à part. Ce sont des étoiles qui continuent à briller alors que les autres étoiles filantes ont depuis longtemps disparu. Je lis une bonne centaine de livres par année, mais ceux-là, ils se démarquent, ils restent dans ma tête. Et aussi comme référence pour les autres, parce que ceux-là, ils montrent ce que peux être l'excellence sur un point ou un autre. On les garde en tête quand on en lit d'autres.
Je ne dis pas que ces livres sont mes préférés, qu'ils sont les mieux écrits du monde ou encore qu'ils sont de ce genre de livres qu'on relirait encore et encore. Pas du tout. Loin de là même. Mais ces livres appartiennent à une catégorie à part. À jamais.
@+ Mariane
Je ne sais pas pourquoi, mais certains livres laissent une trace, plus puissante que les autres. On a beau lire des dizaines de livres différents chaque année, ceux-là, même dix ans après, on s'en souviendra encore. On garde une image intacte de notre lecture. Ce ne sont pas nécessairement les coups de coeur qui entrent dans cette catégorie, même s'ils en font souvent parti. Ce sont des livres qui laissent sur nous une trace indélébile, qui ne s'efface pas, qui reste, peu importe l'usure du temps.
La stratégie Ender m'a marquée, profondément. C'est le dernier en date. Dire que j'attendais avec impatience la sortie de l'adaptation cinématographique est un euphémisme! D'ailleurs, il est bon, le film. Pas à la hauteur du livre, mais ça c'était impossible. Tout de même, il est bon. Depuis que je l'ai lu, j'y aie pensé et repensé des dizaines de fois. Je revois des moments, je comprends mieux certains passages et surtout, je me rappelle quel régal de lecture ce fut que ce livre. L'effet reste entier par contre: j'ai été foudroyée par cette histoire. Pourquoi? Je ne sais pas, je ne le saurais sans doute jamais. Peut-être était-ce le fait que j'étais à cette époque immobilisée sur mon divan à cause d'une douloureuse entorse dorsale (je ne souhaite à personne d'éprouver cette douleur!). Peut-être qu'à ce moment-là de ma vie, l'histoire de cet enfant, Ender, entraîné à ne voir rien d'autre que la stratégie dans toutes les parties de sa vie, avait des résonances dans ma propre vie? Je ne sais pas. De toutes façons, au fond, ce n'est pas important.
Je pourrais aussi citer Rouge Brésil comme livre qui m'a marquée. Et le deuxième tome d'Eragon. Les livres qui m'ont marquée de cette façon sont une poignée. Ils se démarquent de tous les autres. Comme si au travers des innombrables livres qu'on lit, ils restaient éternellement sur une planète à part. Ce sont des étoiles qui continuent à briller alors que les autres étoiles filantes ont depuis longtemps disparu. Je lis une bonne centaine de livres par année, mais ceux-là, ils se démarquent, ils restent dans ma tête. Et aussi comme référence pour les autres, parce que ceux-là, ils montrent ce que peux être l'excellence sur un point ou un autre. On les garde en tête quand on en lit d'autres.
Je ne dis pas que ces livres sont mes préférés, qu'ils sont les mieux écrits du monde ou encore qu'ils sont de ce genre de livres qu'on relirait encore et encore. Pas du tout. Loin de là même. Mais ces livres appartiennent à une catégorie à part. À jamais.
@+ Mariane
lundi 2 juin 2014
Le vin et la littérature
Salut!
Un ancien petit ami (hé oui, j'en aie eu quelques-uns! :P ) avait un jour été victime d'une drôle d'expérience. Une de nos connaissances communes, qui se vantait d'être connaisseur en bon vin, lui avait servi deux verres. Il avait précisé le contenu des deux: l'un contenait un bon cru et l'autre... de la piquette. Absolument pas connaisseur en vin, mon ex avait alors goûté les deux et avait identifié son préféré comme étant le vin de dépanneur! Notre connaissance l'avait alors traité de tous les noms possibles, le premier étant celui de gars qui ne connaissait rien à la vie. Le problème n'était pas là: mon ex ne connaissait tout simplement rien au vin, alors il était allé vers quelque chose de simple, qu'il pouvait comprendre. Un vin sucré, pas trop complexe, fruité, semblable à du jus ou à du coke, bref, semblable à quelque chose qu'il connaissait. Notre connaissance avait développé son goût pendant des années, pour lui le petit vin de dépanneur ne goûtait rien du tout, contrairement au grand cru dont il avait appris à apprécier les subtilités et la saveur plus riche.
