Lestat le vampire Anne Rice Fleuve noir 606 pages
Résumé:
Lestat est un jeune aristocrate français, cadet d'une famille désargenté. Sa destinée est scellée: rester dans sa famille et être au service de ses frères. Seule sa mère comprend son besoin d'indépendance et d'aller voir ailleurs, plus loin de ce monde étriqué. Avec son ami Nicolas, Lestat prend la fuite et va vivre à Paris, dans un théâtre, menant une vie d'artiste. Un être surnaturel le remarque bientôt et l'enlève, lui transmettant un don rare, aux effets qu'il va devoir affronter seul: le Don ténébreux.
Mon avis:
Bien qu'elle soit totalement anachronique étant donné les dates de publications, ma première impression concernant ce livre est que Jules Verne a écrit Twilight. Mouais. Ok, l'écriture a ce côté ampoulé et plein d'emphase de l'auteur de Vingt milles lieues sous les mers, une écriture qui ne dit pas tout, mais laisse comprendre beaucoup de chose. Mais ce sont des vampires. Avec des passions violentes. Ce qui me ramène à Twilight, même si Edward Cullen n'a rien à voir avec Lestat. Le rythme de ce livre est très lent, c'est une histoire qui se déploie sur des centaines de pages et elles sont toutes bien remplies. Ce n'est pas le genre d'histoire que l'on veut lire en trois jours, non, on peut prendre notre temps pour savourer. C'est d'ailleurs, à mon avis, le genre de livre que l'on gagne à lire lentement. Comme une fresque que l'on peut prendre notre temps à regarder se déployer. Tous les personnages déployés dans cette vaste galerie sont riches, costaux, ils ne répondent pas à une morale quelconque et n'ont pas comme but d'être édifiant, loin de là: pétri de défauts, de bas instincts, bestiaux à la limite (le retour à la nature de Gabrielle qui fuit toute humanité est un exemple). Le parcours de Lestat, être des ténèbres, n'en est que plus fascinant. Si on peut être dégoutté par sa vanité, son égoïsme, on est touché par la part d'humanité qui reste en lui, celle qui refuse de tuer des êtres humains pour le plaisir et qui éprouve une certaine tendresse envers nous, pauvres mortels. Ce livre fait parti d'un cycle beaucoup plus vaste et pourtant, on peut le lire de manière parfaitement indépendante. Si on sent à un moment la volonté de l'auteur de raccorder son récit avec d'autres parties, ce n'est pas si lourd que ça. On le sait, on le sent, mais le raccord est bien intégré au roman et ne lui nuit pas. Par contre, je dois avouer que ce livre n'a pas eu de force d'attraction vampirique sur moi. Les vampires d'Anne Rice sont magnifiques, mais froids, distants. Ils ne sont plus humains et c'est dur de s'identifier aux personnages qui sont un peu trop marmoréen à mon goût. ( ;) ) Ce n'est pas une oeuvre que je qualifierais de facile, mais elle a ses beautés. Froides. Le genre de livre que je suis heureuse d'avoir lu pour me faire une tête, mais qui ne restera pas dans ma mémoire.
Ma note: 4/5
vendredi 29 janvier 2016
lundi 25 janvier 2016
Je suis heureuse que ça existe, mais...
Salut!
Entendons-nous sur une chose: l'offre culturelle, à tous points de vue, est abondante. Très abondante même. Que ce soit pour les films, les livres, les séries télés, la musique, nommez-les tous, des plus grands publics aux plus pointus, tous les domaines culturels offrent de nos jours beaucoup plus de choix que l'on ne peut en voir, en écouter, en lire ou même y penser au cours d'une vie. Que cela soit dans notre culture, ou à l'extérieur et peut importe quelle heure du jour ou de la nuit. Cette surabondance me donne le tournis à la longue.
Entendons-nous encore, je vois passer plein de trucs dans ma vie que je trouve intéressant, des tonnes. Je lis une quatrième de couverture intéressante, je pense à lire le livre. Je vois une bande-annonce accrocheuse, je pense à aller voir le film. J'entends parler d'une série télé au synopsis intrigant, j'ai le goût de m'installer sur mon divan pour la regarder. Sauf qu'il y a une contrainte auquel personne n'échappe: le temps. Einstein a beau dire qu'il est relatif, il n'en reste pas moins qu'il est encore quelque chose que l'on ne peut pas contrôler. Enfin, pas encore sauf dans les romans de science-fiction :P Alors, il faut faire des choix. Pas toujours facile avec toute cette tentation.
