lundi 21 octobre 2013

Sortir de la réalité

Salut!

Il existe un cliché.  Celle de la femme mariée, vieillissante, pour lequel lire des romans d'amour permet d'oublier l'absence de romantisme de leur propre mariage qui est tombé dans l'ennui et la routine après des années.  Imaginez-là, ses cheveux gris et bouclés, mal peignés, négligée dans sa robe de chambre usée par les années où elle a passé dedans, penchée sur une édition de poche à petit prix d'une énième histoire d'amour d'une auteure qui s'est spécialisé dans le domaine.  Cette personne lit pour oublier sa vie quotidienne et ordinaire, sans éclat, sans relief.  Vivre, à travers des héroïnes, mais ressentir ce frisson qui donne du goût à la vie.

Sans doute la même chose pour les amateurs de littératures d'horreur: ressentir.  Ce frisson qui fait sentir vivant.  Qui fait battre le coeur, d'horreur certes, mais qui le fait battre vraiment.  Quand notre vie semble trop apathique, on recherche le frisson.  On recherche l'émotion.  Beaucoup de gens disent qu'ils aiment leur vie, mais la routine tue autant que l'excès d'émotion.  Trouver le juste équilibre entre les deux requiert du doigté.

L'aventure.  Celle que l'on vit par procuration, par dépit parfois.  Celle que l'on ne connaîtra jamais en vrai.  Parfois pour le mieux, étant donné ses conséquences, parfois pour le pire.  Il ne faut jamais abandonner la réalité pour le rêve que procure la fiction, que ce soit dans un livre ou dans un film.

Je comprends l'effet placebo, qui remplace la réalité.  Mais en même temps, je ne comprends pas.  Il faut vivre sa vie, profiter de celle-ci.  Les livres offrent une vitrine sur tellement d'univers, d'expériences qu'on aura jamais le temps de vivre en une.  On peut tellement explorer à travers les livres!  En même temps, les livre ne sont pas la vraie vie.  Ils en sont une autre facette, comme celles que le diamant laisse voir lorsqu'on le fait miroiter au soleil.  Un scintillement éphémère, à saisir, comme la vie, mais un scintillement quand même.

Les livres à leur place, faisant parti de la vie, mais n'étant pas la vie elle-même.  Voilà une excellente façon d'enrichir le quotidien, sans laisser l'imaginaire prendre le pas sur lui.

@+ Mariane

2 commentaires:

Venise a dit…

Ce que tu écris m'inspire. Vivre un livre au lieu de vivre pour un livre. Qu'il complète, qu'il soit un complément de sa vie, non un substitut. Voilà.

Prospéryne a dit…

Merci Venise! :)