Salut,
Stephenie Meyer, l'auteure de la série Fascination a raconté qu'elle s'était inspirée d'un rêve pour écrire sa saga racontant l'histoire d'amour entre un vampire et une humaine. Certes, son exemple est célèbre, mais elle n'est pas la seule. Nombre d'écrivains se sont inspirés des élucubrations nocturnes de leur inconscient comme source d'inspiration. Parfois, c'est un fragment, parfois un personnage, parfois une ambiance ou une scène. La matière de base est là.
Ce n'est pas surprenant quand on pense que notre cerveau est, durant le sommeil, libéré de notre conscient. Celui-ci dirige souvent nos pensées, les limitant et les associant selon certaines structures qui sont propres à chaque individu. Durant le sommeil, cette barrière tombe. C'est pourquoi on peut rêver de chutes de bananes au lieu de pluie ou d'édifices construits en papier. Notre conscient sait que c'est impossible, mais notre inconscient, lui, s'en fout éperdument. Dans un rêve, vous pouvez rencontrer Albert Einstein prenant le thé avec Anne Boleyn, revoir un parent décédé dans sa prime jeunesse, visiter une ville qui n'existe pas ou qui a été détruite depuis longtemps. Il n'y a pas de règles, pas de contraintes et pas de jugement. Sauf celui qui nous vient à l'esprit le lendemain matin en se disant que l'on fait vraiment des rêves bizarres...
C'est justement cette absence de contraintes qui finit par faire s'entrechoquer des idées. Si quelque chose vous traîne dans la tête, dans un rêve, il peut se mêler avec un élément complètement nouveau. Vous pouvez rêver que les arbres fruitiers produisent de l'électricité ou que les robots deviennent fous des vidéos de chats. C'est fou, c'est dingue, ça ne rime à rien en lui-même. Mais c'est là qu'arrive le cerveau d'écrivain: un.e auteur.e peut en faire quelque chose. Non, les arbres fruitiers ne produisent pas d'électricité dans la vraie vie et les robots n'en ont rien à foutre des vidéos de chat, contrairement à moi. Mais il y a là des possibles pour la fiction. Et créer, broder sur ces possibles devient le jeu de la personne qui tient la plume.
Et les exemples sont infinis. Joyce Carol Oates a rêvé d'une femme qui avait trop de maquillage et en a fait un roman. Elle a saisi dans son rêve une essence, un concept, quelque chose qu'elle a ensuite passé à la moulinette de son conscient, allant ensuite piger dans ce qu'elle connaissait et ce qui l'intriguait dans le monde pour en faire une histoire. Le choc des idées éparses avait eu lieu dans son inconscient, mais la matière littéraire était née du travail qu'elle avait fait ensuite. On a beau avoir une bonne idée, le résultat sera parfois très éloigné de ce dont on a rêvé et c'est très bien ainsi. Rares sont ceux, qui comme H.P. Lovecraft ont rêvé d'une histoire qui n'a presque pas eu de modification pour être publiée. Le rêve est une source d'inspiration, pas une contrainte.
J'avoue que sur les bons conseils d'un proche, j'ai commencé à noter mes rêves depuis quelques mois. De un, il est d'ores et déjà certain que j'ai un cerveau d'écrivain. De deux, la grande majorité de mes rêves sont constitués de trucs stupides qui ne valent pas la peine d'être conservés. De trois, pourquoi y'a si peu de chats dans mes rêves??? Mais je me suis bien et bien levée un matin et j'ai jeté tout ce que je me rappelais de mon rêve à la vitesse grand V tellement j'avais peur de l'oublier. Après avoir fini d'écrire, j'ai lâché à voix haute un F*ck, j'ai un roman! Vais-je l'écrire? Ça, c'est une autre histoire.
À suivre...
@+ Mariane
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