Salut!
Je ne me suis jamais cachée du fait que j'aimais beaucoup les séries. Surtout celle relevant du domaine de l'imaginaire. Je me suis plongée dans je ne sais trop combien de séries dans ma vie. Des trilogies, des quadrilogies, des quintologies (je confesse ici une recherche dans le dictionnaire pour être sûre que ce mot existe vraiment), d'autres interminables, bref, des tas de séries. Une constante? On ne doit pas trop espacer la lecture des différents tomes.
Je me rappelle avec encore beaucoup trop d'acuité la douleur en commençant le tome deux de la série Reine de mémoire d'Élisabeth Vonarburg. Ses écrits sont particulièrement denses et j'ai appris ma leçon: il ne faut pas trop espacé la lecture de ses oeuvres. D'ailleurs, je me suis enfilée les quatre derniers tomes à la file. Pourquoi donc?
Ce n'est pas la trame principale qui pose problème. Dix ans après, je peux encore raconter l'intrigue de bien des séries que j'ai lues. Le problème, ce sont les personnages secondaires, mais qui ont une importance, les sous-intrigues, les petits détails qui finissent par s'effacer à la longue. Si le temps entre deux tomes est trop long, on finit par les oublier.
Le problème, c'est que c'est souvent là le coeur de la façon de fonctionner des séries: mettre en place des univers riches, où sur une trame narrative principale vient s'ajouter tout un univers riche de plusieurs autres personnages ayant chacun leurs vies, leurs objectifs, leurs idées, qu'ils soient principaux ou secondaire. Des lieux auquel on s'attache et auquel on revient. Des situations, des relations entre les personnages, qui évoluent, qui changent qui se transforment au fil des événements. Des changements qui interviennent dans la personnalité et la psychologies du héros/ de l'héroïne de la série.
Tout retenir ça est facile quand on lit les tomes à la suite les uns des autres. C'est une continuité, on se souvient de ce qui s'est passé dans le dernier tome! Un espacement de quelques mois peut faire une différence, mais elle ne sera pas si énorme. Par contre, quelques années peuvent en faire une grande! Oui, une grande, parce qu'au final, on aura oublié tel personnage secondaire, telle intrigue arrivée dans le premier ou le seconde tome et qui a soudain une grande importance pour la suite. On se retrouve perdu dans ses repères, on aura plus de mal à reprendre le fil. C'est quelque chose qui arrive. Il y a aussi le fait que la personne qui lit le livre n'est plus la même que celle qui a lu le tome précédent. On a plus le même regard qu'avant, plus le même bagage personnel. On a eu d'autres expériences, lus d'autres livres. Des fois, ce n'est pas le nouveau tome qui est moins bon, c'est juste le temps écoulé entre la lecture du précédent et celui-ci qui fait la différence. On est plus rendu au même endroit.
Tout ça fait en sorte qu'une série reste un phénomène qui doit être lu dans un laps de temps raisonnable et non sur le long terme. Cela impose des contraintes, à la fois aux auteurs et aux lecteurs: il faut se rendre disponible pour cette série, pour pas perdre ce qui lui donne sa saveur. L'auteur risque moins de la perdre à long terme, mais les lecteurs si. C'est l'une des choses qui fait que la série n'est pas quelque une forme de littérature comme les autres. Qu'elle soit historique, de fantasy, de moderne ou de toute autre nature, elle demande d'être lue de façon plus rapprochée que d'autres formes littéraires. C'est un code du genre qui lui est propre, au risque de perdre des lecteurs.
@+ Mariane
2 commentaires:
En tant que quelqu'un qui a débuté Game of Thrones au moment de la sortie du premier volume, je suis bien d'accord.
Ironiquement, Game of Thrones est devenue avec les années une exception à cette règle-là. La série a à ce point imprégné l'imaginaire collectif que je pourrais plonger dans un nouveau volume (s'il finit par sortir) sans me sentir dépaysé. La série télévisée et surtout le jeu de cartes me permettent de rester connecter à cet univers même sans relire les volumes existants.
C'est comme pour les Harry Potter, on attendait la sortie du tome 5, mais on a vu les films entre-temps, donc, on gardait l'intérêt, l'un nourrissant l'autre. Ce ne sont pas toutes les séries qui ont cette chance...
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