Salut!
En lisant l'excellente série de BD Radisson de Jean-Sébastien Bérubé, je me suis sincèrement demandée pourquoi je n'avais jamais entendu parler de ce type avant. Pourtant, j'ai suivi des cours d'histoire, ah ça oui, du secondaire à l'université, j'ai mis les pieds plus souvent qu'à mon tour dans les salles de classe pour entendre parler du passer. Je peux vous parler en détail du système seigneurial français et vous expliquer tout aussi en détail les causes et les conséquences de l'AANB en 1867, mais je suis pas foutue de vous donner le nom de trois coureurs des bois célèbres (la série Radisson m'a permis de connaître Radisson et des Groseillers, c'est pourquoi je dis trois). Ou d'un seul foutu jésuites qui a essayé d'évangéliser les amérindiens. Et à part Frontenac, Vaudreuil et Jean Talon, je ne connais pas non plus beaucoup de gouverneurs ou d'intendants. Quand on passe sous le régime anglais, c'est encore pire. J'ai fait de l'histoire pendant des années, mais les gens qui ont fait l'histoire de mon pays, je ne les connais pas. Ou si peu.
Pourtant, il y a là un terreau riche à souhait! Prenez les aventures de Radisson, quelle vie bourrée d'aventures! Louis Hébert et Marie Rollet, on les a déjà vu dans un roman eux? Champlain? Jean Talon? Louis-Hippolyte Lafontaine? Prenez Georges-Étienne Cartier et regardez ce qu'en a fait Micheline Lachance! J'adore ses romans pour cette raison: elle nous fait découvrir des pans entiers de notre histoire à travers des personnages que l'on gagne à connaître. Ces gens-là ont construit notre pays. Ils n'ont pas toujours été droits, ils ont parfois été rebelles, tricheurs, menteurs, voleurs, ils ont échoués, ils ont parfois fini dans la pauvreté, mais sans eux, nous ne serions pas ce que nous sommes.
J'ai déjà entendu dire qu'au Québec, on admirait les beautifuls losers, les magnifiques perdants. Si on prend cette idée dans le sens que l'on ne veut pas parler de perdants, je peux comprendre. Mais j'ai pas toujours l'impression que ce sont réellement des perdants. Parce que René Lévesque n'a pas su faire l'indépendance, il est regardé comme un perdant. C'est oublier tout ce qu'il nous a apporté en tant que chef du gouvernement du Québec. Et c'est regarder sa vie à travers le prisme d'un seul échec. Chevalier de Lorimier a été pendu. C'est oublié qu'il a été l'un des chefs d'un des plus large et des plus puissant mouvement de contestation de notre histoire. Et que c'est en partie grâce à ce mouvement que l'on a pu garder notre langue et notre culture. Radisson est mort dans la pauvreté, soit, mais il a de son vivant accompli de nombreux exploits. Si on regarde la fin de nombreux autres héros nationaux, on ne peut pas dire que ce soit mieux. On doit regarder les actes accomplis et non la réussite de l'objectif, car, comme j'ai déjà entendu dire, les rêves sont souvent rebelle.
C'est vrai quoi! Aux États-Unis, ils parlent facilement de leurs grands héros (peut-être même un peu trop!), autant que des gens ordinaires, des gens du quotidien. Et pourtant, ici, on se concentre plus facilement sur la petite histoire de la grande. Je n'ai rien contre l'histoire des gens ordinaires, mais sans tomber dans la grandiloquence prônée à une époque par l'Église qui avait soif de modèles à proposer à ses ouailles, on pourrait parler un peu plus des gens marquants de notre histoire, entre autre de l'époque de la Nouvelle-France. Mettre des visages et des noms sur notre histoire pour mieux la faire comprendre et la perpétuer. Par contre, lâchez un peu les Patriotes, on dirait que tout le monde ne veut parler que de ça ces temps-ci...
@+ Prospéryne
mercredi 29 février 2012
mardi 28 février 2012
Combat des livres 2012: Les panélistes et leurs livres!
Salut!
Plongeons un brin dans l'actualité littéraire. Le Combat des livres aura lieu cette année du 26 au 29 mars 2012 à l'émission Plus on est de fous, plus on lit sur les ondes de Radio-Canada (Comme toujours!) Bon, deux points, de un, je suis déçue que la case horaire change, je n'ai rien contre Plus on est de fous, plus on lit, mais il me semble que de l'avoir le matin donnait un magnifique rayonnement à la littérature et au fait de parler de littérature aux heures de grande écoute. De deux, à cause du format de l'émission, on coupe un panéliste par rapport aux autres éditions, ce qui me déçoit un peu. Pour le reste, j'ai diablement hâte de voir ce que ça va donner!
Alors, les panélistes et leurs livres:
Chroniques de Jérusalem défendu par Gildor Roy
Bon, bon, bon, celui-là! Je commence par lui, LUI! Après le Fauve d'or à Angoulème, l'incroyable couverture médiatique dont il a bénéficié et tout le reste (je parie que d'ici quelques mois on va parler d'adaptation cinématographique!), d'être présent au Combat des livres est la cerise sur le sundae! Je trouve admirable le choix d'une BD pour ce Combat, je ne me rappelle pas en avoir déjà vue (mais faut être honnête et dire que je ne suis assidûment le Combat des livres que depuis l'an dernier!). Pour ajouter à cette déjà excellente présentation, le livre est défendu par nul autre que Gildor Roy, une personnalité pour laquelle j'ai beaucoup de respect et j'ai comme l'impression que le livre s'est trouvé un excellent défendeur! Alors, autant vous le dire en partant, ce livre est mon favori pour le titre de gagnant du Combat des livres! Ma critique est ici.
La petite et le vieux défendu par le Dr Yves Lamontagne
Pas lu ce livre, mais il a fait couler beaucoup d'encre suite à la chronique de Pierre Foglia sur celui-ci il y a quelques années. Une belle occasion pour moi de le découvrir! Je suis très heureuse du choix du Dr Lamontagne comme panéliste. C'est un médecin, un psychiatre en plus, ça fait du bien de le voir en amoureux des livres et je suis sûre que son expérience et sa richesse humaine vont enrichir le débat. J'espère juste qu'il ne va pas trop psychanalyser son livre! :P
Le sourire de la petite juive défendu par Nabila ben Youssef
Totale découverte pour moi du côté de ce livre! Vraiment, la totale! Je me souviens d'avoir vu passer la couverture, mais c'est tout. On verra bien. Et comme je n'ai aucune idée de qui est la panéliste non plus, autant dire que ce sera une belle surprise.
La voleuse d'hommes défendu par Tasha Keiriddin
J'avais proprement adoré ce livre! Honnêtement, si ce n'avait été de Chroniques de Jérusalem, celui-ci aurait été mon premier choix. Je suis très heureuse de retrouver Margaret Atwood au Combat des livres, en prime avec un livre d'elle que j'ai déjà lu! Aucune idée encore une fois de qui est la panéliste, mais je remarque que ceux de cette année rendent hommage à la diversité culturelle du Québec. Un bon point. Ma critique de la Voleuse d'hommes est ici.
Bref, une autre très belle édition du Combat des livres en vue! J'ai bien hâte au 26 mars!
@+ Prospéryne
Plongeons un brin dans l'actualité littéraire. Le Combat des livres aura lieu cette année du 26 au 29 mars 2012 à l'émission Plus on est de fous, plus on lit sur les ondes de Radio-Canada (Comme toujours!) Bon, deux points, de un, je suis déçue que la case horaire change, je n'ai rien contre Plus on est de fous, plus on lit, mais il me semble que de l'avoir le matin donnait un magnifique rayonnement à la littérature et au fait de parler de littérature aux heures de grande écoute. De deux, à cause du format de l'émission, on coupe un panéliste par rapport aux autres éditions, ce qui me déçoit un peu. Pour le reste, j'ai diablement hâte de voir ce que ça va donner!
Alors, les panélistes et leurs livres:
Chroniques de Jérusalem défendu par Gildor Roy
Bon, bon, bon, celui-là! Je commence par lui, LUI! Après le Fauve d'or à Angoulème, l'incroyable couverture médiatique dont il a bénéficié et tout le reste (je parie que d'ici quelques mois on va parler d'adaptation cinématographique!), d'être présent au Combat des livres est la cerise sur le sundae! Je trouve admirable le choix d'une BD pour ce Combat, je ne me rappelle pas en avoir déjà vue (mais faut être honnête et dire que je ne suis assidûment le Combat des livres que depuis l'an dernier!). Pour ajouter à cette déjà excellente présentation, le livre est défendu par nul autre que Gildor Roy, une personnalité pour laquelle j'ai beaucoup de respect et j'ai comme l'impression que le livre s'est trouvé un excellent défendeur! Alors, autant vous le dire en partant, ce livre est mon favori pour le titre de gagnant du Combat des livres! Ma critique est ici.
La petite et le vieux défendu par le Dr Yves Lamontagne
Pas lu ce livre, mais il a fait couler beaucoup d'encre suite à la chronique de Pierre Foglia sur celui-ci il y a quelques années. Une belle occasion pour moi de le découvrir! Je suis très heureuse du choix du Dr Lamontagne comme panéliste. C'est un médecin, un psychiatre en plus, ça fait du bien de le voir en amoureux des livres et je suis sûre que son expérience et sa richesse humaine vont enrichir le débat. J'espère juste qu'il ne va pas trop psychanalyser son livre! :P
Le sourire de la petite juive défendu par Nabila ben Youssef
Totale découverte pour moi du côté de ce livre! Vraiment, la totale! Je me souviens d'avoir vu passer la couverture, mais c'est tout. On verra bien. Et comme je n'ai aucune idée de qui est la panéliste non plus, autant dire que ce sera une belle surprise.
La voleuse d'hommes défendu par Tasha Keiriddin
J'avais proprement adoré ce livre! Honnêtement, si ce n'avait été de Chroniques de Jérusalem, celui-ci aurait été mon premier choix. Je suis très heureuse de retrouver Margaret Atwood au Combat des livres, en prime avec un livre d'elle que j'ai déjà lu! Aucune idée encore une fois de qui est la panéliste, mais je remarque que ceux de cette année rendent hommage à la diversité culturelle du Québec. Un bon point. Ma critique de la Voleuse d'hommes est ici.
Bref, une autre très belle édition du Combat des livres en vue! J'ai bien hâte au 26 mars!
@+ Prospéryne
lundi 27 février 2012
Dolce Agonia de Nancy Huston
Dolce Agonia Nancy Huston J'ai lu 298 pages
Résumé:
Sean Farrell a invité plusieurs de ses amis pour Thanksgiving. Mais il y a aussi un invité auquel personne ne s'attendait: Dieu en personne se penche sur les invités à ce dîner. Car il les connaît, il connaît leurs pensées les plus secrètes, leurs secrets les plus inavouables, leurs petites mesquineries, mais aussi leurs digressions personnelles au milieu des conversations de ce souper d'amis. Et Il ne peut s'empêcher de raconter comment vont mourir chacun des invités, parfois très peu de temps après, parfois des années plus tard. C'est donc le récit de ce repas entre amis qui nous est raconté, avec un grain de sel divin.
Critique:
C'est surprenant. Je n'en attendais pas moins de Nancy Huston par contre. Elle a une façon très personnelle de placer ses phrases et ses dialogues. Et la façon dont elle le fait transforme le récit. Les longues digressions que font les personnages quand momentanément, en plein milieu de la discussion, ils commencent à se rappeler tel détail, à se remémorer tel souvenir crée une dynamique particulière. Je me reconnaissais dans ces digressions, c'est fou, ce que c'est vrai que parfois, ça arrive comme ça. Entre chaque chapitre, Dieu «s'amuse» à nous expliquer comment il emportera chacun des invités. Étrange de savoir comment vont mourir chacune des personnes présentes, même le bébé, alors qu'ils sont là, vivants, en pleine forme, en train de manger, de boire, de rire et de discuter. On s'attache aux personnages, à leurs petitesses, à leurs imperfections, à leur humanité quoi. Rien n'est aussi beau et parfait que ne le laisse croire les apparences et il n'y a personne pour «sauver» la situation, pas de personnage dont la perfection rattraperait l'imperfection des autres. On est pas dans le domaine des héros. On est dans l'humanité avec tout ce que ça comporte de beauté et de laideur. Beth et son surpoids, Rachel et la dépression, Brian et son boulot qu'il déteste parfois, Aaron qui fait semblant de ne pas entendre, Charles et ses apitoiements sur lui-même pour son unique infidélité, Sean enfin, l'homme qui a invité tout le monde et qui en même temps est plutôt un égoïste qu'un altruiste. Dépressif, alcoolique, poète: mauvais mélange! Le roman en lui-même est surprenant, on ne raconte pas vraiment une histoire, mais bien une soirée. Je le redis, c'est du Nancy Huston, donc, c'est surprenant au possible. Dans ses livres, autant que le plaisir de l'histoire, il y a le plaisir des mots et que la façon dont elle les utilise. J'ai étiré en longueur une bonne partie de ce roman, donc, mon avis n'est peut-être pas aussi pertinent que si je l'avais lu d'une seule traite, mais reste que c'est une lecture que j'ai vraiment apprécié.
Ma note: 4.5/5
Sean Farrell a invité plusieurs de ses amis pour Thanksgiving. Mais il y a aussi un invité auquel personne ne s'attendait: Dieu en personne se penche sur les invités à ce dîner. Car il les connaît, il connaît leurs pensées les plus secrètes, leurs secrets les plus inavouables, leurs petites mesquineries, mais aussi leurs digressions personnelles au milieu des conversations de ce souper d'amis. Et Il ne peut s'empêcher de raconter comment vont mourir chacun des invités, parfois très peu de temps après, parfois des années plus tard. C'est donc le récit de ce repas entre amis qui nous est raconté, avec un grain de sel divin.
Critique:
C'est surprenant. Je n'en attendais pas moins de Nancy Huston par contre. Elle a une façon très personnelle de placer ses phrases et ses dialogues. Et la façon dont elle le fait transforme le récit. Les longues digressions que font les personnages quand momentanément, en plein milieu de la discussion, ils commencent à se rappeler tel détail, à se remémorer tel souvenir crée une dynamique particulière. Je me reconnaissais dans ces digressions, c'est fou, ce que c'est vrai que parfois, ça arrive comme ça. Entre chaque chapitre, Dieu «s'amuse» à nous expliquer comment il emportera chacun des invités. Étrange de savoir comment vont mourir chacune des personnes présentes, même le bébé, alors qu'ils sont là, vivants, en pleine forme, en train de manger, de boire, de rire et de discuter. On s'attache aux personnages, à leurs petitesses, à leurs imperfections, à leur humanité quoi. Rien n'est aussi beau et parfait que ne le laisse croire les apparences et il n'y a personne pour «sauver» la situation, pas de personnage dont la perfection rattraperait l'imperfection des autres. On est pas dans le domaine des héros. On est dans l'humanité avec tout ce que ça comporte de beauté et de laideur. Beth et son surpoids, Rachel et la dépression, Brian et son boulot qu'il déteste parfois, Aaron qui fait semblant de ne pas entendre, Charles et ses apitoiements sur lui-même pour son unique infidélité, Sean enfin, l'homme qui a invité tout le monde et qui en même temps est plutôt un égoïste qu'un altruiste. Dépressif, alcoolique, poète: mauvais mélange! Le roman en lui-même est surprenant, on ne raconte pas vraiment une histoire, mais bien une soirée. Je le redis, c'est du Nancy Huston, donc, c'est surprenant au possible. Dans ses livres, autant que le plaisir de l'histoire, il y a le plaisir des mots et que la façon dont elle les utilise. J'ai étiré en longueur une bonne partie de ce roman, donc, mon avis n'est peut-être pas aussi pertinent que si je l'avais lu d'une seule traite, mais reste que c'est une lecture que j'ai vraiment apprécié.
Ma note: 4.5/5
Libellés :
Auteurs G à I,
Commentaire de lecture,
Littérature canadienne
dimanche 26 février 2012
Ma maman ballon de Marie-Isabelle Callier
Ma maman ballon Textes et dessins de Marie-Isabelle Callier Collection Carré blanc Les 400 coups 32 pages
Résumé:
À travers les yeux d'une petite fille qui deviendra bientôt grande soeur, on vit la grossesse difficile de sa mère et tout ce que ça a comme impact sur sa jeune vie.
Critique:
Pas facile d'aborder un tel sujet, surtout pour un enfant. L'auteur et illustratrice Marie-Isabelle Callier réussit ici un coup de maître: nous livrer une magnifique histoire, superbement illustrée et en même temps, utiliser des mots simples, à la portée des touts-petits pour leur faire comprendre ce qui se passe. Que leur maman a un bébé dans son ventre et que c'est plus difficile que pour les autres mamans. Qu'elle l'aime beaucoup, même si elle doit passer ses journées couchée à se reposer, ou ne peut la voir que quelques minutes à la fois à l'hôpital. Tout ce que ça comporte de vivre une grossesse à risque et ce que la maman doit vivre pour mettre au monde son bébé. Le texte est tout en poésie, magnique. On s'attache à cette petite fille et à tout ce qu'elle vit de difficile et aussi à son papa et à sa maman qui font tout ce qu'ils peuvent pour l'épargner dans les circonstances. Les illustrations, toutes en teintes pastelles, conviennent magnifiquement bien à l'histoire et lui donne une impression de douceur. On aurait envie de se blottir dedans! Un trésor d'album pour aborder un sujet difficile avec son enfant.