Le même parallèle peut s'appliquer à la littérature. Quand on commence à lire, on va vers des choses qui nous accroche, que nous connaissons. L'acte de lire n'est pas naturel. C'est une habileté acquise, construite. Le goût de la lecture suit. Au début, déchiffrer les petites bêtes noires qui ornent la page demande un effort. Il faut persévérer. Ensuite, le sens se révèle à nos yeux et l'on découvre alors tout un univers. Nos premières lectures sont souvent très près de notre univers: des petites histoires qui peuvent arriver à n'importe quel enfant, qui tournent autour du quotidien. Ensuite, les histoires se complexifient, deviennent parfois un peu plus loin de la réalité des enfants, viennent les premiers romans... Je me demande parfois si je serais devenue une lectrice aussi avide si je n'avais pas eu, au secondaire, des profs aussi motivés pour m'ouvrir les voies de la lecture, du roman, m'apprendre à les regarder au-delà des mots pour comprendre leur sens profond.
La grimace que fait n'importe quelle personne qui goûte son premier verre de vin est caractéristique. On se demande pourquoi les gens aiment un tel liquide! C'est pas bon au premier abord! Ensuite, on y regoûte et lentement on s'habitue. On finit même par apprécier! À force d'y goûter, on développe notre goût, un désir de découvrir des trucs plus complexes, plus raffinés. En littérature, on suit à peu près le même chemin: on commence par des livres simples, peu élaborés, mais qui nous touche parce qu'il ramène à du connu. Du trop littéraire, trop tôt, peu dégoûter. Comme je le disais en parlant des goûts littéraire de Matante Germaine, c'est là que la littérature populaire entre en jeu. Si on vous servait pour votre premier verre de vin un grand cru introuvable, vous ne pourriez pas l'apprécier. Il faut découvrir des vins, affiner votre goût avant d'arriver à comprendre et à apprécier la beauté de livres plus complexes. Certains resteront hors de votre portée. C'est normal. Ce ne sont pas de mauvaises oeuvres pour autant, elles sont juste trop pointues pour que vous soyez capable de les apprécier. Le goût en littérature, ça se développe, c'est comme le goût pour le vin.
Certaines personnes sont capables d'aller explorer de nouvelles avenues sans aide. Ce sont des exceptions. La règle est plutôt que quelqu'un nous ouvre les portes. Souvent, c'est un travail de déblayage fait pas les profs de français. Ils sont tellement précieux. Des profs exceptionnels, j'en aie eu. Je leur dois beaucoup. Tant au primaire qu'au secondaire. Ils (enfin, surtout elles) m'ont aidé à développer mes goûts littéraires. Elles m'ont ouvert la porte d'un autre monde. La littérature, ce n'est pas que du texte, pas que des histoires, c'est la façon dont on les raconte, dont on les comprend. Il faut un minimum de connaissance pour bien les apprécier. Ces connaissances, il faut du temps pour les apprendre. Le goût est la première et le plus importante des choses à développer. Ne penser pas que parce que votre enfant ne lit que de la BD qu'il sera un piètre lecteur plus tard. Laissez-le aller vers les livres qu'il aime. Et dites-vous que de toutes façons, il est trop jeune pour boire de l'alcool à cet âge. ;)
@+ Mariane
Un ancien petit ami (hé oui, j'en aie eu quelques-uns! :P ) avait un jour été victime d'une drôle d'expérience. Une de nos connaissances communes, qui se vantait d'être connaisseur en bon vin, lui avait servi deux verres. Il avait précisé le contenu des deux: l'un contenait un bon cru et l'autre... de la piquette. Absolument pas connaisseur en vin, mon ex avait alors goûté les deux et avait identifié son préféré comme étant le vin de dépanneur! Notre connaissance l'avait alors traité de tous les noms possibles, le premier étant celui de gars qui ne connaissait rien à la vie. Le problème n'était pas là: mon ex ne connaissait tout simplement rien au vin, alors il était allé vers quelque chose de simple, qu'il pouvait comprendre. Un vin sucré, pas trop complexe, fruité, semblable à du jus ou à du coke, bref, semblable à quelque chose qu'il connaissait. Notre connaissance avait développé son goût pendant des années, pour lui le petit vin de dépanneur ne goûtait rien du tout, contrairement au grand cru dont il avait appris à apprécier les subtilités et la saveur plus riche.