Sauf que parfois, on a se dit: j'aime que ça existe. Que cette forme d'art existe. J'aime savoir que l'opéra et le ballet classique continuent d'exister malgré les siècles qui passent. Je n'ai jamais le temps d'y aller, mais j'aime savoir que cette forme d'art perdure et qu'elle sait si bien émerveiller les gens. J'aime savoir qu'il existe des galeries d'art consacrées aux installations contemporaines. J'aime savoir qu'il existe des essais sur les sujets les plus divers, j'aime savoir qu'il existe des littératures de tous les coins du monde ou qui parle de coins de l'univers encore jamais explorés. Je suis heureuse que ça existe et je veux que ça continue. Parce que je trouve merveilleux que dans notre monde, cela puisse exister.
Sauf que voilà, je n'ai pas le temps de tout voir et de tout connaître. Alors, il me reste quoi comme possibilité? Pour encourager ce que je trouve merveilleux et que je voudrais voir prospérer, mais sans avoir le temps d'aller le voir. Acheter? Malheureusement, dans notre société capitaliste, si on veut que quelque chose continue, il faut qu'elle rapporte, au minimum de quoi faire vivre ses artisans. Et c'est là que le bât blesse: admettons que je suis millionnaire. J'achète des billets de spectacle auquel je n'assiste pas, des dizaines de livres que je ne lis pas, des DVDs que je ne regarde pas. À quoi sert une production artistique si elle n'est pas vu? L'art n'est pas fait pour être gardé enfermé dans un tiroir. Il est fait pour être partagé, apprécié, critiqué, contemplé, détesté. Pas pour être enfermé. Si un acrobate fait ses cabrioles devant une salle vide, quel est le sens de ses actes?
L'argent ne règle pas le problème du temps et puis de toutes façons, je en suis pas millionnaire. Je crois que de nos jours, les véritables riches ne sont pas ceux qui ont un compte en banque plein, mais du temps pour faire ce qui leur plaît. Drôle quand on y pense. Je n'ai pas de réponse à ma propre question sinon que c'est un tiraillement permanent, d'autant plus que toutes les productions culturelles déploient leurs bannières devant moi en criant: hé, je veux un peu de ton attention!!!
C'est dur de leur résister, mais il faut savoir choisir ce qui nous plaît vraiment. Et garder un peu de temps pour aller un peu en dehors de nos zones de confort pour voir un petit peu du reste.
@+ Mariane
jeudi 21 janvier 2016
Pouvoirs obscurs: 3- Révolte de Kelley Armstrong
Pouvoirs obscurs tome 3 Révolte Kelley Armstrong Castelmore 379 pages
Résumé:
Séparé de leurs amis, Daniel, Maya et Corey sont désormais en cavale seuls. Avec deux cabales à leurs trousses, ils doivent bouger constamment, leur seul espoir reposant sur un numéro de téléphone transmis par Ralph. Qui s'avèrent être un cul-de-sac jusqu'au moment où le frère jumeau de Maya refait surface. Celui-ci, habitué de fuir, veut protéger sa soeur et puis, Maya a la tête dure, elle refuse que sa vie ne soit qu'une fuite. Savoir qu'ils pourraient rejoindre d'autres jeunes qui comme eux ont des pouvoirs, pourrait faire une différence.