Résumé:
À travers les yeux d'une petite fille qui deviendra bientôt grande soeur, on vit la grossesse difficile de sa mère et tout ce que ça a comme impact sur sa jeune vie.
Critique:
Pas facile d'aborder un tel sujet, surtout pour un enfant. L'auteur et illustratrice Marie-Isabelle Callier réussit ici un coup de maître: nous livrer une magnifique histoire, superbement illustrée et en même temps, utiliser des mots simples, à la portée des touts-petits pour leur faire comprendre ce qui se passe. Que leur maman a un bébé dans son ventre et que c'est plus difficile que pour les autres mamans. Qu'elle l'aime beaucoup, même si elle doit passer ses journées couchée à se reposer, ou ne peut la voir que quelques minutes à la fois à l'hôpital. Tout ce que ça comporte de vivre une grossesse à risque et ce que la maman doit vivre pour mettre au monde son bébé. Le texte est tout en poésie, magnique. On s'attache à cette petite fille et à tout ce qu'elle vit de difficile et aussi à son papa et à sa maman qui font tout ce qu'ils peuvent pour l'épargner dans les circonstances. Les illustrations, toutes en teintes pastelles, conviennent magnifiquement bien à l'histoire et lui donne une impression de douceur. On aurait envie de se blottir dedans! Un trésor d'album pour aborder un sujet difficile avec son enfant.
samedi 25 février 2012
Dylanne et moi d'André Carpentier
Dylanne et moi André Carpentier Boréal 133 pages
Résumé:
Un narrateur, médecin en rémission d'un cancer, répond à une étrange petite annonce parue dans un journal culturel, proposant une expérience artistique à deux. Il fera ainsi la rencontre de Dylanne, une artiste très artistique qui vit sa vie à fond.
Critique:
Difficile de résumer ce drôle d'oiseau. En fait, drôle d'oiseau lui convient tout à fait. On suit le narrateur dans ses rencontres avec Dylanne, mais aussi dans ce qu'elle provoque comme changement dans sa vie. Intéressant, mais on se demande à tous moment ce que souhaite vraiment Dylanne. OK, ce sont des projets artistiques, mais que souhaite-t-elle vraiment? Impossible à dire. Ce qui fait l'intérêt du livre, c'est la plongée dans ses tensions artistiques, dans la vision qu'à ce non-artiste sur l'art que fait Dylanne. Et aussi ce que lui ressent dans les expériences proposées par Dylanne. Le récit de leurs séances est particulièrement intéressant à ce sujet. C'est très intense en tout cas, et montre bien la puissance de l'art. À part ça... Le livre est centré sur ça. Alors, dur de parler d'autre chose. C'est bon, mais c'est très court et c'est dur de savoir où on s'en va. Étrange oiseau comme je disais.
Ma note: 3.5/5
Je remercie Diffusion Dimédia et plus particulièrement Isabelle pour ce service de presse.
Résumé:
Un narrateur, médecin en rémission d'un cancer, répond à une étrange petite annonce parue dans un journal culturel, proposant une expérience artistique à deux. Il fera ainsi la rencontre de Dylanne, une artiste très artistique qui vit sa vie à fond.
Critique:
Difficile de résumer ce drôle d'oiseau. En fait, drôle d'oiseau lui convient tout à fait. On suit le narrateur dans ses rencontres avec Dylanne, mais aussi dans ce qu'elle provoque comme changement dans sa vie. Intéressant, mais on se demande à tous moment ce que souhaite vraiment Dylanne. OK, ce sont des projets artistiques, mais que souhaite-t-elle vraiment? Impossible à dire. Ce qui fait l'intérêt du livre, c'est la plongée dans ses tensions artistiques, dans la vision qu'à ce non-artiste sur l'art que fait Dylanne. Et aussi ce que lui ressent dans les expériences proposées par Dylanne. Le récit de leurs séances est particulièrement intéressant à ce sujet. C'est très intense en tout cas, et montre bien la puissance de l'art. À part ça... Le livre est centré sur ça. Alors, dur de parler d'autre chose. C'est bon, mais c'est très court et c'est dur de savoir où on s'en va. Étrange oiseau comme je disais.
Ma note: 3.5/5
Je remercie Diffusion Dimédia et plus particulièrement Isabelle pour ce service de presse.
Libellés :
Auteurs A à C,
Commentaire de lecture,
littérature québécoise
vendredi 24 février 2012
Chercher dans le passé
Salut!
J'ai depuis une bonne dizaine d'années pris l'habitude de noter tous les livres que je lis. Tous, sans exception. J'écris le titre et l'auteur, dans l'ordre où je lis les livres. Ce qui me permet, des années plus tard de refaire un étrange chemin: celui de mes lectures.
J'ai deux cahiers pour les écrire. Très ordinaires si on les regarde. Le premier m'avait été offert par une de mes profs au secondaire. Ma prof de latin pour être exacte (hé oui, j'ai pendant une brève période étudié la langue de Cicéron!), qui est par la suite devenue bibliothécaire à mon école. J'avais fait une activité bénévole sur la lecture et elle me l'avait offert. Un cahier tout simple. Il m'a duré presque 8 ans. 8 ans à écrire dedans mes lectures, à la main, les couleurs des encres de stylo variant au fil des pages. Mon écriture aussi. Des fois, c'est tout croche et dans ces occasions-là, je me souviens que je l'avais noté très tard, juste en finissant une lecture passionnante. D'autres fois, c'est très appliqué et à certains endroits, je me rends compte que je devais avoir le livre à côté de moi pour être sûre de ne pas faire de fautes dans le nom de l'auteur. L'autre cahier est plus récent. Il m'a été offert par ma mère parce que le chat sur la couverture ressemble à l'une des miennes. J'en suis à peu près à la moitié. Ensuite? Je ne sais pas. On verra bien.
Des fois, je cherche des idées pour un petit projet en lien avec la lecture ou encore, je me pose une question sur mes lectures passées et je pars à la chasse. Je note le début de chaque année dans mon super cahier, alors ça me permet de situer chronologiquement toutes les histoires. Et quand je les repasse, les souvenirs affluent: ah oui, celui-là, on me l'avait prêté. Celui-là, je l'avais détesté, je l'ai fini par tête de cochon. Ah, celui-là m'avait fait faire des insomnies tellement il était bon. Ah oui, j'avais ces deux-là si rapprochés? Des souvenirs, de lecture bien sûr, mais aussi de vie. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je peux, même des années après, associer chacune de mes lectures avec la saison où je l'ai lu. L'ordre de leur entrée dans mon cahier aide, c'est vrai, mais il n'y a pas que cela.
Mes cahiers de livres lus contiennent une bonne partie de mes souvenirs de lectrices. C'est précieux. Je ne les consulte pas nécessairement souvent, mais quand j'ai besoin de savoir, je fouine dans ces précieux cahiers. Ça me permet aussi de dire que depuis que je note mes livres, j'ai lu plus de 850 livres. Pas mal non? C'est rien ça. Je suis jeune, j'ai encore de belles années de lectrices devant moi.
@+ Prospéryne
J'ai depuis une bonne dizaine d'années pris l'habitude de noter tous les livres que je lis. Tous, sans exception. J'écris le titre et l'auteur, dans l'ordre où je lis les livres. Ce qui me permet, des années plus tard de refaire un étrange chemin: celui de mes lectures.
J'ai deux cahiers pour les écrire. Très ordinaires si on les regarde. Le premier m'avait été offert par une de mes profs au secondaire. Ma prof de latin pour être exacte (hé oui, j'ai pendant une brève période étudié la langue de Cicéron!), qui est par la suite devenue bibliothécaire à mon école. J'avais fait une activité bénévole sur la lecture et elle me l'avait offert. Un cahier tout simple. Il m'a duré presque 8 ans. 8 ans à écrire dedans mes lectures, à la main, les couleurs des encres de stylo variant au fil des pages. Mon écriture aussi. Des fois, c'est tout croche et dans ces occasions-là, je me souviens que je l'avais noté très tard, juste en finissant une lecture passionnante. D'autres fois, c'est très appliqué et à certains endroits, je me rends compte que je devais avoir le livre à côté de moi pour être sûre de ne pas faire de fautes dans le nom de l'auteur. L'autre cahier est plus récent. Il m'a été offert par ma mère parce que le chat sur la couverture ressemble à l'une des miennes. J'en suis à peu près à la moitié. Ensuite? Je ne sais pas. On verra bien.
Des fois, je cherche des idées pour un petit projet en lien avec la lecture ou encore, je me pose une question sur mes lectures passées et je pars à la chasse. Je note le début de chaque année dans mon super cahier, alors ça me permet de situer chronologiquement toutes les histoires. Et quand je les repasse, les souvenirs affluent: ah oui, celui-là, on me l'avait prêté. Celui-là, je l'avais détesté, je l'ai fini par tête de cochon. Ah, celui-là m'avait fait faire des insomnies tellement il était bon. Ah oui, j'avais ces deux-là si rapprochés? Des souvenirs, de lecture bien sûr, mais aussi de vie. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je peux, même des années après, associer chacune de mes lectures avec la saison où je l'ai lu. L'ordre de leur entrée dans mon cahier aide, c'est vrai, mais il n'y a pas que cela.
Mes cahiers de livres lus contiennent une bonne partie de mes souvenirs de lectrices. C'est précieux. Je ne les consulte pas nécessairement souvent, mais quand j'ai besoin de savoir, je fouine dans ces précieux cahiers. Ça me permet aussi de dire que depuis que je note mes livres, j'ai lu plus de 850 livres. Pas mal non? C'est rien ça. Je suis jeune, j'ai encore de belles années de lectrices devant moi.
@+ Prospéryne
jeudi 23 février 2012
Halo, la saga Forerunner: Cryptum de Greg Bear
Halo, la saga Forerunner Cryptum Greg Bear Milady 375 pages
Résumé:
Un jeune Forerunner, membre de la caste dominante de l'espèce dominante de l'univers connu est un rebelle. Novelastre veut tracer sa voie et partir à la conquête d'artéfacts Précurseurs, leurs glorieux prédécesseurs dans la domination de la galaxie. Il est jeune, à peine une douzaine d'années alors que son espèce peut en vivre des milliers, mais il est aussi et surtout têtu. Mais ce qu'il va trouver sur Erdé-Tyrné n'est pas un artéfact précurseur, mais bien un Cryptum cachant l'un des plus célèbres exilés de la guerre contre les Humains et les San'shanyum: le Didacte. Son retour n'est pas bon signe, car avant d'entrer en léthargie, celui-ci a été témoin de beaucoup de choses troublantes. Et il sait ce que son réveil suppose.
Critique:
Ce livre est de la science-fiction dans sa plus pure expression: beaucoup de questions, peu de réponses et un univers faisant largement appel à une technologie qui dépasse l'entendement. Pour ceux qui comme moi connaissent l'univers des jeux vidéos Halo, c'était évidemment extrêmement tentant de lire l'histoire des Forerunners, ces précurseurs sur la pensée duquel s'appuie les Covenants. En fait, on va beaucoup plus loin et on complexifie à l'os l'histoire que l'on avait déjà «jouée» et lu dans les livres d'Eric Nylund (se passant eux sensiblement à la même époque que les jeux vidéos). D'ailleurs, elle se situe des milliers d'années auparavant, alors que les espèces formant l'alliance Covenant ne sont même pas encore présentes, mais où l'on parle d'une autre espèce ayant une très très grande importance... les Humains. Oui, oui, oui! On existe déjà à cette époque-là! Mais dégénéré génétiquement par les Forerunners à la suite d'une guerre dévastatrice, les Humains ne sont plus ce qu'ils ont été: les seuls à avoir trouvé le moyen de détruire les Floods, secret qu'ils ont évidemment perdu dans leur dégénérescence, ce qui a mené à la construction des Halos pour défendre les systèmes Forerunners contre eux. Hé oui, les boucles se bouclent! On nous lance dans l'univers des Forerunners en nous laissant très peu de clés pour le comprendre, il faut savoir avancer dans ce livre en se posant des questions sans cesse et en sachant que l'on aura pas toutes les réponses, tout simplement parce que ce sont des évidences pour le personnage et narrateur principal, Novelastre. Ah oui, détail qui m'a perturbée, on n'a pratiquement aucune description physique des Forerunners. On a la couleur de leur peau et on sait que leur pilosité et sa couleur sont en lien avec leurs castes, mais pour le reste, aucune idée! Pour les Humains, c'est toute autre chose, ils sont relativement bien décrits. Même si ce livre est dérivé d'une série de jeux vidéos, j'ai été surprise de la qualité du récit, c'était vraiment très très bien. Il y aura une suite à ce livre et vu la façon dont ça fini, je me demande bien qu'est-ce qui va s'y passer...
Ma note: 4.5/5
Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.
Résumé:
Un jeune Forerunner, membre de la caste dominante de l'espèce dominante de l'univers connu est un rebelle. Novelastre veut tracer sa voie et partir à la conquête d'artéfacts Précurseurs, leurs glorieux prédécesseurs dans la domination de la galaxie. Il est jeune, à peine une douzaine d'années alors que son espèce peut en vivre des milliers, mais il est aussi et surtout têtu. Mais ce qu'il va trouver sur Erdé-Tyrné n'est pas un artéfact précurseur, mais bien un Cryptum cachant l'un des plus célèbres exilés de la guerre contre les Humains et les San'shanyum: le Didacte. Son retour n'est pas bon signe, car avant d'entrer en léthargie, celui-ci a été témoin de beaucoup de choses troublantes. Et il sait ce que son réveil suppose.
Critique:
Ce livre est de la science-fiction dans sa plus pure expression: beaucoup de questions, peu de réponses et un univers faisant largement appel à une technologie qui dépasse l'entendement. Pour ceux qui comme moi connaissent l'univers des jeux vidéos Halo, c'était évidemment extrêmement tentant de lire l'histoire des Forerunners, ces précurseurs sur la pensée duquel s'appuie les Covenants. En fait, on va beaucoup plus loin et on complexifie à l'os l'histoire que l'on avait déjà «jouée» et lu dans les livres d'Eric Nylund (se passant eux sensiblement à la même époque que les jeux vidéos). D'ailleurs, elle se situe des milliers d'années auparavant, alors que les espèces formant l'alliance Covenant ne sont même pas encore présentes, mais où l'on parle d'une autre espèce ayant une très très grande importance... les Humains. Oui, oui, oui! On existe déjà à cette époque-là! Mais dégénéré génétiquement par les Forerunners à la suite d'une guerre dévastatrice, les Humains ne sont plus ce qu'ils ont été: les seuls à avoir trouvé le moyen de détruire les Floods, secret qu'ils ont évidemment perdu dans leur dégénérescence, ce qui a mené à la construction des Halos pour défendre les systèmes Forerunners contre eux. Hé oui, les boucles se bouclent! On nous lance dans l'univers des Forerunners en nous laissant très peu de clés pour le comprendre, il faut savoir avancer dans ce livre en se posant des questions sans cesse et en sachant que l'on aura pas toutes les réponses, tout simplement parce que ce sont des évidences pour le personnage et narrateur principal, Novelastre. Ah oui, détail qui m'a perturbée, on n'a pratiquement aucune description physique des Forerunners. On a la couleur de leur peau et on sait que leur pilosité et sa couleur sont en lien avec leurs castes, mais pour le reste, aucune idée! Pour les Humains, c'est toute autre chose, ils sont relativement bien décrits. Même si ce livre est dérivé d'une série de jeux vidéos, j'ai été surprise de la qualité du récit, c'était vraiment très très bien. Il y aura une suite à ce livre et vu la façon dont ça fini, je me demande bien qu'est-ce qui va s'y passer...
Ma note: 4.5/5
Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.
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Commentaire de lecture,
Science-fiction
mercredi 22 février 2012
Des techniques pour bouquiner
Salut!
Bouquiner. Un mot que j'adore. Il fait penser au papillon et au striptease à la fois. Au papillon parce que l'on butine de livre en livre, à la recherche de quelque chose, mais en même temps de rien de précis. Au striptease parce que notre premier acte est bien souvent d'aller voir les dessous du livre en allant lire... la quatrième de couverture! Avant ensuite parfois d'ouvrir le livre et... Hum!
Non, je dis ça surtout parce que je vois des tas de gens bouquiner dans une journée. Pour beaucoup, la technique est la même: on cherche un livre en utilisant d'abord et avant tout ses yeux. On regarde les couvertures. N'importe qui vous dira que ce n'est pas le cas est un menteur. Un vrai! Tout le monde commence par bouquiner des yeux. On est attiré par les couleurs vives certes, mais ce n'est pas le seul critère. Les couvertures trop criardes peuvent faire fuir les gens. Ce n'est pas toujours nécessaire. Avouez-le, le look sobre, mais glauque des Millenium avait de quoi attirer même si le bouquin est noir comme l'esprit de certains de ses personnages. De la couleur là-dessus? Juste ce qu'il faut. Des couvertures trop sombre par contre? Pas efficace. Et SVP, mettez une image en lien avec le livre. J'ai tenté plusieurs fois de vendre un livre de fantasy dont le type sur la couverture avait une allure louche. Même si le livre était excellent, la majorité des gens l'ont remis sur la tablette en me disant qu'il faisait peur ce type-là!
