vendredi 31 mars 2023

Lady Snowblood: 3- Le livre de la résurrection de Kazuo Kamimura et Kazuo Koike

 Lady Snowblood tome 3 Le livre de la résurrection Dessins de Kazuo Kamimura Scénario de Kazuo Koike Sensei 314 pages


Résumé:

Après avoir accompli sa vengeance, Yuki a pris sa ''retraite'' et enseigne désormais la gymnastique suédoise dans un collège pour jeunes filles. Ce qui malheureusement déplaît aux mouvements nationalistes qui dénoncent l'occidentalisation du Japon. Après avoir échappé à une tentative d'assassinat, Yuki est entraînée vers ceux qui se battent contre l'obscurantisme et pour l'avenir du Japon. Encore une fois, elle va devoir dégainer son sabre.

Mon avis:

Ce troisième tome est dès le départ surprenant parce que sa quête initiale, venger ceux qui ont détruit sa famille, est atteinte à la fin du deuxième tome. On a donc ici une impression surprenante de «on a une bonne série alors on va étirer la sauce». Fort heureusement, c'est bien fait et ça ne gâche pas le plaisir de la lecture, même si les aventures de Yuki l'emmènent très loin de ses activités habituelles. 

Au départ, elle s'est complètement retirée du métier. Plus de contrats, plus de vengeance. Elle est simplement une prof de gymnastique suédoise dans un collège pour jeunes filles et ne fait pas de vagues. À part le fait qu'elle traîne son ombrelle partout, rien ne peut laisser soupçonner son passé. Ombrelle qui, les lecteurs le savent, contient sa lame. Comment elle s'est retrouvée là sera racontée par des flashbacks, mais ce qu'elle fera ensuite n'appartient qu'à elle. Alors que dans les autres tomes, elle poursuivait la quête de vengeance de sa mère, dans celui-ci, elle trace sa propre voie et fait ses propres choix par rapport à son avenir. Et surtout, elle choisit un camp et une cause par elle-même. Ce choix est d'ailleurs l'arc narratif qui mène le tome et qui la fera de nouveau basculer dans la violence alors qu'elle s'en était éloignée. 

Comme dans les premiers tomes, l'intrigue mêle personnage fictif et personnages historiques et un vrai conflit social qui a eu lieu à cette époque entre les traditionalistes et les modernistes. Je ne suis pas une experte de l'époque, mais le conflit m'a semblé bien rendu, surtout au niveau des individus qui le vivent. Et bon, certains événements liés aux nationalistes laissent envisager les agissements de l'armée japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale. Comme si les racines étaient déjà plantées. Contre cela, Yuki utilisera toutes ses ressources, même si dans un premier temps, elle hésite. Sortir de sa retraite, du calme? Et pourquoi le ferait-elle? L'habilité de l'intrigue est justement ici de nous faire suivre son cheminement et sa décision finale. La grande différence est que l'intrigue est beaucoup plus linéaire que dans les autres tomes. Si auparavant on alternait entre son métier de tueuse à gages et sa quête personnelle, ici, à l'exception de quelques flashback, l'intrigue avance de chapitre en chapitre. 

Le dessin est toujours aussi réussi, mais comme l'intrigue plonge davantage dans l'histoire de l'époque, les détails que le dessinateur inclut dans ses plans sont plus faciles à remarquer. Et des détails, il y en a. Petits et grands. Yuki elle-même d'ailleurs a changé. C'est subtil, et d'autant plus à l'honneur du dessinateur, qu'il ait réussi à nous faire comprendre que le temps passe aussi pour Yuki et qu'elle n'est plus la jeune fille que nous avons rencontrée dans le premier tome. Même si elle reste Lady Snowblood.

