Résumé:
Joe Markovsky a quarante-cinq ans, un bon travail, un mariage heureux, mais tranquille, et au fond de lui, une soif de vivre, de faire quelque chose qui le ronge, lentement, mais sûrement. Il accepte alors une aventure africaine le temps d'un congrès au Togo. Ce qui lui fait croiser la route d'Élodie. Cette femme, noire et sensuelle, imprégnée de la pensée africaine mêlant la magie, le rêve et la réalité lui inspirera la passion pour un temps, une passion vite brûlée. Puis vient le Bénin, et Aminata. Aminata qui le fera plonger dans un enfer de passion menant à une lente autodestruction de lui-même, mais plus forte et enchanteresse que tout ce qui le rattachait à sa vie.
Mon avis:
Dans ce roman, se mêle deux choses: l'Afrique, terre de rêves, miroir de l'Occident rationnel par son côté magique et sensuel et la crise du mi-temps de la vie, au moment où l'on fait le bilan de celle-ci et où on se demande si on a pas pris la mauvaise voie, fait les mauvais choix... Et surtout ce qu'on y a pas fait. Le tout porté par une écriture magnifique, porteuse d'un sens profond. Ça coule avec tellement de fluidité, c'est plein de vie, ça sent la vie, la vraie, avec ses abîmes et ses sommets idylliques. On sent dans ce livre le rythme de l'Afrique, la beauté et la sensualité des femmes de ce continent, mais aussi sa misère et ses difficultés. Ce qui fait planer sur toutes les parties du récit qui se passe en Afrique une aura de mystère, d'hors du temps. Les mentalités sont si différentes entre les deux, aussi profonds qu'une fosse océanique. Au centre, Joseph Markovsky, un homme qui sent sa vie lui filer entre les doigts. Et qui tombera dans le piège d'une femme-araignée. Il voit la toile, mais il ne veut pas la voir en même temps, désireux de secouer sa vie, il se laissera entraîner dans une passion dangereuse dans lequel il foncera tête baissée, malgré les avertissements de tous. On suit cette histoire depuis son propre point de vue et c'est très bien rendue. Au passage, on voit plusieurs réalités de l'Afrique: le peu de valeur accordée aux filles, le racket des blancs, la prostitution, sombres réalités de ce continent. Mais on voit aussi la débrouillardise de ses habitants, leur volonté de s'en sortir, la vie quotidienne, des gens souvent joyeux, se contentant de peu et jouissant de celui-ci, d'autres facettes moins connues et pourtant tout aussi importantes de la vie là-bas. Des gens heureux, il y en a là-bas, malgré ce qu'on peut en penser. La psychologie du personnage principal et narrateur est bien rendue, dans ses hauts et ses bas. Et le choix de l'auteur de lui faire raconter quelques événements postérieurs au fil du récit est aussi très bien choisi. Pour Joe Markovsky, il y aura un avant et un après Aminata, mais l'Afrique restera. Si le narrateur rêve d'être capable de saisir la beauté de l'instant, du temps qui passe et n'en aura jamais été capable, l'auteur lui, aura parfaitement réussi son but à travers ce roman, magnifique.
Ma note: 4.5/5
Je remercie Leméac et plus particulièrement Josée pour ce service de presse.
2 commentaires:
Tes lectures sont très hétéroclites! Comment tu décides de ce que tu lis? (Je te permets de répondre dans un billet si tu veux! ;) )
@Myr-Heille, comment je choisis mes lectures? Par une méthode très scientifique: je regarde mes tablettes et je regarde celui qui me tente le plus! Et l'hétéroclisme est très volontaire dans mes lectures. Étant donné que je lis toujours plusieurs livres en même temps, c'est une façon pour moi de ne pas les mélanger dans ma tête. ;)
Enregistrer un commentaire