Mon avis:
Ok, disons-le, en entamant ce livre, j'attendais LA scène où Maya et son groupe rejoindrait celui de Chloé, que l'on avait croisé dans la trilogie précédente de la même auteure, située dans le même univers. Et je dois avouer que si rien ne s'est passé comme je l'avais pensé, je n'ai pas été déçue! L'essentiel du livre reprend le même schéma que le tome précédent, ce qui est un tantinet lassant puisque que c'est une fuite continue, où les traîtrises peuvent arriver à tout moment. Par contre, on en apprend beaucoup plus sur les cabales qui sont responsables de la naissance des jeunes du projet Phénix, mais aussi à leurs trousses. Et il y a aussi un changement: alors que les jeunes se contentaient auparavant de fuir, maintenant, ils savent ce qu'ils fuient et vont progressivement tenter de reprendre le contrôle. De la pure fuite, ils passent à la révolte à la contre-attaque, avec leurs faibles moyens. Ils auront pour ça à faire face à des choix douloureux, mais ils le feront avec courage et je dois avouer une bonne dose de bon sens ce qui fait tâche dans ce genre de roman. La finale est inattendue, totalement, je ne l'ai pas vu venir, mais elle est en continuité avec le cheminement que les jeunes ont vécu au cours du troisième tome. Et elle laisse beaucoup, beaucoup de portes ouvertes. Comme un passage vers l'âge adulte, qui n'est pas complet à la fin du livre, mais qui est amorcé. Dont on devine qu'il aura des suites. Ce livre est à recommander aux amateurs de fantasy young adult, vraiment, on ne pourrait toper mieux et la série en général, par les sujets abordés, par les caractères des personnages et par leurs réactions aux situations auxquelles ils sont confrontés, m'a semblé beaucoup plus réalistes que d'autres. Même s'il y a effectivement une romance, elle ne prend pas toute la place et l'intrigue ne tourne pas autour d'elle. Et même si ce sont des ados, ils réfléchissent et ne se lancent pas partout avec la tête baissée, pas plus qu'ils ne font preuve d'une arrogance démesurée. De ce point de vue, on est gâté. Cela reste du young adult, avec toutes les limites du genre et tous ses défauts également. Avec une plume qui si elle n'est pas extraordinaire, se détache clairement du lot face aux autres séries du genre par son efficacité et sa constance dans l'intrigue. Je dois avouer que la trippeuse du genre en moi place cette série au-dessus des autres sans déranger trop les habitudes des lecteurs. Une espèce de meilleur des deux mondes quoi!
Ma note: 4.5/5
Résumé:
Séparé de leurs amis, Daniel, Maya et Corey sont désormais en cavale seuls. Avec deux cabales à leurs trousses, ils doivent bouger constamment, leur seul espoir reposant sur un numéro de téléphone transmis par Ralph. Qui s'avèrent être un cul-de-sac jusqu'au moment où le frère jumeau de Maya refait surface. Celui-ci, habitué de fuir, veut protéger sa soeur et puis, Maya a la tête dure, elle refuse que sa vie ne soit qu'une fuite. Savoir qu'ils pourraient rejoindre d'autres jeunes qui comme eux ont des pouvoirs, pourrait faire une différence.
Mon avis:
Ok, disons-le, en entamant ce livre, j'attendais LA scène où Maya et son groupe rejoindrait celui de Chloé, que l'on avait croisé dans la trilogie précédente de la même auteure, située dans le même univers. Et je dois avouer que si rien ne s'est passé comme je l'avais pensé, je n'ai pas été déçue! L'essentiel du livre reprend le même schéma que le tome précédent, ce qui est un tantinet lassant puisque que c'est une fuite continue, où les traîtrises peuvent arriver à tout moment. Par contre, on en apprend beaucoup plus sur les cabales qui sont responsables de la naissance des jeunes du projet Phénix, mais aussi à leurs trousses. Et il y a aussi un changement: alors que les jeunes se contentaient auparavant de fuir, maintenant, ils savent ce qu'ils fuient et vont progressivement tenter de reprendre le contrôle. De la pure fuite, ils passent à la révolte à la contre-attaque, avec leurs faibles moyens. Ils auront pour ça à faire face à des choix douloureux, mais ils le feront avec courage et je dois avouer une bonne dose de bon sens ce qui fait tâche dans ce genre de roman. La finale est inattendue, totalement, je ne l'ai pas vu venir, mais elle est en continuité avec le cheminement que les jeunes ont vécu au cours du troisième tome. Et elle laisse beaucoup, beaucoup de portes ouvertes. Comme un passage vers l'âge adulte, qui n'est pas complet à la fin du livre, mais qui est amorcé. Dont on devine qu'il aura des suites. Ce livre est à recommander aux amateurs de fantasy young adult, vraiment, on ne pourrait toper mieux et la série en général, par les sujets abordés, par les caractères des personnages et par leurs réactions aux situations auxquelles ils sont confrontés, m'a semblé beaucoup plus réalistes que d'autres. Même s'il y a effectivement une romance, elle ne prend pas toute la place et l'intrigue ne tourne pas autour d'elle. Et même si ce sont des ados, ils réfléchissent et ne se lancent pas partout avec la tête baissée, pas plus qu'ils ne font preuve d'une arrogance démesurée. De ce point de vue, on est gâté. Cela reste du young adult, avec toutes les limites du genre et tous ses défauts également. Avec une plume qui si elle n'est pas extraordinaire, se détache clairement du lot face aux autres séries du genre par son efficacité et sa constance dans l'intrigue. Je dois avouer que la trippeuse du genre en moi place cette série au-dessus des autres sans déranger trop les habitudes des lecteurs. Une espèce de meilleur des deux mondes quoi!