Un troisième tome un peu moins fort que les deux précédents, mais qui demeure quand même intéressant, même s'il n'était pas nécessaire.

mercredi 22 mars 2023

Lady Snowblood: 2- Qui sème le vent récolte la tempête de Kazuo Kamimura et Kazuo Koike

 Lady Snowblood tome 2 Qui sème le vent récolte la tempête Dessins de Kazuo Kamimura Scénario de Kazuo Koike Sensei 530 pages


Résumé:

Après avoir éliminé la première de ses cibles personnelles, Lady Snowblood fait face à une impasse: aucune trace des deux autres. Sur les conseils d'un groupe de mendiants, elle réussit à persuader un écrivain célèbre, mais excentrique de raconter son histoire afin de les pousser à sortir de l'ombre. Mais en révélant son identité, elle attire aussi vers elle des regards, ce qui ne l'aide pas dans sa profession: tueuse à gages.

Mon avis:

Ce deuxième tome reprend le schéma du premier, alternant les histoires reliées à ses contrats de tueuse à gages et ses efforts pour retrouver et tuer ceux qui ont détruit sa famille. Et si dans le premier tome, elle semblait souvent triompher sans trop d'efforts de ses ennemis, ici, ils seront à sa mesure. Chefs de clans de yakuzas, hommes politique, elle affrontera des ennemis qui sont aussi intelligents qu'elle. Et si elle demeure aussi adroite au sabre, elle a perdu l'avantage de la surprise. 

Dans ce tome, elle fait preuve de quelque chose que l'on soupçonnait, sans en avoir pleinement pris la mesure dans le premier tome: Yuki a une âme. Si elle demeure inflexible sur sa vengeance, on comprend vite qu'elle a aussi des aspirations personnelles. Son fort penchant pour les femmes se fait plus prononcé et plutôt qu'une tactique, on découvre que c'est simplement sa nature qui parle. Elle épargne un enfant handicapé intellectuel plutôt que de le tuer, car elle n'ose le faire sur une âme si pure et simple, même si ça la met en danger. Elle développera une relation d'affection sincère avec le vieil écrivain qui raconte son histoire au public. Tous ces petits événements, éparpillés au fil du récit, donnent de la chair à un personnage qui pourrait autrement être froid. Oui, Yuki est intrépide et déterminée, mais elle n'en est pas moins une personne avec ses failles.

On remarque une évolution dans sa manière d'aborder ses cibles personnelles. Au lieu de les pourchasser, elle se dévoile pour les faire venir à elle. Tactique qu'elle utilisera d'ailleurs dans certains de ses contrats. Elle utilise sa vulnérabilité et sa féminité comme des forces. Nombreux seront ceux qui tomberont dans le piège.  

Petit détail qui m'a un peu chicoté dans ce tome, Yuki ne semble jamais avoir de problèmes à avoir du travail, mais la façon dont ses clients la contactent n'est jamais expliquée. Ce n'est pas nécessaire à l'intrigue, mais quand même. A-t-elle des alliées, des intermédiaires? Aucune idée.

Le dessin est dans la droite ligne du premier tome. Les découpages rendent l'action du mouvement, sans essayer de montrer le mouvement lui-même. Cependant, ce tome-ci est moins sanglant. Certes, elle continue à tuer, mais sa quête personnelle prend plus de place que ses contrats et ce faisant, on en apprend plus sur elle. Il y a quelques magnifiques plans qui trôneraient bien tels quels dans une exposition tellement l'image est à la fois travaillée et parlante. 

La fin m'a profondément surprise. Pas de spoilers ici, mais le simple résumé du troisième tome vous dira la fin de celui-ci. Je ne m'y attendais pas du tout. Cependant, elle est en droite ligne avec ce qui se passe depuis le début du premier tome. Yuki a un but et s'y tiendra, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'a pas de coeur. Sa réaction, entre autres envers la fille d'une de ses cibles, montre que sa vengeance n'a toujours été que ça: oeil pour oeil, dent pour dent, rien de plus. La fin laisse Lady Snowblood sur un chemin auquel on se s'attendait pas. Comme il y a un troisième tome, on se pose d'ailleurs beaucoup de questions.

En droite ligne et aussi bon que le premier, tout en se gardant une bonne marge d'indépendance comme deuxième tome de la série.

lundi 13 mars 2023

Je peux exister dans cet univers-là

 Salut,

La vieille querelle. Fantastique vs fantasy. Ok, je me permets si vous permettez. Ouais, je devrais plutôt dire que vous permettiez ou non. Je m'en fiche.

