vendredi 4 mai 2012

Camille Claudel d'Éric Liberge et Vincent Gravé

Camille Claudel  Scénario et couleurs: Éric Liberge  Dessins: Vincent Gravé  Collection 1000 feuilles Glénat  70 pages

Résumé:
Le frère de Camille Claudel, le non moins connu Paul Claudel, est interviewé à la veille d'une exposition rétrospective des oeuvres de sa soeur.  Une occasion pour lui de raconter sa Camille, sa soeur, à la fois une artiste, une amante, une femme et un génie, ce qui sera en quelque sorte sa malédiction.

Critique:
Petit bijoux que cette bande dessinée. J'ai rarement eu autant de plaisir à me régaler d'une histoire.  Les dessins torturés de Vincent Gravé conviennent parfaitement à l'esprit non moins torturé de Camille Claudel et les coloris ajoutent à l'effet.  On plonge dans son art, dans son obsession pour la sculpture.  J'aurais aimé que les oeuvres soient plus proches de la réalité que de subir la transfiguration par le coup de crayon du dessinateur, mais bon, ce n'est pas moi qui aie fait ce choix.  Ce n'est d'ailleurs pas une biographie au sens propre, mais bien la vision qu'avait Paul Claudel de sa soeur.  Lui-même était un artiste, il aurait pu la comprendre mieux sans doute, mais ça n'a pas été le cas.  Obsédée par son art, elle aura vécue fermée au monde d'une certaine façon.  Sa relation tumultueuse avec Rodin en sera l'un des symboles.  On mentionne à plusieurs reprises que son sexe a nuit à sa carrière à cause des préjugés de l'époque, mais j'ai beau y réfléchir, je trouve que cet aspect est mal développé.  On ne le sent pas à la lecture en tout cas.  Pas comme le fait qu'elle était dévoré par la sculpture, aspect extrêmement bien rendu.  On sent son lent glissement hors de l'humanité, qui finira par un internement injustifié, sa mère trop conformiste désirant ne plus avoir à s'occuper de cette fille par trop dérangeante.  Une artiste avant-gardiste, trop passionnée, ce qui finira par la détruire.  Triste fin pour elle, triste vie peut-on penser, mais je crois que la façon dont Paul Claudel voyait sa soeur décrite dans l'album, comme une artiste trop en avance sur son temps explique bien des choses.  Triste vie oui, mais elle l'aura vécue à fond, comme rarement une femme de cette époque aura pu le faire.

Ma note: 4/5

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