Ma note: 4.5/5
Libellés :
Auteurs A à C,
Commentaire de lecture,
Fantastique,
Littérature ado
lundi 11 janvier 2016
Quand passe-t-on de l'ado à l'adulte?
Salut!
Il y a, dans les rayons des librairies et sur les tablettes des bibliothèques, une catégorie qui tend de plus en plus à s'imposer: le young adult. Cette catégorie, à cheval à la fois entre la littérature jeunesse et la littérature pour adulte a comme caractéristique principal de mettre en scène des adolescents qui en sont justement à franchir le cap de l'enfance vers l'autre grande étape de leur vie, l'âge adulte. Dans la grande majorité, les héros de ces histoires ont entre 15 et 17 ans, l'âge charnière où l'on est plus tout à fait un enfant, plus dépendant totalement de nos parents, mais pas encore indépendant, autonome. À cheval entre deux périodes donc, un pied dans l'un pour certaines choses, mais plus du tout dedans pour d'autres. Mais comment fait-on pour différencier les deux?
Croyez-moi, la ligne est dure à tracer. Parce que le young adult ou la littérature pour adolescent en général n'est pas monolithique d'une part et que, comme les adolescents, elle a tendance à fouiller partout et particulièrement là où on ne l'attend pas. Une chose est sûre, ce n'est pas le sujet du livre qui fait la différence. Toutes les thématiques, des plus légères aux plus lourdes ont été abordées pour les adolescents. L'avortement, le suicide, la guerre, l'intimidation, la mort, le crime, l'érotisme, la maladie, nommez-les, lâchez-vous, tous ces sujets ont déjà été abordés dans des romans pour adolescents. Il y a pas de limites réelles à ce niveau. En terme de traitement, oui, tous auront une teinte différente s'ils sont écrits pour des ados. Même et surtout la sexualité. Mais on ne peut dire d'un livre qu'il est pour les adultes ou l'autre pour la jeunesse à cause du sujet, parce qu'ils peuvent être également traités dans les deux catégories.
Ce n'est pas non plus sur l'âge ou la maturité des personnages. Il n'y a qu'à penser aux héros de Stéphane Dompierre, des hommes pourtant dans la trentaine qui réagissent à tout comme une bande d'adolescents alors qu'ils sont pourtant des adultes... Et des adolescents, surtout ceux qui font face à beaucoup de difficultés, peuvent avoir une grande maturité dans leurs actes et leur vision du monde. De la même façon, des romans pour adultes mettront en vedette des adolescents, sans que le roman soit le moindrement du monde destiné à un public de l'âge des personnages. L'âge et la maturité n'ont rien à voir là-dedans.
L'expérience? On parle ici de l'expérience de vie. De celle qui fait réfléchir sur le monde, de celle qui nous le fait remettre en question. Je crois que oui, cela a un rôle à jouer. Un rôle réel d'ailleurs. Mais à mon avis, ce n'est pas ce qui trace la ligne entre les deux. Parce que l'expérience ne détermine pas tout. On peut avoir beaucoup d'expérience dans la vie comme les enfants des quartiers difficiles et pourtant rester un adolescent. Le cap de l'âge adulte y sera plus facilement et plus rapidement franchi, mais ce n'est pas le vécu qui détermine le fait qu'un roman verse dans le young adult plutôt que dans l'adulte.