Fantastique vs fantasy donc.

J'aime l'expression fantastique. Je l'avoue sans la moindre honte. J'aime la fantasy aussi, pour d'autres raisons. Mais il me semble que dans ma tête, il y a une différence entre les deux.

Pas celle de Todorov, je me fiche du Todorov et de son doute, rien à cirer!

Non, juste que...

Il y a quelques années à un Congrès Boréal. Quelques années, que dis-je une bonne décennie! On est en atelier et soudain, voilà qu'un auteur que j'aime pour le reste de son oeuvre (ok, c'est Yves Meynard!) parle d'urban fantasy. Et ça me fait l'effet d'ongles sur un tableau à craie. Mais c'est de fantastique dont tu parles que je m'écris de ma chaise dans le public. J'ai été refroidi d'un regard noir comme de l'encre. On ne parlera pas de ça m'a écourté ledit auteur (que j'aime pour le reste de son oeuvre!). J'avais prononcé le mot tabou, le mot-qu'on-ne-prononce-pas-en-sa-présence. Bref, j'avais dit fantastique.

Sauf que son expression à lui d'urban fantasy avait écorché mes oreilles de francophile. Pourquoi au juste utiliser une expression anglophone alors qu'une expression en français existait? Pas une exacte traduction, j'avoue. Et elle traînait les casseroles de Todorov en plus, ce qui faisait un boucan d'enfer. Mais n'empêche, fantasy urbaine non plus ne me semblait pas une bonne traduction. Parce que ce dont il parlait aurait aussi bien pu se retrouver en plein milieu d'un champs que sur Broadway.

Bien plus tard et un confinement dans le corps qui donne une envie folle de reprendre les conversations sur les terrasses, j'atterris sur la terrasse d'une amie (une magnifique terrasse, qui vaut le détour avec ses palmiers, enfin dans le temps, et la conversation des ses habitants, bref, la tienne Gen!) où le mot terrible finit par retentir: fantastique. Et là de me faire dire: le fantastique, ce n'est pas le bon mot, c'est fantasy! Et de me faire expliquer que la différence est (entre autres, je n'ai pas tout retenu, la faute à la délicieuse boisson et à son contenu en alcool ingérée ce soir-là) est dans la construction de mondes. Le fameux worldbuilding des anglos. Ok, j'ai surtout retenu cette notion et ladite personne qui m'en a parlé de façon enflammée (pour ceux qui ne connaissent pas Gen, vous n'avez pas encore compris le synonyme du mot passion envers les littératures de l'imaginaire!). Sauf que j'étais sous influence et je n'ai pas su répondre.

Sauf que ma mémoire et mon cerveau fonctionnent parfois au ralenti, mais tournent aussi vite que la roue d'un hamster lancé à pleine vitesse quand il finit par embrayer.

Et après que mon foie a digéré la dose d'alcool, je me suis mise à réfléchir.

Fantastique donc. Je lui suis fidèle.

Mais merde Todorov!

Le doute de Todorov, élément indispensable de la littérature fantastiques ne vaut que pour si qui a été produit dans le sillage de Maupassant et de son Horlà. Un texte qui pour le reste vaut le détour, mais ne nous écartons pas du sujet. Parce qu'avec son fameux doute, il a réduit à la tronçonneuse le concept de fantastique, l'a réduit à un univers dont on peut douter au départ. Alors qu'au fond, le fantastique, c'est l'irruption d'un élément surnaturel dans notre monde. On peut en doute au départ, mais quand cette réalité est acceptée ou qu'elle l'a été avant le début de l'intrigue... ça change quoi à l'histoire?

Soit dit en passant, on devrait dire fantaisie en français, mais un traducteur des premiers contes fantastiques en français a préféré fantastique à fantaisie.  Ce qui fait qu'encore aujourd'hui fantaisie en français réfère bien plus à l'univers des contes de fées qu'à celui des émules de Tolkien. La source de bien des chicanes de nos jours alors que les anglos continuent leur train-train. Même mes amis anglos ont sourcillé quand j'ai dit fantastique. Mais à force de discours enflammés, j'ai fini par leur faire comprendre la différence.