Ensuite, viens l'étape de la quatrième de couverture. On apprécie le dessus, alors on va voir les dessous. J'ai déjà rédigé un billet sur les quatrièmes de couverture et ce qu'il devrait y avoir dedans (ou pas) il y a un moment, alors je ne reviendrais pas là-dessus, mais m'attarderais davantage sur mes rats de laboratoire favoris: mes clients. Alors? On prend le livre dans nos mains, on le zieute et on file lire la quatrième de couverture. Génial. Maintenant, c'est encore mieux si ce n'est pas moi qui vous l'ait mis dans les mains parce que j'ai la fâcheuse habitude de ne pas être capable de mettre mon flot verbal à off pendant que les gens la lise... (Petite toux gênée à placer ici) Enfin, je dirais que 99% des gens vont lire la quatrième de couverture. La décision entre ce livre est pour moi et ce livre n'est pas pour moi est habituellement prise dans les 5 secondes suivant la fin de sa lecture. Mais il y en a toujours des plus difficiles, des plus exigeants ou encore des plus gourmets... les testeurs de marchandise avant achat!
Ceux-là, ils prennent la peine d'ouvrir le livre. Suivant les gens, la moitié environ vont aller lire la première ou les premières pages. D'où l'importance pour les auteurs de peaufiner leur entrée en matière! Et il y a les ratoureux, les rats de bibliothèque gastronomes: ceux-là vont carrément lire une page au hasard dans le livre, peut importe où! Oui, oui, installés à quelques mètres devant moi, ils ouvrent le livre tout grand (j'ai souvent peur qu'ils «cassent» la tranche en faisant ça) et commencent à lire l'histoire en plein milieu. Personnellement, je suis beaucoup plus de type A que B, même s'il m'arrive de faire les deux. Et ensuite, les gens décident. Mais, bon, rendu là... C'est plutôt rare que le livre traîne sur la tablette longtemps!
Alors, voilà donc les techniques de bouquinage les plus marquantes... Non, à vraie dire, les principales. Les gens prennent toujours leur temps pour choisir un livre, ou alors ils me le demandent s'ils sont pressés, mais c'est rare. Bouquiner est associé avec la détente et le prendre son temps pour choisir, on ne fait pas ça à la course sauf obligé. J'ai pas encore vu personnage entrer dans le magasin et prendre un livre à l'aveugle pour repartir en courant à la caisse avec. Si ça arrive un jour, promis, je vous le dit.
@+ Prospéryne
Bouquiner. Un mot que j'adore. Il fait penser au papillon et au striptease à la fois. Au papillon parce que l'on butine de livre en livre, à la recherche de quelque chose, mais en même temps de rien de précis. Au striptease parce que notre premier acte est bien souvent d'aller voir les dessous du livre en allant lire... la quatrième de couverture! Avant ensuite parfois d'ouvrir le livre et... Hum!
Non, je dis ça surtout parce que je vois des tas de gens bouquiner dans une journée. Pour beaucoup, la technique est la même: on cherche un livre en utilisant d'abord et avant tout ses yeux. On regarde les couvertures. N'importe qui vous dira que ce n'est pas le cas est un menteur. Un vrai! Tout le monde commence par bouquiner des yeux. On est attiré par les couleurs vives certes, mais ce n'est pas le seul critère. Les couvertures trop criardes peuvent faire fuir les gens. Ce n'est pas toujours nécessaire. Avouez-le, le look sobre, mais glauque des Millenium avait de quoi attirer même si le bouquin est noir comme l'esprit de certains de ses personnages. De la couleur là-dessus? Juste ce qu'il faut. Des couvertures trop sombre par contre? Pas efficace. Et SVP, mettez une image en lien avec le livre. J'ai tenté plusieurs fois de vendre un livre de fantasy dont le type sur la couverture avait une allure louche. Même si le livre était excellent, la majorité des gens l'ont remis sur la tablette en me disant qu'il faisait peur ce type-là!
Ensuite, viens l'étape de la quatrième de couverture. On apprécie le dessus, alors on va voir les dessous. J'ai déjà rédigé un billet sur les quatrièmes de couverture et ce qu'il devrait y avoir dedans (ou pas) il y a un moment, alors je ne reviendrais pas là-dessus, mais m'attarderais davantage sur mes rats de laboratoire favoris: mes clients. Alors? On prend le livre dans nos mains, on le zieute et on file lire la quatrième de couverture. Génial. Maintenant, c'est encore mieux si ce n'est pas moi qui vous l'ait mis dans les mains parce que j'ai la fâcheuse habitude de ne pas être capable de mettre mon flot verbal à off pendant que les gens la lise... (Petite toux gênée à placer ici) Enfin, je dirais que 99% des gens vont lire la quatrième de couverture. La décision entre ce livre est pour moi et ce livre n'est pas pour moi est habituellement prise dans les 5 secondes suivant la fin de sa lecture. Mais il y en a toujours des plus difficiles, des plus exigeants ou encore des plus gourmets... les testeurs de marchandise avant achat!
Ceux-là, ils prennent la peine d'ouvrir le livre. Suivant les gens, la moitié environ vont aller lire la première ou les premières pages. D'où l'importance pour les auteurs de peaufiner leur entrée en matière! Et il y a les ratoureux, les rats de bibliothèque gastronomes: ceux-là vont carrément lire une page au hasard dans le livre, peut importe où! Oui, oui, installés à quelques mètres devant moi, ils ouvrent le livre tout grand (j'ai souvent peur qu'ils «cassent» la tranche en faisant ça) et commencent à lire l'histoire en plein milieu. Personnellement, je suis beaucoup plus de type A que B, même s'il m'arrive de faire les deux. Et ensuite, les gens décident. Mais, bon, rendu là... C'est plutôt rare que le livre traîne sur la tablette longtemps!
Alors, voilà donc les techniques de bouquinage les plus marquantes... Non, à vraie dire, les principales. Les gens prennent toujours leur temps pour choisir un livre, ou alors ils me le demandent s'ils sont pressés, mais c'est rare. Bouquiner est associé avec la détente et le prendre son temps pour choisir, on ne fait pas ça à la course sauf obligé. J'ai pas encore vu personnage entrer dans le magasin et prendre un livre à l'aveugle pour repartir en courant à la caisse avec. Si ça arrive un jour, promis, je vous le dit.
@+ Prospéryne
mardi 21 février 2012
Paul au parc de Michel Rabagliatti
Paul au parc Michel Rabagliati La Pastèque 143 pages
Résumé:
Paul a une dizaine d'années. C'est un enfant qui déjà aime les bandes dessinées, les cerf-volants et trouve bien mignonne sa voisine Hélène... Mais voilà que les bombes du FLQ éclatent partout et que tout ce qui porte le mot Canada se fait couvrir de graffitis felquistes. Le jeune Paul ne comprend pas tout, mais il y a une chose qu'il sait: plusieurs de ses copains sont dans les louveteaux, il en sera aussi!
Critique:
Ça fait plaisir de retrouver les histoires de Paul, quoique que j'ai légèrement moins embarqué dans cet opus que les autres. Je crois que le retour dans le temps ne m'a pas fait. Les bombes du FLQ, le début des années 70, ça me touche moins qu'autre chose. N'empêche, la BD est excellente. La description des relations familiales et leur trop grande promiscuité dans la famille de Paul m'a fait drôlement rire par moment! Il y a toujours moyen de se reconnaître quelque part dans les aventures de Paul tellement il a le don de toucher à l'universel à travers ses personnages. J'ai aussi beaucoup aimé sa description des camps louveteaux, l'atmosphère de l'époque, les innombrables chansons que braillent les jeunes sur le chemin du camp. J'en aie reconnu quelques-unes ce qui m'a fait plaisir puisque à l'écrit, je suis nulle pour reconnaître les chansons. On constate également à quel point la société québécoise a changé en entendant les serments louveteaux, plein d'allusions catholiques! On ne le ferait plus aujourd'hui! Et aussi les premiers amours, les premiers baisers, la découverte de la vie quoi... Et les premières esquisses de bandes-dessinées! Notre petit Paul s'y essaie avec plus ou moins de brio, mais tout le monde cherche à l'encourager quand même, le mettant sur la voie de devenir le bédéiste qu'il sera plus tard. Un très bon album, mais qui finit d'une bien triste façon. De ce côté-là, j'ai adoré les quelques dessins à la toute fin, c'était très touchant. Autre chose: la présence d'un homosexuel parmi les moniteurs des louveteaux. Personne ne sait évidemment, mais le fait de le montrer, de montrer que ça existait à l'époque et qu'ils n'étaient pas tous des pédophiles m'a beaucoup plu. Ce n'est pas la première fois que Michel Rabagliatti parle d'homosexualité dans ses BDs, mais la façon dont il le fait, toujours tout en douceur, me plaît beaucoup.
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Paul a une dizaine d'années. C'est un enfant qui déjà aime les bandes dessinées, les cerf-volants et trouve bien mignonne sa voisine Hélène... Mais voilà que les bombes du FLQ éclatent partout et que tout ce qui porte le mot Canada se fait couvrir de graffitis felquistes. Le jeune Paul ne comprend pas tout, mais il y a une chose qu'il sait: plusieurs de ses copains sont dans les louveteaux, il en sera aussi!
Critique:
Ça fait plaisir de retrouver les histoires de Paul, quoique que j'ai légèrement moins embarqué dans cet opus que les autres. Je crois que le retour dans le temps ne m'a pas fait. Les bombes du FLQ, le début des années 70, ça me touche moins qu'autre chose. N'empêche, la BD est excellente. La description des relations familiales et leur trop grande promiscuité dans la famille de Paul m'a fait drôlement rire par moment! Il y a toujours moyen de se reconnaître quelque part dans les aventures de Paul tellement il a le don de toucher à l'universel à travers ses personnages. J'ai aussi beaucoup aimé sa description des camps louveteaux, l'atmosphère de l'époque, les innombrables chansons que braillent les jeunes sur le chemin du camp. J'en aie reconnu quelques-unes ce qui m'a fait plaisir puisque à l'écrit, je suis nulle pour reconnaître les chansons. On constate également à quel point la société québécoise a changé en entendant les serments louveteaux, plein d'allusions catholiques! On ne le ferait plus aujourd'hui! Et aussi les premiers amours, les premiers baisers, la découverte de la vie quoi... Et les premières esquisses de bandes-dessinées! Notre petit Paul s'y essaie avec plus ou moins de brio, mais tout le monde cherche à l'encourager quand même, le mettant sur la voie de devenir le bédéiste qu'il sera plus tard. Un très bon album, mais qui finit d'une bien triste façon. De ce côté-là, j'ai adoré les quelques dessins à la toute fin, c'était très touchant. Autre chose: la présence d'un homosexuel parmi les moniteurs des louveteaux. Personne ne sait évidemment, mais le fait de le montrer, de montrer que ça existait à l'époque et qu'ils n'étaient pas tous des pédophiles m'a beaucoup plu. Ce n'est pas la première fois que Michel Rabagliatti parle d'homosexualité dans ses BDs, mais la façon dont il le fait, toujours tout en douceur, me plaît beaucoup.
Ma note: 4.25/5
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lundi 20 février 2012
Le numérique et les librairies
Salut!
Je suis plusieurs sites ou blogues qui parlent du numérique. Souvent en grinçant des dents, parfois en rageant, mais la plupart du temps, je me tais. Je sais que je parlerais dans le vide et que bien des fans du numérique sont tellement crinqués et pétris de leurs idées que de leur faire voir un autre point de vue est comme de remettre en question la Bible dans une assemblée de Mormons... Soyons honnêtes, je ne magasine pas les claques et je ne cours pas après les tomates. Je garde mes idées pour moi sur ces sites, mais disons que je n'en pense pas moins. La plus grande connerie que j'y lis? Que les libraires sont contre le numérique. Quelle belle foutaise de la pire espèce! C'est le numérique qui n'aime pas les libraires, pas l'inverse.
Soyons honnêtes, est-ce que je suis contre le numérique? Non, pas du tout. Je ne suis vraiment pas convaincue que ce soit pour moi, mais disons que je ne suis pas contre pour autant. Tout comme le papier, il a ses avantages et ses inconvénients. Si on me pose des questions sur le numérique en magasin, je réponds à toutes les questions que je peux. Je manque parfois d'informations, je ne sais pas tout et j'ai parfois l'impression d'être un funambule en faisant ça, mais je le fais. Les gens veulent connaître le numérique et veulent en acheter, ce n'est pas à moi de décider pour eux. Je sais que quelques clients viennent me voir et achètent leurs livres en numérique. J'espère qu'ils le font sur notre site internet, mais je n'ai aucune preuve et je ne le saurais sans doute jamais. Tant pis. C'est ainsi. Mon boulot, c'est de faire connaître des ouvrages, des auteurs et de donner le goût de lire. C'est dans ça que je suis la meilleure et je ne m'en prive pas.
Alors les libraires, contre le numérique? Pas du tout. Mais ça emmène énormément de défis. Ça c'est indéniable. Et un sacré changement de paradigmes et de façons de faire. On s'adapte, sans doute pas aussi vite que d'autres, mais on fait face. Amazon avait déjà changé et de beaucoup la donne, mais la difficulté, c'est surtout de s'adapter au niveau des technologies. Avec le numérique, je passe d'une spécialiste du livre à une spécialiste des technos des liseuses et des logiciels disponibles pour le livre numérique. Vraiment pas ma tasse de thé. Et ensuite, la difficulté, c'est que je vends du vide. Des séries de 0 et de 1 alignés dans des fichiers compressés. Ça me prend un ordinateur comme interface entre moi et le livre numérique pour en parler au client, pour lui permettre d'avoir un contact avec lui. Et c'est d'autant plus difficile que j'ai l'habitude de fourrer le livre entre les mains des clients pour qu'ils puissent le découvrir. Là, je ne peux plus faire ça. Il m'arrive de vendre des livres qu'on a pas en magasin, quand les gens cherchent un livre et que je l'offre parce qu'il est disponible sur commande, mais encore là, je le connais. Je peux en parler, le décrire, l'expliquer, le faire découvrir. L'offre numérique, je la connais moins, je ne la vois pas en magasin, je n'ai pas d'occasions de la tâter, de lire les résumés, de feuilleter un peu les livres numériques sur mes heures de boulot. Du moins, très peu. N'ayant pas le livre entre les mains, je dois fouiner pour connaître l'offre numérique. Et même si je fouille pour connaître et comprendre l'offre numérique, ce n'est pas comme avoir le livre entre les mains. Et malheureusement, autant pour eux que pour nous, rare sont les éditeurs numériques qui prennent la peine de nous démarcher pour nous faire connaître leurs nouveautés*. C'est toujours plus facile pour moi de parler de livres que j'ai lu et, hélas, je ne suis pas équipée pour lire du numérique. Investissement à faire trop important pour moi. Un jour, pas trop lointain j'espère, j'aurais une liseuse pour pouvoir avoir accès à cette production littéraire. Je déteste avoir à dire ça, mais le sésame avec le numérique, c'est la liseuse ou la tablette. Si on a pas la technologie, on peut difficilement plonger. L'avantage du livre papier, c'est qu'il est à la fois le contenu et la technologie pour l'utiliser.
N'empêche, on sent souvent une hostilité entre le numérique et les libraires. J'assume que de mon côté, on aime pas trop cette technologie qui vient bouleverser nos plates-bandes si bien entretenues. Ça nous oblige à faire face à des réalités qu'on aurait mieux aimé laisser de côté, mais en regardant ce qui est arrivé à l'industrie du disque, on peut se sentir chanceux d'avoir eu quelqu'un qui nous a montré ce qu'on risquait si on ne se bougeait pas les fesses. Ce qu'on a fait. Mais de l'autre côté, parce qu'on vend encore des livres papiers, on est traité de réactionnaires. Et surtout, surtout, je crois que beaucoup de l'amour-haine des libraires envers le numérique vient de ce que dès l'avènement de celui-ci, quelques fortes gueules ont hurlé qu'on allait enfin se débarrasser des libraires et des librairies et des autres membres de l'écosystème actuel du livre. Comme si on était des voleurs. Comme si on voulait contrôler les lectures des gens. Hélas pour eux, on peut recommander ce qu'on veut, ce sont les gens qui décident de ce qu'ils lisent, conseils de libraire ou pas! C'est aussi méconnaître le rôle essentiel des librairies dans la diffusion de la littérature et de la connaissance que de nous réduire au fait que l'on vend plus cher qu'Amazon ou Wal-Mart. Oui, on le fait, à la fois pour pouvoir survivre et aussi pour pouvoir avoir en magasin une offre variée. Pour pouvoir faire notre boulot en somme.
Non, les libraires ne sont pas contre le numérique, mais on n'aime pas toujours la personne qui nous oblige à relever des défis et à revoir de fond en comble les bases de notre métier. Taper sur le messager est souvent plus simple que de se retrousser les manches. Ce qui ne veut pas dire que l'on soit inutile ou obsolète. Je suis certaine que les partisans du numérique sont contents quand on parle de leurs ouvrages. C'est notre boulot, mais même s'ils gueulent contre nous, ils finissent par reconnaître l'avantage de voir quelqu'un qui s'y connaît en littérature parler de ceux-ci.
Une chose est sûre: j'ai besoin d'une liseuse.
@+ Prospéryne
P.S. Même si je parle en on au nom des libraires dans ce billet, je dois cependant dire que cela ne reflète que mes opinions.
* Je tiens d'ailleurs à dire un grand merci ici aux Éditions ELP de me faire parvenir les argumentaires de leurs nouveautés, c'est vraiment apprécier.
