Trilogie des tempêtes tome 1 L'Annonce des tempêtes Mercedes Lackey Milady 511 pages
Résumé:
À Valdémar, quelques temps ont passé depuis la mort d'Ancar, roi d'Hardorn. Elspeth, Vent-Noir et la poignée de mages qui les entourent sont désormais acceptés. Valdémar a même réussi à nouer une alliance avec Karse, son ennemie héréditaire depuis des siècles. Envoyé à Valdémar en tant que secrétaire de l'ambassadeur de Karse, Ulrich, Karal, jeune prêtre de Vkandis va se retrouver au coeur des événements de la cour valdémarane. Pendant ce temps, An'desha, maintenant libéré de l'emprise de Mornelithe Fléaufaucon, tente de reprendre le contrôle sur sa vie, aidé par Flammechant, devenu son amant. À l'autre bout du monde connu, loin à l'est, le Grand-Duc Tremane est chargé par l'empereur Charliss de mener à bien la conquête d'un nouveau royaume: Hardorn. Cette conquête doit être le prélude à la conquête d'autres terres, situées plus à l'ouest encore: Karse et surtout, Valdémar. Sauf que personne, ne peut soupçonner alors les tempêtes qui arrivent: venues du fond des âges. elles sont porteuses de la magie destructrice d'une antique guerre magique, une sorte d'écho à la puissance qui jadis, ravagea le continent...
Mon avis:
Se plonger dans du Mercedes Lackey est pour moi comme mordre dans un gros morceau de bonbon: disons-le au départ, je suis un peu vendue. Malgré tout, cet opus a quand même réussi à me surprendre à plusieurs points de vue. Premièrement, contrairement aux premières séries situées dans l'univers de Valdémar (car l'oeuvre de l'auteure est constituée de plusieurs trilogies dont les personnages principaux de l'une sont les secondaires d'une autre), les personnages principaux de cette série sont des hommes. Par contre, on est loin des stéréotypes: si l'un d'entre eux est un chef militaire, Karal est un simple secrétaire sortant à peine de l'adolescence et An'desha est un mage homosexuel... Vlan dans les stéréotypes! D'ailleurs tout l'univers de Mercedes Lackey tient dans cet aspect: si son univers en est un de fantasy classique, on s'y tient très loin des archétypes sur les rôles traditionnels des hommes et des femmes et sur la place de l'homosexualité dans la société. Les hommes comme les femmes ont accès à toutes les fonctions selon leurs capacités et je n'y aie pas relevé une seule allusion sexiste envers un personnage féminin ou un commentaire remettant en cause les préférences sexuelles des couples gais. Pour cette trilogie, elle met en scène des personnages masculins qui n'ont rien à envier aux personnages féminins de ses précédentes trilogies: des personnages forts, nuancés et humains. On y retrouve la fine analyse psychologique particulière à l'auteure, mais appliquée à des hommes qui sont de vrais hommes, pas des personnes féminisée. Cela fait du bien de voir des personnages complexes comme eux dans des romans plus portés vers un public féminin sans que cela ne fasse véritablement de différence. Ah oui et détail important: si les Compagnons sont désormais bien connus dans cet univers, un autre genre de Compagnons fera son apparition: les Chats du soleil... (À croire que l'auteure a écrit cette série en pensant à moi...) Je n'en dirais pas plus pour ne pas nuire à ceux qui voudrait lire cette série, mais disons que j'ai adoré le personnage d'Altra spécialement parce qu'il est un vrai chat, comme on s'imagine qu'ils sont dans leur propre tête, c'est à dire grognon, égocentrique et obsédé par leur propre personne. Adorable comparé au dévouement sans borne des Compagnons, qui sont eux, des chevaux. Ah oui et sa manière de débarquer dans l'histoire était également très féline! L'intrigue, bien que complexe et touffue, est relativement lente. En fait, tout l'intérêt repose sur le fait de côtoyer les personnages auquel on s'attache rapidement et de les suivre tout au long du livre. Peu d'action comme tel, peu de montées de tension non plus, mais quand elles surviennent, elles frappent juste. Il faut sans doute aimer le genre pour apprécier cette façon de faire, personnellement, moi j'aime beaucoup. Le livre se termine sur une note légèrement plus dramatique, mais il n'y a pas de fin comme tel: on finit sur un à suivre littéraire qui pousse à ouvrir tout de suite le deuxième tome. On peut aimer ou non le concept, reste que dans ce cadre, il est très efficace. Autre notable différence: il n'y a pas de méchants dans cette histoire. L'ennemi que les personnages affronte est diffus, sans précision et il frappe à l'aveugle. Tous sont touchés, peu importe leur histoire ou leur rôle dans l'intrigue. C'est très différent des autres séries parce que l'auteure a tendance à créer des vilains complètement manichéens alors que ses autres personnages ne le sont pas. Ici, aucune chance, les tempêtes magiques étant des relents d'une lointaine guerre dont les échos leur parvienne, dont les tempêtes sont par essence neutres, bien que dévastatrices. Ah oui, j'ai failli oublié: il est rare dans les romans de fantasy de voir intervenir la science et les maths. C'est le cas dans ce livre où les héros feront affaires avec des ingénieurs et des mathématiciens pour les aider à venir à bout d'intrigants problèmes magiques. J'ai bien aimé cet aspect, il est rare que la science et la magie cohabitent dans un roman et ici, c'était bien ficelé. Pas de quoi donner envie aux amoureux du genre de se lancer dans l'étude du théorème de Pythagore, mais tout de même, on voit s'établir une juste balance entre la science et l'intuition. L'écriture de l'auteure est relativement simple: pas d'effet littéraire, pas de grandes envolées, mais en même temps, je dirais que c'est sa force, parce qu'en étant très simple, elle reste extrêmement proche de ses personnages et de leurs émotions. De plus, cela crée une oeuvre très facile à aborder et dans lequel on peut s'enrouler comme dans une doudou. Aucun exploit littéraire, mais une lecture facile et dans lequel on passe un excellent moment. Mais bon, il faut que je le redise, je suis vendue à Mercedes Lackey, alors je ne suis pas vraiment objective :P
Ma note: 4.5/5
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