Dans un univers de fantasy, tout est inventé. On peut inventer la gravité, la monnaie, l'histoire, la géographie, la mentalité des gens, la philosophie, la morale n'importe quoi bon!

Pas dans le fantastique. Le fantastique existe parce qu'il tord les lois du ici et maintenant. Sauf en de rares circonstances, la gravité est la même les lois de la majorité sont les mêmes, les éléments magiques se greffent à cet univers par touche, mais gardent une assise dans le monde réel. 

Bref, je n'ai aucune chance de croiser un jour Gandalf, mais je peux croiser n'importe quel personnage de fantastique dans la rue... parfois sans m'en rendre compte. 

C'est cette possibilité, infime, mais réelle, qui continue de me faire tenir à cette distinction: le fantastique a lieu dans mon monde, il en agrandit les possibilités, mais sa base, son fond profond, s'appuie sur ma réalité. La fantasy n'a pas ce scrupule ou cette limite: il fait ce qu'il veut. Source d'inspiration médiévale, oui, grandes lignes de pensées oui, mais est-ce que je pourrais croiser l'un de ses personnages dans la rue en me rendant au boulot? Non. Même pas le jour de l'Halloween. 

Quelque chose en dessous de la surface est fondamentalement différent. Il y a une coupure, une différence qui n'existe pas en fantastique. Celle-ci se nourrit de la réalité courante des êtres humains non-magiques que nous sommes. Les vampires, les loups-garous et les dizaines d'autres font partie de notre monde, ils en connaissent au moins l'existence, doivent composer avec lui. Les frontières, les langues, l'argent, l'art, la culture, ça fait parti de l'arrière-plan, car le fantastique a toujours ses assises dans notre réalité. La fantasy? Elle en est complètement affranchie.

Je peux exister dans l'univers de Harry Potter, de True Blood, de Twilight, de toutes ces séries qui ont envahi nos écrans et nos bibliothèques depuis des années. Pas dans celui du Seigneur des anneaux, de Games of thrones, de La roue du temps. Ça n'a rien à voir avec la construction du monde (bon, quoique Twilight...). True Blood a construit un très riche univers qui s'entremêle avec le nôtre, sous le vernis de la surface et des apparences, voilà qu'apparaît un tout autre univers, inclus dans le nôtre. On traverse la porte invisible qui mène au quai 9¾ et nous sommes toujours ici.. et en même temps ailleurs.

@+ Mariane

P.S. Si vous ne partagez pas mon opinion, sachez que je respecte profondément ce fait. Mais SVP, ne me faites pas perdre mon temps et ne perdez pas le vôtre à essayer de me faire changer d'avis! :P

jeudi 9 mars 2023

Lady Snowblood: 1- Vengeance sanglante de Kazuo Kimura et Kazuo Koike

 Lady Snowblood tome 1 Vengeance sanglante Dessins de Kazuo Kamimura Scénario de Kazuo Koike Sensei 522 pages



Résumé:

Japon, Ère Meiji: Lady Snowblood est une tueuse à gages. Certes, elle coûte une fortune, mais ses services en valent la peine. Grâce à son intelligence, son charme et ses aptitudes au sabre, elle remplit toujours ses mandats, sans jamais être reconnue. Mais qui est cette Lady Snowblood? Et quel secret se cache derrière son visage angélique?

Mon avis:

Je ne suis pas une grande lectrice de manga. Je n'ai jamais vraiment accroché au genre. Cependant, j'avais lu un manga de Kazuo Kamimura il y a plusieurs années et dont j'avais gardé un très bon souvenir. Donc, en fouinant un peu pour donner une nouvelle chance au manga, je suis tombée sur cette série qu'il a dessinée aux côtés du scénariste Kazuo Koike. La quatrième de couverture disait que la série est l'une des sources d'inspiration pour Kill Bill de Quentin Tarantino, film que j'ai adoré. J'ai donc plongé.