Je suis plusieurs sites ou blogues qui parlent du numérique. Souvent en grinçant des dents, parfois en rageant, mais la plupart du temps, je me tais. Je sais que je parlerais dans le vide et que bien des fans du numérique sont tellement crinqués et pétris de leurs idées que de leur faire voir un autre point de vue est comme de remettre en question la Bible dans une assemblée de Mormons... Soyons honnêtes, je ne magasine pas les claques et je ne cours pas après les tomates. Je garde mes idées pour moi sur ces sites, mais disons que je n'en pense pas moins. La plus grande connerie que j'y lis? Que les libraires sont contre le numérique. Quelle belle foutaise de la pire espèce! C'est le numérique qui n'aime pas les libraires, pas l'inverse.
Soyons honnêtes, est-ce que je suis contre le numérique? Non, pas du tout. Je ne suis vraiment pas convaincue que ce soit pour moi, mais disons que je ne suis pas contre pour autant. Tout comme le papier, il a ses avantages et ses inconvénients. Si on me pose des questions sur le numérique en magasin, je réponds à toutes les questions que je peux. Je manque parfois d'informations, je ne sais pas tout et j'ai parfois l'impression d'être un funambule en faisant ça, mais je le fais. Les gens veulent connaître le numérique et veulent en acheter, ce n'est pas à moi de décider pour eux. Je sais que quelques clients viennent me voir et achètent leurs livres en numérique. J'espère qu'ils le font sur notre site internet, mais je n'ai aucune preuve et je ne le saurais sans doute jamais. Tant pis. C'est ainsi. Mon boulot, c'est de faire connaître des ouvrages, des auteurs et de donner le goût de lire. C'est dans ça que je suis la meilleure et je ne m'en prive pas.
Alors les libraires, contre le numérique? Pas du tout. Mais ça emmène énormément de défis. Ça c'est indéniable. Et un sacré changement de paradigmes et de façons de faire. On s'adapte, sans doute pas aussi vite que d'autres, mais on fait face. Amazon avait déjà changé et de beaucoup la donne, mais la difficulté, c'est surtout de s'adapter au niveau des technologies. Avec le numérique, je passe d'une spécialiste du livre à une spécialiste des technos des liseuses et des logiciels disponibles pour le livre numérique. Vraiment pas ma tasse de thé. Et ensuite, la difficulté, c'est que je vends du vide. Des séries de 0 et de 1 alignés dans des fichiers compressés. Ça me prend un ordinateur comme interface entre moi et le livre numérique pour en parler au client, pour lui permettre d'avoir un contact avec lui. Et c'est d'autant plus difficile que j'ai l'habitude de fourrer le livre entre les mains des clients pour qu'ils puissent le découvrir. Là, je ne peux plus faire ça. Il m'arrive de vendre des livres qu'on a pas en magasin, quand les gens cherchent un livre et que je l'offre parce qu'il est disponible sur commande, mais encore là, je le connais. Je peux en parler, le décrire, l'expliquer, le faire découvrir. L'offre numérique, je la connais moins, je ne la vois pas en magasin, je n'ai pas d'occasions de la tâter, de lire les résumés, de feuilleter un peu les livres numériques sur mes heures de boulot. Du moins, très peu. N'ayant pas le livre entre les mains, je dois fouiner pour connaître l'offre numérique. Et même si je fouille pour connaître et comprendre l'offre numérique, ce n'est pas comme avoir le livre entre les mains. Et malheureusement, autant pour eux que pour nous, rare sont les éditeurs numériques qui prennent la peine de nous démarcher pour nous faire connaître leurs nouveautés*. C'est toujours plus facile pour moi de parler de livres que j'ai lu et, hélas, je ne suis pas équipée pour lire du numérique. Investissement à faire trop important pour moi. Un jour, pas trop lointain j'espère, j'aurais une liseuse pour pouvoir avoir accès à cette production littéraire. Je déteste avoir à dire ça, mais le sésame avec le numérique, c'est la liseuse ou la tablette. Si on a pas la technologie, on peut difficilement plonger. L'avantage du livre papier, c'est qu'il est à la fois le contenu et la technologie pour l'utiliser.
N'empêche, on sent souvent une hostilité entre le numérique et les libraires. J'assume que de mon côté, on aime pas trop cette technologie qui vient bouleverser nos plates-bandes si bien entretenues. Ça nous oblige à faire face à des réalités qu'on aurait mieux aimé laisser de côté, mais en regardant ce qui est arrivé à l'industrie du disque, on peut se sentir chanceux d'avoir eu quelqu'un qui nous a montré ce qu'on risquait si on ne se bougeait pas les fesses. Ce qu'on a fait. Mais de l'autre côté, parce qu'on vend encore des livres papiers, on est traité de réactionnaires. Et surtout, surtout, je crois que beaucoup de l'amour-haine des libraires envers le numérique vient de ce que dès l'avènement de celui-ci, quelques fortes gueules ont hurlé qu'on allait enfin se débarrasser des libraires et des librairies et des autres membres de l'écosystème actuel du livre. Comme si on était des voleurs. Comme si on voulait contrôler les lectures des gens. Hélas pour eux, on peut recommander ce qu'on veut, ce sont les gens qui décident de ce qu'ils lisent, conseils de libraire ou pas! C'est aussi méconnaître le rôle essentiel des librairies dans la diffusion de la littérature et de la connaissance que de nous réduire au fait que l'on vend plus cher qu'Amazon ou Wal-Mart. Oui, on le fait, à la fois pour pouvoir survivre et aussi pour pouvoir avoir en magasin une offre variée. Pour pouvoir faire notre boulot en somme.
Non, les libraires ne sont pas contre le numérique, mais on n'aime pas toujours la personne qui nous oblige à relever des défis et à revoir de fond en comble les bases de notre métier. Taper sur le messager est souvent plus simple que de se retrousser les manches. Ce qui ne veut pas dire que l'on soit inutile ou obsolète. Je suis certaine que les partisans du numérique sont contents quand on parle de leurs ouvrages. C'est notre boulot, mais même s'ils gueulent contre nous, ils finissent par reconnaître l'avantage de voir quelqu'un qui s'y connaît en littérature parler de ceux-ci.
Une chose est sûre: j'ai besoin d'une liseuse.
@+ Prospéryne
P.S. Même si je parle en on au nom des libraires dans ce billet, je dois cependant dire que cela ne reflète que mes opinions.
* Je tiens d'ailleurs à dire un grand merci ici aux Éditions ELP de me faire parvenir les argumentaires de leurs nouveautés, c'est vraiment apprécier.
samedi 18 février 2012
Un nouveau vlog: Regards littéraires.tv
Salut!
Trouvé ça par hasard sur le net ce matin: Un nouveau vlog va voir le jour en mars (donc, dans vraiment pas longtemps) consacré à la littérature. Voici le texte descriptif de l'émission fourni par l'équipe de rédaction:
L’ère du 2.0 est celle de l’opinion et de l’instantanéité; celle du livre numérique et du lecteur mp3; celle du voyeurisme et de la dépersonnalisation. Consommant notre culture autrement, les commerçants tentent par tout les moyens de captiver leur audimat en utilisant à bon escient les outils numériques qu’ils ont sous la main, créant par le fait même un buffet désordonné d’opinions culturelles pour consommateurs désabusés. De plus, le 2.0 à maintes reprises annoncé la mort du livre, et pourtant. Et si le 2.0 ne pouvait pas, au contraire, propulser notre consommation littéraire vers de nouvelles habitudes?
Né du constat qu’un vide existait sur la toile québécoise quant à un Vlog mettant le livre à l’avant-plan, RegardsLittéraires.TV est d’abord et avant tout une idée, une expérience, un fantasme. Hors des cadres commerciaux, les professionnels du livre partagent leur coup de coeur, leur coup de masse et bien sûr, leur passion. Faire du Vlog un lieu de rencontre unique entre le lecteur et le libraire, entre passionnés et néophytes; faire d’un simple site internet une plateforme dynamique où pullulent critiques et recommandations. C’est un peu tout ça, RegardsLittéraires.TV !
- La rédaction de Regards Littéraires.TV
Ça a l'air intéressant non? Bien hâte de voir ça en tout cas. Pour suivre leurs aventures, c'est ici.
@+ Prospéryne
Trouvé ça par hasard sur le net ce matin: Un nouveau vlog va voir le jour en mars (donc, dans vraiment pas longtemps) consacré à la littérature. Voici le texte descriptif de l'émission fourni par l'équipe de rédaction:
L’ère du 2.0 est celle de l’opinion et de l’instantanéité; celle du livre numérique et du lecteur mp3; celle du voyeurisme et de la dépersonnalisation. Consommant notre culture autrement, les commerçants tentent par tout les moyens de captiver leur audimat en utilisant à bon escient les outils numériques qu’ils ont sous la main, créant par le fait même un buffet désordonné d’opinions culturelles pour consommateurs désabusés. De plus, le 2.0 à maintes reprises annoncé la mort du livre, et pourtant. Et si le 2.0 ne pouvait pas, au contraire, propulser notre consommation littéraire vers de nouvelles habitudes?
Né du constat qu’un vide existait sur la toile québécoise quant à un Vlog mettant le livre à l’avant-plan, RegardsLittéraires.TV est d’abord et avant tout une idée, une expérience, un fantasme. Hors des cadres commerciaux, les professionnels du livre partagent leur coup de coeur, leur coup de masse et bien sûr, leur passion. Faire du Vlog un lieu de rencontre unique entre le lecteur et le libraire, entre passionnés et néophytes; faire d’un simple site internet une plateforme dynamique où pullulent critiques et recommandations. C’est un peu tout ça, RegardsLittéraires.TV !
- La rédaction de Regards Littéraires.TV
Ça a l'air intéressant non? Bien hâte de voir ça en tout cas. Pour suivre leurs aventures, c'est ici.
@+ Prospéryne
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vendredi 17 février 2012
Pensez-vous vraiment que j'ai le temps?????
Salut!
Certains clients ont une très drôle d'idée du métier de libraire. Ils pensent qu'on a lu tout ce qu'on a en magasin. Je ne peux m'empêcher de penser que ce sont des gens qui en général, lisent très très peu pour dire ça! Ils se pointent en magasin et font le tour des nouveautés en prenant certains livres et en me demandant systématiquement: et lui, l'as-tu lu?
(Non, il est en magasin depuis deux jours, j'ai pas eu le temps!)
-Ah... Et lui?
-Non plus malheureusement
(Lui, y m'intéresse pas, point barre!)
-Et lui?
-Euh, non.
-Coudonc, tu connais pas ton stock toi?
(GRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR!!!!!!!!!!!)
-Je peux vous raconter l'histoire et vous dire beaucoup de choses sur ce livre, j'ai lu des critiques sur lui, mais non, je ne l'ai pas lu.
-Ah bon...
J'ai environ 50 000 titres sur le plancher et il en rentre entre 500 et 1000 nouveautés par semaine.
J'ai pas le temps de tout lire désolé.
Ni l'intention non plus.
@+ Prospéryne
Certains clients ont une très drôle d'idée du métier de libraire. Ils pensent qu'on a lu tout ce qu'on a en magasin. Je ne peux m'empêcher de penser que ce sont des gens qui en général, lisent très très peu pour dire ça! Ils se pointent en magasin et font le tour des nouveautés en prenant certains livres et en me demandant systématiquement: et lui, l'as-tu lu?
(Non, il est en magasin depuis deux jours, j'ai pas eu le temps!)
-Ah... Et lui?
-Non plus malheureusement
(Lui, y m'intéresse pas, point barre!)
-Et lui?
-Euh, non.
-Coudonc, tu connais pas ton stock toi?
(GRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR!!!!!!!!!!!)
-Je peux vous raconter l'histoire et vous dire beaucoup de choses sur ce livre, j'ai lu des critiques sur lui, mais non, je ne l'ai pas lu.
-Ah bon...
J'ai environ 50 000 titres sur le plancher et il en rentre entre 500 et 1000 nouveautés par semaine.
J'ai pas le temps de tout lire désolé.
Ni l'intention non plus.
@+ Prospéryne
jeudi 16 février 2012
L'université magique: 1- La sirène et l'épée de Cecilia Tan
L'université magique tome 1 La sirène et l'épée Cecila Tan Ada 299 pages
Résumé:
Kyle, 18 ans, entre par erreur dans un bâtiment de Havard qu'il n'aurait pas dû... parce que seuls les magiciens peuvent y entrer. Découvrant par la même occasion qu'il en est un lui-même, Kyle intègre donc Veritas, l'université magique et cachée de Harvard. Dans cette université, certains des plus puissants sorciers maîtrisent les arts ésotériques, plus prosaïquement... l'art de faire de la magie avec le sexe. Ce qui risque d'être d'autant plus utile qu'une sirène rôde dans les bibliothèques de Veritas.
Critique:
Comment dire... C'est mauvais? Mais vraiment mauvais! La quatrième de couverture pouvait paraître alléchante, laissant deviner un livre de littérature érotique mêlant la magie aux scènes torrides. Euh, pas le cas. La plupart des scènes frivoles dans ce livre aurait facilement pu se retrouver dans n'importe quel roman ordinaire. Rien de si érotique là-dedans. Rien du tout. Même à la limite, plate. Les deux personnages principaux à faire des galipettes jouent à le faire sans le faire parce que pour des raisons magiques, il vaut mieux pour eux garder leur virginité, laquelle est très très précieuse en magie. Wow! Je reste coite de stupéfaction devant une telle invention! Il y a tout au plus 5-6 scènes de sexe dans tout le livre. Pas plus! Et surtout, pour actionner la magie, le personnage principal découvre qu'il lui faut se taper une bonne vieille branlette. Je décroche... Le principe de l'université magique est archi-mal exploité, on se croirait dans un remake poche version adulte de Harry Potter. La magie bien décrite et bien structurée en moins. Et pourriez-vous me dire pourquoi les auteurs américains ont la manie de foutre partout des cours de poésie. Ils sont dans une UNIVERSITÉ MAGIQUE bordel, pourquoi perdre leur temps à faire des rimes! (ok, mon non-amour de la poésie entre ici en jeu...) On a une intrigue archi-tordue qui part dans tous les sens, laquelle sert vaguement à justifier certaines scènes sexuelles et le reste, ma foi, sans grand but réel. Le yeurk suprême? Livre farci de fautes de grammaire, d'orthographe et de syntaxe. Au moins une aux deux pages... Je déteste! Pourquoi me suis-je donc tapé le livre jusqu'au bout dans ce cas? Raison très simple: je voulais pouvoir descendre le livre dans une critique la tête tranquille en me disant qu'au moins je l'avais lu au complet!
Ma note: 2/5
Résumé:
Kyle, 18 ans, entre par erreur dans un bâtiment de Havard qu'il n'aurait pas dû... parce que seuls les magiciens peuvent y entrer. Découvrant par la même occasion qu'il en est un lui-même, Kyle intègre donc Veritas, l'université magique et cachée de Harvard. Dans cette université, certains des plus puissants sorciers maîtrisent les arts ésotériques, plus prosaïquement... l'art de faire de la magie avec le sexe. Ce qui risque d'être d'autant plus utile qu'une sirène rôde dans les bibliothèques de Veritas.
Critique:
Comment dire... C'est mauvais? Mais vraiment mauvais! La quatrième de couverture pouvait paraître alléchante, laissant deviner un livre de littérature érotique mêlant la magie aux scènes torrides. Euh, pas le cas. La plupart des scènes frivoles dans ce livre aurait facilement pu se retrouver dans n'importe quel roman ordinaire. Rien de si érotique là-dedans. Rien du tout. Même à la limite, plate. Les deux personnages principaux à faire des galipettes jouent à le faire sans le faire parce que pour des raisons magiques, il vaut mieux pour eux garder leur virginité, laquelle est très très précieuse en magie. Wow! Je reste coite de stupéfaction devant une telle invention! Il y a tout au plus 5-6 scènes de sexe dans tout le livre. Pas plus! Et surtout, pour actionner la magie, le personnage principal découvre qu'il lui faut se taper une bonne vieille branlette. Je décroche... Le principe de l'université magique est archi-mal exploité, on se croirait dans un remake poche version adulte de Harry Potter. La magie bien décrite et bien structurée en moins. Et pourriez-vous me dire pourquoi les auteurs américains ont la manie de foutre partout des cours de poésie. Ils sont dans une UNIVERSITÉ MAGIQUE bordel, pourquoi perdre leur temps à faire des rimes! (ok, mon non-amour de la poésie entre ici en jeu...) On a une intrigue archi-tordue qui part dans tous les sens, laquelle sert vaguement à justifier certaines scènes sexuelles et le reste, ma foi, sans grand but réel. Le yeurk suprême? Livre farci de fautes de grammaire, d'orthographe et de syntaxe. Au moins une aux deux pages... Je déteste! Pourquoi me suis-je donc tapé le livre jusqu'au bout dans ce cas? Raison très simple: je voulais pouvoir descendre le livre dans une critique la tête tranquille en me disant qu'au moins je l'avais lu au complet!
Ma note: 2/5
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mercredi 15 février 2012
Les Aventures du prêt
Salut!
Prêter ses livres, quelle aventure! Parce qu'il faut savoir que ce ne sont pas tout le monde qui a le même soin pour ses livres. Ou la même notion de ce qu'est que prêter ses livres. Il y en a qui ne font carrément pas attention et j'ai déjà perdu des livres. Horreur! Tant pis, je le fais quand même! Je prends le risque. Parce que même si ça peut paraître anodin, même si c'est parfois risqué, prêter ses livres, c'est comme prêter un peu de soi. On retrouve son livre transformé, apprécié, rejeté aussi parfois par quelqu'un d'autre. Ce n'est jamais neutre. On prête beaucoup de soi avec ses livres.