Le même parallèle peut s'appliquer à la littérature. Quand on commence à lire, on va vers des choses qui nous accroche, que nous connaissons. L'acte de lire n'est pas naturel. C'est une habileté acquise, construite. Le goût de la lecture suit. Au début, déchiffrer les petites bêtes noires qui ornent la page demande un effort. Il faut persévérer. Ensuite, le sens se révèle à nos yeux et l'on découvre alors tout un univers. Nos premières lectures sont souvent très près de notre univers: des petites histoires qui peuvent arriver à n'importe quel enfant, qui tournent autour du quotidien. Ensuite, les histoires se complexifient, deviennent parfois un peu plus loin de la réalité des enfants, viennent les premiers romans... Je me demande parfois si je serais devenue une lectrice aussi avide si je n'avais pas eu, au secondaire, des profs aussi motivés pour m'ouvrir les voies de la lecture, du roman, m'apprendre à les regarder au-delà des mots pour comprendre leur sens profond.
La grimace que fait n'importe quelle personne qui goûte son premier verre de vin est caractéristique. On se demande pourquoi les gens aiment un tel liquide! C'est pas bon au premier abord! Ensuite, on y regoûte et lentement on s'habitue. On finit même par apprécier! À force d'y goûter, on développe notre goût, un désir de découvrir des trucs plus complexes, plus raffinés. En littérature, on suit à peu près le même chemin: on commence par des livres simples, peu élaborés, mais qui nous touche parce qu'il ramène à du connu. Du trop littéraire, trop tôt, peu dégoûter. Comme je le disais en parlant des goûts littéraire de Matante Germaine, c'est là que la littérature populaire entre en jeu. Si on vous servait pour votre premier verre de vin un grand cru introuvable, vous ne pourriez pas l'apprécier. Il faut découvrir des vins, affiner votre goût avant d'arriver à comprendre et à apprécier la beauté de livres plus complexes. Certains resteront hors de votre portée. C'est normal. Ce ne sont pas de mauvaises oeuvres pour autant, elles sont juste trop pointues pour que vous soyez capable de les apprécier. Le goût en littérature, ça se développe, c'est comme le goût pour le vin.
Certaines personnes sont capables d'aller explorer de nouvelles avenues sans aide. Ce sont des exceptions. La règle est plutôt que quelqu'un nous ouvre les portes. Souvent, c'est un travail de déblayage fait pas les profs de français. Ils sont tellement précieux. Des profs exceptionnels, j'en aie eu. Je leur dois beaucoup. Tant au primaire qu'au secondaire. Ils (enfin, surtout elles) m'ont aidé à développer mes goûts littéraires. Elles m'ont ouvert la porte d'un autre monde. La littérature, ce n'est pas que du texte, pas que des histoires, c'est la façon dont on les raconte, dont on les comprend. Il faut un minimum de connaissance pour bien les apprécier. Ces connaissances, il faut du temps pour les apprendre. Le goût est la première et le plus importante des choses à développer. Ne penser pas que parce que votre enfant ne lit que de la BD qu'il sera un piètre lecteur plus tard. Laissez-le aller vers les livres qu'il aime. Et dites-vous que de toutes façons, il est trop jeune pour boire de l'alcool à cet âge. ;)
@+ Mariane
Inscription à :
Articles (Atom)