Et je ne regrette pas, même si les trois tomes de la série font près de 1400 pages. 

La série raconte les aventures de Lady Snowblood, tueuse à gages habile qui arrive toujours à ses fins, mais aussi personnage qui mène sa quête personnelle. Parce que Yuki, de son vrai nom, est née en prison, d'une mère condamnée à perpétuité pour un meurtre. Sa victime était l'une des quatre personnes qui ont tué son mari et son fils et elle ne peut accomplir sa vengeance envers les trois autres. C'est pourquoi, elle fait tout pour tomber enceinte en prison, et avant de mourir suite à l'accouchement, elle confie la tâche qu'elle n'a pas pu accomplir à sa fille à peine née. La petite Yuki sera élevée par une co-détenue de sa mère et entraînée dès son plus jeune âge, ce qui en fera, arrivé à l'âge adulte, une redoutable combattante, mais aussi une stratège dotée d'un esprit aiguisé.

La série a été publiée en feuilleton et les histoires ne sont pas toutes liées chronologiquement. Par contre, on alterne très tôt entre les contrats de Lady Snowblood et les épisodes consacrés à sa quête personnelle. Dans ce premier tome, on voit surtout jusqu'où elle est prête à aller pour assouvir sa vengeance, mais aussi l'habileté dont elle sait faire preuve dans ses contrats. Parce que loin de se contenter de tirer dans le tas, Yuki maîtrise l'art de vaincre autant par les armes que par la ruse. Les pièges qu'elle tend à ses cibles sont nombreux et elle n'hésite jamais à utiliser son charme et ses attributs physiques pour parvenir à ses fins. Elle ne se contente pas de tuer, elle domine et terrasse ses adversaires, souvent en tapant là où ça fait mal.

Même si elle est très peu loquace et ne parle que peu d'elle-même, Yuki est un personnage à la personnalité bien défini. Elle est téméraire, intelligente, courageuse et calculatrice, mais ça ne l'empêche pas de faire preuve d'une certaine introspection et de se questionner sur ses choix. Elle n'accepte, dans le cadre de la série, que des contrats qui visent des oppresseurs, jamais des opprimés. Et si elle vit et travaille surtout dans les quartiers des plaisirs (une façon gentille de parler des quartiers de prostitution), elle ne fera jamais de victimes innocentes et fera en sorte de protéger les plus faibles en maintes occasions. Elle sait aussi se faire des alliés utiles et est généreuse envers eux. 

La série est violente, très violente même. Il y a  du sang dans presque toutes les pages et même si c'est en noir et blanc, on sent très bien le côté sanglant du personnage. Elle accomplit ses contrats à coups de sabre et n'hésite pas à utiliser sa lame, dissimulée dans son ombrelle, pour tuer. Le manga appartenant au genre des gegika, il y a également beaucoup de nudité. On voit Lady Snowblood entièrement nue à plusieurs occasions, mais en même temps, on ne voit jamais d'organes génitaux de manière directe. Le dessin laisse un blanc dans l'entrejambe de Yuki et si l'on voit des organes masculins, ce n'est pas sur un personnage. Le dessinateur utilise alors des procédés divers pour monter sans montrer (une ombre sur le mur par exemple). 

Le dessin est assez cinématographique. De nombreux plans auraient pu facilement faire le saut au cinéma tel quel. D'ailleurs, il y a une impression que l'auteur fait parfois une série de dessins qui permettent d'imaginer le mouvement entre les cases, sans montrer le mouvement lui-même. Le visage de Lady Snowblood est fort élégamment dessiné, au point où à un moment, un simple froncement de sourcils suffit à nous faire comprendre ce qu'elle pense d'une situation. Je n'ai pas beaucoup de points de comparaison avec d'autres mangas, mais le tracé et le rendu est remarquablement maîtrisé et les découpages de cases sont à l'avenant.

Bref, une très belle découverte! Et oui, j'ai déjà lu les deux autres tomes, critiques à venir!