Je me rappelle une aventure. J'avais prêté un livre à la fille d'une de mes collègues une fois. Je l'ai retrouvé six mois plus tard (bon, je suis lente quand on me prête des livres, alors je suis patiente pour les autres). Quand j'ai revu le livre, que j'avais prêté neuf ou presque, on aurait dit qu'il avait fait la guerre de 14 au fond des tranchés. Bon, j'exagère peut-être un peu: il avait fort probablement passé une partie des six mois précédents au fond du sac d'une ado tout à fait normale. Ce qui fait que la couverture blanche était devenue partiellement grise et que les coins avant une fâcheuse tendance à suivre une autre direction que le reste des pages. Mouais. Sa pauvre mère s'est empressée de m'en trouver une autre copie. Ma pire expérience de prêt. C'est oublié, pardonné depuis le temps... mais je ne lui aie jamais prêté d'autres livres par contre!
J'ai déjà prêté à un livre à une amie... que je n'ai jamais revue. Et l'amie et le livre. Disparu dans la brume, pouf! Coup de baguette magique! Heureusement que ce n'était pas un livre auquel je tenais énormément, mais en même temps, quelle déception. J'ai perdu un petit morceau de moi-même avec ce livre, tout simplement parce que j'ai perdu ses mots. Quand je donne un livre, c'est autre chose, je m'en sépare volontairement. J'ai quelque fois une pensée pour ce livre. Rarement heureusement! Et ça ne m'a jamais empêché de recommencer!
Il m'est arrivé aussi une fois de ravoir un livre prêté six mois auparavant que la personne... n'avait pas eu le temps de lire. Lire en filigrane: il lui est tombé tellement d'autres lectures par la tête entre temps qu'elle n'a pas pu le lire et que l'envie de le faire est passé! Je ne lui en aie pas voulu. Pas le moins du monde. Ça m'est arrivée à moi aussi de le faire après tout. Des fois, on emprunte un livre avec l'envie folle de le lire et la vie fait en sorte que l'on s'éloigne de ce livre finalement.
Il m'est aussi arrivé de prêter des livres à une amie qui me les a ramené en parfait état. Le hic? J'ai découvert grâce à prêt qu'elle fumait... Hum, hum! Croyez-moi, j'ai découvert à cette occasion de nouvelles vertus à la poudre pour bébé!
J'ai aussi prêté des livres dont que j'ai retrouvé dans un temps record, en parfait état physique et olfactif, ramené par un ami aux yeux cernés. Quel plaisir! Non, mais c'est vrai! J'ai non seulement fait partagé une lecture que j'ai absolument et profondément adoré, mais en plus, j'ai permis à un ami de l'aimer autant que moi! Dans la vie de lectrice, qu'y a-t-il de mieux?
@+ Prospéryne
Prêter ses livres, quelle aventure! Parce qu'il faut savoir que ce ne sont pas tout le monde qui a le même soin pour ses livres. Ou la même notion de ce qu'est que prêter ses livres. Il y en a qui ne font carrément pas attention et j'ai déjà perdu des livres. Horreur! Tant pis, je le fais quand même! Je prends le risque. Parce que même si ça peut paraître anodin, même si c'est parfois risqué, prêter ses livres, c'est comme prêter un peu de soi. On retrouve son livre transformé, apprécié, rejeté aussi parfois par quelqu'un d'autre. Ce n'est jamais neutre. On prête beaucoup de soi avec ses livres.
Je me rappelle une aventure. J'avais prêté un livre à la fille d'une de mes collègues une fois. Je l'ai retrouvé six mois plus tard (bon, je suis lente quand on me prête des livres, alors je suis patiente pour les autres). Quand j'ai revu le livre, que j'avais prêté neuf ou presque, on aurait dit qu'il avait fait la guerre de 14 au fond des tranchés. Bon, j'exagère peut-être un peu: il avait fort probablement passé une partie des six mois précédents au fond du sac d'une ado tout à fait normale. Ce qui fait que la couverture blanche était devenue partiellement grise et que les coins avant une fâcheuse tendance à suivre une autre direction que le reste des pages. Mouais. Sa pauvre mère s'est empressée de m'en trouver une autre copie. Ma pire expérience de prêt. C'est oublié, pardonné depuis le temps... mais je ne lui aie jamais prêté d'autres livres par contre!
J'ai déjà prêté à un livre à une amie... que je n'ai jamais revue. Et l'amie et le livre. Disparu dans la brume, pouf! Coup de baguette magique! Heureusement que ce n'était pas un livre auquel je tenais énormément, mais en même temps, quelle déception. J'ai perdu un petit morceau de moi-même avec ce livre, tout simplement parce que j'ai perdu ses mots. Quand je donne un livre, c'est autre chose, je m'en sépare volontairement. J'ai quelque fois une pensée pour ce livre. Rarement heureusement! Et ça ne m'a jamais empêché de recommencer!
Il m'est arrivé aussi une fois de ravoir un livre prêté six mois auparavant que la personne... n'avait pas eu le temps de lire. Lire en filigrane: il lui est tombé tellement d'autres lectures par la tête entre temps qu'elle n'a pas pu le lire et que l'envie de le faire est passé! Je ne lui en aie pas voulu. Pas le moins du monde. Ça m'est arrivée à moi aussi de le faire après tout. Des fois, on emprunte un livre avec l'envie folle de le lire et la vie fait en sorte que l'on s'éloigne de ce livre finalement.
Il m'est aussi arrivé de prêter des livres à une amie qui me les a ramené en parfait état. Le hic? J'ai découvert grâce à prêt qu'elle fumait... Hum, hum! Croyez-moi, j'ai découvert à cette occasion de nouvelles vertus à la poudre pour bébé!
J'ai aussi prêté des livres dont que j'ai retrouvé dans un temps record, en parfait état physique et olfactif, ramené par un ami aux yeux cernés. Quel plaisir! Non, mais c'est vrai! J'ai non seulement fait partagé une lecture que j'ai absolument et profondément adoré, mais en plus, j'ai permis à un ami de l'aimer autant que moi! Dans la vie de lectrice, qu'y a-t-il de mieux?
@+ Prospéryne
mardi 14 février 2012
Fablehaven: 5- La prison des démons de Brandon Mull
Fablehaven tome 5 La prison des démons Brandon Mull Ada 589 pages
Résumé:
La prison des démons, Zzyxx est sur le point d'être ouverte. Le sphinx triomphe. Mais les Chevaliers de l'aube ne baissent pas les bras pour autant. Ils essaient autant que possible de récupérer les derniers artéfacts afin de les protéger. À situation désespérée, solution désespérée!
Critique:
Pour ceux qui aiment l'action, ce tome est pour eux! Il n'y a pratiquement aucun temps mort dans tout le livre. Aucun. Quelques moments où l'action est moins palpitante certes, mais aucun temps mort. Les deux enfants seront encore une fois confrontés à plus grand qu'eux. Et il y aura des morts. Des morts et des résurrections rien de moins qu'inattendues. J'ai littéralement dévoré ce tome, plongée dans l'action au possible, mais une fois la couverture refermée... ben les petits détails me sont apparus plus clairement. Il y a plein de petits trucs qui collent plus ou moins et des scènes qu'on aurait aimé voir qui sont à peine esquissées. Les personnages se retrouvent dans une merde rare et pourtant, ils s'en sortent un peu trop facilement au final. Le personnage de Bracken aurait eu avantage à être intégrée à la série bien avant. Bref, le tome a beaucoup de défauts et c'est une fin de série. Cependant, j'ai comme l'impression que l'auteur voulait se laisser des portes ouvertes pour faire une suite. Et je ne suis pas sûre que ce soit pour le mieux, pas pour une éventuelle suite, mais pour terminer ce tome. On verra!
Ma note: 4.25/5
Je remercie les éditions Ada et plus particulièrement Martin pour ce service de presse.
Résumé:
La prison des démons, Zzyxx est sur le point d'être ouverte. Le sphinx triomphe. Mais les Chevaliers de l'aube ne baissent pas les bras pour autant. Ils essaient autant que possible de récupérer les derniers artéfacts afin de les protéger. À situation désespérée, solution désespérée!
Critique:
Pour ceux qui aiment l'action, ce tome est pour eux! Il n'y a pratiquement aucun temps mort dans tout le livre. Aucun. Quelques moments où l'action est moins palpitante certes, mais aucun temps mort. Les deux enfants seront encore une fois confrontés à plus grand qu'eux. Et il y aura des morts. Des morts et des résurrections rien de moins qu'inattendues. J'ai littéralement dévoré ce tome, plongée dans l'action au possible, mais une fois la couverture refermée... ben les petits détails me sont apparus plus clairement. Il y a plein de petits trucs qui collent plus ou moins et des scènes qu'on aurait aimé voir qui sont à peine esquissées. Les personnages se retrouvent dans une merde rare et pourtant, ils s'en sortent un peu trop facilement au final. Le personnage de Bracken aurait eu avantage à être intégrée à la série bien avant. Bref, le tome a beaucoup de défauts et c'est une fin de série. Cependant, j'ai comme l'impression que l'auteur voulait se laisser des portes ouvertes pour faire une suite. Et je ne suis pas sûre que ce soit pour le mieux, pas pour une éventuelle suite, mais pour terminer ce tome. On verra!
Ma note: 4.25/5
Je remercie les éditions Ada et plus particulièrement Martin pour ce service de presse.
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lundi 13 février 2012
Les dessous des émissions littéraires
Salut!
Je suis tombée il y a quelques temps sur cet article sur le web. Certes les situations présentées sont celles de la télévision française, mais on peut sans trop de risque de se tromper que c'est sans doute assez semblable ici. De la bien belle merde si vous voulez mon avis. J'avais déjà parlé dans un billet l'été dernier que les émissions qui parlent de livres ne savent pas en parler. Je persiste et je signe. D'autant plus que l'article dit exactement la même chose que moi: quand on invite un auteur dans une émission à la télévision ou à la radio, on ne l'invite pas pour parler de son livre. Je me rappelle une entrevue de Christiane Charette avec Marc Levy au printemps dernier et qui était d'une platitude mortelle. Elle ne l'avait pratiquement pas fait parler de son livre, mais d'un paquet d'autre chose au point que même si l'auteur n'est pas connu pour sa profondeur littéraire, ça m'avait fait grincer des dents...
On se fout de ce que vous écrivez tant que vous passiez bien à la télé? Lire, si vous êtes une femme, belle, mince, que vous avez de la jasette sur plein de sujets et que vous avez écrit un livre, vous avez plus de chance de passer à la télé que si vous avez écrit un super bon roman mais que vous êtes un peu intimidés par la caméra et que vous ne savez pas vous habiller. C'est aussi simple que ça. Et le type qui vous posera des questions n'aura pas le tour de diriger une bonne entrevue littéraire pour une raison archi-simple: il ne l'a pas lu. Il ne sait pas de quoi il parle. Il s'est contenté de lire les fiches résumés de quelqu'un d'autre qui lui ou elle a lu le livre (n'empêche, je ne dirais pas non à un boulot de fichiste...). Un bon animateur doit se taper un énorme boulot pour faire une bonne émission, j'en suis consciente. Et il n'a sans doute pas toujours le temps de tout faire. Mais s'il a le temps d'aller voir le film dont l'acteur passera à son émission, il peut peut-être faire un effort minime pour les auteurs. Ne serait-ce que par respect pour eux. Et aussi pour ne pas les prendre pour des cons.
La promotion des livres dans les médias, c'est un long, très très long chemin rempli d'embûches où on perd souvent de vue le but principal qui est de donner le goût aux gens de lire un livre. Étonnant pourtant, mais pour moi, c'est assez évident de dire que si on peut être aussi bon pour faire la promotion des films, des spectacles, des disques et des émissions de télévisions, le potentiel pour faire de la très bonne promotion des livres est là. Reste juste à l'exploiter.
@+ Prospéryne
Je suis tombée il y a quelques temps sur cet article sur le web. Certes les situations présentées sont celles de la télévision française, mais on peut sans trop de risque de se tromper que c'est sans doute assez semblable ici. De la bien belle merde si vous voulez mon avis. J'avais déjà parlé dans un billet l'été dernier que les émissions qui parlent de livres ne savent pas en parler. Je persiste et je signe. D'autant plus que l'article dit exactement la même chose que moi: quand on invite un auteur dans une émission à la télévision ou à la radio, on ne l'invite pas pour parler de son livre. Je me rappelle une entrevue de Christiane Charette avec Marc Levy au printemps dernier et qui était d'une platitude mortelle. Elle ne l'avait pratiquement pas fait parler de son livre, mais d'un paquet d'autre chose au point que même si l'auteur n'est pas connu pour sa profondeur littéraire, ça m'avait fait grincer des dents...
On se fout de ce que vous écrivez tant que vous passiez bien à la télé? Lire, si vous êtes une femme, belle, mince, que vous avez de la jasette sur plein de sujets et que vous avez écrit un livre, vous avez plus de chance de passer à la télé que si vous avez écrit un super bon roman mais que vous êtes un peu intimidés par la caméra et que vous ne savez pas vous habiller. C'est aussi simple que ça. Et le type qui vous posera des questions n'aura pas le tour de diriger une bonne entrevue littéraire pour une raison archi-simple: il ne l'a pas lu. Il ne sait pas de quoi il parle. Il s'est contenté de lire les fiches résumés de quelqu'un d'autre qui lui ou elle a lu le livre (n'empêche, je ne dirais pas non à un boulot de fichiste...). Un bon animateur doit se taper un énorme boulot pour faire une bonne émission, j'en suis consciente. Et il n'a sans doute pas toujours le temps de tout faire. Mais s'il a le temps d'aller voir le film dont l'acteur passera à son émission, il peut peut-être faire un effort minime pour les auteurs. Ne serait-ce que par respect pour eux. Et aussi pour ne pas les prendre pour des cons.
La promotion des livres dans les médias, c'est un long, très très long chemin rempli d'embûches où on perd souvent de vue le but principal qui est de donner le goût aux gens de lire un livre. Étonnant pourtant, mais pour moi, c'est assez évident de dire que si on peut être aussi bon pour faire la promotion des films, des spectacles, des disques et des émissions de télévisions, le potentiel pour faire de la très bonne promotion des livres est là. Reste juste à l'exploiter.
@+ Prospéryne
samedi 11 février 2012
Radisson: 3- Coureurs des bois de Bérubé
Radisson tome 3 Coureurs des bois Scénario et dessins: Jean-Sébastien Bérubé Glénat Québec 48 pages
Résumé:
Radisson et son beau-frère Médard Chouart des Groseillers partent pour une expédition des plus risquées: la mer du Nord, dont les Amérindiens ont longuement parlé à des Groseillers lors de ses précédents voyages. En raison d'un blocus des Iroquois, la Nouvelle-France est au bord de la faillite, alors, bravant les Iroquois, Radisson et son beau-frère se mettent en route, malgré l'interdiction du gouverneur de partir sans ses hommes et des Jésuites. Le voyage sera à la hauteur de ce que s'attendent les deux hommes: extrêmement pénible, mais riche en découvertes!
Critique:
Je suis comme toujours fasciné par le dessin de Bérubé. Il a un coup de crayon très simple, qui me fait vaguement penser à celui du dessinateur des Snoopy (surtout au niveau des visages), mais il ajoute à cela un réel travail de la couleur qui rend le tout extraordinaire. Avec, cerise sur le sundae, une histoire dont le scénario est sans faille. J'ajoute une autre cerise: même si j'ai étudié en histoire, il réussit à me faire connaître de larges pans de mon histoire dont j'ignorais tout. J'adore! Cette BD me permet de découvrir tout un univers que j'ignorais plus ou moins, en particulier le personnage de Radisson. On plonge dans les cultures amérindiennes à fond dans ce tome, comme dans les autres d'ailleurs, mais disons tout de même que j'ai particulièrement apprécié. Radisson est tête brûlée, crâneur, mais aussi extrêmement intelligent et diplomate. Évidemment, il ne tient pas le haut du pavé dans ce tome, c'est des Groseillers le chef de l'expédition, mais on sent que le jeune homme prend de l'expérience. Dans cet opus, il a à peine plus de 20 ans, mais tant pis, il fonce comme un adulte.
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Radisson et son beau-frère Médard Chouart des Groseillers partent pour une expédition des plus risquées: la mer du Nord, dont les Amérindiens ont longuement parlé à des Groseillers lors de ses précédents voyages. En raison d'un blocus des Iroquois, la Nouvelle-France est au bord de la faillite, alors, bravant les Iroquois, Radisson et son beau-frère se mettent en route, malgré l'interdiction du gouverneur de partir sans ses hommes et des Jésuites. Le voyage sera à la hauteur de ce que s'attendent les deux hommes: extrêmement pénible, mais riche en découvertes!
Critique:
Je suis comme toujours fasciné par le dessin de Bérubé. Il a un coup de crayon très simple, qui me fait vaguement penser à celui du dessinateur des Snoopy (surtout au niveau des visages), mais il ajoute à cela un réel travail de la couleur qui rend le tout extraordinaire. Avec, cerise sur le sundae, une histoire dont le scénario est sans faille. J'ajoute une autre cerise: même si j'ai étudié en histoire, il réussit à me faire connaître de larges pans de mon histoire dont j'ignorais tout. J'adore! Cette BD me permet de découvrir tout un univers que j'ignorais plus ou moins, en particulier le personnage de Radisson. On plonge dans les cultures amérindiennes à fond dans ce tome, comme dans les autres d'ailleurs, mais disons tout de même que j'ai particulièrement apprécié. Radisson est tête brûlée, crâneur, mais aussi extrêmement intelligent et diplomate. Évidemment, il ne tient pas le haut du pavé dans ce tome, c'est des Groseillers le chef de l'expédition, mais on sent que le jeune homme prend de l'expérience. Dans cet opus, il a à peine plus de 20 ans, mais tant pis, il fonce comme un adulte.
Ma note: 4.5/5
vendredi 10 février 2012
Drôle de clients! Prise 3
Un client appelle au téléphone (veuillez noter que j'ai changé le nom et le titre du livre)
-Bonjour Madame, j'ai commandé un livre, est-qu'y é ti arrivé?
-Je vais vérifier, c'est à quel nom Monsieur?
-Gontran Tremblay, j'ai commandé le livre au nom de Gontran Tremblay, c'est un livre sur le hockey.
-Oui, un instant je vérifie.
-Le livre est au nom de Gontran Tremblay et c'est un livre sur le hockey.
(Pourquoi il répète?)
-Oui, Monsieur Tremblay, j'ai bien reçu votre livre, mais il vient tout juste d'arriver, je n'ai pas eu le temps de vous appeler.
-C'est un livre sur le hockey?
(???)
-Oui Monsieur, c'est celui que vous avez commandé.
-Ah tant mieux, gardez-le moi, j'envoie ma blonde le chercher.
-Aucun problème Monsieur.
-Vous me le garder au nom de Gontran Tremblay, c'est un livre sur le hockey et c'est ma blonde qui va aller le chercher.
(Pouffe intérieurement)
-Oui Monsieur.
-Merci et bonne journée!
15 minutes plus tard
Une femme se présente à mon comptoir:
-Bonjour! Je suis la blonde de Gontran Tremblay et je viens chercher un livre à son nom, c'est un livre sur le hockey.
-...
Un client appelle en magasin pour mettre deux copies du même livre, soit La cuisine en solo. Je raccroche le téléphone et lance à mes collègues:
-Tiens deux copies de la Cuisine en solo, un cas de divorce!
Une cliente appelle pour faire mettre un livre de côté:
-Le nom de l'auteur est Touaye, le prénom c'est Kïm et le titre du livre, c'est Rou.
(Pourriez-vous m'expliquer:
a) l'obsession de certains clients pour toujours me dire le nom de l'auteur du livre au lieu du titre, alors qu'il cherche un livre précis!
b) où vivait cette dame depuis la dernière année et demie où tout le monde a passé son temps à parler de Rû de Kim Thuy!)
-Bonjour Madame, j'ai commandé un livre, est-qu'y é ti arrivé?
-Je vais vérifier, c'est à quel nom Monsieur?
-Gontran Tremblay, j'ai commandé le livre au nom de Gontran Tremblay, c'est un livre sur le hockey.
-Oui, un instant je vérifie.
-Le livre est au nom de Gontran Tremblay et c'est un livre sur le hockey.
(Pourquoi il répète?)
-Oui, Monsieur Tremblay, j'ai bien reçu votre livre, mais il vient tout juste d'arriver, je n'ai pas eu le temps de vous appeler.
-C'est un livre sur le hockey?
(???)
-Oui Monsieur, c'est celui que vous avez commandé.
-Ah tant mieux, gardez-le moi, j'envoie ma blonde le chercher.
-Aucun problème Monsieur.
-Vous me le garder au nom de Gontran Tremblay, c'est un livre sur le hockey et c'est ma blonde qui va aller le chercher.
(Pouffe intérieurement)
-Oui Monsieur.
-Merci et bonne journée!
15 minutes plus tard
Une femme se présente à mon comptoir:
-Bonjour! Je suis la blonde de Gontran Tremblay et je viens chercher un livre à son nom, c'est un livre sur le hockey.
-...
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Un client appelle en magasin pour mettre deux copies du même livre, soit La cuisine en solo. Je raccroche le téléphone et lance à mes collègues:
-Tiens deux copies de la Cuisine en solo, un cas de divorce!
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Une cliente appelle pour faire mettre un livre de côté:
-Le nom de l'auteur est Touaye, le prénom c'est Kïm et le titre du livre, c'est Rou.
(Pourriez-vous m'expliquer:
a) l'obsession de certains clients pour toujours me dire le nom de l'auteur du livre au lieu du titre, alors qu'il cherche un livre précis!
b) où vivait cette dame depuis la dernière année et demie où tout le monde a passé son temps à parler de Rû de Kim Thuy!)
*******************************************
Trouvé à l'intérieur de la jaquette d'un livre pourtant enveloppé dans du plastique et bien scellé.
Une graine de tournesol.
Complètement écrapoutie.
Complètement écrapoutie.
Bon, je sais ce que mange les employés d'imprimerie comme collation maintenant!
@+ Prospéryne
jeudi 9 février 2012
Les aventures d'Hergé de Bocquet, Fromental et Stanislas
Les aventures d'Hergé Scénario et dessins de Jean-Luc Fromental, José-Luis Bocquet et Barthélémy Stanislas Couleurs de Madeleine Demille Dargaud 66 pages
Résumé:
La vie de George Rémi, dit Hergé, le célèbre père de Tintin et ses angoisses de créateur.
Critique:
Une biographie d'Hergé dans son art préféré, mais quelle bonne idée! En fait, toute cette Bd est un pastiche de l'oeuvre du maître belge. On retrouve un coup de crayon semblable, des cadrages semblables, bref, c'est une vie de Hergé mis en image dans son propre style. Ce n'est pas parfait bien sûr, mais je ne crois pas que les auteurs visaient l'imitation, mais bien plutôt l'hommage. C'est pourquoi le trait de crayon n'est pas parfaitement pareil et que la coloriste a préféré des tons pastels aux couleurs vibrantes animant les dessins des BDs d'origine. Passons ces quelques détails. Ceci est une biographie, mais le mieux, c'est qu'elle a été rédigé avec le média favori de la personne dont elle célèbre l'éloge. Et qu'elle emprunte parfois des raccourcis pour rapprocher les personnages d'Hergé avec ceux de sa vie. Le père et l'oncle d'Hergé sont ainsi très près des Dupont/d et une amie de sa mère avait une voix semblable à celle de la Castafiore et un air préféré semblable! Des tels clins d'oeil parsèment le livre. On voit Hergé quand son oeuvre prend son envol, sa «collaboration» durant la guerre (il a continué son travail comme si de rien n'était alors que le journal dans lequel il publiait était collabo), ses angoisses de créateur, la difficulté de faire autre chose que des Tintins... Un portrait de sa vie vous dis-je! Bien fait, si on le prend dans cet angle. Sinon, on pourrait avoir de trop grandes attentes et être déçu.
Ma note: 4/5
Résumé:
La vie de George Rémi, dit Hergé, le célèbre père de Tintin et ses angoisses de créateur.
Critique:
Une biographie d'Hergé dans son art préféré, mais quelle bonne idée! En fait, toute cette Bd est un pastiche de l'oeuvre du maître belge. On retrouve un coup de crayon semblable, des cadrages semblables, bref, c'est une vie de Hergé mis en image dans son propre style. Ce n'est pas parfait bien sûr, mais je ne crois pas que les auteurs visaient l'imitation, mais bien plutôt l'hommage. C'est pourquoi le trait de crayon n'est pas parfaitement pareil et que la coloriste a préféré des tons pastels aux couleurs vibrantes animant les dessins des BDs d'origine. Passons ces quelques détails. Ceci est une biographie, mais le mieux, c'est qu'elle a été rédigé avec le média favori de la personne dont elle célèbre l'éloge. Et qu'elle emprunte parfois des raccourcis pour rapprocher les personnages d'Hergé avec ceux de sa vie. Le père et l'oncle d'Hergé sont ainsi très près des Dupont/d et une amie de sa mère avait une voix semblable à celle de la Castafiore et un air préféré semblable! Des tels clins d'oeil parsèment le livre. On voit Hergé quand son oeuvre prend son envol, sa «collaboration» durant la guerre (il a continué son travail comme si de rien n'était alors que le journal dans lequel il publiait était collabo), ses angoisses de créateur, la difficulté de faire autre chose que des Tintins... Un portrait de sa vie vous dis-je! Bien fait, si on le prend dans cet angle. Sinon, on pourrait avoir de trop grandes attentes et être déçu.
Ma note: 4/5
Libellés :
Auteurs A à C,
Auteurs D à F,
Auteurs S à U,
Bande dessinée,
Commentaire de lecture
mercredi 8 février 2012
Gagner le G... ouverneur Général
Salut!
Les Prix littéraire du Gouverneur Général du Canada, vous connaissez? Ah non? C'est vrai qu'à moins d'être dans le milieu littéraire, ces livres font couler pas mal moins d'encre que le fameux Goncourt avec lequel il partage sa première lettre. Moins prestigieux en terme d'impact médiatique, il reste que le gagner est pour l'heureux ou l'heureuse récipiendaire une sacrée récompense! En plus de l'argent que le prix emmène dans la besace de l'auteur, bourse il faut le dire plus généreuse que celle versé par l'Académie qui fait ses petites réunions à huit-clos dans un grand resto parisien chaque mois...
Parce que les prix littéraires les plus prestigieux ici restent bien souvent remis à l'étranger. L'impact médiatique d'un Goncourt, d'un Renaudot ou d'un Fémina sont plus fort que celui de ce bon vieux GG. Certes, il y a le Prix des Libraires et le Robert-Cliche, mais en dehors d'eux, la plupart des prix littéraires ne touchent qu'un faible réseau de gens qui se connaissent tous au Québec. Il y a à ça bien des raisons. De un, la culture littéraire d'ici n'est pas aussi développée qu'en Europe où les écrivains ont eu et ont toujours un rôle important à jouer sur la place publique. On peut penser à Émile Zola qui a pris fait et cause pour Dreyfus lors de la célèbre affaire du même nom ou l'implication de Victor Hugo dans le débat pour l'abolition de la peine de mort ou encore plus récemment Albert Camus et ses combats pour la liberté. Encore nos jours, plusieurs écrivains s'impliquent dans des débats dans le paysage médiatique français. Frédéric Beigbeider, Benoîte Groulx et d'autres marquent de leurs idées le débat qu'ils transposent ensuite dans des livres. Cependant, ils le font à titre d'écrivain, pas de journaliste ou d'acteur, ou de n'importe quel autre métier qui prend la plume. Leur décerner des prix ne fait que renforcer un prestige déjà existant. Ici, les gens ne sont pas célèbres au départ pour leurs livres, enfin à quelques exceptions près. Quand on écrit un livre célèbre, c'est qu'on est un journaliste, un acteur, une personnalité publique. Pas un écrivain. Certes, certains écrivains ici ont fait leur marque, comme Gil Courtemanche, mais c'est plus rare. L'écrivain n'a pas le même statut ou encore le même rayonnement au Québec que dans d'autres pays.
Ensuite, il faut le dire, le marché est ici très petit, alors le nombre de personne que peut toucher un prix est plus limité. L'impact est possible suit donc cette tendance. Et vous ne verrez pas vraiment de caméras d'actualités couvrir en direct des événements littéraires de remise de prix. Tout le contraire de la France où les caméras de la presse s'entasse dans le hall de chez Drouant à chaque premier mardi de novembre. Il n'y a pas le même enthousiasme envers les lettres. On peut en pleurer ou se dire qu'on est différent et apprécier ce qu'on a. Après tout, il n'y a pas que de bons côtés au système français des remises de prix.
Et en ce qui concerne le Prix du Gouverneur Général, il a un gros défaut... c'est d'être remis au niveau fédéral. Pour beaucoup d'intellectuels d'ici, c'est une tare. Donc, on regarde de haut ce prix qui a pourtant ses qualités. Ses défauts aussi, mais rien ni personne n'est parfait. Il n'a ni le prestige du Goncourt, ni son historique, ni son impact médiatique. Mais il reste que c'est un prix et un prix important au niveau local. Parce qu'il distingue des écrivains d'ici et leur donne les moyens de faire la promotion de leur oeuvre (le prix est associé à une bourse de promotion pour la maison d'édition) Et année après année, les lauréats sont de qualité. Alors, cessons de bouder nos prix littéraire et donnons-leur la place qui leur revient: celle d'être nos prix, qui récompense notre littérature et nos réalisations.
@+ Prospéryne
Les Prix littéraire du Gouverneur Général du Canada, vous connaissez? Ah non? C'est vrai qu'à moins d'être dans le milieu littéraire, ces livres font couler pas mal moins d'encre que le fameux Goncourt avec lequel il partage sa première lettre. Moins prestigieux en terme d'impact médiatique, il reste que le gagner est pour l'heureux ou l'heureuse récipiendaire une sacrée récompense! En plus de l'argent que le prix emmène dans la besace de l'auteur, bourse il faut le dire plus généreuse que celle versé par l'Académie qui fait ses petites réunions à huit-clos dans un grand resto parisien chaque mois...
Parce que les prix littéraires les plus prestigieux ici restent bien souvent remis à l'étranger. L'impact médiatique d'un Goncourt, d'un Renaudot ou d'un Fémina sont plus fort que celui de ce bon vieux GG. Certes, il y a le Prix des Libraires et le Robert-Cliche, mais en dehors d'eux, la plupart des prix littéraires ne touchent qu'un faible réseau de gens qui se connaissent tous au Québec. Il y a à ça bien des raisons. De un, la culture littéraire d'ici n'est pas aussi développée qu'en Europe où les écrivains ont eu et ont toujours un rôle important à jouer sur la place publique. On peut penser à Émile Zola qui a pris fait et cause pour Dreyfus lors de la célèbre affaire du même nom ou l'implication de Victor Hugo dans le débat pour l'abolition de la peine de mort ou encore plus récemment Albert Camus et ses combats pour la liberté. Encore nos jours, plusieurs écrivains s'impliquent dans des débats dans le paysage médiatique français. Frédéric Beigbeider, Benoîte Groulx et d'autres marquent de leurs idées le débat qu'ils transposent ensuite dans des livres. Cependant, ils le font à titre d'écrivain, pas de journaliste ou d'acteur, ou de n'importe quel autre métier qui prend la plume. Leur décerner des prix ne fait que renforcer un prestige déjà existant. Ici, les gens ne sont pas célèbres au départ pour leurs livres, enfin à quelques exceptions près. Quand on écrit un livre célèbre, c'est qu'on est un journaliste, un acteur, une personnalité publique. Pas un écrivain. Certes, certains écrivains ici ont fait leur marque, comme Gil Courtemanche, mais c'est plus rare. L'écrivain n'a pas le même statut ou encore le même rayonnement au Québec que dans d'autres pays.
Ensuite, il faut le dire, le marché est ici très petit, alors le nombre de personne que peut toucher un prix est plus limité. L'impact est possible suit donc cette tendance. Et vous ne verrez pas vraiment de caméras d'actualités couvrir en direct des événements littéraires de remise de prix. Tout le contraire de la France où les caméras de la presse s'entasse dans le hall de chez Drouant à chaque premier mardi de novembre. Il n'y a pas le même enthousiasme envers les lettres. On peut en pleurer ou se dire qu'on est différent et apprécier ce qu'on a. Après tout, il n'y a pas que de bons côtés au système français des remises de prix.
Et en ce qui concerne le Prix du Gouverneur Général, il a un gros défaut... c'est d'être remis au niveau fédéral. Pour beaucoup d'intellectuels d'ici, c'est une tare. Donc, on regarde de haut ce prix qui a pourtant ses qualités. Ses défauts aussi, mais rien ni personne n'est parfait. Il n'a ni le prestige du Goncourt, ni son historique, ni son impact médiatique. Mais il reste que c'est un prix et un prix important au niveau local. Parce qu'il distingue des écrivains d'ici et leur donne les moyens de faire la promotion de leur oeuvre (le prix est associé à une bourse de promotion pour la maison d'édition) Et année après année, les lauréats sont de qualité. Alors, cessons de bouder nos prix littéraire et donnons-leur la place qui leur revient: celle d'être nos prix, qui récompense notre littérature et nos réalisations.
@+ Prospéryne
mardi 7 février 2012
La preuve d'Agota Kristof
La preuve Agota Kristof Points 187 pages
Résumé:
Claus est parti, il a franchi la frontière qui sépare désormais les jumeaux. Seul, Lucas doit réapprendre à vivre. Continuant sur la lancée que son frère et lui ont mis en place, il vivra une vie exempte d'émotions. Une vie dure, sous un régime de fer dont il s'accommodera pourtant bien. Avec autour de lui une pléthore de personnages étranges et pourtant plus réels que lui, il continuera son chemin, seul.
