...c'est le matin, j'arrive au restaurant pour déjeuner. J'ouvre le journal, parcours rapidement les nouvelles du jour pour arriver au cahier le plus important: le cahier littéraire. On est samedi, alors il est bien garni, au moins une bonne trentaine de pages, comme chaque semaine d'ailleurs.
À la une du cahier, une sortie de livre est annoncée avec photo de l'auteur en première page et trois critiques faites par les chevronnés analystes littéraires du journal, trois personnes ayant longuement œuvré dans le domaine et qui prennent une retraite dorée en analysant un livre par semaine. Une longue entrevue suit en deuxième page détaillant le processus d'écriture de l'auteur et aussi dévoilant de légers pans de l'intrigue, juste assez pour nous mettre l'eau à a bouche. Il y a même un concours pour être invité au lancement qui a lieu sur invitation seulement! À l'intérieur, une bonne douzaine de sorties québécoises et étrangères de la semaine sont largement critiquées, parfois dans des articles d'une demi-page. Un écrivain en résidence signe un billet sur l'avancement de ses projets. Une bonne page est consacrée aux nouveaux auteurs, le tout entourée par de multiples pubs de différents éditeurs. Il y a un article sur un festival littéraire qui approche et un autre qui fait le tour des soirées de poésie, de slam ou les lectures publiques qui auront lieu le soir même partout en ville et même un peu en banlieue. Un illustrateur signe une caricature sur un auteur français qui a lâché une bourde dans les médias durant la semaine et une autre dévoile la couverture d'un nouvelle album. Deux auteurs font un débat sur un auteur méconnu du XIXe siècle à savoir s'il serait pertinent d'ajouter ce livre à la liste des lectures suggérées dans les écoles secondaire. Un autre parle de l'état des lieux sur les enjeux de marché du livre. Et enfin, un long billet intitulé «C'était nouveau dans le temps!» s'applique à nous faire redécouvrir, comme chaque semaine, l'oeuvre d'un auteur méconnu ou tombé dans l'oubli des siècles passés.
Je mets une bonne demie-heure à lire le tout en sirotant mon café. Ensuite, je le referme après avoir jeter un bref coup d'oeil sur la famélique (et pourtant largement suffisante) pagE des sports, dévoré à moité par une pub pour le dernier Barbara Cartland. Ah, la vie est belle parfois!
@+ Prospéryne
8 commentaires:
C'est un rêve certain! Sinon, je me serais empressée d'aller acheter pareil journal ou revue et ce n'est pas une demi-heure que j'aurais pris, mais l'avant-midi pour le lire et je garderais les exemplaires au moins pendant un an, pour les relire les jours de disette!
Des fois, la revue Le libraire m'apporte un tel plaisir.
Ah, ClaudeL, tu me fais plaisir en disant que le Libraire te fait aussi plaisir, j'écris dedans :D
J'y ai pensé seulement après, je te jure.
Pas assez de revues littéraires non plus. Ou plutôt elles ne sont pas très accessibles, dans quelques librairies ou tabagies seulement.
Il y a le Entre les lignes qui est très bon et auquel on peut s'abonner. Mais à part ça, tu as raison, un peu le désert!
Lettres québécoises ? Nuit blanche ?
Bon week-end, Prospéryne...
Connais pas, je vais jeter un oeil merci!
Je m'abonne à ton journal ;)
Bon, me reste plus qu'à le publier maintenant! :P
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