Je crois que ce qui fait la différence fondamentale entre un roman destiné aux adolescents et celui destiné aux adultes est le compromis. L'adolescent croit qu'il peut changer le monde, est persuadé qu'il peut tout faire et qu'il n'a aucune limite. L'adulte sait que ce n'est pas le cas. C'est cette vision des choses qui fait la différence. Avec l'âge adulte vient la désillusion sur le monde, vient la compréhension que rien n'est tout blanc ou tout noir, que l'on doit faire avec bien des réalités auquel on ne peut rien changer, alors que pour un adolescent, tout est possible et tout est faisable. Cette espèce de sentiment d'invulnérabilité, peut importe ce qu'ils affrontent, est le propre des héros adolescent. Katniss Everdeen croit pouvoir gagner les Hunger Games, Tris Prior croit pouvoir cacher son secret, Harry Potter espère gagner contre Voldemort, mais aucun d'entre eux, pour ne nommer que ces héros archi-connus, ne sont pleinement conscient des risques et des enjeux et ils foncent la tête baisser vers leur but. Et ils ne négocient jamais sur leurs principes de base. Ils croient qu'ils peuvent façonner le monde à leur manière. Qu'ils sont assez forts pour le faire, qu'il peuvent le faire. Comme tous les ados. Comme bien des adultes continuent de rêver que le monde soit.
Le compromis, la négociation, le renoncement, l'ajustement au monde, n'est pas le propre des romans pour ados. C'est le propre d'un adulte qui a compris que le monde ne tourne pas autour de lui et agis en conséquence pour y vivre au mieux.
@+ Mariane
Il y a, dans les rayons des librairies et sur les tablettes des bibliothèques, une catégorie qui tend de plus en plus à s'imposer: le young adult. Cette catégorie, à cheval à la fois entre la littérature jeunesse et la littérature pour adulte a comme caractéristique principal de mettre en scène des adolescents qui en sont justement à franchir le cap de l'enfance vers l'autre grande étape de leur vie, l'âge adulte. Dans la grande majorité, les héros de ces histoires ont entre 15 et 17 ans, l'âge charnière où l'on est plus tout à fait un enfant, plus dépendant totalement de nos parents, mais pas encore indépendant, autonome. À cheval entre deux périodes donc, un pied dans l'un pour certaines choses, mais plus du tout dedans pour d'autres. Mais comment fait-on pour différencier les deux?
Croyez-moi, la ligne est dure à tracer. Parce que le young adult ou la littérature pour adolescent en général n'est pas monolithique d'une part et que, comme les adolescents, elle a tendance à fouiller partout et particulièrement là où on ne l'attend pas. Une chose est sûre, ce n'est pas le sujet du livre qui fait la différence. Toutes les thématiques, des plus légères aux plus lourdes ont été abordées pour les adolescents. L'avortement, le suicide, la guerre, l'intimidation, la mort, le crime, l'érotisme, la maladie, nommez-les, lâchez-vous, tous ces sujets ont déjà été abordés dans des romans pour adolescents. Il y a pas de limites réelles à ce niveau. En terme de traitement, oui, tous auront une teinte différente s'ils sont écrits pour des ados. Même et surtout la sexualité. Mais on ne peut dire d'un livre qu'il est pour les adultes ou l'autre pour la jeunesse à cause du sujet, parce qu'ils peuvent être également traités dans les deux catégories.
Ce n'est pas non plus sur l'âge ou la maturité des personnages. Il n'y a qu'à penser aux héros de Stéphane Dompierre, des hommes pourtant dans la trentaine qui réagissent à tout comme une bande d'adolescents alors qu'ils sont pourtant des adultes... Et des adolescents, surtout ceux qui font face à beaucoup de difficultés, peuvent avoir une grande maturité dans leurs actes et leur vision du monde. De la même façon, des romans pour adultes mettront en vedette des adolescents, sans que le roman soit le moindrement du monde destiné à un public de l'âge des personnages. L'âge et la maturité n'ont rien à voir là-dedans.