Critique:
Le changement de ton avec Le grand cahier est net dès le début: on passe d'un narrateur nous à un narrateur omniscient parlant à la troisième personne. Lucas est donc mis en scène et non en train de parler. Mais le caractère de celui-ci ne change pas. Toujours la même absence d'émotions, toujours la même sensation de détachement par rapport au monde. Il vit, mange, dort, mais ne se pose aucune question, il n'a aucune morale. Rien du tout. Autour de lui, on sent qu'avec la fin de la guerre se met en place le système tentaculaire soviétique, mais comme il n'a ni besoin, ni désir, il vit les choses avec détachement. Ce n'est pas nommé, on ne sait d'ailleurs toujours pas où est situé cette histoire, mais tous les indices que donnent l'auteur tendent vers cela. Son «amitié» avec le secrétaire du parti local le sauvera à quelques occasions, mais pour le reste, c'est un solitaire égoïste qui se fout royalement du monde. Les autres gens, il les utilise, mais ne les aime pas, de la bibliothécaire au fermier voisin. Il n'est pas nécessairement injuste, simplement, il regarde les gens selon ses propres besoins et non comme des êtres humains. Il ne faisait pas la même chose avec sa grand-mère pourtant... En tout cas, j'ai trouvé extrêmement étrange que personne, absolument personne ne fasse de commentaires sur l'absence de son frère. Ça m'a pris un bout de temps avant de cesser de guetter le commentaire qui trahirait l'absence de la moitié de lui-même. En dehors de Lucas, personne ne parle de Claus. Et il ne s'attache à personne non plus, exception faite de Mathias, l'enfant difforme qu'il sauve de la noyade. Mais cet amour est une possession, une possession terrible, qui étouffera l'enfant. Il lui appartient, il le dit. Mathias n'y survivra pas. Pas plus que Yasmine, sa mère. Son besoin de posséder ceux qu'il aime, aussi rare soit ces personnes l'empêchent de mettre une ligne claire entre l'amour et le contrôle. J'ai trouvé la fin étrange, c'est difficile de faire la part des choses entre le rêve et les pensées des jumeaux. Et texte final n'aide pas non plus à le savoir. Étrange livre, peut-être encore plus que le premier.
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Claus est parti, il a franchi la frontière qui sépare désormais les jumeaux. Seul, Lucas doit réapprendre à vivre. Continuant sur la lancée que son frère et lui ont mis en place, il vivra une vie exempte d'émotions. Une vie dure, sous un régime de fer dont il s'accommodera pourtant bien. Avec autour de lui une pléthore de personnages étranges et pourtant plus réels que lui, il continuera son chemin, seul.
Critique:
Le changement de ton avec Le grand cahier est net dès le début: on passe d'un narrateur nous à un narrateur omniscient parlant à la troisième personne. Lucas est donc mis en scène et non en train de parler. Mais le caractère de celui-ci ne change pas. Toujours la même absence d'émotions, toujours la même sensation de détachement par rapport au monde. Il vit, mange, dort, mais ne se pose aucune question, il n'a aucune morale. Rien du tout. Autour de lui, on sent qu'avec la fin de la guerre se met en place le système tentaculaire soviétique, mais comme il n'a ni besoin, ni désir, il vit les choses avec détachement. Ce n'est pas nommé, on ne sait d'ailleurs toujours pas où est situé cette histoire, mais tous les indices que donnent l'auteur tendent vers cela. Son «amitié» avec le secrétaire du parti local le sauvera à quelques occasions, mais pour le reste, c'est un solitaire égoïste qui se fout royalement du monde. Les autres gens, il les utilise, mais ne les aime pas, de la bibliothécaire au fermier voisin. Il n'est pas nécessairement injuste, simplement, il regarde les gens selon ses propres besoins et non comme des êtres humains. Il ne faisait pas la même chose avec sa grand-mère pourtant... En tout cas, j'ai trouvé extrêmement étrange que personne, absolument personne ne fasse de commentaires sur l'absence de son frère. Ça m'a pris un bout de temps avant de cesser de guetter le commentaire qui trahirait l'absence de la moitié de lui-même. En dehors de Lucas, personne ne parle de Claus. Et il ne s'attache à personne non plus, exception faite de Mathias, l'enfant difforme qu'il sauve de la noyade. Mais cet amour est une possession, une possession terrible, qui étouffera l'enfant. Il lui appartient, il le dit. Mathias n'y survivra pas. Pas plus que Yasmine, sa mère. Son besoin de posséder ceux qu'il aime, aussi rare soit ces personnes l'empêchent de mettre une ligne claire entre l'amour et le contrôle. J'ai trouvé la fin étrange, c'est difficile de faire la part des choses entre le rêve et les pensées des jumeaux. Et texte final n'aide pas non plus à le savoir. Étrange livre, peut-être encore plus que le premier.
Ma note: 4.25/5
Libellés :
Auteurs J à L,
Commentaire de lecture,
Littérature hongroise
lundi 6 février 2012
Le plaisir des retours sur lecture
Salut!
Être libraire est parfois un métier frustrant. On voit les gens passer la porter, des étincelles plein les yeux avec l'envie folle de découvrir les univers qu'on leur a à peine esquissé et... rien, la plupart du temps. On doit se contenter des étincelles, pas de l'éclat du plaisir après lecture. Ça, on ne le sait pas tout le temps, voir jamais... C'est d'une tristesse au fond! Ça me rappelle une parole de l'une de mes maîtres de stage, lors de ma défunte carrière de professeur au secondaire: on est des planteurs de graines, on sème, mais on voit rarement la récolte. C'est on ne peut plus vrai, tant en classe qu'en librairie.
Honnêtement, sur dix livres conseillées, j'ai peut-être un commentaire. Une personne prend la peine de me dire qu'il ou elle a apprécié le livre que je lui aie recommandé. Ou non, mais habituellement dans ce cas-là, ils ne le disent pas... Sans doute heureusement! Et encore, souvent, c'est fait par la bande. Une personne arrive en magasin et me dit: Ah, tu sais, j'ai adoré le livre que tu m'as recommandé l'autre jour, pourrais-tu m'en conseiller un autre? Ah oui, je vous aie recommandé un livre moi? Je ne me rappelle plus... Désolé! Vous savez, je vois passer tellement de gens dans une journée, j'ai une excellente mémoire visuelle, mais de là à me rappeler tout, c'est autre chose... (J'ai toujours l'air d'une belle épaisse quand je dis ça!) Alors, je vous aie recommandé un livre, l'avez-vous aimé? Oui! Ah génial! Lequel? Quand? Bon, lequel, les gens répondent, mais quand, ça c'est plus dur! En fait, je n'ai jamais eu de réponse à la deuxième question...
Certaine me disent tout en détail, mais ils forment une infime partie de mes clients, la plupart me disent: j'ai beaucoup aimé, sans plus de détail. Je crois que l'art du libraire tient justement à ça, à l'art de dire pourquoi on a aimé un livre et aussi à pouvoir l'exprimer. De mettre les mots, d'user des bons adjectifs qualificatifs, des bons arguments pour transmettre sa passion. Sans fausse modestie, je crois que j'y suis pas mal bonne. En fait, mes collègues me refilent parfois les clients pour le conseil, elles savent que ça ne me dérange pas le moins du monde, bien au contraire, ça me fait plaisir. C'est ce que je dis aux clients qui s'excusent de prendre de mon temps: bien au contraire, c'est la partie de mon travail que je préfère! Parce que c'est vrai que c'est ce que j'aime le plus faire, même si ça prend moins de 10% de mon temps...
Alors, le mieux? Cette cliente qui revient l'autre jour et qui me dit: tu sais, l'autre jour, tu m'as conseillé deux livres et je les aie tous les deux adoré! Tant mieux. Ou cette autre cliente qui part toujours avec cinq ou six livres parce qu'elle ne sait jamais quoi prendre entre les trucs que je lui suggère et prend tout! Mais des fois, ça me surprend tellement! Je me mords encore les doigts de cette fois où une mère était venue en magasin spécialement afin de me remercier pour le livre conseillée à son ado, il l'avait adoré semble-t-il. J'avais été tellement surprise que je n'avais pas réagi. Elle a quitté le magasin en me trouvant sans doute bizarre, mais cette fois-là, c'est à retardement que j'ai réalisé à quel point ce qu'on venait de me dire était précieux. Je chéris ce souvenir, maintenant que je me rends compte à quel point les gens qui prennent le temps de venir me dire qu'ils ont apprécié mon travail sont rares.
La perle? Elle est arrivé il y a peu de temps. Un client vient chercher un exemplaire du Libraire et me remercie de l'avoir prévenu par téléphone de son arrivée (mais de rien!). Et il me dit alors quelque chose de magnifique:
-Vous savez mademoiselle, j'ai lu le livre que vous aviez recommandé dans votre article sur la littérature et les chats l'an dernier, Félidès d'Akif Pirinçci. Je voulais vous le dire depuis un moment.
-(stupéfaite) Ah oui? ... L'avez-vous aimé?
-Ah oui beaucoup!
Et de me raconter une anecdote de vacances lié à ce livre, où on l'a pris pour un turc parce qu'il lisait un auteur turc! Oulàlà! Je ne pensais pas emmener mes clients si loin! Je crois que c'est bien la première fois que je constate à quel point, même par le biais d'un simple article, je peux toucher les gens et les amener à ouvrir un livre. Là, j'ai su une anecdote dont je vais me souvenir longtemps. Sans doute beaucoup d'autres ont-elles dû arriver, sans que je le sache. C'est pas grave. Je suis une semeuse de graine, je ne vois pas toujours le fruit de ma récolte, mais d'avoir la chance immense de pouvoir le faire est déjà suffisante. Néanmoins, je remercie tous ceux qui prennent la peine de venir me dire: j'ai aimé le livre que tu m'as recommandé. Ça fait toujours un bien fou et ça remonter le moral quand on vient de passer un client difficile.
Merci à tous mes clients qui prennent la peine et le temps de le faire.
@+ Prospéryne
Être libraire est parfois un métier frustrant. On voit les gens passer la porter, des étincelles plein les yeux avec l'envie folle de découvrir les univers qu'on leur a à peine esquissé et... rien, la plupart du temps. On doit se contenter des étincelles, pas de l'éclat du plaisir après lecture. Ça, on ne le sait pas tout le temps, voir jamais... C'est d'une tristesse au fond! Ça me rappelle une parole de l'une de mes maîtres de stage, lors de ma défunte carrière de professeur au secondaire: on est des planteurs de graines, on sème, mais on voit rarement la récolte. C'est on ne peut plus vrai, tant en classe qu'en librairie.
Honnêtement, sur dix livres conseillées, j'ai peut-être un commentaire. Une personne prend la peine de me dire qu'il ou elle a apprécié le livre que je lui aie recommandé. Ou non, mais habituellement dans ce cas-là, ils ne le disent pas... Sans doute heureusement! Et encore, souvent, c'est fait par la bande. Une personne arrive en magasin et me dit: Ah, tu sais, j'ai adoré le livre que tu m'as recommandé l'autre jour, pourrais-tu m'en conseiller un autre? Ah oui, je vous aie recommandé un livre moi? Je ne me rappelle plus... Désolé! Vous savez, je vois passer tellement de gens dans une journée, j'ai une excellente mémoire visuelle, mais de là à me rappeler tout, c'est autre chose... (J'ai toujours l'air d'une belle épaisse quand je dis ça!) Alors, je vous aie recommandé un livre, l'avez-vous aimé? Oui! Ah génial! Lequel? Quand? Bon, lequel, les gens répondent, mais quand, ça c'est plus dur! En fait, je n'ai jamais eu de réponse à la deuxième question...
Certaine me disent tout en détail, mais ils forment une infime partie de mes clients, la plupart me disent: j'ai beaucoup aimé, sans plus de détail. Je crois que l'art du libraire tient justement à ça, à l'art de dire pourquoi on a aimé un livre et aussi à pouvoir l'exprimer. De mettre les mots, d'user des bons adjectifs qualificatifs, des bons arguments pour transmettre sa passion. Sans fausse modestie, je crois que j'y suis pas mal bonne. En fait, mes collègues me refilent parfois les clients pour le conseil, elles savent que ça ne me dérange pas le moins du monde, bien au contraire, ça me fait plaisir. C'est ce que je dis aux clients qui s'excusent de prendre de mon temps: bien au contraire, c'est la partie de mon travail que je préfère! Parce que c'est vrai que c'est ce que j'aime le plus faire, même si ça prend moins de 10% de mon temps...
Alors, le mieux? Cette cliente qui revient l'autre jour et qui me dit: tu sais, l'autre jour, tu m'as conseillé deux livres et je les aie tous les deux adoré! Tant mieux. Ou cette autre cliente qui part toujours avec cinq ou six livres parce qu'elle ne sait jamais quoi prendre entre les trucs que je lui suggère et prend tout! Mais des fois, ça me surprend tellement! Je me mords encore les doigts de cette fois où une mère était venue en magasin spécialement afin de me remercier pour le livre conseillée à son ado, il l'avait adoré semble-t-il. J'avais été tellement surprise que je n'avais pas réagi. Elle a quitté le magasin en me trouvant sans doute bizarre, mais cette fois-là, c'est à retardement que j'ai réalisé à quel point ce qu'on venait de me dire était précieux. Je chéris ce souvenir, maintenant que je me rends compte à quel point les gens qui prennent le temps de venir me dire qu'ils ont apprécié mon travail sont rares.
La perle? Elle est arrivé il y a peu de temps. Un client vient chercher un exemplaire du Libraire et me remercie de l'avoir prévenu par téléphone de son arrivée (mais de rien!). Et il me dit alors quelque chose de magnifique:
-Vous savez mademoiselle, j'ai lu le livre que vous aviez recommandé dans votre article sur la littérature et les chats l'an dernier, Félidès d'Akif Pirinçci. Je voulais vous le dire depuis un moment.
-(stupéfaite) Ah oui? ... L'avez-vous aimé?
-Ah oui beaucoup!
Et de me raconter une anecdote de vacances lié à ce livre, où on l'a pris pour un turc parce qu'il lisait un auteur turc! Oulàlà! Je ne pensais pas emmener mes clients si loin! Je crois que c'est bien la première fois que je constate à quel point, même par le biais d'un simple article, je peux toucher les gens et les amener à ouvrir un livre. Là, j'ai su une anecdote dont je vais me souvenir longtemps. Sans doute beaucoup d'autres ont-elles dû arriver, sans que je le sache. C'est pas grave. Je suis une semeuse de graine, je ne vois pas toujours le fruit de ma récolte, mais d'avoir la chance immense de pouvoir le faire est déjà suffisante. Néanmoins, je remercie tous ceux qui prennent la peine de venir me dire: j'ai aimé le livre que tu m'as recommandé. Ça fait toujours un bien fou et ça remonter le moral quand on vient de passer un client difficile.
Merci à tous mes clients qui prennent la peine et le temps de le faire.
@+ Prospéryne
vendredi 3 février 2012
En recevant du Typo...
Salut!
L'autre jour, je recevais une grosse quantité de Typo. C'est une collection en format poche qui compte énormément de littérature québécoise, dont beaucoup de plumes marquantes de la seconde moitié du XXe siècle. C'est mon boulot de recevoir les bouquins et c'est donc moi qui me suis tapée la boîte de quoi 100 titres à un exemplaire de chacun? Ça m'a pris la journée en tout cas... Dur, dur parfois la vie de libraire! J'ai par contre eu du temps pour réfléchir et la question qui m'a à vraie dire titillée tout le long de cette longue réception est très simple: qu'est-ce qu'on reproche à la littérature québécoise?
Voyez, c'est que j'entends quand même beaucoup de gens dire ouvertement: je n'aime pas la littérature québécoise. Même moi, parfois, je regarde ce qui se fait ici et je ne m'y reconnais pas le moins du monde. Il y a quelque chose de gluant qui s'accroche à la notre littérature, comme une tare, comme un parfum qui n'est pas pour moi celui du Québec qui émane des livres d'ici. Et pourtant, et pourtant... Je regardais les livres étalés devant moi (hé, lui, il a même pas de code-barre, mais c'est quoi cette antiquité!) et je me disais, et pourtant, et pourtant, qu'est-ce ce qu'on a à reprocher à CETTE littérature-là. Les plus grandes plumes y étaient (tiens, j'ignorais qu'Yves Thériault avait écrit autre chose qu'Agaguk!), des oeuvres souvent très souverainistes, reflet de l'époque où elles ont été écrites certes, mais en même temps, quelle richesse dans leurs mots! Quelle souffle dans leur ton (Ah, non, pas Le rapport Durham! Lui, il a juste cassé du sucre sur notre dos!) Quelle élan dans leurs histoires quand même!
Il ne faut pas nécessairement chercher la littérature d'un peuple dans les tops des meilleurs ventes. Ça c'est ce qui fait fonctionner l'industrie culturelle et qui permet aux grandes oeuvres de naître (Oups, non, Les fées ont soifs ça va pas en poche, ça va en théâtre), pas ce qui nourrit l'imaginaire d'un peuple à long terme. La culture populaire de l'instant a son importance, mais ce n'est pas elle qui portent la culture sur le long terme. Celle qui dure a demandé du temps pour mûrir avant d'être à son apogée. (Un dictionnaire du québécois!!!! Cool!) Rare sont ceux qui lisent Les Plouffe ou Un homme et son péché aujourd'hui, mais pourtant, dans leur temps, ces oeuvres ont été de gros vendeurs de copie. (Tiens, L'homme rapaillé, ça me rappelle le Cégep ça!). D'autres oeuvres font beaucoup parler d'elles, mais ne vendent pas. Le plus important, c'est la trace qu'elle laisse dans l'imaginaire d'un peuple (ne me dis pas qu'on va enfin avoir un exemplaire de Maria Chapdelaine en stock!). En littérature, le long terme compte souvent plus que le court terme et la résonance dans les esprits plus que les prix littéraires. (Si ça continue comme ça, la section poésie va déborder!)
