Salut!
Enfant, j'avais peut-être huit ou neuf ans, mes parents fréquentaient un autre couple qui avaient eux aussi deux enfants du même âge que mon frère et moi. Forcément, à cet âge, on est devenu amis. Cependant, le souvenir le plus précieux que je garde de cette époque, c'est celui de la bibliothèque de leur père: il possédait l'intégral de ce que Dupuis avait publié à l'époque. Tout je vous dis! C'est à lui que je dois mes premières rencontres avec la bande dessinée, devenu depuis un de mes amours. Yoko Tsuno (la première et non la moindre!), le Scrameustache, Yakari, Les Petits Hommes, Aurore et Ulysse et j'en passe... Tellement de séries que j'ai dévoré... deux albums à la fois. Ce gentil monsieur nous permettaient en effet d'emprunter ses bandes dessinées, mais pas plus de deux à la fois. Ce qui m'a valu quelques disputes avec Fréro: voulant amener quatre BDs pour continuer une série (en combinant nos deux BDs permises à chacun), on ne tombait pas toujours d'accord avec celles à emmener!
Je ne me souviens pas du nom de cet homme. Moi et les noms! Par contre, il me reste cela: l'amour de la bande dessinée. C'est un magnifique héritage. J'étais à l'âge où je pouvais basculer d'un côté ou de l'autre de la barrière, où mes goûts étaient encore très influençables et où je n'avais pas encore de préjugés contre quoi que ce soit. Il s'est trouvé une personne sur mon chemin pour me faire découvrir un univers de cases et de phylactères qui ne m'a plus quitté depuis. Mais au même âge, combien de parents, pensant bien faire, mettent la pression à leurs enfants pour qu'ils lisent, les dégoûtant ainsi de ce loisir? Combien de commentaires déplacés d'adultes pour qui l'apprentissage de la lecture a été un fardeau poussent les jeunes à se détourner des pages imprimées? Certes, j'étais du genre têtue et j'ai su lire très vite. On peut dire que j'ai eu de la chance. N'empêche, j'ai eu des adultes sur mon chemin pour sculpter mes goûts et m'engager dans des horizons lointains.
Quelques années plus tard, jeune adolescente, une de mes tantes, grande lectrice, m'avait donné une boîte pleine de livres. Aujourd'hui, je regarde la plupart de ces auteurs en pinçant les lèvres. Danielle, Steel (alors au sommet de sa gloire), Barbara Taylord Bradford, Kathleen E. Woodiwiss et quelques autres auteures de littérature dite féminine, mais aussi John Irving (que j'ai détesté). Les livres de cette boîte m'ont duré une bonne année. Habitant loin de la bibliothèque municipale, ça a été un soulagement pour mes parents! Au contraire de l'amateur de bandes dessinées, le contenu de cette boîte m'a permis de comprendre que ce n'était pas un genre pour moi! Apprentissage aussi utile que le premier. Ensuite, avec mon entrée au secondaire, j'ai enfin eu accès à une bibliothèque de qualité. Je suis rapidement devenue amie avec la bibliothécaire d'ailleurs. Et elle aussi, à sa façon a su influencer mes découvertes littéraires.
Tout ça pour dire que la différence entre l'amour de la lecture et le non-amour n'est souvent que peu de choses. Un prof enthousiaste, la visite d'un auteur, une bibliothécaire généreuse de son temps, un voisin ou un parent amoureux des livres, il suffit d'un déclic qui fera plonger l'enfant dans le merveilleux monde des livres. Ou d'un déclic contre. Il ne faut jamais négliger en tant qu'adulte l'importance que l'on peut avoir sur la future vie de lecteur d'un enfant. Parce que n'importe qui, peut importe ses goûts littéraires, peut emmener les enfants à tourner la première page du premier livre de leur vie.
@+ Mariane
2 commentaires:
La bibliothèque de bande dessinée de ton "ami" fait rêver! :)
@Myr_heille, dans ma tête, c'est comme la bibliothèque de Belle dans La Belle et la Bête. Mais bon, en réalité, elle devait être plus petite, les souvenirs d'enfants ont tendance à être plus beaux encore que la réalité!
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