Salut!
En tant que libraire, il m'est arrivé souvent de voir quelqu'un hésiter longuement entre deux livres que je venais de suggérer. Pas parce que les deux ne tentaient pas la personne, bien au contraire. Pas parce que la personne pensait manquer de temps pour les lire. Ce n'était bien souvent pas là la problème. Le problème se situait le plus souvent sur l'étiquette collée à l'arrière du livre: le prix. Parce que, oui, malheureusement, le livre a un prix.
Faisant partie de ceux qui ont préféré des revenus moindres, mais un boulot que j'adore, je suis extrêmement bien placée pour comprendre les effets du coût des livres. Ok, soyons honnête, beaucoup de livres se vendent à des prix de fous. 30$ pour 250 pages, c'est cher! D'autant plus que j'ai vu des livres à 35, 40 voire 50$ depuis que je suis libraire. Et je parle ici de romans, pas de livres spécialisés où les prix peuvent facilement grimper encore plus haut! Je suis profondément compréhensive face aux gens qui achètent systématique en poche pour cette raison. Quand on peut avoir pratiquement deux livres pour le prix d'un, même moi, je fais en sorte de privilégier cette option!
D'un autre côté, il faut le dire, les auteurs, les librairies, les distributeurs, tout le monde bref!, est payé en pourcentage du prix de vente. D'où malgré tout la volonté de garder ceux-ci assez élevés. Pas au point d'en faire un produit de luxe hors de prix, mais tout de même, que tout le monde soit content dans la transaction quand même! Parce que si tous les livres se vendaient à 14.95$, il est certain que beaucoup de gens seraient contents, mais ça ne réglerait pas le problème. Parce que certes, les livres seraient moins chers, mais les gens les achèteraient-ils davantage? Un peu, mais sans doute pas au point de combler la différence. Parce que sincèrement, les gens n'auraient sans doute pas plus de temps pour lire!
Quand on regarde le marché du livre anglophone, on se rend compte à quel point le prix des livres est différent. Oui, les livres en anglais sont moins cher, dans la plupart des cas (il existe des exceptions, je peux vous le dire!). Pourquoi? Le marché. Tout simplement. Il est radicalement différent. Si au Québec, on se sent heureux d'avoir vendu 300 copies d'un livre (ventes moyennes au Québec et encore là, en baisse malheureusement!), la moyenne aux États-Unis est beaucoup plus proche de 2000 copies, voire 5000 chez certains éditeurs. Méchantes économies d'échelles! Ce qui n'est pas le cas du Québec où les marges sont minces, malheureusement. Mais malgré tout, je vois les exagérations de prix beaucoup plus du côté des livres français importés que du côté des éditeurs québécois. Des livres d'ici à 22, 24, 25$, on en trouve, le plafond psychologique étant à 30$ et ce n'est pas tout le monde qui ose le chatouiller, encore moins le défoncer!
Le livre a un prix et il doit être raisonnable pour permettre à la littérature en général de survivre. Trop élevé, il décourage les gens d'acheter, trop faible, il ne permettrait pas à tout le monde qui travaille dans le livre de vivre décemment. Il faut un équilibre entre les deux, mais c'est sûr que le consommateur va y regarder de près avant d'acheter, ce que je comprends, même si pour moi, la littérature n'a pas de prix.
@+ Mariane
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