mercredi 30 avril 2014

Lectrice sans cheveux gris

Salut!

Une observation tout à fait empirique me fait dire que la majorité des clubs de lecture des bibliothèques sont constitués de têtes où les cheveux sont le plus souvent blanc ou gris ou teint ou un mélange des précédents (tsé, quand tu retardes la visite chez le coiffeur...).  Je ne sais pas pourquoi, mais la majorité des jeunes et des trentenaires boudent ce genre de club, qui devient ainsi branché sur des titres destinés davantage aux gens plus âgés et donc moins susceptible d'attirer un jeune public.  Ça branche pas nécessairement quand on a 25 ans, Michel David...  Et même plus jeune.

J'ai déjà essayé quelques fois les clubs de lectures... et  il m'est souvent arrivée d'être la «jeune» du groupe.  À vrai dire, je faisais parfois baisser la moyenne d'âge de près de quinze ans...  J'ai cessé d'y aller la plupart du temps parce que je ne me reconnaissais pas dans ces groupes.  C'était des lecteurs plus âgés, qui avaient lu, parfois plus, parfois moins que moi.  La différence était surtout dans les goûts.  Certains lecteurs avaient leurs auteurs chouchoux dont ils ne voulaient pas décoller.  Je ne parle pas ici nécessairement d'auteurs hyper-connus, mais bon, me faire parler de Robert Lalonde à tous bouts de champs, j'en venais à ne jamais vouloir le lire...  Ce n'est pas une critique contre l'auteur, mais contre le fait de tourner autour de certains d'entres eux.  Certes, je comprends que tout le monde a ses auteurs favoris, mais l'ouverture fait aussi partie des plaisirs de la littérature.  Et la réalité de cet auteur n'était pas nécessairement la mienne non plus, d'où l'intérêt moindre.

J'ai fait aussi un certain nombre de festivals remplis de têtes blanches.  Des gens âgés, de grands lecteurs souvent, mais il se dégageait de ces événements une lenteur, une façon d'aborder la littérature qui ne me ressemblait pas.  Je suis plus sélective maintenant.  Je ne sais pourquoi, mais on dirait que les événements littéraires rassemblent plus facilement des retraités.  D'une certaine façon, je comprends: ce sont des gens qui ont du temps, à la fois pour lire, et pour aller à ce genre d'événements.  D'un autre côté, je trouve qu'ils prennent peut-être un peu trop de place, chassant les autres types de lecteurs.  C'est rarement parmi eux que l'on va retrouver des amateurs de série fantasy pour ados ou de romans d'horreur.  Ceux-là ont comme leur «genre» pré-établis et comme ils sont majoritaires, on reste dans ce genre-là.

J'imagine dans ma tête des événements littéraires plus funky, plus vivants, plus branchés.  Des événements où on ne resterait pas nécessairement assis à écouter d'autres personnes parler.  Où l'on parlerait de livres, où l'on pourrait se parler entre lecteurs, s'engueuler si nécessairement, où les illustrateurs dessineraient autre chose que des dédicaces où les gens seraient plus actifs.  Des idées, j'en aie des tas, mais l'énergie, le temps d'organiser tout ça?  Pas vraiment.

Je suis une lectrice, une grande lectrice.  Je n'ai pas nécessairement les cheveux gris.  J'adore la vivacité d'esprit, des livres de genre très différents, parler de livres à longueur de journée.  J'aimerais être plus connectées à d'autres lecteurs.  J'aime avoir des possibilités de se rencontrer davantage, d'échanger.  De faire des activités reliées aux livres, mais sortant de l'habituel, de l'ordinaire.

Le ferais-je un jour?  À suivre...

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Ben j'pense que tu as mis le doigt sur le bobo : le temps disponible. Moi aussi les clubs de lecture m'ont déjà attirée. Il y en a dans ma ville. Le problème : les réunions sont à genre 16h45 le lundi! Euh, à cette heure-là, je venais (quand je travaillais! ;) de quitter le bureau. Et je me téléporte toujours pas, malgré mes efforts pour développer cette faculté! :p Pas difficile, avec un horaire pareil, de deviner leur public : les retraités.

Même chose pour les festivals littéraires qui se tiennent en milieu de semaine, surtout ceux où le billet d'entrée est assez cher et/ou ceux qui se tiennent dans un coin touristique des Cantons de l'Est qui exigent de réserver une chambre dans une auberge haut de gamme : faut avoir du temps et des moyens pour y aller. Donc public de têtes grises.

D'un autre côté, comme nous sommes les têtes grises de demain, y'a espoir pour la diversité des genres littéraires abordés dans ces clubs. Quand on aura l'âge, on pourra les influencer! ;)

D'ici là, y'a le Boréal! ;)

Prospéryne a dit…

Moi, le club de lecture de mon ancienne bibliothèque était à 19h un mardi soir... Et c'est là que j'ai croisé le fan fini de Robert Lalonde. Tu n'as pas tort en disant que le nerf de la guerre, c'est souvent le temps, cependant, je crois aussi que les façons de faire dans la manière d'aborder le livre auraient sérieusement besoin d'un coup de barre. Du moins, c'est mon humble opinion sur le sujet! ;)

Et crois-moi, je ne paierais pas une chambre dans une auberge de luxe pour assister à un événement littéraire, à moins que ce soit pour qu'un auteur écrive un livre juste pour moi! :P Oh et puis non, le Boréal, c'est tellement mieux! ;)