vendredi 25 mai 2012

Ne jamais juger

Salut!

Parfois, les gens arrivent à mon comptoir et me demandent des livres très précis, du genre, des essais, des livres de psychologie ou de spiritualité.  On a pas toujours d'accord, on ne comprend pas toujours pourquoi, mais notre boulot n'est pas de juger, c'est bien le contraire.  Quel que soit les demandes qui nous sont faites, on offre un service et on essaie d'aider les gens au mieux de nos connaissances et de nos capacités.

Je me suis déjà fait demandé des livres de psychologie où je m'arrachais les cheveux à l'idée que la personne allait lire ça.  D'autres fois, je voyais des gens venir chercher comme un trésor, les yeux pétillants un livre de spiritualité prônant de faire des cercles de prospérité en chantant en rond en se tenant par la main au clair de lune.  Euh.  On m'a vanté les mérites d'un livre sur le créationnisme (garde ton calme Prospé!) et un autre sur un régime à base de légumes pourris (beurk!).

L'important, je me répète, c'est de ne pas juger.  Libraire est un métier de passeur culturel, alors c'est sûr que l'on peut voir à tous moments débarquer quelqu'un qui a des opinions complètement opposés aux nôtres ou encore des idées tellement farfelues qu'on se demande de quelle planète ils viennent.  Ou tout simplement des goûts que l'on pourrait qualifier de douteux.  Si mes clients sont heureux en passant la porte, leur livre sous le bras, mon but est atteint.  Peu importe ce que je pense de leur livre.

D'autres fois, on fait face à des gens qui vivent des situations difficiles.  J'ai déjà eu en magasin une maman cherchant en vain un album pour faire comprendre à son fils de 5 ans que ses parents se séparaient pour toujours.  Elle était peu patiente, ne trouvait rien qui convenait, bref, ça aurait été facile de la ranger dans la catégorie des clients chiants et impossibles à satisfaire si ce n'avait été de sa situation.  En ne la jugeant pas et en réussissant à lui arracher quelques précisions pas facile à dire pour elle, on a fini par trouver le bon livre.  Je crois qu'elle est repartie soulagée.  Je l'espère en tout cas.  Des cas comme ça, délicat parce que la personne cherchait des réponses à des problèmes personnels douloureux, j'en aie eu des dizaines.  Ils ne sont jamais véritablement faciles à traiter.  Quand ils repartent, on est la moitié du temps déçus de ne pas avoir pu en faire plus, de ne pas avoir réussi à trouver ou encore parce qu'on a pas réussi à se comprendre.  D'autres fois, on a réussi à trouver quelque chose pour aider la personne et là, c'est le mieux.  Mais dans tous les cas, on doit prendre le problème de la personne et l'aider à avancer.  Ne pas avoir d'idées préconçues est le meilleur moyen d'avancer dans ces cas-là.

@+ Prospéryne

4 commentaires:

Vincent a dit…

Ouch, le coup de la mère qui voulait un livre sur la séparation des parents... Ça devait être spécial.

Prospéryne a dit…

@Vincent, surtout extrêmement délicat. Des parents qui comme ça viennent chercher des livres pour expliquer la mort ou n'importe quoi d'autres à un enfant, j'en vois beaucoup. C'est la plupart du temps plus simple, mais là, c'était très difficile, autant pour la mère qui vivait quelque chose de dur que pour moi qui essayait de l'aider.

Isabelle Lauzon a dit…

Le plus plate, ce doit être de ne pas avoir en stock LE livre qu'il faut pour aider la personne... On a beau avoir une grande librairie, c'est clair qu'il n'est pas possible de tout avoir et certains problèmes sont tellement spécifiques...

Coup donc, est-ce que ça prend un diplôme de psychologie pour travailler dans une librairie? ;)

Prospéryne a dit…

@Isabelle, presque... Et tu as raison, parfois, on sait qu'il existe LE bon livre, mais on ne l'a pas en magasin. Souvent dans ces cas-là, on offre de commander, mais c'est pas toujours possible.