vendredi 27 janvier 2012

Les lieux des livres

Salut!

Petit souvenir: Je suis étudiante en première année au BAC en enseignement au secondaire à l'UQÀM.  Pour la jeune banlieusarde que je suis, découvrir la grande ville est tout un choc.  Je ne me retrouve pas nulle part, mais tout à coup, au hasard de mes déambulations, j'aperçois un nom de rue: Papineau.  Et là, pouf, je suis de retour des années en arrière, bien inconfortablement évachée sur mon lit en train de lire les Filles de Caleb d'Arlette Cousture, sur les traces de Blanche, sa fille, qui prenait la rue Papineau pour aller travailler je ne me rappelle plus trop où.  Je reste un bon 2 secondes à regarder le panneau, avant évidemment de me faire klaxonner par un automobiliste impatient, mais toute surprise d'avoir retrouvé une rue que je connaissais déjà par ma grande amie la littérature.

Depuis, il m'est arrivé à quelques reprises de parcourir les rues de Montréal ou encore d'ailleurs à la recherche des endroits où l'on a mis en place une histoire que j'ai lu.  J'avais beaucoup aimé Le désir de Benoît Boudreault pour ça, cette impression de pouvoir parcourir les lieux de son histoire, de prendre la Grande-Allée à Québec au volant d'une Mercedes noire et retrouver l'atmosphère du roman.  Quand on peut ancrer dans le réel les personnages de nos romans, ça crée une impression de différence, de réalité par rapport aux autres romans.  Bien sûr, il est impossible ou presque de toujours retrouver tous les lieux d'un roman, certains restent dans le vague à tout jamais.  On a pas besoin de ça nécessairement, mais de marcher ensuite sur les lieux de nos histoires favorites donne une saveur à celle-ci qu'on ne pourrait pas connaître autrement.  C'est comme faire jaillir quelque chose des pages d'un livre, en le débarrassant en partie de son côté merveilleux et en le chargeant du poids de l'imparfaite réalité certes, mais en lui donnant un poids, une couleur, une odeur que les mots sur une page ne peuvent pas donner.

J'ai souvent voulu aller en Europe pour retrouver les lieux de mes romans favoris, plus nombreux que ceux au Québec.  Je rêve d'aller à Notre-Dame de Paris retrouver Quasimodo et Esméralda, de me promener dans les galeries du Louvre à la recherche de Robert Langdon, faire un tour à Lascaux essayer de deviner quel dessin Ayla a bien pu y faire, parcourir la Provence aux côtés des personnages de Marcel Pagnol.  Aller «voir» en vrai les lieux que des auteurs m'ont déjà permis de voir.  D'ancrer dans la réalité des histoires que je n'ai vu que dans ma tête, senti et saisi à travers les mots que l'on m'a permis de lire.  De savoir alors si c'est aussi vrai que ça en a l'air dans les livres.  J'adorerais ça et je le ferais sans doute un jour.

Mais reste que certains endroits me seront à jamais inaccessible.  Je ne pourrais jamais jamais visiter Narnia ou la Terre du Milieu, faire des voyages sidéraux aux côtés d'Harry Seldon, courir aux côtés des dinosaures de Jurassic Park (quoique ça c'est peut-être mieux!).  Oh et puis zut, même Poudlard m'est interdit, le château est plein de sortilège Repousse-Moldus.  Quel tristesse!  Va falloir s'y faire...

@+ Prospéryne

5 commentaires:

ClaudeL a dit…

Tu as tellement de bonnes idées pour tes billets. Sujet auquel j'aurais bien aimé penser, que je t'emprunterai peut-être un jour, si tu permets parce que' il est vrai que si on ne peut pas rencontrer les personnages, on peut se promener dans les lieux qui ne se révèlent évidemment pas comme nous les avions imaginés d'après nos lectures, mais qui nous invitent toujours autant.

(Comme ça tu te destinais à l'enseignement au secondaire? Bifurcation heureuse?)

Prospéryne a dit…

Merci ClaudeL! En fait, le truc, c'est que je note mes idées dès qu'il m'en vient une et étant donné que je passe ma journée la tête dans les livres, il m'en vient souvent! Tu peux me l'emprunter sans problème, c'est toujours intéressant d'avoir un écho de ce que l'on a pensé sur un sujet.
(Oui, bifurcation heureuse, je ne regrette pas le moins du monde mon bac, mais je n'étais pas faite pour ce métier. Je suis plus heureuse la tête dans les livres!)

Gen a dit…

Des fois j'aime que le roman soit ancré dans la réalité. D'autres fois, ça m'agace (notamment si je connais bien les lieux et que l'auteur "triche").

Mais je te comprends pour l'envie de visiter les lieux importants de certains romans. Quand on est allés à Paris, Vincent et moi nous sommes payé un circuit "Trois Mousquetaires" : les jardins du Luxembourg (haut lieu des duels, parce qu'à l'époque c'était pas un jardin), le Louvre, les Tuileries, Notre-Dame... C'était vraiment magique! :)

Pour les contrées fantastiques, les Grandeurs Natures de jeux de rôle offrent un succédané intéressant... à petite dose, avec beaucoup d'imagination! ;)

Pat a dit…

Magnifique billet!

C'est à ça que servent les livres, après tout, nous faire voyager, que le lieu visité soit réel ou pas...

Prospéryne a dit…

@Gen, je suis officiellement JALOUSE! Je veux aller à Paris faire ce circuit!

@Pat, je n'aurais pas pu dire mieux!