Salut!
Quand ma Prospéryne est morte, j'ai littéralement pleuré pendant trois jours. Sans blague là! Elle me manque encore d'ailleurs, même si le deuil a fait son temps. Je garde le meilleur d'elle. Même si elle n'est plus là.
Me restait ma Patchoulie, que j'adore. Qui a maintenant 15 belles années, avec qui la communication est tellement bonne que c'est tout juste si elle ne parle pas. (Miaou!!!! Ah, tu veux aller dehors? Miaou!!! Ah, tu veux de la bouffe? Miaou!!! Non, Patchoulie, tu as déjà mangé, n'essaies pas de me faire le coup!). C'est une chatte merveilleuse... sauf sur un point. On parle souvent des chats pots de colle. Moi, j'ai une chatte antiadhésive. Sérieusement, je pense que c'est le félin le moins colleux que j'ai jamais rencontré dans ma vie! Le temps moyen d'un câlin avec elle se compte en secondes et c'est TOUJOURS trop long à son avis. Elle n'aime pas être caressée et se coller, pff, jamais de la vie! Bref, bref, c'est pas la minette la plus généreuse en affection.
C'est aussi une chatte qui est facile à stresser et qui a du mal à s'adapter aux nouvelles situations.
Alors, adopter un nouveau chat...
J'avais fait une croix dessus, jusqu'à sa mort. Pas tant que ma Patchoulie sera vivante me disais-je. Et à moi et aux autres. Plein, plein de fois. Parce que j'avais peur pour elle, peur de sa réaction, peur qu'elle ne soit pas bien, tsé, à son âge, peur que ça vire en conflit, peur de... bref. Sauf que ça m'arrivait régulièrement d'aller zieuter les sites des refuges, à regarder tous les jolis minets à la recherche d'une famille. Je ne cherchais pas un chaton, mais un chat adulte. J'ai toujours préféré les chats adultes. Et dans ma tête, j'écrivais la lettre que j'enverrais au refuge quand Patchoulie ne serait plus de ce monde. Je leur disais que j'étais prête à prendre dans ma vie un chat plus âgé, que les chats noirs ne me dérangeaient pas, que les petits problèmes de santé, dans la limite où je pouvais les gérer, n'étaient pas un obstacle. Et comme je préfère les chats d'intérieurs, un chat FIV (Sida félin, ne se transmet pas aux humains et aux autres chats seulement en cas de morsures ou de galipettes) qu'il est préférable de ne pas faire sortir ne me dérangeait pas. Je me préparais mentalement à accueillir un chat griffu (Patchoulie n'a plus ses griffes, un de mes grands regrets aujourd'hui). Mais, pas tant que mon trésor de 15 ans sera de ce monde je me disais.
Jusqu'au jour où il y a quelques semaines, je suis tombée sur une annonce d'un chat et je me suis dit: je VEUX ce chat! Une magnifique minette toute blanche, du même âge que Patchoulie! Et toutes mes hésitations, toutes mes peurs sont passées à la trappe: je voulais un deuxième chat, tout simplement. Bon, la jolie minette blanche réjouit finalement les jours d'une autre famille et je lui souhaite de tout mon coeur une fin de vie pleine de bonheur. Mais à partir de ce moment-là, j'ai zieuté les sites des refuges plus sérieusement. Je voulais un deuxième chat! Quel minet saurait gagner mon coeur?
J'ai commencé mes recherches tout en compulsant les méandres de YouTube à la recherche de toutes les vidéos et ressources pour aider ma Patchoulie à accepter ce nouvel arrivant dans notre vie. Je recommande particulièrement celle-ci, mais bon, mes recherches ont fait virer les algorithmes de YouTube à l'envers, donc, c'est loin d'être la seule que j'ai regardé...
