vendredi 6 mai 2011

Le retour de Bernhard Schlink

Le retour  Bernhard Schlink  Collection Folio  Gallimard 402 pages


Résumé:
Enfant, Peter Debauer passait ses étés chez ses grands-parents suisses.  Ceux-ci étaient correcteurs d'épreuve pour une maison d'édition populaire, mais jamais Peter n'avait le droit de lire ces romans-là.  Plus tard, utilisant l'endos des épreuves pour faire ses devoirs, il commence à lire une histoire qui parle du retour d'un soldat allemand de Sibérie, un peu à la manière de L'odyssée d'Homère.  Il manque la fin du récit.  D'abord par jeu, puis par réelle curiosité, Peter décide de découvrir la fin du roman dont il ne possède pas les pages.  Ce qui le mènera à de profondes découvertes sur son propre passé.

Critique:
J'avais l'impression en lisant ce livre que l'auteur l'a écrit comme Van Gogh aurait peint une toile: une petite touche de couleur ici, une autre là et à la fin, quand on s'éloigne, on a un objet que l'on ne pouvait deviner quand le peintre a commencé à mettre la couleur sur la toile.  Sauf qu'ici, le résultat final n'est pas une toile de Van Gogh, mais bien Le cri d'Edvard Munch!  Car beaucoup de choses sombres vont arriver dans le cours de ce roman.  On suit le narrateur, Peter Debauer, depuis sa petite enfance jusqu'à l'âge adulte et même mûr.  Ce qui au départ n'est qu'une simple curiosité pour savoir qu'elle est la fin d'une histoire trouvée un peu par hasard va finir par devenir une quête pour le découvrir.  Au travers de cela, on passe à travers des subtilités du droit et de ses fondements, de beaucoup de philosophie autant pour connaître les origines du bien et du mal que pour mieux connaître les tréfonds de l'âme humaine. Et ce en utilisant et surutilisant les aventures de ce bon vieux Ulysse rentrant à Ithaque!  L'Odyssée marque le coeur de ce livre, on sent son empreinte partout.  Autant dans le chemin du père de Peter que dans celui de Peter lui-même.  Ce n'est pas une oeuvre aussi facile à lire que Le liseur.  C'est plus complexe, plus concentré que Le liseur.  Le personnage principal n'est pas un héros, c'est un homme qui fait beaucoup de petits arrangements avec la vérité pour se permettre d'avancer.  Mais au final, il trouvera sa vérité.  J'ai par contre retrouvé avec ce livre la saveur de l'écriture de Schlink qui m'avait tellement marquée dans le passé.  C'est très beau, les mots sont placés dans les phrases de manière très particulière et ça rend cette écriture unique.  Magnifique.  Pas un coup de coeur comme Le liseur, mais une oeuvre à lire si on a aimé cette précédente oeuvre. 

Ma note:4/5

Aucun commentaire: