lundi 30 janvier 2023

Tous ceux que l'on n'adapte pas

 Salut!

L'autre jour, je me mettais à penser à tous les films adaptés de romans que j'avais vus dans ma vie. Il y en a... beaucoup. Aujourd'hui, un film est presque une garantie que le livre restera dans l'imaginaire collectif. Après la trilogie de Peter Jackson, pas sûre que le Seigneur des Anneaux prendra le chemin des oubliettes! Ceci n'était bien sûr qu'un exemple parmi d'autres. Il y a un effet d'entraînement du film vers le livre. Pas pour rien que les éditeurs s'empressent de mettre l'affiche du film sur la couverture d'un livre qui est adapté! Les deux industries se nourrissent l'une et l'autre. Les deux formes, l'adaptée et l'originale deviennent les facettes d'une même oeuvre. 

Sauf que ce n'est pas tout qui est adapté! Même si en regardant en comparant la liste des scénarios originaux et ceux adaptés, on peut avoir l'impression d'une déferlante de ces deuxièmes, en fait, c'est une infime minorité qui a la chance de prendre vie à l'écran. Certes, que les séries télé prennent maintenant part au mouvement agrandit le bassin potentiel, mais ça ne change pas le fait que pour des milliers de livres publiés chaque année, quelques dixièmes de pourcentage passeront à l'écran. Et encore... certains ont droit à plusieurs adaptations et d'autres... aucune!

Si on parle de grands succès internationaux, certains titres, comme Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, peuvent même avoir droit à leur propre page Wikipédia tellement les adaptations ont été nombreuses! Mais, puisque je suis québécoise, je vais faire un brin ma chauvine et parler d'adaptations de romans d'ici. Comme le sujet est déjà très vaste, je vais me contenter de parler de littérature du terroir. Pour ceux qui viennent de bailler, je le fais simplement parce que de un: tout le monde ici en a lu au moins un sur les bancs d'écoles et de deux, on a presque tous entendu parler d'un moins un ou deux autres titres. Je vais donc pouvoir comparer des pommes avec des pommes (d'autant plus qu'il ne pousse pas d'oranges au Québec).

Maria Chapdelaine a été adapté quatre fois. Le Survenant a été adapté en série radiophonique, à la télévision et au cinéma. Et je ne ferais pas la liste des adaptations d'Un homme et son péché... La vie de ces romans a eu droit à un nouvel essor grâce au passage à l'écran, allant chercher un nouveau public avec chaque adaptation. Mais combien d'autres romans n'ont pas eu droit à leur moment de gloire sur pellicule? Aucune adaptation de Trente arpents de Ringuet, pas plus que de Menaud Maître-Draveur, j'avais vu l'ombre d'un projet d'adaptation des Engagés du Grand-Portage, à mon grand regret. Pourtant, ce sont les compagnons d'étagère des trois précédents. Pourquoi les adaptations des uns se multiplient, alors que les autres soupirent d'envie sur leurs tablettes?

Il ne s'agit pas de qualité littéraire. Les six oeuvres que j'ai mentionnées ont toutes été reconnues par la critique à leur parution, font parti du corpus littéraire, sont étudiées à l'université et se retrouvent régulièrement au menu des programmes scolaires, au grand déplaisir d'une partie de ceux qui ont à les lire. Ils font même partie du même mouvement littéraire, sont situés dans le même genre de décors et à la même époque, alors, ça ne devrait pas être beaucoup plus compliqué à adapter que ceux qui passent à l'écran encore et encore!

Je n'ai pas de réponse précise. Il y a une grosse part de hasard. Il suffit qu'une personne, producteur.ice, scénariste, réalisateur.ice se passionne pour une oeuvre pour que les chances de le retrouver à l'écran bondissent. La manie de refaire pour reproduire le succès doit aussi jouer son rôle. Ce qui au fond me désole, c'est que certaines oeuvres, qui pourraient pourtant avoir un écho très profond avec les problématiques actuelles prennent la poussière. 

Et encore, je n'ai en tête que la littérature du terroir. Il y a encore plus à découvrir si on élargit ses horizons. Encore plus dont on peut déplorer l'absence aussi.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

La réponse me semble souvent que les producteurs ne lisent pas beaucoup. Alors si ça a déjà été fait en film, ils connaissent et peuvent refaire. Sinon... tant pis. (Mais oui, c'est triste... cela dit, ça donne plus de chance aux bouquins récents d'être remarqués - via les journaux - et adaptés! lol!)

Prospéryne a dit…

@Gen, bon point, mais ça vaut aussi pour les scénaristes et les réalisateurices: eux non plus ne doivent pas beaucoup lire parce que eux aussi, ils peuvent emmener des projets aux producteurs...