J'ai épluché les annonces de chats pendant plusieurs semaines. J'ai déposé plusieurs demandes, mes élu.e.s ont souvent trouvé d'autres familles. J'ai visité des refuges, j'ai vu des chats et j'ai dit non plusieurs fois. Souvent en me disant: ouf, ça, ça ne marchera pas avec Patchoulie! Et puis, je suis tombée sur cette annonce. Un magnifique gentleman au poil soyeux et au regard magnifique. Qui n'avait rien pour lui par contre: noir (les chats noirs sont moins adoptés), âgé de 10 ans (les chats âgés sont moins adoptés) ayant quelques petits problèmes de santé (urinaires, mais ça, ça va, je connais et ma Patchoulie mange de la bouffe urinaire depuis des années). J'ai été lui rendre visite. Et ça a été le coup de foudre. J'ai signé sur le champ les papiers d'adoption. Une des personnes travaillant au refuge pleurait de bonheur quand elle est partie, tellement elle est contente: j'ai alors appris que ce chat était au refuge depuis presque 6 mois. À croire qu'il m'attendait.
Je suis revenue à la maison, j'ai annoncé la bonne nouvelle à mes amies: j'allais avoir un nouveau chat! Restait le prénom à trouver. Au début, je penchais vers Anubis, mais tout le monde m'a fait remarquer que c'était un dieu à tête de chien (oups...). L'une de mes amies, qui aime autant que moi les vieux prénoms, s'est lancé avec moi sur la piste du prénom de chat le plus joli en me lançant à la tête des dizaines de vieux prénoms: Célestin (ça ne lui allait pas), Augustin(non plus), Napoléon (hors de question!), Léopold (ishh), Aurélien (hé, mon grand-père s'appelait comme ça!), Paul-Émile (PAUL-ÉMILE, DESCEND DE LA TABLE! ne sonnait pas bien à mes oreilles), Rogatien (coudonc, ya donc ben des vieux noms qui finissaient en in!), Edgar...
Quand j'ai lu ce nom, j'ai immédiatement entendu le son d'un riff de guitare. Et la chanson de Jean Leloup. Retour direct à mon adolescence. Mais c'est aussi une chanson hommage à Edgar Allan Poe, un auteur donnant dans le fantastique et l'horreur. Un bon nom pour un chat noir non?
J'avais trouvé son nom: ce serait Edgar.
Restait à finir de trouver le nécessaire pour l'accueillir. J'ai préparé la pièce où l'isoler lors de son arrivée (dixit, la salle de bain, pas le choix!) J'ai été le chercher pour le ramener à la maison le 12 mai dernier. Adopter un chat noir la veille d'un vendredi 13... Hihihi! Edgar a été sage comme une image tout le long du voyage de retour (contrairement à Patchoulie qui s'égosille comme si j'essayais de l'épiler dès qu'elle met une patte dans son transporteur). Il a fait ça comme un professionnel tout du long. Les instructions d'introduction mentionnaient de mélanger les odeurs des deux félins pour qu'ils s'habituent l'un à l'autre avant de se voir pour la première fois. J'ai donc laissé un de mes vieux t-shirt de pyjama dans la cachette que j'avais emménagé pour Edgar et le lendemain, je l'ai laissé traîner à porté de museau patchoulien. La face qu'elle a faite après l'avoir senti (NON, MAIS QU'EST-CE QUE T'AS FAIT BORDEL!), m'a fait sentir coupable quelques instants, mais ensuite, ça s'est dissipé.
Ça fait maintenant deux semaines qu'il est arrivé. Au final, après quelques grondements et crachats, Patchoulie le tolère très bien et zieute régulièrement son bol de bouffe. Edgar est pas mal plus colleux qu'elle et j'ai retrouvé un partner in crime de télé et de lecture. Bref, j'ai quatre nouvelles pattes de velours dans ma vie. Et j'en suis très heureuse!
Voici quelques photos:
Les pattes de velours d'Edgar! |
Une de mes premières photos, au refuge. |
Je pense qu'il est pas trop malheureux chez nous... |
Chacun son coin de lit, mais ils y dorment sur leurs deux oreilles pointues. |