jeudi 19 juillet 2012

Nankin de Nicolas Meylaender et Zong Kai

Nankin  Scénario de Nicolas Meylaender  Dessins de Zong Kai  Éditions Fei  137 pages

Résumé:
1937, Chine.  Insouciante, la petite Xia Shuquin vit avec sa famille à Nankin.  Elle ignore encore que du haut de ses huit ans, elle va bientôt être témoin d'un des pires massacres du XXe siècle.  2010, Chine, Maître Tan, l'avocat de Xia Shuquin part sur les traces de la petite fille qu'elle fut, à la recherche de preuves que son histoire est vraie, car des historiens révisionnistes l'accusent de mensonges...

Mon avis:
Une bande dessinée qui dénonce, avec toutes les qualités et les défauts que ça suppose.  La lecture est loin d'être confortable.  Ce qu'ont vécu les Chinois et ce qu'ont fait les Japonais est dur à supporter et je suis convaincue que rien n'a été inventé, les armées impériales japonaises ont commis de multiples atrocités durant leur occupation de la Chine.  C'est documenté depuis des années.  Là, c'est simplement présenté sous une forme artistique.  Cette Bd n'a pas pas la force d'évocation de Maus par contre.  On pourrait le penser car les deux sujets sont proches, mais étant donné que c'est l'avocat qui à titre professionnel, recueille les témoignages, on perd beaucoup de la puissance d'émotive du sujet.  Malgré tout, cette BD montre très bien les événements.  Certains images, entre autre celles des jeunes chinoises violées à la chaîne sont dures à supporter.  Ou encore celles du massacre pur et simple de soldats chinois qui avaient pourtant déposé les armes auquel on met le feu après les avoir arrosé à la mitraillette sans même vérifier s'il restait des survivants. 
Tant de souffrance pour rien.  Il est également extrêmement surprenant de voir un allemand, membre du parti nazi (je rappelle que l'histoire prend place en 1937), John Rabe, son foulard écarlate avec la croix gammée bien visible tout au long de la BD être celui qui a le plus sauvé de vie durant ces six terribles semaines.  À la tête de la poignée d'étrangers encore présent sur place, il a utilisé tout le poids de l'alliance Allemagne-Japon pour protéger des civils et il en a profité pour établir le plus possible de témoignages sur les atrocités de l'armée japonaise.  Un visage de l'Allemagne de cette période qui est plus que surprenant et montre que si bien des membres du Parti Nazi étaient avant tout des Allemands qui cherchaient une solution politique aux maux de l'Allemagne.  Un peu comme les Japonais qui ont été embrigadés dans une guerre qui les dépassait.  La conclusion est profondément anti-guerre et a le mérite de ne pas condamner les Japonais dans leur ensemble, mais seulement ceux qui ont réellement commis des atrocités.  Une belle façon de conclure un aussi dur récit.

Ma note: 3.5/5

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