jeudi 18 juillet 2019

Alain Lacoursière Le Columbo de l'art de Sylvain Laroque

Alain Lacoursière Le Columbo de l'art  Sylvain Laroque  Flammarion Québec  276 pages


Résumé:
Alain Lacoursière est un policier hors-norme.  Souvent en grippe avec sa hiérarchie, porté aux coups d'éclats, branché avec les journalistes... et diplômé en histoire de l'art.  Il en fera d'ailleurs sa spécialisation.  Là où d'autres préfèrent faire joueur leurs muscles, ce policier iconoclaste fera sa marque dans un domaine moins connu, mais pourtant richement pourvu en crimes de tous genres: l'art.

Mon avis:
Résumons le livre en une phrase: Alain Lacoursière, il l'a l'affaire!  De son adolescence où il flirte avec les motards jusqu'à ses grands coups, ce policier semble survoler la scène criminelle, des arts en particulier, mais pas seulement, avec un flair inimitable. C'est ce qu'on se dit en finissant ce livre.  Sauf que...

Jetez ici le pavé dans la marre!  Cette biographie a tout de l'hagiographie.  Le portrait sans  nuance de Lacoursière qui y est brossé se dresse justement contre ce qu'il prêche.  Vraiment, un policier qui rue dans les brancards, qui montre autant d'audace contre sa hiérarchie et qui est presque systématiquement... récompensé?  Sérieux, on est pas au pays de Blanche-Neige!  Le manque de regard critique sur les exploits du policier nuit bien plus qu'il n'aide.  Parce que le récit presque sans pause de ses exploits contre les criminels en fait un être d'exception, un justicier... et un être totalement désincarné.

Le rôle de la biographie n'est pas d'être flatteuse, ni même d'être totalement véridique: elle vise à tracer un portrait.  Sauf qu'ici, le manque de nuance, doublé d'une tendance à la mythomanie du personnage (il avoue carrément avoir menti à plusieurs reprises à ses supérieurs!), nous pousse à tout remettre en question ce qu'il dit.  Est-ce vrai, est-ce faux?  Est-ce important de savoir?  Oui, justement.

Pour le reste, l'histoire est fascinante, car c'est dans le milieu de l'art québécois, un milieu mal connu et plutôt fermé que ce déroule toutes ces histoires.  On en apprend beaucoup sur l'histoire de l'art québécois (et même international!).  Sauf que la forme emprunté, avant tout un empilage des meilleures anecdotes de la carrière du policier, m'a semblé surfer sur le sujet plus que l'approfondir.

Sincèrement, avec un tel matériel, il aurait été facile de faire beaucoup mieux.

Ma note: 3.25/5

Aucun commentaire: