jeudi 24 mai 2012

Lire l'original

Salut!

Si je demandais à tous qui a lu l'original de Roméo et Juliette, qui lèverait la main?  Certains d'entre vous sans doute, mais pas tous.  Par contre, si je parle de la célèbre scène du balcon, qui la connaît?  Beaucoup plus de gens!  Quand à la petite histoire de Roméo et Juliette eux-mêmes, je crois que bien peu de gens ne savent pas qu'il s'agit d'une histoire d'amour impossible finissant bien évidemment mal!  On le sait, mais que sait-on au juste de l'oeuvre originale?

Roméo et Juliette a été écrit William Shakespeare à la toute fin du XVIe siècle et raconte l'histoire d'amour maudite entre les deux héritiers des plus grandes familles de Vérone, les Capulet et les Montaigu.  L'histoire prend place en pleine Renaissance italienne.  Et c'est une pièce de théâtre pour ceux qui ne serait pas au courant, rédigée en vers en plus, selon la mode de l'époque.  Pourquoi spécifier ces détails?  Parce que bien souvent, on connaît tellement une histoire que l'on en oublie l'oeuvre originale, la base sur lequel elle repose.  Roméo et Juliette est une pièce de théâtre, Un homme et son péché, un roman de 150 pages et bien avant d'être des films de Disney, La Belle au bois dormant et Blanche-Neige étaient des contes déjà très populaires, mais les fins n'avaient souvent rien à voir avec celles mignonnes des dessins animés de notre enfance.  Selon l'expression d'une de mes profs de français du secondaire, la DPJ serait intervenue avant la fin de l'histoire tellement c'est cruel et violent!

Les oeuvres originales des classiques que nous connaissons tous ont tellement de fois été adaptées, transformées, parodiées et réinterprétées que bien souvent, on ne sait plus trop ce qui était là au départ et ce qui a été ajouté par la suite.  Allez se frotter aux sources est donc une excellente façon de mieux les connaître, mais aussi mieux les apprécier.  Attention, ce n'est pas pour tout le monde par contre! Certains textes, surtout les vieux, sentent tellement les boules à mites que de s'y plonger relève plutôt du sado-masochisme que du plaisir de la découverte.  Vaut mieux encore choisir à quoi on se frotter.  Mais de découvrir l'oeuvre telle qu'elle a été conçue au départ, telle qu'elle a été voulu et pensée est une chose extraordinaire: on peut alors se mettre à comparer, voire les coupures, les ajouts, les rajouts, les oublis, la beauté et même se dire qu'au fond, on est mieux d'avoir vu l'adaptation avec Léonardo Dicaprio de Roméo et Juliette, c'était tellement plus simple à comprendre!

Et ça évite de se taper une pièce en poésie quand on aime pas ça...

@+ Prospéryne

5 commentaires:

Gen a dit…

Ah tiens... Autant je n'aime pas la poésie en temps normal, autant le théâtre en vers me fait vibrer. Un truc pour l'apprécier : le lire à haute voix.

Alors oui, j'ai lu Roméo et Juliet. Hamlet aussi. Et Cyrano de Bergerac. De même que l'Illiade, l'Odyssée, l'Épopée de Gilgamesh (ça c'était du sport), le Prince de Machiavel, la Divine Comédie de Dante...

Oh oui, se frotter aux classiques, ça vaut vraiment la peine. Surtout pour un écrivain : je crois que c'est la meilleure manière de trouver l'espace pour le réinterpréter.

M a dit…

Ici, j'ai lu Roméo et Juliette dans mon cours d'anglais théâtre, au cégep, en vieil anglais, par surcroît.

Travailleuse sociale a dit…

Moi j'ai pas ce courage là. Faudrait m'obliger comme si je suivais un cours...

Prospéryne a dit…

@Gen, j'ai lu Hamlet et j'ai adoré! Mais de manière générale, je suis plus sensible à la poésie en sonnet ou autre. Reste que j'ai du mal quand même avec le genre!

@Mathieu, tu as toute mon admiration, moi qui aie du mal à lire l'anglais... :S

@Travailleuse sociale, il faut de tout pour faire un monde! Chacun ses goûts! :D

cannellie a dit…

L'important c'est de ne jamais oublier l'original. D'ailleurs, quand je lis des contes à mon fils je lui rappelle toujours qu'il existe des milliers d'adaptations et que le conte original est très différent.
Je lui ai lu quelques fois des originaux,La petite fille aux allumettes d'Andersen entre autres.
Il faut être près à avoir des conversation bien sérieuses après de telles lectures.
Certains contes sont effectivement d'une cruauté qui ne se complaît pas dans la petite enfance (mon fils a six ans).

Néanmoins, comme j'ai plusieurs versions de certains contes, je m'amuse avec mon fils à comparer certaines lectures de la même histoire.
Et au fond en lisant ton post je constate que ma plus grande motivation c'est d'inculquer ce respect de l'oeuvre originale.
Et de redécouvrir à chaque fois le plaisir d'y replonger au travers des nombreuses adaptations possibles.
Et pourquoi pas un jour de créer notre propre adaptation. :)