Salut!
Voici une petite conversation que j'ai eu des dizaines de fois en tant que libraire:
-Non malheureusement, le livre est épuisé Monsieur, on ne peut pas le commander.
-Ah... Vous pouvez le faire venir?
(Inspiration, expiration)
-C'est ce que je viens de vous dire Monsieur, on ne peut pas le faire venir, il est épuisé.
-Et si je veux l'avoir, qu'est-ce que je fais?
-Il y a les bouquineries, sinon, Internet.
-Ils vont pas le ressortir un jour, c'était tellement un bon livre!
-Ah ça, tout est possible!
Dans le dédale des rééditions, reprise de maisons d'éditions, anthologies, sorties en format poche et autres détours et hasards du milieu de l'édition, plus rien ne me surprend. Un livre peut disparaître à un endroit, réapparaître ailleurs, faire de multiples rebonds, bref, tout est possible. C'est à la fois amusant et frustrant. On cherche un livre, on ne le trouve pas, on le voit arriver sur nos tablettes trois mois plus tard dans une totalement autre édition, on tente d'expliquer ça à nos clients qui la plupart du temps n'y comprenne strictement rien. Déjà de comprendre que ce ne sont pas les maisons d'éditions qui nous envoient directement les livres est complexe à faire comprendre à pas mal de monde!
-Ah bon, pouvez-vous m'appeler si le livre ressort un jour?, demande mon client.
-Non.
-Non?
-Non, ça peut être dans six mois, ça peut être dans deux ans, ça dépend des programmes éditoriaux et ça a toute les chances de se perdre une note comme celle-là ici. Déjà qu'on a parfois du mal à suivre le rythme des publications...
-Alors je fais quoi?
-Vous repassez le demander à tous les trois-quatre mois?
Petit air confus ou buté selon les cas.
-Bonne journée!
En voilà un autre qui a dû se frotter à la complexité du monde de l'édition et pas sans dommage. Il faut parfois être dans le milieu pour y apprendre combien tout y est possible!
@+ Mariane
7 commentaires:
Hé oui... c'est généralement là que nous, les chasseurs de livres, intervenons... le client finit par se résigner, se rend dans une bouquinerie, s'informe... si le staff est assez brillant, il a déjà quelques chasseurs et il en contacte un.
Il y a vraiment des perles qu'on ne trouve plus. C'est notamment le cas en SFFQ et souvent, plusieurs lecteurs trouvent dommage de ne pas pouvoir se procurer un exemplaire convoité.
Cela est dû à la vision qu'ils ont du milieu de l'édition. Pour plusieurs lecteurs non-informés, le livre est un produit de consommation comme les autres et, lorsqu'il n'y en a plus, il faut en réimprimer. Bien malheureusement, ça ne marche pas comme ça...
@Sébas, malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui connaît ce métier de chasseur de livres. Même moi avant que tu ne m'en parles, je ne savais pas...
Ah non !? :O
Hé non!
Intéressant! Je ne connais pas vraiment les dessous de l'édition mais au moins je sais que si un livre est épuisé, inutile de le re-re-redemander. Mais j'apprend quelque chose avec le chasseur de livre!
@ Hélène: je résume vite-vite le métier : nous, chasseurs, donnons nos noms et nos spécialités à des bouquinistes. Un client s'informe au bouquiniste et si le livre n'est pas disponible, le bouquiniste nous contacte. Le chasseur fixe alors le tarif du livre en fonction de la rareté ainsi que sa commission puis se met en chasse.
Chaque chasseur a sa spécialité. Prospéryne et moi avions visité un bouquiniste, dans le vieux Québec, qui employait un chasseur spécialisé dans le livre du 19e siècle en édition d'origine.
Moi, je me spécialise dans le SFFQ. Je connais un gars spécialisé dans le comic américain, quelques chasseurs de vieux manga (en version japonaise, bien sûr) et un chasseur de bd européenne (lui voyage en France et en Belgique pour dénicher les perles !)
Désolé Prospé si je m'écarte du sujet principal !
...et les chasseurs en imaginaire les mieux payés sont les chasseurs de pulps dans le genre Astouning ou Weird Tales...
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