L'expérience? On parle ici de l'expérience de vie. De celle qui fait réfléchir sur le monde, de celle qui nous le fait remettre en question. Je crois que oui, cela a un rôle à jouer. Un rôle réel d'ailleurs. Mais à mon avis, ce n'est pas ce qui trace la ligne entre les deux. Parce que l'expérience ne détermine pas tout. On peut avoir beaucoup d'expérience dans la vie comme les enfants des quartiers difficiles et pourtant rester un adolescent. Le cap de l'âge adulte y sera plus facilement et plus rapidement franchi, mais ce n'est pas le vécu qui détermine le fait qu'un roman verse dans le young adult plutôt que dans l'adulte.
Je crois que ce qui fait la différence fondamentale entre un roman destiné aux adolescents et celui destiné aux adultes est le compromis. L'adolescent croit qu'il peut changer le monde, est persuadé qu'il peut tout faire et qu'il n'a aucune limite. L'adulte sait que ce n'est pas le cas. C'est cette vision des choses qui fait la différence. Avec l'âge adulte vient la désillusion sur le monde, vient la compréhension que rien n'est tout blanc ou tout noir, que l'on doit faire avec bien des réalités auquel on ne peut rien changer, alors que pour un adolescent, tout est possible et tout est faisable. Cette espèce de sentiment d'invulnérabilité, peut importe ce qu'ils affrontent, est le propre des héros adolescent. Katniss Everdeen croit pouvoir gagner les Hunger Games, Tris Prior croit pouvoir cacher son secret, Harry Potter espère gagner contre Voldemort, mais aucun d'entre eux, pour ne nommer que ces héros archi-connus, ne sont pleinement conscient des risques et des enjeux et ils foncent la tête baisser vers leur but. Et ils ne négocient jamais sur leurs principes de base. Ils croient qu'ils peuvent façonner le monde à leur manière. Qu'ils sont assez forts pour le faire, qu'il peuvent le faire. Comme tous les ados. Comme bien des adultes continuent de rêver que le monde soit.
Le compromis, la négociation, le renoncement, l'ajustement au monde, n'est pas le propre des romans pour ados. C'est le propre d'un adulte qui a compris que le monde ne tourne pas autour de lui et agis en conséquence pour y vivre au mieux.
@+ Mariane
lundi 4 janvier 2016
2016: Résolutions? Pas résolutions?
Salut!
J'écoutais un reportage sur les résolutions du Nouvel An cette le 31 décembre, en partant réveillonner en joyeuse compagnie. La chroniqueuse disait que si l'on échoue la plupart du temps à remplir ses résolutions, c'est parce que 1- On se fixe des objectifs trop vague (perdre du poids, d'accord, mais combien?, en combien de temps?), 2- On le fait parce que ce sont des choses que l'on sait que l'on devrait faire, mais qui ne nous tente pas vraiment (genre, il faudrait que je perde du poids, mais c'est une vue de l'esprit, ça ne me tente pas de couper dans les frites...). Et d'ajouter un truc qui m'a beaucoup parlé: les gens qui ont le plus de chances d'atteindre leurs objectifs sont ceux... qui se pardonnent le plus facilement leurs petits et grands manquements à ceux-ci. Au lieu de se taper sur la tête, ces gens se disent: ah, bon ben, tant pis, j'ai pas réussi! Pas de séance d'auto-tapage sur la tête, on a pas réussit, on recommence! J'aime bien cette idée.
Pendant des années, j'ai pris des résolutions de lectures sur ce blogue. Les dernières datent de 2013. J'ai carrément oublié en 2014 et je n'en aie pas prise en 2015 parce que je n'en avais pas envie (présage de l'année qui s'en venait?). Et pour 2016? J'ai à la fois le goût parce que c'est motivant, parce que c'est agréable et pas du tout le goût parce que c'est de l'auto-contrainte et que j'en aie peut-être un peu trop eu dans un paquet de domaine dernièrement (je suis très forte pour me mettre beaucoup de pression sur les épaules.) Disons que je n'en prendrais que deux pour cette année alors. Deux, c'est tout. Pas plus.
1- Lire un Jules Verne cette année.
Longue, longue tradition personnelle, que je n'ai pas suivi en 2015, celle de lire un Jules Verne par année. Au nombre de bouquins qu'il a écrit, j'en aie pour le reste de ma vie, mais j'aime bien.
2- Lire pour le plaisir et prendre le temps pour le faire
Réaction à mon année 2015... Me donner la permission à moi-même de mettre de côté les livres qui ne me branchent pas plus qu'il ne le faut et surtout prendre du temps pour lire chaque jour, même si ce n'est que quelques minutes. Je me connais assez pour savoir que je décroche des livres que je ne peux pas lire assez rapidement. Alors autant lire un peu chaque jour. Et pas seulement avant de déposer ma tête sur l'oreiller!
Pour le reste en non-lecture? Continuer, continuer beaucoup de choses. Continuer à m'entraîner en jiu-jitsu au moins deux fois par semaine, plus si possible. Continuer à relativiser les choses et à éviter de penser au pire (ça prend de la pratique, mais on y arrive). Continuer à essayer de me coucher tôt (le combat de ma vie!). Continuer à essayer plein de nouvelles recettes (j'en parle pas souvent, mais j'adore cuisiner!). Rien de très neuf au fond, mais continuer dans ce que j'ai entamé il y a plusieurs années et que je considère comme étant les meilleurs ajouts à ma vie. Et toujours garder le sourire!
@+ Mariane
J'écoutais un reportage sur les résolutions du Nouvel An cette le 31 décembre, en partant réveillonner en joyeuse compagnie. La chroniqueuse disait que si l'on échoue la plupart du temps à remplir ses résolutions, c'est parce que 1- On se fixe des objectifs trop vague (perdre du poids, d'accord, mais combien?, en combien de temps?), 2- On le fait parce que ce sont des choses que l'on sait que l'on devrait faire, mais qui ne nous tente pas vraiment (genre, il faudrait que je perde du poids, mais c'est une vue de l'esprit, ça ne me tente pas de couper dans les frites...). Et d'ajouter un truc qui m'a beaucoup parlé: les gens qui ont le plus de chances d'atteindre leurs objectifs sont ceux... qui se pardonnent le plus facilement leurs petits et grands manquements à ceux-ci. Au lieu de se taper sur la tête, ces gens se disent: ah, bon ben, tant pis, j'ai pas réussi! Pas de séance d'auto-tapage sur la tête, on a pas réussit, on recommence! J'aime bien cette idée.
Pendant des années, j'ai pris des résolutions de lectures sur ce blogue. Les dernières datent de 2013. J'ai carrément oublié en 2014 et je n'en aie pas prise en 2015 parce que je n'en avais pas envie (présage de l'année qui s'en venait?). Et pour 2016? J'ai à la fois le goût parce que c'est motivant, parce que c'est agréable et pas du tout le goût parce que c'est de l'auto-contrainte et que j'en aie peut-être un peu trop eu dans un paquet de domaine dernièrement (je suis très forte pour me mettre beaucoup de pression sur les épaules.) Disons que je n'en prendrais que deux pour cette année alors. Deux, c'est tout. Pas plus.
1- Lire un Jules Verne cette année.
Longue, longue tradition personnelle, que je n'ai pas suivi en 2015, celle de lire un Jules Verne par année. Au nombre de bouquins qu'il a écrit, j'en aie pour le reste de ma vie, mais j'aime bien.
2- Lire pour le plaisir et prendre le temps pour le faire
Réaction à mon année 2015... Me donner la permission à moi-même de mettre de côté les livres qui ne me branchent pas plus qu'il ne le faut et surtout prendre du temps pour lire chaque jour, même si ce n'est que quelques minutes. Je me connais assez pour savoir que je décroche des livres que je ne peux pas lire assez rapidement. Alors autant lire un peu chaque jour. Et pas seulement avant de déposer ma tête sur l'oreiller!
Pour le reste en non-lecture? Continuer, continuer beaucoup de choses. Continuer à m'entraîner en jiu-jitsu au moins deux fois par semaine, plus si possible. Continuer à relativiser les choses et à éviter de penser au pire (ça prend de la pratique, mais on y arrive). Continuer à essayer de me coucher tôt (le combat de ma vie!). Continuer à essayer plein de nouvelles recettes (j'en parle pas souvent, mais j'adore cuisiner!). Rien de très neuf au fond, mais continuer dans ce que j'ai entamé il y a plusieurs années et que je considère comme étant les meilleurs ajouts à ma vie. Et toujours garder le sourire!
@+ Mariane
Inscription à :
Articles (Atom)