Raison et sentiments Jane Austen Archipoche 441 pages
Résumé:
Elinor et Marianne sont deux soeurs qu'un retournement de sort brutal a privé de leur héritage. Recueilli avec leur mère et leur petite soeur chez un cousin qui les héberge à peu de frais, elles ne tardent pas à être toutes les deux courtisées. Néanmoins, alors que la nature d'Elinor est d'être raisonnable et de cacher ses sentiments, celle de Marianne est de les montrer à tous et d'être passionnée en toutes choses. C'est pourquoi lorsque l'amoureux d'Elinor se détourne d'elle pour répondre à un engagement précédent, elle cache ses sentiments alors que Marianne de son côté montre librement et totalement sa passion pour Willoughby. Jusqu'à ce qu'il disparaisse sans retour lui aussi.
Critique:
Je n'avais jamais lu Jane Austen et je ne voulais pas commencer par Orgueil et préjugés pour la connaître, ça faisait beaucoup trop cliché. J'ai donc préféré commencer par Raison et sentiments, attiré par le prénom de l'une des héroïnes qui est le même que le mien. Mais si on a le même prénom (à une lettre près), nos caractères sont diamétralement opposés et je dois avouer que je suis beaucoup plus proche de la raisonnable Elinor que de sa soeur! D'ailleurs, les deux caractères des deux soeurs sont si opposés que l'on ne peut que se demander comment elles peuvent être aussi attachées l'une à l'autre. Mais enfin bref, l'histoire tourne autour de deux soeurs dont les caractères opposées mèneront à des histoires d'amour aussi aux antipodes qu'il est possible d'être. Et qu'après de nombreuses circonvolutions, quiproquos et heurts finiront toutes les deux heureuses en ménage. On sent fortement le reflet de l'époque, où les mariages d'argent étaient monnaie courante et où les dots et les héritages étaient vus comme autant de façons de s'enrichir. On en oubliait facilement que ceux qui possédait cet argent avait aussi des sentiments et étaient des êtres humains avant tout. L'analyse psychologique que fait Jane Austen est remarquable: il n'y a pas la moindre caricature dans le portrait qu'elle trace de ses personnages, ils sont tous réels et réalistes, on sent leurs petites grandeurs et leurs faiblesses à la fois coupables et mesquines. J'avais lu quelque part que Jane Austen avait un talent rare d'observation de la nature humaine et c'est très vrai. Simplement en montrant les gens tels qu'ils sont, elle réussit à nous faire rire, avec un humour qui laisse toute la place à l'ironie. Leur frère John par exemple est le parfait exemple de l'homme qui ne veut pas paraître faible... et finit manipulé comme une marionnette par son épouse! Elinor et Marianne sont elles aussi très belles dans le portrait que l'on trace d'elle. Amoureuses passionnées toutes les deux, elles finiront pourtant heureuses, malgré des destins fort différents. L'histoire est lente et il ne s'y passe pas énormément de choses, tout est dans les relations entre les différents personnages et dans les discussions entre eux. On est dans les chassé-croisés de la vie en société et ils sont très bien rendus. Je ne sais pas quoi dire de plus, c'est le genre de livre dont l'atmosphère est dure à rendre dans une critique, il faut le lire pour comprendre. En tout cas, me voici réconcilié avec les écrivaines anglaises du XIXe siècle, moi qui avait tant détesté Les Hauts de Hurle-vent d'Emily Brontë!
Ma note: 4.25/5
Je remercie Édipresse et plus particulièrement David pour ce service de presse.
2 commentaires:
Je n'aurais jamais cru rencontrer quelqu'un qui a détesté Les hauts du Hurle-vent.
J'ai profondément détesté Les Hauts de Hurle-Vent ClaudeL! Deux égocentriques qui gâchent la vie de tout le monde simplement parce qu'ils sont incapables de se dire je t'aime! Vraiment, j'ai haï ça et je vais continuer à le proclamer haut et fort! :P
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