vendredi 25 janvier 2019

1642 : Osheaga de François Lapierre et Tzara Maude

1642: Osheaga  Scénario de François Lapierre et Tzara Maude  Dessins et couleurs de François Lapierre  Glénat Québec  54 pages


Résumé:
1642: C'est l'histoire de Tekola le Huron, d'Askou l'Algonquin et de Gauthier le Français.  Tous les trois ont grandi en harmonie, à Trois-Rivières.  Cependant, leurs destins et leurs vies vont prendre un tournant différent, mais ils seront tous les trois réunis autour d'une nouvelle ville fondée par les Français, en plein territoire iroquois: Ville-Marie, anciennement appelée Osheaga.

Mon avis:
Disons-le tout de suite, cet album a été conçu comme un diptyque.  Dans celui-ci, l'histoire est racontée du point de vue d'Askou l'Algonquin.  Tous les personnages secondaires sont communs aux deux albums et l'intrigue principale est la même, mais on se concentre ici sur la situation vécue à travers les yeux des Premières Nations.

Et ouf!  On en a des choses à apprendre.  L'album montre l'intensité et la sauvagerie des guerres amérindiennes ainsi que la diversité des cultures en présence.  D'ailleurs, à un moment donné, c'est un brin mêlant car il s'agit souvent de regroupement de clans: le terme Iroquois peut désigner cinq nations différentes et ces cinq nations ont un surnom en français et un nom qu'ils se donnaient eux-même...  Fort heureusement, des notes de bas de case nous donnent les informations importantes.  Même si c'est une bande dessinée qui n'a pas vocation de pédagogie, c'est une authentique leçon d'histoire qu'on nous sert.

Du côté du dessin, visiblement, les auteurs ont fait beaucoup de recherche pour rendre les costumes, les coiffures et les armes des autochtones.  Les blancs également, mais je vais garder mon jugement pour l'autre diptyque.  Et il y a les paysages.  De nombreux plans larges nous donnent une idée de ce qu'était la vallée du St-Laurent à cette époque alors que les berges étaient en grandes parties encore vierges.  Idem pour ces cases parsemées au fil de l'album qui nous montre la nature sauvage et offre autant de moment de calme et de réflexion au milieu du tumulte et de la violence.  Les scènes de combat donnent une idée de la sauvagerie de ceux-ci, mais sont contrebalancées par d'autres qui montrent l'importance de l'idéal du guerrier dans la culture de ces différentes nations.  Ce sont deux facettes d'une même réalité qui frappent.

La structure des cases est assez classique.  Ça m'a un peu déçue parce qu'il y a un immense soin apporté au travail du mouvement.  On «sent» littéralement le mouvement, même dans les moments où les actions sont moins vives.  Cela aurait été encore plus intéressant si on aurait encore plus brisé les séquences des cases pour accentuer cet impact.

Les personnages autochtones ont des personnalités riches, variées et tous ont des buts, des idées, des doutes et une façon de voir le monde qui leur est propre.  Certains sont proches des blancs, d'autres les repoussent et c'est dans ce mélange de toutes ces opinions et ces personnalités que l'on voit se dessiner la réalité des ces nations confrontées à l'arrivée des Européens.  On est très loin des stéréotypes et ça fait du bien.  Le dessin de chacun d'entre eux est facilement reconnaissable et on ne risque pas de se mêler entre deux.

Et l'intrigue dans tout ça?  Elle ne révolutionne pas la roue, mais elle est efficace et surtout, elle nous fait beaucoup voyager!  Parce que les personnages se déplacent partout sur le territoire qu'ils connaissent, de Tadoussac aux abords des Grands Lacs.  Un petit rappel de la grandeur du territoire qu'ils occupaient avant l'arrivée des européens.

Ma note: 4/5

2 commentaires:

Jean-François a dit…

Moi aussi j'ai bien aimé cette BD ainsi que la 2e partie du diptyque. Une belle lecture que j'ai partagé avec ma fille ado pour une découverte différente de l'histoire du Québec.

Prospéryne a dit…

Critique de l'autre partie à venir! ;)