Résumé:
Jean Atwood est une jeune interne qui a de l'ambition et de la volonté. À force d'excellence et de travail, elle est sortie major de sa promotion et vise une chasse gardée des hommes: la chirurgie. Sa place est au bloc croit-elle. Sauf que là, on la colle six mois aux côtés d'un médecin barbue qui n'est même pas spécialiste, mais bien généraliste en charge d'une minuscule unité appelée Médecine des femmes. Seulement, elle ne veut rien en savoir, des histoires de bonnes femmes elle. Elle veut régler des problèmes, voilà tout! Seulement, ce qu'elle découvrira dans cette petite unité, en compagnie d'un médecin possédant une approche peu orthodoxe, sera plus profond que ce qu'elle pensait au départ.
Mon avis:
Le choeur des femmes... Titre très bien choisi. Parce que le livre est raconté avec en début de chapitre un mouvement de musique classique correspondant à l'ambiance de celui-ci : addento, allegro, etc, permettant de faire de ce roman un récit choral sur les femmes qui défilent dans le cabinet de ce médecin pas comme les autres qui prend le temps d'écouter ses patientes. Il prend le temps de comprendre. Il ne se croit pas un génie qui a réponse à tout. Il ne joue pas au docteur, il est un soignant. Sa philosophie personnelle est, et c'est très bien montré dans le livre, en totale contradiction avec celle véhiculé dans les écoles de médecine, qui met le médecin au-dessus du reste de l'humanité. Comme il soigne des femmes depuis des années, Franz Karma (comme le karma, nom bien choisi pour ce personnage) connaît bien des choses, bien des trucs. On est surpris du nombre de choses qu'on apprend, même Jean n'arrête pas de se dire, mais pourquoi on m'a pas dit ça dans mes cours de médecine!!! Et la lectrice que je suis, se posait elle aussi beaucoup de questions. En sait-on autant qu'on veut bien nous le laisser croire? On parle énormément de contraception dans ce livre, c'est fou le nombre de trucs que j'ai appris dedans. On parle de contraception, mais aussi de jugement, celui que porte le médecin sur leur patiente et à quel point ça peut être ravageur pour les patientes. Si elles ont besoin de contraception ou d'un avortement, elles ont besoin d'être comprise, pas jugée... On se rend alors compte que malgré le féminisme, malgré les immenses avancées faites dans l'accès à l'égalité des femmes, l'intime reste soumis à des jugements qui font très années 1950. On a beaucoup avancé, mais la sexualité féminine reste soumise à énormément de tabous et de jugements faciles. À son arrivée dans la clinique, Jean Atwood est une major de promo ambitieuse, qui veut faire de la chirurgie gynécologique. Elle a bossé très dur pour s'imposer en «chir», face à des collègues masculins qui n'hésitaient pas à la rabaisser à cause de son sexe. On voit son ambition, mais aussi tout ce qu'elle a investit d'elle-même dans ses études, dans la médecine. Elle ne veut pas sacrifier tout ça et quelque part, on la comprend. Ça se ressent sur son attitude à son arrivée à la clinique. Pourtant, face à toutes les révélations qui parsèmeront sa première semaine là, elle changera et découvrira ce qu'elle veut faire au fond d'elle-même depuis toujours: être une soignante. Elle qui débarque en disant qu'elle ne veut rien savoir des histoires de bonnes femmes, elle changera vite. J'ai trouvé ce changement un peu rapide, mais vu la succession très serrée des événements, je peux le comprendre d'un point de vue logique. Mais reste que ça m'a titillé. De nombreux passages dans le livre sont racontés par le biais des pensées des personnages, sans virgule pendant de longs paragraphes. Ça permet de bien rendre l'impression que l'on est dans la tête de la personne. Également, d'autres passages sont racontés comme si la personne parlait au téléphone, mais sans que l'on entende parler l'interlocuteur. Même impression de conversation, de discussion entre filles, mais sans le deuxième point de vue. Intéressant comme procédé littéraire. J'ai frôlé le coup de coeur avec ce livre. Sauf que tout se gâche vers la fin. Sur presque 700 pages, une allusion à la page 400 environ fait basculer le récit. Vers la page 600, on tombe dans totalement autre chose, le récit se fait plus personnel. Et j'ai trouvé ça terriblement dommage. Parce qu'il était excellent tel qu'il était, nul besoin d'en rajouter, mais ça a été le cas. Ça m'a fait décrocher du coup de coeur, mais reste que ce livre est excellent et vaut vraiment la peine d'être lu. Par toutes les femmes surtout, mais aussi par les hommes qui veulent nous comprendre et plonger un peu dans notre âme. Un roman magnifique, vraiment, à lire malgré sa finale un peu décrochée de l'excellent début du livre. Et ce malgré les innombrables fautes de typographies, mots manquants dans une phrase et phrases incomplètes qui parsèment le livre. Je n'avais jamais vu Gallimard sortir un livre aussi mal fait de ce côté!
Ma note: 4.25/5
Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.
Ma note: 4.25/5
Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.
3 commentaires:
Ça a l'air très intéressant, merci! Je l'ajoute à mes étagères Goodreads...
WincKler. Merci Prospéryne, j'adore cet auteur.
@Myr_heille, c'est le genre de livre que je ferai lire à une adolescente, ça apprend tellement de chose sur le corps féminin!
@Dominique, j'en relirais d'autre, il a une très belle plume! :)
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