vendredi 15 février 2019

1642: Ville-Marie de Tzara Maud, François Lapierre et Jean-Paul Eid

1642: Ville-Marie  Scénario de François Lapierre et Tzara Maud  Dessins et couleurs de Jean-Paul Eid 54 pages



Résumé:
C'est l'histoire de Tekola le Huron, Askou l'Algonquin et Gauthier le Français, Tous les trois ont grandi en harmonie, à Trois-Rivières.  Cependant, leurs destins et leurs vies vont prendre un tournant différent, mais ils seront tous les trois réunis autour d'une nouvelle ville fondée par les Français en plein territoire iroquois: Ville-Marie.

Mon avis:
Avertissement, ceci est le deuxième tome d'un diptyque que je critique.  Si vous n'avez pas vu la critique de l'autre partie, voir ici.

Ce tome se concentre sur les aventures de Gauthier, un des Montréalistes assez fou pour installer une petite colonie française en plein milieu du territoire iroquois.  On sent bien la folie de l'initiative, mais aussi la détermination de ceux qui se sont lancés dans l'aventure.  Personne n'approuvait leur initiative, ils l'ont fait quand même, à leurs risques et périls!  La place des femmes, comme Jeanne Mance et celles d'autres anonymes, comme le personnage de Brigitte, est abordée et leur importance dans la vie de la petite société également.  Il y a aussi la présence constante sur place des nations amérindiennes, amies comme ennemies et les liens qui s'établissent avec elles.  De la vision des Français sur ces gens si différents d'eux, mais dont au fond, ils dépendent cruellement.

Le dessin rend bien toute la fragilité de cette petite pointe de France plantée en plein milieu de l'Iroquoisie.  Le fort est minuscule, les bâtiments peu nombreux et une frêle palissade la protège.  La dureté du travail et la précarité de la vie y sont visible, bien que peu évoquée dans l'histoire comme telle.  On y suit plus les tribulations des Montréalistes, l'inondation qui a faillit détruire la colonie à l'hiver 1642-43, les tractations de Maisonneuve pour conclure des alliances avec les Algonquins ou les Hurons et l'importance de Jeanne Mance dans cette toute nouvelle colonie.  Les différents personnages ont droit à des dessins détaillés et précis, particulièrement en ce qui concerne les vêtements qui ont sûrement le fruit de recherches approfondies.  Mais il y a plus, dans l'attitude, dans la façon de se mouvoir des personnages, on peut les différencier en un regard des Premières nations présentes.

L'intrigue est centrée sur les relations entre les personnages et sur les conséquences que des décisions, à la base personnelles, auront sur la petite colonie.  Certes, il y a un triangle amoureux, mais ce n'est pas le seul ressort dramatique, cette histoire est imbriquée dans une mosaïque d'autres relations qui feront au final pencher la balance du sort de la petite colonie.  C'est bien fait, bien amené et bien tourné.

Ayant lu l'autre partie du diptyque en premier, je peux dire que les histoires sont étroitement liées.  On comprend les comportements de certains personnages car leurs motivations et leurs actions sont expliquées par ce que l'on apprend dans cet opus.  En ce sens, les deux oeuvres sont juste deux façons de voir une même situation et peuvent être lues de façon indépendante, tout en était profondément liées.  Et ça fait du bien de voir une telle oeuvre de nos jours.

Ma note: 4/5

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