Alors, qu'a-t-on à reprocher à notre littérature? Je crois que le principal défaut que l'on peut lui faire est de nous montrer un miroir qu'on aimerait parfois mieux ignorer. (ah oui, ce bouquin-là, je l'avais déjà commandé pour M. S***, ça doit être super intéressant!) Notre littérature nous représente, avec nos rêves, nos faiblesses et nos défaites et nos victoires (pouah, Angéline de Montbrun, ils sortent vraiment des trucs des boules à mites!). On aimerait peut-être être mieux, avoir une littérature de grandeur, mais elle pourrait être grandiloquente. On a une littérature forte pourtant, forte de sa colère (Gilbert La Roque, un grand auteur québécois? Mais pourquoi j'en aie jamais entendu parler?), forte de ses espoirs, forte de ses réussites, de ses suffisances, de ses faiblesses, de ses failles, de ses entêtements et de sa droiture. Elle est comme nous, grandit comme nous et pourtant reste un miroir un peu distant, décalé, qui nous permet de mieux nous regarder pour mieux nous comprendre (Hein, savait pas que La cordonnière était sorti en poche!)
Lire notre littérature nous aide à nous connaître, à nous reconnaître et à avancer dans la voie que nous choisissons. Et après tout, quelle littérature est-elle prophète en son pays! (La facture balance, les étiquettes sont sorties, ne reste qu'à les mettre sur les bons livres, cadeau à vous de trouver chacune des bonnes étiquettes pour chacun des 100 livres mes chères collègues de la fin de semaine, moi, je file me reposer!).
@+ Prospéryne
L'autre jour, je recevais une grosse quantité de Typo. C'est une collection en format poche qui compte énormément de littérature québécoise, dont beaucoup de plumes marquantes de la seconde moitié du XXe siècle. C'est mon boulot de recevoir les bouquins et c'est donc moi qui me suis tapée la boîte de quoi 100 titres à un exemplaire de chacun? Ça m'a pris la journée en tout cas... Dur, dur parfois la vie de libraire! J'ai par contre eu du temps pour réfléchir et la question qui m'a à vraie dire titillée tout le long de cette longue réception est très simple: qu'est-ce qu'on reproche à la littérature québécoise?
Voyez, c'est que j'entends quand même beaucoup de gens dire ouvertement: je n'aime pas la littérature québécoise. Même moi, parfois, je regarde ce qui se fait ici et je ne m'y reconnais pas le moins du monde. Il y a quelque chose de gluant qui s'accroche à la notre littérature, comme une tare, comme un parfum qui n'est pas pour moi celui du Québec qui émane des livres d'ici. Et pourtant, et pourtant... Je regardais les livres étalés devant moi (hé, lui, il a même pas de code-barre, mais c'est quoi cette antiquité!) et je me disais, et pourtant, et pourtant, qu'est-ce ce qu'on a à reprocher à CETTE littérature-là. Les plus grandes plumes y étaient (tiens, j'ignorais qu'Yves Thériault avait écrit autre chose qu'Agaguk!), des oeuvres souvent très souverainistes, reflet de l'époque où elles ont été écrites certes, mais en même temps, quelle richesse dans leurs mots! Quelle souffle dans leur ton (Ah, non, pas Le rapport Durham! Lui, il a juste cassé du sucre sur notre dos!) Quelle élan dans leurs histoires quand même!
Il ne faut pas nécessairement chercher la littérature d'un peuple dans les tops des meilleurs ventes. Ça c'est ce qui fait fonctionner l'industrie culturelle et qui permet aux grandes oeuvres de naître (Oups, non, Les fées ont soifs ça va pas en poche, ça va en théâtre), pas ce qui nourrit l'imaginaire d'un peuple à long terme. La culture populaire de l'instant a son importance, mais ce n'est pas elle qui portent la culture sur le long terme. Celle qui dure a demandé du temps pour mûrir avant d'être à son apogée. (Un dictionnaire du québécois!!!! Cool!) Rare sont ceux qui lisent Les Plouffe ou Un homme et son péché aujourd'hui, mais pourtant, dans leur temps, ces oeuvres ont été de gros vendeurs de copie. (Tiens, L'homme rapaillé, ça me rappelle le Cégep ça!). D'autres oeuvres font beaucoup parler d'elles, mais ne vendent pas. Le plus important, c'est la trace qu'elle laisse dans l'imaginaire d'un peuple (ne me dis pas qu'on va enfin avoir un exemplaire de Maria Chapdelaine en stock!). En littérature, le long terme compte souvent plus que le court terme et la résonance dans les esprits plus que les prix littéraires. (Si ça continue comme ça, la section poésie va déborder!)
Alors, qu'a-t-on à reprocher à notre littérature? Je crois que le principal défaut que l'on peut lui faire est de nous montrer un miroir qu'on aimerait parfois mieux ignorer. (ah oui, ce bouquin-là, je l'avais déjà commandé pour M. S***, ça doit être super intéressant!) Notre littérature nous représente, avec nos rêves, nos faiblesses et nos défaites et nos victoires (pouah, Angéline de Montbrun, ils sortent vraiment des trucs des boules à mites!). On aimerait peut-être être mieux, avoir une littérature de grandeur, mais elle pourrait être grandiloquente. On a une littérature forte pourtant, forte de sa colère (Gilbert La Roque, un grand auteur québécois? Mais pourquoi j'en aie jamais entendu parler?), forte de ses espoirs, forte de ses réussites, de ses suffisances, de ses faiblesses, de ses failles, de ses entêtements et de sa droiture. Elle est comme nous, grandit comme nous et pourtant reste un miroir un peu distant, décalé, qui nous permet de mieux nous regarder pour mieux nous comprendre (Hein, savait pas que La cordonnière était sorti en poche!)
Lire notre littérature nous aide à nous connaître, à nous reconnaître et à avancer dans la voie que nous choisissons. Et après tout, quelle littérature est-elle prophète en son pays! (La facture balance, les étiquettes sont sorties, ne reste qu'à les mettre sur les bons livres, cadeau à vous de trouver chacune des bonnes étiquettes pour chacun des 100 livres mes chères collègues de la fin de semaine, moi, je file me reposer!).
@+ Prospéryne
jeudi 2 février 2012
Le Survenant de Germaine Guèvremont
Le Survenant Germain Guèvremont Bibliothèque Québécoise Fides 220 pages
Résumé:
Au Chenal du Moine, un homme arrive un soir, sans prévenir. Il débarque chez les Beauchemin, une vieille famille du coin, constituée du père, du fils et de sa femme. Rapidement surnommé le Survenant, l'homme débarque là sans passé. On ne sait rien de lui. Et pourtant, sans pratiquement dire une parole sur lui, malgré lui, il fera sa marque sur ce petit village isolé. Cependant, les vagabonds des routes, les Survenants comme lui, ne restent jamais bien longtemps au même endroit.
Critique:
J'aime bien les romans du terroir. Alors qu'ils constituent une source incommensurable d'ennuis pour des milliers d'ados québécois, j'apprécie une fois de temps en temps de retomber dans l'atmosphère toute particulière de ces romans. On y trouve souvent les mêmes personnages et une histoire qui tourne autour de la terre et de ses exigences, dans un portrait de la société québécoise d'autrefois, mais avec une manière de raconter, une espèce de souffle particulier qui leur est propre. Ce roman ne fait pas exception. L'histoire du Survenant est l'histoire d'une famille de cultivateurs (habitants préfère dire Didace) qui vivent simplement des produits de leurs terres dans une vie où la succession des saisons n'emmènent jamais rien de vraiment neuf. Ainsi on faisait les choses auparavant, ainsi on les fera demain. On sent poindre la révolution industrielle derrière tout ça, mais par petite touche. Le décor ne tiendra pas longtemps, mais les personnages ne le savent pas encore, Didace moins que tous. Arrive le Survenant. Un personnage intéressant, sans passé. A-t'il été blessé par quelqu'un? Fuit-il quelque chose? D'où lui vient ce besoin de bougeotte? Dur à dire, on ne sait rien de lui et lui-même ne parle pas de son passé. Ça crée une dynamique particulière. L'écriture de Germain Guèvremont est très personnelle, lente au fil des saisons, attentive aux émotions de ses personnages. Il y a peu d'action dans ce roman, pour ne pas dire aucune, mais c'est dans l'observation du comportement des personnages, à la fois entre eux et en eux-mêmes que se trouve l'intérêt du récit. Je me répète, ce livre est le reflet d'une époque révolue. Une belle époque doivent se dire les nostalgiques, mais sans nul doute idéalisée. N'empêche, ça donne un très beau roman à la poésie raffinée sur un quotidien somme toute très simple.
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Au Chenal du Moine, un homme arrive un soir, sans prévenir. Il débarque chez les Beauchemin, une vieille famille du coin, constituée du père, du fils et de sa femme. Rapidement surnommé le Survenant, l'homme débarque là sans passé. On ne sait rien de lui. Et pourtant, sans pratiquement dire une parole sur lui, malgré lui, il fera sa marque sur ce petit village isolé. Cependant, les vagabonds des routes, les Survenants comme lui, ne restent jamais bien longtemps au même endroit.
Critique:
J'aime bien les romans du terroir. Alors qu'ils constituent une source incommensurable d'ennuis pour des milliers d'ados québécois, j'apprécie une fois de temps en temps de retomber dans l'atmosphère toute particulière de ces romans. On y trouve souvent les mêmes personnages et une histoire qui tourne autour de la terre et de ses exigences, dans un portrait de la société québécoise d'autrefois, mais avec une manière de raconter, une espèce de souffle particulier qui leur est propre. Ce roman ne fait pas exception. L'histoire du Survenant est l'histoire d'une famille de cultivateurs (habitants préfère dire Didace) qui vivent simplement des produits de leurs terres dans une vie où la succession des saisons n'emmènent jamais rien de vraiment neuf. Ainsi on faisait les choses auparavant, ainsi on les fera demain. On sent poindre la révolution industrielle derrière tout ça, mais par petite touche. Le décor ne tiendra pas longtemps, mais les personnages ne le savent pas encore, Didace moins que tous. Arrive le Survenant. Un personnage intéressant, sans passé. A-t'il été blessé par quelqu'un? Fuit-il quelque chose? D'où lui vient ce besoin de bougeotte? Dur à dire, on ne sait rien de lui et lui-même ne parle pas de son passé. Ça crée une dynamique particulière. L'écriture de Germain Guèvremont est très personnelle, lente au fil des saisons, attentive aux émotions de ses personnages. Il y a peu d'action dans ce roman, pour ne pas dire aucune, mais c'est dans l'observation du comportement des personnages, à la fois entre eux et en eux-mêmes que se trouve l'intérêt du récit. Je me répète, ce livre est le reflet d'une époque révolue. Une belle époque doivent se dire les nostalgiques, mais sans nul doute idéalisée. N'empêche, ça donne un très beau roman à la poésie raffinée sur un quotidien somme toute très simple.
Ma note: 4.5/5
Libellés :
Auteurs G à I,
littérature québécoise,
Résolutions 2012
mercredi 1 février 2012
Donner le goût de lire aux enfants
Salut!
Ça m'arrive souvent de voir débarqué des parents dans la planète littérature jeunesse. Ce n'est pas spécialement mon boulot d'y être une experte (on a une libraire jeunesse pour ça à la librairie), mais je me retrouve souvent à donner des conseils à des parents qui ne savent pas trop quoi acheter comme livre. Le constat: les parents ont énormément de bonne volonté... mais peu de renseignement. Ils vont vaguement connaître Aurélie Laflamme et Harry Potter, pour le reste, ne leur parler pas du Blogue de Namasté, d'Asclé, de Kid Paddle ou même, dans bien des cas de Géronimo Stilton. Ils vont me demander le livre qui pue et qui sent bon à la place, étant incapable de prononcer Géronimo. Géromino, Géromimno, Gérinomo, j'ai entendu bien des déclinaisons erronées du nom de ce célèbre rongeur de la parent des parents... mais jamais des enfants!
Les parents débarquent donc dans la librairie et veulent acheter des livres à leurs enfants. Chers parents, le truc, c'est pas de venir vous, mais bien d'emmener vos enfants avec vous. C'est eux qui vont les lire ces livres après tout, ils savent ce qu'ils ont lu et aimé, lesquels ils ont détesté et lesquels font fureur dans la cours d'école et qu'ils auront envie de lire pour avoir l'air hot... même un livre à la main! On dirait parfois que certains parents pensent que donner le goût de lire à leurs enfants est une affaire de magie: on leur met un livre dans les mains et hop, ils aiment. Vraiment, mais vraiment pas le cas! Parce que de la même façon que les adultes n'aiment pas se voir imposer des lectures, les enfants non plus. Et encore moins les ados! Je garde un triste souvenir de ce père dont le fils ne s'intéressait qu'à la BD. Il n'approuvait pas, alors il lui a acheté... Le Petit Prince de St-Exupéry. Rien qu'à voir la grimace qu'a fait son fils, j'ai deviné que le livre ferait un très très long séjour sur la tablette de sa bibliothèque. Bel effort de la part du père, mais qui a totalement raté son but.
Donner le goût de la lecture est une affaire de longue haleine et ce n'est pas un petit détour dans une librairie ou une bibliothèque à la sauvette une fois de temps à autre qui va faire la différence. Et il faut aussi savoir respecter les goûts de l'enfant. S'il n'aime que les BDs, ben, laisse-le lire ses BDs! Le reste viendra plus tard. À 10 ou 12 ans, on a pas nécessairement envie de se lancer dans Ces enfants de ma vie de Gabrielle Roy... Il faut développer la lecture comme étant un plaisir, pas une obligation, sinon, on ne réussira qu'à éloigner l'enfant des livres.
Pour ma part, je fais mon effort: mon neveu a deux ans et demie et il sait que quand sa tante lui rend visite, elle a un sac au trésor. Il est plein de livres à chaque fois. Je le prends sur mes genoux et on ouvre le livre. À son âge, le plus amusant est encore de regarder les images, mais il commence à comprendre le principe que de tourner les pages dans un ordre précis permet de suivre une histoire. Je veux faire de mes visites un plaisir, pas que de livres, mais de vie et que la lecture en fasse partie. Parce que lire est et dois rester avant tout un plaisir et c'est je crois la Clé avec un grand C pour donner le plaisir de la lecture: mettre l'enfant en contact avec les livres, mais ensuite, le laisser lire ce qu'il aime.
@+ Prospéryne
Ça m'arrive souvent de voir débarqué des parents dans la planète littérature jeunesse. Ce n'est pas spécialement mon boulot d'y être une experte (on a une libraire jeunesse pour ça à la librairie), mais je me retrouve souvent à donner des conseils à des parents qui ne savent pas trop quoi acheter comme livre. Le constat: les parents ont énormément de bonne volonté... mais peu de renseignement. Ils vont vaguement connaître Aurélie Laflamme et Harry Potter, pour le reste, ne leur parler pas du Blogue de Namasté, d'Asclé, de Kid Paddle ou même, dans bien des cas de Géronimo Stilton. Ils vont me demander le livre qui pue et qui sent bon à la place, étant incapable de prononcer Géronimo. Géromino, Géromimno, Gérinomo, j'ai entendu bien des déclinaisons erronées du nom de ce célèbre rongeur de la parent des parents... mais jamais des enfants!
Les parents débarquent donc dans la librairie et veulent acheter des livres à leurs enfants. Chers parents, le truc, c'est pas de venir vous, mais bien d'emmener vos enfants avec vous. C'est eux qui vont les lire ces livres après tout, ils savent ce qu'ils ont lu et aimé, lesquels ils ont détesté et lesquels font fureur dans la cours d'école et qu'ils auront envie de lire pour avoir l'air hot... même un livre à la main! On dirait parfois que certains parents pensent que donner le goût de lire à leurs enfants est une affaire de magie: on leur met un livre dans les mains et hop, ils aiment. Vraiment, mais vraiment pas le cas! Parce que de la même façon que les adultes n'aiment pas se voir imposer des lectures, les enfants non plus. Et encore moins les ados! Je garde un triste souvenir de ce père dont le fils ne s'intéressait qu'à la BD. Il n'approuvait pas, alors il lui a acheté... Le Petit Prince de St-Exupéry. Rien qu'à voir la grimace qu'a fait son fils, j'ai deviné que le livre ferait un très très long séjour sur la tablette de sa bibliothèque. Bel effort de la part du père, mais qui a totalement raté son but.
Donner le goût de la lecture est une affaire de longue haleine et ce n'est pas un petit détour dans une librairie ou une bibliothèque à la sauvette une fois de temps à autre qui va faire la différence. Et il faut aussi savoir respecter les goûts de l'enfant. S'il n'aime que les BDs, ben, laisse-le lire ses BDs! Le reste viendra plus tard. À 10 ou 12 ans, on a pas nécessairement envie de se lancer dans Ces enfants de ma vie de Gabrielle Roy... Il faut développer la lecture comme étant un plaisir, pas une obligation, sinon, on ne réussira qu'à éloigner l'enfant des livres.
Pour ma part, je fais mon effort: mon neveu a deux ans et demie et il sait que quand sa tante lui rend visite, elle a un sac au trésor. Il est plein de livres à chaque fois. Je le prends sur mes genoux et on ouvre le livre. À son âge, le plus amusant est encore de regarder les images, mais il commence à comprendre le principe que de tourner les pages dans un ordre précis permet de suivre une histoire. Je veux faire de mes visites un plaisir, pas que de livres, mais de vie et que la lecture en fasse partie. Parce que lire est et dois rester avant tout un plaisir et c'est je crois la Clé avec un grand C pour donner le plaisir de la lecture: mettre l'enfant en contact avec les livres, mais ensuite, le laisser lire ce qu'il aime.
@+ Prospéryne
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